Une première mère écrira : « Nous pensions, monsieur le directeur, que votre feuille était un journal de famille, un journal honnête. […] Le roman que les lettres ci-dessus exigent et proclament familial ne sera sûrement pas lu par le chef de la famille ; la mère ne le parcourra qu’avec cette préoccupation : « Est-il lisible pour mes filles ?
On y voit qu’en telle année, dans telle commune, tel département, un père de famille ayant en l’imprudence de résigner ses biens à ses enfans, ceux-ci, las un jour de nourrir une bouche inutile, l’ont relégué sous un toit à porcs, ou même aidé à mourir plus vite. […] Dans La Vie de mon père, l’auteur de Monsieur Nicolas et du Paysan perverti nous a tracé le portrait de sa propre famille : c’est la décence et la gravité mêmes, avec une nuance marquée d’orgueil héréditaire, et un besoin très vif d’estime et de considération.
Il nomme toutes les prieures, il expose en style ecclésiastique leurs caractères tous divers, mais tous également saints ; il marque leur famille, il donne des détails sur la généalogie, il explique les circonstances qui les ont retirées du monde. […] Le prêtre, la femme et la famille, par J.
Il a de la famille et n’a pas mangé depuis la veille. — Le monsieur le mène chez un boulanger, achète un pain de huit livres et veut le lui mettre sous le bras. […] Il compte cependant des grands cordons dans sa famille : son père en tirait un à l’hôtel du comte de H., où sa mère était cuisinière. […] *** En termes de coulisse, on appelle la famille du four les rares spectateurs disséminés dans la salle d’un théâtre quand on y joue une pièce qui n’a pas de succès. — Depuis quelque temps, la famille du four se montrait très-assidue aux représentations des ouvrages de M***. […] Duchâtel, alors ministre de l’intérieur, résidait depuis quelque temps avec sa famille. […] Chaque famille a son banc ou son arbre accoutumé.
Quand on lui demandait si, pour la tant regretter, cette campagne lui rapportait beaucoup, il répondait : « Elle me rapportait… des vers. » — Il avait épousé, il y a quelques années, une dame d’honneur de la reine Hortense, et vivait fort en famille, allant très-peu dans le monde. — Victor Hugo a trouvé d’éloquentes paroles sur la tombe de son rival, et lui-même il a eu le droit de rappeler avec sentiment le coup qui venait de le frapper30.
Il y a dans ce rapprochement de famille de quoi faire naître plus d’une idée, et sur la différence des époques, et en particulier sur la différence des manières littéraires.
Il apprend que la maison habitée jadis par Victor Hugo, et qu’il lui semblait convenable d’habiter à son tour, est occupée par une famille anglaise.
Voilà le secret de cette élégie tragique de la Jeune Captive, qui ne ressemble en rien à cette famille d’élégies grecques que nous avons lues plus tard dans ses œuvres.
Oui, Dupont est de la même famille, avec un ardent amour de l’humanité et de la misère, qui ne me paraît pas moralement inférieur à l’égoïsme épicurien du familier de Mme de La Sablière et de Fouquet.
Le directeur en était Louis Lormel, né à Paris en 1869, d’une ancienne famille artésienne et qui fera paraître en 1908, chez Sansot, un recueil de poèmes en prose : Tableaux d’âmes, que Maurice Barrès place à côté du Gaspard de la Nuit d’Aloysius Bertrand.
Qu’on entre en certains temps dans le détail de cent familles, et l’on en trouvera quatre-vingt où le fils sera d’une stature moins élevée que celle de son pere.
A une époque où les renommées littéraires se font et s’entretiennent par d’habiles réclames, où nous voyons avec tristesse des hommes que leur talent seul suffirait à rendre glorieux, pris de la rage de s’exhiber en public, eux, leur famille et leurs animaux domestiques, — c’était un spectacle salutaire que celui de ce philosophe sans cesse occupé à dérober aux regards des marchands de publicité sa vie de labeur et d’étude. » Voilà qui est parfaitement dit ; je me hâte d’y souscrire, pour reprendre bien vite le droit de présenter quelques objections.
Tes éloges, tes panégyriques sont nos champs cultivés, nos villes heureuses, la prière secrète du père de famille aux pieds des autels, le vieillard qui lève ses mains au ciel pour remercier les dieux d’avoir prolongé ta vie.
