Dans la Vraie Histoire comique de Francion, composée par Charles Sorel, sieur de Souvigny, vers 1622, on trouve ce passage caractérisant la lutte de Malherbe contre Ronsard et son école : « Un poète récita de ses vers et je pris beaucoup de plaisir à voir sa contenance… Or, les poètes présents émirent de grosses disputes pour beaucoup de choses de néant où ils s’attachoient et laissoient en arrière celles d’importance. […] J’estime, pour ma part, que n’importe qui peut apprendre à rimailler tant bien que mal, selon les règles traditionnelles, mais non point à composer des poèmes comme ceux de Kahn, de Régnier ou de Vielé-Griffin. […] Cet inconvénient ne se produirait pas si le poème entier était composé dans ce même rythme de 3 + 5 + 4.
Oberman, édition nouvelle, 1833 Oberman fut publié pour la première fois au printemps de 1804, dans les derniers mois du Consulat ; il avait été composé en Suisse durant les années 1802 et 1803. […] Élève de Jean-Jacques pour l’impulsion première et le style, comme madame de Staël et M. de Chateaubriand, mais, comme eux, élève original et transformé, quoique demeuré plus fidèle, l’auteur des Rêveries, alors qu’il composait Oberman, ignorait que des collatéraux si brillants, et si marqués par la gloire, lui fussent déjà suscités ; il n’avait lu ni l’Influence des Passions sur le Bonheur, ni René ; il suivait sa ligne intérieure ; il s’absorbait dans ses pensées d’amertume, de désappointement aride, de destinée manquée et brisée, de petitesse et de stupeur en présence de la nature infinie.
Un gouvernement, composé de bourgeois nos égaux, régissait la république avec modération ; les meilleurs étaient appelés à leur succéder. […] S’abandonnant à la facilité de son esprit et à l’entraînement des choses, il jette, en courant, de grands tableaux, de belles couleurs, d’admirables traits ; mais il ne compose pas, et, dans ses pages les plus pleines de vie, on sent toujours je ne sais quoi d’épars et d’inachevé : on dirait par moment l’insouciance de M. de Lamartine.
Il veut relever la noblesse : il fait un rêve féodal, il remonte jusqu’à Philippe le Bel, au temps où il s’imagine voir les « fiers légistes » aux pieds des nobles pairs qui composent le Parlement, la cour du roi. […] Plus pénétrant que La Bruyère et que Lesage, opérant sur la matière vivante, toujours en mouvement et qui se dérobe à chaque instant, il démonte les actions avec une sûreté magistrale, dissèque les sentiments, saisit les plus fugitives traces des forces qui composent la vie morale.
Je dis que nous avons transplanté sans peine dans notre ouvrage, car lorsque nous prenons les vers dans un poëte, qui a composé dans une langue autre que la langue dans laquelle nous écrivons, nous ne faisons pas un plagiat. […] Par exemple, Racine composa sa premiere tragédie dans le goût de Corneille, quoique son talent ne fût pas pour traiter la tragédie comme Corneille l’avoit traitée.
Le ban est composé de ceux qui prétendent les entendre, l’arrière-ban de ceux qui n’osent pas dire qu’ils ne les comprennent pas et qui, sans les lire, déclarent qu’ils sont exquis. […] Elles sont composées, il me semble ainsi quand j’y songe, de plusieurs éléments divers.
Ils appartiennent à cette école d’artistes pour qui l’œuvre, une fois composée, doit exister, en effet, comme un objet indépendant de celui qui l’a composée. […] « Quand nous composions », avoue une lettre de M. […] La matière même de son œuvre n’a pas varié depuis les années où il composait ses Récits d’un chasseur. […] Tous ses livres semblent avoir été composés pour elle uniquement et dans le but de la servir. […] En attendant il quitte son auteur préféré pour composer un discours, étudier la géométrie, préparer un examen.
