Rapports d’une littérature avec les littératures étrangères et avec son propre passé Une littérature n’est pas isolée dans l’espace ni dans le temps. […] § 1. — Quand on découvre des ressemblances entre une littérature et les autres littératures avec lesquelles elle a pu se trouver en contact, on peut être en présence de trois cas bien distincts : ou la littérature donnée a passé par les mêmes phases que ses sœurs sous l’influence de causes analogues ; ou bien elle a subi leur action ; ou encore elle leur a fait sentir la sienne. […] C’est que les idées colportées par la littérature ne sont pas purement littéraires. […] Ils modifient la langue et la littérature. […] Études de littérature européenne.
La littérature en France est aussi une démocratie, elle l’est devenue. […] Cette littérature, jusqu’ici, a toujours été abandonnée à elle-même, et elle s’en est mal trouvée : la société aussi s’en est mal trouvée. […] Il s’est établi une sorte de préjugé, qu’on ne peut diriger cette sorte de littérature vague : c’est une bohème qu’on laisse errer. […] Cette littérature est assez fidèlement représentée par la Société dite des Gens de Lettres. […] Rien n’avertit une littérature d’être digne, sérieuse, honnête, comme de sentir qu’on a l’œil sur elle et qu’elle est l’objet d’une haute attention.
Les Grecs, les Latins, les Italiens, les Espagnols et les Français du siècle de Louis XIV, appartiennent au genre de littérature que j’appellerai la littérature du Midi. […] Les premiers inventeurs connus de la littérature du Midi, les Athéniens, ont été la nation du monde la plus jalouse de son indépendance. […] C’est encore une des principales causes de la sensibilité qui caractérise la littérature du Nord. […] Les fables islandaises, les poésies scandinaves du neuvième siècle, origine commune de la littérature anglaise et de la littérature allemande, ont la plus grande ressemblance avec les traits distinctifs des poésies erses et du poëme de Fingal. Un très grand nombre de savants ont écrit sur la littérature runique, sur les poésies et les antiquités du Nord.
Ce sont les livres aujourd’hui et les revues qui représentent la littérature. […] C’est là qu’est la littérature, l’art et la pensée. […] Le goût du Théâtre est donc bien une forme du goût de la Littérature. […] Bovet ne l’applique qu’à des époques successives d’une même littérature. […] Est-il bien une forme du goût de la Littérature ?
Littérature légère. […] Ces hommes sont l’éternelle jeunesse de la littérature. […] C’est la littérature de la raison, du sentiment, de l’émotion par l’art, de la vérité, de la vertu, la littérature de l’âme. […] la littérature des sens. […] La littérature spirituelle et légère, celle qu’on peut appeler la littérature de paix, avait disparu pour faire place à la littérature de guerre.
C’est un caractère à peu près universel pour la littérature du temps d’être nourrie du suc de la littérature antique, sans en être étouffée ni alourdie. […] En matière religieuse, la littérature est soumise à l’Eglise catholique. […] En fait de langue et de littérature, l’Académie et Boileau légifèrent. […] La littérature de l’époque est psychologique, abstraite, jalouse de satisfaire la raison. […] Pendant la Révolution, la littérature politique aura son tour de primauté.
Désiré Nisard, une politesse athénienne et française, et qui, comme notre littérature, est le résultat de deux ou trois civilisations. […] Nisard est une exception dans la littérature contemporaine. […] Il a le courage de se dire chrétien et de faire planer la morale chrétienne par-dessus la littérature. […] Nous n’aurons pas cette influence, mais, du moins, nous aurons dit que cette place doit être une des plus honorables dans la littérature du temps. […] De la littérature facile.
Ce qui amène deux conséquences : la littérature devient l’expression de la vérité ; il faut donc qu’elle soit sincère et objective. […] Après le grand effort de la Pléiade pour créer de toutes pièces une littérature artistique, nous constatons sous le règne de Henri IV un retour au naturel. […] La centralisation littéraire n’est pas faite : la littérature échappe encore au joug du monde et de la cour. […] Il est curieux que ce genre tout impersonnel de l’histoire ne devait arriver à se constituer dans notre littérature que pendant le plein triomphe de la littérature personnelle : histoire et lyrisme se tiennent plus qu’on ne croit. […] Lanson, la Littérature française sous Henri IV, Antoine de Montchrétien, Revue des Deux Mondes, 15 sept. 1891.
Il y a présentement dans la littérature française quelque chose de plus facile que la « littérature facile ». C’est la littérature des voyages. […] Quand on veut faire de la littérature de voyages, savez-vous comment on s’y prend ? […] Telle la nouvelle littérature facile, si facile qu’elle ne sera bientôt plus une littérature du tout ! […] Qui dit littérature facile dit littérature éphémère.
Il pose ainsi « une loi de dépendance mutuelle » entre une société donnée et sa littérature. […] Alfred Mézières (1826-1915) : originaire de Moselle, ce professeur de littérature étrangère à la Faculté des Lettres de Paris, co-fondateur du journal Le Temps, membre de l’Institut, puis de l’Académie française (1874), a notamment consacré des études à la littérature européenne (Pétrarque, Shakespeare, Goethe). […] Taine dans sa célèbre préface à son Histoire de la littérature anglaise (Hachette, 1863), multiplie les formules qui vont dans ce sens. […] Son nom reste associé à la « percée moderne » de la littérature scandinave. […] Praz, La Chair, le mort et le diable dans la littérature du xixe siècle.
Précisément à cause de cela, dès qu’on veut assigner un caractère un peu précis à la littérature de ce temps, elle est telle qu’à l’instant même il devient possible d’alléguer des exemples frappants du contraire. Dites que notre littérature est sans choix, désordonnée, impure, pleine de scandales, d’opium et d’adultères ; et l’on va vous citer des œuvres pures, voilées, idéales même avec symbole et quintessence, des amours adorablement chrétiennes, des poëtes qui ont l’accent et le front des vierges. […] Loève-Veimars, en sa spirituelle préface : « La littérature actuelle est toute d’improvisation ; c’est là son caractère, et il est bon d’avoir un caractère quel qu’il soit. […] dites que c’est là le trait distinctif de la littérature de ce temps, et plus d’un écrivain qu’on lit non sans plaisir et qui vous paraît facile, vous avouera, s’il l’ose, qu’il corrige, qu’il rature et qu’il recopie beaucoup. […] En un mot, à chaque fait un peu général que vous cherchez à établir touchant cette pauvre littérature, l’exception se lève aussitôt et le ruine.
Et en effet, puisque l’on ne date point les époques de la physique ou celles de la chimie du passage d’un siècle à un autre, ni même de l’avènement d’un prince, quelles raisons y a-t-il d’en dater celles de l’histoire d’une littérature ? […] Il ne faut pas multiplier inutilement les causes, ni, sous prétexte que la littérature est l’expression de la société, confondre l’histoire de la littérature avec celle des mœurs. […] et, puisqu’on les définit en histoire naturelle ou en physiologie, pourquoi ne les définirait-on pas dans l’histoire de la littérature ? […] mais on ne voit presque rien aboutir en littérature ou en art qui n’ait été plusieurs fois et vainement tenté. […] Mais justement, dans l’histoire de la littérature et de l’art, ce sont ceux qui ne comptent pas.
Pourquoi la fleur de la littérature et des arts, lorsqu’elle se trouve desséchée et languissante, ne s’arroserait-elle pas un peu ? […] Gauchie dans ses voies, mise hors des règles, qui sont la force, et hors des idées morales, qui sont l’honneur, la littérature de l’individualisme et de l’indépendance a tué l’esprit, qui, comme la mousse des vins pétillants, est toujours le résultat d’une compression. […] Pour lui, c’était un coup d’État… ou d’éclat, de ranger autour de sa personne toute la littérature, — foule de satellites dont il serait le soleil ! […] Une telle nouveauté dans les lettres décorera et caractérisera la littérature du xixe siècle. Nos enfants liront dans nos annales que cette littérature périssait, qu’elle se sentait périr avec angoisse, mais qu’un homme décidé en organisa le sauvetage par des dîners qui n’étaient pas chers.
L’influence des littératures étrangères n’a été qu’une des faces du Romantisme. […] C’est aux auteurs allemands qu’il appartient de constater l’influence produite sur leur littérature par la littérature française. […] Mais si la production cesse dans le domaine de la haute littérature, elle ne tardera pas à dépérir dans celui de la littérature légère. […] Il fut ensuite professeur de littérature à Strasbourg, puis à Montpellier. […] Ne peut-on, ne doit-on pas dire aussi : “Pluralité de littératures, nullité de littérature !
L’une, disions-nous, porte sur une littérature triée, celle du passé, et l’autre sur une littérature qui n’est pas triée, celle du présent. […] La littérature y fut enseignée par La Harpe, et c’est ce cours de littérature qui, publié par lui, paraît à Brunetière marquer une date si importante de la critique française. […] Cela produit la littérature de manifeste. […] Et la critique suit la littérature. […] Ensuite l’idée d’une coupe morale dans la littérature française, d’un point d’où la littérature française apparaîtrait comme une littérature de moralistes : c’est la conception de Vinet et de Scherer.
Welcker est la science des littératures classiques, c’est-à-dire des littératures modèles, qui, nous offrant le type général de l’humanité, doivent convenir à tous les peuples et servir également à leur éducation. […] Welcker estime surtout l’étude de l’antiquité par l’influence heureuse qu’elle peut exercer sur la littérature et l’éducation esthétique des nations modernes. […] Si on ne cultive les littératures anciennes que pour y chercher des modèles, à quoi bon cultiver celles qui, tout en ayant leurs beautés originales, ne sont point imitables pour nous ? […] Or, les littératures de l’Orient, que M. […] Les littératures grecque et latine sont classiques par rapport à nous, non pas parce qu’elles sont les plus excellentes des littératures, mais parce qu’elles nous sont imposées par l’histoire.
Je ne suis pas hostile à la littérature ouvrière. […] Est-ce de la littérature sérieuse ? […] C’est de la littérature amusante ; ce sont des feuilletons, des romans, des pièces spirituelles où l’on flatte ses opinions, des beautés appétissantes. Ainsi, le riche réglant plus ou moins la production littéraire et artistique par son goût suffisamment connu, et ce goût étant généralement (il y a de nobles exceptions) vers la littérature frivole et l’art indigne de ce nom, il devait fatalement arriver qu’un tel état de choses avilît la littérature, l’art et la science. […] Les nobles d’autrefois, croyaient forligner en s’occupant de littérature.
Au midi, Boileau ramène vers la simplicité et vers le sens commun des littératures épuisées de bel esprit. […] Collier, entreprennent d’enseigner la décence et la moralité à la littérature anglaise, la plus brutale et la plus dévergondée de l’Europe. […] Cependant, en dépit de ces apparences qui semblent inviter à y insister, il n’y a pas à considérer davantage ici l’influence de Boileau sur les littératures étrangères. […] La littérature a suivi sa marche sans regarder en arrière : d’autres influences en ont réglé le mouvement, et elle s’est orientée vers de nouveaux principes. […] Ce ne serait pas pourtant un paradoxe d’avancer que l’évolution de la littérature en ce siècle nous a plus rapprochés qu’éloignés de Boileau.
C’est Laharpe que je veux dire, et l’œuvre, c’est son Cours de littérature. […] Et eux-mêmes n’ont de place et de rang dans l’histoire de la littérature qu’à cette condition. […] C’est pour cela que l’influence de la littérature nationale sur les littératures étrangères n’y tenait pas moins de place. […] Il le faudrait assurément dans une « histoire de la critique », et nous n’y pourrions omettre ni le Cours de Littérature dramatique du premier, ni surtout l’Histoire de la Littérature française du second. […] Je ne saurais d’ailleurs trop louer quelques parties de l’Histoire de la Littérature française.
Le romantisme, tant de fois mal défini, n’est, à tout prendre, et c’est là sa définition réelle, que le libéralisme en littérature. […] Les ultras de tout genre, classiques ou monarchiques, auront beau se prêter secours pour refaire l’ancien régime de toutes pièces, société et littérature ; chaque progrès du pays, chaque développement des intelligences, chaque pas de la liberté fera crouler tout ce qu’ils auront échafaudé. […] Tout en admirant la littérature de Louis XIV si bien adaptée à sa monarchie, elle saura bien avoir sa littérature propre, et personnelle, et nationale, cette France actuelle, cette France du dix-neuvième siècle à qui Mirabeau a fait sa liberté et Napoléon sa puissance9. » Qu’on pardonne à l’auteur de ce drame de se citer ici lui-même ; ses paroles ont si peu le don de se graver dans les esprits, qu’il aurait souvent besoin de les rappeler. […] Et cette liberté, le public la veut telle qu’elle doit être, se conciliant avec l’ordre, dans l’état, avec l’art, dans la littérature. […] Que les vieilles règles de d’Aubignac meurent avec les vieilles coutumes de Cujas, cela est bien ; qu’à une littérature de cour succède une littérature de peuple, cela est mieux encore ; mais surtout qu’une raison intérieure se rencontre au fond de toutes ces nouveautés.
La littérature et la science La littérature et la science poursuivent deux buts différents : l’une cherche à plaire, l’autre à instruire ; l’une vise à la beauté, l’autre à la vérité. […] Or, en s’unissant ainsi à la science, la littérature lui rend des services signalés. […] La littérature, en répandant la science, lui prépare une légion d’amoureux et des lendemains triomphants. […] Et ceci nous amène à un second service que la littérature rend parfois à la science. […] La littérature pure n’a pas non plus échappé à cette féconde invasion de la science.
La littérature française et l’Angleterre à la fin du xviie siècle. — 1. L’imitation française dans les littératures méridionales. […] Il favorise l’expansion de la littérature sentimentale, du lyrisme romanesque ou pittoresque. […] Mais le mouvement de notre littérature n’en est aucunement modifié : ces succès ne sont pas des influences ; ce ne sont que des aliments où notre appétit trouve à se satisfaire. Dans les littératures scandinaves, dans les littératures slaves, on trouvait à signaler encore l’influence de nos écrivains français, plus ou moins combattue ou limitée à la fin du siècle par celle des Anglais et des Allemands, prépondérante surtout en Russie avec Lomonosof et Soumarokof.
N’y a-t-il pas une scission profonde entre les traditions dont la littérature a vécu jusqu’ici et les symptômes nouveaux qu’on pressent plutôt qu’on ne pourrait les définir ? […] que je voudrais être en communion avec la littérature nouvelle, en sympathie avec les œuvres futures ! […] Je remonterai seulement au naturalisme, qui commença à envahir la littérature au milieu du second Empire. […] Longtemps même, et c’est notre littérature classique, on ne sut voir que l’Ame. […] La Littérature de tout à l’heure (sous presse).
Le fond et la forme dans la littérature indigène. […] Ces thèmes se retrouvent pour la plupart dans les littératures mythiques des autres races avec des variantes assez légères. […] Ceux qui vont suivre ont des correspondants dans la littérature indo-européenne. […] Les musulmans qui, auraient dû, semble-t-il, inspirer fortement la littérature merveilleuse des noirs, n’y laissent au contraire que de rares traces d’influence. […] Ce thème est fréquent dans la littérature merveilleuse de tous les peuples.
S’ils étaient une seule et même chose, je ne demanderais pas : « Peut-on citer, dans la littérature française, des exemples de roman populaire ? […] Peut-on en dire autant de tous ceux, sans exception, qui passent pour écrivains et sont comptés dans la « littérature » ? […] Toute littérature qui voudra mériter le beau nom de populaire, doit être inspirée par l’amour du peuple. […] Ceux-là suffisent pour isoler ce livre, ou à peu près, dans notre littérature. […] Pourquoi déclarer impossible en littérature une tentative qui paraît heureusement accueillie en musique ?
Avant d’entrer dans ce brillant avenir, je crois à propos de dire avec quelque précision quel était en 1660 l’état de la langue et de la littérature française. […] Oui, avant 1661, avant les beaux temps de Boileau, de Racine, de Bossuet, les genres étaient démêlés dans notre littérature. […] C’est par cette distinction des genres et des tons que notre littérature acquit la pureté qui fit sa force et son élévation, et qui la distingua si honorablement de celle des autres nations. […] La raison de cette différence est que la littérature d’une nation est l’expression de ses mœurs. Pourquoi les genres se démêlèrent-ils à la naissance de notre littérature sous Louis XIII et Louis XIV ?
et le premier corps littéraire de la France appréhendera-t-il de se compromettre, en intervenant dans une dispute qui intéresse toute la littérature française ? […] Je n’ai parlé que du théâtre ; mais c’est que le théâtre est le seul genre de littérature auquel puissent être appliqués des systèmes de composition différents. […] Une littérature empruntée aux anciens, disent-ils, ne peut être vraie pour les modernes. […] Tel est le sort d’une littérature arrivée au terme de son entier développement. […] Je n’ai vu que les dangers de la littérature.
Les Français cultivaient la littérature espagnole au commencement du dix-septième siècle : cette littérature avait en elle une sorte de grandeur qui préserva les écrivains français de quelques défauts du goût italien alors répandu dans toute l’Europe ; et Corneille, qui commence l’ère du génie français, doit beaucoup à l’étude des caractères espagnols. Le siècle de Louis XIV, le plus remarquable de tous en littérature, est très inférieur, sous le rapport de la philosophie, au siècle suivant. […] Cette littérature, sans autre but que les plaisirs de l’esprit, ne peut avoir l’énergie de celle qui a fini par ébranler le trône. […] La pureté du style ne peut aller plus loin que dans les chefs-d’œuvre du siècle de Louis XIV ; et, sous ce rapport, ils doivent être toujours considérés comme les modèles de la littérature française. […] Je n’analyserai point avec détail ce qui concerne la littérature française ; toutes les idées intéressantes ont été dites sur ce sujet.
Conclusions L’évolution de la littérature française m’a servi de démonstration positive ; la littérature italienne a été une contre-épreuve. […] Chaque littérature présente ainsi ses problèmes très particuliers ; à l’historien de les discerner nettement et d’établir la résultante des forces contraires. Pour les littératures grecque, espagnole et allemande, j’ai déjà esquissé ce travail, mais je n’en dirai rien ici. […] Reprenons d’abord les trois ères de la littérature française. […] Or, je le répète, aucune catégorie de faits ne se prête à une pareille recherche autant que l’histoire des littératures.
Le débordement de copie alimente la guerre de la littérature contre la littérature. […] Alphonse Daudet marquera vraiment sa trace en littérature. […] Loti est peut-être un exemple unique en littérature. […] C’est une littérature nationale, patriotique et de terroir. […] Esclave de la littérature, il a traité la littérature en esclave.
La date exacte d’un ouvrage peut être indifférente : elle peut aussi marquer clairement l’influence d’une littérature sur une autre, ou des événements politiques sur la littérature. […] Gaston Paris n’expose que des idées générales, de celle qu’il consacre, par exemple, aux Origines de la littérature française ? […] Il nous fait d’autant plus aimer la littérature du moyen âge qu’il en parle avec modestie. […] Nous avons des attendrissements demi-involontaires, demi-prémédités, sur la littérature de nos lointains aïeux. […] Nous sommes devenus habiles dans ces exercices, nous nous y plaisons, et à cause de cela notre littérature diffère peut-être moins profondément de celle du moyen âge que la littérature du XVIIe et du XVIIIe siècle.
Que s’il nous trouve un peu osé de venir rattacher si familièrement ses vues à sa personne et à ses motifs, il se rappellera que nous sommes plutôt pour la littérature réelle et particulière que pour la littérature monumentale. […] Notre littérature des trois derniers siècles y est tout entière traitée, plusieurs même des grands noms assez en détail. […] La tradition en littérature mérite donc grandement qu’on la défende ; mais, dans les termes où M. […] Le livre sur la littérature latine est un bon livre. […] Nisard se sépare de ceux qui tentent, avec une érudition originale, de saisir, au début, et dans sa génération exacte et suivie, la littérature française.
Il y a dans l’histoire de la littérature française plusieurs de ces réveils. […] En soi, c’est une tendance qui a sa place dans une littérature bien ordonnée. […] Une Littérature de Décadence est une Littérature qui a pour principe et pour usage le pastiche et l’imitation. […] Une Littérature dépourvue de ce désir du nouveau serait forcément stérile. […] Que sera demain cette littérature de tout à l’heure ?
La littérature et le droit § I. — Faut-il prouver tout d’abord que la littérature et le droit passent au même moment par des phases analogues ? […] Parfois le droit fournit des sujets à la littérature qui, à son tour, travaille à modifier certains articles du code. […] Le droit civil à son tour peut prêter et emprunter beaucoup à la littérature. […] Ce qu’on a moins remarqué, c’est la nature des appréciations portées le plus souvent par la littérature sur les usages et le personnel des tribunaux. […] Est-ce parce que la justice a eu et a encore la prétention de contrôler et de refréner les incartades de la littérature ?
Si j’ai pris la peine de les rappeler, c’est que la littérature passe à la même époque par des phases tout à fait semblables. […] L’Eglise règne bien sans conteste dans la littérature. […] Mais qu’il s’en faut que la littérature soit toujours la fille docile de l’Église ! […] Contre l’Église, l’esprit d’indépendance, disons plus, l’esprit de révolte a soufflé, et toute la littérature reflète cette hostilité. […] § 4. — Il faudrait ici mettre en regard la contre-partie, l’action de la littérature sur la religion.
L’on m’a reproché d’avoir donné la préférence à la littérature du Nord sur celle du Midi, et l’on a appelé cette opinion une poétique nouvelle. […] J’ai dit, dès la première page, que Voltaire, Marmontel et La Harpe ne laissaient rien à désirer à cet égard ; mais je voulais montrer le rapport qui existe entre la littérature et les institutions sociales de chaque siècle et de chaque pays ; et ce travail n’avait encore été fait dans aucun livre connu. […] Voltaire, qui succédait au siècle de Louis XIV, chercha dans la littérature anglaise quelques beautés nouvelles qu’il pût adapter au goût français3. […] Voltaire aurait désavoué, je crois, cette phrase du Mercure, qui paraîtra dénuée de vérité à tous les Anglais, comme à tous ceux qui ont étudié la littérature anglaise : « On serait étonné de voir que la renommée de Shakespeare ne s’est si fort accrue, en Angleterre même, que depuis les Éloges de Voltaire. » Addison, Dryden, les auteurs les plus célèbres de la littérature anglaise, ont vanté Shakespeare avec enthousiasme, longtemps avant que Voltaire en eût parlé. […] L’on a prétendu que j’avais pris quelques idées de mon ouvrage, où il n’est question que de littérature, dans la justice politique de Godwin ; je réponds par une dénégation simple.
Si l’on n’y prend garde, on sera forcément amené à y renfermer presque toute la littérature réfléchie. […] Dans les littératures latine et française, l’esprit philologique a devancé les grandes époques productrices. […] Voilà pourquoi il doit être regardé comme le fondateur de l’esprit moderne en critique et en littérature. […] Les textes originaux d’une littérature en sont le tableau véritable et complet. […] La politique y participait comme la littérature.
Origine et formation de la littérature précieuse. […] L’esprit mondain, son caractère et son influence sur la littérature. — 4. […] Influence des littératures espagnole et italienne. […] En littérature, il n’y a de distingué que l’esprit, au sens étroit : l’ingéniosité, l’invention spirituelle. […] Je n’en parlerai pas : ce sont les parties mortes et bien mortes de la littérature classique.
C’est un poète en dehors de toutes les littératures, et c’est sa gloire, c’est sa gloire spéciale de n’être pas littéraire. […] Il allait toucher à son midi de talent en 1830, en ce fervent et bouillonnant 1830 qui entraînait tout, poussait tout à la rescousse de la littérature. […] Mais dans ce mouvement furieux et universel de littérature, Lamartine, en plein génie, s’isola dans son génie même. […] Sont-ils assez détachés, en effet, assez éloignés de cette préoccupation de littérature qui, dans les Mémoires des autres poètes, apparaît dès les premiers mots ! […] Tel cet ignorant de lui-même et des autres, et qui, pour l’honneur de sa poésie, fut ce que j’ai appelé : « un poète sans littérature ».
Il est très difficile de marquer aujourd’hui où s’arrête la littérature : l’intelligence est diffuse, la curiosité vaste ; hors des genres définis qui promettent des impressions d’art, jamais, je crois, plus d’ouvrages spéciaux n’ont pris place dans la littérature. […] Je suis donc obligé d’indiquer approximativement l’extension que la littérature a reçue de là. […] Par les grands historiens romantiques, l’histoire a été vraiment réunie à la littérature, qu’elle ne touchait jusque-là qu’accidentellement. […] Gaston Boissier936 sur la littérature latine. […] Il y a plus de « littérature », au sens esthétique du mot, chez M.
Ici deux théories principales se trouvent depuis longtemps en présence, pour la littérature française comme pour la littérature grecque et d’autres encore. […] Elle fait mieux d’ailleurs : elle apporte à la littérature ses éléments à elle : le réalisme, la satire, la discussion. […] La littérature n’y est qu’une expression d’un fait plus général, mais une expression particulièrement éloquente. […] La littérature en est une admirable démonstration. […] Retinger : Histoire de la littérature française du Romantisme à nos jours.
Il y a de tout dans la littérature ; et il faut avoir de tout dans l’esprit pour la connaître comme il faut. […] Il ne s’enferme pas dans la littérature sacrée et dans l’histoire ecclésiastique. […] Ce n’est pas là du tout la France que nous représente la littérature du temps. […] On aura beau dire que ce n’est pas de la littérature : il n’importe. […] Quelle relation existe entre la société polie et la littérature classique ?
Il n’y a plus que des députés et des électeurs, et la démocratie se fiche un peu de la littérature. […] La mesure initiale est la séparation de la Littérature et de l’État. […] La littérature, pour ceux qui l’aiment vraiment, est une chose sacrée. […] … Il paraît que c’est ça la « jeune littérature » !… La « vieille littérature » a d’ailleurs des prix aussi, ceux de l’Académie qui est au coin du quai.
