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1320. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Tirer à la ligne (Dieu sait comme !)  […] Dieu merci on n’avait pas avec lui de ces indiscrétions-là ! […] Des confidences qu’il a reçues en particulier de Mme Gourand, il résulterait que cette procréatrice intarissable des Cœurs de France, des Cœurs vaillants, de Dieu et Patrie ! […] Certes, on ne peut espérer que la petite ouvrière, le matin, dans l’omnibus, se passionne pour un roman de minutieuse analyse ou d’observation aiguë ; mais toute la littérature n’est pas là, Dieu merci ! […] Vous pouvez être le Dieu du roman, mais si, par votre faute, au quatrième volume (car nous en avons autant) le jeune premier n’épouse pas l’innocente persécutée, je ne réponds pas de votre vie.

1321. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Découvrir des allégories, les prêter à Dieu, les porter au compte de Dieu, fut un des exercices coutumiers et nécessaires de la pensée religieuse. […] Lui seul est Dieu, madame, et le vôtre n’est rien. […] C’est ainsi que le diable portera sa pierre à Dieu. […] qui te surpasserait en malice, si ce n’est un Dieu ?  […] C’est que la création poétique ressemble à l’autre, et que celui qui crée imite Dieu.

1322. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « PARNY. » pp. 423-470

L’esprit humain enferme de telles contradictions et de telles particularités qu’au moment où, par un sentiment généreux, Parny jetait au feu son poëme galant sur les reines de France, parce qu’alors on les égorgeait, il se mettait à composer à loisir et sans le moindre remords cet autre poëme où il houspillait, selon son mot, les serviteurs de Dieu, tandis qu’ils étaient bien houspillés en effet au dehors, c’est-à-dire égorgés aussi ou pour le moins déportés. […] « Je te saisis, je t’atteignis enfin, ô Plaisir ; le long retard m’avait rendu comme insensé : je ne craignais pas dans ma fougue de déchirer les franges de ta tunique légère, d’arracher les fleurs de ta tète et de tes mains ; mais tout renaissait vite et se réparait comme sur la personne d’un Dieu. […] Je te suis cher encore, ô Plaisir ; tes bras volontiers m’enchaînent ; mais, en vieillissant, ne serais-tu donc plus comme un Dieu ? […] Reste pour moi le Dieu au front humide, à l’œil brillant, à la branche d’amandier.

1323. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIe entretien. Littérature politique. Machiavel » pp. 241-320

Mais il est impossible que je demeure plus longtemps dans cet état, car je vois toutes mes ressources diminuer, et, si Dieu ne vient à mon secours, je serai forcé d’abandonner ma métairie et de me faire secrétaire de quelque podestat (maire) de village ; ou bien, si je ne puis trouver un autre moyen de vivre et de faire vivre ma pauvre famille, je serai forcé de me réfugier dans quelque bourgade écartée et ruinée, pour y enseigner à lire aux enfants, et de laisser ici ma famille, qui me considère comme un homme mort. […] L’auteur des Commentaires sur Tite-Live et de l’Histoire de Florence, ouvrages où le goût de la vertu se fait sentir aussi éloquemment que le génie du style ; l’homme dont la vie privée et la vie publique méritèrent à juste titre la renommée d’homme de bien n’eut certes jamais la pensée de personnifier en soi un Tibère, un Néron, un monstre en horreur à Dieu et à soi-même, en mépris de ses contemporains et de la postérité. […] Les premiers, il leur arrive toujours malheur ; les seconds ne succombent presque jamais : c’est pour cela qu’on a vu réussir tous les prophètes armés, les prophètes désarmés finir misérablement. » On voit qu’à l’inverse du sophisme de ce temps-ci, qui attribue plus de force à la parole qu’au glaive, il donne à la force le rôle si vrai que Dieu lui a donné, grâce à la lâcheté du cœur humain. […] Ni Dante ni Machiavel, les deux esprits sérieusement politiques et réels de l’Italie actuelle, n’y songeaient seulement pas ; l’un invoquait dans des vers immortels l’empereur germain d’Occident, le conjurant de venir, de réprimer l’Italie papale à Rome, et de remettre la selle et la bride à la cavale indomptée ; l’autre conseillait au pape Léon X et à son successeur de concentrer l’Italie anarchique par les armes et par la politique sous ses lois, et de conquérir l’empire pour en faire le règne de Dieu.

