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752. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Les situations y sont le plus souvent des inventions arbitraires ; il fallait y substituer des événements naturels. […] De même, au lieu d’événements naturels où les personnages sont engagés par leurs passions ou par leurs travers, je vois le plus souvent des incidents artificiels, tout de l’invention du poète. […] Enfin, on voulait une image complète de la vie dans une comédie sans incidents, sans coups de théâtre, sans complications invraisemblables ; où tout fût une cause naturelle ou un effet inévitable, et qui provoquât non ce gros rire, si bon qu’il soit, qu’excitent les bouffonneries de Scapin, mais le sourire de la raison émue et réjouie par le spectacle d’événements sérieux présentés sous une forme plaisante.

753. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

* * * — C’est un grand, événement de la Bourgeoisie que Molière, une solennelle déclaration de l’âme du Tiers-État. […] Les événements sont raisonnables. […] Et quand je repasse toute mon existence, ça été toujours comme ça, rien qui sort du train-train des événements ordinaires et j’ai le droit d’appeler la Providence une marâtre.

754. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

Au premier examen d’un de ses livres, un lecteur un peu exercé reconnaîtra sans peine qu’il a devant lui un auteur pour lequel le monde extérieur n’existe guère en soi, qui ne tâche d’en reproduire ni les événements usuels, ni l’aspect pittoresque, ni les agrégats sociaux, ni les êtres vivants, tels que ces ensembles et ces individus se présentent à la connaissance normale. […] Godefroy Nickleby et sa femme étaient pauvres et sans amis, — Dickens ne peut s’empêcher, dès qu’il a sommairement énoncé ces incidents, de s’agiter, de s’exalter, de prendre parti pour ou contre, de les considérer sous les plus étranges et imaginaires aspects, de les compliquer, de les grossir et de les dénaturer, de façon à révéler le plus verbeusement possible, ouvertement ou avec des façons détournées et artificieuses, la sorte d’impression que lui font ces événements et d’autres. […] On chercherait en vain chez l’auteur anglais un récit contenu et impassible, une scène où l’écrivain ait l’art supérieur de laisser porter de leur poids propre les événements et les idées qu’il exprime et retrace.

755. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

Mais c’est de l’histoire amplifiée, de l’histoire « héroïsée », si l’on risquer ce barbarisme ; et, à la faveur de cette amplification, qui n’est qu’un effort du poète pour égaler son langage à la grandeur des événements qu’il chante, s’insinue déjà dans l’histoire un commencement d’exagération, et bientôt un élément merveilleux ou fabuleux. […] D’un autre côté, à mesure que l’on conçoit mieux la grandeur purement humaine des événements historiques, l’épopée se change en chronique, comme dans la Chanson de Bertrand du Guesclin. […] C’est presque aussitôt après que l’histoire proprement dite se dégage de l’épopée. — Geoffroi de Villehardouin et La Conquête de Constantinople, 1210-1215 ; — conditions « épiques » de l’événement, et allure « épique » du récit ; — comparaison à cet égard de l’évolution de l’épopée française et de celle de l’épopée grecque : — l’auteur de la Conquête de Constantinople est à l’auteur de la Chanson de Roland ce qu’Hérodote est à Homère. — Il serait plus arbitraire de prétendre retrouver le caractère « épique » dans la Vie de saint Louis, du sire de Joinville, 1275 ; — et cependant, si saint Louis en est le héros, ne peut-on pas dire que l’hagiographie est la véritable épopée chrétienne ?

756. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville »

Vous appartenez à la Providence : résignez-vous donc à ce qui arrivera ; vous aurez lieu de vous consoler, quel que soit l’événement. […] Vous êtes jeune et destiné à traverser bien des événements : il n’est pas avantageux de s’être engagé de si bonne heure, au risque d’être jeté violemment hors de sa route, et si violemment qu’on n’y peut plus rentrer.

757. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

Les événements politiques ouvraient un vaste champ aux imaginations religieuses et mystiques. […] Pour juger des événements, il faut aujourd’hui recourir à d’autres règles, à d’autres principes que ceux d’une politique mondaine.

758. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. VINET. » pp. 1-32

Sorti du village de Crassier ou Crassy10, qui avait été déjà le lieu de naissance de Mme Necker, il fit tout le cours de ses études à cette académie, dont la discipline était alors fort désorganisée par suite des événements publics. […] Vinet, nommé depuis professeur d’éloquence de la chaire dans l’académie de Lausanne, a quitté l’université de Bâle, et sa patrie l’a reconquis. — Ayant donné sa démission après les événements de février 1845, il a été renommé presque aussitôt par l’académie de Lausanne, mais cette fois comme professeur de littérature française.

759. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »

Il est vrai que ce gracieux épisode de la Bible s’encadre entre deux événements étranges, dont Racine se garde de dire un seul mot, à savoir le somptueux festin d’Assuérus, qui dura cent quatre-vingts jours, et le massacre que firent les Juifs de leurs ennemis, et qui dura deux jours entiers, sur la prière formelle de la Juive Esther. […] Je compte les miennes pour rien ; mais votre mère et vos petites sœurs prioient tous les jours Dieu qu’il vous préservât de tout accident, et on faisoit la même chose à Port-Royal. » Et plus bas : « M. de Torcy m’a appris que vous étiez dans la Gazette de Hollande : si je l’avois su, je l’aurois fait acheter pour la lire à vos petites sœurs, qui vous croiroient devenu un homme de conséquence. » On voit que madame Racine songeait toujours à son fils absent, et que, chaque fois qu’on servait quelque chose d’un peu bon sur la table, elle ne pouvait s’empêcher de dire : « Racine en auroit volontiers mangé. » Un ami qui revenait de Hollande, M. de Bonnac, apporta à la famille des nouvelles du fils chéri ; on l’accabla de questions, et ses réponses furent toutes satisfaisantes : « Mais je n’ai osé, écrit l’excellent père, lui demander si vous pensiez un peu au bon Dieu, et j’ai eu peur que la réponse ne fût pas telle que je l’aurois souhaitée. » L’événement domestique le plus important des dernières années de Racine est la profession que fit à Melun sa fille cadette, âgée de dix-huit ans ; il parle à son fils de la cérémonie, et en raconte les détails à sa vieille tante, qui vivait toujours à Port-Royal dont elle était abbesse25 ; il n’avait cessé de sangloter pendant tout l’office : ainsi, de ce cœur brisé, des trésors d’amour, des effusions inexprimables s’échappaient par ces sanglots ; c’était comme l’huile versée du vase de Marie.

760. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre II. Les romans bretons »

Au temps où les croisés venaient de prendre Jérusalem, quand tout l’Occident frémissait au bruit des merveilles qui s’étaient accomplies en Terre Sainte, quand on écoutait avidement toutes les rumeurs des combats d’outre-mer, un trouvère lettré, et tout brûlant lui-même des passions de son temps, s’avisa que ce serait une belle chanson à réciter devant les nobles et les bourgeois, que celle où tous les exploits de Godefroy de Bouillon seraient relatés au vrai : il compila dans les chroniques latines la Chanson d’Antioche, quelque vingt-cinq ans après les événements. […] De la narration épique, conçue encore comme la commémoration fidèle d’un passé héroïque, s’est détachée l’histoire, et la matière de France ou de Bretagne, conçue comme une représentation agréable d’événements imaginaires, est devenue le roman.

761. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre I. Les mondains : La Rochefoucauld, Retz, Madame de Sévigné »

À cette date de 1665, contemporaine des Satires, antérieure de deux ans à Andromaque, de cinq aux Pensées, les Maximes sont un événement considérable, et par leur fond, et par leur forme. […] Mais sa qualité essentielle et dominante, c’est l’imagination ; et ce qui fait de ses lettres une chose unique, c’est cela : une imagination puissante, une riche faculté d’invention verbale, deux dons de grand artiste, dans un esprit de femme plus distingué qu’original, et appliqué à réfléchir les plus légères impressions d’une vie assez commune, ou les événements journaliers du monde environnant.

762. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

Mme du Châtelet n’aimait pas l’histoire : pour vaincre son aversion, Voltaire entreprit de la lui montrer comme une science expliquant les phénomènes de la vie collective de l’humanité ; il commença de lui esquisser à grands traits la suite des événements de l’histoire universelle. […] Faire éclater l’absence d’une intelligence divine dans le tissu des événements humains, expliquer les faits par des liaisons mécaniques et fatales, mettre en lumière la puissance des petites causes, la souveraineté du hasard, voilà le dessein de Voltaire.

763. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Appendice »

Quelques amis m’ayant témoigné les avoir lues avec intérêt, je les reproduis ici : Tréguier, 24 août 1845, Mon cher ami, Peu d’événements considérables, mais beaucoup de pensées et de sentiments se sont pressés pour moi depuis le jour de notre séparation. […] Dieu, pour me soutenir, m’avait réservé pour ce moment un vrai événement intellectuel et moral.

764. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

Les événements se précipitaient chaque jour au gré des passions et des intrigues. […] Mais, puisque vous me demandez ce que j’en pense, je ne crois pas que la vie de M. de Lamoignon ait produit des événements assez brillants pour intéresser beaucoup le public.

765. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chateaubriand homme d’État et politique. » pp. 539-564

après une révolution qui nous a fait parcourir en quelques années les événements de plusieurs siècles, on interdira à l’écrivain toute considération morale élevée ! […] Considérant que la collection de ces papiers et de ces lettres renferme toute ma correspondance confidentielle, qui remonte à 1812 ; que, pendant une portion considérable de cette période de temps, j’ai été employé au service de la Couronne, et que, quand je n’ai pas occupé de fonctions publiques, j’ai pris une part active aux affaires du Parlement ; qu’il est très probable que cette correspondance offrira de l’intérêt et sera de nature à apporter quelque lumière sur la conduite et le caractère des hommes aussi bien que des événements de cette époque, je donne à mes exécuteurs testamentaires tout pouvoir de choisir dans cette correspondance ce qui leur paraîtra devoir être publié ; je les laisse juges de l’opportunité de cette publication, ayant la conviction complète qu’ils y mettront une discrétion sans égale ; que toute confidence que j’aurais reçue et qui ne serait pas honorable, ne sera pas trahie, qu’aucuns sentiments privés ne seront froissés sans nécessité, et qu’aucun intérêt public ne sera compromis par une publicité indiscrète ou prématurée.

766. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — I. (Dialogues inédits.) » pp. 1-28

Il lui demandait à elle-même de lui envoyer là-dessus des notes, des mémoires, dont il ferait ses délices : « Écris-les avec détail, tendresse et naïveté, disait-il ; fais pour mon usage une petite récapitulation des dates, des principaux événements de nos amours (à la fois si heureux et si infortunés), depuis que je te connais. » Il rédigea et ordonna ensuite tout cela en quelques Dialogues qu’on a jusqu’au sixième, lequel est resté interrompu. […] Madame, je n’ai plus rien à répondre, c’est à l’événement à me justifier.

767. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « André Chénier, homme politique. » pp. 144-169

Que si quelque événement public venait à éclater et à faire vibrer les âmes, il y prenait part avec ardeur, avec élévation ; mais il aimait à rentrer aussitôt après dans ses studieux sentiers, du côté où était sa « ruche », toute remplie, comme il dit, d’un « poétique miel ». […] Pourtant cette misanthropie première ne tint pas devant les grands événements et les promesses de 89.

768. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. LOUIS DE CARNÉ. Vues sur l’histoire contemporaine. » pp. 262-272

Cet homme s’appelle La Fayette, et il est le dernier des anciens hommes de l’Europe en qui vit encore l’esprit de sacrifice ; débris de l’esprit chrétien. » Dans le livre de M. de Carné, bien que le fond et le tissu en soient véritablement historiques et politiques, l’idée religieuse domine et rabat souvent les autres considérations à un ordre tout secondaire. « Plus les événements marcheront, dit-il, et mieux on comprendra que la question purement politique perd chaque jour de son importance, qu’elle s’amoindrit à vue d’œil, à mesure que se dessine et grandit la question de la régénération morale. » L’auteur s’est attaché surtout à démontrer que la réforme de 89 fut chrétienne dans son principe, bien qu’elle ne dût malheureusement s’accomplir qu’à travers une apostasie, au moins temporaire, du dogme religieux.

