Nous ne craignons même pas de dire que dans Othon, Sertorius, Sophonïsbe, Œdipe, Surena, on trouve des Scènes qui supposent plus d’élévation & de vigueur dans l’ame, qu’Alzire, ou Mérope, ou Mahomet.
Je crains bien maintenant d’avoir fait une mauvaise action gratuite.
Aristophane qui vouloit attaquer des gens plus à craindre que Socrate, ne pouvoit pas donc trop masquer ses personnages, ni trop déguiser ses sujets.
Mais Charles Barbara, qui, je vous l’assure, est un homme, n’a pas craint de mettre son pied dans ce soulier éculé, rempli de sang, et, au lieu de barboter là-dedans comme un réaliste de 1855 ou un romantique de 1832, il nous a donné une étude superbe de vérité inattendue sur le remords dans les âmes fortes, — et, comme un chirurgien retire du fond d’une plaie des os brisés, des fragments de l’homme corporel il nous a retiré une conscience, les fragments d’une âme déchirée et mutilée par le crime… Jusqu’ici, la plupart des livres qui avaient peint le remords lui avaient fait pousser quelque cri sublime ou l’avaient peint accessoirement, de côté, le mêlant au torrent des autres sentiments de la vie.
Nous avons vu dans cette époque tout ce qui concernait les éloges funèbres ; nous avons vu cet honneur accordé quelquefois à des monstres, quelquefois à des princes qui le méritaient ; mais quand on est puissant, on ne consent guère à n’être loué qu’après sa mort : et quand on est esclave, on veut flatter ceux que l’on craint.
Cette perte inattendue l’affligea si profondément, que ses amis craignirent un instant pour sa raison. […] La contagion de la poésie et de la philosophie allemandes n’est à redouter pour personne ; Londres et Paris n’ont rien à craindre de Wieland ou de Kant. […] Mais je crains fort que les discussions législatives ne rencontrent dans la politique sociale un embarras plutôt qu’un auxiliaire. Je crains fort que M. de Lamartine, en particulier, ne discrédite et ne démonétise la plupart des vérités qu’il professe et qu’il prêche. […] Ici la déclamation était à craindre ; mais heureusement l’émotion a sauvé le poète et le lecteur.
Je crains bien, hélas ! […] Ainsi, tout le long de son livre, il ne craint point de répéter les pires banalités. […] Je crains que M. […] Ne craignons pas de nous arrêter à notre tour sur le roman de M. […] Je crains que la vie avec eux ne le soit encore davantage.
Le roi d’Épire doit avoir quelque répugnance à s’engager dans une négociation avec un homme si suspect ; ne peut-il pas craindre qu’un ambassadeur de cette espèce n’entame une négociation d’une autre nature avec sa femme ? […] M. de La Harpe a donc grand tort de dire que la situation d’Esther et de Mardochée n’a rien qui fasse craindre pour eux. […] Constance dit, dans la tragédie de Mathieu : « Je redoute mon Dieu ; c’est lui seul que je crains. […] Je les rétablis ici d’après l’original : Je ne crains que mon Dieu ; lui tout seul je redoute. […] Peut-être le grave Pothier, qui craignait l’influence du Tartufe sur la religion, n’était-il pas fâché d’encourager une farce sans conséquence, pour faire diversion ; et en cela s’il manquait de goût, il ne manquait pas de politique.
On y voit combien Malherbe connaissait notre langue et était né à notre poésie ; combien son oreille était délicate et pure dans le choix et l’enchaînement de syllabes sonores et harmonieuses, et de cette musique de ses vers qu’aucun de nos poètes n’a surpassée. » Ne craignons pas de citer quelques bons passages ; en fait d’œuvres de la jeunesse de Malherbe, nous n’avons pas le choix. […] Misérables, qui ne s’apercevaient pas que ce qu’ils appelaient gagner temps était véritablement le perdre, et nous réduire à des extrémités d’où il était à craindre que le temps ne pût jamais nous retirer ! […] Ce mépris qu’il fait de soi et de tout ce qui le touche, comme s’il ne connaissait point d’autre santé ni d’autre maladie que la santé ou la maladie de l’État, fait craindre à tous les gens de bien que sa vie ne soit pas assez longue pourvoir le fruit de ce qu’il plante. […] On pensera peut-être que je craigne les antagonistes ; non fais. […] Je n’ai pas craint de repasser longuement ses titres et de sortir cette fois du raccourci qui flatte davantage, pour me rendre compte, pas à pas, de son influence et de son œuvre.
