Waltzing, dans son livre sur les Corporations romaines, nous a donné un pur chef-d’œuvre d’érudition, admirablement disposé et composé, sobrement écrit, où rien n’arrête et ne fatigue la recherche, d’une conscience, d’une probité, d’une véracité étonnantes. […] Les moines le savent, c’est peu ; sa fièvre de confession s’échauffe au point qu’il ne peut plus le cacher au monde ; en présence des fidèles venus à l’office, il délivre sa conscience et le hurle. […] Balthazar commet une scandaleuse profanation en établissant un contact entre la demeure où, dans l’intérêt supérieur de la religion, il faut que les consciences étouffent, et le monde sans contrainte. […] Au lieu que l’autre vérité, celle qui nous donne conscience de l’importance de notre vie, est sans doute plus étroite, mais nous touche actuellement, immédiatement et incontestablement167. […] Paris, Ollendorff, 1901. — Les Deux Consciences.
Nous ne savons guère ce qui se passe dans des consciences autres que la nôtre ; mais comme les états religieux se traduisent d’ordinaire par des attitudes et par des actes, nous serions bien avertis par quelque signe si l’animal était capable de religiosité. […] Si la question se pose, c’est parce que notre idée d’une âme survivant au corps recouvre aujourd’hui l’image, présentée à la conscience immédiate, d’un corps pouvant se survivre à lui-même. […] Si spontanée qu’elle soit encore, l’idée de hasard n’arrive à notre conscience qu’après avoir traversé la couche d’expériences accumulées que la société dépose en nous, du jour où elle nous apprend à parler. […] Demandons à notre propre conscience, débarrassée de l’acquis, rendue à sa simplicité originelle, comment elle réplique à une agression de la nature. […] et vas-y plus fort » Dès que je pus penser, je discernai rétrospectivement certaines modalités toutes particulières dans l’accueil que ma conscience avait fait au phénomène.
Secousse formidable, nouveau changement de direction dans la conscience populaire. […] On découvrit qu’un des maîtres d’étude était un forçat évadé, et qu’il avait sur la conscience quatre ou cinq assassinats. […] Il n’est pas encore arrivé à la pleine conscience de lui-même ; il est bien près d’y atteindre. […] Les consciences bureaucratiques sont terriblement lourdes ; aussi chacun d’accourir en tremblant, de plaider sa cause, de dénoncer un collègue et de glisser à l’inspecteur des roubles propitiatoires. […] Gogol était vulnérable en un point ; il s’arrogeait naïvement la direction des consciences au nom de la royauté intellectuelle qu’on lui avait décernée.
Nul n’a eu plus entièrement la conscience de ce qu’il voulait exécuter, ni possédé davantage la sûreté de main qui réalise un programme idéal sans une seule défaillance. […] Il est temps de ne chercher les paroles que dans sa conscience… » La phrase que j’ai soulignée pourrait servir d’épigraphe à toutes les parties de son œuvre. […] Mais un écrivain épique est nécessaire à la vaste conscience flottante d’une époque. […] Le caractère propre d’un peuple démocratique est que les individus y soient très actifs, que chaque citoyen y ait sa part d’initiative et de bonheur, que la vaste conscience commune s’y résolve en une série de consciences personnelles, en un mot, que les masses n’aient plus leur représentation dans un héros ou dans une caste. […] De vaste conscience nationale, elle n’en laisse point se former, tant elle éparpille les intérêts et les passions.
Elle a pour conseillère, pour directrice de conscience, une vénérable douairière, qui a jadis rôti le balai et qui pousse de toutes ses forces les autres à en faire autant. […] C’est beaucoup d’avoir pour soi sa conscience et l’estime du monde savant. […] C’est conscience d’observateur et de peintre. […] L’auteur est professeur de philosophie et il comprend son rôle comme celui d’un directeur de conscience, très laïque, mais ayant charge d’âmes. […] Or quel est le siècle où notre pays a pris pour jamais conscience de sa mission personnelle, de cet idéal national qui est comme l’âme d’un peuple ?
De ces spectacles, je ne me rappelle que cela ; le reste avait disparu de moi au réveil, — quoique j’aie gardé une vague conscience que cela avait duré longtemps, et que bien d’autres scènes s’étaient déroulées dans mon rêve. […] Il semblait que ces gens eussent poussé le travail, la patience et la conscience aux dernières limites. […] * * * — Il y a de la pacotille dans l’humanité, des gens fabriqués à la grosse, avec la moitié d’un sens, le quart d’une conscience. […] * * * — Flaubert, que je rencontre allant faire exempter, du service militaire, son domestique, à propos d’un varicocèle, me dit : « Moi je préférerais être militaire à avoir une infirmité… à savoir même tout seul que j’en ai une… Oui, j’aimerais mieux servir sept ans que d’avoir la conscience que j’en ai une… d’infirmité !
