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1693. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

Ce n’est plus en compagnie de son amie, c’est seul, à une saison moins belle et quand un pied de femme ne se tirerait pas aisément des mauvais pas, qu’il fait ses excursions et qu’il va à la découverte du pays. […] Un jour qu’on demandait en présence de Wordsworth s’il en était nécessairement ainsi, le grave poète des lacs répondit : « Ce n’est point parce qu’ils ont du génie qu’ils font leur intérieur malheureux, mais parce qu’ils ne possèdent point assez de génie : un ordre plus élevé d’esprit et de sentiments les rendrait capables de voir et de sentir toute la beauté des liens domestiques23. » J’ai le regret de rappeler que Montaigne n’était pas de cet avis et qu’il penchait du côté du déréglement : citant les sonnets de son ami Étienne de La Boétie, il estime que ceux qui ont été faits pour la maîtresse valent mieux que ceux qui furent faits pour la femme légitime, et qui sentent déjà je ne sais quelle froideur maritale : « Et moi, je suis de ceux, dit-il, qui tiennent que la poésie ne rit point ailleurs comme elle fait en un sujet folâtre et déréglé. » Nous nous sommes trop souvenus en France de cette parole de Montaigne, et nous nous sommes laissés aller à cette idée de folâtrerie. […] [NdA] Le plus ancien et le plus sacré des poètes, Homère, ne pensait pas autrement que Wordsworth, lorsqu’il a dit : « Il n’est rien de meilleur ni de plus beau que lorsqu’un homme et une femme habitent la maison, ne faisant qu’un par le cœur. » C’est Ulysse qui dit cela en adressant des vœux d’heureux mariage à Nausicaa et en songeant lui-même à sa Pénélope.

1694. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — II » pp. 316-336

Sans parler de sa mère, femme forte, de vieille roche, l’inspiratrice et l’âme des résistances, et sur laquelle nous aurons tout à l’heure à revenir ; sans parler de sa femme, de cette fille de Sully, beauté toute jolie et mignonne, épouse des plus légères, mais fidèle politiquement et auxiliaire active et dévouée, Rohan avait pour second son frère : ce cadet, Benjamin de Rohan, connu sous le nom de Soubise, était l’homme de mer, l’amiral des Églises, de même que Rohan en était le généralissime sur terre et dans les montagnes. […]  » Envoyée prisonnière à Niort, on essaya d’agir sur elle dans le cours de l’année suivante pour lui faire écrire à M. de Rohan de rentrer dans le devoir ; on mit en avant des tiers, qui, sans employer le nom du roi, l’exhortaient comme d’eux-mêmes et comme s’ils étaient mus par la seule considération de son intérêt et de celui de ses enfants : « Mais cette femme maligne jusques au dernier point, dit Richelieu, ne voulut jamais condescendre à s’y entremettre par lettres, disant pour prétexte que ce n’était pas un moyen assez puissant et qu’il fallait qu'elle y allât elle-même, ce que Sa Majesté refusa, sachant qu’elle ne le désirait que pour rendre le mal plus irrémédiable, et affermir son fils et ceux de son parti dans la rébellion jusqu’à l’extrémité. » Telle était cette mère invincible, qui portait dans la défense de sa foi l’âme des Porcia, des Cornélie, et des anciens Romains.

1695. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin (suite et fin.) »

Riche propriétaire du pays, il y a été élevé et y a passé son enfance, sa première jeunesse ; il y est revenu après une assez longue absence, pour ne plus le quitter ; il est marié, il a une femme jeune encore et sérieuse, et deux enfants ; il a tout l’extérieur du bonheur. […] Entre lui et Madeleine, mariée, femme du monde, il s’engage un jeu délicat, périlleux, dans lequel calme, supérieure, affectueuse et sans émotion d’abord, elle s’efforce de le ramener, de le guérir. […] Dominique qui, de son côté, essaye de tout pour se guérir, qui s’est jeté dans une vie intellectuelle forcée et qui a complètement cessé de la voir, visitant un jour un Salon d’exposition, s’arrête tout étonné devant une figure de femme, signée d’un illustre pinceau, et tout effrayante de réalité et de tristesse : il y peut lire dans un reflet étrange, dans un regard foudroyant d’éclat, l’aveu d’une âme qui souffre et qui aime.

