L’âme de la France n’est point avec eux.
Le reflux de l’âme, à l’âge du retour, est en raison le plus souvent de ce qu’a été la marée montante aux heures de la jeunesse : plus l’on s’était avancé, et plus on se retire.
Ou jaloux, ou non jaloux, Rodrigue sera mon âme. — Ô mes délices !
Il y a là comme une contagion d’émotions qui circule dans les rangs d’une foule et qui semble à certains moments créer une âme unique à cet être multiple.
On pourrait diviser les chansons de Béranger en quatre ou cinq branches : 1º L’ancienne chanson, telle qu’on la trouve avant lui chez les Collé, les Panard, les Désaugiers, la chanson gaie, bachique, épicurienne, le genre grivois, gaillard, égrillard, Le Roi d’Yvetot, La Gaudriole, Frétillon, Madame Grégoire : ce fut par où il débuta. 2º La chanson sentimentale, la romance, Le Bon Vieillard, Le Voyageur, surtout Les Hirondelles ; il a cette veine très fine et très pure par moments. 3º La chanson libérale et patriotique, qui fut et restera sa grande innovation, cette espèce de petite ode dans laquelle il eut l’art de combiner un filet de sa veine sensible avec les sentiments publics dont il se faisait l’organe ; ce genre, qui constitue la pleine originalité de Béranger et comme le milieu de son talent, renferme Le Dieu des bonnes gens, Mon âme, La Bonne Vieille, où l’inspiration sensible donne le ton ; Le Vieux Sergent, Le Vieux Drapeau, La Sainte-Alliance des peuples, etc., où c’est l’accent libéral qui domine. 4º Il y faudrait joindre une branche purement satirique, dans laquelle la veine de sensibilité n’a plus de part, et où il attaque sans réserve, avec malice, avec âcreté et amertume, ses adversaires d’alors, les ministériels, les ventrus, la race de Loyola, le pape en personne et le Vatican ; cette branche comprendrait depuis Le Ventru jusqu’aux Clefs du paradis. 5º Enfin une branche supérieure que Béranger n’a produite que dans les dernières années, et qui a été un dernier effort et comme une dernière greffe de ce talent savant, délicat et laborieux, c’est la chanson-ballade, purement poétique et philosophique, comme Les Bohémiens, ou ayant déjà une légère teinte de socialisme, comme Les Contrebandiers, Le Vieux Vagabond.
C’est là un point encore par où il différait de la France, car une des conditions du beau, tel que nous l’aimons en notre libre pays, a toujours été, avant tout, d’être accessible à toute âme honnête, généreuse et populaire.
Si vous étiez à Paris, je ferais sur votre âme sensible et délicate l’épreuve de ma verve oratoire, et votre goût fixerait le jugement que je dois en porter.
En 1820, comme major général de la Garde royale, il faisait vigoureusement son devoir en déjouant la conspiration militaire du mois d’août, dont le capitaine Nantil était l’âme.
Mais, dans un article sur les obsèques de Sautelet (16 mai), Carrel lui-même ne disait-il pas, en voulant expliquer l’âme douloureuse de son ami : La génération à laquelle appartenait notre malheureux ami n’a point connu les douleurs ni l’éclat des grandes convulsions politiques… Mais, à la suite de ces orages qui ne peuvent se rencontrer que de loin à loin, notre génération a été, plus qu’une autre, en butte aux difficultés de la vie individuelle, aux troubles et aux catastrophes domestiques… Et pourquoi, s’il en était ainsi de cette génération, pourquoi interdire à la sensibilité particulière et sincère son expression la plus naturelle et la plus innocente qui est la poésie lyrique, consolation et charme de celui qui souffre et qui chante, et qui ne se tue pas ?
bientôt sur ce canevas si follement tracé viendra une musique tout assortie, rapide, brillante aussi, légère, tendre, fine et moqueuse, s’insinuant dans l’âme par tous les sens, et elle aura nom Rossini.