Le surnom d’Annœa signifie ou la vieille famille, ou la famille des vieillards, des bonnes gens, dont la rencontre était d’un heureux augure. […] La famille Annœa fut-elle espagnole ou hybride ? […] Il réprime la licence du peuple au théâtre, et défend aux usuriers de prêter aux enfants de famille. […] un homme célèbre par ses talents, ses mœurs, sa famille, ses dignités, ses liaisons ! […] Il corrompt par des largesses, il entraîne par son exemple les descendants des familles les plus illustres (TACIT.
On juge qu’après de pareilles scènes ses visites auraient été mal reçues à la cour de Sparte, et qu’il devait se croire brouillé sans retour avec la famille de Clytemnestre. […] Il ne se charge point de nous expliquer comment lui vint la fantaisie de demander la main d’Hermione à une famille pour laquelle il était un objet d’exécration et d’horreur. […] Ils ont l’air de mépriser la famille d’Achille, comme peu favorisée des dons de la fortune. […] était-ce la confiance publique qui l’avait rendu, en sa qualité de prêtre, dépositaire des secrets des familles ? […] Agamemnon ne lui demande-t-il pas avec beaucoup, de justice : Et qui vous a chargé du soin de ma famille ?
Né le 9 juillet 1689, à Dijon, il tient de sa province en général et de sa famille en particulier. […] Il accueille Piron, il lui dit qu’il est un peu de la famille et qu’il a eu un frère qui était homme d’esprit. — « Pardieu, lui dit Piron, je le crois bien ; j’en ai un, moi, qui n’est qu’une …….. bête. » Ajoutez les gros mots qui sont de rigueur ; car le plus souvent, en fait de bons contes, le mot honnête mis à la place de l’autre gâte tout. […] Voilà le mérite : un entrain vif, perpétuel, inattendu, une folie légère qui circule entre tous ces personnages et qui les met au ton : Ici, l’amour des vers est un tic de famille. […] La suite de cette scène entre l’oncle et le neven poète, et quand celui-ci fait entendre sa noble profession de foi, est de tous les temps ; elle est encore du nôtre, car les familles n’ont pas changé, et le duel à mort entre la bourgeoisie et la poésie recommence à chaque génération. […] Trévor, ministre d’Angleterre ; le marquis Arioste, Italien, de la famille du divin Arioste ; Voltaire, etc., etc.
Son autre fils, le dernier né de ses enfants et le seul qui atteignit à l’âge de jeunesse, fut tué en duel à vingt-six ans, par Fortia de Piles, et son père voulut le venger ; il le pleura moins comme père que comme chef de famille, chef de race. […] Au lieu de cet insupportable amas de fastidieuse galanterie dont il assassine cette pauvre reine, un poète fécond et véritablement lyrique, en parlait à une princesse du nom de Médicis, n’aurait pas oublié de s’étendre sur les louanges de cette famille illustre, qui a ressuscité les lettres et les arts en Italie, et de là en Europe. […] Cette Ode, chez Pindare, on sait ce qu’elle était : elle était vivante, elle était chantée, dansée presque ; elle était montée comme un intermède, comme un ballet, comme une récitation de fête et d’opéra ; elle avait son à-propos heureux et son action vive dans ce qui nous semble précisément aujourd’hui des digressions et des hors-d’œuvre, dans ces louanges des cités, des familles, de tout ce qui était là présent ; en un mot, elle avait toutes ses raisons d’être. […] L’orateur-académicien qu’on reçoit est là en personne ; il parle d’un mort qu’on a connu, devant sa famille, ses enfants, ses amis, là présents ; il est loué lui-même et quelquefois critiqué finement, lui en personne, lui sur le visage duquel on aime à suivre le reflet de cet éloge direct, ou de cette fine critique qui l’effleure à bout portant. […] Il est permis aux particuliers (et Malherbe le savait aussi bien que personne) de tenir jusqu’à un certain point à l’argent, par intérêt et considération de famille ; — aux gouvernants des peuples, jamais.