1696. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Il écrivait, des eaux de Bourbon, à une amie de Paris, femme d’un de ses anciens collègues, ministre de Napoléon : « 10 juin (1827). […] Il y est tout seul : sa femme est restée avec sa fille, qui est malade à Paris. — Toute la doctrine s’occupe de mariage : M. de Rémusat vient d’épouser Mlle de Lasteyrie, qui est fort jolie, et il se promet d’être amoureux. — Le mariage a été célébré par un prêtre janséniste, qui dans son discours a un peu scandalisé les habitués de la paroisse. — Ce n’est pas tout : M.  […] Sous prétexte de trop de bourgeoisie et de simplicité, il fut dit que sa femme et ses filles n’iraient point à Valençay.

1697. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — II. » pp. 195-213

Sa vie déborde, elle se compare à un lion en cage : elle devait naître femme spartiate ou romaine, ou du moins homme français ; osons citer son vœu réalisé depuis par des héroïnes célèbres : « Viens donc à Paris, écrit-elle à la douce et pieuse Sophie ; rien ne vaut ce séjour où les sciences, les arts, les grands hommes, les ressources de toute espèce pour l’esprit, se réunissent à l’envi. […] On raconte que l’amour et le dévouement ont fait porter ce déguisement à quelques femmes… Ah ! […] En même temps le talent d’écrire y gagne ; la jeune fille, désormais femme forte, est maîtresse de sa plume comme de son âme ; phrase et pensée marchent et jouent à son gré.

1698. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Boileau »

En effet, durant les quinze années qui suivent, jusqu’en 1693, il ne publia que les deux derniers chants du Lutrin ; et jusqu’à la fin de sa vie (1711), c’est-à-dire pendant dix-huit autres années, il ne fit plus que la satire sur les Femmes, l’Ode à Namur, les épîtres à ses Vers, à Antoine, et sur l’Amour de Dieu, les satires sur l’Homme et sur l’Équivoque. […] Cet intérieur devait être assez peu agréable au poëte, car la femme de Jérôme était, à ce qu’il paraît, grondeuse et revêche. […] Racine lui écrivait du camp près de Namur : « La vérité est que notre tranchée est quelque chose de prodigieux, embrassant à la fois plusieurs montagnes et plusieurs vallées avec une infinité de tours et de retours, autant presque qu’il y a de rues à Paris. » Boileau répondait d’Auteuil, en parlant de la Satire des Femmes qui l’occupait alors : « C’est un ouvrage qui me tue par la multitude des transitions, qui sont, à mon sens, le plus difficile chef-d’œuvre de la poésie. » Boileau faisait le vers à la Vauban ; les transitions valent les circonvallations ; la grande guerre n’était pas encore inventée.

1699. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre III. Montesquieu »

Mais ils reçoivent des nouvelles de leurs pays, de leurs familles ; et l’on conçoit comment peut là-dessus s’exercer l’imagination d’un jeune Français sous la Régence, avec quelle curiosité libertine il mettra en scène la vie oisive et voluptueuse du sérail, des femmes très blanches surveillées par des eunuques très noirs, des passions ardentes, des jalousies féroces, des désirs enragés. […] Montesquieu est tout juste apte à railler la curiosité frivole des badauds parisiens, la brillante banalité des conversations mondaines, à noter que les femmes sont coquettes, et les diverses formes de fatuité qui se rencontrent dans le monde. […] Cela encore était un appât pour le commun des courtisans et des femmes.