1324. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre II. Le rôle de la morale » pp. 28-80

Des livres vantent aux enfants un régime qui accorde au mérite toutes les places et toutes les distinctions, comme ils vanteraient aussi bien la grandeur d’un roi, ou la toute-puissance d’un Dieu. […] L’instinct social vise à refréner l’instinct individuel en lui imposant les volontés de Dieu, les règles établies, en le leurrant par les satisfactions à longue échéance d’une autre vie. […] Le bonheur dans la vie présente, l’harmonie, par la volonté de Dieu, dans une nouvelle vie, l’accord final des désirs et des actes sur la terre, mais seulement chez une humanité future, enchantent les esprits et les plient à la loi sociale. […] Si Dieu reste impuissant, si la vision illusoire de l’humanité future, si l’affection, si la routine suggérée s’attellent en vain pour tirer l’individu hors de l’égoïsme et le détacher de lui-même, voici le « devoir » qui va reprendre la tâche impossible.

1325. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — II » pp. 107-121

Noble but, noble effort, et par lequel il réalisait un des vœux de sa première jeunesse, lorsqu’après le récit d’une de ses courses opiniâtres à travers les montagnes de la Sicile, il s’écriait en finissant : « Pour moi, je ne demande à Dieu qu’une grâce : qu’il m’accorde de me retrouver un jour voulant de la même manière une chose qui en vaille la peine !  […] Elle est entre Dieu et le seigneur féodal ; cela m’a frappé, parce que je suis maintenant aussi savant qu’un feudiste en fait de féodalité.

1326. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21

si les bois, l’ombrage aimé du chêne, Ont trop caché la lumière à mes yeux, Soufflez, ô vents que Dieu sitôt déchaîne, Feuilles, tombez, laissez-moi voir les cieux. […] « Manifester ce que nous sentons de l’être absolu, de l’infini, de Dieu, le faire connaître et sentir aux autres hommes, telle est dans sa généralité le but de l’art. » Est-ce vrai ?

1327. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 44-63

Il commence ce pèlerinage, qui asurtout pour objet la Suisse catholique, par une diatribe violente contre Genève, où l’on célébrait, quand il ypassa, l’inauguration de la statue de Jean-Jacques, un sujet tout trouvé d’anathème : « Tristes fêtes dont nous n’osons plus rire, s’écrie l’auteur, quand nous songeons qu’il est une autre vie et que probablement ce malheureux Rousseau, mort dans l’hérésie, sans sacrements et, selon toute apparence, sans repentir, a plus affaire à la justice de Dieu qu’à sa clémence… » Je laisserais ce passage et le mettrais sur le compte de la jeunesse, si les mêmes sentiments d’exécration ne revenaient sans cesse sous la plume de l’auteur ; si, dans ces volumes de Çà et Là où il y a de charmants paysages et de beaux vers pleins de sensibilité, je ne voyais, lors d’une nouvelle visite à Genève (chapitre Du Mariage et de Chamounix), la même répétition d’injures contre la statue et les mêmes invectives contre les Genevois en masse. […] Croyez qu’il n’y a point de Dieu ; mais il y a un journaliste, un gamin… car enfin je ne suis qu’un gamin… « Au fait, je ne sais pas jusqu’à quel point je vaux mieux qu’eux… Je fais un métier de bourreau, et je ne suis pas absolument sûr de le faire par conscience… Ils ont leurs passions, j’ai les miennes ; ils cherchent leurs plaisirs, et moi, en les tourmentant, je cherche le mien… » Voilà des aveux. — La fin du roman me déplaît et déplaira, je crois, à bien du monde ; le parti pris s’y faitsentir.

1328. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite et fin.) »

D’ailleurs nous ne pouvons pas tous servir notre pays de la même façon ; chacun fait de son mieux, suivant ce que Dieu lui a réparti. […] Et entre nous, je ne haïssais pas les Français, quoique je remercie Dieu de nous en avoir délivrés.