Se prend encore en particulier pour les vers ; parce qu’en éfet les vers sont composés d’un certain nombre de piés ou de sylabes : (…), nous fesons des vers. […] On dit d’une période qu’elle est fort nombreuse, (…) ; c’est-à-dire, que le nombre des sylabes qui la composent est si bien distribué, que l’oreille en est frapée agréablement : (…) a aussi cette signification en latin. (…). […] Les mots primitifs d’où les autres sont dérivés ou dont ils sont composés, sont apelés racines, par métaphore : il y a des dictionaires où les mots sont rangés par racines. […] Paul a dit que les idolatres n’entreront pas dans le royaume des cieux, il a parlé des idolatres dans le sens composé, c’est-à-dire, de ceux qui demeureront dans l’idolatrie. Les idolatres entant qu’idolatres n’entreront pas dans le royaume des cieux : c’est le sens composé ; mais les idolatres qui auront quité l’idolatrie et qui auront fait pénitence, entreront dans le royaume des cieux : c’est le sens divisé.
Brun, [Guillaume le] Jésuite, né en 1674, mort en 1758, a plus que le précédent des droits à la reconnoissance publique, pour avoir composé un Dictionnaire François-Latin qui est devenu classique dans tous les Colléges de France.
Ses Mémoires, qu’il composa à la Bastille, ne sont lus à présent que par ceux qui aiment les dates & les gasconnades.
Maréchal récitant les discours que lui a composés son secrétaire, ne sont que de plaisantes caricatures. […] Dumas fils a ses portraits de mondaines composés avec des documents empruntés au demi-monde. […] Les peintres ont coutume de chercher un ensemble, quelque chose qui se compose. […] Daudet y a voulu montrer qu’il était capable de composer, et de composer par l’intérieur, de faire une œuvre d’une seule venue et qui eût une véritable unité. […] C’est un besoin de ne composer une attitude.
… Ô temps heureux où le parterre était composé presque en entier d’une jeunesse passionnée et studieuse, dont la mémoire était ornée d’avance de tous les beaux vers de Racine et de Voltaire ; d’une jeunesse qui ne se rendait au théâtre que pour y compléter le charme de ses lectures !
Trente vers lui suffisent pour composer un tableau complet. […] La vogue, je ne parle pas de la gloire, ne va pas aux livres conçus lentement, composés dans de longues veilles, écrits sans hâte, rêvés à loisir ; elle caresse, elle applaudit les livres conçus sans réflexion, composés sans discernement, écrits à la course, et la multitude ignorante compte les pages qu’elle ne peut juger. […] Jamais l’imagination la plus riche, l’esprit le plus exercé n’ont réussi à composer un tel tableau. […] Il n’est guère en mesure de juger lui-même ce qui est digne d’attention dans les épreuves diverses dont sa vie se compose. […] Chacun des actes de cette pièce, que nous ne savons de quel nom appeler, se compose de scènes impossibles.
Charles Fuster Ce petit volume (En aimant) se compose de cinquante piécettes ou sonnets, parmi lesquels de fort remarquables morceaux, comme Pantins et marionnettes, Au voleur !
Horace Valbel C’est un poète-chansonnier dans toute l’acception du mot, qui sait composer des chansons satiriques, mordantes, vécues, mais toujours gaies et, fort heureusement, dépourvues d’un cynisme affecté.
Egalement Acteur & Poëte, il a composé plusieurs Comédies, dont quelques-unes, conduites avec art, sont d’une gaieté assez piquante.
Celle qu'il a composée de l'Histoire de Venise, par le Procurateur Noni, n'a pas les mêmes défauts, mais elle est entiérement oubliée.
Cette lutte préalable et cette transformation progressive composent la vie de Dryden, et expliquent son impuissance et ses chutes, son talent et son succès. […] C’est qu’en effet il est le roi du goût et l’arbitre des lettres ; il juge les nouveautés, la dernière tragédie de Racine, une lourde épopée de Blackmore, les premières odes de Swift, un peu vaniteux, louant ses propres écrits jusqu’à dire « qu’on n’a jamais composé et qu’on ne composera jamais une plus belle ode » que sa pièce sur la fête d’Alexandre, mais communicatif, aimant ce renouvellement d’idées que la discussion ne manque jamais de produire, capable de souffrir la contradiction et de donner raison à son adversaire. […] La plupart de leurs fables sont composées avec une histoire ridicule et incohérente. […] Il y a de la vigueur et de l’art dans cette tragédie de Dryden, Antoine et Cléopatre. « Toutes mes autres pièces, disait-il, je les ai faites pour la foule ; celle-ci, je l’ai faite pour moi-même. » Et, en effet, il l’avait composée savamment d’après l’histoire et la logique. […] Ses lettres sont composées de grosses civilités officielles, de compliments vigoureusement équarris, de révérences mathématiques ; son badinage est une dissertation ; il étaye les bagatelles avec des périodes.
