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1128. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres inédites de l’abbé de Chaulieu, précédées d’une notice par M. le marquis de Bérenger. (1850.) » pp. 453-472

À un moment, cette union étroite des deux frères cessa ; le duc se sépara du grand prieur, et Chaulieu suivit la fortune de ce dernier. […] Chaulieu, jusque dans l’âge le plus avancé, se disait en sage qu’il faut laisser sa place à l’illusion, créer et favoriser le charme dès qu’il veut naître, et le prolonger aussi loin qu’on peut : Vous savez bien, écrivait-il à Mlle de Launay, que nous décidâmes l’autre jour que les chimères doivent avoir place parmi les projets des hommes… Croyez-moi, faites durer le charme au lieu de le faire cesser.

1129. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — III. (Suite et fin.) » pp. 128-145

Laffitte a fait l’essai non pas d’un système, mais de l’absence de tout système, mais du gouvernement par abandon. » Comment se fait-il donc qu’au moment où ce système à la dérive cessait, où un homme ferme et impérieux, Casimir Périer, se saisissait du pouvoir et allait par son énergie créer à la monarchie de Louis-Philippe le ressort sur lequel elle a vécu depuis, comment se fait-il que Carrel ait poussé un cri de colère, et l’ait dénoncé à l’instant comme le Polignac de la branche cadette, et qui allait consommer l’attentat contre les opinions véritablement nationales ? […] On mettrait tout d’une suite dans ce volume les nombreux articles où il a parlé de Napoléon, son grand sujet favori et qui ne cessa de l’inspirer.

1130. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — I. » pp. 201-219

J’ai été cinq jours et quatre nuits sans manger ni dormir et sans cesser de crier. […] Voltaire disait encore : « Qu’on ne me dise pas que cet homme a empoisonné ses femmes, il est trop gai et trop drôle pour cela. » Et Beaumarchais disait de même en résumant sa vie : Et vous qui m’avez connu, vous qui m’avez suivi sans cesse !

1131. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Étienne, ou une émeute littéraire sous l’Empire. » pp. 474-493

La pièce de Conaxa, prise d’un sujet venu du xvie  siècle, et même plus ancien peut-être59, est dans la forme une pièce de collège : il n’y a point de rôle de femme, et la gaieté des valets qui y surabonde, les plaisanteries sur le bâton qui y reviennent sans cesse, étaient bien de nature en effet à réjouir des écoliers. […] Cet abîme que Pascal voyait sans cesse à ses pieds, M. 

1132. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — III. Franklin à Passy. (Fin.) » pp. 167-185

Peu à peu toutefois il s’acclimate ; les petites plaisanteries diminuent, la légère ironie cesse, et, après une année ou deux passées en France, il est tout à fait conquis à l’esprit général de notre nation : Je suis charmé, écrit-il à M.  […] Sa correspondance, en ces années, ne cesse pas d’être intéressante et vive, et elle se nourrit jusqu’au bout des mêmes sentiments.

1133. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « La Fontaine. » pp. 518-536

Et notez bien que, s’il n’y avait pas de La Fontaine dans le passé, ou que si l’on cessait de le goûter et de l’aimer dans l’avenir, il n’y aurait pas ce coin d’esprit français mêlé jusque dans la poésie, qui ne se contente pas de la sensibilité pure, qui raille le vague du sentiment, et, pour tout dire, qui sourit souvent même aux beaux endroits de Lamartine. […] Je ne le crois pas, et l’on peut déjà s’en apercevoir : la poésie des Méditations est noble, volontiers sublime, éthérée et harmonieuse, mais vague ; quand les sentiments généraux et flottants auxquels elle s’adressait dans les générations auront fait place à un autre souffle et à d’autres courants, quand la maladie morale qu’elle exprimait à la fois et qu’elle charmait, qu’elle caressait avec complaisance, aura complètement cessé, cette poésie sera moins sentie et moins comprise, car elle n’a pas pris soin de s’encadrer et de se personnifier sous des images réelles et visibles, telles que les aime la race française, peu idéale et peu mystique de sa nature.

1134. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Seconde partie. Des mœurs et des opinions » pp. 114-142

Cette réconciliation cesse, par une raison contraire à celle qui plaça, dans les sociétés anciennes, les mœurs et les opinions sur deux lignes différentes, et que la suite de cet écrit expliquera. […] Notre immortel Molière signale, par un de ses chefs-d’œuvre, l’époque où les femmes commencèrent à vouloir entrer en partage avec les hommes, et à cesser d’être sous le joug de l’antique tutelle.