1700. (1894) Propos de littérature « Chapitre II » pp. 23-49

Cérès, Vulcain, sont des personnages allégoriques ; les attributs qui les expliquent sont des emblèmes véritables puisque, sans leur signification conventionnelle, Cérès et Vulcain ne seraient qu’un forgeron et une femme couronnée d’épis. […] Ils sont la femme qu’on a possédée, mais n’ont pas mille formes comme elle8. […] Il rappelle ainsi Puvis de Chavannes et en particulier ce Bois-Sacré où l’accord merveilleux du site avec des femmes grandes et sveltes, aux attitudes lentes, fait naître la nostalgie d’une contrée surhumaine dont la Beauté serait l’unique loi.

1701. (1890) La fin d’un art. Conclusions esthétiques sur le théâtre pp. 7-26

Reconnaissons dès lors que la Tosca est supérieure au Cid, et Les Femmes collantes à Amphitryon, car on ne s’est jamais esclaffé à Molière comme à Gandillot, jamais désolé à Corneille comme à Sardou. […] La société naît d’une création brusque, et comme artificielle, chez les Rambouillet, sous Louis XIIL Jusqu’à cette aurore du xviie  siècle, on n’avait pas l’usage des relations mondaines ; les honnêtes femmes ne sortaient point. […] Si l’ostentation désœuvrée des femmes laisse ouverts les salons, qui donc y va, s’il n’est incité par ses affaires ou par le buffet ?

1702. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268

Reconnaissons dès lors que La Tosca est supérieure au Cid, et Les Femmes collantes à Amphitryon, car on ne s’est jamais esclaffé à Molière comme à Gandillot, jamais désolé à Corneille comme à Sardou. […] Jusqu’à cette aurore du xviie  siècle, on n’avait pas l’usage des relations mondaines : les honnêtes femmes ne sortaient point. […] Si l’ostentation désœuvrée des femmes laisse ouverts les salons, qui donc y va, s’il n’est incité par ses affaires ou par le buffet ?

1703. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Œuvres de Barnave, publiées par M. Bérenger (de la Drôme). (4 volumes.) » pp. 22-43

Barnave, prévenu de l’affront fait à sa femme, survint et l’emmena en disant : « Je sors par ordre du gouverneur. » Tout le public, toute la bourgeoisie ressentit l’injure faite aux Barnave et le leur témoigna hautement. […] Ce qui arriva tout naturellement et inévitablement, c’est que la reine, en femme qu’elle était, reconnut à l’instant dans Barnave l’attitude, l’accent, les égards de ce qu’on appellera toujours en France un homme comme il faut ; elle se sentit, de sa part, l’objet d’une pitié respectueuse et discrète ; elle comprit que, dans une certaine mesure, elle pouvait compter sur lui. […] C’est Duport qui la voyait, au nom de Barnave ; mais l’intermédiaire habituel était le chevalier de Jarjayes, dont la femme était de la maison de la Reine.

1704. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre v »

Ses lettres à sa femme sont admirables de plénitude et de chaleur. […] Mais je ne m’arrêterai pas ; j’ai hâte d’aller presque brutalement, c’est pour l’honneur de ce Robert Hertz, jusqu’à sa pensée toute nue et frémissante, « Si je tombe, écrit-il à sa femme, je n’aurai acquitté qu’une toute petite part de ma dette envers le pays… »‌ Et là-dessus, ce morceau capital :‌ Chère, je me rappelle des rêves de quand j’étais tout petit, et plus tard lycéen, là-bas, dans la chambre près de la cuisine, avenue de l’Alma. […] Il faut au pays en ce moment tous ses hommes valides pour la défense les armes à la main ; — je suis dans un service qui peut se faire fort bien avec des hommes d’âge et moins ingambes, mon devoir est d’offrir mes services ailleurs… »‌ En date du 6 janvier 1915, il envoie à sa femme cette page toute pleine de la piété terrienne d’un israélite alsacien :‌ Avec quelle joie je m’en irai du côté de l’Alsace et quels souvenirs en pénétrant en uniforme dans ce pays de nos rêves !