Les plus délicats se rejettent sur les distractions de l’esprit ; mais du fond des choses, il en est question aussi peu que possible ; on craindrait de rouvrir l’abîme et d’y revoir les monstres. […] C’était bien le monde qui lui convenait le mieux comme exercice et développement de la pensée, un monde aussi ennemi du commun populaire que du convenu des autres salons, qui ne craint point les idées, pas même les systèmes ; où tout fait question, où tout se discute, s’analyse, se généralise ; où l’esprit n’a pas trop de tous ses replis, ni l’entendement de toutes ses formes ; où les lectures solides, les considérations élevées se résument toujours et s’aiguisent eu une rédaction ingénieuse ; où cette ingéniosité de tour est un cachet non moins distinctif que la haine du médiocre. […] En présence d’une nature si complexe, mais si loyale et si franche, qu’avons-nous après tout à craindre de pousser jusqu’au bout l’étude ? […] La liberté politique n’est plus pour nous une affaire de goût, mais de calcul… Loin d’exposer aucune existence, elle les tranquillise toutes ; loin d’irriter les passions, elle les pacifie… Encouragée par cette disposition générale des esprits, la pensée individuelle se sent à l’aise et ne craint plus de se livrer à elle-même ; … sur quelque point de l’ordre politique qu’elle se porte, elle trouve presque toujours qu’elle a été prévenue par l’opinion, disons mieux, par l’instinct public, qui d’avance signale les abus, dénonce les besoins, demande les réformes. […] Sur cette société d’un goût délicat, il n’avait pas craint de faire le premier essai d’une production de son esprit ; mais, pour le morceau politique sur Mme de Staël, il ne s’ouvrit qu’à M. de Barante.
Tu auras été ivre de sécurité et de joie en voyant cette république, qui se craignait elle-même, abolir courageusement la peine de mort le lendemain de son avènement imprévu, de peur d’abuser jamais des armes que tous les régimes s’étaient transmises jusque-là les uns aux autres pour immoler leurs ennemis ; tu auras frémi d’espérance en voyant cette démocratie philosophique déclarer la paix au monde étonné ; tu auras eu le délire de l’admiration en voyant quelques citoyens obéis par le peuple et pressés par d’innombrables prétoriens de la multitude de perpétuer leur dictature ; tu les auras vus, au contraire, appeler la nation entière à se lever debout dans ses comices afin de remettre plus vite cette dictature à la nation représentant cette légitimité des interrègnes ; et quand la nation, relevée par la main de ces hommes de sauvetage, aura repris son aplomb et son sang-froid, tu n’auras eu pour ces citoyens, victimes émissaires de leur dévouement, que des calomnies, des mépris, des outrages, des abandons, pour décourager les abnégations futures, et pour montrer à l’avenir qu’on ne sauve sa patrie qu’à la condition de se perdre soi-même : mauvais exemple qui ne profitera pas à la nation. […] Rousseau, je n’ai pas reçu non plus sa féroce personnalité ; et si le lecteur a quelque excès à craindre de ma plume dans ce jugement sur moi-même, ce n’est pas, à coup sûr, l’excès d’orgueil ; ce serait plutôt l’excès de sévérité. […] Je voyais encore quelquefois par déférence et assez familièrement le duc d’Orléans ; il me traitait avec distinction ; il m’entretint même avec un rare talent d’élocution une fois très longuement de politique étrangère, sans craindre de dénigrer ouvertement la diplomatie du gouvernement de Charles X, et d’exposer hardiment et savamment la politique étrangère qu’il dessinerait pour son gouvernement, s’il était roi. […] Je n’en sais rien ; mais, quand elle viendra, je crains bien qu’elle trouve sa place prise par les préjugés historiques, et que l’opinion trompée ne continue à prendre les idoles de l’intrigue audacieuse pour les héros modestes du salut de la patrie. […] J’entrai à la chambre, libre comme l’air de cette mer du Nord qui souffle où il veut, sans craindre les écueils, mais sans y pousser.