Quand une personne de principes et de croyance religieuse me parle contre un certain genre littéraire au nom de sa conscience, je m’incline et ne discute pas ; c’est de sa part un motif supérieur qui interdit un danger, un écueil ; il n’y a pas de comparaison à faire entre les avantages gracieux qu’on pourrait réclamer, et les inconvénients funestes qu’elle y croit voir.
Le goût n’existe donc ni dans une indépendance sauvage, ni dans une servitude logique ; il n’est ni absolument libre, ni esclave ; il est soumis à l’intelligence, comme à un joug nécessaire, si aisément porté qu’il n’en a point conscience.
. — Conscience d’innocent (1853). — Souvenirs de 1830 à 1842 (1854). — Catherine Blum (1854). — Ingénue (1854). — Les Mohicans de Paris (1854-1858). — Romulus, comédie en un acte, en prose (1854). — L’Arabie heureuse (1855). — L’Orestie, tragédie en trois actes et en vers (1856). — Le Verrou de la reine, trois actes (1856). — L’Invitation à la valse, comédie en un acte (1857). — Les Compagnons de Jéhu (1857). — Les Grands hommes en robe de chambre (1857). — L’Honneur est satisfait, un acte (1858). — Salvator (1855-1859). — Les Louves de Machecoul (1869). — Le Caucase (1869). — La Dame de Montsoreau, drame en cinq actes (1860). — De Paris à Astrakan (1860). — La Route de Varennes (1860). — Le Père Gigogne (1860). — Les Baleiniers, journal d’un voyage aux antipodes (1861). — Madame de Chambly (1863). — La Jeunesse de Louis XIV, comédie en cinq actes et en prose (1864). — Les Mohicans de Paris, drame en cinq actes (1864). — La San-Felice (1864-1865). — Les Blancs et les Bleus (1867-1868).
Albert Mockel M. de Régnier est surtout un droit et pur artiste ; son vers a des lignes bien tracées, des couleurs transparentes et rares disposées avec justesse ; il démontre une grande probité d’écriture, un idéal d’art austère, la volonté d’un homme qui garde haut sa conscience.
Magnin rapporte en ces termes : « Des récits contemporains, dit-il, nous apprennent que le gouverneur de cette ville ayant appelé, en 1583, Adriano Valerini avec la troupe qu’il dirigeait, fit suspendre leurs représentations, ému par de soudains scrupules de conscience.
Ce n’est pas seulement que les Parnassiens aient peur de cette jeunesse dont les manifestes violents respirent, comme ils disent, des mœurs de Caraïbes et qu’ils l’estiment capable de les étrangler, mais c’est qu’ils cèdent à un retour de conscience.
L’œil clair et doux de ces âmes simples contemplait l’univers en sa source idéale ; le monde dévoilait peut-être son secret à la conscience divinement lucide de ces enfants heureux, à qui la pureté de leur cœur mérita un jour de voir Dieu.
Ne serait-ce pas comme si je me tourmentais à soutenir que je ne suis pas un malhonnête homme, un homme sans pudeur, sans mœurs, sans conscience ?
N’est-ce pas contre leur propre conscience qu’ils protestent que le meilleur de leurs ouvrages est précisement celui que le public estime le moins.
Confuse, en effet, obscure, incertaine, et ce n’est pas tout, répugnant à la lumière, — car c’est la Critique qui fait la valeur de l’Histoire, et la Critique n’est jamais là où les peuples ne sont que des masses sans conscience et sans liberté, — l’histoire orientale n’est qu’un vague empâtement d’hommes, de choses et de doctrines.
Et, tous les deux, voici qu’ils font la preuve, à leur tour, que la Diplomatie, dont le plus grand mérite pendant l’action est presque toujours le silence, après l’action, devrait aussi le garder… Talleyrand, qui fut le plus silencieux des diplomates, Talleyrand qui n’écrivait que des billets, ne disait que des mots, et dont toute la puissance ne fut guères que dans des monosyllabes et des airs, avait-il conscience de cela quand il prescrivait de ne publier ses Mémoires que trente ans après sa mort ?
Que le docteur Hefele soit donc glorifié pour cette belle intention et émulation de vérité, et pour les efforts de recherches, d’érudition et de conscience que son livre atteste avec succès !
— quand nous voulons qu’elle soit autre que ce que nous sommes : c’est-à-dire une passion ou une idée (car l’homme n’est jamais que cela, lorsqu’il est quelque chose) ; quand, enfin, nous n’admettons pas que des faits qui passent à travers nos esprits, nos sensibilités, nos consciences, doivent nécessairement s’y colorer en y passant.