1705. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »

Quel hymne chanté à deux parties, quel chœur lamentable égala jamais l’ouverture de cette tragédie, ce réveil sinistre du palais de Xercès, cette présence de sa mère, de la veuve de Darius, au milieu des vieillards de sa suite et de ses femmes ? […] Bien des femmes de leurs faibles mains déchirent leurs voiles, mouillent leur sein de larmes, dans la douleur qu’elles partagent. […] Rien de plus beau que cette puissante prière, qui fait apparaître l’ombre de Darius dans le palais désolé de son fils : « Ô femme royale118, dit le chœur, vénérable aux Perses, envoie tes offrandes dans les demeures souterraines : et nous, nous allons demander, dans nos hymnes, la faveur des Dieux qui sont les conducteurs des défunts sous la terre !

1706. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — I » pp. 219-230

La vicomtesse d’Houdetot, femme aimable, spirituelle, morte de très bonne heure, laissa quelques vers que ses amis se plurent à recueillir après elle et à faire imprimer en un tout petit volume (Poésies de la vicomtesse d’Houdetot, 1782). […] Elle n’admettait que ce qui lui paraissait évidemment prouvé, aimait à disputer, parce qu’elle avait presque toujours une opinion à elle, et ne cédait qu’à la conviction ou enfin à la convenance. » Et lorsqu’il en vient à raconter la dernière maladie de cette jeune femme : « Elle craignait la mort parce qu’elle devait la séparer de tout ce qui lui était cher.

1707. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Des soirées littéraires ou les poètes entre eux »

Un auteur de tragédie ou comédie, Chabanon, Desmahis, Colardeau, je suppose, obtenait un salon à la mode, ouvert à tout ce qu’il y avait de mieux ; c’était un sûr moyen, pour peu qu’on eût bonne mine et quelque débit, de se faire connaître ; les femmes disaient du bien de la pièce ; on en parlait à l’acteur influent, au gentilhomme de la Chambre, et le jeune auteur, ainsi poussé, arrivait s’il en était digne. […] le proverbe ne viendra que plus tard, la contredanse est suspendue, c’est la maîtresse de la maison qui vous prie, et déjà tout un cercle de femmes élégantes vous écoute ; le moyen de s’y refuser ? 

1708. (1875) Premiers lundis. Tome III « Nicolas Gogol : Nouvelles russes, traduites par M. Louis Viardot. »

La façon dont Tarass accueille ses fils, dont il les houspille et les raille, dont il force presque l’aîné à faire, pour premier bonjour, le coup de poing avec lui, nous transporte aussitôt dans ce monde de sauvagerie et de rudesse ; la mère silencieuse, émue et navrée, qui ose jouir à peine du retour de ses fils, est touchée avec un sentiment profond et délicat : on assiste à la misérable condition de la femme en ces mœurs et en ces âges barbares. […] Ainsi dans Macbeth, quand on annonce à Macduff le massacre de sa femme et de ses enfants, et qu’il répond : « Tous mes jolis enfants !

1709. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XI. Il Convitato di pietra (le Convié de pierre) » pp. 191-208

C’est un long rouleau de parchemin qu’il lance jusqu’au milieu du parterre, il en retient le bout et dit : “Examinez, messieurs, voyez si par hasard vous n’y trouverez pas le nom de votre femme, d’une de vos parentes, les noms de vos bonnes amies.” […] Vous tuez le mari d’une pauvre femme ; vous enlevez la fille d’une autre ; vous débauchez même des religieuses !

1710. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XII. L’antinomie morale » pp. 253-269

Cet individualisme nie la morale sociale régnante et peut-être même toute morale sociale ; il la nie comme étant une morale de faibles, de médiocres, de lâches, de fourbes, d’hypocrites et de traîtres, la fourberie et la traîtrise étant une forme de la faiblesse (se rappeler la traîtrise de la femme. Beaucoup d’hommes sont d’ailleurs femmes sur ce point) ; il la nie comme étant une morale d’envieux, de gens jaloux de toute force et de toute supériorité de force, une morale de conformistes à la fois serviles et intolérants.