Ses journaux sont tout moraux, conseils aux familles, réprimandes aux femmes légères, portrait de l’honnête homme, remèdes contre les passions, réflexions sur Dieu, la religion, la vie future. […] Un franc-tenancier, par la vertu de l’élection, n’est éloigné que d’un degré du législateur, et par cette raison doit se lever pour la défense des lois qui sont jusqu’à un certain point son ouvrage917. » Ce sont là tous les sentiments anglais, composés de calcul et d’orgueil, énergiques et austères, et ce portrait s’achève par celui de l’homme marié : « Rien n’est plus agréable au cœur de l’homme que le pouvoir ou la domination, et je me trouve largement partagé à cet égard, à titre de père de famille. […] Bref, je regarde ma famille comme un État patriarcal où je suis, à la fois roi et prêtre… Quand je vois mon petit peuple devant moi, je me réjouis d’avoir fourni des accroissements à mon espèce, à mon pays, à ma religion, en produisant un tel nombre de créatures raisonnables, de citoyens et de chrétiens. […] Ainsi je recommande fort particulièrement mes méditations à toutes les familles bien réglées, qui chaque matin réservent une heure au déjeuner de thé, pain et beurre, les engageant, pour leur bien, à se faire servir ponctuellement cette feuille, comme un appendice des cuillers et du plateau926. » Vous voyez ici un demi-sourire ; une petite ironie est venue tempérer l’idée sérieuse ; c’est l’accent d’un homme poli qui au premier signe d’ennui tourne, s’égaye, même à ses dépens, finement, et veut plaire. […] Il tue huit cochons gras à Noël, et envoie du boudin avec un paquet de cartes à chaque famille pauvre de la paroisse.
Là tout est réglé : 1° nourriture : les viandes sont apprêtées sans ragoût, le roi ne boit que du vin du pays ; 2° ameublement : point d’étoffes façonnées, étrangères, point de broderies, prohibition des parfums, des vases d’or ou d’argent ; 3° propriété : chaque famille, dans chaque classe, ne possédera de terre que ce qu’il en faudra pour la nourrir. […] Il y revient dans le Mémoire sur la manière de se conduire avec le roi, écrit à l’époque où de la royale famille, dépeuplée par la mort, il ne restait qu’un vieillard septuagénaire et un enfant. […] C’est peut-être par cette liberté ingénue que les écrits de Fénelon sont à part dans cette famille de chefs-d’œuvre. […] Écrit pour une mère de famille, il n’y manque rien de ce qu’une mère de famille éclairée et forte doit savoir sur un si cher sujet170.
Brunetière, après avoir protesté contre cette assertion, en vient à concéder que, dans Valentine même et dans Jacques, les personnages finissent par devenir de « purs symboles » ; mais enfin il n’en reste pas moins certain que dans les romans de George Sand « les personnages ne sont plus comme autrefois enfermés dans le cercle de la famille : ils sont en communication perpétuelle avec les préjugés, c’est-à-dire avec la société qui les entoure, et avec la loi, c’est-à-dire avec l’Etat59 ». […] Le fait général observé par Balzac est le ravage que le tempérament amoureux d’un homme amène chez lui, dans sa famille, dans la société. […] La famille des Rougon-Macquart n’est pas une hérédité expérimentée, mais une hérédité imaginée, entre des pères et des enfants qui sont tous les enfants de votre cerveau. […] Voyez le résultat final, le dénouement du roman : une famille entièrement détruite, toutes sortes de drames secondaires se produisant sous l’action du tempérament amoureux de Hulot74. […] Un premier événement psychologique se produit : c’est sa visite à la famille des Gaos, — visite qui tire toute son importance de la station que la jeune fille fait chemin faisant à l’église des Naufragés.
Il était de cette grande famille. […] La famille de Callias habitait, rue Balzac, l’étage au-dessous du sien. […] Eh bien, tous ces gens-là sont des pères de famille. […] Elles vinrent en carrioles avec leurs familles et leurs amoureux. […] Il prétendait qu’on avait voulu le marier : « Les familles s’étaient invitées.
Elle infligeait, comme un châtiment, la noblesse aux familles qui encouraient sa disgrâce. […] On y voyait de rapides extinctions de familles. […] Il n’a jamais parlé de ses fils, de sa famille, bien qu’il parle constamment de lui-même, de ses amis, de ses proches. […] L’envie qui couvait depuis longtemps entre deux familles voisines et rivales, les Donati et les Cerchi, avait éclaté. […] Sa famille était en relation d’amitié et de bon voisinage avec la famille de Gœthe.
Cela ne signifie pas qu’il soit interdit de se demander si Molière a eu des opinions sur la famille, sur l’argent, sur l’amour. […] Et si l’une des deux familles existait seule, la critique n’irait évidemment que sur une jambe. […] L’esprit de famille tend à circuler verticalement et non transversalement. […] Parménide et Héraclite demeurent, pour les familles d’esprit, des chefs de file, des pères intellectuels, aussi pressants et aussi actuels que Pascal et Voltaire. […] Laquelle des deux familles d’esprit prépare le mieux à la critique ?