1329. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Feuillet nous a montré une comédienne en quête à la fois d’un amant et d’une croyance, et, à ce double coup de dés, faisant dépendre l’un de l’autre, tellement que le jour où elle a trouvé un amant honnête homme et sincère, elle écrit au curé : « Je crois en Dieu !  […] Il va même si loin, il blesse tellement par une sortie misanthropique et irréligieuse les sentiments de Mme d’Ermel, que celle-ci lui signifie nettement qu’il n’ait plus à remettre les pieds chez elle, s’il ne demande pardon à genoux et à elle et, sans doute aussi, à Dieu.

1330. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La civilisation et la démocratie française. Deux conférences par M. Ch. Duveyrier »

. — Le mot est naturel et habituel dans l’ordre d’idées et dans la langue de Condorcet, de Volney ; il revient nécessairement sous leur plume, comme le mot de Dieu sous celle des dévots, et il tend à le remplacer : il marque leur religion aussi. […] Mille écluses maîtriseraient et distribueraient l’inondation sur toutes les parties du territoire ; les huit ou dix milliards de toises cubes d’eau qui se perdent chaque année dans la mer, seraient réparties dans toutes les parties basses du désert, dans le lac Mœris, le lac Maréotis et le Fleuve sans eau, jusqu’aux Oasis et beaucoup plus loin du côté de l’ouest, — du côté de l’est, dans les Lacs Amers et toutes les parties basses de l’Isthme de Suez et des déserts entre la mer Rouge et le Nil ; un grand nombre de pompes à feu, de moulins à vent, élèveraient les eaux dans des châteaux d’eau, d’où elles seraient tirées pour l’arrosage ; de nombreuses émigrations, arrivées du fond de l’Afrique, de l’Arabie, de la Syrie, de la Grèce, de la France, de l’Italie, de la Pologne, de l’Allemagne, quadrupleraient sa population ; le commerce des Indes aurait repris son ancienne route par la force irrésistible du niveau… » Le mot de civilisation ne s’est pas rencontré encore ; il n’échappe qu’à la fin et aux dernières lignes, comme le résumé de tout le tableau ; il introduit avec lui et implique l’idée morale, qui a pu paraître jusque-là assez absente : « Après cinquante ans de possession, la civilisation se serait répandue dans l’intérieur de l’Afrique par le Sennaar, l’Abyssinie, le Darfour, le Fezzan ; plusieurs grandes nations seraient appelées à jouir des bienfaits des arts, des sciences, de la religion du vrai Dieu ; car c’est par l’Égypte que les peuples du centre de l’Afrique doivent recevoir la lumière et le bonheur ! 

1331. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Gaston Paris et la poésie française au moyen âge »

L’érudit patient est comme le bon artisan du moyen âge qui s’appliquait à bien tailler sa pierre pour la cathédrale future sans savoir où cette pierre serait posée ni si elle serait vue des fidèles, heureux pourtant de collaborer pour son humble part au monument élevé à la gloire de Dieu. […] Ainsi comprises, les études communes, poursuivies avec le même esprit dans tous les pays civilisés, forment au-dessus des nationalités restreintes, diverses et trop souvent hostiles, une grande patrie qu’aucune guerre ne souille, qu’aucun conquérant ne menace, et où les âmes trouvent le refuge et l’unité que la cité de Dieu leur a donnés en d’autres temps. » Et voici une autre page où cet amour de la vérité s’exprime comme ferait la foi jalouse d’un croyant, en laisse voir les scrupules, les délicatesses, les pieuses intransigeances : … Il y a au cœur de tout homme qui aime véritablement l’étude une secrète répugnance à donner à ses travaux une application immédiate : l’utilité de la science lui paraît surtout résider dans l’élévation et dans le détachement qu’elle impose à l’esprit qui s’y livre ; il a toujours comme une terreur secrète, en indiquant, au public les résultats pratiques qu’on peut tirer de ses recherches, de leur enlever quelque chose de ce que j’appellerai leur pureté.

1332. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le cardinal de Retz. (Mémoires, édition Champollion.) » pp. 238-254

Suit une liste des principaux articles convenus entre les contractants : Que Dieu sera toujours servi et honoré, craint et aimé comme il se doit. […] Cette dernière et brusque idée d’humilité solennelle, qui visait à la pénitence, fit beaucoup causer et en divers sens : Je ne vois, Dieu merci, écrivait Mme de Sévigné (24 juillet 1675), que des gens qui envisagent son action dans toute sa beauté, et qui l’aiment comme nous.

