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1513. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre III. Pascal »

Sans insister plus qu’il ne convient, on ne peut cependant omettre de dire qu’il y avait dans les gros recueils des casuistes une floraison d’imagination subtile et romanesque, fort analogue à celle qui se révèle dans la composition des thèmes oratoires sur lesquels s’exerçaient les rhéteurs de l’empire romain, et que, tout en condamnant la bizarrerie immorale de ces jeux d’esprit, il ne faut pas pourtant en exagérer la conséquence.

1514. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

règne encore, en France, d’où tu vois L’humanité te faire un immortel empire !

1515. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

Mais il est une autre vérité bien plus profonde et plus attachante : c’est celle qui résulte de caractères fortement conçus, ou plutôt empruntés vifs à la nature pour la scène, dont les passions, très compliquées au milieu d’événements très simples, ont assujetti à leur empire ou employé à leur service toutes les facultés de l’homme.

1516. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Je ne connus guère l’Empire que par le concierge du collège.

1517. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

Réussir à Paris, dans cette capitale de l’empire des Iroquois, voyez un peu quel embarras !

1518. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

Essentiellement, la femme est, depuis la chute d’Ève, plus spirituelle qu’Adam, disent les Américaines, roulé par elle si joliment (en langue américaine), — preuve que les femmes sont nées pour l’empire et doivent nous rouler ; depuis la chute d’Ève, la femme a passé à l’État de révolte, et c’est même pour cela que les Sociétés anciennes furent si dures pour elle, et que l’Asie, encore tout à l’heure, continue cette dureté.

1519. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

Il n’en était alors qu’à son avatar Louis-Philippe, lui qui ne croit pas pour des prunes à la métempsycose ; car il s’est métempsycosé avec tous les régimes : restauration, monarchie de juillet, république, empire, re-république !

1520. (1856) Mémoires du duc de Saint-Simon pp. 5-63

Jusque dans les moments extrêmes, la nature désespérée subissait l’empire de la raison et des convenances.

1521. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Victor Hugo, si attentif à s’annexer les nouvelles terres poétiques, à recréer autour de lui, dans le monde du verbe français, l’image de l’empire aux cent trente départements qu’il parcourait enfant derrière la Grande-Armée, s’était donné largement à elle dans les Chansons des Rues et des Bois. […] Sous l’Empire s’est levé, en face du Napoléon de l’action, avec Chateaubriand, sa figure symétrique, le Napoléon du rêve. […] Soit, mais cet écart est minime, et d’inverses destinées le compensent : c’est entre les ailes d’or du cheval divin, conduit par la Révolution, que Lamartine fait en Février son entrée à l’Hôtel de Ville, — et lorsque Victor Hugo prend le chemin des îles anglaises, l’exilé, c’est le songeur d’honneurs politiques, non certes le poète qui, par son apothéose de Napoléon, lui aussi, a fait l’Empire. Et l’Empire, à son tour, fit le poète. […] Le Parnasse se fit une théorie superbe de l’impuissance politique où l’Empire contraignait les poètes.

1522. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

L’esprit, qui détermine toute forme et toute pensée, a donné l’empire à l’homme en lui donnant deux mains. […] Je remonterai seulement au naturalisme, qui commença à envahir la littérature au milieu du second empire. […] Le malheur voulut que bientôt le naturalisme subit l’empire d’un talent vigoureux, mais étroit, brutal, grossier, sans goût, et ignorant de la mesure, qui est tout l’art. […] De même, dans l’empire romain, si l’on peut comparer les petites choses aux grandes, un sensualisme grossier produisit l’ascétisme. […] On peut supposer sans invraisemblance qu’il se blessait ainsi en tombant foudroyé par les accès de la terrible maladie que les médecins du vieil empire memphite nommaient la maladie divine et qu’on appelle aujourd’hui l’épilepsie.

1523. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Mais je crois bien aussi qu’un peuple qui cesse d’être un peuple perd quelque chose même de ses qualités non politiques et que les Athéniens auront moins d’esprit, et feront moins de belles statues et de belles tragédies quand ils seront province de quelque vaste empire. […] On honore encore son âme en lui donnant l’empire, en lui laissant le gouvernement de nous-mêmes. […] Les gens de bien sont, avant tout, ceux qui ont un empire absolu sur eux-mêmes, et les méchants ceux qui n’en ont aucun. […] Tu t’imagines que c’est uniquement par amour-propre que je veux commander ici et faire de grandes choses dans toute l’étendue de notre empire. […] Mais, en somme, ma loi, la loi de mon art, je la connais : la Comédie, par ce seul fait qu’elle peint des hommes et des hommes en tant qu’ils pensent et qu’ils sentent, tombe sous l’empire de la moralité et a à compter avec elle.

