Influence du temps, cette climature qui joue sur notre esprit comme l’autre atmosphère sur nos organes !
Jonathan Swift est né à Dublin, mais ses parents étaient du comté d’York ; il était donc Anglais de race, et on est bien aise de le savoir, quand on croit que la race est encore pour les hommes quelque chose… Mal élevé et malheureux dans les premiers temps de sa vie, Swift, né avec un esprit violent, fut de bonne heure misanthrope dans une société qui blessait son orgueil par toutes ses institutions, et quand le bonheur, la célébrité et l’influence sur les hommes lui vinrent, l’étoffe avait son pli et le vase était imbibé de liqueur amère.
Après les malheurs de Ménilmontant, les prêtres de Saint-Simon étaient, comme on le sait, devenus laïques, et ils avaient même grimpé en quelques années, avec beaucoup d’agilité, à des positions qui ne manquaient ni d’élévation ni d’influence.
Lire peu les livres contemporains, qui ont déteint sur l’imagination publique et qui l’ont imprégnée, fermer ses livres, se faire un lazaret contre eux et leurs influences, enfin reconquérir cette originalité première, cette hermine bien tachée, mais qui n’en mourra pas, voilà quels doivent être la tactique et le but de M.
Et s’il n’y avait dans cette idée que l’influence d’un patriotisme exalté, nous ne relèverions pas une telle illusion ; nous la laisserions tomber d’elle-même… Mais le livre n’est, au fond, que l’expression éloquente, et par conséquent dangereuse, de cette forte tendance que Bonald, avec son génie positif, condamnait déjà il y a une trentaine d’années22, et qui consiste à sacrifier la France interne et agricole à la France externe et commerçante.
Tableau des influences réciproques des temps et des nations sur les poètes, et des poètes sur les nations et sur les temps. […] N’est-ce pas l’influence des raisonnements de notre âge qui a refroidi les tableaux offerts à sa raison suprême, et substitué la métaphysique des maximes au mouvement des caractères ? […] Ces mœurs sont comparables, sous quelques rapports, à celles de la chevalerie ignorante, guerrière, et déjà polie, ou plutôt dégrossie un peu de sa rudesse gothique, tant par l’attrait galant d’un sexe toujours idolâtré dans la Gaule, que par l’influence des dogmes évangéliques, et de la législation italienne. […] C’est alors, par la variété des coupes, qu’il vous peint à la fois sa terreur et le secours qu’elle reçoit de l’influence du dieu qui l’aime. […] Leurs chantres et leurs prêtres ayant réglé leur hiérarchie selon leur influence présumée, on s’en forma l’idée sur les attributs de leurs puissances ; et l’opinion courante adoptant leur image et leur culte, autorisa le docte Homère à supposer les dieux en commerce avec les héros.
Hæckel, dans la brochure que nous examinons, étudie, non sans soin et non sans bon sens, quelle a été l’influence (qu’il déclare très grande) du christianisme sur la civilisation, quelles ont été les causes de la diminution de cette influence, quelle est la part du progrès de la civilisation qui ne doit pas être attribuée au christianisme et qui s’est constituée soit en dehors de lui, soit contre lui. […] Ces qualités-là, quand du reste elles s’accompagnent d’une éloquence naturelle, et uniquement naturelle, je le reconnais, mais extraordinaire, font un homme qui a sur ses compatriotes une influence incomparable et dans la marche des événements une part énorme. […] Et, encore une fois ici, ce n’est pas cinq ou six explosions, au cours d’un livre très scientifique consacré à autre chose, qu’il nous fallait ; c’est un livre sur l’Université et son esprit et son influence et son avenir qu’il aurait convenu d’écrire. […] Il y a une influence. […] Quant à la manière dont, tout à fait en dehors de l’influence impériale, Bernadotte fut bombardé roi, elle tient de l’opérette.
On trouve là l’influence de Boileau, qu’il est encore dangereux de contredire quand on recherche une certaine qualité de réputation. […] Mais elle n’exerce d’influence que sur des intelligences en mouvement ou en puissance de mouvement ; elle ne détermine pas, elle incline. […] Partout où la femme n’a pu intervenir et opposer l’influence de sa passivité à l’arrogance des jeunes mâles, la race s’est épuisée en essais fugitifs. […] Il ne s’agit donc pas d’abolir la conscience, ce qui d’ailleurs est impossible, mais d’éluder sa mauvaise influence. […] Des études incomplètes, mais prolongées, très appuyées en de certaines directions, ne peuvent avoir qu’une influence très mauvaise sur les jeunes filles elles-mêmes et sur leur entourage.