1711. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La Plume » pp. 129-149

Écoutez ce qu’en dit le languide poète Ivanof, au geste de Christ épuisé : Ce qui chiffonne les femmes, C’est qu’on n’peut pas voir ses yeux… Le gauch’, qui leur lanc’ des flammes, Est couvert d’un’ mèch’ de ch’veux… L’autre, un lorgnon le réclame… Ah ! […] avec quelle joie déférente ce groupe de jolies femmes accueille le voisinage de ce vagabond « fait comme un voleur ».

1712. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre III, naissance du théâtre »

Nouveauté d’une portée immense, Phrynicos introduisit la femme dans la tragédie ; avec elle, la tendresse et la pitié, la maternité et l’amour entrèrent sur la scène. […] Phrynicos avait mis en scène l’horrible désastre de Milet, l’alliée et la sœur d’Athènes ; il avait montré la ville pillée et incendiée par les Perses, ses défenseurs massacrés, l’oracle menaçant de Delphes accompli : « Les femmes de Milet laveront les pieds de beaucoup d’hommes à la longue chevelure. » Le peuple pleura à ce spectacle navrant ; mais, le lendemain, les yeux essuyés, il s’irrita contre le poète qui, par ces larmes brûlantes, avait ravivé sa plaie domestique ; il condamna Phrynicos à une amende de dix mines et interdit à jamais son drame.

1713. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIII, les Atrides. »

Dans la grande rixe olympienne qui éclate au vingt et unième chant de l’Iliade, Héra l’appelle « chienne hargneuse », et lui reproche « son cœur de lionne pour les femmes que Zens lui permet de tuer à son gré ». […] Thyeste, aidé par Oerope, la femme d’Atrée, dont il est l’amant, dérobe dans les étables de son frère la bête merveilleuse : il la porte sur l’Agora de Mycènes, et prend le peuple à témoin de son droit au sceptre, puisqu’il possède l’agneau à la toison d’or.

1714. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre III »

C’est que l’auteur d’une invention souvent insignifiante croit ennoblir son œuvre en la qualifiant d’un mot qu’il achète et qu’il ne comprend pas26 ; c’est aussi que les commerçants connaissent le goût du peuple pour les mots savants ; en prononçant des bribes de patois grec ou latin, la commère se rengorge et la femme du monde sourit, pleines de satisfaction. […] Cavallotti avait fondé un journal appelé Gazzettino rosa, nous disons de même une femme châtain.

1715. (1824) Notice sur la vie et les écrits de Chamfort pp. -

Un esprit brillant, des réparties ingénieuses, une figure agréable, achevèrent ce que le talent avait commencé ; mais les succès que Chamfort eut auprès des femmes ne tardèrent pas à le désabuser sur les plaisirs qu’on trouve dans le grand monde. […] Une femme aimable, dont il fit la connaissance à Boulogne, lui tint lieu, pendant six mois, de tout ce qu’il voulait oublier.

1716. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « L’Angleterre depuis l’avènement de Jacques II »

On a souvent parlé de la pruderie des femmes anglaises, mais, en fait de bégueulisme, les whigs pourraient donner des leçons aux femmes les moins vraies et les moins naturelles de leur pays !

1717. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVI. Buffon »

Il l’aima comme il aima sa femme, comme il aima son fils, comme il aima sa province qu’il ne quitta jamais ; la province où l’on est né, patrie concentrée, patrie dans la patrie, peut-être plus profonde et plus chère encore que l’autre patrie ! […] Flourens cite un mot de cette Mme de Pompadour que Voltaire le familier avait bien raison d’appeler Pompadourette, qui rime a grisette, et qui dit bien le ton de fille de cette femme-là : « Vous êtes un joli garçon, monsieur de Buffon, on ne vous voit jamais ! 