1524. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

En 89 on faisait tout pour la patrie et pour l’humanité ; sous l’Empire, on faisait tout pour la gloire : c’étaient là des sources de grandeur. […] — Ses trois grands et magnifiques discours sur les finances, sur l’Italie et sur la Suisse, sont ce qu’il a jamais dit de mieux comme orateur politique, de même que son septième volume de l’Histoire de l’Empire, est ce qu’il a fait de mieux comme historien.

1525. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

On le devine facilement ; son but véritable, son but immédiat était de ternir la mémoire napoléonienne, d’abaisser cette ancienne gloire, dont le troisième Empire tirait sa force et tout son éclat. […] Il se méfie des étrangers, et son mal empire à ce point qu’il va jusqu’à préférer le suicide aux tortures que lui inflige l’indifférence de Neele.

1526. (1933) De mon temps…

C’est une vaste pièce carrée dont les murs sont revêtus d’une boiserie ancienne, deux fenêtres, une bibliothèque, des placards entr’ouverts qui laissent voir des registres, un canapé de style Empire, une longue table encombrée, un bureau qui ne l’est pas moins. […] Pierre de La Gorce, et il me semble avoir exprimé avec une respectueuse sincérité l’admiration que m’inspire l’œuvre du grand et probe historien du Second Empire.

1527. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

Quoiqu’il n’eût guère enfin le tempérament d’un apôtre, les plus simples considérations d’intérêt personnel s’abaissaient devant l’impétuosité de sa foi littéraire, et on l’a vu, dès qu’il sentait discuter ses idoles, se laisser entraîner à des imprudences d’une singulière audace : c’est lui, rédacteur de journaux officiels et protégé du gouvernement, qui, sous le second empire, citera à l’impératrice, comme le chef-d’œuvre poétique de notre temps, le volume des Châtiments, de Victor Hugo ; et, en mainte circonstance de sa carrière, qu’il s’adressât à sa souveraine ou au public, il éloigna certainement de lui bien des esprits timides par la franchise intransigeante avec laquelle il imposait ses convictions les plus originales, en leur donnant l’allure d’aphorismes excentriques : ses doctrines étaient déjà accessibles à peu de personnes ; il manqua en sus de diplomatie pour les rendre acceptables. […] Mais quand il n’est pas sous l’empire d’une de ses crises de douleur aiguë et de colère nerveuse, nous ne le voyons pas adepte d’une philosophie nihiliste ; et on se le représente plus volontiers ici-bas avec l’aspect d’un de ces Bohémiens qu’il a dépeints errant dans la campagne, et qui tout en poursuivant le long des routes leur éternel voyage, Promènent sur le ciel des yeux appesantis Par le morne regret des chimères absentes 150. […] Ils ont vu enfin l’épuisement des races actuelles et l’invasion barbare menaçante au-dessus de nos têtes, aussi fatale à présent que fut celle où s’effondra l’empire romain au ive  siècle de l’ère chrétienne. […] C’est l’empire infini des sereines idées,        Et, calme, on y rencontre Dieu216. […] L’homme a été proclamé roi de la nature entière, et encore faut-il entendre le mot roi selon la signification que lui ont toujours donnée les peuples d’Orient, c’est-à-dire le maître absolu et despotique : tout a été, dès l’origine, fabriqué à son usage et soumis à son empire.

1528. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857

Qui osera décider si Annibal eut tort de s’arrêter à Capoue, & si Pompée combattoit à Pharsale pour l’empire ou pour la liberté ? […] Telle étoit la déclamation chez les Romains, lorsque la ruine de l’empire entraîna celle des théatres ; mais après que la barbarie eut extirpé toute espece d’habitude, & que la nature se fut reposée dans une longue stérilité, rajeunie par son repos elle reparut telle qu’elle avoit été avant l’altération de ses principes. […] Qu’on dise simplement du Misantrope qu’il est amoureux d’une coquette qui joue cinq ou six amans à-la-fois ; qu’on dise de Cinna qu’il conseille à Auguste de garder l’empire, au moment où il médite de le faire périr comme usurpateur ; quoi de plus choquant que ces disparates ? […] Celui qui fonde un empire pour lui-même, taille dans un peuple comme dans le marbre, sans en regretter les débris ; celui qui fonde un empire pour le peuple qui le compose, commence par rendre ce peuple flexible, & le modifie sans le briser.

