L’étendart élevé et déployé fait un Bel effet, il marque un plan. […] Vers la gauche, au-delà des eaux de la cascade, sur une terrasse assez élevée, animaux et pâtre, une vache couchée, une autre vache qui descend dans l’eau, une troisième arrêtée, sur laquelle le pâtre debout et vu par le dos a les bras appuyés. […] Son grand tableau de bataille l’a élevé au rang d’académicien ; et c’est ma foi à bon titre ; c’est le plus beau, celui qui caractérise le mieux un grand maître.
Nisard, comme historien, comme appréciateur d’un ordre élevé en littérature, a mieux aujourd’hui que des qualités personnelles à mettre en balance avec les autres critiques contemporains. […] Une voix s’est élevée en France pour protester contre l’injure jetée à la forme exquise et disparue du plus beau des poètes, et cette voix a été celle de la délicatesse dans le courage, mais elle n’avait pas besoin de s’élever… Rien ne peut désormais contre l’impression que Byron a laissée de lui-même dans le monde. […] En France, Byron a inspiré beaucoup de phrases poétiques et quelques beaux vers, mais de jugement sensé et élevé, je ne connais que M.
Au lieu de cette œuvre généreuse et fière de vérité et de justice qu’une plume monarchique et catholique pouvait seule nous donner, nous avons un ouvrage qui a moins de grandeur, moins de sévérité et moins de portée, mais qui mérite cependant que la Critique s’y arrête, car il a été écrit dans un but évidemment plus élevé que la plupart des livres de ce triste temps. […] Nettement, doivent tenir pour la vérité, ce fut cet enfant gâté de la Fortune qui passa toute sa vie à se plaindre d’elle, et qui, ingrat avec ses maîtres comme il l’était avec la Gloire, ne vit jamais, dans les idées ou les événements qui créent des devoirs aux âmes élevées, rien de plus que des occasions de colorer sa pensée et d’ajouter à sa popularité. […] Elles dépendent de quelque chose de plus élevé qu’elles, et ce quelque chose, tout homme qui ne veut pas être le Bridoison de sa propre critique, est obligé de dire ce que c’est.
Tout se développe également mélodieux, pareillement élevé, divinement poétique. […] Naguère encore « Miette » dans la Tour de Percemont portait le suprême témoignage de cette théorie si honnête et si élevée. […] Il a résumé dans sa personne et dans son œuvre tout le travail des chansonniers antérieurs et il a élevé le genre sans viser à l’ennoblir. […] Mais, du plus humble collège à la chaire la plus élevée de la Sorbonne, un instituteur quelconque ne saurait placer trop haut l’idéal qu’il propose à ses disciples. […] Ces interprétations de l’Évangile pourraient même rallier les chrétiens de toutes les communions et les philosophes spiritualistes, car elles sont aussi larges qu’élevées.
Il n’a compris son erreur qu’après avoir atteint le but élevé qu’il s’était proposé.
C’est un rapprochement sur lequel nous ne pouvons nous empêcher de revenir à l’honneur du sérieux de notre temps, que celui de deux jeunes hommes, tels que MM. d’Ault et Barchou, sachant faire, tout au sortir des états-majors, un emploi aussi élevé de leurs loisirs.
Il comprend cent soixante-dix sonnets développant tout un roman d’amour qui commence par la floraison des aveux et des premières tendresses, se continue au bord des flots bleus, dans les monts, s’attriste d’une querelle, se poursuit en rêveries, devant la mélancolie des vagues grises, se termine enfin par le sacrifice, le deuil et l’acceptation virile qui n’est pas l’oubli… C’est bien l’histoire commune et éternelle des cœurs… C’est un véritable écrin que l’Amie perdue, un écrin plein de colliers et de bracelets pour l’adorée, et aussi de pleurs s’égrenant en rosaire harmonieux… C’est un des plus nobles livres d’amour que j’aie lus, parce qu’il est plein d’adorations et exempt de bassesses, parce que la joie et la douleur y sont chantées sur un mode toujours élevé, entre ciel et terre, comme le vol des cygnes qui ne s’abaisse pas même quand leur aile s’ensanglante d’une blessure… Je vous assure qu’il est là tel sonnet que les amants de tous les âges à venir, même le plus lointains, aimeront à relire, où ils retrouveront leur propre pensée et leur propre rêve, comme le doux André Chénier souhaitait qu’il en fût de ses vers d’amour… [Le Journal (26 juillet 1896).]