Je suis convaincu même que son goût pour les situations officielles lui venait de je ne sais quelle influence des idées allemandes. […] Avant lui, l’expression allemande se plaisait dans le vague ; la phrase, surchargée d’une foule de tours obscurs qu’autorisait la grammaire, était souvent inextricable, quand elle n’était pas d’une régularité monotone ; et, ce qu’il y avait de pis, c’est qu’ayant subi, par l’intermédiaire de Frédéric, l’influence do nos salons du xviiie siècle, par l’intermédiaire de l’Autriche l’influence du Milanez et de la Toscane, cette langue, grave entre toutes, s’essayait péniblement aux concetti italiens ou au bel esprit français. […] Nous reprocherons d’abord à l’auteur l’abus du style sentencieux, défaut à peu près inévitable de quiconque a subi dans son éducation l’influence du piétisme protestant. […] Au lieu de dresser, à propos « des influences qu’il a subies », un catalogue de tous les critiques anciens et modernes, ne valait-il pas mieux se borner, ne prendre que Lessing, Hamann et Rousseau, qui tous trois ont agi si fortement sur lui ? […] Et si je voulais caractériser son influence sur la société polie de ce temps-là, combien d’anecdotes piquantes ne pourrais-je pas ajouter à propos de la sentimentalité enthousiaste qui fit explosion après Werther, comme la Nouvelle Héloïse ?
Il n’insiste pas trop sur les gaucheries et les inexpériences inévitables dans tout noviciat, il est plutôt frappé de la promptitude de certains députés à se saisir des sujets qui occupaient l’opinion publique, et à conquérir aussitôt une part d’influence plus grande qu’on ne l’aurait cru.
. — J’aurais autant aimé, de plus, qu’en accordant à Raymon de Ramière de grands talents et un rôle politique remarquable, on insistât moins sur son génie et sur l’influence de ses brochures : car, en vérité, comme les hommes de génie ou de talent qui écrivent des brochures en France, qui en écrivaient vers le temps du ministère Martignac ou peu auparavant, dans le cercle sacré de la monarchie selon la Charte, ne sont pas innombrables, je n’en puis voir qu’un seul à qui cette partie du signalement de Raymon convienne à merveille ; le nom de l’honorable écrivain connu vient donc inévitablement à l’esprit, et cette confrontation passagère, qui lui fait injure, ne fait pas moins tort à Raymon : il ne faut jamais supposer aux simples personnages de roman une part d’existence trop publique qui prête flanc à la notoriété et qu’il soit aisé de contrôler au grand jour et de démentir.
Il est curieux de remarquer, sur ces deux grands talents légués par la Restauration, l’influence et la réaction des deux talents les plus remarquables entre ceux de formation plus récente.
Crébillon fils n’a jamais eu, au xviiie siècle, l’influence régnante que l’auteur lui attribue ; sa vogue ne fut jamais de la gloire, et resta toujours très secondaire.
. — Nécessité d’exercer une influence sur les hommes de lettres, autres que ceux appartenant à l’Université et aux Académies.
Comment les mêmes caractères seront-ils modifiés par des influences inégales ?
Vielé-Griffin ; c’est chez lui qu’on voit le mieux la fusion des traditions d’hier avec les plus récentes influences.
Les vieux types de la commedia dell’arte y furent dénigrés, proscrits, par suite de l’influence de la comédie française, avec une rigueur qui ne fut dépassée que par l’Allemagne où, dans une représentation solennelle, le pauvre Arlequin fut brûlé en effigie sur la scène de Leipsig.
Cette dégradation des femmes savantes sauvait Molière du danger d’essayer le ridicule contre des personnages sur lesquels le ridicule ne mordait point, et du danger des inimitiés puissantes, mais il n’allait point au but, qui était d’affaiblir la considération des gens du monde, dont le poids était incommode pour la cour et dangereux pour le spectacle de Molière ; et d’ailleurs il avait peu de succès à attendre d’un ouvrage qui reproduisait la préciosité au moment où elle venait de rassasier le public, et où, par l’influence du théâtre même, elle cessait d’exister dans le monde.
Ce n’est pas moi, qui cependant n’ignore pas ce qu’on peut m’objecter, le peu d’influence que les productions des beaux-arts ont sur les mœurs générales, leur indépendance même de la volonté et de l’exemple d’un souverain, des ressorts momentanés, tels que l’ambition, le péril, l’esprit patriotique.
Ancillon subjugué à ce point par les préjugés de la philosophie moderne, lui qui a su se garantir le plus souvent de l’influence de ces préjugés.
Elle écrivit ces feuilletons charmants du vicomte de Launay, chef-d’œuvre de la légèreté féminine, qui est pour le dix-neuvième siècle ce que les lettres de Mme de Sévigné sont pour le dix-septième, mais Mme Sophie Gay n’eut pas un pareil bonheur… Mme Sophie Gay, qui a fait une montagne de romans que je ne conseillerai à, personne de gravir, et dans lesquels je retrouve, ensemble ou tour à tour, les influences, déteintes ou mélangées, de Picard, de Droz, de Sénancourt, et surtout de Mme de Genlis, non pour la raison, que Mme de Genlis avait, mais pour l’agrément, que Mme de Genlis n’avait pas, Mme Sophie Gay a, comme sa fille, voulu une fois faire son livre de femme, — un livre dans lequel la prétention virile et l’imitation des littérateurs de son temps qui avaient eu du succès, — ces deux choses qui constituent le bas-bleuisme, — pouvaient n’être absolument pour rien, et ce livre, dont le titre frappe au milieu des autres titres de ses œuvres (la Physiologie du Ridicule), prouve au contraire combien chez Mme Gay, le bas-bleu avait rongé la femme, et combien elle était peu propre à traiter un sujet qui demandait plus qu’aucun autre les qualités naturelles à la femme, c’est-à-dire de la grâce sincère et, à force de finesse de la profondeur.