1529. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Le poète Henri Heine cherchait naguère combien de quintaux de gloire appartenaient à Racine dans le bronze de la place Vendôme ; c’est-à-dire quelle part lui revenait dans les victoires de la République et de l’Empire. […] Une petite créature équivoque et bizarre élevée parmi des saltimbanques, un vieux vagabond mélomane autour duquel on flaire une vague odeur de crime, suffisent pour ouvrir à l’imagination l’empire des rêves. […] Il y a longtemps que la fameuse méthode d’autorité a été abolie dans les sciences et la philosophie ; mais il est une province de l’activité humaine où elle conserve toujours son empire : je veux dire les voyages. […] Ainsi donc, ce qu’il y a de plus immatériel, de plus insaisissable, de plus fugitif au monde, un sourire, une attitude, une manière de saluer, peut traverser les siècles et durer plus longtemps qu’un empire et qu’une civilisation. […] Il aurait pu dire, comme Vauvenargues : « Il fut un temps où j’étais stoïcien forcené. » Il changeait fréquemment de doctrines, mais elles conservaient un empire absolu sur lui jusqu’au moment où il les avait pleinement abjurées.

1530. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

cette fièvre de l’or, cet El Dorado promis aux braves, cette chimère d’Ophir, de l’île des Épices, des trésors de Salomon, la fable des pépites de Cipango, l’appel des forêts mystérieuses, parfumées et chantantes, les paradis où les ruisseaux roulent des diamants, où les oiseaux égrènent des émeraudes, la source de Santé, l’empire des Amazones, la mer Pacifique, la terre bienheureuse, resplendissante de pierreries et de perles, comme tout cela revit, remue, sonne, étincelle et chatoie dans les pages brûlantes où José-Maria de Heredia commente et illustre Bernal Diaz ! […] Il aurait voulu, au sortir de cette longue intimité avec les chercheurs d’aventures, « peindre l’Espagne aux premières années du xvie  siècle, tout un peuple halluciné, la croisade cupide qui le précipita vers l’Amérique, une nature vierge, la civilisation brillante et barbare des Aztèques, l’écroulement de leur vaste empire… ». […] Voilà, paraît-il, les gens bizarres dont l’Occident, représenté par des boucaniers terrifiants, allait envahir l’empire. […] Thiers, renversé par Guizot, disparaissait dans son intarissable Histoire du Consulat et de l’Empire.

1531. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Peut-être ici la mort enchaîne en son empire De rustiques Newtons de la terre ignorés, D’illustres inconnus dont les talents sacrés Eussent charmé les dieux sur le luth qui respire... […] L’usage de donner un mari aux filles dès leur nubilité a duré jusqu’aux premières années du dix-neuvième siècle ; mais à partir du premier Empire, et pour une cause qui m’est inconnue, l’âge du mariage a constamment reculé. […] Les événements de la Révolution » les guerres de l’Empire, les découvertes scientifiques et géographiques, le contact des littératures et des mœurs étrangères, tout cela a multiplié presque à l’infini notre faculté d’imaginer ; et cette faculté d’imaginer a réagi très fortement sur notre sensibilité. […] Il est bien évident qu’au temps où Théophile Gautier raillait les chemins de fer (c’était sous le second empire), la masse du public commençait à en apprécier vivement l’intérêt.

1532. (1925) Comment on devient écrivain

Il mourut sous le second Empire. […] Gibbon notait au jour le jour les impressions de lectures qu’il se proposait d’utiliser pour son grand ouvrage sur la décadence de l’empire romain.‌ […] Gibbon s’est beaucoup servi de Tillemont pour son grand ouvrage sur la décadence de l’empire romain. […] La mode des conférences commença sous le second Empire, avec Weiss, Philarète Chasles, Louis Ulbach, Élisée Reclus, Pelletan, Deschanel, Hébrard, Prévost-Paradol, Vallès, Méry, Weill, Baudelaire… Legouvé et Sarcey furent de célèbres conférenciers.