769. (1874) Premiers lundis. Tome II « Quinze ans de haute police sous Napoléon. Témoignages historiques, par M. Desmarest, chef de cette partie pendant tout le Consulat et l’Empire »

., sont traités à part, et certains côtés, non publics, de ces événements, apparaissent pour la première fois de manière à compléter les notions éparses qu’on en a déjà.

770. (1874) Premiers lundis. Tome II « Henri Heine. De la France. »

Heine, qu’on vient de publier, traite des événements politiques de la France depuis la fin de 1831 jusqu’à la fin de 1832.

771. (1875) Premiers lundis. Tome III « Profession de foi »

Les derniers événements d’ailleurs nous avaient appris à ne plus désespérer du progrès, quelque lointain qu’il parût, et à croire au règne, tôt ou tard nécessaire, des idées les plus vraies et des sentiments les plus larges.

772. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VI. Du raisonnement. — Nécessité de remonter aux questions générales. — Raisonnement par analogie. — Exemple. — Argument personnel »

Racontant un événement, ils s’arrêtent pour délibérer si c’était dimanche ou lundi, si c’était devant Jean ou Pierre, quoique cela n’importe pas à la chose ; ils hésitent, se reprennent, s’interrompent pour corriger un détail qu’ils ont donné un quart d’heure avant, pour en ajouter un qu’ils ont omis.

773. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre I. Influence de la Révolution sur la littérature »

Et enfin, il lui faut égaler la violence de ses effets à la violence des événements réels.

774. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Guy de Maupassant »

L’indifférence de l’auteur paraît d’ailleurs égale pour l’une et pour l’autre ; car la vie de celui-ci n’est, comme la vie de celle-là, qu’une série d’événements produits par des forces fatales, et fatalement enchaînés entre eux.

775. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre V. Des trois ordres de causes qui peuvent agir sur un auteur » pp. 69-75

Puis, c’est la vie du cœur : amour, amitié, haine, la vie politique avec ces grands événements où l’individu est enveloppé et roulé comme une goutte d’eau dans un fleuve.

776. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Troisième partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère des idées politiques. » pp. 350-362

Un des signes de ce système, c’est de donner de petites choses pour preuves ou pour conditions d’événements importants.

777. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

N’est-il pas d’autres sentiments dans le cœur et pas d’autres événements dans la vie ? […] La vie de Guy de Maupassant a été tout à fait dépourvue d’événements au sens vulgaire où on emploie ce mot. […] Mais l’événement leur donne un éclatant démenti, s’il est vrai qu’il n’y a guère de grand écrivain qui n’ait été doublé d’un critique avisé. […] Il est informé encore de l’histoire générale dont les événements ont leur contre-coup dans l’histoire littéraire. […] Incapable de se désintéresser de son temps, ce qu’il demande d’abord à l’histoire c’est comment elle prépare et elle annonce les événements de demain.

778. (1887) Essais sur l’école romantique

Mon éditeur, un très ancien ami, dans une pensée obligeante pour moi, a décidé qu’il était bon, à tout événement, de tenir les pièces prêtes et d’aviser à les réunir dans un volume qui, selon lui, ne serait pas sans intérêt pour l’histoire littéraire du xixe  siècle. […] Il n’y a plus, de ce temps-ci, de positions fixes pour les hommes qui ont quelque supériorité d’esprit ; nul d’entre eux ne peut dire si les événements ne disposeront pas de lui, à l’heure même où il croira s’appartenir ; nul n’est assuré que ce qu’il veut aujourd’hui, il pourra le vouloir demain ; ce ne sont plus les goûts instinctifs, mais les événements qui font les vocations, et il y a une telle domination dans les choses, qu’un homme qui sera né avec une âme de poète, et qui aurait tranquillement suivi sa pente sous l’empire de circonstances moins troublées et moins mobiles, ne se connaît plus au premier bruit du dehors, ne croit plus à son art, et s’en sépare pour se mêler à la foule. […] Aussi bien, qu’a-t-il à craindre des événements et des révolutions ? […] Soit que ce grand événement eût tué d’un coup toutes mes sympathies pour les effets de style, soit qu’il m’eût vieilli, je vis que l’indifférence avait commencé avant que la foi eût été entière. […] En donnant une nouvelle publicité à des articles où une trop vive inquiétude pour leur gloire m’a peut-être rendu trop sévère ; j’aurais paru me mettre contre eux avec les événements qui les avaient frappés.

779. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

La société doit tout fournir à la comédie, événements, caractères, langue. […] Il restait à développer la plus touchante des passions, l’amour, soit qu’il s’assujettisse la raison et triomphe du devoir229; soit que, dans sa lutte avec l’une et l’autre, il s’autorise de la fatalité ou essaye du crime pour leur résister230 ; soit que, chaste et innocent, l’issue d’événements plus forts que lui le rende heureux ou malheureux231. […] La chaire ne réussit à courber les têtes que quand déjà les événements, ou plutôt la main même de Dieu, par les événements qu’elle dirige, les a frappées.

780. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome xviii » pp. 84-92

Aussi dans ce nouveau volume, après avoir commencé par une revue des derniers événements de guerre qui se prolongèrent quelque temps avec obstination sur quelques points de la circonférence, depuis Anvers défendu par Carnot, depuis Hambourg défendu par Davout, jusqu’à la bataille livrée dans la plaine de Toulouse par le maréchal Soult ; après avoir rendu justice à ces derniers efforts et avoir rallié, pour ainsi dire, tous les détachements de nos héroïques armées ; puis, avoir montré les Bourbons et Louis XVIII rentrant dans le royaume de leurs pères, avoir tracé du roi et des princes des portraits justes, convenables, et qui même peuvent sembler adoucis et un peu flattés plutôt que sévères (tant l’ancien journaliste polémique, l’ancien fondateur du National, a tenu à s’effacer et à se faire oublier dans l’historien !) 

781. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Hommes et dieux, études d’histoire et de littérature, par M. Paul De Saint-Victor. »

Recueillir la totalité des articles qu’il prodigue en toute occasion, au gré des exigences du journalisme et à chaque événement dramatique ou artistique qui se produit, n’est point son fait à lui : il a d’autres visées, un idéal supérieur.

782. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Virgile et Constantin le Grand par M. J.-P. Rossignol. »

2° Quel est, d’après les événements de l’histoire et les détails que nous avons sur la vie de Virgile, l’ordre de ces petits poëmes ?

783. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « F.-A. Cazals » pp. 150-164

C’est un esprit averti qui passe à travers les événements, armé d’ironie, et sans leur accorder plus d’importance qu’ils n’en méritent.

784. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre III. L’analyse externe d’une œuvre littéraire » pp. 48-55

Vient après cela l’intrigue, l’action, c’est-à-dire la suite et l’enchaînement des événements où les personnages sont intéressés.

785. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Ruy Blas » (1839) »

En effet, au-delà de cette barrière de feu qu’on appelle la rampe du théâtre, et qui sépare le monde réel du monde idéal, créer et faire vivre, dans les conditions combinées de l’art et de la nature, des caractères, c’est-à-dire, et nous le répétons, des hommes ; dans ces hommes, dans ces caractères, jeter des passions qui développent ceux-ci et modifient ceux-là ; et enfin, du choc de ces caractères et de ces passions avec les grandes lois providentielles, faire sortir la vie humaine, c’est-à-dire des événements grands, petits, douloureux, comiques, terribles, qui contiennent pour le cœur ce plaisir qu’on appelle l’intérêt, et pour l’esprit cette leçon qu’on appelle la morale : tel est le but du drame.

786. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XII. Mme la Princesse de Belgiojoso »

Or, précisément, au milieu de ces événements qui ébranlaient le monde jusque dans sa raison, et qui semblaient pourtant moins une réalité qu’une fantasmagorie, on vit une singulière amazone qui n’était pas une bohème, celle-là, car elle était princesse ; elle était de la race de celles à qui les révolutions coupent très bien la tête, et qui venait par curiosité exposer la sienne.

787. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet »

En un clin d’œil ces chrétientés, pour parler comme les missionnaires, établies à Macao, à Canton, et même à Péking, ces espèces d’édifices élevés dans le sang des martyrs et dans l’effort d’un prosélytisme divin, se sont écroulées comme des châteaux de cartes, au contact du plus misérable événement.

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