Il faut une morale à tout ; il en faut surtout à un point d’étude qui est si affligeant et qui a pour résultat d’étaler à nu les laideurs et les vices de l’âme, associables avec les plus beaux dons de l’esprit.
L’effort, même d’un pauvre d’esprit, à dire ingénuement son âme inachevée, est touchant comme la lutte d’un brin d’herbe contre une pierre ; la pierre est parfois vaincue.
……………………………………………………………………………………………… Mais, mes frères, ce n’est pas à moi de publier ces merveilles, pendant que le Saint-Esprit nous représente si vivement la joie triomphante de la céleste Jérusalem par la bouche du prophète Isaïe. « Je créerai, dit le Seigneur, un nouveau ciel et une nouvelle terre, et toutes les angoisses seront oubliées, et ne reviendront jamais : mais vous vous réjouirez, et votre âme nagera dans la joie durant toute l’éternité dans les choses que je crée pour votre bonheur : car je ferai que Jérusalem sera toute transportée d’allégresse, et que son peuple sera dans le ravissement : et moi-même je me réjouirai en Jérusalem, et je triompherai de joie dans la félicité de mon peuple219. » Voilà de quelle manière le Saint-Esprit nous représente les joies de ses enfants bienheureux.
On peut dire alors qu’ils se présentent vraiment nus devant notre esprit, comme les âmes devant Minos ; nous n’avons aucune raison a priori de préférer l’un à l’autre, nous aurons donc l’esprit plus libre pour proportionner, comme le veut l’égalitarisme, les sanctions qui leur seront distribuées à la valeur des actions qu’il s’agit de comparer.
On rendrait mal cet oubli de toutes choses et de soi-même où elle jette un instant celui qui s’y livre, cette rêverie, ce trouble, cet abandon où l’âme, uniquement préoccupée d’une image, d’un sentiment, d’une sensation même, perd un moment le souvenir et la prévoyance, et se berce elle-même du chant qui lui échappe. […] Ils trouvaient alors écho dans toutes les jeunes âmes.
« Amyntas, témoin de ces insultes, quoique irrité dans l’âme, ne laissa rien percer de son ressentiment, par la crainte que lui inspirait la puissance des Perses ; mais Alexandre, son fils, qui était présent et voyait ce qui se passait, jeune et sans expérience des maux qu’il pouvait attirer sur son pays, ne put se contenir ; et, dans l’indignation qu’il éprouvait, dit à son père : « Laissez, mon père, laissez cette jeunesse avec laquelle il ne vous convient pas de vous commettre, et allez prendre quelque repos ; donnez ordre seulement qu’on n’épargne pas le vin. […] Onésilus, instruit de cette particularité, en parla à un de ses écuyers, Carien de naissance, homme très-expert dans l’art de la guerre, et d’une grande force d’âme
Il causait des misères autour de lui, misères auxquelles souvent il ne pouvait donner d’argent, mais qu’il allégeait en les faisant manger avec lui, et il me parlait d’une de ses gentilles actrices, qu’il soupçonnait d’être dans une débine atroce, parce que, disait-il, la pauvre fille a une âme de blanchisseuse, et n’est point une chevronnée, comme tant d’autres, et à son sujet, il me contait, une triste impression qu’il avait dernièrement éprouvée. […] Cette huile de Harlem, ordonnée par un médecin de ce temps, est un médicament qui semble avoir été inventé par un hermétique moyenageux, et dont le prospectus commence ainsi : « En Jésus Christ se trouvent tous les trésors de guérison, tant du corps que de l’âme.