Par suite, il est à craindre que le premier mouvement de vos clients ne soit la défiance, et que cette défiance ne fasse bientôt place à l’hypocrisie. […] Car il y a chez lui un fonds de candeur intacte, une âme « vieille France », des restes sérieux de bons principes, d’éducation religieuse et provinciale, un penchant aux attendrissements honnêtes, et qui ne craint même pas un rien de banalité, tant il est certain de sauver tout par la grâce. […] Mais il a craint de nous trop serrer le cœur. […] Enfin, si je ne craignais de paraître « reculer » et faire des excuses, je vous prierais de remarquer que la plupart des personnages protestants de l’Aînée sont de très bonnes gens. […] Je crains aussi de m’être trop appesanti sur une petite pièce qui n’est sans doute, dans l’esprit de son auteur, qu’une fantaisie un peu véhémente.
Il était fort à craindre qu’au lieu de chercher les caractères de l’amour dans les profondeurs du cœur humain, il ne s’en tînt à la forme particulière que lui imprimait le tour d’imagination de son temps. […] Mais ce qu’elle craint, c’est moins de n’être pas l’épouse de Titus que de n’être pas aimée. […] C’est par de petites raisons que l’une regrette le pouvoir et que l’autre craint de le perdre : et malgré l’audace virile que leur a prêtée Racine, malgré l’énergie qui les rend capables de ces crimes où l’on risque sa propre vie, malgré des traits d’habileté politique, la nature féminine se décèle dans Agrippine par un dépit puéril, par des imprudences qui compromettent le succès à peine obtenu, par l’impatience d’abuser du pouvoir avant même de l’avoir reconquis ; dans Athalie, par la croyance aux rêves, par des terreurs superstitieuses qui se trahissent sur son visage, par une imprévoyance qui la livre à ses ennemis. […] Il ne moralise pas froidement sur ce qui se passe ; il souffre, il craint, il espère ; il a sa part des dangers, il est menacé par la catastrophe. […] Il veut s’arracher la vie : Il marche sans dessein ; ses yeux mal assurés N’osent lever au ciel leurs regards égarés, Et l’on craint, si la nuit, jointe à la solitude, Vient de son désespoir aigrir l’inquiétude, Si vous l’abandonnez plus longtemps sans secours, Que sa douleur bientôt n’attente sur ses jours.
Et lui, lui qui remuait cette fange, il ne craignait pas de s’y salir les mains. […] La première de l’Assommoir Malgré tant d’efforts, on pouvait craindre un échec Les inquiétudes redoublèrent lors d’un incident qui a soulevé mille querelles, et dont je dois dire quelques mots. […] Zola est le chef d’une école que je crains bien de voir grandir outre mesure : L’École de la suffisance et de l’ignorance. » Comparez donc la critique qu’on accuse de brutalité, et celle qui se pose sur la tête la tiare de l’affabilité, du bon ton, de la courtoisie. […] On craignit qu’il ne se formât une cabale pour siffler le drame. […] Le tapage qui se fait autour de lui, depuis quelque temps, est si hors de toute proportion avec son talent, qu’on craint en y mêlant une note même hostile, de se faire dupe ou complice d’une immense mystification.
La lâcheté humaine fuit le souvenir, cherche l’oubli de tous ses deuils et veut toujours clore la porte par l’entrebâillement de laquelle elle craint de voir se glisser certains revenants. […] Maurice Talmeyr ; c’est là qu’iront les chercher ceux qui ne craignent pas les émotions. […] Elle craint sa mort ; et ses baisers se centuplent et son effusion s’affole. Moi je crains pour toi le malheur, je puis le conjurer, le détourner, me mettre entre toi et lui : il reculera devant moi tu seras sauvé. […] Francis Chevassu ne craint pas de forcer certains traits, d’en exagérer le caractère, non pas jusqu’à la caricature, mais de façon à bien exprimer l’impression reçue.
D’Alembert, qui sait tout, nous assure que « le jeune professeur faisait de ces plaisanteries le cas qu’elles méritaient3 » mais je crains que d’Alembert ne se trompât. […] Je crains que M. […] Ce n’est pas la fausse piété et l’attention à s’attirer les regards publics dans la pratique des œuvres saintes qui me paraît l’écueil le plus à craindre pour le commun des fidèles. […] Ce qui est plus grave, comme pouvant avoir des conséquences plus graves, c’est peut-être de présenter aux yeux d’un jeune roi les leçons de la piété monacale comme de vives images de la réalité : « Non, sire, un prince qui craint Dieu n’a plus rien à craindre des hommes. […] Je crains qu’au Grandval on ne fût pas très difficile.