Influence peut-être d’une phase nouvelle dans l’existence, qui mûrit le talent comme les fruits mûrissent, par l’accumulation des jours !
Il y aurait de plus encore le jugement à prononcer sur les diverses attitudes de l’Académie, sur ses influences, et aussi, car elle en a eu parfois, sur ses prétentions.
Il eut l’influence, la direction, le gouvernement !
Nul penseur historique n’a pesé, sur aucun document, ce qu’un tel souvenir a eu d’influence sur la destinée de Marie-Antoinette ; mais l’Histoire s’arrache aussi du fond des âmes !
Nul penseur historique n’a pesé, sur aucun document, ce qu’un tel souvenir a eu d’influence sur la destinée de Marie-Antoinette ; mais l’histoire s’arrache aussi du fond des âmes !
La solution vers laquelle ils inclinent manifestement n’est pas la plus vraie, mais c’est la plus saine, la plus utile, surtout à cette heure, où nous sommes trop disposés à accorder plus d’influence aux choses qu’aux hommes, aux circonstances qu’à la volonté, et où nous donnons notre démission d’êtres libres et agissants, en faveur de je ne sais quelle commode et lâche fatalité.
… Eux, ses aînés, étaient morts dans leur influence sur les hommes, que ces ruines dont ils avaient prédit et calculé la chute leur pendaient encore sur la tête ; mais pour ce cadet attardé de leur génie, c’est avant que sa tombe, à lui, fût ouverte, qu’elles avaient entièrement croulé.
I C’est l’écrivain religieux, bien entendu, qu’on cherchera ici et qu’on va y trouver sous le nom de Silvio Pellico ; car, de volonté ou de nature, Silvio Pellico est un écrivain religieux, et même, à tort ou à raison, une influence pour certaines âmes.
Doit-elle définitivement céder la place, l’influence et l’empire au catholicisme, qui nous ramènera au moyen âge, ou au panthéisme, qui nous amènera un âge comme l’histoire n’en a pas encore vu ?
Jules Simon n’est pas, comme on pourrait le croire, un ignorant en christianisme ; et malgré la simplicité, chère aux esprits vulgaires, de sa religion naturelle dont il nous donne les preuves humaines, psychologiques, individuelles et par conséquent peu obligatoires, ce qu’il y a d’illusionnant et de dangereux dans cette religion, à portée de toutes les faiblesses, c’est encore ce que le christianisme, dont l’action nous pénètre comme la lumière, y a versé d’influence secrète et démentie !
Silvio Pellico29 [Le Pays, 6 août 1857] I C’est l’écrivain religieux, bien entendu, qu’on cherchera ici et qu’on va y trouver sous le nom de Silvio Pellico, car de volonté ou de nature, Silvio Pellico est un écrivain religieux et même, à tort ou à raison, une influence pour certaines âmes.
Et c’est même à propos de cette éducation qu’il a osé ce rapprochement, qui fait dresser les cheveux sur la tête, entre le cordonnier Simon et son influence dépravatrice et meurtrière sur le malheureux enfant de Louis XVI, et l’évêque d’Hermopolis, qui aurait été, à sa manière, le cordonnier Simon sur l’esprit du duc de Bordeaux.
Il n’a pas été perméable aux influences de ce pays préféré, quoique de grands observateurs prétendent que les êtres ardemment aimés infusent de leur âme à ceux qui les aiment.
Mais La Fontaine n’est pas le seul écrivain qui ait laissé ses influences sur Feuillet, sur cet étonnant caméléon intellectuel qui écrit des contes aujourd’hui et qui demain peut-être nous écrira quelque livre d’art ou d’histoire.
À travers l’histoire des revues, Ghil donne alors à comprendre les relations complexes d’influence et de contestation réciproques entre décadentisme et symbolisme, symbolisme et Parnasse, symbolisme et poésie scientifique. […] La pensée, sinon la forme, de la « Poésie scientifique », après avoir exercé une influence latente, s’est propagée jusqu’à la diffusion. […] Il ne laissa pourtant pas d’exercer sur tous l’influence la plus décisive. Outre que ses théories orientèrent vers des recherches de musique verbale la plupart d’entre eux, son idéal d’une « œuvre-une » eut pour effet de les éveiller au souci de composer et d’unifier leurs recueils de poèmes… son influence est manifeste, lente et sûre. […] René Ghil, dont la curieuse influence sur la poésie moderne est indéniable ».