Quelques-unes des pages où l’auteur oublie tout à fait les préoccupations étrangères à l’art ont l’exquise fraîcheur d’un bouquet de violettes qu’une amoureuse aurait tressé, et cela lui fait pardonner sa violence envers « les hommes » qu’on a élevés « pour la mélancolie et qui ont arboré le chagrin avec orgueil ».
C’est pourquoi la discussion qui s’agite autour de ces livres touche aux problèmes les plus élevés de la poésie. […] Élevée dans l’ignorance de toute chose, elle ne peut mal faire, car elle ne connaît pas la différence du bien et du mal. […] La destinée d’Agnès est celle de toutes les femmes élevées à la même école, nourries comme elle dans une inviolable ignorance. […] Élevé jusqu’à la puberté dans l’ignorance de son père, don Juan est présenté à Philippe II, dans une partie de chasse, par don Louis Quixada. […] Marco, avec la discrétion qui convient à un homme bien élevé, se retire dès qu’il voit paraître Luigi.
Le Doux, l’architecte qui plus tard a élevé toutes les barrières de Paris, avait bâti, à cette époque, une fort belle maison pour la célèbre danseuse de l’Opéra, Mlle Guimard. […] « Qu’un monument élevé dans l’enceinte de la commune de Paris, non loin de cette église dont ils avaient fait leur Panthéon27, transmette à nos descendants le premier trophée élevé par le peuple souverain de sa victoire sur les tyrans. […] Les peuples qui ont aimé la liberté en ont élevé de semblables. […] Le modèle en plâtre fut en effet exécuté dans les proportions de vingt ou vingt-cinq pieds de haut, et placé sur un piédestal fort élevé lui-même. […] « Enfin, dit-il, mes amis, c’est un homme auquel on aurait élevé des (p. 203) autels dans l’antiquité ; oui, mes amis ; oui, mes chers amis !
Le jeune enfant fut ainsi ramené dès son bas âge dans le Ponthieu, patrie de sa mère, et c’est là qu’il fut élevé sous l’aile des plus tendres parents et dans une éducation à demi domestique. […] Pour montrer cependant à quel point dans son esprit tout cela se rapportait à des cadres élevés, et quel ensemble il en serait résulté avec le temps, je veux donner ici, tel qu’on le trouve dans ses papiers, le plan d’un ouvrage en deux volumes, où seraient entrés, moyennant corrections, plusieurs des morceaux déjà publiés. […] C’en était peut-être le plus piquant épisode, et notre ami l’a élevé aux proportions d’un ouvrage dont il sera tenu compte dorénavant par les historiens. […] Quiconque a traversé, dans son existence intellectuelle, l’une de ces phases d’incrédulité stoïque et d’épicuréisme élevé, sait à quoi s’en tenir sur ces monstres que de loin on s’en figure.
Le flanc de la montagne tourné au couchant ne voit le soleil que plus tard ; cette pente ruisselle, à ces heures de la matinée, de fraîcheur et de rosée ; ce n’est qu’aux extrémités des coudes et des caps élevés, formés par les sinuosités de la rampe, qu’on aperçoit à sa gauche les vagues éclairées du fleuve roulant dans la vallée à travers les brumes roses, les scintillations et les éblouissements du soleil levant. […] Le bruit seul des eaux croulantes nous conduisit de bouquets d’arbres en bouquets d’arbres, qui nous cachaient la chute et la vallée, jusqu’à un promontoire avancé sur le vide, comme un cap démesurément élevé sur l’Océan. […] Sa taille élevée et souple se devinait dans la nonchalance de sa pose ; ses cheveux abondants, soyeux, d’un blond sévère, ondoyaient au souffle tempétueux des eaux, comme ceux des Sibylles que l’extase dénoue ; son sein gonflé d’impression soulevait fortement sa robe ; ses yeux, de la même teinte que ses cheveux, se noyaient dans l’espace. […] Les grands accents ont besoin de grands espaces, de grands mouvements de l’âme, de grandes passions ; une jeune fille, élevée dans cette cage dorée des hôtels de Paris, ne peut élever sa voix qu’à la portée de la société étroite et raffinée qui l’entoure : si Sapho eût été une jeune fille de bonne compagnie dans la cour de quelque roi des Perses, nous n’aurions pas ces dix vers, ces dix charbons de feux, allumés dans son cœur, et qui brûlent depuis tant de siècles les yeux qui les lisent.