C’est une idée qui depuis longtemps se précise en littérature et en art. […] Zola, n’est jamais, en littérature, qu’un rapin, tout au plus enragé ! […] On peut dire hardiment qu’il n’y a plus là de littérature. […] Je ne veux lui objecter que de la littérature, quoiqu’il semble, dans son Assommoir, sorti autant de la littérature que de la morale. […] Zola, qui fera peut-être de la littérature mécanique demain.
Préface Maurice Delafosse, Administrateur en Chef des Colonies Pour bien connaître une race humaine, pour apprécier sa mentalité, pour dégager ses procédés de raisonnement, pour comprendre sa vie intellectuelle et morale, il n’est rien de tel que d’étudier son folklore, c’est-à-dire la littérature naïve et sans apprêts issue de l’âme populaire et nous la livrant dans sa nudité primitive. Aussi convient-il d’encourager tous ceux qui, appelés par leurs fonctions à vivre au contact de populations aussi mal connues de nous que le sont encore les Noirs de l’Afrique Occidentale, ont eu la patience et le talent d’écouter parler les indigènes et de recueillir de leur bouche les contes merveilleux ou légendaires, les fables d’animaux, les apologues satiriques qui constituent le fond de la littérature orale de ces peuplades privées de littérature écrite. Par tout le continent africain, et notamment dans l’immense région qui s’étend entre le Sahara et la forêt équatoriale et que nous appelons communément le Soudan, cette littérature orale fleurit depuis des siècles et elle a acquis, de génération en génération, une richesse et une ampleur d’autant plus considérables que, sauf dans une minorité de musulmans instruits et versés dans la langue arabe, aucune littérature écrite n’est venue lui faire concurrence. […] Mais il ne s’est pas contenté de moissonner : il a voulu tirer parti de sa récolte et il nous présente aujourd’hui une étude d’ensemble sur la littérature populaire du Soudan que tout le monde lira avec le plus vif intérêt et que les folkloristes en particulier salueront avec le plus vif plaisir.
Naissance de la littérature psychologique : les fabliaux de Gautier le Long. […] On le sent vraiment : le premier n’est qu’une littérature d’exception, tandis que le second (faut-il s’en féliciter ?) […] La sympathie pourrait bien être, dans la littérature réaliste, la marque décisive, impossible à contrefaire, de la sincérité. […] Mais le fabliau reparut plus tard, sous une forme artistique, dans le conte en vers de notre littérature classique. […] Paris, les Contes orientaux dans la littérature française du moyen âge, Paris, 1877 ; J.
Ce sentiment-là, par rapport à la Grèce, ne se retrouve dans la littérature française que depuis l’école moderne. Avant l’Homère d’André Chénier, les Martyrs de Chateaubriand, l’Orphée et l’Antigone de Ballanche, quelques pages de Quinet (Voyage en Grèce et Prométhée), on en chercherait les traces et l’on n’en trouverait qu’à peine dans notre littérature classique. […] Ampère a très bien suivi cette veine grecque légère, comme une petite veine d’argent, dans notre littérature. […] À la renaissance du xvie siècle, la langue et la littérature grecques rentrèrent presque violemment et à torrent dans la littérature française : il y eut comme engorgement au confluent. […] La lettre que nous allons reproduire se rattache directement aux travaux qui précèdent, dans ce volume même, sur les Origines de notre langue et de notre littérature, et qui ont pour point de départ, dans l’Œuvre de M.
La littérature et l’éducation publique. […] Quelle est la proportion entre les différentes branches se rattachant à la littérature ? […] C’est d’apporter dans la littérature le mouvement qui est la vie. […] Études sur la littérature française, 2e série. […] Charles Morice, Littérature de tout à l’heure, p. 169.
et comment il se fait qu’en matière d’art ou de littérature, les opinions soient si diverses ? […] Nous n’aimons pas, pour le dire en deux mots, qu’on mêle la religion et la littérature. Nous n’aimons pas beaucoup non plus que l’on confonde la littérature et la philosophie. […] Or comment, sans un peu de rhétorique, pourrait-on interpréter une telle littérature ? […] Puisque donc chacun de nous revit en abrégé l’histoire entière de sa race, étant l’enfance de la langue ou de la littérature, la littérature et la langue du moyen âge sont ainsi celles de l’enfance.
Valeur des littératures. […] Plus un livre rend les sentiments visibles, plus il est littéraire ; car l’office propre de la littérature, est de noter les sentiments. […] C’est pourquoi, parmi les documents qui nous remettent devant les yeux les sentiments des générations précédentes, une littérature, et notamment une grande littérature est incomparablement le meilleur. […] Parmi les anciens, la littérature latine est nulle au commencement, puis empruntée et imitée. Parmi les modernes, la littérature allemande est presque vide pendant deux siècles7 ; la littérature italienne et la littérature espagnole finissent au milieu du dix-septième siècle.
Ils ont supprimé tout le verbiage des vieilles littératures au profit de la Sensation et de l’idée : leurs livres sont des quintessences. […] Ce qu’ils veulent c’est la notoriété ; tapageurs, avides de réclame, ils n’ont jamais vu dans la littérature qu’un moyen de parvenir. […] J’ai voulu connaître l’essence de cette littérature, en déterminer la caractéristique. […] une telle littérature n’est pas en harmonie avec les progrès accomplis. […] L’Art social est donc la dernière formule vers laquelle tendent toutes les littératures.
Tout est « matière à littérature », excepté précisément ce qui l’a été pour le romantisme. […] Merlet, Tableau de la littérature française sous le premier Empire, 1877 ; — Ém. […] Nettement, Histoire de la littérature sous la Restauration, Paris, 1853 ; — Ém. […] Nettement, Littérature française sous la Restauration, Paris, 1853. […] Brunetière, Histoire et littérature, t.
… Mais voici un livre qui n’a pas de prétention littéraire, et qui est bien tout ce qu’il y a de plus rare et de plus savoureux en littérature ! […] La femme des Récits de la Luçotte n’a rien de commun avec les femmes qui de leurs dix doigts, qui ne veulent plus être des doigts enchantés de modiste, chiffonnent gauchement dans la littérature. […] Tout à l’heure, elle n’est qu’une bretonne qui jette son patois de Bretonne à travers notre littérature française. […] II D’autres qu’elle, du reste, avaient, dans ces tout derniers temps, essayé de cette espèce de littérature de terroir, qui est moins et plus que de la littérature, et qui donne l’accent le plus spontané et le plus intime, tout à la fois, des sentiments et des mœurs d’un pays, traduits dans son propre patois, s’il est assez heureux pour en avoir un encore ! […] Il a réussi, comme réussiront toujours les livres vrais dans les sociétés décadentes qui meurent de leurs mensonges, chez qui la langue littéraire est usée à force d’avoir servi, et où les esprits, brûlés par les piments d’une littérature à ses dernières cartouches et à ses dernières balles mâchées, reviennent aux livres qui apportent la sensation rafraîchissante du naturel, du primitif et du simple… Bien avant Cladel, madame George Sand avait eu l’idée de cette littérature de terroir ; mais elle ne pouvait y entrer que comme un bas-bleu qu’elle était, un bas-bleu armé de toutes pièces prises à l’arsenal de toutes les bêtises philosophiques, philanthropiques et démocratiques de ce temps, et gâtant tout de son bas-bleuisme et de ses préfaces explicatives.
De la tradition en littérature et dans quel sens il la faut entendre. […] Le classique en effet, dans son caractère le plus général et dans sa plus large définition, comprend les littératures à l’état de santé et de fleur heureuse, les littératures en plein accord et en harmonie avec leur époque, avec leur cadre social, avec les principes et les pouvoirs dirigeants de la société ; contentes d’elles-mêmes, — entendons-nous bien, contentes d’être de leur nation, de leur temps, du régime où elles naissent et fleurissent (la joie de l’esprit, a-t-on dit, en marque la force ; cela est vrai pour les littératures comme pour les individus) ; les littératures qui sont et qui se sentent chez elles, dans leur voie, non déclassées, non troublantes, n’ayant pas pour principe le malaise, qui n’as jamais été un principe de beauté. Ce n’est pas moi, messieurs, qui médirai des littératures romantiques ; je me tiens dans les termes de Gœthe et de l’explication historique. […] La littérature classique ne se plaint pas, ne gémit pas, ne s’ennuie pas. […] C’est l’inconvénient de ceux qui ne possèdent qu’une langue, une littérature.
Elles ont une influence continue sur la littérature, de même que la littérature à son tour les modifie incessamment. […] Car, lorsqu’on passe des anciens aux modernes, la première différence qui frappe est l’envahissement de la littérature par l’amour. […] Quels rapports maintenant entre cette espèce d’insurrection féministe et la littérature ? D’abord la littérature pourrait bien y avoir été pour quelque chose. […] On voit l’enchevêtrement de la littérature et de la vie ; et on peut le constater à chaque instant.
En France comme en Angleterre, le développement de la littérature nationale est postérieur à la formation historique de la nationalité et ce n’est pas la littérature qui a fait l’unité, mais au contraire l’unité qui a fait la littérature. […] Taine croit-il que ce soit là le rôle de la littérature, et surtout du roman ? […] ou à l’histoire de la littérature française ? […] Comment la littérature classique a-t-elle donc péri ? […] Dumas a modifié singulièrement l’évolution de la littérature contemporaine.
De la littérature latine sous le règne d’Auguste L’on regarde ordinairement Cicéron et Virgile comme appartenant tous les deux au même siècle appelé le siècle d’or de la littérature latine. […] Ces temps sont si rapprochés, qu’on pourrait en confondre les dates ; mais l’esprit général de la littérature latine, avant et depuis la perte de la liberté, offre à l’observation des différences remarquables. […] Mais tout, dans les poètes, rappelle l’influence des cours : la plupart d’entre eux désirant de plaire à Auguste, vivant auprès de lui, donnèrent à la littérature le caractère qu’elle doit prendre sous l’empire d’un monarque qui veut captiver l’opinion, sans rien céder de la puissance qu’il possède. Ce seul point d’analogie établit quelques rapports entre la littérature latine et la littérature française, dans le siècle de Louis XIV, quoique d’ailleurs ces deux époques ne se ressemblent nullement. […] Toutes les littératures ont leur époque de poésie.
Tout ça, c’est de la littérature : c’est la littérature. » Certes oui, c’est ordinairement de la littérature qui nous est ainsi offerte. […] littérature ! […] Dans tous les siècles, il y a toujours eu à l’état latent, derrière la littérature officielle, parallèlement à la littérature d’imagination, une littérature d’observation. […] Les mémoires seront la littérature de l’avenir. […] Aucune littérature !
Habitués, depuis des siècles, à promener de porte en porte notre individualité littéraire, nous avions pris pour nous conduire cette accorte femme, madame de Staël, et nous nous tenions à la porte du pays de Lessing et de Schiller, lui demandant la charité d’une littérature et d’une philosophie. […] Malgré tout ce qu’on en a écrit, il n’y a pas, selon nous, de vraie poésie pour les connaisseurs dans le chaos de la littérature indienne, ou, s’il y en a, c’est de la poésie de seconde main. […] Parisot, comme Burnouf, comme-presque tous les indianistes par état, voit dans la littérature orientale des beautés qui ne sont perceptibles qu’à lui seul et qu’on pourrait appeler les bénéfices de la profession. […] Versé dans la connaissance de cinq langues et de cinq littératures en dehors de la langue et de la littérature maternelles ; d’un autre côté, helléniste à la manière des Boissonade et des Hase, ayant prouvé par des publications de manuscrits qu’il a vécu longtemps avec les philologues et les paléontographes, il a pu aiguiser son sens esthétique sur plus d’un chef-d’œuvre. […] Parisot lui-même sur la valeur d’une épopée qu’il pose carrément comme la plus grande et la plus belle production qu’il y ait dans les littératures connues.
Même en de pareilles conditions il ne saurait rester dans cet état d’équilibre ; il doit changer et avec lui la littérature qui en fait partie. […] § 2. — Reste à indiquer le comment de cette variation, à trouver les lois suivant lesquelles se transforme une littérature. […] En 1715, Louis XIV meurt, et la littérature officielle de ses dernières années, littérature dévote, guindée, retenue, fait place à un dévergondage d’athéisme, d’impudeur, de cynisme, de nudité. […] La littérature est donc différente de ce qu’elle était trente ou quarante ans auparavant. […] Dans le domaine qui nous intéresse ici particulièrement, à la littérature du moyen âge spontanée, nationale, populaire succède et s’oppose notre littérature classique qui est savante et en un sens artificielle, inspirée de l’antiquité, aristocratique.
Les conditions de la littérature périodique, en effet, ont graduellement changé et notablement empiré depuis 1830. […] Or ce sens de vérité est précisément ce qui, dans tous les genres, dans l’art, dans la littérature d’imagination et, ce qui nous paraît plus grave, dans les jugements publics qu’on en porte, s’est le plus dépravé aujourd’hui. […] Si La Harpe, forcé par la cohue de quitter l’arène, ne s’était réfugié dans sa chaire du Lycée et dans son Cours de Littérature, il ne s’en relevait pas. […] J’en avais pris sujet d’un article intitulé les Gladiateurs en littérature, que le peu d’importance des attaquants et l’inconvénient de paraître les accoster m’engagèrent ensuite à garder dans le tiroir : « Il est désastreux, leur disais-je, de débuter ainsi en littérature. […] Puisse du moins le sentiment croissant de la cause à défendre, la conscience de la vérité et de la dignité en littérature, contribuer entre nous à le resserrer !
Moyens de déterminer les limites d’une période littéraire Comment déterminer d’une façon scientifique les diverses périodes qui remplissent les neuf siècles de la littérature française ? […] Il n’est donc pas permis de s’attendre à des dates d’une précision mathématique qui mesurent, aussi nettement que des stations sur une ligne de chemin de fer, les étapes de la littérature. […] La seconde période, qui va de la Renaissance jusqu’à la Restauration, au début de notre siècle, est l’époque classique, en rendant à ce mot le sens exact qu’il devrait toujours avoir ; j’entends par là que la littérature ? […] Toute crise sociale étant un ensemble de crises individuelles, il y a bien des chances pour que la littérature ait subi le contre-coup des secousses qui ont ébranlé alors la société entière. […] Ainsi, la littérature française du xviiie siècle, à n’envisager que le fond des choses, est révolutionnaire avant la Révolution.
et ce n’est pas de la littérature ! […] Mais la littérature ? ce que nous appelions littérature, et qui était un jeu ? […] La littérature alors veut servir. […] Rondeau écrit une histoire de la littérature française.
« La littérature à idées, dit M. […] La littérature comme l’amour peut être un fléau ou un bienfait. […] Benda, la philosophie de la littérature belphégoriste. […] Il y a une littérature amoureuse, une littérature élégiaque, une littérature tragique ; il n’y a presque pas de littérature voluptueuse. […] La littérature va ici à l’encontre des mœurs.
Rien ne se crée de rien, en histoire ou en littérature, mais aussi rien ne se perd. […] La littérature, presque sous toutes ses formes, s’emploie à le consolider. […] Mais je demande qui s’en douterait à parcourir nos histoires de la littérature. […] Grande, et à de certains égards, unique dans l’histoire de notre littérature, la place qu’il semble qu’on lui dispute — et, en tout cas, qu’on lui refuse — est presque plus grande encore dans l’histoire de la littérature générale. […] Dans l’histoire de la littérature, là est le mérite et là l’honneur de Fontenelle.
Rien n’est plus contraire aux progrès de la littérature, à ces progrès qui servent si efficacement à la propagation des lumières philosophiques, et par conséquent au maintien de la liberté. […] L’on est assez généralement convaincu que l’esprit républicain exige un changement dans le caractère de la littérature. […] Il permet aussi, sans doute, de transporter dans la littérature des beautés plus énergiques, un tableau plus philosophique et plus déchirant des grands événements de la vie. […] C’est donc elle, avant tout, qu’il faut encourager, en se livrant moins en littérature aux objets qui appartiennent exclusivement à la grâce des formes. […] Ce tribunal exercerait aussi son influence sur la littérature ; les écrivains sauraient ou retrouver un goût, un esprit national, et pourraient travailler à le peindre et à l’agrandir.
La révolution n’est pas loin. » — Il n’en faut pas davantage pour donner une nuance différente à la littérature de deux époques voisines. […] Ils ont sur la littérature des effets puissants. […] Cependant, si étrange que soit le fait, la littérature a plus d’une fois contribué à la conquête, à la transformation de la nature. […] S’il est vrai, comme je le disais tout à l’heure, que les voyages ont vigoureusement aidé au développement de la littérature, on peut dire, en retour, que la littérature l’a bien rendu aux voyages. […] Ainsi s’établit cette vérité paradoxale que la littérature a contribué pour sa petite part à changer la face du monde qui nous environne.
Il avait en littérature le génie de la recherche et de la découverte, qui est le vrai génie de la Critique. […] Il a mêlé de cette nuée aussi à sa littérature, faite pour rester claire, consistante et gaie comme l’éther du ciel et le bon sens français ! […] à certains jours, dans ces allemanderies d’une métaphysique appliquée à la littérature, dont, avec son esprit français, il aurait dû rire. […] On a publié des Mémoires sur lesquels la langue des commères en littérature s’en était donné à cœur-joie, et lui-même avait été une de ces commères-là. […] Et je ne dis pas cela pour déprécier Chasles et pour le descendre, car l’esprit anglais est un grand esprit et la littérature anglaise la plus belle, selon moi, des littératures de l’Europe.
Pendant cette trentaine d’années de luttes furieuses que je n’ai point à raconter, la littérature poursuivit son progrès. […] L’érudition, pareillement, et toutes les sciences se constituent hors de la littérature, avec leur caractère technique, et cette impersonnalité qui n’a rien de commun avec l’objectivité artistique. […] Et c’est ce désordre même qui maintient l’érudition solide et parfois heureusement novatrice de Pasquier dans la littérature : car on s’y heurte à l’homme à chaque instant. […] Je dirais la même chose des savants dont les ouvrages sont comptés encore dans l’inventaire de la littérature du xvie siècle. […] Dejob, De l’Influence du concile de Trente sur la littérature et les beaux-arts, Paris, 1884.
Faut-il conclure de là qu’il n’y ait point à relever, dans une époque donnée, des faits physiologiques généraux utiles à l’histoire de la littérature ? […] Qui croirait au premier abord que la cuisine et la littérature pussent avoir quelque chose de commun ? […] Il n’est donc pas permis d’étudier la littérature comme si l’homme n’avait point de corps. […] § 3. — La littérature à son tour réagit sur la santé physique d’un peuple. […] C’en est assez pour que l’historien de la littérature ne néglige pas ces répercussions du moral sur le physique, comme on disait jadis.
On ne saurait contester cependant que des littérateurs instruits et consommés, tels que Chapelain, Ménage et l’abbé Regnier des Marets, ne fussent sur la voie d’une juste comparaison à établir entre la littérature française et les littératures du midi. […] Le sujet du cours fut précisément la littérature du Nord, dont Ampère était tout rempli. […] La littérature se fait avec des textes bien compris. […] Comment parler pertinemment d’une littérature et d’un peuple dont on ne sait pas la langue ? […] alors il est pénible à suivre ; c’est de la littérature à dos de mulet.
Des Ecrits sur la Poétique & sur divers autres genres de Littérature. […] Il commence par établir des principes clairs sur chaque genre de littérature ; ensuite il inculque ces principes par une application suivie à des exemples sensibles. […] On peut joindre au cours des Belles-Lettres l’Ecole de Littérature tirée de nos meilleurs Ecrivains, par M. l’Abbé de la Porte, en deux volumes in-12. […] C’est l’assemblage des articles de l’Enciclopédie qui roulent sur la littérature. […] On préfére le Dictionnaire de Littérature, que M.
Et soyez sûr qu’il a conscience de ce privilège de jeunesse immortelle, qui ne révèle sa durée que par le temps qu’il faut aux choses humaines pour atteindre à leur perfection ; soyez-en sûr, car, aujourd’hui, dans le plein jour de ses Œuvres complètes, il a daté avec insouciance tous ses poèmes et s’est vanté très-haut de son droit d’aînesse dans la littérature du xixe siècle. […] Avant lui, on ne trouve dans la littérature du siècle que Chateaubriand, c’est-à-dire un grand poète en prose ; Chateaubriand, qui devait exposer plus tard, sur l’étang classique de Versailles, le berceau de son Moïse, qu’aucune fille de Pharaon n’a sauvé ! […] La littérature du xviie siècle, la littérature de l’unité et de l’ordre, et même de l’ordre un peu dur, a commencé par l’indépendant génie de Corneille, impérieux et altier dans son indépendance, et la littérature du xixe siècle, la littérature de l’indépendance et de la variété et même du dérèglement dans sa variété, a commencé par le doux génie de Racine, si suave dans sa correction, et c’est M. […] Quand je dis que M. de Vigny est le Racine du Romantisme, je n’entends nullement établir de comparaison et de hiérarchie entre la littérature du xviie siècle, qui est une chose, et celle du xixe siècle, qui en est une autre. […] Qui ne connaît le sujet de ce poème unique, dans la littérature de ces temps, par sa céleste simplicité ?
Edmond About se sert de la littérature comme l’abbé de Bernis se servait de la poésie. […] Il fut compté, sans passer par les écoles préparatoires, dans la troupe des jeunes, ces vélites de la littérature, auxquels le siècle déclinant est doux. […] En sortant de Germaine, nous sortons d’une littérature diabétique, et dans Maître Pierre nous entrons dans quelque chose de nouveau, de particulier, de moderne, qui sera peut-être demain toute la littérature de ces derniers temps. […] Littérature qui n’est plus la facile dont se plaignait M. […] Edmond About appartient à cette fière génération qui a pour mission de substituer la littérature américaine à la littérature française.
Il en est de même en littérature. […] » La littérature ressemble aujourd’hui à ce preux imbécile, et l’on peut lui tenir le même langage. […] En littérature, il est voué au passé ; en politique, il est voué à la rancune ! […] Mais de littérature, pas un mot. […] Nous en sommes arrivés à la littérature flamboyante : la renaissance n’est pas loin.
Dans la littérature contemporaine, qui cherche des cadres et des fonds pour repousser tous les sujets et toutes les idées qui manquent de saillie, personne n’avait encore eu cette idée-là. Nous avons beaucoup parlé de littérature fashionable. Ce sont les hommes comme Eugène Chapus qui pourraient créer dans notre pays ce genre spécial de littérature, à laquelle Balzac préludait si grandement dès 1830 par son Traité de la vie élégante. […] Il a la double aptitude, la double face, ce quelque chose d’hybride, — disent les pédants, — d’harmonieux et de fondu, — disent les artistes, — qui produit les œuvres d’ordre composite en littérature. […] Il brillerait au premier rang si nous avions encore une littérature de cape et d’épée, cette littérature morte maintenant et qui fut longtemps l’âme de la « France-soldat », chevaleresque, amoureuse, religieuse, convaincue comme elle !
La querelle des anciens et des modernes La théorie de Boileau est l’expression la plus complète qui ait été donnée de la littérature classique. […] Et selon ces lois, les œuvres se classent d’après leur degré d’universalité et d’intelligibilité : la littérature se construit sur le même plan que la science. […] Mais lorsque, amenant la littérature au but qu’elle poursuivait depuis un siècle, il édifia son système, il y fit entrer deux pièces, qui ne lui étaient point fournies d’ailleurs : et ces deux pièces sont ce qu’il y a d’essentiel et de caractéristique dans le système. […] Brunetière fera connaître l’importance et les conséquences générales de ce débat dans l’évolution de la littérature et du goût français. […] Quand Boileau eut mis les genres en relation avec les langues, il s’arrêta : là, en effet, il était sur le seuil même de la littérature ; la philologie, l’histoire, s’ouvraient devant lui.
Depuis que les morceaux, recueillis dans le premier volume de cet ouvrage23, ont paru en 1832, l’auteur s’est trouvé insensiblement engagé à en composer dans le même genre un plus grand nombre qu’il n’avait projeté d’abord, et il n’a pas tardé à concevoir la réunion de ces divers Portraits ou articles critiques comme pouvant former une galerie un peu irrégulière, assez complète toutefois, et propre à donner une idée animée de la poésie et de la littérature contemporaine. […] Je remarquerai ensuite qu’historiquement parlant, ce qu’on appelle la mémoire des hommes tient souvent en littérature au rôle attentif et consciencieux de quelque écrivain contemporain dont le témoignage est consulté. […] Nous y réunirons quelques noms de poètes et de romanciers, qui ont été omis jusqu’ici ; un Discours final pourra résumer la situation générale de la littérature et conduire nos principaux contemporains jusqu’à la date même de cette dernière publication. […] Décidément, ce genre de Portraits que l’occasion m’a suggéré, et dont je n’aurais pas eu l’idée probablement sans le voisinage des Revues, m’est devenu une forme commode, suffisamment consistante et qui prête à une infinité d’aperçus de littérature et de morale : celle-ci empiète naturellement avec les années, et la littérature, par moments, n’est plus qu’un prétexte. Ce qu’on appelle littérature, d’ailleurs, a pris un tel accroissement de nos jours que, par elle, on se trouve introduit et induit sans peine à toutes les considérations sur la société et sur la vie.
La première classe continua de comprendre les Sciences physiques et mathématiques ; la seconde fut exclusivement consacrée à la Langue et à la Littérature françaises qui se dégageaient de la sorte et se définissaient davantage. La troisième classe fut celle d’Histoire et de Littérature anciennes. […] et le premier Corps littéraire de la France appréhendera-t-il de se compromettre en intervenant dans une dispute qui intéresse toute la littérature française ? […] Il n’y a pas tant à craindre, en littérature, de toucher à ce dont tout le monde parle. […] Bordin en 1835, et qui est de 3,000 francs par an, est destiné à récompenser un ouvrage de Haute Littérature.
La direction de l’esprit public n’appartenait plus à la littérature, qui demandait à la critique les moyens de se mettre en harmonie avec les besoins nouveaux des intelligences. […] Hippolyte Taine858 a été le théoricien du naturalisme, et en général de la littérature à intentions ou prétentions scientifiques. […] Ces fines observations, ces exactes analyses se traduisent grossièrement en littérature par cette notion : il n’y a dans l’homme que des sensations et des instincts : tout le reste est mensonge, sottise, spiritualisme, indigne de l’attention d’un savant. […] La littérature est déterminée par trois causes générales, la race, le milieu (physique ou historique), le moment (poids du développement antérieur, pression de ce qui est sur ce qui veut être). […] Préface de la Littérature anglaise.