1135. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Vigny »

Alfred de Vigny n’est point désespéré pour les raisons sentimentales et romanesques qui font les désespérés de la terre ; mais pour une raison d’une tout autre noblesse, pour une raison métaphysique, une raison qui est une idée, et du mutisme de laquelle, quand il l’a sans cesse interrogée, il ne prit son parti jamais… Pour vous en convaincre, lisez cette page si triste et si belle, triste comme tout ce que Pascal a écrit. […] « Cependant il y en a parmi eux qui ne cessent de se quereller pour savoir l’histoire de leur procès, et il y en a qui en inventent les pièces ; d’autres qui racontent ce qu’ils deviennent après la prison, sans le savoir.

1136. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IX : M. Jouffroy écrivain »

Un critique a remarqué qu’involontairement sous sa plume le mot mélancolique revenait sans cesse. […] Il distinguait, il divisait, il expliquait, il avertissait, il se précautionnait sans cesse.

1137. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIII : De la méthode »

En les réunissant, vous trouvez que si la respiration, la nutrition ou la circulation manquent, le mouvement de destruction et de rénovation qui est la vie cesse. […] n’avez-vous pas remarqué ce mot qui revient sans cesse ?

1138. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Frédéric Logau était obscur ; Lessing le tira un jour de l’ombre en publiant ses épigrammes, et depuis lors Logau n’a cessé de tenir une place honorable parmi les écrivains allemands. […] Mais cette réserve ingénieuse, qui paraît d’abord propre à concilier les choses, cessera de sembler juste après un court examen. […] Un nom de rue, un numéro, ce sont des choses transitoires qui ôteraient au chocolat Perron ce qu’il a d’éternel et d’immuable… Avez-vous réfléchi à l’énorme puissance d’une même phrase qui vient sans cesse frapper le cerveau à coups réguliers ? […] Dès qu’ils ont pondu, l’agitation cesse ; les voilà tranquilles, ils peuvent mourir. […] Horace et Montaigne sont peut-être les seuls exemples parfaits de ces écrivains nourriciers dont la substance ne vieillit pas, leur forme, d’ailleurs, n’ayant jamais cessé d’amuser et de plaire.

1139. (1898) Essai sur Goethe

Les verres tintent, les causeries cessent : avec courage, ergo bibamus ! […] Cela convient d’abord et convient sans cesse, et un écho retentit dans la joyeuse salle, un magnifique Ergo bibamus !  […] sans cesser de les dominer de la hauteur de son génie, je le veux bien ; mais enfin, il leur ressembla. […] On répétait sans cesse, dans ces temps de tolérance, que chacun a sa propre religion, sa propre façon d’honorer Dieu. […] En la voyant sans cesse auprès de lui, il s’est épris d’elle, tandis qu’elle a conçu pour lui les sentiments les plus tendres.

1140. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

Vers le soir, ses gémissements cessèrent : il était sans connaissance. […] Il lui fallait sans cesse la prendre contre lui, la serrer dans ses bras. […] Ses mains cessèrent leur hideuse promenade. […] Ils allaient, ces fiacres, l’un derrière l’autre, sans cesse. […] Soudain le bruit cessa.

1141. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Rêves et réalités, par Mme M. B. (Blanchecotte), ouvrière et poète. » pp. 327-332

En attendant, les poètes sont à l’œuvre, et le labeur, ni l’inspiration ne cessent pas.

1142. (1874) Premiers lundis. Tome I « Fenimore Cooper : Le Corsaire Rouge »

Cooper est allé se perfectionnant de jour en jour ; il a mieux connu son talent, à force de le mettre à l’œuvre ; sa manière, d‘abord timide et douteuse, est devenue plus ferme, plus large, plus originale ; il a osé avoir ses qualités et ses défauts propres ; en un mot, sans jamais cesser d’appartenir à la famille du romancier écossais, il a suivi sa route à part, et le colon s’est émancipé.

1143. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Les legs de l’exposition philosophie de la danse »

elle tourbillonne autour de lui avec une rapidité si vertigineuse — et si aisée ; il la soutient, il la guide, dans un caprice de pas sans cesse rompus et entre-croisés, avec une si impeccable sûreté ; l’harmonie de leurs mouvements est si parfaite que, si vous espérez jamais voir une grâce plus précise unie à une force plus souple … inutile de chercher, vous ne trouverez pas.

1144. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XIX. Réflexions morales sur la maladie du journal » pp. 232-240

Les Colloques du matin ont cessé de paraître.