Certainement, la mémorable discussion élevée de nos jours, relativement au principe fondamental de cette théorie, ne saurait encore, quelles que soient les apparences, être regardée comme irrévocablement terminée. […] Maintenant, du point de vue élevé où nous ont placés graduellement les diverses considérations indiquées dans ce discours, il est aisé à la fois et de caractériser nettement dans son intime profondeur l’état présent des sociétés, et d’en déduire par quelle voie on peut le changer essentiellement. […] La préférence si prononcée que presque tous les esprits, depuis les plus élevés jusqu’aux plus vulgaires, accordent aujourd’hui aux connaissances positives sur les conceptions vagues et mystiques, présage assez l’accueil que recevra cette philosophie, lorsqu’elle aura acquis la seule qualité qui lui manque encore, un caractère de généralité convenable. […] Personne n’est plus profondément convaincu que moi de l’insuffisance de mes forces intellectuelles, fussent-elles même très supérieures à leur valeur réelle, pour répondre à une tâche aussi vaste et aussi élevée.
Une ou deux fois, dans les grandes occasions, quelque chose d’élevé et d’éloquent, — et c’est tout », C’est le même juge sévère en matières d’éloquence comme en tout, qui disait encore à propos de M. […] non pas la région où sa forment les orages ; mais quelque chose d’élevé et de grand. » 73.
On y rencontre à chaque page un esprit ferme, exact, sensé, fin, moral, ami des considérations, qui raisonne à l’occasion de chaque incident, mais qui raisonne bien, d’une manière solide et élevée, et qui, quand il décrit, nous rend en fort bonne prose ce dont Chateaubriand le premier nous a donné la poésie en traits hasardeux et sublimes, — Et il a lui-même jugé en termes excellents cette poésie un peu arrangée et toute chateaubrianesque du désert, quand il a dit (non pas dans cette relation, mais dans une de ses lettres) : « Les hommes ont la rage de vouloir orner le vrai au lieu de chercher seulement à le bien peindre. […] Dans ses lettres à M. de Kergorlay on le voit de bonne heure tracer le plan de sa vie, s’assigner un but élevé et se confirmer dans la voie dont il n’a jamais dévié : « À mesure que j’avance dans la vie, écrivait-il (6 juillet 1835) âgé de trente ans, je l’aperçois de plus en plus sous le point de vue que je croyais tenir à l’enthousiasme de la première jeunesse : une chose de médiocre valeur, qui ne vaut qu’autant qu’on l’emploie à faire son devoir, à servir les hommes et prendre rang parmi eux. » Il est déjà en plein dans l’œuvre politique, au moins comme observateur et comme écrivain, et malgré tout, en présence du monde réel, il maintient son monde idéal ; il se réserve quelque part un monde à la Platon, « où le désintéressement, le courage, la vertu, en un mot, puissent respirer à l’aise. » Il faut pour cela un effort, et on le sent dans cette suite de lettres un peu tendues, un peu solennelles.
C’est d’un cœur charmant, d’une âme élevée, qui pense que tous les bons et beaux esprits devraient se rejoindre à une certaine hauteur et qu’une amitié commune est un lien. […] André Lefèvre est un poëte élevé, sévère, savant, avec lequel il faudrait compter de près et qu’on aimerait à pouvoir suivre pas à pas.