Marc Girardin, qui le détourna de la littérature. […] Il patauge dans la littérature classique, comme il pataugerait dans la littérature romantique, et dès lors il n’a de refuge que la science. […] Au fond, tout dépend de l’idée qu’on a d’une littérature, de la littérature dramatique en particulier. […] Une littérature n’est que le produit d’une société. […] Une littérature n’est qu’une logique.
Dans l’histoire de notre littérature, comme aussi bien dans l’histoire de la littérature grecque et de la littérature latine, la chanson de geste est moins une poésie qu’un acheminement vers la prose, et non pas tant un genre capable de se suffire à lui-même qu’un apprentissage de la manière d’écrire l’histoire. […] En effet, dans les chansons, fabliaux ou mystères, le menu détail abonde : c’est un de ces points par où les extrêmes se touchent, et par où les littératures qui commencent ressemblent aux littératures qui finissent. […] En littérature comme en histoire naturelle, il y a des œuvres de transition. […] La littérature n’est plus seulement un art : c’est une arme. […] Vraiment la littérature est déjà leur moindre souci.
Ou bien, méritera-t-on de compter parmi les siècles qui ont eu quelque consistance, qui ne se sont pas hâtés eux-mêmes de se dissoudre, qui ont lutté avec honneur sur les pentes dernières de la littérature, de la langue et du goût ? […] Villemain deux volumes d’une littérature exquise et consommée. […] La vie d’une littérature est-elle là ? […] Je croirais presque qu’il en est ici de la littérature comme de la politique. […] Duvergier de Hauranne, si net et si fin en littérature, nous parle, comme autrefois, de l’Irlande ; que M.
Enfin, cette triple poésie découle de trois grandes sources : la Bible, Homère, Shakespeare… Qu’on examine une littérature en particulier, ou toutes les littératures en masse, on arrivera toujours au même fait : les poètes lyriques avant les poètes épiques, les poètes épiques avant les poètes dramatiques. […] La littérature nous en donnera des exemples frappants, et je reviendrai sur ces idées, plus en détail, dans mes conclusions. […] Il est grand temps vraiment de réintroduire dans la notion « littérature » l’idée essentielle de l’esthétique. […] La littérature française sera la base de ma démonstration ; de toutes les littératures à moi connues, c’est elle qui réalise le plus clairement la loi, et j’en dirai le pourquoi. La littérature italienne, dont l’évolution fut au contraire incomplète, servira de contre-épreuve.
Par réaction contre les pastiches, contre la pâle littérature des auteurs officiels, la jeunesse symboliste brisa les barrières, voulut aérer le palais des Muses. […] Que sera demain cette littérature de tout à l’heure ? […] C’est par cet état seul de la littérature actuelle qu’il faut expliquer le succès qui accueille les femmes de plus en plus nombreuses et qui écrivent. […] En effet, par une erreur singulière des écrivains, à l’instant où l’amour semble de plus en plus vaincu par l’argent, la littérature est à peu près totalement sexuelle. […] Lanson, Histoire de la Littérature française, 1904, page IIII).
Telles sont les raisons générales des lois qui régissent toute littérature tant ancienne que moderne. […] La littérature de toutes les nations résulte de leurs propres origines. Les Français ont voulu marier leur littérature native à la littérature des anciens. […] Avant de renoncer à notre littérature native, nous l’avons imposée, comme nous disions tout à l’heure, à toute l’Europe, car c’est nous qui lui avons donné la littérature romantique, qu’elle veut nous imposer à son tour. […] Toutes les littératures offrent la même série de dégénérations.
Villemain, pour beaucoup d’esprits auxquels il imposa, est une espèce d’archi-chancelier de la littérature française. […] c’est lui qui se croit menacé dans la personne de la littérature, parce qu’au rebours d’exorbitantes prétentions trop longtemps soutenues, la littérature n’est plus considérée maintenant comme la première des forces sociales ! […] Pour nous, qui le coudoyons aujourd’hui dans la littérature, nous pouvons prendre sa hauteur de talent et en déterminer le caractère. […] Villemain a fini sa vie comme il l’a commencée, en faisant de la rhétorique qu’il croit de la littérature. […] c’est toujours le même Villemain en art oratoire qu’en littérature qui commet de ces bévues-là.
On la dénigre au nom de la littérature. […] Sans la philologie, la littérature est hasardeuse ; sans la littérature, la philologie est stérile. […] D’ailleurs, il s’agit de littérature ; en littérature, ils ne sont pas réactionnaires le moins du monde. […] La connaît-on, cette littérature médiévale ? […] Mais la littérature est un jeu.
La littérature et la morale § 1. — Il serait oiseux de prouver que les mœurs influent sur la littérature, puisque la littérature se donne souvent pour tâche de les reproduire. […] C’est au moins la dixième. » Or, qu’on jette un coup d’œil sur la littérature de ce demi-siècle. […] La littérature a créé, comme toujours, un type en qui s’incarnent les qualités et les vices du moment. […] Suivant que l’une ou l’autre prédomine, les caractères de la littérature sont bien différents. […] Nous n’en conclurons pas que la littérature est nécessairement un dissolvant des bonnes mœurs, un formidable agent de dépravation.
Descartes : rapport de sa philosophie à la littérature. […] Il se passa en littérature quelque chose d’analogue. […] Enfin la méthode cartésienne, qui tend à constituer des démonstrations, a son analogue dans la forme oratoire, qui s’établit en même temps dans la littérature. […] Le but de tout exercice de la pensée est le vrai : en littérature comme en philosophie, dès qu’on pense, dès qu’on parle, ce ne peut être que pour chercher ou exposer la vérité. […] En un mot, on arrive d’emblée à la littérature des Perrault, des Lamotte et des Fontenelle : voilà les purs rationalistes, les cartésiens de la littérature.
Ce sont ces beautés et ces bizarreries que je veux examiner dans leur rapport avec l’esprit national de l’Angleterre et le génie de la littérature du Nord. […] Depuis les Grecs jusqu’à lui, nous voyons toutes les littératures dériver les unes des autres, en partant de la même source. Shakespeare commence une littérature nouvelle ; il est empreint, sans doute, de l’esprit et de la couleur générale des poésies du Nord : mais c’est lui qui a donné à la littérature des Anglais son impulsion, et à leur art dramatique son caractère. […] Presque toutes les littératures d’Europe ont débuté par l’affectation. […] Shakespeare se ressent aussi de l’ignorance où l’on était de son temps sur les principes de la littérature.
Apprenez-moi, si vous le savez, ô antiquaires de la littérature d’hier, plus vieille que celle d’un siècle ! […] Buloz — dit Vapereau dans cette langue originale qu’on lui connaît — débuta dans la littérature par des traductions de l’anglais. » Mais Vapereau a oublié de nous dire les titres des ouvrages que Buloz a traduits, et dont il nous aurait été si doux de rendre compte. […] C’était un entrepreneur de littérature qui s’oubliait… Ce que je dis là publiquement ici, tout le monde le sait et se le chante à l’oreille depuis vingt-cinq ans. Les anecdotes n’ont jamais manqué sur Buloz, tout à la fois grotesques et déplorables pour la littérature et pour lui. […] Qui n’a pas entendu parler dans la littérature des démêlés éternels d’Émile Montégut avec Buloz, — avec Buloz vieillissant, devenant de plus en plus morose, de plus en plus sourd, et, comme on dit avec une énergie familière, de plus en plus mauvais coucheur ?
Elle était mûre pour les littératures visionnaires. […] Seulement, pour introduire hardiment et heureusement le surnaturel dans une littérature, il faut des hommes sains, des intelligences bien portantes, des poitrines accoutumées à respirer l’éther, et Hoffmann n’était pas dans ces conditions d’organisation supérieure. […] Une des choses qu’on oublie le plus en littérature, ce sont les filiations et les origines. […] La littérature tombant dans le logogriphe est-elle dans les conditions vraies et normales de toute littérature, dont les premières conditions, les conditions élémentaires, sont la logique, — car l’imagination a sa logique comme l’intelligence, — le sens humain et la clarté ? […] Sans cette vulgarité, que l’école à laquelle Champfleury appartient essaye d’élever à la hauteur d’un genre dans la littérature et dans les arts, nous n’aurions peut-être pas le livre que voilà.
Ce n’était pas, à ses yeux, « de la littérature ». […] Il y a une « littérature » pour eux. […] Le sorcier, le véritable sorcier de notre littérature. […] Musique, peinture, littérature ? […] La littérature d’aujourd’hui n’est pas « sociale ».
La littérature ne fait pas acception de parti ; je suis sorti tout entier de la politique, et la France m’apprend assez à n’y rentrer jamais. […] La raison, la loi, la littérature de ce peuple immense sont encore pour des siècles la personnification prolongée de Confucius. […] Les quatorze livres suivants roulent sur les King, les annales et toutes les parties de notre littérature, trop peu connue en Europe pour pouvoir en parler. […] Je n’ai pas parlé encore ici de la littérature purement littéraire de la Chine ; je n’ai parlé que de sa littérature morale et politique : pourquoi ? […] Qu’est-ce qu’un peuple qui n’a point de poème épique au seuil de sa littérature et de son histoire ?
Conclusion La cause et la loi que nous venons d’assigner aux variations du goût ont ce mérite et ce défaut d’être très générales ; l’une fait comprendre pourquoi l’évolution littéraire est incessante ; l’autre permet de tracer la trajectoire sinueuse et pourtant régulière que parcourt une littérature. […] J’ai voulu seulement (je le rappelle une dernière fois) préciser la méthode qui peut conduire à trouver des réponses justes et nettes à ces multiples interrogations, et montrer ce que doit devenir l’histoire d’une littérature. […] Le jour où l’on aura su, ne fût-ce que dans la vie littéraire d’une nation, expliquer l’apparition et la disparition de tant de goûts divers, enchaîner l’une à l’autre les transformations subies par l’idée de beauté et les répercussions exercées par la littérature sur les autres branches de l’activité humaine, on aura certes accompli une œuvre dont la critique et la sociologie pourront tirer une grande utilité. […] Le sociologue, lui, dans l’histoire bien faite d’une littérature trouvera des lois démontrées, qui, lorsqu’un travail analogue aura été opéré sur d’autres littératures nationales, lui seront des éléments précieux pour une philosophie de l’évolution littéraire et même, comme les diverses parties d’une civilisation sont solidaires, de toute l’évolution sociale.
Ce mot, 93 littéraire, si souvent répété en 1830 contre la littérature contemporaine, n’était pas une insulte autant qu’il voulait l’être. […] La Révolution, toute la Révolution, voilà la source de la littérature du dix-neuvième siècle. […] Ce dernier écrivain se méprend un peu ; il y a dans « cette littérature-là » plutôt Danton que Marat. […] La démocratie est dans cette littérature. […] Je le répète, ne cherchez pas ailleurs le point d’origine et le lieu de naissance de la littérature du dix-neuvième siècle.
, pourquoi les femmes, avec leur liquide et inépuisable faculté d’écrire, ne pourraient-elles pas, dans la littérature de feuilleton, qui est maintenant, vu nos gigantesques conceptions, la grande littérature, remplacer Ponson du Terrail, cette vessie littéraire, qui n’en avait jamais fini de ses arabesques… ? […] Quelle que soit la verbeuse médiocrité du pauvre Ponson du Terrail, ce nain intellectuel et littéraire, le porte-queue du grand Dumas et l’héritier de sa gibecière aux feuilletons, il y a pourtant, dans ce nain, quelque chose qui ne se trouve pas dans les femmes qui font le plus l’homme dans la littérature. […] Assurément, Ponson du Terrail est l’homme d’une littérature bien avilie ; mais tous les bas-bleus de cette heure du siècle peuvent s’y mettre, à eux tous ; ils ne feraient pas Rocambole ! […] C’est de la même littérature qui n’a pas plus d’accent humain que d’accent militaire et d’accent quelconque. […] Elle a dans sa phrase la volubilité de toutes les bergeronnettes et les linottes de la littérature ; mais cette phrase écourtée, presque toujours de quelques lignes, sautille d’alinéa en alinéa, comme un oiseau aux ailes coupées, sur les bâtons de son perchoir.
Temps héroïques de la littérature moderne ! […] Voltaire sait de la littérature, mais Diderot est artiste, un artiste qui peint avec la plume. […] Ce qui arrive pour elle est la preuve manifeste que la littérature d’imagination est déjà un cadavre. […] Peut-être le public est-il indifférent à la littérature ; surtout à la littérature imprimée ; celle qui se représente lui produit plus d’effet. […] Ce que le public espagnol aime, ce n’est pas la littérature, c’est la politique.
La décadence n’a lieu que selon les esprits étroits qui se tiennent obstinément à un même point de vue en littérature, en art, en philosophie, en science. […] La littérature sérieuse n’est pas celle du rhéteur, qui fait de la littérature pour la littérature, qui s’intéresse aux choses dites ou écrites, et non aux choses en elles-mêmes, qui n’aime pas la nature, mais aime une description, qui, froid devant un sentiment moral, ne le comprend qu’exprimé dans un vers sonore. La beauté est dans les choses ; la littérature est image et parabole. […] L’art, la littérature, l’éloquence ne sont vrais qu’en tant qu’ils ne sont pas des formes vides, mais qu’ils servent et expriment une cause humaine. […] La vieille littérature hébraïque n’offre guère d’autre catégorie d’hommes que le bon et le méchant ; et, dans la littérature indienne, c’est à peine si cette catégorie existe.
L’histoire du cliché serait l’histoire même des littératures dans leurs rapports avec la mode. […] Ainsi les œuvres de littérature, toutes condamnées à la mort, périraient, les unes étouffées par l’oubli, les autres étouffées par l’admiration. […] Il est plus commode d’imaginer ces incohérences que d’aller en rechercher de véritables dans la littérature des imbéciles ; car là, il y a imbécillité, il y a absence de toute sensibilité littéraire. […] Dès que le mot et l’image gardent dans le discours leur valeur concrète, il s’agit de littérature : la beauté n’est plus tout entière dans la raison, elle est aussi dans la musique. Proscrit de la littérature, le cliché a son emploi légitime dans tout le reste ; c’est dire que son domaine est à peu près universel.
La critique peut entrer en lutte avec la littérature industrielle, mais avec la littérature seule ; se mesurer avec une publicité scandaleuse, c’est se diminuer, s’abaisser, s’anéantir. […] Le public des journaux appelle littérature, une sorte de lyrisme en prose. […] Pour ce public, on a développé la critique anecdotique et la littérature de documents. […] L’État présent de la Littérature, par M. […] Littérature, t.
Les écrivains de la troisième époque de la littérature latine n’avaient pas encore atteint à la connaissance parfaite, à l’observation philosophique des caractères, telle qu’on la voit dans Montaigne et La Bruyère ; mais ils en savaient déjà plus eux-mêmes : l’oppression avait renfermé leur génie dans leur propre sein. La tyrannie, comme tous les grands malheurs publics, peut servir au développement de la philosophie ; mais elle porte une atteinte funeste à la littérature, en étouffant l’émulation et en dépravant le goût. […] Le style des auteurs latins, dans la troisième époque de leur littérature, a moins d’élégance et de pureté : la délicatesse du goût ne pouvait se conserver sous des maîtres si grossiers et si féroces. […] Mais ces défauts, qu’on ne peut nier, ne doivent pas empêcher de reconnaître que la troisième époque de la littérature romaine est illustrée par des penseurs plus profonds que tous ceux qui les avaient précédés. […] C’est ce genre de progression qui se fait sentir dans les écrivains de la dernière époque de la littérature latine, malgré les causes locales qui luttaient alors contre la marche naturelle de l’esprit humain.
Louandre10 La littérature nous a offert dans ces derniers temps quelques livres supérieurs à ce qui se publie d’ordinaire, et nous les avons examinés avec le soin et la conscience que tout homme qui a le respect du travail et de l’effort ne manquera jamais d’avoir, même quand il s’agirait d’œuvres surfaites. […] La littérature n’a pas cessé d’être à ce degré de langueur et d’effacement qu’il nous a été si cruel de constater déjà. […] Prise dans son ensemble, bien entendu, la littérature qui ne grandit pas s’amoindrit ; et la nôtre, depuis la mort de Chateaubriand, de Ballanche, de Balzac, de Stendhal-Beyle, depuis des vieillesses plus tristes que la mort même, et dont nous ne nommerons pas les titulaires, puisqu’ils vivent encore, la nôtre a trop rappelé sans interruption ce que devint la littérature anglaise après la resplendissante époque des Byron, des Burns, des Coleridge, des Crabbe, des Sheridan, des Shelley et des Walter Scott. […] On y rencontre une foule d’écrivains qui, sans l’être dans l’acception pleine et absolue de ce grand mot, ont du style pourtant, — comme on y voit des artistes qui ont ce qu’on nomme, en terme du métier, « de la palette », — mais cela suffit-il pour l’Art d’un pays ou pour sa Littérature ? […] Un rare esprit qu’on n’accusera point de mysticité, un des critiques de ce temps qui prend le mieux l’aire de vent de l’esprit humain dans une époque, Philarète Chasles, signalait hier encore ce mouvement singulier de la pensée moderne vers le surnaturel et vers l’infini, et nous prouvait par toute une littérature spéciale, en Angleterre et en Amérique, à quel point ce mouvement actuel est entraînant et accéléré.
J’ai donc pris la littérature française dans sa partie la plus ouverte, la plus en vue, la plus éclairée et aussi la plus féconde, à son troisième ou quatrième commencement, c’est-à-dire à Malherbe. […] La littérature païenne et la littérature chrétienne se retrouvent en présence et comme aux prises au IVe siècle dans la personne d’Ausone et de saint Paulin. […] Pour ces études de littérature de moyen âge, il s’était levé plus matin que tous, et il n’arriva que tard, après beaucoup d’autres. […] Fauriel travaille depuis trois ans à une histoire des troubadours et de leur influence sur le renouvellement des littératures du Midi. […] J’ai voulu, messieurs, dans ce long exposé, vous donner une juste et pleine idée de l’importance du problème qui se présente d’abord à quiconque veut étudier la littérature française à son origine.
L’exceptionnel en littérature est plein de danger. […] Je ne songe pas à leur en vouloir ; mais il me semble que peut-être il vaudrait mieux qu’ils s’adressassent à un autre art qu’à la littérature. […] Les amateurs d’exceptionnel en littérature et qui l’aiment, non point parce qu’ils sont blasés sur le normal, mais par goût de s’évader de la vie réelle, se trompent donc, je crois, en s’adressant à la littérature, y entretiennent en se plaisant à lui un genre qui, en littérature, est un genre faux, et feraient mieux, je crois, de s’adresser, selon leurs tempéraments particuliers, à l’un ou à l’autre des deux autres arts que j’ai dits. […] Ce lecteur est généralement un professeur de littérature latine dans une faculté, mais ce n’est pas de lui que je veux parler ; je ne parle pas ici des lecteurs professionnels. […] Il ne se doute pas que la littérature est la chose la plus instable du monde.
L’instituteur apprend à lire l’alphabet, et le professeur de lycée ou d’université apprend à lire la littérature. […] Il n’y a pas de plus grande et de plus dangereuse erreur que d’éliminer ou de faire négligemment le travail du grammairien sous le hautain prétexte qu’on fait de la littérature. […] Chaque génération lit sa pensée ou son idéal dans les chefs-d’œuvre de la littérature ; chaque siècle les refait à son image. […] Un jour vint où l’on mit au progamme l’histoire de la littérature française. […] Il en faudrait inférer que le public français (dans sa très grande majorité) n’a jamais ni compris ni senti sa littérature.
Ils ont compris qu’il fallait choisir, devenir Allemands ou rester Latins, suivre dans ses voies l’humanisme ou donner le pas sur toutes les autres aux préoccupations morales ; et de ce conflit est résultée la différenciation des littératures du Nord et des littératures du Midi. […] Taine, Littérature anglaise.] […] C’est ici que finit, avec l’histoire du Moyen Âge, l’histoire de la littérature européenne, et que s’ouvre, avec l’histoire des nationalités, celle des littératures modernes. […] Ainsi, dans les dernières années du règne d’Henri IV, si nous voulons mesurer, en quelques mots, le chemin accompli, nous voyons une littérature originale et nationale tendre à se dégager de l’imitation des littératures étrangères. […] Sayous : La Littérature française à l’étranger, t.
Pierre Mancel de Bacilly16 I De tous les genres de littérature que l’homme cultive, l’une des plus vaines et des plus stériles en toutes choses, excepté en dangers, est cette littérature politique qui procède, voici tantôt deux siècles, par des théories sur l’origine et sur la nature du pouvoir. Sans les révolutions auxquelles elle a été mêlée et qui lui ont donné l’effroyable importance de leurs résultats, cette malheureuse littérature métaphysico-politique, ou de tout autre nom qu’on voudra la nommer, aurait trouvé depuis longtemps dans le mépris de tout le monde la place qu’elle n’occupe aujourd’hui que dans le mépris des hommes supérieurs. Et, en effet, si vous la séparez un instant des passions terribles qui s’en sont servies et qui sont prêtes à s’en servir encore, si, la regardant aux entrailles, vous lui demandez, comme aux autres spéculations de la pensée, ses titres réels à l’estime ou à l’admiration des hommes, vous serez bientôt convaincu de l’impuissance et de l’inanité de cette espèce de littérature, qui depuis le commencement du monde de la métaphysique pivote sur trois ou quatre idées dont l’esprit humain a cent fois fait le tour, qui tient toute, en ce qu’elle a de vrai, dans sept chapitres d’Aristote, sans que jamais personne en ait ajouté un de plus, et à laquelle Dieu a plusieurs fois envoyé des hommes de génie inutiles, comme s’il avait voulu par là en démontrer mieux le néant ! Et, cela dit avec une telle rigueur, on s’étonnera peut-être que nous signalions un livre qui semble appartenir à la littérature dont nous venons en quelques mots de tracer l’histoire.
Nisard à concevoir l’histoire de la littérature française d’une manière originale et féconde, et lui a inspiré une idée qui est comme la trame de tout son livre et qui lui assure une valeur philosophique. […] Nisard en a montré le développement et, comme on dirait en Allemagne, l’évolution dans l’histoire de notre littérature ; sans avoir jamais eu, à notre connaissance, le moindre commerce avec la philosophie de Hegel, M. […] Nisard n’a pas cherché à refaire ce qui avait été si bien fait à côté de lui ; mais aussi personne n’avait fait ce qu’il a essayé de faire et ce qu’il a fait en partie : une philosophie de la littérature française. […] Il est le premier qui ait donné une place aussi grande à Descartes dans l’histoire de notre littérature. […] Louis XIV n’a pas eu sur notre littérature une aussi grande influence que le dit M.
Autre exemple tiré de l’étude des littératures de l’Orient. […] L’humanité seule est belle dans toutes les littératures. […] Elle préfère pour l’étude les littératures primitives. […] Nécessité de l’étude de la langue et de la littérature anciennes. […] Exemple de la littérature sanscrite.
Maurice Barrès n’apporte pas en littérature une forme nouvelle. […] La littérature prit une magnificence somptuaire. […] Nous quittons la Littérature subjective pour la littérature objective. […] Et tout le reste est littérature. […] Vielé-Griffin sacrifie malheureusement à la Littérature artificielle.
Elle prétend diriger la littérature. […] Tout cela rejoint les prix de vertu, et la vertu n’a rien à faire avec la littérature. […] Elle tend, au contraire, comme au dix-huitième siècle, à diriger la littérature française. […] 3º Je ne crois pas à l’influence d’une institution littéraire sur la littérature. Je croirais bien plutôt à l’influence de la littérature sur l’institution.
La littérature doit être une canne à la main, jamais une béquille. […] Il s’agit de littérature et de poésie. […] On fait de la critique au nom de la littérature. […] Aucune littérature n’offre un tel exemple d’assimilation. […] L’histoire de France, l’histoire de la littérature ?
Partisans du statu quo littéraire d’aujourd’hui, comme ils le furent jadis d’un autre, misanthropes en politique, mais optimistes comme des Pangloss en littérature et suffisants comme des Turcarets, ils ne dressent pas seulement une théorie « d’honnêteté » contre nous, qui sommes des insolents littéraires, mais, ce qui est plus fort ! […] Mais il y a donc deux littératures : la littérature de la morale et de l’honnêteté, et la littérature… du contraire ? […] Nous nous en doutions bien un peu, et c’est même pour opposer ces littératures l’une à l’autre que nous nous sommes fondés, nous, les intolérants du Réveil ! […] Nous savions bien que la tolérance montait des mœurs dans la littérature, que la franchise était tombée en désuétude comme la probité. […] Le procédé de l’évasion s’élève dans le Journal des Débats jusqu’à un principe de critique, de littérature, de conduite sociale.
Mais le reste avait nom Charpentier, Saint-Amant, Desmarets, Scudéry, Cotin, Chapelain ; et sauf Charpentier, jeune encore et de moindre renom, c’étaient les maîtres de la littérature d’alors. […] Mais de plus, la littérature était le terme de toutes les pensées de Boileau, sa passion et sa vie. Comme il ne pouvait souffrir les mauvais ouvrages, il en voulait aussi aux auteurs qui jetaient du discrédit sur la littérature par leurs mœurs et par leur caractère. […] La littérature était mûre pour l’art classique, quand Boileau parut ; mais ceux même qui retardaient le mouvement étaient ceux par qui ce mouvement s’était transmis jusqu’à lui. […] Quand Boileau débuta, celui qui couvrait de son autorité toute la méchante littérature, précieuse, romanesque, où la nature et l’art étaient offensés également, c’était Chapelain.