1145. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 211-219

L’invention en eût été plus riche, la diction plus naturelle, & l’intérêt plus sensible ; l’Auteur auroit employé des expressions plus correctes, & évité les tournures Gasconnes ; ses images auroient été mieux choisies, ses comparaisons plus justes & moins ridicules ; il n’eût point appelé le Soleil le Duc des Chandelles les Vents les Postillons d’Eole, le Tonnerre le Tambour des Dieux ; le total de l’Ouvrage eût été dans le goût de ces vers du quatrieme Chant, qu’on peut citer avec estime, dès qu’il ne s’agit pas de l’Astronomie : Il se trouve entre nous des esprits frénétiques Qui se perdent toujours dans des sentiers obliques, Qui, sans cesse créant des systêmes nouveaux, Prouvent que la raison gît loin de leurs cerveaux.

1146. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 169-178

Ignorent-ils que les siecles de Périclès, d’Auguste, de Léon X, n’ont cessé d’être les beaux siecles de la Littérure & de la saine raison, que quand l’esprit philosophique a commencé à égarer & à abrutir les autres genres d’esprit ?

1147. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Lucrèce Borgia » (1833) »

Le théâtre, on ne saurait trop le répéter, a de nos jours une importance immense, et qui tend à s’accroître sans cesse avec la civilisation même.

1148. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Troisième faculté d’une Université. Faculté de droit. » pp. 506-510

Un des privilèges honorifiques de l’émérité en droit, ce serait, par exemple, d’entrer et de siéger dans les différents tribunaux de la magistrature, distinction flatteuse pour le professeur, avantageuse pour le tribunal, qui, par cette police, continuerait de se recruter sans cesse d’hommes qui auraient fait leurs preuves de probité et de lumières dans la science des lois.

1149. (1767) Salon de 1767 « Peintures — [autres peintres] » pp. 317-320

Ce Parocel que j’ai tant maltraité, ce Brenet sur lequel j’ai un peu exercé ma gaieté, obtiendraient peut-être de vous et de moi quelque éloge, si l’un né chaud, bouillant, se chargeait d’une décoration ou de quelques-uns de ces ouvrages éphémères qui demandent beaucoup d’imagination et de faire ; et l’autre, d’un sujet historique, si les besoins domestiques ne le pressaient point, et s’il n’entendait pas sans cesse à ses oreilles le cri de la misère, qui lui demande du pain, des jupons, des souliers, un bonnet.

1150. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 3, que le merite principal des poëmes et des tableaux consiste à imiter les objets qui auroient excité en nous des passions réelles. Les passions que ces imitations font naître en nous ne sont que superficielles » pp. 25-33

Lucien ajoute que le froid de l’hyver, dont la proprieté est d’éteindre les maladies épidemiques allumées par l’intemperie de l’été, fit cesser la déclamation et la maladie.

1151. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 20, de quelques circonstances qu’il faut observer en traitant des sujets tragiques » pp. 147-156

Dès qu’on peut voir les hommes d’assez près pour discerner leurs petites vanitez et leurs petites jalousies, comme pour demêler les inégalitez de leur esprit, l’admiration cesse.

1152. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — I. Takisé, Le taureau de la vieille »

Depuis lors hippopotame et caïman n’ont pas cessé de vivre dans les marigots.

1153. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Première partie. Les idées anciennes devenues inintelligibles » pp. 106-113

Les idées qui cessent d’être populaires, ou parce qu’elles ont été usées par le temps, ou parce qu’elles ont reçu tout le développement dont elles étaient susceptibles, ou enfin parce que le bien qu’elles devaient produire est consommé, ces idées meurent aussi, mais dans une longue et terrible agonie, car tout est souffrance pour le genre humain.

1154. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Renan — II »

Dans cette exquise Vie de Jésus, élégie et idylle mêlées, dont la grâce toujours enchantera les artistes, déjà nous avons cessé de trouver un contentement moral.

1155. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Il est alors dans l’Assemblée sur la même ligne que Royer-Collard, avec lequel il noue alliance au nom de la justice, que tous deux défendent et dont ils voudraient inaugurer le règne à la place des audaces de toute sorte, des coups d’État en sens contraires et des proscriptions sans cesse menaçantes. […] Vous, simples citoyens, ne cessez de réclamer ces assemblées primaires qu’aucune puissance n’a droit à vous ravir… Dites-vous bien que telle est en France l’immense majorité des amis de l’ordre, que, même après qu’elle est décimée, il en reste partout assez pour comprimer la horde impure qui a juré le pillage de vos fortunes et l’assassinat de vos personnes. […] Je suis bien faible, et les nuits que je passe avec un sommeil sans cesse interrompu achèvent de m’ôter la force. […] Notre ami, le comte Alfieri, a un prodigieux succès comme maître des cérémonies. — Les anciens grands seigneurs piémontais et les Français dans les administrations se rencontrent sans cesse à la cour et ne s’en aiment pas davantage. […] Il faudrait pour cela reprendre dès l’origine, et de 1816 à 1821, l’histoire des sessions parlementaires auxquelles il ne cessa d’être mêlé et où son éloquence reparut et se manifesta avec tant d’éclat : de dignes historiens l’ont fait en marquant dans chaque discussion la part importante qui lui revient.