Dupin a rappelé que, vers ce temps, succombait aussi un autre homme, grand par l’action, un de ces hommes nécessaires dont la présence seule irritait les factions parce qu’elles le connaissaient et le craignaient.
Quoique très attaché à la tradition classique, il poursuivit en tous sens l’inconnu et le nouveau, tantôt avec une inquiétude nerveuse, tantôt avec une décision clairvoyante et virile. « Le génie fait sa langue », disait-il, et les épigraphes de ses œuvres prouvent qu’il ne craignait ni les difficultés ni les injustices : Me raris juvat auribus placere… incedo per ignes !
L’histoire, pourrait-on dire si l’on ne craint pas une formule paradoxale, ne peut être : vraiment utile que traitée comme si elle devait, être vraiment utile que traitée comme si elle devait être inutile.
En revanche, dans son Commentaire sur ou plutôt contre Corneille, il le traite, nous dit-il lui-même, tantôt en dieu, tantôt en cheval de fiacre, et je crains bien que les coups de fouet ne l’emportent de beaucoup sur les coups d’encensoir.
Aussi nous ne craignons pas de donner à Quinault une place parmi les Poëtes qui ont illustré le Siecle de Louis XIV.
Il craint seulement, et l’on pourra voir pourquoi au tome second de cette édition, que la sève ne se soit retirée de ce vieux sol de l’architecture qui a été pendant tant de siècles le meilleur terrain de l’art.
Craignez, lui dit Costar, que ce capitaine ne passe par l’Angoumois, & n’en vienne à quelque exécution militaire.
mon désespoir, mes larmes, Contre un cher ennemi te demandent des armes ; Et cependant, livrée à de contraires vœux, Je crains plus tes bienfaits que l’excès de mes feux43.
Ils disent que le St Victor a plus l’air d’un homme qui insulte, qui brave, que d’un homme ferme et tranquille qui ne craint rien et qui attend.
Lorsque le systême de l’Europe vient à changer, on fait un nouveau livre, et on substituë la puissance qui est devenuë redoutable à l’état à la place de celle qu’il a cessé de craindre.
Or la peinture fidelle des passions suffit seule pour nous les faire craindre, et pour nous engager à prendre la résolution de les éviter avec toute l’attention dont nous sommes capables.
Si je ne craignais de me servir d’un vilain mot d’école en parlant d’un talent si mélodieusement français, je dirais qu’il est un omniarque en littérature.
Il disait un jour à son médecin : « Je n’ai qu’une peur, c’est celle des inconvenances ; je ne crains pour moi-même qu’un scandale pareil à celui qui est arrivé à la mort du duc de Liancourt. » On remarquait que son front, si impassible, se rembrunissait toutes les fois qu’il était question dans les journaux d’un refus de sépulture pour un prêtre non réconcilié. […] Il lui échappa de dire en plus d’une occasion : « Je sens que je devrais me mettre mieux avec l’Église. » On remarquait encore qu’il revenait plus volontiers sur ses souvenirs de première jeunesse et sur ses années de séminaire ; il ne craignait pas de les rappeler. […] » Cependant le temps pressait, et l’on craignait qu’il n’attendît trop et qu’il ne fût prévenu par la perte de connaissance.
Ses trois élégies, coulantes et gracieuses, sentent l’école de Marot ; elle y raconte comment Amour l’assaillit en son âge le plus verd et la dégoûta aussitôt des œuvres ingénieuses où elle se plaisait ; elle s’adresse à l’ami absent qu’elle craint de savoir oublieux ou infidèle, et lui dit avec une tendresse naïve : Goûte le bien que tant d’hommes désirent, Demeure au but où tant d’autres aspirent, Et crois qu’ailleurs n’en auras une telle, Je ne dis pas qu’elle ne soit plus belle, Mais que jamais femme ne t’aimera Ne plus que moi d’honneur te portera. […] … » Or, pour revenir à Louise Labé, qui ne se reprochait point, comme Atala, ses transports, et qui, en fille plutôt païenne de la Renaissance, n’a pas craint de s’y livrer, elle se rapproche avec grâce de la naïveté du vœu antique dans son sonnet xiii, qui commence par ces mots : Oh ! […] En prenant aujourd’hui parti, à la suite de plusieurs bons juges, pour sa vertu, ou du moins pour son élévation et sa générosité de cœur, nous ne craignons pas le sourire ; nous nous souvenons que des débats assez semblables se raniment encore après des siècles autour des noms d’Éléonore d’Este et de Marguerite de Navarre, et, pourvu que le pédantisme ne s’en mêle pas (comme cela s’est vu), de telles contestations agréables, qui font revivre dans le passé et qui se traitent en jouant, en valent bien d’autres plus pressantes.