Mais je ne vous parlerai ici que du snobisme en littérature, et je ne sais pas bien, en vérité, si ce sera pour en faire la satire ou l’apologie. […] Le snob ne s’aperçoit pas que, d’être aveuglément pour l’art et la littérature de demain, cela est à la portée même des sots ; qu’il est aussi peu original de suivre de parti pris toute nouveauté que de s’attacher de parti pris à toute tradition, et que l’un ne demande pas plus d’effort que l’autre ; car, comme le dit La Bruyère, « deux choses contraires nous préviennent également, l’habitude et la nouveauté. » C’est par ce contraste entre sa banalité réelle et sa prétention à l’originalité que le snob prête à sourire. […] C’est que les snobs jouent un rôle aveugle, mais parfois efficace, dans le développement de la littérature. […] Une histoire du snobisme se rencontrerait sur bien des points avec l’histoire des évolutions de la littérature et de l’art. […] Ils pullulent à l’heure qu’il est, et c’est plutôt bon signe, si cela veut dire que rarement autant de gens se sont intéressés à l’art et à la littérature.
Il semble qu’au déclin des années les littératures, comme les hommes, aiment à se replier sur elles-mêmes : le soir est l’heure des souvenirs. […] On comprit qu’en littérature, comme en physique, il faut aller du fait à la loi, et l’on se mit à étudier les productions de l’intelligence. […] Je voudrais que l’histoire de la littérature ne devînt pas de l’histoire à propos de littérature ; que les détails qui représentent la société, les mœurs, les gouvernements, fussent le cadre et non le tableau. […] En religion, en politique, l’œuvre était accomplie ; la littérature était en retard : le médecin trop généreux ne s’était pas guéri lui-même. […] Aujourd’hui un jeune protégé sonne à la porte d’un journal : pour l’essayer, pour lui faire la main, on lui livre la littérature.
En art et en littérature, nous savions bien que MM. […] Littérairement, il est dangereux parce qu’il est sur le bord de l’abîme en littérature (le réalisme dans le langage), qui a leur donné quelquefois des vertiges. […] Zola tiennent leur analyse pour bien faite, puisque, pour eux, leur analyse seule a créé cette littérature nouvelle qu’ils s’imaginent avoir inventée. […] Moi, j’appelle cela du matérialisme, et du plus borné et du plus stupide, du matérialisme vieux et incorrigible comme le monde, et qui, exilé des littératures fortes, ne manque jamais de reparaître dans les littératures décadentes, quand le souffle divin de la spiritualité n’anime plus les peuples que les littératures expriment. […] La littérature actuelle en est donc à dire, comme le petit Savoyard : « Un petit sou me rend la vie !
un siècle tout entier, mettre autant de rapidité à oublier toutes ses origines intellectuelles, toutes les annales, toutes les gloires de sa littérature et de son art. […] En quelques années on oublia trois ou quatre siècles, et, avec cette malheureuse ambition qui est le fait de tous les novateurs, on voulut reconstruire à nouveau toute la littérature française. […] Que s’était-il passé, encore une fois, dans notre littérature depuis deux siècles ? […] Sainte-Beuve dicta un jour cette note : « Ce que c’est que de manquer de littérature, même lorsqu’on est un homme d’un grand talent ! […] Il a cru évidemment que Pléiade signifie simplement une grande quantité, et c’est ainsi que se trahit le manque de littérature fine et première.
Même la littérature des amoureux de la femme lui est inconnue. […] Ils causèrent littérature et bientôt son illustre interlocuteur se plaignit à M. […] C’est, d’un mot, que la littérature immédiatement antérieure était plutôt une littérature d’illettrés et la présente une littérature de lettrés. […] Ils ne sont pas assez niais pour imaginer qu’on aiguille à son gré l’évolution des organismes que sont une littérature, une langue, une nation. […] D’abord le clichage des sensations est un cas particulier en littérature.
Du principal défaut qu’on reproche, en France, à la littérature du Nord On reproche, en France, à la littérature du Nord de manquer de goût. […] Vous trouvez souvent dans la littérature du Nord des scènes ridicules à côté de grandes beautés. […] La littérature doit suivre les mêmes principes. […] On pourrait pousser beaucoup plus loin ces développements ; mais il suffit de prouver que le goût, en littérature, n’exige jamais le sacrifice d’aucune jouissance : il indique, au contraire, les moyens de les augmenter ; et loin que les principes du goût soient incompatibles avec le génie, c’est en étudiant le génie qu’on a découvert ces principes.
Leur passage dans la littérature française, par des voies incertaines. […] Nos aïeux faisaient une prodigieuse consommation de littérature romanesque. […] Succès de notre littérature narrative Telle est, en son ensemble, la littérature narrative que notre moyen âge créa pour la société aristocratique. […] Une autre raison nous rend l’étude de cette littérature intéressante. […] D’Arbois de Jebainville, Littérature celtique, t.
Le reste, feuilles éphémères, qui naissent un jour pour mourir l’autre, menu fretin de l’anarchie intellectuelle qui nous ronge, littérature d’étudiants qui n’étudient pas, appartient « à la sainte Bohème », comme dit Théodore de Banville. […] mais tracassa la littérature de son temps, en raison de son infirmité même. […] Est-ce une présomption par trop forte, de la part de quelques esprits qui aiment la vérité, que de vouloir la dire à tout le monde sur les choses de la littérature, délaissées depuis longtemps parce que l’esprit de vérité ne les anime plus ? […] La littérature d’une nation renferme toutes ses idées religieuses et politiques, quoiqu’elle ne prenne pas de brevet pour les exposer. […] En religion, nous tenons pour l’Église ; en politique, pour la monarchie ; en littérature, pour la grande tradition du siècle de Louis XIV.
Sa littérature façonnée est l’écrin de l’intelligence humaine. […] C’est le peuple du caractère ; il y en a jusque dans sa littérature. […] On ne peut le définir, en politique comme en littérature, que par son nom : l’Anglais est un Anglais. […] La littérature française, entre leurs mains, allait mourir d’ennui avant d’être née. […] Il lui faut une place à part dans la littérature, entre ciel et terre.
L’art classique a rejeté les modèles espagnols à la basse littérature ; et l’on peut encore rapporter à la défaite du goût classique cette singularité, qu’un disciple de Molière et de La Bruyère se fait l’héritier des Chapelain et des Scarron par sa prédilection pour la littérature de l’Espagne. Il est vrai qu’il y trouvait un avantage : cette littérature était un inépuisable magasin de cadres, de formes, d’aventures, de figures, qui permettait à Lesage de travailler rapidement. […] Marivaux, dans l’ensemble de la littérature européenne, fait la transition d’Addison à Richardson. […] L’abbé Prévost fut un des plus actifs vulgarisateurs de la littérature anglaise. […] Brunetière, Histoire et littérature, t.
« Il ne s’agit point, disait le programme primitif, de faire un cours de littérature ni une rhétorique française, ni des leçons d’esthétique, mais simplement une série de lectures. […] Il conviendrait, indépendamment du cours d’histoire proprement dit, d’établir un cours très simple, très clair, de littérature générale moderne et de littérature française en particulier, celle-ci, comme dans le cas précèdent, ayant droit au principal développement. […] Dans ces deux cours je voudrais que, tout en insistant sur les beautés et sur les grandeurs de la littérature française et de l’histoire nationale, on se gardât bien de dire ce qui se dit et se répète partout, dans les collèges et même dans les académies, aux jours de solennité, que le peuple français est le plus grand et le plus sensé de tous les peuples, et notre littérature la première de toutes les littératures. […] C’est ainsi que, par le simple choix des morceaux et avec deux mots d’indication à peine jetés dans l’intervalle, on ferait un cours de littérature pratique et en action. […] Souvestre est mort depuis, prématurément enlevé à la littérature et à ses amis, le 6 juillet 1854, d’une maladie du cœur.
Rien ne commence, rien ne finit dans l’histoire de la littérature, comme dans celle des faits ; tout continue. […] Coup d’œil sur la situation de la littérature pendant l’empire. […] Ils sont représentés dans la littérature par madame de Staël et M. […] Influences morales et politiques ; leur action sur la littérature. […] Influences des littératures étrangères : Allemagne, Angleterre ; madame de Staël, lord Byron.
De cette sensation toute une littérature est née, littérature de douleur, de révolte contre le fardeau, de blasphèmes contre le Dieu muet. […] De poèmes ou de philosophies, la littérature de M. […] On risque d’être pris trop au sérieux et, par suite, de se sentir porté à maintenir sa littérature dans les tons graves. […] Mais aussi qu’une telle littérature est fallacieuse ! […] Ne pourrait-on rédiger une histoire de notre littérature en négligeant les novateurs ?
La littérature est-elle un monopole aux mains des seuls lettrés ? […] Et cependant il faut une autre littérature, même à la démocratie. […] Par la poésie, la littérature touche aux arts et se range avec eux sous une même loi. […] Les poètes et les orateurs de Louis XIV ont obéi aux mêmes lois que Sophocle et Démosthène ; c’est pourquoi la littérature française partage l’universalité de la littérature ancienne. […] C’est que la littérature du dix-huitième siècle avait son but tout à fait en dehors de la littérature elle-même ; de là sa faiblesse et aussi sa grandeur.
Dans la Littérature anglaise, ici l’éloge de la force et des instincts, là, de la contrainte et du sacrifice. […] La moitié de la littérature anglaise est faite de citations incohérentes, l’autre moitié d’amplifications. […] Voyez l’Histoire de la littérature anglaise. […] Austen, quels combats le puritanisme des clergymen et le libre naturalisme d’un Rowlandson se livrèrent dans la littérature et dans l’art, M. […] On peut dire que Flaubert a empoisonné pendant quarante ans la littérature française et des écrivains qui valaient mieux que lui.
Il écrit en homme d’esprit, & l’on sent que lorsqu’il sera parvenu aux siécles intéressans de notre littérature, il fera connoîtra nos richesses en homme de goût. […] in-4°., n’est point précisément le tableau de ce que la littérature a fourni de plus utile & de plus agréable sous le regne de Louis XIV. […] Ces essais, tels qu’ils sont, doivent être regardés comme un repertoire utile ; mais tels qu’ils pourroient être, ils formeroient un livre excellent qui manque à notre littérature. Le Tableau des révolutions de la littérature ancienne & moderne, traduit de l’italien de M. […] Un autre ouvrage qui peut servir de guide à quiconque voudra connoître l’état présent des sciences & de la littérature, est la France littéraire.
Notre littérature du moyen âge, par exemple, peut être remplacée tout entière fort avantageusement par une analyse bien faite. […] Il faut distinguer d’abord la littérature des beaux-arts. […] Des provinces entières de la littérature et de l’art restent inaccessibles à la foule des esprits, et d’abord presque toute l’antiquité classique. […] L’histoire et la critique littéraire, voilà donc notre grande et irremplaçable maîtresse de littérature. […] Dans cent ans, la France comptera trois ou quatre littératures superposées.
C’est l’école qui a été la préceptrice, en littérature, non pas seulement de la France, mais de l’Europe pendant deux siècles environ. […] Sa place, non plus dans la littérature du dix-septième siècle, mais sa place dans la littérature française est celle-ci. […] On dirait, vraiment, que tout, dans la littérature poétique, doit être écrit dans le style de la Henriade. […] Il y a encore une raison : c’est que Lessing faisait tous ses efforts et, il faut le reconnaître, il avait raison, pour déshabituer les Allemands de l’idolâtrie de la littérature française, et, fondant la littérature allemande, il disait que, dans tout pays, il faut vouloir être soi-même et donner sa mesure, et ne jamais imiter personne, surtout ne jamais être engoué de personne. […] Mais il est probable que la définition est fausse ; car je vous ferai remarquer que si la définition du romantisme c’est la littérature personnelle, la littérature confidentielle, le plus grand romantique du dix-septième siècle ce serait… Boileau !
En littérature comme en philosophie, ni le réalisme pris seul n’est vrai, ni l’idéalisme. […] C’est dans le domaine de la littérature que cette introduction se supporte le mieux. […] Il est plus facile d’être naturaliste en littérature qu’en peinture ou en sculpture, et voici pourquoi. […] Cet amour de la réalité ne s’est introduit dans la littérature française que par une voie détournée, par le moyen de l’amour de la nature. […] Le résultat, c’est que la littérature qui procède de Rousseau devait s’attacher à peindre un état de société moins conventionnel, moins faux que la société des salons d’alors, qui avait seule servi de type aux précédentes littératures.
C’est donc aussi par lui que tous ces faits, qu’on y eût pu croire indifférents, appartiennent à l’histoire de la littérature. […] C’est aux applaudissements de la littérature qu’en 1771 le chancelier Maupeou opère son coup d’État contre les parlements. […] La Harpe, Cours de littérature, partie I, livre I, chap. 5]. […] Geoffroy, Cours de littérature dramatique, t. […] — et de l’invraisemblance de cette supposition ; — qui n’en a pas moins donné lieu à toute une littérature.
Or, la littérature nous offre de tels exemples. […] Le Sainte-Beuve interprète de la littérature contemporaine et le Sainte-Beuve interprète de la littérature classique n’ont pu coexister. […] La littérature se trouve intéressée là-dedans. […] Mallarmé a réalisé le type non seulement d’une littérature sur la littérature, mais d’une littérature pour les littérateurs. […] Mais qu’est-ce qu’une littérature sur la littérature, sinon la définition même de la critique ?
Je n’en conclus rien contre la littérature. […] Il ne me semble pas, du reste, que ni leur sexe ni la littérature ait gagné grand’chose à cet avènement. […] Vous pouvez enlever, par hypothèse, de notre littérature, tout ce que les femmes ont écrit : cela n’en rompra point la suite, n’y fera pas de trous appréciables. […] Puis, que serait la littérature, je vous prie, sans les femmes ? […] Leur charme contribue autant à la beauté de la vie que la littérature et est, chez certaines femmes, un produit aussi voulu et aussi préparé.
Et comme il est dans le sillage de l’éducation classique, c’est à la littérature qu’il songe d’abord. Or, où la littérature a-t-elle son centre et son maximum d’éclat ? […] Comme vous le voyez, le journalisme et la littérature ne nous paraissaient pas, en somme, inconciliables. […] On ne lui demande pas sa conception de la littérature, mais quels sont ses gains et ce qu’il va faire de tant d’argent. […] Ce sont les tendances de presque toute la littérature contemporaine.
Quant au détail, en ce livre, il est si exquis et d’un intérêt si poétique et si raffiné, que les avaleurs de feuilletons, qui n’ont faim que des vulgaires surprises de l’aventure, n’ont su trouver probablement aucune saveur à cette littérature élevée… Pour mon compte, n’ai-je pas entendu traiter cette haute littérature d’ennuyeuse ? […] Alors que la littérature matérialisée se dit naturaliste, quand elle se fait tout bêtement abjecte et n’aspire plus qu’à donner aux hommes les plus ignobles sensations ; alors que le public, plus stupide encore qu’elle n’est abjecte, trouve cette littérature toute-puissante, un livre comme celui de Paul de Saint-Victor, haut d’inspiration, spirituel dans tous les sens du mot, idéal et grandiose, doit nécessairement avoir l’honneur de l’insuccès… Et s’il ne l’a pas, j’ose le dire ! […] Il a tout fait pour être absolument insupportable à une époque où la distinction est honnie comme une aristocratie outrageante ; où, par exemple, le grand Lamartine est oublié pour les Lilliputiens du Parnasse, et où ce Flaubert, qui vient de mourir en emportant dans sa tombe la tête d’une littérature qui ne laisse plus derrière lui que ses parties honteuses, mugissait de son vivant, comme un bœuf qu’il était : « ce gueuloir de Chateaubriand ! […] De l’organisation la plus heureuse, fait essentiellement pour les lettres, il y débuta en se jetant éperdument dans le feuilleton dramatique, alors florissant, et malgré tous les Mentors, — il en avait plusieurs, — qui craignaient les Eucharis du théâtre pour ce Télémaque en plein feu d’imagination et de jeunesse… La grande littérature du milieu du dix-neuvième siècle était morte ou allait mourir : Balzac et Stendhal n’étaient plus ; Gozlan vivait encore, mais les deux plus grands poètes du siècle, de Musset et Lamartine, étaient tombés, l’un des bras d’une indigne femme dans le désespoir enivré qui devait le tuer, l’autre dans la vie politique, qu’on pourrait appeler la mort littéraire, où il s’engloutit, la lyre à la main, comme Sapho, qu’il avait chantée, dans la mer ! […] L’imagination, dans l’auteur de tant d’éblouissants feuilletons écrits pendant trente ans, toutes les semaines, s’avivait et se renouvelait de la plus opulente mémoire qui ait jamais puisé au torrent de toutes les littératures… On peut dire de la mémoire de Saint-Victor ce qu’on dit de certains riches, écrasants de richesses, « qu’ils ne connaissent pas leur fortune » Chaque semaine de ces trente ans d’éblouissement dont je viens de parler, on s’attendait à l’épuisement de la sienne.
Cette condition, pour Le Sage, ce fut la connaissance de la littérature espagnole. […] Aussi bien est-ce le défaut de cette grande et curieuse littérature espagnole. […] A-t-on bien assez remarqué ce que peuvent ces deux forces dans la littérature et dans l’art ? […] De la littérature on l’a vue passer dans les mœurs. […] Et c’est vrai si l’on se met au point de vue de la pure histoire de la littérature.
La littérature et le milieu social. Décomposition de ce milieu Le milieu social, dont nous avons maintenant à rechercher les rapports avec la littérature, est si complexe qu’il est nécessaire de le décomposer, si l’on veut être certain de le sillonner en tout sens. […] Elle groupe les faits dans un ordre, qui s’efforce d’être simple, naturel et logique, puisqu’il va des plus matériels aux plus spirituels, des plus éloignés aux plus rapprochés de la littérature. […] Tantôt enfin on constatera que la littérature française déborde à certains moments au-delà de ses frontières naturelles et agit sur les pays environnants.
Barthélemy Saint-Hilaire, sont, chez le peuple indien lui-même, le fondement, le point de départ d’une littérature qui est plus riche, plus étendue, si ce n’est aussi belle que la littérature grecque. » Quant à nous, nous la trouvons mille fois plus belle ; car cette littérature est plus morale, plus sainte et pour ainsi dire plus divinisée par la charité qu’elle respire : c’est la littérature de la sainteté ; celle des Grecs n’est que la littérature des passions. […] Voilà la littérature du genre humain ! […] Je veux vous redire aussi un des effets de cette littérature sur mon âme. […] C’est le sceau de toute cette littérature indienne : l’humanité ! […] Passons aux poèmes de cette littérature.
Et ce n’est point un lapsus, car ailleurs il appelle Parny « l’un des poètes les plus absolument poètes de la littérature européenne…, Parny, ce délice ! […] Villiers de l’Isle-Adam, le joli portrait des derniers précieux de la littérature contemporaine, et que je voudrais citer tout entier ! […] Cette crudité a été la marque éminente de la littérature de l’époque de Napoléon III. […] Ce lettré accompli ferait volontiers, on le sent, autre chose que de la littérature. […] Essais sur l’histoire de la littérature française (1 vol.
Cette même littérature m’a détaché de la religion à quinze ans. […] Loti continue chez nous la tradition de la littérature exotique. […] Les littératures cessent d’être traitées comme des choses mortes. […] Ils pouvaient fonder une littérature philosophique admirable. […] Histoire et littérature.
Mais, il est impossible de le méconnaître, il est tributaire d’autres littératures. […] Il n’est guère moins redevable à la littérature italienne. Deux littératures modernes, qui, à une certaine époque, avaient devancé la France, donnèrent l’impulsion à notre théâtre. Elles exercèrent chacune une influence spéciale sur les deux grands génies qui fondèrent chez nous l’un et l’autre genre dramatique : Pierre Corneille, le père de la tragédie, fut soutenu dans sa puissante initiative par la littérature espagnole ; Molière, le comique, s’inspira davantage de l’art de l’Italie. […] Il y a, comme on le voit, un grand intérêt à déterminer aussi exactement que possible quel est le contingent que la comédie italienne a apporté à Molière et par lui à notre littérature comique.
Cette littérature soucieuse des problèmes de l’âme a continué d’être une littérature brutale et plus curieuse que jamais des problèmes de la chair. […] L’homme ne vit ni de musique, ni même de littérature. […] Il a élevé la littérature à la dignité d’un sport. […] La littérature de M. […] Même la littérature continuera-t-elle d’exister ?
C’est le relâche de la littérature personnelle. […] Il y en a qui bornent leur étude et qui limitent leur culte à une seule littérature, et même, dans une littérature, à une seule époque. […] La littérature impersonnelle a rejoint la littérature personnelle et se perd en la fécondant. […] Toute littérature forte est donc personnelle. […] La littérature humaniste est d’ordinaire le repos de la littérature personnelle se délassant, et la littérature humaniste, pour les raisons que j’ai dites, n’ayant aucune force, qui reste-t-il ?
Le principe de l’imitation va régir désormais la littérature française. […] Il y a donc aujourd’hui même une littérature catholique, une littérature qui n’existerait pas sans écrivains catholiques. […] Elle est bien curieuse, cette littérature des préfigurations ! […] Ce n’est pas là de la littérature de vainqueur. […] Ces idées ont inspiré toute une vaste et basse littérature.
Cette excellente littérature de M. […] Se renouvelleront-ils dans l’avenir, ces miracles de la littérature polie ? […] Havet pour l’histoire de la Littérature grecque ; M. […] L’ancien professeur de littérature grecque a trouvé, à tout moment, l’occasion d’utiliser et de monnayer la connaissance exacte qu’il a de l’Antiquité. […] Mais c’est de littérature après tout qu’il s’agit, et M.
Dans la discussion d’un point même d’histoire et de littérature, un digne savant ne se permettra pas plus une idée collatérale qu’un bon chimiste une métaphore dans un narré d’analyse. […] Il ne s’est jamais mis aux champs, soit en histoire, soit en littérature, que pour rapporter quelque chose de neuf, d’imprévu, et noneulement quant aux faits, mais quant aux idées qui s’y cachent. […] Le plain-pied moyen des intervalles n’a pas été exactement relevé, et on ne l’atteint ici que par cette immense et variée surface que présente la littérature des journaux. […] Cette littérature oubliée était juste à terre en son vivant ; elle est aujourd’hui sous terre ; elle n’a fait que descendre d’un étage. […] On se rappelle peut-être que M. de Balzac s’avisa, un beau matin, de faire en littérature une promotion de maréchaux de France.
La littérature et la vie mondaine Chacun sait que les rapports de la littérature et de la vie mondaine sont et surtout ont été en France d’une importance capitale. […] § 1er. — La littérature a eu sa part, non petite, dans cette efflorescence de sociabilité qui se remarque en tant d’époques de notre histoire. […] L’influence du monde s’est fait sentir à bien d’autres choses dans la littérature française. […] Les salons donnent ainsi le ton à toute la littérature. […] Qui saura suivre ainsi dans ses variations sans fin la vie mondaine comprendra pourquoi la littérature française diffère si profondément de la littérature anglaise ou allemande durant notre période classique, et pourquoi elle s’en rapproche à partir du romantisme.
Les jeunes en province La littérature provinciale n’était pas jusqu’à ces dernières années la littérature de la province. […] La Province recevait sa littérature toute faite de Paris avec les chapeaux, les robes, les catalogues de nouveautés et les ministères. […] La Province osa être elle-même en politique, plus lentement elle essaie de l’être en littérature. […] … La littérature provinciale s’est enrichie d’énergies nouvelles. […] Elle veut agir dans le triple domaine de l’économie politique, de la littérature et des arts.
Et l’on vous demande : « Qu’est-ce que la littérature ? […] Il en est, dans la littérature, pareillement. […] C’est dénaturer l’idée même de la littérature. […] Mais aussi, la littérature n’a point à les suppléer. […] — La littérature !
Lemercier, Cours analytique de littérature, 1810-1816, t. […] Brunetière, Histoire et littérature, t. […] Sayous, Littérature française à l’étranger] ? […] ) ; Baret, Littérature espagnole ; F. Brunetière, Histoire et littérature, t.
Chapitre III Littérature didactique et morale 1. Commencement de la littérature didactique. […] Influence de la culture cléricale sur la littérature en langue vulgaire. — 2. […] La littérature de langue française ne pouvait rester indéfiniment sevrée de réflexion sérieuse et de pensée philosophique, indéfiniment livrée aux hasards de la sensation et aux caprices de la fantaisie. […] Des infiltrations, en quelque sorte, se produisirent de la littérature savante dans la littérature populaire, et l’on commença de mettre en français dès le xiie siècle toute sorte d’ouvrages didactiques, ouvrages d’histoire naturelle, de physique, de médecine, de philosophie, de morale, livres de cuisine ou de simple civilité.
La littérature française n’était pas seulement muette, elle était morte. […] La Convention, en quinze mois, avait dépopularisé les deux siècles de la littérature française. […] Cette littérature émigrée couvait de grands talents connus ou inconnus dans son sein. […] Une littérature à lui tout seul ! […] C’est à la nature qu’il doit son bon cœur : c’est à sa littérature et à ses tribunes qu’il doit son bon sens !
Après avoir acclamé, comme l’évolution définitive, cette forme nouvelle de littérature qui n’était en somme, qu’une littérature d’attitudes et de gestes, une littérature pour myopes, une littérature à la Meissonier, qui ne voyait dans un être humain que les boutons et les plis de sa redingote, comptait les feuilles d’un arbre et les luisants de chaque feuille, nous demandons à grands cris autre chose. […] D’après ce Kistemaeckers, la littérature sera obscène ou elle ne sera pas. […] Jules Barbey d’Aurevilly, ces deux pôles de la littérature contemporaine. […] Enfin, voilà de la littérature, et telle qu’on l’attendait depuis longtemps. […] Assez de vieux arts morts et de vieilles littératures pourries !
Rathery a fort bien montré que, si à certaines époques de notre histoire les influences italiennes ont versé leur âme dans notre génie national, avant ces époques, assez modernes du reste, l’Italie, elle, était sous le coup de l’influence française et que la littérature des troubadours se réverbérait dans toutes ses inspirations. […] Sans remonter bien haut, dans le Jacques Cœur 4 de Pierre Clément, dont nous parlions récemment, nous nous rappelons un excellent chapitre sur la littérature du xve siècle qui prouve, avec une grande autorité, combien déjà au xve siècle le génie littéraire de la France avait de vie intime et de force, et avec quelle puissance il commençait, semblable au lion de Milton s’arrachant au chaos qui l’enveloppe encore, de se détirer des obscurités et des empâtements de sa native originalité. […] N’y avait-il donc pas à prendre la question dans un repli plus profond et à montrer que, malgré les différences d’idiome et les nuances de mœurs, ces toiles d’araignées dans lesquelles les petits observateurs sont arrêtés comme des insectes, il n’y a eu, à proprement parler, d’action d’une littérature sur une autre que parce qu’il y avait, au fond de toutes ces littératures, unité de génie et souche commune d’une même race d’esprits ?