C’est un amer regret pour tous ceux qui l’ont connu et apprécié, qu’il n’ait pas fixé en quelque ouvrage, entrepris à temps, cette quantité de notions étendues, de remarques tour à tour fines ou élevées, qui composaient son trésor. […] Indépendamment des défauts et des torts corrélatifs, pour ainsi dire, à ses qualités, comme chez Rousseau, il en a de gratuits et par surérogation comme menteur, mal élevé, ami de Richelieu, sans décence et sans dignité dans sa grandeur.
La pensée sérieuse et élevée de cet ouvrage le distingue de tant d’autres productions romanesques du moment, et mérite une attention que soutient le talent de l’auteur. […] Beaucoup d’à peu près, çà et là des répétitions négligentes (délicieuse deux fois dans la même phrase, page 228), parfois de ces inadvertances triviales qu’il faut laisser à nos romanciers sans délicatesse (ainsi cette phrase, page 155, comme le plus grand imbécile qui eût jamais battu le pavé de Paris) ; — tout cela ne saurait être entièrement racheté, dans un roman sans action, par des pages élevées et éloquentes, fussent-elles nombreuses.
L’expression calme d’un sentiment élevé, l’énonciation claire d’un fait, ce style de la raison qui ne convient qu’à la vertu, l’esprit ne peut le feindre : non seulement ce langage est le résultat des sentiments honnêtes, mais il les inspire encore avec plus de force. […] L’âme, en se pénétrant des sentiments nobles et des pensées élevées, éprouve une sorte de fièvre qui lui donne des forces nouvelles pour le talent et la vertu.
Ce fut dans la session de 1844, et à l’occasion surtout de la loi sur l’instruction secondaire, que l’orateur prit, à la Chambre des pairs, la position élevée qu’il a gardée depuis, et qu’il se posa décidément comme le chef du parti catholique, le défenseur et un peu le conducteur du clergé et de l’épiscopat français tout entier. […] Le 22 juin 1848, il débuta devant l’Assemblée nationale en venant parler sur la propriété (à propos d’un projet de décret sur la reprise de possession des chemins de fer par l’État) ; il exprima des considérations justes, élevées, opportunes, dans un loyal et courageux langage.
Elle a cru qu’elle allait changer le Byron de l’opinion faite et en nous l’affirmant sans preuves et sans notions nouvelles à l’appui de son affirmation, nous faire son Byron, — à elle, — son Byron purifié et rectifié ; car le sens du livre qu’elle publie, c’est, ne vous y trompez pas, je vous prie, une délicate purification de Byron…… J’ai parlé plus haut de petites chapelles, élevées discrètement et chastement, tout le long du livre, à la mémoire de Byron ; j’ai dit même que je comprenais très bien qu’elles y fussent élevées… Mais je les crois trop en albâtre… Il y en a à la religion, à l’humanité, à la bienveillance, à la modestie, à toutes les vertus de l’âme de Byron (textuellement), à son amour de la vérité, mais c’est aussi par trop de chapelles… Les vertus de Byron font un drôle d’effet… Sont-ce les cardinales ?
C’est un esprit moins puissant qu’élevé et délicat, et il ne se formalisera pas de l’épithète. […] Assurément, des facultés poétiques d’un ordre très élevé peuvent apparaître dans une école, mais elles s’y fourvoient toujours un peu et s’y diminuent.
Voyez les statues de bronze élevées dans ces murs à la sagesse, les privilèges qui lui sont accordés dans les villes, les honneurs prodigués à ceux qui en sont dignes. […] La postérité ne voit que les ouvrages ; la poussière que la foule des mouvements contraires a élevée, s’abaisse et tombe, et la pyramide reste.
— Les vers d’Alfred de Vigny, Lettre à Éva, n’ont pas semblé continuer les poëmes philosophiques mieux qu’ils n’avaient commencé ; c’est élevé, c’est distingué assurément, mais d’une distinction qui se raffine de plus en plus et d’une élévation qui s’évapore.
Son talent, si élevé déjà, ne peut manquer d’acquérir encore plus de certitude et d’éclat, à mesure qu’il illustrera d’images vivantes et colorées la ferme substance de ses vers.