Foy et tous ses confrères les gaudissarts de l’hymen, qui servent de trait-d’union entre les âmes qui se cherchent, ont fait poser une sonnette de nuit à la porte de leurs cabinets d’affaires. […] Cette année, les maris étaient donc dans la joie de leur âme. — Les mémoires des bijoutiers, des marchandes de modes et des couturières, — semblaient devoir être d’une modération infinie. […] Jules Janin est connu par tous ses confrères et tous les artistes pour son facile accueil et son humeur hospitalière, — On a dit quelquefois, en parlant de sa maison, que c’était celle du bon Dieu. — Il serait peut-être plus juste de dire qu’elle est celle d’un bon diable. — Tous ceux qui sont connus à Paris ont monté l’escalier du critique. — Mais ce sont particulièrement ceux qui désirent l’être qui en usent les marches. — L’écrivain concilie cependant les devoirs de l’hospitalité avec ceux du travail. — Son esprit se dédouble avec une prodigieuse facilité, et sait être en même temps dans la conversation et sur le papier où il écrit. — Janin a parié une fois qu’il raconterait tout haut la retraite des Dix mille en même temps qu’il jouerait aux dominos d’une main et qu’il écrirait son feuilleton de l’autre ; — et il a gagné son pari. — Mais, parmi les nombreuses visites qui l’obligent à mettre chaque semaine un nouveau cordon à sa sonnette, il en est souvent qui manquent de gaieté. — De ce nombre sont : les amours-propres dramatiques, froissés par un silence indulgent, ou irrités par l’éloge d’un rival ou d’une rivale ; — les réputations microscopiques juchées sur des vanités hautes de cent coudées ; — les gens qui, n’ayant jamais pu apprendre leur nom, même à des créanciers, vont le crier eux-mêmes dans les endroits qui possèdent un écho, pour avoir le plaisir de s’entendre appeler ; — les auteurs qui désirent qu’on fasse mention de la naissance de leur petit dernier, et ceux-là mêmes qui oublient que la critique n’enregistre pas les enfants morts sur son état civil. — Et les oisifs, les inutiles, les diseurs de riens, qui vous usent votre temps, votre patience, qui entrent chez vous comme à la foire, et en ressortent ne laissant d’eux après eux que la boue de leurs souliers sur vos tapis, — une odeur d’ennui dans votre chambre— et du noir dans votre âme. […] Quelque âme charitable, se laissant prendre à cette comédie, consent quelquefois à patroner l’œuvre du Jérémie et lui ouvre la voie de la publicité. […] Il n’est pas de distraction qui puisse vous ramoner l’âme.
Des hommes jusque-là jugés incapables se rendaient utiles ; des hommes jusque-là distingués se trouvaient tout à coup confondus ; des hommes regardés comme les ressources de l’État se trouvaient inutiles ; et toutes les âmes ambitieuses de gloire furent forcées de se contenter d’un reflet de sa gloire.
C’est, entre le prince et son sujet, une suite d’assauts de courtoisie, de libéralité et de noblesse d’âme.
« Quand je songe, écrivait-il à son ancien collègue, aux épreuves qu’une poignée d’aventuriers politiques ont fait subir à ce malheureux pays ; lorsque je pense qu’au sein de cette société riche et industrieuse on est parvenu à mettre, avec quelque apparence de probabilité, en doute l’existence même du droit de propriété ; quand je me rappelle ces choses, et que je me figure, comme cela est la vérité, l’espèce humaine composée en majorité d’âmes faibles, honnêtes et communes, je suis tenté d’excuser cette prodigieuse énervation morale dont nous sommes témoins, et de réserver toute mon irritation et tout mon mépris pour les intrigants et les fous qui ont jeté dans de telles extrémités notre pauvre pays. » C’était peut-être, il est vrai, pour consoler le chef de l’ancienne Opposition de gauche et le promoteur des fameux banquets qu’il écrivait de la sorte : quoi qu’il en soit, le philosophe est ici en défaut, et il paraît trop vite oublier ce qu’il a reconnu ailleurs, que ce ne sont pas les partis extrêmes qui ont renversé Louis-Philippe, mais que c’est la classe moyenne le jour où elle fit cause commune avec eux.
Si Napoléon en personne, et toutes les fois qu’il avait été en contact direct avec Jomini, s’était montré assez bienveillant pour un officier de ce mérite, il l’avait laissé froisser et écraser par ses alentours, par ses séides ; et un souverain, surtout quand il est absolu, répond jusqu’à un certain point des injustices et des injures qu’on inflige en son nom à des âmes délicates, et par conséquent sensibles à l’outrage.