Ce serait, en un mot, de faire pour la littérature du xixe siècle ce que La Harpe, plus ambitieux que puissant, essaya de faire pour la littérature française tout entière et pour les deux littératures dont elle est issue. […] Mais il reconnaît cependant que dans la somme des acquisitions littéraires de ce temps, — le journalisme, pernicieux ailleurs, n’aura pas été entièrement stérile, puisqu’il a introduit dans la littérature, une forme de plus — une forme svelte, rapide, retroussée, presque militaire et que cette traîneuse de robe à longs plis, dans les livres, ne connaissait pas. […] Il ne croit qu’à la Critique personnelle, irrévérente et indiscrète, qui ne s’arrête pas à faire de l’esthétique, frivole ou imbécile, à la porte de la conscience de l’écrivain dont elle examine l’œuvre, mais qui y pénètre et quelquefois le fouet à la main, pour voir ce qu’il y a dedans… Il ne pense pas qu’il y ait plus à se vanter, d’être impersonnel que d’être incolore, — deux qualités aussi vivantes l’une que l’autre et qu’en littérature, il faut renvoyer aux Albinos !
On avait déclaré perdue la correspondance de Peiresc, qui intéresse autant l’histoire de la littérature que celle des sciences ; elle a été recouvrée depuis. […] Littérature En ce qui concerne la littérature, monsieur, j’appellerai d’abord particulièrement votre attention sur ce qui pourrait éclairer les origines de notre langue, et la culture qui s’est développée dans les divers genres de composition, à partir du xie siècle jusqu’au xvie , durant cette période qui comprend la naissance, le premier emploi et le premier éclat de notre langue vulgaire, jusqu’à l’époque tout à fait moderne. […] Des traités en langue vulgaire sur les divers arts et métiers, sur diverses parties des sciences d’alors, des livres de compte même peuvent devenir précieux pour l’histoire des origines et des progrès de la langue, par leur date, par leur terminologie, La littérature de ces époques revendique très directement, et à titre même de poèmes didactiques, les traités en vers sur la chasse, sur l’équitation, sur les échecs, etc. Des chroniques romanesques, sermons ou autres écrits en prose latine ne sont pas du tout étrangers à l’histoire de notre littérature française, et peuvent servir à l’éclaircissement de questions intéressantes relatives au fond ou à la forme de certaines compositions, à la langue dans laquelle elles parurent d’abord, etc. […] Tout ce qu’on en pourra découvrir et recueillir sera porté à l’information des personnes savantes qui se sont occupées plus particulièrement de cette branche de notre littérature, et qui sont désormais maîtres reconnus en pareille matière.
Ce n’est pas de la littérature, mais de la matière à littérature. Tout au plus est-ce la connaissance, dans sa trame et dans ses mille fils, de l’étoffe dans laquelle la littérature doit un jour dessiner et broder ses chefs-d’œuvre… Mais la parémiographie (quel mot !) […] Tous les peuples et toutes les littératures en ont, de ces médailles fortement frappées, qui représentent soit leur originalité particulière de peuple et de littérature, soit, plus souvent, une chose beaucoup plus belle : l’unité de l’esprit humain. Seulement tout peuple et toute littérature pourrait en avoir davantage. […] III Et cette objection que je commence par faire à Quitard, je ne la lui ferais pas si je l’estimais moins, si je n’éprouvais pas une sérieuse considération et une grande estime pour un homme qui, tout philologue qu’il puisse être, ne s’est pas laissé dévorer par le travail rongeur des mots, et a bien moins songé — tout en chassant aux proverbes et aux locutions proverbiales à travers les langues et les littératures — à nous donner des curiosités de formes littéraires qu’à construire une histoire de mœurs par l’expression, chose délicate et difficile !
Mais l’Université et la littérature l’attirèrent bien vite et se l’approprièrent. […] On peut dire à certains égards qu’il y a deux littératures, comme dans les antiques écoles il y avait deux doctrines : une littérature officielle, écrite, conventionnelle, professée, cicéronienne, admirative ; l’autre orale, en causeries du coin du feu, anecdotique, moqueuse, irrévérente, corrigeant et souvent défaisant la première, mourant quelquefois presque en entier avec les contemporains. […] En 1815, il eut la chaire de littérature française et d’Éloquence. […] Villemain ne s’en plaint qu’à la légère, et sa littérature sans effort se joue de l’obstacle bien autrement que celle de Pline. […] Quand il a écrit dans les journaux, soit en littérature, soit en politique, il y a moins réussi qu’en tout autre genre.
C’est alors que la littérature à prétentions scientifiques fait son apparition. […] La littérature redevient ainsi impersonnelle et objective. […] La littérature copie le crime passionnel, comme le crime passionnel copie la littérature. […] Autant vaudrait contester à la littérature le droit d’exister. […] Très probablement, l’histoire de la littérature ne lui fera aucune espèce de place.
Il y a des hommes de lettres qui ont dit : — « Nous condamnons la littérature du dix-neuvième siècle parce qu’elle est romantique. » — Et pourquoi est-elle romantique ? — « Parce qu’elle est la littérature du dix-neuvième siècle. » Cet argument ne nous a pas complètement satisfaits. […] En quoi consiste réellement la littérature française de l’époque actuelle ? […] Mais la littérature française des deux derniers siècles est restée fort inférieure à toutes les littératures anciennes et modernes dans trois autres genres, et fort heureusement pour les poètes du siècle actuel, ces genres sont : l’Épique, le Lyrique et l’Élégiaque, c’est-à-dire, ce qu’il y a de plus élevé dans la poésie, si ce n’est pas la poésie même. […] Plusieurs causes ont contribué de nos jours au peu d’attention que font aux vers les hommes d’une littérature très grave.
Vers la fin du xviiie siècle, en France, et à ne considérer que l’ensemble de la littérature régnante, l’étude de l’antiquité avait singulièrement baissé. […] A un certain moment de la Restauration, le goût des littératures étrangères et de ce qu’on nomma la couleur locale vint aider collatéralement pour ainsi dire et prêter son reflet à l’entière explication des beautés classiques, en ce que celles-ci avaient gardé de singulier quelquefois et d’étrange. […] Cependant, au milieu de ces développements pleins d’éclat et de cette restitution opérée dans les dehors de la littérature, il restait beaucoup à faire au dedans pour les études positives, et chez un grand nombre d’esprits, comme il arrive si souvent en France, le sentiment allait plus vite que la connaissance et le labeur. […] semble avoir faibli, ou du moins il se tait volontiers pour céder le pas aux recherches de l’érudition, aux particularités de l’histoire : de sorte que l’instruction classique de nos hautes écoles et la littérature universitaire devenant de plus en plus solides n’ont pas tout leur brillant, et perdent en grande partie leur effet sur la littérature courante, laquelle devient de plus en plus légère. […] Lorsque dans deux ou trois littératures, dans deux ou trois poésies qui sont sous la main, on a su découvrir les fruits d’or et se ménager ses sentiers, c’est assez : l’horizon est trouvé ; tout s’y compose ; chaque pensée nouvelle a son libre jeu, en vue des collines sereines.
C’est pourquoi la littérature est un besoin des sociétés. […] En France surtout, nous l’avons dit, la littérature tendait à faire caste. […] Comprend-on cette chose étrange, une littérature qui est un aparté ! […] Ce qu’il faut à la civilisation, grande fille désormais, c’est une littérature de peuple. […] Nous concluons à une littérature ayant ce but : Le Peuple.
Ces honorables, qui font de la poésie, du roman, de l’histoire, du théâtre par pure distraction, se réunissent, de temps en temps, pour jouer à la littérature — comme les marmots en congé pour jouer aux barres. […] Donnez-leur des hémistiches débonnaires, — d’une parenté visible avec ceux qu’ils mâchent et ruminent depuis les bancs du collège : cela leur rappellera le printemps de leur vie et la littérature de l’empire. […] — Pour moi, je ne vois en Allemagne que des littérateurs clairsemés çà et là… Mais où est la littérature, où est le mouvement intellectuel ? […] Comme en Allemagne, je vois des littérateurs, mais je vois de plus une littérature, un mouvement littéraire perpétuel. […] Mais, pour la troisième et dernière fois, où était la littérature ?
Haro sur la littérature cosaque ! […] Une littérature aussi pimentée pouvait seule convenir aux hommes qui sortaient de la Terreur. […] Il est des années que j’enlève des foires d’Allemagne de fort belles parties de littérature brute, que je fais dégrossir à Paris, dans un atelier de traduction. […] Mme de Staël, De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales. […] Mme de Staël, De la littérature, etc.
Cet oncle était un amateur exquis de sciences et de littérature ; il ouvrait sa maison à tous les hommes distingués de la province. […] La littérature, dans son acception la plus vaste, apparut tout à coup à mon esprit. […] C’est là la littérature des événements, aussi réelle et aussi nécessaire à la grandeur des nations que celle de la parole. […] La grandeur, voilà la littérature du peuple ; soyez grand, et dites ce que vous voudrez ! Voilà comment la littérature élève l’esprit dans l’action ; voyons comment elle console le cœur dans les disgrâces.
Comment venir parler à ce public si nombreux, si divers, pure littérature et pure critique ? […] Véron toutes mes objections : il prit la peine de les combattre ; il me parla en homme de goût qui sent la littérature, et en homme d’esprit qui connaît son public. […] Sous le règne de Louis-Philippe, pendant les dix-huit années de ce régime d’une littérature sans initiative et plus paisible qu’animée, j’ai fait, principalement à la Revue des deux mondes, de la critique plus neutre, plus impartiale, mais surtout analytique, descriptive et curieuse. […] [NdE] Sainte-Beuve donna à l’Université de Liège, entre le 30 octobre 1848 et le 30 avril 1849, un cours d’« Ancienne littérature », allant du Moyen Âge au xviiie siècle, qui lui fournit la matière de nombreuses causeries, et un cours sur « Chateaubriand et son groupe littéraire », que le critique reprit en partie dans quatre causeries (aux t.
De nos jours même, la littérature religieuse a gardé quelque chose de ses habitudes d’autrefois. […] Du coup l’orientation de notre littérature en fut changée. […] Au reste toute la littérature du temps prouve une extraordinaire sensibilité. […] On pourrait trouver encore, soit dans notre littérature contemporaine, soit dans la littérature étrangère ou celle des temps passés, bien des originalités dans le choix des titres. […] La littérature militante de celle-ci fut particulièrement copieuse, et d’un débraillé et d’un sans-culottisme parfois très comiques, avec beaucoup de verve gouailleuse et populaire.
tu veux de la littérature difficile ! […] tu veux de la littérature difficile ! […] ne chassez pas la littérature facile. […] La littérature facile ! […] Vous attaquez la littérature facile !
La littérature en Chine est presque entièrement politique et législative. […] C’est donc là surtout qu’il faut étudier la littérature politique. […] Et j’ajoute : Le gouvernement de la Chine, c’est sa littérature. La littérature de la Chine, c’est son gouvernement. […] une littérature consommée ?
Ramenez votre manteau sur vos yeux, comme César mourant, pour ne pas voir mourir la littérature française. […] Nous ne marchons dans le passé que sur la cendre des langues mortes avec leurs chefs-d’œuvre et sur les cadavres des littératures. […] Lisons-les tous les deux, nous serons dans le vrai de l’histoire et de la destinée du genre humain, en littérature comme en politique. […] Y a-t-il moins de littérature dans la liberté et dans la vérité que dans la servitude et dans les routines d’esprit ? […] Sa littérature à elle n’est pas morte.
Laus de Boissy a enfin donné une Critique des Trois Siecles, sous ce titre : « ADDITION à l’Ouvrage intitulé les Trois Siecles de notre Littérature ou LETTRE critique, adressée à M. […] Nous ajouterons enfin, qu’il n’eût pas dû sur-tout confondre parmi les Ecrivains des Trois Siecles de notre Littérature, depuis François I jusqu’à nos jours, Guillaume de Lorris & Clopinel, qui vivoient dans le treizieme siecle ; encore moins faire un Auteur distingué du prétendu M. […] La premiere de ces fautes est d’un homme qui ne sait pas l’Histoire de notre Littérature ; la seconde, d’un homme qui en ignore les finesses. […] N’oublions pas d’apprendre à ceux qui l’ignorent, que l’assaut qu’il nous a livré lui a valu de la part de M. de Voltaire, avec le présent d’un nouveau Volume de ses Œuvres, ce qui autrefois eût été d’un grand prix, un brevet d’honneur* dans la Littérature.
Le culte de l’antiquité avait barré, contenu l’influence du rationalisme sur la littérature ; et c’est par là que la notion de l’art y avait été maintenue. […] Le Maistre est plus magnifique que Demosthène ; Pascal est au-dessus de Platon ; Despréaux vaut Horace et Juvénal, et « il y a dix fois plus d’invention dans Cyrus que dans l’Iliade. » Il y a six causes qui font les modernes supérieurs aux anciens dans la littérature : le seul fait d’être venus les derniers, la plus grande exactitude de leur psychologie, leur méthode plus parfaite de raisonnement, l’imprimerie, le christianisme, et enfin la protection du roi. […] Les adversaires des anciens, Perrault, Fontenelle, sont des cartésiens : ils appliquent à la littérature l’idée cartésienne du progrès, et, au nom de cette idée, ne voyant dans toute la poésie et dans toute l’éloquence que des œuvres de la raison essentiellement et nécessairement perfectible, ils déclarent les écrivains modernes supérieurs aux anciens. […] Or le succès de Perrault, qui affranchit la littérature moderne de l’imitation et du respect de l’antiquité, ce n’est rien moins que l’élimination de l’art, qui va être rejeté hors de la littérature moderne. […] Cette exclusion de l’art est, littérairement, la grande différence qui sépare la littérature du xviiie siècle de celle du xviie .
Une femme seule dans ce temps épais, dans cette littérature sans élégance, pouvait être le svelte vicomte de Launay. […] tout aussi bien que dans les livres de ces Messieurs, de la littérature, de la politique et de l’histoire. […] Nous voilà loin de la littérature ! Nous sommes en pleine femme naturelle et mondaine, en pleine femme vraie, en plein génie de légèreté, en pleine légèreté de génie ; de ce génie qui nous donne, par exemple, la sublime lettre sur la robe à huit volants, que j’aime mieux, pour ma part, que tous les tricots, compliqués et savants, des pages les plus citées, en littérature ! Malheureusement elle y rentre parfois, — dans la littérature, — et c’est la seule critique qu’il y ait à faire de ces Lettres parisiennes, dans lesquelles cependant, il faut bien en convenir, elle l’a tant oubliée !
Qu’il suffise aujourd’hui de savoir que c’est une femme, une chausse bleue comme Mme de Blocqueville, dont je vais parler après elle, et qui, elle, s’est nommée à son premier livre, car les femmes ont mis la hardiesse, à la place de la pudeur, dans leur envahissement de la littérature. […] s’il y avait une reine en littérature, certainement qu’on n’y toucherait pas ! […] Mais la littérature n’en a pas besoin, elle. Il y en a toujours assez, de conscrits, en littérature, et qui ne deviennent jamais maréchaux. […] Bélise de cette maison, mais qui n’a pas vieilli fille, comme l’autre Bélise, elle est devenue une madame Philaminte de haut parage qui a dégourdi son mari Chrysale, lui a appris Villemain, l’a voué à la littérature et l’a fait académicien, en attendant qu’elle devienne académicienne à son tour !
Cette popularité, en effet, n’a d’égale dans aucune autre littérature. […] Il a montré en La Fontaine le génie le plus gaulois, le plus étonnamment gaulois que l’esprit gaulois ait produit dans la langue et la littérature françaises. […] Taine, en rendant justice aux nombreux et immenses mérites du poète dans La Fontaine, n’aurait-il pas dû insister davantage sur la qualité prédominante du génie qu’on pourrait appeler nonpareil, comme la nonpareille des Florides, et qui le fait unique dans la littérature française, — et, que dis-je ? dans toutes les littératures ! […] Je ne dis pas qu’elle ne puisse exister dans une autre littérature que la nôtre, puisque je viens de parler de Walter Scott, mais elle y est excessivement rare, — et jamais, jamais dans la proportion qu’elle a dans La Fontaine.
Mais j’entends par romans-feuilletons tous les livres composés, ou plutôt décomposés, en vue de l’intérêt de chaque jour et de son succès, et je dis que cette forme littéraire abaissée pourrait, au fond, très bien s’appeler la forme « Rigolboche » en littérature ! […] … Que cette littérature de feuilleton fût restée modestement au bas de ces journaux que le vent de chaque jour emporte vers ces cabinets où s’en allait le Sonnet d’Oronte, la Critique n’aurait point à en parler… Mais, après le succès fait par les portières de loge ou de salon, que l’auteur nous donne comme des œuvres cette littérature de feuilleton, aussi éphémère que les articles de mode de madame de Renneville, la Critique a vraiment le droit de s’instruire en faux contre tant d’aplomb, et de dire à ces trois volumes : « Vous ne passerez pas ! […] l’exactitude dans le sens de renseignement, de description et de notions complètes et scientifiques des choses… La littérature de la dernière moitié du xixe siècle, annonce dogmatiquement Feydeau, sera la peinture exacte de ce qui est. Et il ne s’aperçoit pas que voilà les commissaires-priseurs, avec leurs procès-verbaux, lâchés dans la littérature ! […] Je le crois de l’école des Impassibles en littérature, mais je connais les despotismes de cette forme littéraire qu’on appelle le roman-feuilleton.
. — Questions de littérature légale ; plagiat, supercheries (1812). — Dictionnaire de la langue écrite (1813). — Histoire des sociétés secrètes de l’armée (1815). — Jean Sbogar (1818). — Thérèse Aubert (1819). — Adèle (1820). — Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France (1820). — Smana ou les Démons de la nuit (1821). — Bertram ou le Château de Saint — Aldobrand (1821). — Trilby ou le Lutin d’Argail (1822). — Mélanges tirés d’une petite bibliothèque (1829). — Histoire du roi de Bohême et de ses sept châteaux (1830). — La Fée aux miettes, roman imaginaire (1832). — Mademoiselle de Marsan (1832). — Souvenirs de jeunesse (1839). — La Neuvaine de la Chandeleur ; Lydie (1839). — Trésor des fèves et fleur des pois ; le Génie bonhomme ; Histoire du chien de Brisquet (1844). […] [Littérature et philosophie mitées (1834).] […] [Cours familier de littérature (1856-1868).] […] Jules Michelet Le chercheur infatigable de notre vieille littérature, le hardi précurseur de la nouvelle.
La littérature est plus en vacances que jamais ; l’Académie vient de prendre les siennes en donnant sa séance solennelle où elle distribue prix de vertus et prix d’éloquence. […] Il s’est jeté dans la littérature polémique, a écrit dans la Minerve, s’est essayé au théâtre. […] Depuis quelques années, il a quitté les directions de théâtre et est revenu à la littérature par quelques comédies, et enfin par cet Éloge de Voltaire. […] La littérature proprement dite y semble tenir moins de place, et ce n’est pas un mauvais point de vue peut-être quand il s’agit de Voltaire et que l’espace vous empêche de tout dire. […] Il nous revient à l’esprit deux exemples de ce genre de défaut systématique, dont les traducteurs, peu versés sans doute dans la langue et la littérature grecques, paraissent avoir été dupes eux-mêmes.
Les à-peu-près, dont on ne se rend plus compte, sont un symptôme invariable de décadence en littérature. Je crois bien qu’on s’occupe d’idées plus larges, de théories plus radicales et plus absolues ; mais il en est peut-être à ce sujet des littératures qui se décomposent, comme des corps organiques en dissolution, lesquels donnent alors accès en eux par tous les pores aux éléments généraux, l’air, la lumière, la chaleur : ces corps humains et vivants étaient mieux portants, à coup sûr, quand ils avaient assez de loisir et de discernement pour songer surtout à la décence de la démarche, aux parfums des cheveux, aux nuances du teint et à la beauté des ongles. […] Il était érudit, studieux avec friandise, intimement versé dans Horace, dont il donnait d’agréables et familières traductions, sachant tant soit peu le grec, et par conséquent beaucoup mieux que les gens de lettres ne le savaient de son temps : car de son temps les gens de lettres ne le savaient pas du tout, et, quelques années plus tard, la génération littéraire suivante, dite littérature de l’Empire, et dont était M. de Jouy, sut à peine le latin. […] Andrieux, qui n’eut jamais rien de commun avec l’Allemagne que d’être né dans la capitale alsacienne, et qui faisait fi de tout ce qui était germanique, avait moins de répugnance pour la littérature anglaise, et il la posséda, comme avait fait Suard, par le côté d’Addison, de Pope, de Goldsmith, et des moralistes ou poëtes du siècle de la reine Anne. […] Son nom restera dans la littérature française, tant qu’un sens net s’attachera au mot de goût.
La littérature n’est donc pas près de périr dans la patrie de Racine et de Fénelon, de Voltaire et de Montesquieu. […] Ne nous lassons pas de le répéter : ce n’est pas impunément que l’on abaisse le niveau moral de la littérature. […] Ce n’est pas à un cours de littérature — la belle affaire ! […] est-ce de la littérature ? […] Ce qu’il a dit des vivants en littérature, on pourrait le dire des morts en histoire.
Et n’a-t-il pas enfin soutenu à mainte reprise que la littérature et l’art de l’Allemagne étaient une littérature et un art d’imitateurs maladroits ? […] Et voilà pourquoi toute cette littérature n’est qu’un grand cri de pitié. […] C’est par là, en effet, que cette littérature diffère absolument des autres littératures du Nord. […] Qu’on ne croie pas, au moins, que la littérature hollandaise s’en tienne à l’imitation de la littérature française ! […] Cyriel Buysse, représentent en Hollande la littérature d’imagination.
Ceux qui crurent s’offrir des voluptés inédites sous couvert de littérature ont été trompés. […] D’ailleurs, les femmes ont de tout temps envahi la littérature. […] La jeune littérature perd une force. » J. […] C’était un esprit fin, ironique, assez âpre parfois et saturé de littérature. […] La littérature de M.
Et la littérature s’est développée par le fait que se développaient les idées générales, comme la peinture par la croissante précision des visions. […] Un littérateur est un homme dont l’esprit, né dispos aux généralisations, a été développé par l’éducation suivant sa tendance native ; dès sa maturité, l’esprit du littérateur sera devenu éminemment capable de littérature ; et éminemment signifie presque exclusivement ; la puissance de vision linéaire et la puissance de perception musicale se seront atténuées par le fait de la croissance de l’autre faculté ; et la prédominance de la capacité littéraire sera telle qu’un spectacle sensible sux esprits ordinaires sous une part égale des trois facultés, à lui littérateur apparaîtra — naturellement — redondant de littératures. […] Car, altier artiste des littératures, le comte de Villiers de l’Isle-Adam est de ceux à qui nulle intimité de songe n’a échappé, mais dont cette sublime monomanie d’une âme littéraire a fait tous les rêves choses littéraires, et mots. […] mais ici c’est un langage précis, étonnamment grammatical (c’est-à-dire étymologique et syntaxial), d’une condensation inouïe dans la littérature allemande et d’un tel affinement ; c’est un langage de hautaine littérature, resserré en le strictement nécessaire du discours, émondé des préfixes et des particules vaines, tout de sommets, essentiel, et qui ressemble aux parodies d’un M. […] Dès lors le quotidien de l’existence, avec un désespoir d’atteindre la musique et le retour aux littératures, la rentrée aux chers travaux des choses littéraires et chimériques.
La méthode de cette littérature est calquée sur la méthode de cette science. […] C’était en un mot le beau temps de la littérature spiritualiste. […] A une littérature de mort succède une pensée de vie. […] Voilà le sillon que j’ai creusé dans le champ ingrat de la littérature, l’amour du travail et de la vie. […] Zola, La République et la Littérature.
Destiné à être un critique et un professeur de littérature, il aspirait à être poète. […] La Harpe en usa trop ; il eut trop affaire aux chenilles de la littérature, et il n’en devint pas plus rossignol pour cela, ni plus poète. […] Mais, dans son Cours de littérature, en reprenant une à une les pièces de Racine, La Harpe, développe d’heureuses ressources d’analyse, et il fait l’éducation de ses auditeurs. […] Telle est ma pensée sur les bonnes et saines parties du Cours de littérature. […] Au milieu des excès déclamatoires et qui sentent la réaction, cette seconde moitié du Cours de littérature offre des morceaux pleins de verve et d’une chaude sincérité, et il y subsiste des parties de bon jugement.
, mais il n’en est pas moins très au courant de la langue et de la littérature anglaises. […] Je dis que ce fruit rare et exquis d’un grand critique en littérature n’a pas noué sur cette tige superbe qui le promettait. […] Or, à l’exception de quelques poètes — exception partout — emportés par cette belle démence dont parle Shakespeare, et dont le génie traîne la volonté après soi, comme le cheval sauvage traîna Brunehault, la littérature désintéressée a toujours fort peu existé en Angleterre, dans ce pays de l’intérêt dont Bentham a théorisé les pratiques ; et Macaulay eut l’ambition de son pays. […] Et c’est le manque de grande et forte conception morale dans Macaulay qui, bien avant qu’il eût passé avec armes et bagages de la Littérature à l’Histoire, fait déjà le vice principal et radical de sa critique dans les quelques morceaux, admirables sous d’autres rapports, que nous avons de lui, et qui en aurait été, je le crains bien, le vice éternel, en supposant qu’il ne fût jamais devenu, lui, le transfuge de la littérature. […] Ce fut là son premier mot en littérature, et ce fut son meilleur.