Auguste Lacaussade Ses vers écrits et composés de temps à autre, entre deux articles de journal, ne sont guère qu’une distraction ou plutôt une récréation littéraire prise et reprise à de rares intervalles.
Celui-ci a composé l’Histoire de l’Eglise de Paris, c’est-à-dire qu’il a fait un Ouvrage diffus, où, parmi les recherches curieuses, on en trouve beaucoup d’inutiles, comme dans tant d’autres Ouvrages de cette nature, dont les Auteurs se sont trop attachés aux petits faits, en oubliant que les Histoires particulieres ne peuvent intéresser que par le choix, la maniere & la briéveté.
Il y avoue quelques concessions au symbolisme : je les ai cherchées à travers le fatras qui compose le volume.
On lui doit, si toutefois c’est une obligation, la Conclusion ou cinquieme Partie de l’Astrée, composée d’après les Mémoires qu’il trouva dans les papiers de M. d’Urfé dont il étoit Secrétaire.
Le seul Ouvrage de cet Auteur, qu'on lise encore aujourd'hui, est sa Version Françoise de Galistan, ou de l' Empire des Roses, composé par le Poëte Saay.
Il a composé sur ces différentes parties, des Traités fort estimés, mais très-rares, parce qu’il les faisoit imprimer lui-même, & avoit soin qu’on n’en tirât que très-peu d’exemplaires.
Ceux qui ont encore le goût assez sain pour aimer la Latinité fine, simple, naturelle, élégante & pure de Phédre, la retrouveront très-souvent surpassée dans les Fables que cet Auteur a composées.
Après avoir composé un excellent Traité en faveur de la Religion Catholique, où il publia une Histoire de Louis XIII, en vingt volumes.
Il n’a guere plus de mérite que le précédent, comme Littérateur ; mais on fait grand cas de ses Ouvrages de Controverse & de Théologie, dont le plus connu est le Traité de la vérité de la Religion, un des meilleurs qui aient été composés depuis celui d’Abadie.
Ses Ouvrages de Controverse, presque tous écrits d’un style éloquent, furent réfutés par Bossuet, Arnaud & Nicole [Adversaires, dont le nom célebre est un préjugé pour le mérite du Prédicant], & donnerent lieu à l’excellent Livre de la Perpétuité de la Foi touchant l’Eucharistie, composé par ces deux derniers.
De toutes les Pieces qu’il a composées, il n’y en a guere que trois ou quatre qui aient eu des succès durables, Momus Fabuliste, Comédie en un Acte & en Prose, eut trente représentations.
Beaucoup de petits détails, peu de lumieres sur les faits essentiels, trop de complaisance pour elle-même, peu d’attention pour le Lecteur, feroient assez croire que cette Princesse les a composés plutôt par désœuvrement, que pour les donner au Public.
Le fond de cet ouvrage est certainement composé par un de ces Polonais qui résident à Paris. […] C’est un peuple libre composé d’esclaves. […] Donc le peuple, composé de tous les individus qui ne tiennent à rien. […] Tout petit qu’il sera, il fera beaucoup de fautes, parce qu’il sera composé d’hommes. […] Cet ouvrage, fait avec soin, serait, à mon avis, le plus utile qui ait jamais été composé et peut être le seul nécessaire aux hommes.
Antesignan, [Pierre] né à Rabastens, dans le Diocese d’Albi, Auteur du seizieme siecle, le premier qui ait composé parmi nous une Grammaire pour apprendre le Grec avec méthode.
Pour remplir les devoirs de ce titre (devoirs qui ne sont pas toujours remplis), il composa une Histoire de l’Université en six vol.
Le dernier volume de ces Mémoires est composé en partie des Ecrits de son fils, qui s'y montre digne, par ses talens, d'avoir été le successeur d'un tel pere.
Ce n’est pas pour avoir fait les Bréviaires de Nevers & d’Orléans, que nous le plaçons ici, mais pour avoir composé un Ouvrage assez singulier, pendant les cinq années de Bastille, où son attachement à MM.
L’homme de Lettres se fait sentir dans tout ce qu’il a composé ; c’est pourquoi nous le plaçons ici.