1156. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

L’éducation qu’on y recevait n’avait pas cessé d’être excellente, et d’assez illustres témoins seraient encore là au besoin pour l’attester. […] On affectait d’abord de tout définir, de réduire le problème à ses termes les plus nets, les plus précis, identifiant les idées et leurs signes, afin de raisonner ensuite au pied de la lettre ; on simplifiait tout pour tout mieux résoudre, tandis que, dans la réalité, les choses vont se grossissant, se compliquant sans cesse par suite des passions, des intérêts, des intentions cachées. […] En un mot, une barrière assez marquée sépare à certaines pages le classique Daunou des grands et parfaits écrivains du xviie  siècle, je veux dire ce culte sans cesse proclamé de l’analyse, et tout ce qu’il suppose avec lui. […] Un de ses gestes familiers trahissait en quelque sorte sa disposition habituelle : Le petit homme, aurait dit un physionomiste, a l’œil vif, le sourcil épais et fin, du nez et du menton, mais le haut du front un peu bas ; — et encore il ramenait sans cesse, il aplatissait tant qu’il pouvait sa perruque pour le dérober. […] En prose, il était un arbitre consommé et souverain, mais encore très-armé de distinctions ; il estimait, on l’a vu, la prose du xviie  siècle au moins égale à celle du xviie  ; s’il parlait magnifiquement de Bossuet et le comblait d’éloges sentis, il s’attachait pour son ordinaire à Jean-Jacques, et ne cessait pas de l’admirer de près.

1157. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Saint Cyprien lisait sans cesse Tertullien. […] Le style est un effort d’expression qui se développe sans cesse. « J’apprends tous les jours à écrire », a dit un grand prosateur. […] Sans cesse il revenait à ses chers auteurs grecs, à son Homère, à son Pindare, à son Aristophane, pour lequel il avait une prédilection. […] C’était une âme de boue qui toujours fermentait, à la surface de laquelle crevaient sans cesse en bouillons empoisonnés les atroces soupçons, les calomnies infâmes, les délations qui blessent et qui tuent. […] Un petit vent aigre ne cessait pas de souffler, emportait la neige, l’éparpillait en poudre fine.

1158. (1875) Premiers lundis. Tome III «  Chateaubriand »

Qu’il y ait eu de l’arrangement et de la symétrie jusque dans le désordonné des peintures ; que les paysages soient tout composites, et ne se retrouvent nulle part, avec tout cet assemblage imaginatif, dans la nature même et dans la réalité ; qu’à côté de ces impossibilités d’histoire naturelle, il y ait des anachronismes non moins visibles dans les sentiments ; qu’il y ait des effets forcés et voulus ; que, sous prétexte d’innovation, l’auteur moderne ait sans cesse des réminiscences de l’Antiquité ; qu’il parodie souvent Homère et Théocrite en les déguisant à la sauvage, tout cela est vrai ; et il est vrai encore que les caractères de ses deux personnages principaux ne sont pas consistants et qu’ils assemblent des qualités contraires, inconciliables, tenant à des âges de civilisation très différents.

1159. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 3. Causes générales de diversité littéraire. »

Le mouvement des idées, l’évolution de l’organisme social, le contact des races étrangères, et le spectacle de leurs idées, de leur organisation, de leurs arts aussi et de leur littérature, modifient sans cesse le génie national, et l’expression qu’il donne de lui-même dans les œuvres de ses écrivains.

1160. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « La Solidarité »

Songeons sans cesse que, depuis que nous n’avons plus de devoirs de caste ou de corporation, notre devoir d’homme s’est accru d’autant.

1161. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Des avantages attachés à la profession de révolutionnaire. » pp. 200-207

Elles cessent du moins dans les occasions critiques.

1162. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre III » pp. 30-37

Soit inconstance naturelle et besoin de nouveauté, soit réaction du présent, toujours en révolte contre un passé dominateur, les contraires se succèdent sans cesse dans les sentiments et dans les opinions de la partie désœuvrée de la nation française.

1163. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1826 »

Un écrivain qui a quelque souci de la postérité cherchera sans cesse à purifier sa diction, sans effacer toutefois le caractère particulier par lequel son expression révèle l’individualité de son esprit.

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