Histoire de la littérature française à l’étranger pendant le xviiie siècle, par M. […] Sayous est la suite de celui qu’il publia, il y a quelques années, sur la Littérature française à l’étranger pendant le xviie siècle. […] Il y a donc des branches de littérature française qui sont chez elles et en pleine terre, tout en étant à l’étranger. La plus considérable de ces branches est la littérature genevoise : elle occupe la plus grande place dans les deux derniers volumes de M. […] Nous avons en France une prévention a priori contre la littérature genevoise ; nous l’estimons, et nous la goûtons peu.
Il suffisait tout simplement de dire pour sa gloire la place que Janin a eue et gardera dans la littérature française, et de ne pas le déplacer pour lui donner une autre place qui n’est pas la sienne. […] Cuvillier-Fleury, cet impertinent et apocryphe archevêque de Reims en littérature, lequel se permet de sacrer les Rois littéraires avec la sainte Ampoule de l’Académie, — qui est un préjugé, celle-là ! […] Cuvillier-Fleury avait dit de Janin : « Il fut le Roi de la littérature facile », — laquelle, croyez-moi, n’est facile que pour ceux qui savent faire de cette littérature-là, et qui est très difficile pour les lourds qui se donnent les airs de la mépriser, — M. […] Rappelez-vous son Âne mort, qui n’était qu’une moquerie de la littérature de 1830, cette coquette d’atrocité ! […] Je ne suis pas bien sûr qu’il n’ait vanté Viennet… Il tenait pour l’Antiquité et le xviie siècle, et quoiqu’il comprît les beautés d’une littérature puisée à une autre source, il revenait toujours à ces deux sources-là.
On y passe plus d’une fois en Angleterre, ou, mieux, on ne cesse pas de l’embrasser d’un même regard parallèlement avec la France, et de suivre l’histoire de la littérature et de l’éloquence anglaise durant tout le siècle, depuis Bolingbroke jusqu’à M. […] La littérature aurait droit déjà d’en revendiquer une bonne part ; il y a surtout de certaines pages sur le beau qui sont des plus mémorables entre les belles pages de notre langue. […] Le jour où l’on osa dire pour la première fois que la littérature de Louis XIV était une littérature admirable, mais ancienne, ce furent des cris et un scandale dont il me souvient encore. Déjà, en 1818, un écrivain peu populaire, mais élevé (Ballanche), s’était avisé de dire : « Notre littérature du siècle de Louis XIV a cessé d’être l’expression de la société ; elle commence donc à être déjà pour nous en quelque sorte une littérature ancienne, de l’archéologie. » Eh bien ! […] Je crois l’entendre d’ici me répondre que cette pente où l’on va est une loi fatale pour toute littérature qui a beaucoup duré et qui a eu déjà plusieurs siècles de floraison et de renaissance ; qu'en attendant il faut tirer de chaque âge le meilleur parti possible, lui demander l’œuvre à laquelle il est le plus propre, et que, d’ailleurs, nous n’en serons pas de sitôt pour cela à l’école de Byzance, que nous n’en sommes qu’à celle d’Alexandrie.
Xavier Aubryet (que je sache) n’a jamais pratiqué la chronique, ce genre à part dans le journalisme contemporain, destructif, dans un temps donné, de toute littérature. […] Grave inconvénient — je ne le dirai jamais assez — que de se bastionner ainsi dans des genres de littérature si restreinte. […] en Angleterre, où il y a aussi des littératures restreintes à côté de la grande littérature, vous avez vu ce qu’est devenu le roman de high life qui eut, au commencement du siècle, un tel succès, que Pelham commença la fortune politique de Bulwer… Rien n’est resté de ce genre de roman. […] C’est Balzac, en effet, et Eugène Sue, mais surtout Balzac, qui ont donné une importance si considérable à Paris dans la littérature contemporaine. […] Je n’en conviens pas moins que Balzac est réellement un des pères et des fomenteurs de cette littérature parisienne, qui est de la chronique aujourd’hui, et qui ne sera plus que de l’archéologie demain.
Mais qu’est-ce que la littérature facile ? […] Quels talents ne nous a pas gâtés la littérature facile ? […] On a critiqué ma définition de littérature facile, et on a dit : « Il y a eu de bons ouvrages faits facilement », ce qui est vrai ; mais j’entendais par littérature facile, non pas de la bonne littérature faite facilement, mais de la médiocre littérature facile à faire. […] La littérature de l’Empire, dont se moque la littérature facile et inutile, disait aussi : « L’empereur n’aime que nous et ne veut que de nous ! […] — Vous l’allez voir pour la littérature héritière de celle de l’Empire.
C’est d’abord la vieillesse de la littérature, qui rend l’invention plus difficile en effet, plus inquiète, plus tourmentée, et qui fait ainsi, d’une certaine excitation maladive des nerfs, une des conditions de « l’écriture artiste ». Il y a aussi ce fait que la littérature, plus lucrative de nos jours qu’elle ne l’a jamais été, apparaît de plus en plus comme une profession à laquelle il est avantageux de se vouer exclusivement : et de là le nombre toujours croissant des jeunes écrivains, un pullulement prodigieux, une concurrence âpre, amère, enragée. […] Ils commencent par croire, — d’une foi étroite et furieuse de fanatiques, — premièrement, que la littérature est la plus noble des occupations humaines et la seule convenable à leur génie ; que les autres métiers, la culture de la terre, l’industrie, les sciences et l’histoire, la politique et le gouvernement des hommes sont de bas emplois et qui ne sauraient tenter que des esprits médiocres ; et, secondement, que c’est eux, au fond, qui ont inventé la littérature. […] Ces infortunés ne parlent que de littérature.
Lui-même, si peu de place qu’il tienne dans la littérature contemporaine, il a été plus d’une fois l’objet de ces méprises de la critique. […] Et puis, pourquoi n’en serait-il pas d’une littérature dans son ensemble, et en particulier de l’œuvre d’un poëte, comme de ces belles vieilles villes d’Espagne, par exemple, où vous trouvez tout : fraîches promenades d’orangers le long d’une rivière ; larges places ouvertes au grand soleil pour les fêtes ; rues étroites, tortueuses, quelquefois obscures, où se lient les unes aux autres mille maisons de toute forme, de tout âge, hautes, basses, noires, blanches, peintes, sculptées ; labyrinthes d’édifices dressés côte à côte, pêle-mêle, palais, hospices, couvents, casernes, tous divers, tous portant leur destination écrite dans leur architecture ; marchés pleins de peuple et de bruit ; cimetières où les vivants se taisent comme les morts ; ici, le théâtre avec ses clinquants, sa fanfare et ses oripeaux ; là-bas, le vieux gibet permanent, dont la pierre est vermoulue, dont le fer est rouillé, avec quelque squelette qui craque au vent ; au centre, la grande cathédrale gothique avec ses hautes flèches tailladées en scies, sa large tour du bourdon, ses cinq portails brodés de bas-reliefs, sa frise à jour comme une collerette, ses solides arcs-boutants si frêles à l’œil ; et puis, ses cavités profondes, sa forêt de piliers a chapiteaux bizarres, ses chapelles ardentes, ses myriades de saints et de châsses, ses colonnettes en gerbes, ses rosaces, ses ogives, ses lancettes qui se touchent à l’abside et en font comme une cage de vitraux, son maître-autel aux mille cierges ; merveilleux édifice, imposant par sa masse, curieux par ses détails, beau à deux lieues et beau à deux pas ; — et enfin, à l’autre bout de la ville, cachée dans les sycomores et les palmiers, la mosquée orientale, aux dômes de cuivre et d’étain, aux portes peintes, aux parois vernissées, avec son jour d’en haut, ses grêles arcades, ses cassolettes qui fument jour et nuit, ses versets du Koran sur chaque porte, ses sanctuaires éblouissants, et la mosaïque de son pavé et la mosaïque de ses murailles ; épanouie au soleil comme une large fleur pleine de parfums ? […] Il ne se dissimule pas, pour le dire en passant, que bien des critiques le trouveront hardi et insensé de souhaiter pour la France une littérature qu’on puisse comparer à une ville du moyen-âge. […] Parlez-moi d’une belle littérature tirée au cordeau ! […] Au reste, pour les empires comme pour les littératures avant peu peut-être l’Orient est appelé à jouer un rôle dans l’Occident.
Auguste Nicolas6 Si, comme nous le disions récemment, la littérature française est affligée de stérilité, nous n’espérons guères que cet état puisse changer en un instant. […] Qui oserait affirmer, en effet, que pour la philosophie et la littérature l’heure de la décadence n’est pas arrivée ? […] Pour la littérature, le mal est moins désespéré, à ce qu’il semble, quoiqu’il ait aussi sa profondeur. Les quelques grands écrivains qui ont paru de nos jours attestent presque cette décadence qu’il est si dur d’avouer par la nature même de leur génie tourmenté, multiple, savant, chargé d’ornementations et d’effets, mais privé de la simplicité tranquille des fortes littératures, comme l’atteste à son tour la plèbe des écrivains sans talent par l’inanité de leur effort. […] Franchement, en voyant cela, on tremble un peu pour la société dont on fait partie, si, comme le disait un grand esprit exact et sévère, et comme on l’a tant répété depuis, la littérature est l’expression de la société.
Nécessité d’une histoire d’ensemble Le but que je me propose est d’esquisser le plan sur lequel une histoire de la littérature peut et doit être construite pour être aussi scientifique que possible. […] Je bornerai d’ailleurs mon tracé au champ déjà si vaste de la littérature française. La raison en est simplement que je la connais mieux que toute autre ; il sera facile ensuite, à ceux qui le voudront, d’appliquer des procédés analogues aux littératures des diverses nations. On s’attend peut-être ici que je vais faire la critique des histoires aujourd’hui existantes de la littérature française.
Et véritablement, ce seroit fermer les yeux aux considerations les plus indispensables de la Politique, que de ne pas regarder la Littérature comme un des objets les plus dignes de l’attention du Ministere. […] L’état actuel de la Littérature, en France, démontre, à présent plus que jamais, la nécessité d’y travailler efficacement. […] Ne seroit-il donc pas plus digne du zele des Protecteurs de la Littérature, & de ceux à qui la police en est confiée, d’encourager les bons Critiques, & de n’autoriser que ceux qui, comme l’Abbé Grosier, ont fait preuve d’attachement pour les vrais principes, de courage & de talent pour les défendre, plutôt que de prêter l’oreille aux clameurs de quelques petits Auteurs qui emploieroient plus utilement leur temps à se corriger, qu’à se plaindre ? Un tel moyen seroit plus sûr pour remédier à la corruption du goût, le conserver dans toute sa pureté, & faire avorter une foule d’Ouvrages qui ne peuvent que déshonorer la Littérature & la ruiner entiérement.
La course à la vie, en littérature, est un sauve-qui-peut général. […] Il y a de l’analogie entre la mode en littérature et la mode dans les toilettes. […] Au temps même de notre belle littérature classique, comme M. […] Homère, Dante et Shakespeare sont, par elle, les poètes les plus vivants de toute la littérature. […] Elle consiste à ne plus voir, dans toute la réalité, quelle qu’elle soit, qu’un vaste thème de littérature.
On n’a pas pris garde à cette nécessité quand on parle avec regret de l’influence des littératures étrangères sur notre littérature. […] Comment examiner en détail cette immensité qu’est la littérature française ? […] Cependant on lit dans l’Histoire de la littérature française de M. […] Toute la littérature imaginative repose donc, comme la littérature positive, et comme la science elle-même, sur la réalité. […] Cependant toute la littérature proteste contre cette théorie mesquine.
Nisard sur l’influence de Descartes dans la littérature française. C'est un chapitre de l’ouvrage qui paraît en même temps : Histoire de la littérature française ; les deux premiers volumes sont en vente. […] Ce morceau même sur Descartes déclare assez l’esprit de l’ouvrage, et bien qu’on puisse craindre qu’il n’y ait dans cette façon de voir un peu de construction a posteriori et que ce soit se montrer, nous le croyons, par trop satisfait de soi-même et de sa propre littérature, on recherchera justement l’ouvrage de M. […] » Thiers, indigné de ce débordement, disait l’autre jour que s’il n’était pas lié par des traités pour cette histoire à écrire, il briserait sa plume de dégoût et de honte, de voir la littérature descendue si bas.
Introduction Même réduit aux proportions qu’il présente ici, un ouvrage sur la nouvelle littérature, fait à la fois de critique, de documents et de prophétie, ne laisse point que d’être un travail difficile, considérable et dangereux. […] Considérable, car la liste est longue de ceux qui entre dix-huit et trente-six ans on écrit des pages intéressantes, ont participé au mouvement littéraire de ce temps, si fécond en cénacles, si fertile en personnalités curieuses ; dangereux enfin, parce que, malgré deux ans de recherches, nous avons commis des oublis inévitables et surtout parce qu’ayant combattu, nous aussi, dans les rangs de cette jeunesse, nous n’avons pourtant pas hésité à mettre de côté toute camaraderie, toute confraternité, pour présenter un tableau sincère et précis de cette « jeune littérature » dont on parle tant et qu’on connaît si peu. […] Sans pouvoir peut-être donner la côte de chacune, nous présentons ici les forces de la littérature de ce soir. […] Ce serait notre meilleure récompense que d’avoir deviné ceux qui seront l’honneur de la littérature de demain.
Pour ma part, je décline cet argument commode aux littératures impuissantes. […] Il n’y a pas de sujets épiques, il n’y a que des facultés… L’épique existe ou peut exister à toutes les périodes de l’histoire, à toutes les marches des civilisations, en haut ou en bas, à tous les moments d’ascension ou de déclin des littératures. […] » quand tout à coup il nous a lui-même appris qu’il fait partie d’une littérature ! […] d’une littérature provinciale ! […] Enfin, est-ce qu’il y a eu quelque part dans l’histoire des langues et des littératures autre chose que des patois, avant les œuvres du Génie ?
Si, dans tout état de cause, la littérature systématique est la pire des littératures, que faut-il penser de celle-là qui pour système a le réalisme ? […] Duranty est de cette espèce de littérature. […] affecta et contamina, dans sa meilleure époque, de je ne sais quoi d’inférieur et de bourgeois, les conceptions d’hommes qui avaient pourtant du génie, à présent qu’en tarissant il s’est mêlé aux autres grossièretés d’une vie qui se matérialise chaque jour davantage et que, sous cette théorie et sous ce nom de réalisme, il aspire à gouverner une littérature décadente, ne doit-il pas abaisser plus que jamais des talents moins faits pour résister à ses influences et nuire à leurs inspirations ? […] Monde, personnes, choses, faits, inventions, tout cela, dans son roman, est, il faut bien le dire, sans intérêt pour l’imagination difficile, la seule qu’il faille invoquer en fait d’art ou de littérature, et on n’a point une seule fois à dire, pendant la lecture qu’on en fait : « Voilà qui est beau », mais au plus : « Voilà qui est exact », et encore de la plus facile des exactitudes. […] Duranty ; je ne veux aujourd’hui que parler littérature.
Littérature dramatique de l’Allemagne. […] Ces deux noms inséparables sont à eux seuls toute une littérature pour leur pays. […] Un écrivain français, explorateur pittoresque des littératures du Nord, M. […] Les dieux s’en vont, mais les moqueurs restent ; la littérature du sarcasme remplace la littérature du génie. […] Ces deux exemples sont l’Italie en politique, l’Allemagne en littérature.
Il me semble que, lorsqu’on est en somme parmi les privilégiés de ce monde, lorsqu’on ne souffre ni continuellement, ni trop violemment dans son corps, et qu’on est préservé des extrêmes douleurs morales par la littérature et l’analyse (lesquelles, soyez-en sûrs, nous sauvent de plus de maux qu’elles ne nous interdisent de joies), une sorte de pudeur devrait vous empêcher de répéter trop longuement des plaintes déjà développées par d’autres. […] J’aurais dû reconnaître, dans le cas de Maupassant, autre chose qu’un plaisir d’orgueil et d’ironie à constater que le monde est inintelligible et mauvais ; autre chose qu’un plaisir de langueur à s’abandonner aux mélancolies que versent certains crépuscules ou que distillent certains brouillards ; bref, autre chose que de la littérature. […] Il semblait se plaire, on l’a dit, aux compagnies « joyeuses » ; il aimait la naïveté des « Boule-de-Suif » ou des « grosses Rachel » ; parfois, avec une grande affectation de sérieux et une grande dépense d’activité, et comme si ces choses eussent été infiniment plus importantes que les livres qu’il écrivait (rarement il consentait à parler littérature), il organisait des « fêtes » compliquées, volontiers un peu brutales ; mais, sauf les minutes où il s’appliquait, jamais on ne vit pareille impassibilité en pleine fête, ni visage plus absent. […] Maupassant offrait le singulier phénomène d’une sorte de classique primitif survenu à une époque de littérature vieillissante, décrépite et tourmentée. […] À l’une des époques où notre littérature fut le plus complexe et nous distilla les boissons les plus travaillées, le génie conteur de Maupassant jaillit comme une source de belle eau merveilleusement claire.
Tartarin est de la littérature régionale, supportable. — Il reste qu’avec son inaptitude artistique, son incompréhension, son ignorance, sauf de Dickens, sa sensibilité souvent feuilletonnière, M. […] On exalte, sans y regarder, la Fille Élisa, roman écrit, selon la déclaration de l’auteur, pour « parler au cœur et à l’émotion de nos législateurs » et auquel, en effet, les parlementaires ont pu s’intéresser sans effort, roman dont l’émotion demeure à la préface, livre pauvre d’humanité et mince de littérature, bien loin, ce me semble, des chefs-d’œuvre que fabriquait, avec son frère, M. […] Moréas est-il moins précieux chanteur de Madeline et d’Æmilius, après avoir expliqué, sur une table du café Voltaire, l’évolution de la littérature française, par le jeu étonnamment simplet de quelques moitiés d’allumettes ? […] On sent ce que leur devra la littérature de demain, comme aussi bien ce qu’elle devra aux Parnassiens, inconscients collaborateurs des naturalistes dans la désinfection du romantisme. […] Ce qui demeure, c’est, à travers tous les âges de la littérature, un courant réaliste : des artistes plus épris de la réalité vivante que du rêve imaginé.
* * * Il y a deux ou trois ans, quand, le front gonflé d’un monde inconnu, nous écrivions les pages de la Vie héroïque, nous pressentions que beaucoup s’y tromperaient, que la littérature prochaine serait sans doute sentimentale, et cette perspective nous était pénible. […] Rousseau et Rimbaud prennent de l’importance, tandis que M. de Saint-Pierre obtient attention de quelques esprits. » À cette époque, néanmoins, je ne pouvais guère que prévoir l’excès de sensibilité dont souffre aujourd’hui la littérature. […] Retté publia les Treize Idylles diaboliques, je compris que cet écrivain ne s’était point débarrassé des cruelles influences d’une basse littérature. […] Retté apporte dans la littérature une exaltation sans pensée ; M. […] Leur littérature sera dissipée.
Les plus grands chefs-d’œuvre de la littérature ne m’ont jamais troublé ainsi. […] Et c’est de cette âme que vient aux petites phrases de Loti leur immense frisson… On peut voir, par l’exemple de Pierre Loti, comment, par quel détour, les vieilles littératures reviennent quelquefois à la simplicité absolue. […] Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup plus de cent ans que l’exotisme a fait son entrée dans notre littérature. […] Et, du jour où cette faculté s’applique, non plus à des objets étrangers, mais à ce que nous avons tous les jours sous les yeux, la littérature nouvelle est née ; le romantisme engendre le naturalisme. […] et que ne cherchez-vous à lui assigner son rang dans la littérature contemporaine ?
Les succès de littérature et de monde attirèrent dès ce temps à Mme de Staël le persiflage des esprits railleurs, comme nous les verrons plus tard se liguer de nouveau contre elle, à l’époque de 1800. […] Les nombreux aperçus sur la littérature grecque, très-contestables par la légèreté des détails, aboutissent à un point de vue général qui reste vrai à travers les erreurs ou les insuffisances. […] Les esprits libres en littérature liront avec une agréable surprise ce morceau, comme on aime à retrouver quelque idée de 89 dans Fénelon. […] Les défenseurs d’un goût exclusif et d’une langue fixe jouent exactement en littérature un rôle de tories ; ils sont pour une cause qui se perd journellement. […] Il nous avait d’abord semblé que si Benjamin Constant avait voulu écrire alors sur le livre de la Littérature, il n’aurait guère autrement fait.
S’il ne croit plus aux littérateurs et à la littérature, à qui la faute ? […] Il est compétent en littérature ; il l’est bien en politique et en religion ! […] La littérature diffère donc entièrement de la musique et se rattache à la peinture par un côté. […] Il n’y a pas de haut et de bas en littérature, il y a des hommes. […] il nous aurait pris nos romans ; mais ce banquier, quelle littérature va-t-il nous demander ?
Tout s’est écroulé autour du tronc de la littérature et des arts ; ce trône seul ne peut pas rester debout parmi tant de ruines : il faut qu’il s’écroule à son tour. […] De même, notre littérature qui, sous ce règne, a jeté encore un si grand éclat a été envahie, un instant, par une génération éphémère : cette génération fut sans aïeux, elle n’a point laissé de postérité. […] Si, d’une part, notre littérature du siècle de Louis XIV est devenue européenne, et a cessé d’être exclusivement la nôtre, nous cherchons, d’une autre part, une littérature nouvelle, qui soit classique aussi, mais classique dans l’ordre de choses qui va naître. […] Depuis, le latin a toujours dominé dans nos études ; et c’est à cette cause, sans doute, que nous devons cet humble sentiment de nous-mêmes qui nous a portés à nous contenter d’une littérature d’imitation. […] La plupart des observations que nous venons de faire sur la littérature s’appliquent aux arts : les arts aussi sont de la poésie.
. — corruption et vice de la littérature. […] — La littérature ne fournit rien et la disette réelle de bons écrits n’a jamais été plus grande. […] Ceci tient aux causes mêmes de désorganisation et de ruine qui travaillent la littérature actuelle. […] La corruption est au cœur de la littérature, et trop souvent ce n’est pas au cœur seulement qu’elle se loge, elle s’étale sur le front, elle s’affiche, elle tient boutique ouverte.
Hillebrand, Vilmar et Gervinus, leurs beaux travaux sur la littérature de leur pays. […] La littérature seule d’un pays nous apprend à bien juger ses institutions. […] Depuis près d’un siècle on nous a contesté, en littérature, toutes nos gloires. […] La littérature qui l’avait formé était-elle un poison si dissolvant ? […] Même cette littérature est-elle uniquement et toujours pernicieuse ?
Sans parler des littératures anciennes et étrangères qui sont devenues moins absurdes à leurs yeux, ils ont fait des progrès dans l’intelligence de Igor propre littérature. […] Ils goûtaient, comme il faut, notre vieille littérature. […] Cours de littérature dramatique. […] Taine, Histoire de la littérature anglaise, livre III, chap. […] Taine, Histoire de la littérature anglaise, livre III, chap.
Il se produit vers la fin de l’Ancien Régime un fait assez considérable, qui modifie la littérature : on voit l’antiquité gréco-romaine reparaître, et ramener, comme il était naturel, un idéal de beauté formelle et plastique. […] La société et la littérature, depuis la querelle des anciens et des modernes, s’étaient désintéressées de l’antiquité. […] Cette révolution n’est pas sans conséquence pour la littérature : car les artistes et les littérateurs ne sont plus deux mondes fermés, inconnus l’un à l’autre. […] Il y a un style Louis XVI dans la littérature, et le groupe de Paul et Virginie nous en présente la plus harmonieuse création. […] Il était important de signaler le courant qui porte les esprits de nouveau vers l’art gréco-romain : nous découvrons ainsi les origines, la place d’un génie original que, sans cette étude préalable, on ne sait où loger dans l’histoire de notre littérature.
Weiss a baptisée : la littérature brutale. […] Ils ont leur littérature dans le sang. […] Daudet, dans une époque de littérature brutale. […] Il a fait en critique de la littérature d’imagination. […] Dans la littérature ainsi comprise, tout part de l’observation et tout y revient ; et littérature est synonyme de vérité.
Quelques phrases de Mme de Staël sur la littérature allemande et les raisonnements faux d’un professeur de Bonn (M. Schlegel), qui s’est cru le droit de traiter avec mépris notre littérature dramatique, ont suffi pour armer contre elle tous ceux qui ne se sentaient ni la force ni le courage de marcher sur les traces de nos grands maîtres. […] La correspondance qui s’est établie entre les comédiens et les auteurs, pendant la lutte classique et romantique, nous révélerait tous les petits moyens odieux que l’on a employés pour détruire ce que vous appelez avec mépris la littérature de l’empire ; mais elle ne viendra jamais à la connaissance du public. […] Car enfin, si l’on veut avoir une littérature dramatique, il faut pour la juger un public qui soit tout à la fois le public de tout le monde et qui ne soit le public de personne. […] Pourquoi donc vouloir nous imposer une littérature étrangère, à nous qui, sans le vouloir, avons imposé la nôtre à toute l’Europe ?
Assurément Molière, homme de génie, est supérieur à ce benêt qu’on admire dans les Cours de littérature, et qui s’appelle Destouches. […] Nos cours de littérature nous ont dit au collège que l’on rit à Molière, et nous le croyons, parce que nous restons toute notre vie, en France, des hommes de collège pour la littérature. […] Nous voici bien loin du rire, me dira-t-on ; vous faites un article de littérature ordinaire, comme M. […] Notre qualité d’hommes de collège en littérature, fait qu’en voyant ses comédies, au lieu de nous livrer à sa gaîté vraiment folle, nous pensons uniquement aux arrêts terribles qui le jettent au second rang. […] Dufrény, n’a aucun rang en littérature ; peu de gens l’ont lu.
I La littérature a des silences. […] Pour trouver un livre digne d’occuper la Critique et les conversations, il faut remonter jusqu’à cette Histoire de la littérature anglaise par Taine, dont la beauté d’exécution n’a cependant pu me faire oublier le vice du système sur lequel elle est appuyée… Eh bien ! […] Taine qui va troubler le silence momentané de la Critique et de la Littérature. […] Taine qui est, avant tout, et sera, après tout, un écrivain, un homme littéraire, et qui, s’il entendait ses intérêts, resterait dans cette plantureuse voie de la littérature ; M. […] Il prenait par là possession de l’espace et du temps, et sa théorie, qu’il n’avait pas inventée, il la proclamait avec l’aplomb de la certitude, le dernier mot de l’avenir en littérature.