Cette figure de Mme Claës, où les hésitations magnétiques et les projections fluides des regards sont prodiguées, de même que le sont dans le portrait de Balthazar les idées dévorantes distillées par un front chauve, m’a bien fait concevoir le genre de portraits de Vanloo et des autres peintres chez qui des détails charmants et pleins de finesse s’allient à une flamboyante et détestable manière, à une manière sans précision, sans fermeté, sans chasteté. « Les personnes contrefaites qui ont de l’esprit ou une belle âme, dit M. de Balzac à propos de son héroïne peu régulière, apportent à leur toilette un goût exquis.
A ce moment une fatale pensée traverse l’âme d’Arthur ; les avis funèbres de son père se réveillent, le germe de méfiance remue en lui : n’est-il pas dupe d’une feinte intéressée ?
Eu même temps qu’il célèbre les maisons de campagne de ses amis, il parle de leurs mœurs, de leurs goûts, de leur âme.
Les gens qui en parlaient se contentaient de dire que c’était bien, mais les trois quarts n’en parlaient ni n’y pensaient ; et cette indifférence, ce froid pour une action réellement aussi belle, aussi touchante, que l’on eût tant goûtée et vantée de particuliers, ne venait pas de l’occupation où était toute la Cour de la maladie du roi ; elle n’était produite que par la plate et mince existence de Mesdames, que l’on connaissait sans envie du bien, sans âme, sans caractère, sans franchise, sans amour pour leur père.
La vérité de l’émotion ne prévient pas en lui l’effort du langage ; mais il a de l’âme et du talent ; il peint de traits énergiques, sans être assez simples, le chancelier de L’Hôpital, et il ajoute encore à l’admiration pour Henri IV. » Si quelque chose peut servir à marquer l’esprit et l’intention qui ont dicté la pétition de Saint-Étienne, c’est la proscription d’un tel livre, tout en l’honneur de la tolérance.
En 1753 (Voltaire, Dictionnaire philosophique, article Population ), le dénombrement des feux donne 3 550 499 feux, outre 700 000 âmes à Paris, ce qui fait de 16 à 17 millions d’habitants si l’on compte par feu 4 personnes 1/2 et de 18 à 19 millions si l’on en compte 5.
Une dame vient de perdre son mari, s’afflige beaucoup, et, comme elle croit à l’immortalité de l’âme, elle s’occupe sans cesse de son mari comme d’une personne encore existante11.
Une heureuse trouvaille avec quoi paraît à peu près close la recherche d’hier, aura été le vers libre, modulations (dis-je, souvent) individuelle, parce que toute âme est un nœud rythmique.
Fagus — Ces soirs nous ont voués, gens de lettres à voir Charles-Ernest ou Souday brandir, pantins sinistres Leurs noirs ongles plus noirs que leurs âmes de cuistres !
Leibniz ceux qui seraient tentés de trouver du matérialisme dans ce mode d’explication : « Tout ce que l’ambition fait faire à l’âme de César est aussi représenté dans son corps : il y a un certain état du corps qui répond même aux raisonnements les plus abstraits. » (Édit.
autant ces choses de la poésie sont délicieuses et adorables dans une âme restée vierge et doucement enivrée, autant elles révoltent quand elles ne viennent qu’à titre de mépris jeté à des intérêts après tout sérieux et sacrés, puisqu’ils sont ceux de la société même.
On a montré en des pages précédentes quelle, forme a revêtue chez les aryens primitifs la croyance en une vie posthume, on a dit leur préoccupation de l’existence souterraine de l’âme et leur religion du tombeau.
Ceci est pour lui, je crois, l’âme même d’un conte.
Cette latinité ne sert souvent, si je puis m’exprimer ainsi, qu’à couvrir la nudité d’un ouvrage vide de choses, sans idées, sans âme et sans vie.