1533. (1921) Esquisses critiques. Première série

Par où donc établit-il son irrésistible empire sur la foule de ses auditeurs ? […] Mais comme ils sont très plastiques et volontiers allégoriques, ces groupes de personnages qui ceignent leur front de bandelettes ou rattachent leurs sandales, qui élèvent des coupes ou qui agitent des torches ont quelque chose d’un peu dessus de pendule — dessus de très belle pendule — de pendule Empire. […] Provocants et prometteurs, ils semblent les noms de parfumeries violentes : l’Enchantement, la Femme Nue, l’Enfant de l’Amour, le Scandale, la Vierge folle… Une romance sentimentale n’a pas plus d’empire sur les sensibilités vulgaires que ces trouvailles verbales.

1534. (1893) Alfred de Musset

C’est l’état d’esprit signalé bien des fois, par les écrivains les plus divers, chez la génération qui arrivait à l’âge d’homme sous la Restauration, et que Stendhal, Musset lui-même, ont attribué, à tort ou à raison, à l’ébranlement causé par la chute du premier empire. […] Sa renommée atteignit son zénith sous le second empire. […] La postérité fera le tri de son œuvre, et lorsqu’elle tiendra dans le creux de sa main la poignée de feuillets où l’âme de toute une époque frémit et pleure avec Musset, elle dira, comprenant son empire et reprenant le mot de Taine : « C’était plus qu’un poète, c’était un homme ».

1535. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

Thiers, qui se pourrait proprement intituler : Histoire administrative et militaire du Consulat et de l’Empire, Et puis, il y a une histoire d’une tout autre physionomie, l’histoire morale contemporaine écrite par des acteurs et des témoins.

1536. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre troisième. La volonté libre »

Or c’est ce qui arrive quand, sous l’empire d’une impulsion, nous concevons l’opposition possible à cette impulsion : par le fait même, il se produit déjà une certaine opposition réelle.

1537. (1856) Cours familier de littérature. I « Ier entretien » pp. 5-78

J’aurais voulu que la vie publique mêlât le talent littéraire à tout ; rien ne me paraissait réellement beau, dans les champs de bataille, dans les vicissitudes des empires, dans les congrès des cours, dans les discussions des tribunes, que ce qui méritait d’être ou magnifiquement dit, ou magnifiquement raconté par le génie des littérateurs.

1538. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

Ma fille, lorsqu’après avoir été pendant de longues années l’objet des soins de ton époux, qui ne seront partagés qu’entre toi et le gouvernement de son vaste empire, il remettra sa puissance au jeune héros que tu lui auras donné, tu reviendras alors avec lui achever de couler des jours tranquilles au sein de cette retraite, consacrée à la vertu.

1539. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

Protégé quelquefois par les Empereurs, il tâcha de se maintenir dans cet état de médiocrité jusqu’à la chûte de l’Empire.

1540. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Mais ce qui le distinguait entre tous les autres, c’était une large intelligence compréhensive qui, exercée par des études et des compositions philosophiques868, saisissait les ensembles, et, par-delà les textes, les constitutions et les chiffres, apercevait la direction invisible des événements et l’esprit intime des choses, en couvrant de son dédain « ces prétendus hommes d’État, troupeau profane de manœuvres vulgaires, qui nient l’existence de tout ce qui n’est point grossier et matériel, et qui, bien loin d’être capables de diriger le grand mouvement d’un empire, ne sont pas dignes de tourner une roue dans la machine. » Par-dessus tant de dons, il avait une de ces imaginations fécondantes et précises qui croient que la connaissance achevée est une vue intérieure, qui ne quittent point un sujet sans l’avoir revêtu de ses couleurs et de ses formes ; et qui, traversant les statistiques et le fatras des documents arides, recomposent et reconstruisent devant les yeux du lecteur un pays lointain et une nation étrangère avec ses monuments, ses costumes, ses paysages et tout le détail mouvant des physionomies et des mœurs. […] I am satisfied beyond a doubt that the project of turning a great empire into a vestry or into a collection of vestries, and of governing it in the spirit of a parochial administration is senseless and absurd, in any mode, or with any qualifications.