Théophile Gautier Un poète qui, dès sa jeunesse avait pris un rôle élevé, un rôle de précurseur, et qui a su introduire du naturel et de la fraîcheur dans une poésie qui jusque-là semblait trop craindre ces mêmes qualités, l’auteur du Cid d’Andalousie et du Poème de la Grèce, M.
Voici comme il décrit le Colosse de Rhodes : Que l’Isle où le Soleil chaque jour se récrée, Ne vante plus l’image à ce Dieu consacrée, Ce superbe Colosse en qui l’art des humains Consomma tant de jours, & lassa tant de mains, Dont la tête élevée au delà du tonnerre, Et les pieds embrassant & la mer & la terre, Sembloient, en leur stature épouvantable aux yeux, Joindre ensemble la mer, & la terre & les cieux.
On y trouve l’Histoire des démêlés des Ecrivains les plus célebres, anciens & modernes ; il est assez bien écrit, & contient un grand nombre d’anecdotes singulieres, propres à le rendre amusant ; mais la vérité, la justice & le bon goût y sont presque toujours sacrifiés à M. de Voltaire, dont M. l’Abbé Iraïl a élevé un des petits neveux.
La plupart, avec un esprit peu élevé, un cœur froid & stérile, une imagination pauvre & dénuée de vigueur, ont besoin d’entasser incident sur incident, d’avoir recours aux épisodes, de prodiguer les sentences, de multiplier les coups de Théatre, pour parvenir jusqu’au dernier acte ; encore finissent-ils le plus souvent par ennuyer le Spectateur, qui ne tolere le commencement, que dans l’espérance d’une fin plus heureuse, M. de Morand avoit assez de talent pour se dispenser de ces pitoyables ressources.
Cette figure élevée sur l’estrade, joue bien la dignité ; ces élèves sont très-bien posés, mais l’école n’a pas un pouce de profondeur.
Dans les discours de collège, « le monument champêtre qu’on lui avait élevé, sous les regards de la nature101 », passait bien avant les superbes mausolées où sont renfermées les dépouille » des princes et des souverains. […] « Un homme d’un vrai mérite, dit-il, est presque aussi rare dans un ministère qu’un sot à la tête d’un gouvernement républicain. » Et ailleurs : « Tout concourt à priver de justice et de raison un homme élevé pour commander aux autres. » S’agit-il des gouvernements en général, quelle qu’en soit la forme ? […] Entre gens bien élevés, les choses se passent de façon que les soins donnés et la rémunération aient l’air d’un échange de services. […] Des pensées élevées ne cohabitent pas impunément avec des inclinations basses. […] Rousseau n’a rien écrit de plus solide et de plus élevé que ces belles pages.
Car rien ne vaut dans son œuvre les magnifiques lamentations qu’il a élevées sur tous les lieux déserts où il a promené ses mélancolies et ses impuissances, depuis les ruines de la Rome antique jusqu’à celles d’Athènes, de Carthage et de Jérusalem. […] De nos jours, le voyageur bien élevé ne regarde que les musées et ne s’arrête que dans les villes-musées. […] Les mobiles qui poussent le pharmacien Homais à régenter son village sont peut-être plus élevés que l’idée grotesque qu’il s’en fait d’après sa raison étroite et bornée. […] Nous constatons seulement que celle-ci est la plus ancienne, que non seulement elle a éveillé l’homme à la vie de l’intelligence, mais qu’elle l’a élevé, façonné tout entier. […] Ce palais, c’est le plus illustre trophée que la France ait élevé à son génie !