Il semble bien que sa famille fût dans les derniers temps devenue plèbe par un certain abaissement de la dignité domestique. […] Ce grand visiteur, le succès, emplit d’une affluence incessante le logement d’ouvrier qu’il habite avec sa sordide famille. […] Nous avons vu la famille de Jean-Jacques, jouisseuse, romanesque, étrangère à tout esprit public, son père déréglé jusqu’à la bohême, incapable de lui inculquer aucune affection d’ordre général. […] Julie à l’agonie réunit sa famille, ses gens, donne à dîner, prêche et platonise pour chacun pendant une semaine, et d’une manière nuisible à la personne la mieux portante. […] Les Constant de Rebecque étaient une famille de réfugiés français très enfoncés dans le calvinisme.
C'est la famille de Janin qui l’a décidé à se couvrir, une bonne fois, de la protection de la loi contre de telles attaques.
Vinet comprenait si bien Pascal, il ne sentait pas moins vivement les esprits d’une autre famille, et il y eut un jour où lui, l’un des pasteurs du christianisme réformé, il songea à écrire l’Histoire de saint François de Sales.
Il n’était plus guère question en effet dans les grandes familles d’imposer le petit collet aux cadets les plus jeunes ; la raillerie philosophique Pavait décrédité, et plus d’un gentilhomme, comme Boufflers, se métamorphosait d’abbé en chevalier.
Ce regard du condamné vers les sentiments de famille est d’ailleurs à remarquer, en ce qu’il fut commun à plusieurs hommes de ce parti, à Danton, à Phélippeaux, ainsi qu’à Desmoulins.
À la fin du xviie siècle, à partir de 1685 environ, quand le génie du poète a été sacré par la mort, sa mémoire se relève, témoin Crébillon père qui le prend pour modèle et Fontenelle qui le vante par esprit de famille.
Après avoir publié plusieurs petits Ouvrages propres à donner une idée avantageuse de la sagesse & de la sagacité de son esprit, elle eut occasion de faire connoître ses talens & sa prudence à feu M. le Prince de Conti, qui honoroit sa Famille d’une bienveillance particuliere.
Renan appartient à la famille des grands penseurs, des contempteurs de beaucoup de conventions humaines, que des esprits plus humbles, des gens comme moi, manquant « d’idées générales » vénèrent encore, et nul n’ignore qu’il y a une tendance chez ces grands penseurs, à voir, en cette heure, dans la religion de la Patrie, une chose presque aussi démodée que la religion du Roi sous l’ancienne monarchie, une tendance à mettre l’Humanité au-dessus de la France : des idées qui ne sont pas encore les miennes, mais qui sont incontestablement dans l’ordre philosophique et humanitaire, des idées supérieures à mes idées bourgeoises.
Jean Sobieski mourant n’aurait pu donner à sa nation rassemblée en diète une leçon plus sublime que celle que le roi Scilurus donne à sa nombreuse famille.
Peut-on voir le tableau du Poussin qui répresente la mort de Germanicus, sans être ému de compassion pour ce prince et pour sa famille, comme d’indignation contre Tibere ?
Nous ferons voir d’une manière claire et distincte comment les fondateurs de la civilisation païenne, guidés par leur théologie naturelle, ou métaphysique, imaginèrent les dieux ; comment par leur logique ils trouvèrent les langues, par leur morale produisirent les héros, par leur économie fondèrent les familles, par leur politique les cités ; comment par leur physique, ils donnèrent à chaque chose une origine divine, se créèrent eux-mêmes en quelque sorte par leur physiologie, se firent un univers tout de dieux par leur cosmographie, portèrent dans leur astronomie les planètes et les constellations de la terre au ciel, donnèrent commencement à la série des temps dans leur chronologie, enfin dans leur géographie placèrent tout le monde dans leur pays (les Grecs dans la Grèce, et de même des autres peuples).
Dans l’une et dans l’autre, on opère sur des groupes naturels, c’est-à-dire sur des individus construits d’après un type commun, divisibles en familles, en genres et en espèces. […] Il était roi de sa famille comme de son gouvernement, et de sa femme comme de ses domestiques. […] Dans ce voisinage de la Régence, sous l’hypocrisie régnante et le libertinage naissant, il fut pieux, même dévot, et passa pour tel : c’était encore un legs de famille. […] Il n’est plus ni citoyen, ni laboureur, ni père de famille. […] Si le père de famille hésite, le Romain a l’épée, et il en use.
Ce pourrait être le voyageur qui conte lui-même à sa famille ce qu’il a vu le matin.) […] Gabriel de Chénier, à qui déjà nous devons tant pour ce travail, a conservé des traditions de famille bien précises. […] G. de Chénier, dépositaire des traditions de famille, et témoin des premiers dépouillements.