1541. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

Il est vrai qu’en remontant plus haut, il ne s’agit que d’une femme ; et qu’à considérer son caractére, les grecs sont presque aussi fous d’épuiser leurs états pour la r’avoir, que les troyens de périr pour ne la pas rendre : mais cette cause, toute légére qu’elle est, n’en est pas moins vraisemblable ; il n’en faut pas davantage pour renverser des empires ; et dès que l’enlévement d’Hélene s’est tourné en point d’honneur de part et d’autre, voilà nécessairement les deux peuples aux mains. […] Sur-tout, Virgile ayant bien voulu imiter Homere, et avouer son imitation, sans faire valoir ce qu’il y ajoûtoit d’invention, de justesse et d’élégance, le préjugé en acquit encore plus d’empire, et la longue possession du premier rang, fut prise enfin pour un droit incontestable d’Homere.

1542. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Une portion de l’empire restait, où Rembrandt seul avait fait quelques excursions, — le drame, — le drame naturel et vivant, le drame terrible et mélancolique, exprimé souvent par la couleur, mais toujours par le geste. […] Il y avait encore des écoles sous Louis XV, il y en avait une sous l’Empire, — une école, c’est-à-dire une foi, c’est-à-dire l’impossibilité du doute.

1543. (1883) Le roman naturaliste

La Conquête de Plassans rentre dans le plan que s’est imposé l’auteur « de faire raconter le second empire par ses personnages, à l’aide de leurs drames individuels ». […] Zola était de nous montrer dans le monde parisien la toute-puissance corruptrice de la fille, et, sous l’empire de ses séductions malsaines, famille, honneur, vertu, principes, tout, en un mot, croulant. […] On voit par quel concours de circonstances, par quel accord de qualités, et sous l’empire de quelle inspiration « subie » Madame Bovary est devenue ce qu’elle est dans l’œuvre de Flaubert, et ce qu’on peut croire qu’elle demeurera dans l’histoire de la littérature contemporaine : un livre capital. […] On nie quelquefois l’influence de la critique, et le fait est qu’on ne voit pas qu’elle ait jamais eu grand empire pour détourner un homme de talent de la tentation à laquelle, par malheur, il cède le plus volontiers : qui est celle d’abonder dans le sens de ses défauts, et comme on dit proverbialement, de tomber du côté qu’il penchait.

1544. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Dernier rameau, peut-être, de cet intellectualisme immodéré par lequel Bossuet voit dans les destinées des Empires ou des individus une œuvre d’art consciente, ordonnée, méthodique, de la Providence ; — mais l’œuvre providentielle qu’est, pour Chateaubriand, la destinée de Chateaubriand, elle est conçue là-haut, déjà, par un Dieu romantique. […] Faguet, et d’ailleurs, depuis Parménide et Platon, il n’y a pas eu de plus grands créateurs d’images que les logiciens de génie vivant dans l’abstraction, ayant comme le chêne de la fable, la tête voisine du ciel et les pieds vers l’empire des morts. […] Sous le second Empire, un journal reçut un avertissement de la Préfecture pour avoir pesé trop subtilement les mérites d’un engrais agricole, « de pareilles discussions, disait l’arrêté, ne pouvant que porter le trouble et l’incertitude dans l’esprit des acheteurs ».

1545. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

Enfin, au moment où nous étions en mesure, quand nous pouvions, avec quelques jours de marche, être en face des Russes, ils ont… ils ont lâchement levé le siège d’une bicoque, dont les défenseurs ont fourni une belle page à l’histoire de l’empire turc, et m’ont enlevé, à moi, une magnifique occasion de les battre ; car j’avais quatre-vingt-dix-neuf chances contre une pour moi… C’est vexant… Le fait est accompli, les Russes ont repassé le Danube en détruisant leurs redoutes, leur camp retranché, leurs ponts.

1546. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

Pour ceux dont le fléau de la Terreur avait ravagé la famille et contristé l’enfance ; sur qui Fructidor avait passé comme un dernier nuage sombre ; qui s’étaient émus aux récits de Sinnamari et avaient salué avec espérance le rétablissement du culte et des lois ; pour ceux qui avaient épousé le Consulat, mais non pas l’Empire, et que cette dictature militaire comprimait comme un poids de plus en plus étouffant, pour ceux-là 1814 fut une joie bien légitime, une délivrance.

1547. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre premier. Les caractères généraux et les idées générales. » pp. 249-295

Nous isolons ce dernier motif, nous désirons qu’il ait l’ascendant dans chaque délibération humaine, nous le louons tout haut, nous le recommandons à autrui, nous faisons parfois effort pour lui donner l’empire chez nous-mêmes.

1548. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIe entretien. L’Arioste (2e partie) » pp. 81-160

Roger part de son côté pour aller tuer son rival Léon dans l’empire de Constantinople.

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