Dites à M. de Salvandy, si vos retards lui déplaisent, que c’est moi, moi seul, qui, par la brutale franchise de mes conseils et de mes invectives, vous ai contraint à voir Venise et Vérone ; n’y dussiez-vous passer que six heures, il faut les voir.” — Je les verrai… » On a beaucoup médit de M. de Humboldt depuis sa mort ; on lui a rendu la monnaie des épigrammes dont il ne se faisait pas faute envers ses contemporains ; mais, des esprits supérieurs, il convient surtout de ne pas perdre de vue le grand côté, et le côté élevé d’Alexandre de Humboldt, son honneur durable devant la postérité, c’est son amour pour la science, pour l’avancement des connaissances humaines et, par suite, pour la docte et laborieuse jeunesse qu’il estimait capable de les servir ; cet amour et cette flamme, il les conserva dans toute leur vivacité jusqu’à sa dernière heure, et sa conversation avec Gandar nous en est un nouvel et intéressant témoignage. […] Mais Gandar, en définissant le sien, montrait à quelles conditions élevées il mettait désormais le mérite de l’humaniste, et comment il entendait le renouvellement du goût et du sentiment littéraires. […] Il se serait, sans parti pris, élevé progressivement à des considérations générales pleines de saines instructions. » En tout il était ainsi, cherchant la moralité de la conclusion et à faire la part du bien et du mal. […] Sa famille, sa pieuse veuve, en recueillant ses écrits, ses lettres surtout qui nous livrent tout l’homme, lui aura élevé le seul monument qui dure. […] La gravité qu’il mettait à tout pouvait paraître un peu marquée, mais personne n’était plus sincère que lui ; tous ceux qui l’ont vu de près l’ont aimé ; ses sentiments étaient naturels, son âme élevée, son cœur excellent.
Voilà, selon nous et selon tout le monde, les conditions si rares et si élevées que l’histoire bien faite exige du grand historien. […] Mais, tandis que son génie guerrier grandissait chaque jour au milieu des épreuves de la guerre, son caractère civil, faible, livré à toutes les influences, avait succombé déjà et devait succomber encore aux épreuves de la politique, que les âmes fortes et les esprits vraiment élevés peuvent seuls surmonter. […] Quoique élevé à la sévère école de l’armée du Rhin, il s’était enthousiasmé pour les campagnes d’Italie, il avait voulu voir de ses yeux les champs de bataille de Castiglione, d’Arcole et de Rivoli. […] C’était, en un mot, un ambassadeur accompli, mais point un ministre dirigeant ; bien entendu qu’on ne prend ici cette expression que dans son acception la plus élevée. […] Ils l’avaient connue femme d’un homme honorable et assez élevé en rang et en dignité militaire, l’infortuné Beauharnais, mort sur l’échafaud révolutionnaire ; ils la trouvaient l’épouse d’un parvenu, mais d’un parvenu plus puissant qu’aucun prince de l’Europe ; ils ne craignaient pas de venir lui demander des faveurs, tout en affectant de la dédaigner.
Et toi, Jupiter Stator, dont le temple a été élevé par Romulus, sous les mêmes auspices que Rome même ! […] « Enfin la raison a je ne sais quelle supériorité majestueuse qui lui donne le droit de commander et qui lui fait mépriser de haut les événements humains, toujours élevée qu’elle est au-dessus de nos faiblesses et de nos erreurs. […] Après avoir tenté moi-même de porter l’art oratoire à un point encore plus élevé que nos prédécesseurs romains, je m’efforce avec plus de zèle encore de mettre dans son jour cette philosophie, d’où j’ai tiré tout ce que je puis avoir développé d’éloquence. […] Je veux de même, sans oublier mon ancien caractère d’orateur, m’attacher aux matières de philosophie : je les trouve infiniment plus grandes, plus abondantes, plus fécondes que celles de la tribune ; mon opinion a toujours été que ces questions élevées, pour ne rien dire de leur intérêt et de leur beauté, doivent être traitées avec étendue et avec toutes les perfections de style qui dépendent du langage. […] Mais nous avons au dedans de nous je ne sais quel pressentiment des siècles futurs, et c’est dans les esprits les plus sublimes, c’est dans les âmes les plus élevées, que ce sentiment est le plus vif et qu’il éclate davantage.
Le talent, si élevé qu’il soit, n’a point le don de remuer ainsi toute une grande capitale ; et dans tous les signes d’intérêt et d’approbation qui se manifestent, il faut reconnaître un devoir public courageusement rempli.