1718. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVIII. Lacordaire »

Mais le Père Lacordaire, moderne lui-même comme le roman, a trouvé que ce n’était pas assez que les quelques mots, rayonnants dans les placidités du divin récit, que les quelques faits qui donnent Dieu et l’homme en bloc ; il a voulu, qu’on me passe le mot, y mettre plus d’homme, et il l’a voulu pour émouvoir les âmes où il y a plus de créature humaine que de chrétienne, car ce livre — on le sent par tous ses pores, — est écrit surtout pour les femmes et pour les âmes femmes, quel que soit leur sexe.

1719. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXX. Saint Anselme de Cantorbéry »

L’esprit de M. de Rémusat a eu la maturité des femmes blondes, — il a passé. […] l’un comme l’autre, l’esprit qui vivait le plus comme celui qui vivait le moins, ils devaient si bien retenir, en eux, la marque de cette philosophie, que, malgré le temps, la réflexion et la peur inspirée par des doctrines qui ont fini par donner Arnold Ruge à l’Allemagne et Proudhon à la France, on la retrouve partout en eux à cette heure, aussi bien dans le plus puissant devenu le plus prudent, et qui affecte, pour désorienter l’opinion et n’y pas répondre, de sculpter avec un amour comiquement idolâtre le buste d’une femme sur un tombeau, que dans le plus faible resté le plus hardi, — puisqu’il est resté philosophe, — s’efforçant vainement, dans son interprétation de la métaphysique de saint Anselme, d’échapper aux conséquences, maintenant dévoilées, de la philosophie qui les a également asservis !

1720. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Stendhal et Balzac » pp. 1-16

Amoureux fou qui faisait le dégoûté de la Gloire, il la traita en vain comme les séducteurs traitent les femmes : il la fuyait pour l’attirer. En vain se cachait-il d’elle pour lui donner l’envie de le découvrir, et croyait-il faire étinceler, en rondes bosses d’or, toutes les lettres de son nom à travers les ternes pseudonymes qu’il écrivait au front de ses œuvres : la Gloire lui répondit en vraie femme qui a le caprice de ne plus faire de contradiction.

1721. (1868) Curiosités esthétiques « VIII. Quelques caricaturistes étrangers » pp. 421-436

Tout à l’heure ce puissant amant de la nature cherchera flegmatiquement sa femme et ne la trouvera plus. […] Quelquefois, en rentrant chez lui, il trouvait sa femme et sa fille se prenant aux cheveux, les yeux hors de la tête, dans toute l’excitation et la furie italiennes.

1722. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Croisset, Francis de (1877-1937) »

Qu’on se rappelle, par contre, l’allure tragique que Baudelaire a su donner à ses femmes damnées ; à elle seule, elle fait presque oublier le côté scabreux du sujet.

1723. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lorrain, Jean (1855-1906) »

. — Une femme par jour (1896)

1724. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Margueritte, Victor (1866-1942) »

. — Femmes nouvelles (1899). — Les Tronçons du glaive, avec Paul Margueritte (1900). — Les Braves Gens, avec Paul Margueritte (1901).

1725. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sardou, Victorien (1831-1908) »

. — Les Femmes fortes (1862)

1726. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Trarieux, Gabriel (1870-1940) »

Écoutez Pygmalion racontant comment sa Daphné (la Galatée antique) est devenue femme : … C’était un soir, dans la cité… Une cité lointaine en des montagnes bleues Où les maisons sont des palais… C’était un soir… J’avais sculpté dans le carrare une statue Pour le temple du dieu Soleil — si merveilleuse Que le peuple venu pour la voir s’était mis À deux genoux, ainsi qu’on fait pour les déesses, Puis, en silence, était sorti… Et j’étais seul… [Le Siècle (21 mars 1898).]

1727. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 344-346

Ceux qui connoissent ses Comédies de la Femme Docteur, du Saint déniché, des Quakers François, y remarquent un sel & une gaieté très-propres à faire sentir le ridicule des travers qu’il attaque.

1728. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 55-57

Lalane avoit épousé Marie Galtelle des Roches, qui, selon lui, étoit une des plus belles femmes de son temps.

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