Quel est l’être vivant, en effet, qui puisse croire avoir en lui la lumière sans nuage de l’impartialité, et, en Histoire, soit tenu, comme en tout, à autre chose que de la conscience ?
L’homme, avec sa conscience droite et ferme, n’a jamais habité en cette pâle forme agitée qui, en répandant de l’encre éloquente, s’est trouvée répandre du sang.
Il est le casuiste de sa propre culpabilité, et il la décrit et la mesure avec la précision d’une conscience lumineuse.
il l’emporta dans Galiani, mais, au moins, il attesta aux yeux de ses contemporains qu’il y avait un Machiavel éparpillé dans ses ouvrages et dans ses conversations, qui furent ses plus brillants ouvrages, quand, un jour de sa vie, il voulut davantage : il voulut attester, par un livre spécial, comme il se sentait Machiavel dans la conscience de son esprit !
Il y a le Dieu de la conscience naturelle que chacun porte avec soi et en soi, comme le sauvage porte son manitou à sa ceinture.
L’ordre universel le renferme par le libre arbitre ; il est au fond de nos consciences, dans l’exercice de nos vertus ; mais la fonction terrestre ne doit que l’ordre matériel, l’ordre dans les rues, mais elle nous le doit à tout prix, et si nous confondons notre dette, à nous, avec la sienne, tous les sophismes vont se redresser avec fureur.
Il est le casuiste de sa propre culpabilité, et il la décrit et la mesure avec la précision d’une conscience lumineuse.
Et, en effet, si l’on veut y réfléchirai ne fallait pas une pénétration bien grande ou des connaissances bien étendues pour savoir que la question posée par l’Académie était, par cela même qu’elle était posée, résolue dans la conscience de l’Académie.
Mais il est un autre point qui n’est pas seulement faible, mais qui est faux et que je demanderai à Barthélemy Saint-Hilaire la permission de signaler, non au sentiment de l’historien et du philosophe, mais à la conscience du chrétien, puisque, grâce à Dieu, Barthélemy Saint-Hilaire est maintenant chrétien.
contre la politique avouée du dernier descendant des Rois de France ; mais la vérité avant tout pour cette grande conscience de chrétien !
» Et, ailleurs encore, avec la conscience de la petitesse des temps présents, l’auteur de l’Être social affirme que la micrographie (logomachie moderne), qui nous perd dans les infiniment petits de la science totale, n’est que la nécessité du moment.
Le La Bruyère qui écrira cette page d’observation terrible n’est peut-être pas né, mais tous ceux qui sentent en eux la conscience forte et tressaillante de la société où ils vivent savent si l’histrionisme nous dévore, et peuvent se demander, en lisant des œuvres poétiques comme ce dernier volume, si la fin de notre monde littéraire doit avoir lieu dans un cabotinage universel.
Didier en a conscience, car il fait tout ce qu’il peut pour y échapper !
Derrière lui on voit toujours le texte de son conte, et on le verrait encore quand il n’aurait pas, comme il l’a, la conscience de nous l’indiquer.
Le monde prendrait alors conscience de son unité.
Celui-ci, doux, poli, modéré, pacifique, homme de cour & de lettres, en gouvernant la conscience de Louis XIV, gouvernoit à la fois l’église Gallicane. […] A l’égard de Louis XIV, le monarque croyoit qu’il y alloit de sa conscience d’écouter son confesseur, & même de son autorité de réduire ceux qu’on représentoit comme des factieux. […] Le nouveau président du conseil de conscience appella aussi en 1717 ; mais il ne vouloit point d’éclat, & son appel fut imprimé malgré lui. […] Peut-on, en conscience, dispenser les chrétiens des commandemens de l’église ? […] Il consulta les personnes les plus habiles dans cette partie : mais toutes ses recherches, loin de calmer sa conscience, ne firent que l’inquiéter davantage.
Les yeux étaient encore fermés, mais probablement, à la suite de quelque sensation de froid ou de mouvement réel, la conscience ordinaire renaissait, quoique faiblement. […] Nous observons l’homme, non par le microscope et le scalpel, mais par cette vue intérieure qu’on appelle conscience, et nous comparons directement l’image et la sensation. — Dans cette enceinte bornée et dans ce sens précis, on vient de voir que l’image, avec des stimulants physiques différents et un réducteur spécial, a la même nature que la sensation. […] « Quelques observateurs peuvent volontairement provoquer leurs hallucinations ; c’est-à-dire que des idées existant à l’état de conscience et qu’ils fixaient vivement faisaient entrer en action les fonctions sensorielles.