Encore une fois, il est de salutaire exemple de le dresser aujourd’hui comme une objection devant la théorie des travailleurs, — des hommes de peine en littérature. […] de me voir quitter par intervalle (ce n’est donc qu’un instant) les régions purement lyriques pour aborder le terrain de la réalité. » Et il ajoute, en chiffonnant une idée juste : « A l’origine des littératures, les scènes de la vie agricole et de la vie militaire constituent les plus fécondes sources d’inspiration (constituent une source, quelle poésie !) […] On ne rajeunit rien de tout ce qui doit vieillir et passer dans ce monde, et le fard des littératures décrépites, c’est l’archaïsme, un fard, comme tous les autres, affreux ! […] L’agriculture et la guerre sont des sources de poésie immortelle, mais l’homme qui les considère comme une ressource de littérature défaillante, et rien de plus, n’a jamais eu cette flamme qu’il n’est pas ridicule d’appeler le feu sacré. […] Autran, nous ne pensons pas qu’il tienne personnellement une place très extérieure et très visible dans la littérature contemporaine.
La société qui lit avec plaisir des productions de cette espèce a certainement quelque infirmité… Ce n’est plus, cela, simple affaire de littérature. […] Satan, cette dernière ressource des gens damnés en littérature, n’a point à y paraître comme dans un conte allemand, et on n’y renverse pas le dessus des toits, comme on renverse, dans Le Diable boiteux, le couvercle d’une tabatière, pour voir ce qui se passe dessous ! […] On peut se demander qui est capable d’écrire un livre comme celui-là dans l’état présent du personnel de la littérature ? […] Aussi n’ai-je été nullement surpris quand, arrivé à la dernière page de ces prétendus et impudents Mémoires, j’ai vu que la vraie femme de chambre, en supposant qu’elle existe, n’avait pas écrit et s’était contentée de donner ses notes à un littérateur, mâle ou femelle, qui en avait fait cette belle pièce de littérature ! […] ne craignons pas de l’affirmer, si la Critique, oubliant ses devoirs, n’intervient pas avec une cruauté salutaire et ne donne pas son coup de balai vengeur à cette dépravante littérature, non-seulement l’instinct littéraire, mais aussi l’instinct moral dans l’appréciation des œuvres de l’esprit, seront avant peu, tous les deux, entièrement perdus.
. — La Littérature de tout à l’heure (1889). — Chérubin, trois actes (1891). — Du sens religieux de la poésie (1893). — Opinions (1895). — Almanach de prose et de vers pour 1897. — L’Esprit belge (1899). — Auguste Rodin (1900). — Le Rêve de vivre, poèmes (1900). […] Vous verrez, vous verrez. » Eh bien, j’ai attendu, je n’ai rien vu ; j’ai lu de lui un volume de critique, La Littérature de tout à l’heure, qui est une œuvre de rhéteur ingénieuse, mais pleine de partis pris ridicules. […] François Coppée Quand Charles Morice fait des vers, je ne les comprends pas ; quand il écrit la Littérature de tout à l’heure, il est d’une clarté admirable, et il y a, là-dedans, des pages sur Pascal et le xviie siècle, qui sont tout à fait de premier ordre.
Il a la culture étroite, l’intelligence exclusive, le préjugé tenace de l’écrivain artiste, pour qui rien n’existe hors de la littérature. […] Le quatrième chant tout entier est un appendice dont on ne sent pas d’abord l’utilité : il n’y est pas question de littérature, mais de morale. […] Cela se sent dans l’Art poétique : il ignore tout ce qui n’est pas la littérature, et une bonne partie de la littérature. […] Grâce aux modèles anciens, qu’il eut le mérite de comprendre et de sentir comme œuvres d’art, Boileau maintint la notion de l’art dans la littérature. […] Ne serait-il que le théoricien du xviie siècle, sa place dans notre littérature serait grande.
Il était même, avec Jules Janin, le seul vivant, vraiment vivant, d’un journal qui ne représente plus que la littérature bien conservée, — une momie à peu près, mais qui fait illusion en l’enveloppant bien. […] Philologue, grammairien, philosophe, professeur de littératures comparées, que sais-je, moi ? […] Trissotins et Turcarets, tout de ce monde de la littérature et du journalisme devait se retrouver dans cette Ménagerie de Chasles et y danser une sarabande forcée, comme le serpent de Baudelaire au bout de son bâton… Joie de ma vie ! […] Dans sa Psychologie sociale, ce qu’il dit des plus célèbres de ceux qu’il rencontre sur le terrain de la littérature est incroyable de préoccupation, et d’une préoccupation qui va jusqu’à la perte de la mémoire, la méconnaissance de ce qui est, et la frontière (Dieu me pardonne !) […] — ne sera pas la littérature de l’avenir.
La Littérature est un champ immense, où le Chardon croît à côté de la Rose ; il est bon de pouvoir démêler les fleurs à travers les épines qui les étouffent. […] Vous désirez que je vous applanisse la carriere des Sciences & de la Littérature, en vous indiquant les sentiers qui y menent. […] Il ne faut pas vous imaginer que tous les genres de Littérature soient également abondans. […] Elle m’a été d’un grand secours pour certaines parties ; car ce savant Ecrivain n’a pas traité, à beaucoup près, tout ce qui regarde la Littérature.
Né en 1785 dans l’Ardèche, il vint à Paris à l’âge de dix-neuf ans, c’est-à-dire tout au début de l’Empire ; et par ses goûts déclarés, par ses essais sérieux et variés en vers et en prose, par le caractère des doctrines, il mérita bientôt de se voir l’enfant chéri, le fils adoptif de la littérature alors régnante, de celle qui se rattachait plus étroitement aux traditions du xviiie siècle. […] Ainsi pour le jeune talent de Victorin Fabre : il épousa sans retour une littérature vieillissante, et sa fidélité même le perdit. Cela nous coûte à dire, mais il nous fait comprendre ce qu’il peut y avoir de bon, au moins par instants, chez les libertins en littérature. […] Ce que nous voudrions, s’il y avait moyen de régler les points, c’est qu’on pût, même en littérature, se donner le droit de fredonner, avec le plus spirituel des mondains : Dans mon printemps j’ai hanté les vauriens, et qu’on se rangeât par degrés ensuite. […] Que si, rabattant de ces illusions de famille, nous venons à peser à leur juste valeur les œuvres de Victorin Fabre (je ne parle que de celles qui sont publiées), nous trouvons qu’il mérite, en effet, une mention honorable dans la littérature des premières années du siècle.
Un manifeste Il paraît que le « dernier bateau » de la littérature, c’est le Naturisme. […] Au contraire, la littérature (qui peut nous mettre en valeur) nous permet aussi les exploits auxquels nos facultés nous font prétendre. […] Le triomphe de ces étrangers sur la littérature ethnique de nos pays nous semble plus terrible et mauvaise que l’invasion dos conquérantes armées allemandes. […] Une littérature naîtra qui glorifiera les marins, les laboureurs nés des entrailles du sol et les pasteurs qui habitent près des aigles. […] La littérature à laquelle plusieurs jeunes auteurs se sont voués demeure infiniment violente ; resplendissante et heureuse.
Histoire de la littérature anglaise par M. […] L’Histoire de la Littérature anglaise est un livre qui se tient d’un bout à l’autre : il a été conçu, construit, exécuté d’ensemble ; les premiers et les derniers chapitres se répondent. […] La conquête de l’Angleterre par les Normands (1066) est la dernière en date des grandes invasions territoriales qui ont précédé partout le Moyen-Age, et le Moyen-Age était déjà commencé partout ailleurs quand elle eut lieu ; la langue, et partant la littérature anglaise qui en devait sortir, se trouva ainsi en retard sur les autres littératures du continent, particulièrement sur la française : elle s’inspira, elle s’imprégna d’abord de celle-ci, et elle n’acquit qu’avec le temps son juste tempérament, sa saveur propre. […] Son livre, dans sa composition, a l’avantage de mettre surtout en lumière les parties les plus difficiles et les plus ardues, les hautes époques antérieures de la littérature anglaise : la Renaissance y est admirablement traitée. […] J’aimerais en littérature à proportionner toujours notre méthode à notre sujet et à entourer de soins tout particuliers celui qui les appelle et qui les mérite.
Un homme d’un goût délicat et qui passe sa vie à étudier la littérature française et les littératures étrangères, M. […] Delécluze n’y voit que le résultat de la fréquentation des littératures du nord. […] La langue française, dit-il, est d’origine latine, elle est de la famille des langues du midi, et c’est la méconnaître que de la greffer sur les littératures du nord. […] Plus tard, les progrès des arts et les découvertes des sciences naturelles amenèrent le style technique ; Thomas et d’autres imaginèrent de transporter les termes abstraits de la science dans la littérature et dans la poésie. […] Une plus grande intimité entre notre style poétique et celui des littératures étrangères doit faciliter infiniment la traduction en vers des poètes étrangers ; et réciproquement le travail de cette traduction doit donner à notre style, sous le rapport de la métaphore prolongée, une nouvelle souplesse.
« Le bon jugement en littérature, disait-il, est une faculté très lente, et qui n’atteint que fort tard le dernier point de son accroissement. » Arrivé à ce point de maturité, M. […] Ce fut surtout en matière d’art et de littérature qu’il lui dut l’éveil et l’initiation. […] Jullien, fort instruit en littérature anglaise, Mme de Vintimille. […] Il nous dira encore : « Où il n’y a point de délicatesse, il n’y a point de littérature. […] Marmontel, dans ses Éléments de littérature, m’a fourni ensuite l’article « Style », morceau excellent.
C’est de lui aussi que date dans notre littérature le sentiment de la vie domestique, de cette vie bourgeoise, pauvre, recueillie, intime, où s’accumulent tant de trésors vertueux et doux. […] Les lecteurs français, habitués à l’air factice d’une atmosphère de salon, ces lecteurs urbains, comme il les appelle, s’étonnèrent tout ravis de sentir arriver, du côté des Alpes, ces bonnes et fraîches haleines des montagnes, qui venaient raviver une littérature aussi distinguée que desséchée. […] Par cet aspect on le définirait d’un mot : il est le premier qui ait mis du vert dans notre littérature. […] Ce jour-là il découvrait la rêverie, ce charme nouveau qu’on avait laissé comme une singularité à La Fontaine, et qu’il allait, lui, introduire décidément dans une littérature jusque-là galante ou positive. […] Le voyage pédestre, avec ses impressions de chaque instant, fut encore une des inventions de Rousseau, une des nouveautés qu’il importa dans la littérature : on en a fort abusé depuis.
» — cet aphorisme est vrai en littérature comme en politique. […] On se rappelle le scandale que souleva leur littérature à son apparition. […] La littérature devenait une simple affaire de style. […] Que dirait-il de notre littérature ? […] Il en va de même pour la littérature.
Ces malheureux Romantiques ont paru dans la littérature pour déranger toutes nos existences. […] L’effet somnifère de la politique mêlée à la littérature est un axiome en Angleterre. […] Vous joueriez en littérature précisément le même rôle que M. […] Mais que nous sommes loin, grand dieu, de porter tant de tolérance dans la littérature ! […] Comment faire oublier à nos élèves en Droit ce code de la littérature ?
Il ouvrit un cours de littérature qui fut très-suivi, et s’il avait laissé le temps aux préventions politiques de s’effacer, l’Université aurait probablement fini par l’accueillir. […] Pourtant les relations avec le chevalier portèrent leur fruit ; cette veine d’études philologiques aboutit en 1811 au livre ingénieux des Questions de Littérature légale. […] Sa critique, c’est bien souvent une vraie guerre de guérillas, une Fronde qui fait échec aux grands corps réguliers de la littérature et de l’histoire. Ou encore, sans but aucun, c’est un assaisonnement perpétuel, le hors-d’œuvre à la fin d’un grand banquet, après une littérature finie. […] Recueillis au tome II, pages 353 et suiv. de ses Mélanges de Littérature et de Critique, 1820.
Observez, depuis l’origine des littératures, ce qui a été le partage de la prose, ce qui a été le domaine de la poésie. […] Des dialogues explicatifs du sens de ces lois et des dogmes de la religion sont un des plus admirables monuments de cette littérature. […] Ces poèmes gigantesques de deux cent mille vers sont les pyramides d’Égypte de la littérature. […] Leur dialogue et leur reconnaissance, toujours ambigus et suspendus par la transformation du héros en conducteur de chars, n’ont ni modèle ni imitation dans le pathétique d’aucune littérature. […] Cette littérature sacrée de l’Inde a, de plus, un caractère qui la rapproche de la littérature hébraïque ; elle est exclusivement religieuse.
Alors, où commence la littérature ? […] Et la littérature est immolée à l’histoire. […] et le mot littérature a, en effet, un mauvais sens. […] Et voyons, en littérature, son idée de l’élégance. […] Et une littérature ennuyeuse, quel désastre !
Qu’il n’en reste plus qu’un souvenir, une place vide où nous écrirons : Ci-gît la littérature de 1825… En avant, mes amis. […] Jusque-là, vous me permettrez de rester « badaud », et de rire à gorge déployée, — au rebord de ma fenêtre, — en voyant passer le bataillon de l’École normale allant délivrer la Littérature des mains des infidèles — et des Romantiques ! […] Et vous allez — tout consterné — affichant sur les murs que la littérature est en danger ! […] De grâce, qu’on cesse de ne chercher dans le culte des morts qu’une occasion d’insulte pour les vivants, et de faire de la littérature une veuve inconsolable qui n’a plus qu’à geindre et à se lamenter dans le cimetière du passé. […] Retiré dans son Coblentz, il maugréait avec tant de grâce et d’urbanité contre les révolutions de syntaxe et la littérature violente et anarchique de notre temps !
Du dix-huitième siècle, jusqu’en 1789 Cette époque est celle où la littérature a donné l’impulsion à la philosophie. […] Les philosophes anglais, connus en France, ont été l’une des premières causes de cet esprit d’analyse qui a conduit si loin les écrivains français ; mais, indépendamment de cette cause particulière, le siècle qui succède au siècle de la littérature est dans tous les pays, comme j’ai tâché de le prouver, celui de la pensée. […] Dans le siècle de Louis XIV, la perfection de l’art même d’écrire était le principal objet des écrivains ; mais, dans le dix-huitième siècle, on voit déjà la littérature prendre un caractère différent. […] La littérature du dix-huitième siècle s’enrichit de l’esprit philosophique qui la caractérise. […] Du moment où la littérature commence à se mêler d’objets sérieux ; du moment où les écrivains entrevoient l’espérance d’influer sur le sort de leurs concitoyens par le développement de quelques principes, par l’intérêt qu’ils peuvent donner à quelques vérités, le style en prose se perfectionne.
Gœthe, dont on peut dire aussi qu’un « homme s’est rencontré » dans la littérature, n’a pas, lui, acheté la gloire à ce prix. […] Cousin continua dans la philosophie ce que madame de Staël avait commencé dans la littérature. […] Flaubert, et tous ces petits soldats en plomb de la littérature qui se sont appelés eux-mêmes orgueilleusement « les Impassibles ». […] Immédiatement justice fut faite, et la porte du journal où il écrivait fut fermée à l’auteur de l’article, pour avoir manqué, dans l’auguste personne de Gœthe, à la littérature française et au gouvernement français3 ! […] Un fervent de Barbey d’Aurevilly avait coupé, il ne sait malheureusement plus dans quel journal, cette curieuse note : « Au mois d’octobre 1802, Goethe écrivait à Schiller : « Je vous attends à Weimar ; nous causerons littérature et « nous parlerons de la France.
j’ai là mon armée derrière moi, et il me faut marcher. » — Les brigues auxquelles il est presque nécessaire de se livrer pour quiconque aspire au fauteuil académique, paraissent devenir de plus en plus exigeantes et onéreuses à mesure que les habitudes politiques et parlementaires pénètrent jusque dans la littérature. […] Janin dans son feuilleton (du lundi 18) en a parlé avec une légèreté scandaleuse, en prodiguant l’insulte à l’un des hommes les plus distingués de la littérature d’alors. […] — Il a paru également un ouvrage sur les Rapports de la littérature française avec la littérature espagnole (2 vol. in-8°), par M. de Puibusque, ouvrage qui a obtenu un des prix que décerne l’Académie française ; c’est une monographie curieuse et une sorte de dissection particulière et savamment poussée.
Il ne porte aucune de nos empreintes, aucun de ces brillants tatouages des littératures en décadence, qui finissent, à force de civilisation, par les parures éclatantes de la barbarie ! […] Ce lyrisme faux ou vrai, mais qui est l’accent, le fond de la voix de la littérature du xixe siècle, ne résonne jamais dans son expression pour en doubler l’éclat ou la portée. […] Quoi de plus nouveau, en effet, que ces qualités de son talent et de son livre dans notre littérature recherchée, blasée, affectée, attifée, tour à tour spleenétique et vaporeuse, nerveuse et malade de cette maladie dont Heine disait, avec une ironie de rencontre plus profonde peut-être que son intention d’ironie : « Tous les hommes d’esprit sont malades de leur esprit même ! […] car les satiriques ne manquent pas à la littérature française, mais aucun de ceux-là qui l’ont illustrée n’ont le caractère de force douce, comme l’est la vraie force, qui distingue la poésie satirique de ce chrétien qui trempe son fouet dans l’huile de la charité avant de frapper, et qui n’en frappe que plus fort après.
D’après lui, la fortune sensationnelle du nouveau genre serait le résultat d’une sorte de fatigue ressentie par le public et par les auteurs eux-mêmes à l’égard de la littérature purement Imaginative. […] Maurice Barrès exerce sur la littérature actuelle et sur le grand public une influence d’autant plus considérable qu’il paraît bien résumer dans sa physionomie littéraire tous les mouvements d’idées de l’heure présente. […] C’est là certainement l’un des bienfaits les plus précieux que lui devra la littérature contemporaine. […] Et nous touchons ici du doigt l’une des plaies les plus aiguës et les plus attristantes de la littérature féminine moderne. […] Études de littérature française, 5e série, par René Doumic, chez Perrin.
Car il y a dans les littératures anciennes des œuvres d’un intérêt humain, d’une beauté universelle, où l’intérêt et la beauté ne sont pas indissolublement liés à la langue et au mètre, et dont l’intelligence n’exige pas une forte préparation archéologique. […] Je ne voudrais point qu’on négligeât la littérature chrétienne, grecque et latine. […] Et, comme on ne s’embarrasserait pas de tout lire, il deviendrait inutile de s’approvisionner de dates et de jugements sur ce qu’on ne lirait point : l’histoire de la littérature en serait considérablement abrégée, et l’on épargnerait bien du temps. […] Quelques bons ouvrages de critique féconde et d’érudition sans vétilles aideront à comprendre les anciens et les étrangers, comme aussi à s’orienter dans la littérature française. […] Histoire et littérature, t.
Qu’est-ce qu’un chroniqueur de littérature ? […] Brunetière se met à écrire avant que de sentir, et malgré la force de son intelligence, il est un critique pour l’histoire seulement, pour Bossuet, pour Massillon, non pour la littérature qui se vit, qui se fait, qui se sent dans son siècle. […] L’esprit nanti de littérature évitera de complimenter Bourget pour des découvertes dues à La Rochefoucauld. […] Pourquoi parler avec tant de gant d’une littérature de si peu de manchettes ? […] Au sens mathématique, la littérature est fonction de l’évolution sociale.
Note préliminaire Le Constitutionnel, dans les derniers jours de septembre 1849, publia la note suivante : La littérature ne saurait mourir en France. […] Sainte-Beuve, en se chargeant de cette part de collaboration au Constitutionnel, a cru lui-même qu’il y avait lieu de ne pas désespérer de la littérature, et d’y exercer, concurremment avec ses autres confrères, une action utile. […] Le temps des systèmes est passé, même en littérature.
Ce livre a engendré toute notre littérature descriptive. […] Émile Zola reste le type de cette manie de décrire qui ravage notre littérature. […] Mais la littérature contemporaine dédaigne l’architecture du style. […] Rousseau est le père de la littérature romantique. […] C’est un bon chapitre de littérature synthétique.
Or il s’est trouvé que cette littérature orale, dont les thèmes dépassent en nombre ceux de la littérature écrite, était de la plus grande beauté et par conséquent d’une importance suprême. […] Comment cette littérature a fructifié, on le sait. […] Parfois, depuis trente ans, la littérature « littéraire » a côtoyé la littérature licencieuse. […] Il y a aussi des laboratoires de littérature et de philosophie. […] C’est ainsi que la littérature devient un mur ou une cave.
Il est clair que Renan, par exemple, qui d’ailleurs connaissait peu la littérature française contemporaine, demeurait possédé par la science et le génie allemands et mettait un Goethe, ou même un Herder, au-dessus de ce qu’il y a de mieux chez nous. […] Et ainsi nous aboutissons à ce truisme que les différences des littératures se rattachent aux différences profondes des peuples. […] Chez nous, au contraire, catholiques émancipés ou catholiques pratiquants, mais que la confession sacramentelle décharge en partie du soin d’administrer leur propre conscience il y a une littérature religieuse, ou plutôt ecclésiastique, que nous ne connaissons guère, et une littérature toute profane et laïque, chacune faisant son jeu à part. […] Nos deux littératures ne se mêlent point, et la laïque y perd un peu. […] Paul Bourget nous affranchissait du naturalisme, et la plus large sympathie et la préoccupation morale ou religieuse rentraient dans notre littérature.
Paul Albert, précédemment professeur de rhétorique au lycée Charlemagne, nommé en dernier lieu maître de conférences à l’École normale, était chargé en sus par le ministre d’enseigner spécialement aux jeunes filles, « aux jeunes adolescentes », comme le disait élégamment un bref tout récent, la littérature et la poésie. […] Il m’est arrivé quelquefois de causer littérature avec des personnes du sexe, réputées d’ailleurs fort instruites, et dont quelques-unes même étaient ou avaient été des institutrices distinguées ; elles savaient des mots, des définitions qu’elles répétaient de confiance ; elles avaient lu des extraits, elles en étaient presque toutes plus ou moins aux morceaux choisis de Noël et Laplace. […] Il m’a rappelé quelquefois par sa destination les livres de littérature élégants et utiles de l’estimable Géruzez, qu’on pourrait également faire lire aux jeunes filles ; mais ceux-ci ont je ne sais quoi de lent et de timide dans le procédé et dans les jugements ; il y manque le courant et ce qui anime ; ils dorment un peu : ce sont des résumés faits et façonnés à loisir. […] Si La Harpe, inaugurant ses cours de littérature au Lycée, vers 1786, devant un auditoire de gens du monde conviés pour la première fois à pareille fête, a donné un signal heureux dont il convient toujours de lui tenir compte ; — si M. Villemain (ne l’oublions pas) a donné à son heure un autre grand signal de littérature élevée et tout historique, du haut de cette chaire de la Sorbonne qu’il fondait avec éclat, aujourd’hui, dans un cadre plus modeste, plus humble en apparence, quelque chose d’essentiellement neuf et utile, de particulièrement fécond et fructueux, s’inaugure aussi : le livre de M.
Mais c’est surtout aux détails de mœurs, à l’influence des lieux sur les habitudes et la littérature des peuples, que nous attachons du prix. […] Mais ici, autour de l’idée principale, venaient naturellement se grouper une foule de questions accessoires que l’auteur a négligées et que provoquait l’esprit de l’époque : jusqu’à quel point est légitime et approuvé par le goût cet emprunt d’images étrangères ; en quoi il peut réellement consister ; si c’est en bravant l’harmonie par une foule de mots barbares tirés d’idiomes encore grossiers, ou en reproduisant simplement une pensée naïve, une coutume touchante d’un jeune peuple, si c’est en s’emparant sans discernement des êtres créés dans des mythologies étrangères, ou en ne s’enrichissant que des allégories ingénieuses et faites pour plaire en tous lieux, que le poète imitateur méritera dignement de la littérature nationale ; ou encore, s’il n’y a pas l’abus à craindre dans ce recours trop fréquent à des descriptions de phénomènes ; si Delille, Castel, que l’auteur cite souvent, et les écrivains de cette école qu’il paraît affectionner, s’en sont toujours gardés ; si enfin il n’y a pas souvent cet autre danger non moins grave à éviter, de parler à la nation d’une nature qu’elle ne comprend pas, d’en appeler à des souvenirs qui n’existent que pour l’écrivain, et réduire l’homme médiocrement éclairé à consulter Buffon ou Cuvier pour entendre un vers. […] Denis nous transporte dans les bocages d’Otahiti, séjour charmant de la poésie et de la volupté, où le navigateur oublie l’Europe et la patrie ; soit qu’aux bords sacrés du Guige, il nous retrace les caractères des beaux lieux qu’il arrose, la plénitude de la végétation, des villes au sein des forêts, (les gazelles et les biches auprès du buffle et du tigre, l’éléphant sauvage et sa vaste domination sur les hôtes des bois, et ses guerres sanglantes contre des armées entières de chasseurs ; soit qu’accomplissant cette fois toute sa mission, il nous montre la littérature portugaise passant du Gange au Tage, et qu’il présente les fables des Indiens, et leurs riantes allégories, et leurs croyances si douces et si terribles tour à tour ; alors, en s’adressant aux poètes, il est poète lui-même ; sa pensée, singulièrement gracieuse, s’embellit encore d’une expression dont l’exquise pureté s’anime des couleurs orientales. […] Denis et de la littérature portugaise, et des ouvrages du poète, il devait oser se passer des combinaisons du roman, et ne chercher l’intérêt que dans la simple réalité. […] Placé dans un rang élevé, M. de Souza n’a pas cru y déroger en enrichissant la littérature de sa patrie d’une édition du Camoëns.