1333. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre I : Rapports de cette science avec l’histoire »

On dit encore que la nature est le livre de Dieu ; mais la pensée humaine n’est-elle pas aussi le livre de Dieu, et en quelque sorte son verbe mortel ?

1334. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIX. Mme Louise Colet »

Jamais la personnalité qui ne laissait rien de tranquille autour d’elle, ne dut mieux se vautrer que dans ce livre mi-parti d’histoire et de voyage… Seulement cette personnalité n’a pas une opinion, — une seule opinion, à elle, — sur les faits de cette Révolution d’Italie, qu’elle accepte ou plutôt qu’elle avale, avec le mysticisme d’une communiante, qui avale son Dieu. […] Elle copie avec sa plume, tout à la fois romantique et vulgaire, des tableaux de génie, peints par les plus grands peintres qui aient jamais existé, et en les décrivant elle semble dire comme Kepler à Dieu : « Soyez heureux de ma venue en Italie, car vous auriez pu attendre longtemps encore une admiratrice telle que moi. » Ainsi, Moi, Moi, toujours !

1335. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVI. »

Après lui, toutefois, Pallas a les premiers honneurs. » Ce qui manque au poëte de crédulité naïve et religieuse, il le remplace par une raison plus haute, par cette noble et précise image, sinon du Dieu unique, au moins du Dieu suprême.

1336. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

C’est un disciple de Maurras, le chanoine Ghéon, je crois, qui a décrété il y a peu de temps que le romantisme c’est l’absence de Dieu. […] Le romantisme, l’absence de Dieu ? […] Se confessant eux-mêmes, en quelque sorte créant leur Dieu, et se dévouant à leur perfection personnelle, ils doivent être attentifs aux moindres mouvements de leur âme. […] Pour m’enseigner quelques bribes de grammaire, Dieu sait si M.  […] À mon avis, ce ne sont pas les congrégations que l’on devrait interdire, mais pour l’amour de Dieu, bien plutôt ces marchands de vierges et de jésus.

1337. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Ils ne servent plus exclusivement Dieu ; en conséquence, ils servent le diable, dit Ruskin et répètent ses disciples, et sont par là condamnables. […] Nous nous y plongerons comme dans un torrent et nous y baignerons ensemble à la face de Dieu ». […] La damoiselle bénie rit, après sa mort, au comble de la plus haute félicité, dans un palais d’or, à la face de Dieu et de la Sainte Vierge. […] … Le moindre tort de Dieu, c’était d’être inutile. […] « Le diable veut me tenter, mais je vois Dieu qui me protège ; il faut que vous priiez pour moi, j’ai demandé à Dieu que tout le monde soit béni, etc.

1338. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [Jouffroy.] » pp. 532-533

Ces répétitions avaient lieu le plus souvent en l’absence de l’abbé et nous laissaient par conséquent pleine et entière liberté ; on en usait pour causer de tout autre chose que de la grammaire et du latin, et souvent pour composer des vers, Dieu sait quels vers !

1339. (1875) Premiers lundis. Tome III « Lafon-Labatut : Poésies »

Bien que le don de poésie soit de sa nature une chose essentiellement imprévue, et que ce souffle, comme celui de Dieu, aille où il lui plaît, on ne peut s’empêcher d’être surpris chaque fois qu’on voit ce talent se déceler tout d’un coup, et sortir de terre avec fraîcheur dans de certaines circonstances qui semblaient faites plutôt pour l’étouffer ; s’il n’y a pas lieu toujours de crier au miracle, ce n’est jamais le cas non plus de faire les inattentifs et les dédaigneux.

1340. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Béranger, Pierre-Jean de (1780-1857) »

Mais si l’on m’apprend que Lisette et le Chambertin ne sont que des figures de rhétorique, que ce chanteur insouciant qui prétend n’avoir d’autres soins que les dîners du caveau et sa maîtresse, a une philosophie, une politique, et, Dieu me pardonne !

1341. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bouchor, Maurice (1855-1929) »

. — Dieu le veut, drame en cinq actes et six tableaux (1888). — Les Symboles, poèmes (1888). — Tobie, légende biblique en vers et cinq tableaux (1889). — Noël ou le Mystère de la Nativité, en vers (1890). — Trois mystères : Tobie, Noël, Sainte-Cécile (1899). — Les Mystères d’Éleusis, pièce en quatre tableaux, en vers (1894). — Les Symboles, nouvelle série (1895). — Les Chansons de Shakespeare (1896). — Conte de Noël, un acte, en vers (1897). — Chants populaires pour les écoles (1897). — Aux femmes d’Alsace (1897). — Lectures et récitations (1898). — La Chanson de Roland, traduction en vers (1898). — Vers la pensée et vers l’action (1899).