De la vérité sainte il déteste l’approche ; Il craint que son regard ne lui fasse un reproche, Que ses traits, sa candeur, sa voix, son souvenir, Tout mensonge qu’il est, ne le fasse pâlir. […] Crains la génisse pourpre, au farouche regard… Eh bien ! […] Voilà pour les préliminaires ; mais le principal, ce qui devrait former le corps même de l’édition désirée, ce qui, par la difficulté d’exécution, la fera, je le crains, longtemps attendre, je veux dire le commentaire courant qui y serait nécessaire, l’indication complète des diverses et multiples imitations, qui donc l’exécutera ?
Il craignait qu’une lutte plus obstinée ne rendît le vainqueur plus inexorable. […] Néron, mort, n’avait rien à exiger de toi ; tu n’avais, toi-même, rien à craindre de lui. […] « Nous ne craignons pas Vespasien ; son âge, son caractère modéré, nous rassurent : mais les exemples durent plus longtemps que les caractères.
On est prompt à calomnier ce qu’on craint. […] Quand on est placé si haut, on craint tout ébranlement, car on n’a qu’à perdre ou qu’à tomber. […] Le croira-t-on quand je serai mort et quand on verra, à toutes les pages de ma vie, mes sacrifices, mes fidélités d’honoration à ses princes exilés, mes partialités de cœur, mes égards de plume pour ce parti de ma jeunesse ; le croira-t-on que c’est par ce parti, par ses organes, par ses courtisans, que j’ai été le plus insulté à l’aide de tactiques indignes, qui livrent un ami dont on n’a rien à craindre, pour flatter, qui ?
craindrais-tu de prendre service chez nous parce que nous sommes geôliers de la prison du duché, dont tu vois la cour par cette fenêtre, et parce que le monde méprise, bien à tort quelquefois, ceux qui portent le trousseau de clefs à la ceinture, pour ouvrir ou fermer les portes des malfaiteurs ou des innocents ? […] que non, m’écriai-je, en entrant tout de suite mieux qu’elle dans son idée, je ne crains rien de malhonnête au service d’honnêtes gens, comme vous et le seigneur bargello vous paraissez être tous les deux. […] — Sauve-toi, en te courbant sous les myrtes, lui dit sa courageuse compagne, et laisse-moi dépister ceux qui montent à ta poursuite ; une fille n’a pas à craindre d’être prise pour un brigand.
Assurément, chaque lecteur est juge du plaisir qu’il prend, et je crains que M. […] Puni comme lui pour un crime dont il ne saurait être responsable, il élève, sous une forme moins trafique, la protestation du premier Révolté ; mais il n’a point son espérance vivace, et je crains bien qu’il ne soit en cela un interprète plus fidèle de la pensée du poète. […] Le choix du poète s’explique : de même qu’il n’a pas vu la justice dans l’histoire, il ne lui plaît pas de voir la tendresse dans la nature, et il craint la charmante duperie des campagnes d’Occident.
Je crains, en y réfléchissant, qu’il ne place son héros d’abord un peu trop au-dessus, puis un peu trop au-dessous — ou en dehors — de l’humanité. […] Je crois, pour ma part, à la bonne foi d’une femme qui ne craint pas de nous faire cet aveu : « Je finis par souffrir de mes espérances trompées, de mes affections déçues, des erreurs de quelques-uns de mes calculs. » Cette confession ne me semble pas d’une âme vulgaire, et j’en tire des conclusions absolument opposées à celles du prince Napoléon Mais, dira-t-on, si elle avait sur l’empereur l’opinion qu’elle nous a livrée, elle n’avait qu’à s’en aller, et même elle le devait. […] Ainsi, page 113 : Mais, homme, ne crains-tu d’essayer l’impossible ?