1342. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Racan, et Marie de Jars de Gournai. » pp. 165-171

Dieu sçait comme il fut reçu !

1343. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VIII. La Fille. — Iphigénie. »

Et Zaïre irait donner son cœur et sa main à ceux qui ont persécuté ce Dieu charitable !

1344. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Carle Vanloo  » pp. 117-119

Ses regards semblent y chercher son Dieu.

1345. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Gérard de Nerval »

On reprend, en la fortifiant des découvertes des sciences naturelles, la thèse spiritualiste et religieuse du Moyen Âge, qui, en face de la science de Dieu, dressait, avec sa logique catholique, la science du diable, quand la philosophie moderne a nié l’une et l’autre du même coup.

1346. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Voilà une de ces étourderies impardonnables chez un homme que je me suis toujours figuré écrivant ses feuilletons en costume de Dieu le père et avec la plume de l’un des quatre évangélistes. […] Chaste anniversaire, fêté par deux âmes sous le regard attendri de Dieu ! […] Veuillot est un esprit révolté, qui adore Dieu en grinçant des dents ; écrivain, c’est un cynique. […] Que fût-il arrivé, grand Dieu ! […] Labiche ; le Palais-Royal est son temple, l’argot est sa langue, le calembour est son Dieu, et M. 

1347. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

Des gens qui se font appeler fils de Dieu, œil de Dieu (voyez les inscriptions d’Hamaker) ne sont pas simples comme vous l’entendez ! […] Ici le Dieu lui-même, sous une de ses formes, agit ; il dompte Salammbô.

1348. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »

Je ne parle pas d’Esther et d’Athalie : Dieu peut tout, et c’est lui qui mène les deux actions. […] Joad est un fanatique, désintéressé, sans scrupules, impitoyable, le plus dur et le plus immoral des politiques, parce qu’il ne fait rien pour lui, tout pour son Dieu. […] Cet homme-là, par un exemple unique, a fait vraiment à son Dieu le sacrifice de son génie ; il s’est retiré quand il n’était ni épuisé ni fatigué, quand il avait seulement montré ce qu’il pouvait faire.

1349. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1870 » pp. 321-367

* * * Oui, je le répète, Dieu l’aurait fait mourir, comme il fait mourir tout le monde, j’aurais peut-être eu le courage de le supporter ; mais le faire mourir, en le dépouillant, petit à petit, de tout ce qui faisait en lui mon orgueil, la souffrance est au-dessus de mes forces. […] Toute la nuit cette poitrine qui bat et soulève le drap… Dieu ne me ménage pas l’agonie de ce que j’aime, m’épargnera-t-il les convulsions de la fin ? […] Dieu soit loué !

1350. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

Werner, connu, même en France, par le succès mérité de sa tragédie de Luther, et qui réunit au plus haut degré deux qualités inconciliables en apparence, l’observation spirituelle et souvent plaisante du cœur humain, et une mélancolie enthousiaste et rêveuse, Werner, dans son Attila, présente à nos regards la cour nombreuse de Valentinien, se livrant aux danses, aux concerts, à tous les plaisirs, tandis que le fléau de Dieu est aux portes de Rome. […] Sous le premier point de vue, l’amour est commun à l’homme et aux animaux ; sous le second, il est commun à l’homme et à Dieu. […] C’est pour cette raison que je lui ai donné une teinte religieuse, et que j’ai voulu qu’elle cherchât un asile aux pieds de son Dieu, au lieu de se tuer sur le corps de son amant ou de son père, ce qui ne m’aurait pas coûté un grand effort d’invention ; mais la violence du suicide m’aurait semblé déranger l’harmonie qui doit être dans son caractère.

1351. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

Couple littéraire sans analogue dans la poésie du monde, car la Bible est l’esprit de Dieu et les poèmes de l’Orient ne sont guère que de l’opium fumé qui rêve et se tord au soleil, Homère et Virgile sont l’Adam et l’Ève de la poésie telle que l’homme, en possession de toutes ses puissances, la conçoit et la réalise. […] , cette tradition, en saisissant la pensée de Virgile, a l’air de cette main de Dieu qui prenait par les cheveux les prophètes et les portait au bout du monde. […] … Il en aurait fait sur le diable, et même sur Dieu auquel il ne croyait pas.

1352. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

Moraliste vaincu par le rococo, qui parle de Dieu et de l’ordre, en regardant le médaillon de madame de Pompadour et en trouvant Louis XV diablement heureux, il résume cependant, un peu trop comiquement pour un écrivain qui depuis trente ans s’efforce d’être grave, la pensée qui est le fond de la lâcheté humaine : Si on pouvait se sauver en se damnant, je serais canonisé demain ! […] Ceux qui disent qu’un peu de gloire lave tout pour les races que Dieu a punies, malgré la gloire de leurs pères, demandent, sans le savoir, pour elles plus que l’échafaud de Louis XVI, c’est-à-dire leur effacement absolu de l’Histoire, dans un exil sans épée et sans repentir ! […] Capefigue prie Dieu de nous garder, afin qu’il puisse écrire en paix, et sans qu’on y trouve à redire, l’histoire de Mme Du Barry, vous aurez toutes les justifications assez embarrassées de la préface et les motifs de sentiment que l’auteur de Madame la comtesse Du Barry se donne à lui-même encore plus qu’à nous pour écrire l’histoire d’une femme qu’on trouve bien à une certaine place de l’histoire, mais qui ne mérite pas l’honneur qu’on lui fait aujourd’hui d’un livre d’histoire.

1353. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

Le complot fut éventé, Mme de Chevreuse, personnage de Mémoires, et qui pouvait entrer dans l’Histoire par un crime, n’y entre pas, car l’Histoire exige des faits et gestes et laisse à l’examen de la conscience et au jugement de Dieu les perversités de l’intention ! […] (vierges, patronnes et suppliantes auprès de Dieu !) […] pour me répéter, au nom de l’Évangile et de la philosophie (c’était Platon), qu’il est bien temps de renoncer à tout ce qui passe, et que la seule pensée qui me soit désormais permise est celle de quelques travaux utiles, du devoir et de Dieu ! 

1354. (1894) Critique de combat

Nous voici en villégiature, dans un château historique de Touraine, parmi des gens titrés, armoriés, historiques aussi, qui ont pour devise : Dieu et le Roy ! […] Vous avez imaginé une sorte de concentration mystique autour de l’autel du Dieu inconnu. […] quelle preuve de l’existence de Dieu ! […] La pauvre martyre saigne et crie sous la blessure, dont elle fait hommage à son Dieu. […] Faguet s’attache à prouver que le déisme de Voltaire équivaut à l’athéisme, attendu qu’il « n’avait pas l’idée de Dieu présente à son esprit d’une manière constante » et que « l’idée de Dieu n’est rien, si elle n’est pas tout ».

1355. (1896) Écrivains étrangers. Première série

Ces innovations, Dieu me garde de prétendre à les énumérer toutes ; mais voici, je crois, les principales : D’abord, le naturalisme. […] Il l’alla voir, fut très bien accueilli ; le vieillard lui expliqua la nécessité d’avoir le cœur pur, et comment l’infinie providence de Dieu se manifestait dans le moindre brin d’herbe. […] Ils ont vite fini d’admirer la soi-disant rigueur mathématique de ses déductions ; et sa théorie de la nature, une nature si différente de celle des sciences physiques, que nous n’avons guère de surprise à la voir identifiée avec Dieu ; et son Dieu, un Dieu si différent de celui de la théologie que nous trouvons tout naturel de le voir confondu avec la nature ; et sa liberté, qui est en même temps une nécessité ; et sa volonté, qui n’est autre chose que l’intelligence ; et son amour, dont il fait une adhésion raisonnée ; et son univers, d’où il a banni tout ce qui pouvait le rendre vivant. […] Steevens, dans la New Review, lui reproche d’avoir admis la foi en Dieu comme une croyance nécessaire. […] Et nous découvrons ailleurs que le vrai fondement de la morale est dans la volonté de Dieu, et le vrai bien dans une aveugle obéissance à cette volonté surnaturelle.

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