Ne voulût-on les considérer que comme des hypothèses à vérifier, elles peuvent encore guider les recherches de quiconque veut étudier dans sa marche l’histoire de la littérature. […] La littérature, elle aussi, suit dans son allure un rythme composé. […] Voyez les mœurs et la littérature du Directoire au lendemain de la sévérité Spartiate que les hommes de 93 avaient essayé d’imposer. […] Pourquoi, d’autre part, est-ce Rousseau qui a « fait reparaître du vert » dans la littérature française ? […] Les querelles de religion ont pu renforcer le pouvoir de l’Église, le désir d’unité religieuse. « La folle du logis » s’est si bien donné carrière dans les œuvres de Scarron, de Bergerac, de Saint-Amand que le besoin d’une discipline pour la langue et d’un code pour la littérature a pu se faire sentir impérieusement.
au rebours du sens commun, du sens moral, de la raison, de la nature, tel est ce livre, qui coupe comme un rasoir — mais un rasoir empoisonné — sur les platitudes ineptes et impies de la littérature contemporaine. […] C’est donc plus que ne peuvent donner les photographes de la littérature. […] Huysmans mette Ruysbroek sur la couverture de son roman, il faut que le naturalisme moderne craque furieusement en lui, et qu’il commence d’en avoir assez de cette littérature en vogue et dans laquelle il a morfondu des facultés qui seraient plus hautes qu’elle. […] Maintenant, avant d’être passionné, on est malade… On a même inventé des maladies d’avant la naissance, — ce qui ne me contrarie point, moi qui suis chrétien et qui crois au péché originel, mais ce qui devrait faire au moins réfléchir ceux qui le nient… Cela s’appelle l’atavisme et fait présentement le tour de la littérature. […] Huysmans aime toutes les décadences en littérature.
Ainsi l’on nous habitua à considérer comme les chefs-d’œuvre de la littérature latine des œuvres retouchées et qui doivent leur forme pure et agréable à la collaboration commerciale des libraires du temps de saint Jérôme . […] Il est à craindre que la littérature, devenue un art d’autant plus hardi qu’il trouve en autrui moins d’accueil, d’autant plus insolent qu’il voit diminuer ses chances de plaire, d’autant plus ésotérique qu’il sent se raréfier autour de lui l’air intellectuel, il est à craindre qu’au lieu de tendre toujours vers de nouvelles frontières la littérature ne soit destinée à se resserrer en de petites enceintes ponctuées dans le monde, comme un semis d’oasis. […] Mais chez les peuples enrichis d’une littérature, la langue est d’autant plus stable que la littérature est plus forte, qu’elle nourrit un plus grand nombre de loisirs et de plaisirs ; à un certain moment, la tendance à l’immobilité ou les ondulations rétrogrades d’un langage rendent parfois nécessaire une intervention directrice dans un sens opposé, et l’aristocratie intellectuelle, au lieu de restreindre la part du nouveau dans la langue, doit au contraire souffler au peuple abruti par les écoles primaires les innovations verbales qu’il est désormais inapte à imaginer. […] Ils parlent comme les livres, comme les mauvais livres, et dès qu’ils ont à dire quelque chose de grave, c’est au moyen de la phraséologie de cette basse littérature morale et utilitaire dont on souille leurs cerveaux tendres et impressionnables. […] Si l’on n’admet pas, comme jadis, l’autorité absolue de l’usage, du bel usage, on n’a pour guide que son propre goût ; mais on aurait plus de chances de le faire prévaloir, à écrire en beau style quelques livres de forte littérature qu’à recueillir des anecdotes philologiques.
Elle lui conféra son baptême et le lança dans la littérature et la critique politiques. Il s’est étonné plus tard que, lorsqu’il fut possible et convenable de reparler en public de la littérature proprement dite, c’est-à-dire à la fin de 1849, quelques critiques et moi-même tout le premier, nous ayons paru oublier cette Révolution de Février si voisine, et que nous ne nous soyons pas mis à cheval sur les grands principes pour combattre à tout bout de champ, dès le lendemain, cette affreuse ennemie déjà en retraite, et presque en déroute. […] Il fait un tableau rapide et fort incomplet de la littérature en France depuis la Révolution. […] » On l’aurait même appelé le Philinte de la littérature. […] Mais, lui-même, ne lui arrive-t-il point, à tout moment, de nous rendre solidaires les uns des autres plus que nous ne le sommes en effet, dans une littérature si dispersée ?
QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. […] A prendre en effet les trois derniers siècles à leur année 43, on n’aurait guère pu deviner, en littérature (pour ne parler que de cela), tout ce qu’ils ont enfanté de plus original et de plus grand. […] Ce qu’on appelle réaction en littérature n’a aucun sens raisonnable, ou n’a que celui-là. […] Une petite histoire de la fatuité en littérature serait celle du goût lui-même. […] L’argent, l’argent, on ne saurait dire combien il est vraiment le nerf et le dieu de la littérature d’aujourd’hui.
Histoire de la littérature française, par M. […] L’histoire de notre littérature par M. […] Je ne répondrais pas que, dans un congrès européen où tous les esprits des diverses nations et des diverses littératures seraient représentés, la définition de l’esprit français par M. […] C’est moins encore une histoire qu’une suite de discours ingénieux et neufs sur toute notre littérature. […] Ce cours de littérature sans plan et sans dessein, cette poétique sans dissertation, cette rhétorique sans règles d’école, seraient un livre unique.
La littérature du siècle de Louis XIV repose sur la littérature française du xvie et de la première moitié duxviie siècle ; elle y a pris naissance, y a germé et en est sortie ; c’est là qu’il faut se reporter si l’on veut approfondir sa nature, saisir sa continuité, et se faire une idée complète et naturelle de ses développements. […] D’Urfé, Colletet, mademoiselle de Gournay, mademoiselle de Scudery et beaucoup d’autres illustres de cet âge, aimaient notre ancienne littérature, tout en lui préférant la leur. […] Quant aux auteurs français, il avait ceux du temps, passablement nombreux, et la littérature du dernier siècle, qui était encore fort en vogue, surtout hors de la capitale. […] Comme on y causait beaucoup littérature, et que Colletet avait une connaissance particulière et un amour ardent de nos vieux poëtes197, La Fontaine ne dut pas moins retirer d’instruction auprès de l’époux que d’agrément auprès de la dame. […] Il y eut un moment où les deux Colletet père et fils, et la belle-mère de celui-ci, la belle-maman, comme il disait, se faisaient à qui mieux mieux en madrigaux les honneurs du Parnasse : ce qui devait prêter assez matière aux rieurs du temps (Mémoires de Critique et de Littérature, par d’Artigny, tome VI).
Et cependant on peut se demander encore qui donc s’est occupé de cette publication parmi ceux-là même dont la fonction, dans la littérature contemporaine, est d’attacher à la tête des livres qui en valent la peine, les bouffettes de la publicité ? […] Quel critique enfin a signalé au public, d’une façon quelconque, l’existence d’une traduction qui met à sa portée une œuvre littéraire, comptée au premier rang dans la littérature espagnole, et qui de plus lui fait connaître une de ces prodigieuses individualités, comme on dit maintenant, d’autant plus curieuse qu’elle est inexplicable à la sagacité purement humaine de l’Histoire, mais dont, pour cette raison peut-être, l’Histoire aime peu à s’occuper. […] Moins encore que Pascal, qui songeait peu à faire de la littérature, lorsque dans ses Pensées il essayait de se faire de la foi, Sainte Térèse, dont la littérature espagnole a le très juste orgueil, n’était pas littéraire, et c’est pourquoi peut-être ce qu’elle nous a laissé est si beau ! […] Sa vie, comme elle nous l’a laissée, cette longue poésie écrite tout en élans, est un des plus beaux livres assurément de la littérature espagnole, mais elle est aussi le plus beau traité de psychologie appliquée qu’il y ait dans quelque littérature que ce soit.
Mais, quand elle serait une erreur, elle est très puissante et très honorée en littérature, et elle y devient très vite un petit ciment presque romain de solidité… À l’heure qu’il est, où nous sommes respectueux pour si peu de choses et de gens, il n’est peut-être pas un lettré en France qui, en parlant de Le Sage, n’ôte respectueusement son chapeau : « Ah ! […] Et Anatole France s’est rangé (discrètement, j’en conviens,) à l’opinion du plus grand nombre, qui n’est jamais les hommes d’esprit, sur les mérites de Le Sage, lesquels n’ont — que je sache — jamais été l’objet de la moindre contestation… Alors même que la Littérature, jalouse de la Politique, a voulu, Mort-Dieu ! […] En ce temps-là, les réputations les plus majestueuses ont été remises brutalement au crible, mais on ne secoua même pas celle de Le Sage… On ne fit pas contre lui ce qu’on osa faire contre Racine, — et il demeura incontesté et tranquille à sa place dans la littérature française, comme sur son socle dans la galerie du Théâtre-Français. […] Mais preuve aussi que ce ne fut point la Vocation, ce Destin du génie, qui le poussa, de ses mains inspiratrices, dans la littérature. […] L’imitation dans un genre de littérature est le vol honnête des besoigneux de l’esprit, qui cachent, sous le mépris qu’ils affectent pour ceux qu’ils imitent, les mains qu’ils mettent dans leurs poches.
Francis Wey34 I Le silence s’est fait, dans les hauteurs de la littérature, en matière d’œuvres fortes et de longue haleine. […] Or, parmi ces œuvres, petites à dessein, alors même que leur manque de grandeur ne vient pas d’impuissance, ce qui domine le plus dans la littérature du quart d’heure, par le nombre autant que par la valeur relative, c’est encore le roman, le roman dont l’imagination publique n’est jamais lasse et ne peut l’être jamais ; car le roman, pour elle, c’est la vie qui soulage de l’autre, ou qui nous en venge ; c’est la vie vraie, mais arrangée par le génie pour n’être ni tout à fait si plate ni tout à fait si bête que la réalité. […] De ce genre de roman-colosse, sous lequel ont péri des intelligences d’une force réelle, mais qui n’étaient pas aussi herculéennes qu’elles le croyaient, cariatides brisées par un entablement trop lourd pour elles, vous savez ce qui nous est resté… Deux à trois innocents cordiers littéraires qui, rien sur la tête et rien dedans, et le dos tourné au bon sens, à l’art et à la vraisemblance, allongent, allongent leur éternelle corde sans bout, pour des raisons qui ne sont nullement de la littérature. […] Classé parmi ceux qui ne prennent pas les tambourinades des journaux pour la gloire, et qui attendent que de tels bruits finissent, pour introduire la célébrité qui ne finit pas, Wey est au meilleur rang des vrais et trop rares hommes de lettres contemporains qui, un jour, ont trouvé la littérature dans la rue et l’ont fait monter chez eux, l’ont essuyée des éclaboussures du ruisseau, qui n’était pas d’azur, et l’ont rendue la noble femme qu’elle doit être de la bohémienne qu’elle avait été trop longtemps. […] L’homme de lettres, aux travaux considérables, a intercepté le conteur ; mais aujourd’hui, ramené par Christian de l’érudition des livres à l’érudition du cœur, plus intéressante et plus amère, Francis Wey, s’il persévère dans la route où il vient de faire un nouveau pas, devra plus tard effacer l’homme de lettres sous le conteur, — le conteur, plus cher que tout dans les vieilles littératures !
Daudet À une époque où les littérateurs se préoccupent tellement de l’art de peindre qu’ils lui empruntent des procédés, des termes particuliers, il est curieux de voir les peintres entrer dans le domaine de la poésie avec cet éternel souci de la couleur qui peut leur devenir en littérature une qualité ou un écueil. […] Le voilà donc prosateur et poète, avec trois volumes qui, dans leur ensemble, ajoutent quelque chose à la littérature contemporaine. [Études de littérature et d’art, 4e série (1896).]
Une conséquence plaisante de cet état de choses, en littérature par exemple, est l’abondance de romansbd. […] Le numéro 17 de Littérature en décembre 1920 s’ouvrait sur cette question : « Y a-t-il encore des gens qui s’amusent dans la vie ? […] « Manifeste du mouvement Dada » publié en tête des « Vingt-trois manifestes du mouvement Dada » dans Littérature n°13 en mai 1920, p. 1. « Grotesque » était en italique dans cette version. […] Breton dans la version abrégée de Littérature n°20, en août 1921, emploie, lui, le terme d’intelligence. […] Littérature n°9, novembre 1919. les réponses sont publiées dans les numéros 10, 11, 12 de décembre à février 1920.
En littérature et en art l’intrusion de l’insolite a une autre portée. […] Oui, la haine de la littérature la bourgeoisie en crève ». […] Toute œuvre d’art ou de littérature est conçue en vue d’une idée ou d’un objet principal. […] L’art, la littérature se traîneraient, par choix, dans l’ornière des vices et des débauches. […] Zola, votre littérature, qui est la négation même de ce qui la constitue, n’est pas la nôtre et nous la désavouons.
Histoire de la littérature anglaise par M. […] L’auteur eût diminué peut-être le nombre des contradicteurs s’il avait donné au livre son vrai titre : Histoire de la race et de la civilisation anglaises par la littérature. […] La littérature, en effet, n’est pour M. […] Cela prouverait seulement qu’il faut beaucoup rabattre des écrits, et que lorsqu’on dit et qu’on répète que la littérature est l’expression de la société, il convient de ne l’entendre qu’avec bien des précautions et des réserves. […] Nous arriverons la prochaine fois à parler du grand ouvrage (l’Histoire de la Littérature anglaise) qui partage en ce moment les esprits, qui a tenté d’abord et puis qui a fait reculer l’Académie française.
Je connais peu de choses semblables dans notre littérature française. […] La littérature belge vit tributaire de la littérature française. […] Il fut à l’histoire ce que Nautet devait être à la littérature. […] Sans doute, la plupart des drames de Maeterlinck ne doivent rien à la littérature française ; ils ne doivent rien non plus à la littérature allemande. […] La Littérature belge d’expression française.
Rien en littérature, durant tout un siècle ! […] Cette langue, une des plus belles qu’on puisse lire en aucune littérature. […] Bourget a décrit, dans la littérature, une ligne courbe. […] La Science en a profité pour envahir l’Art et particulièrement la Littérature. […] Dans un article sur la nouvelle littérature, M.
J’ai dit que les Grecs, les Romains, les classiques français du dix-septième et du dix-huitième siècle, la plupart de ceux qui écrivent ou qui causent, ont toujours dogmatisé en littérature et jugé d’après des dogmes. […] Une petite famille de douteurs (ceux qui trouvent que le doute est un mol oreiller pour une tête bien faite sont rares, surtout en littérature), une petite famille de douteurs tourmente l’école dogmatique. — Nous vous mettons au défi, lui disent-ils, de prouver une seule de vos théories. […] J’ai dit que ceux qui doutent en littérature sont moins nombreux que ceux qui affirment. […] Tout fait a sa cause, et toute littérature, toute œuvre d’art est un fait dont il suffît de chercher, dont il faut sans passion chercher la cause dans les mœurs, les idées et les goûts de la société qui l’a produite, dans l’esprit du siècle qui l’a inspirée, dans le génie de la nation qui lui a donné son caractère général, dans le tempérament, les habitudes et la vie de l’auteur original qui lui a imprimé son cachet particulier. […] qui descendront dans l’arène et les confiner dans le champ clos de la littérature, entrouvrir cependant de grands abîmes dans de petits problèmes, éveiller la curiosité du lecteur sur les questions de critique générale, et lui inspirer, avec le goût de leur examen, le désir de les résoudre par lui-même, pour lui-même : tel est l’objet de ce livre..
Saint-René Taillandier5 [Le Pays, 23 novembre 1859] I Après la philosophie, la littérature. […] Taillandier, s’agenouille encore devant elle… Critique doux, simple professeur de littérature en province, il n’a pas l’ambition du sacerdoce philosophique. […] Saint-René Taillandier et sur toute cette littérature de pièces et de morceaux qu’il nous donne. […] Saint-René Taillandier n’est pas le plus mauvais écrivain du groupe littéraire dont il fait partie, de ce groupe obscur, sans couleur, sans sonorité, de peu de nerf, qui s’en va laissant sa critique sur les écrits contemporains et qu’on pourrait appeler très bien « les colimaçons de la littérature », car ils portent aussi leur maison sur le dos et ils la traînent partout, comme les écrivains de la Revue des Deux-Mondes, qui ne sont jamais nulle part que des écrivains de la Revue des Deux-Mondes ! Seulement ce qu’ils laissent sur les littératures est moins brillant que la trace des colimaçons des jardins sur les feuilles vertes dépliées.
Car la littérature des notions et la littérature musicale recréent des modes différents de la vie, mais de la même vie. […] Que serait, dans ces conditions, la littérature wagnérienne ? […] Elle naîtra, cette belle littérature, dans la bienheureuse semaine — oh ! […] Ils sont œuvre non de littérature, mais d’art. […] L’âge de l’imitation a commencé, pour la littérature et pour tous les arts.
Et ici, dans le sombre tableau qu’il trace des défauts et des vices de la littérature actuelle, l’auteur fait ce qui est trop ordinaire aux natures impétueuses et sans nuances, il se retourne contre lui-même, et entre en réaction contre les siens. Selon lui, en effet, il n’y a plus dans la littérature actuelle que de la forme, la pensée est absente ou sacrifiée : en architecture, en peinture, en sculpture, on ne rencontre, selon lui, que le pastiche, l’imitation du passé, une imitation confuse et entrecroisée des différentes époques, des différentes manières antérieures : « Il en est de même, dit-il, en littérature : on accumule images sur images, hyperboles sur hyperboles, périphrases sur périphrases ; on jongle avec les mots, on saute à travers des cercles de périodes, on danse sur la corde roide des alexandrins, on porte à bras tendu cent kilos d’épithètesa, etc. » Et dans ce style qui n’évite pas les défauts qu’il blâme, l’auteur s’amuse à prouver que tous, plume en main, jouent à la phrase et manquent d’une idée, d’un but, d’une inspiration : « Où sont les écrivains ? […] En revanche, il s’élève contre les écrivains de nos jours, semblables, dit-il, « à ces pianistes qui exécutent des impossibilités incompréhensibles, mais qui sont hors d’état d’inventer une mélodie, une ariette, une note. » Il s’élève contre les adorateurs idolâtres de la forme : « Cette forme il a fallu la changer, la varier, la modifier à l’infini ; il a fallu la rendre bien feuillue, bien plantureuse, bien luxuriante, afin qu’elle pût cacher le vide sans fond qu'elle recouvrait… Le gothique flamboyant fut le dernier effort de l’ogive mourante ; nous en sommes arrivés à la littérature flamboyante… » Mais prenez garde ! […] Il est vrai que M. du Camp fait aussitôt un détour et qu’il s’en prend résolument de cette décadence de la littérature actuelle… à qui ? […] Elle n’est pas, — elle n’est plus du tout ennemie du progrès ni des tentatives nouvelles en littérature.
Ils mettent en coupe réglée les auteurs et bourdonnent à l’envi autour de la noble littérature française. […] Marcel Schwob parle comme seul Mallarmé savait le faire d’une certaine critique psychologique de la littérature étrangère. […] Gustave Geffroy, outre sa série de belles appréciations sur la peinture, a écrit avec l’Enfermé une monographie critique et historique de haute valeur, constituant un des plus beaux essais que la littérature française ait produit depuis trente ans. […] Henry Bataille comme des esprits capables de se tourner avec bonheur vers la littérature d’essais. […] Ils publieraient dans les revues, ou dans un organe spécial qui serait une sorte d’encyclopédie maniable, les résultats synthétiques des talents contribués à la littérature, ils suivraient à travers les livres les développements des grands sentiments humains.
Néanmoins, pour rendre à notre pays un hommage fort bien placé dans la solennité qui nous réunit, et comme préparation à mon enseignement annuel de littérature française, je vais tenter de replacer devant vos yeux une revue de ces richesses intellectuelles de notre patrie. […] Jusqu’en 1815, l’Allemagne nous semble avoir tenu le principat intellectuel, de par Goethe et Schiller, Herder et Fichte ; mais depuis la Restauration, date d’une seconde Renaissance, depuis l’apparition des Villemain, des Thierry, des Michelet ; depuis l’avènement de Lamartine et de Victor Hugo, quelle est la littérature dont l’Europe, même involontairement, proclame la suprématie irrécusable ? C’est toujours la littérature française rajeunie par des chefs-d’œuvre en tous genres et surtout en des genres nouveaux. […] C’est que notre littérature du dix-neuvième siècle a sur ses aînées cet incontestable avantage d’être plus accessible à tous et plus aimante pour tous, d’exprimer des sentiments plus fraternels et des idées plus généreuses, de se révéler plus philanthropique et, quoi qu’on dise, plus chrétienne, de porter sur elle-même le double signe des temps nouveaux, l’amour et la justice ! […] Histoire de la littérature française, t.
le Fait divers aura fait une rude concurrence à la littérature contemporaine ! Je ne crois pas que la littérature s’en relève. […] L’attention morte, la littérature mourra bientôt.
Ampère professe la littérature. […] Il est l’un des premiers en France qui aient à ce point voyagé dans un simple but de littérature et pour aller étudier sur place, sous toutes les zones, les diverses productions de la pensée. […] Comme il voit, avant tout, dans la littérature l’histoire du développement intellectuel et moral de la nation, il a pris cette nation à ses origines et jusque dans les éléments les plus anciens qu’on retrouve épars sur le sol. […] Je ne multiplierai pas les échantillons de détail ; mais l’influence espagnole elle-même, qui se fait sentir à cette époque Louis XIII, comme elle se prolongeait dans la littérature galloromaine, est une ressemblance de plus ; il y eut beaucoup d’auteurs gascons des deux parts. […] L’espèce de renaissance chrétienne, qui eut lieu au commencement du xviie siècle, refit comme un contraste frappant et primitif de la pensée monastique austère avec la littérature mondaine.
. — En littérature, je ne suis pas tout à fait de cet avis constitutionnel, je ne crois pas absolument au jury des seuls confrères, ou soi-disant tels, en matière de goût. […] des esprits tout envahis d’eux-mêmes, de leurs prétentions rivales, de leurs intérêts d’amour-propre, et, pour le dire d’un mot, des esprits trop souvent perdus de tous ces vices les plus hideux de tous que la littérature seule engendre dans ses régions basses. […] Tel qui se pose en critique fringant et de grand ton, en juge irréfragable de la fine fleur de poésie, se serait élevé pour toute littérature (car celui-là eût été littérateur, je le crois bien) à raconter dans le Mercure galant ce qui se serait dit en voyage au dessert des princes. […] En un mot, ce ne sont en littérature aujourd’hui que vocations factices, inquiètes et surexcitées, qui usurpent et font loi. […] Joubert aurait été le dernier de ces membres associés, mais non moins essentiels, de l’ancienne littérature, de ces écoutants écoutés, qui, au premier rang du cercle, y donnaient souvent le ton.
Il s’agissait de remplacer et de louer M. l’abbé de Montesquiou, ancien membre de l’Assemblée constituante et ministre de Louis XVIII, rédacteur, pour toute littérature, de quelques discours sur les affaires du clergé en 89 et du préambule de la Charte de 1814, académicien du reste en vertu de l’ordonnance Vaublanc. […] Arnault à l’éloge du défunt, il est résulté que M. l’abbé de Montesquiou avait de l’éloquence, qu’il possédait une finesse d’esprit et un piquant de conversation qui auraient pu, dans l’application à la littérature, se réaliser en œuvres délicates, ingénieuses, surtout en œuvres d’un excellent goût, et certainement contraires à la barbarie du jargon moderne. […] Jay, des questions déjà bien vieilles de goût et de genres en littérature, ne sont plus en rapport avec la préoccupation du public, ni même avec l’atmosphère de l’Académie. […] Jay lui-même, quels obstacles, je vous le demande, de tels écrivains opposent-ils à la décadence d’une littérature et d’une langue ?
Nous le voyons s’épanouir dans notre littérature. […] Mais elle n’est pas moins rebelle à la littérature matérialiste, au ras de terre. […] Ce revirement devait être d’une grande conséquence pour la littérature. […] Mais le désespoir tout seul n’est pas un aliment pour une littérature. […] comme on passe vite vieux bonze en littérature !
C’était le temps du tonitruant succès de ce grand roman d’aventures à travers un monde que jusque-là la littérature n’avait pas osé aborder. […] Mais, en littérature, la gestation est volontaire, et si malheureusement il en était de même pour la gestation de l’enfant par la mère, depuis longtemps le monde ne serait plus ! […] À la littérature, qui n’est même plus triste, à la littérature du vide et de l’ennui ! […] la littérature française peut bien chanter que sa gaîté s’en est allée, ou encore, cette littérature impassible : « Plus d’amour, partant plus de joie ! […] La littérature n’est pour nous ni une affaire de poids ni une affaire de surface.
Mockel : Propos de Littérature. […] La Nouvelle Littérature. […] La Jeune Littérature Provinciale. […] L’État présent de la Littérature. […] Dumur : Littérature dramatique.
La littérature n’atteint qu’incidemment les grands courants d’idées, par quelques orateurs, polémistes et penseurs ; et les hommes en qui s’est rencontré le talent littéraire, n’ont souvent pas été — tant s’en faut — les intelligences directrices du siècle. […] Il avait renouvelé l’étude de la littérature selon l’esprit, de Mme de Staël ; il développait le principe, que la littérature est l’expression de la société, et il avait choisi les deux cas les plus favorables peut-être qu’il y ait à la démonstration de ce principe : il faisait l’histoire de la littérature du xviiie siècle, et l’histoire de la littérature du moyen âge. […] Mélanges de littérature et de politique, 1829, in-8. […] En 1832, il devint secrétaire perpétuel de l’Académie française, dont il était depuis 1821.Éditions : Cours de littérature française (Tableau de la litt. […] Quinet (1803-1875), né à Bourg en Bresse, fut nommé en 1842 à la chaire de langues et littératures de l’Europe méridionale au Collège de France.
Mais les hommes finissent comme les littératures. Les hommes finissent par de l’enfance, et les littératures par des enfantillages. […] Je ne lui parle que littérature. […] C’est le casseur de pierres ou le scieur de long de la littérature. […] Il fut dans la littérature ce qu’au collège nous appelions « un piocheur ».
… À la vérité, la Critique n’ignorait pas qu’un tel ouvrage, diamant perdu et rapporté à un écrin immense, n’y ajouterait guères qu’une étincelle ; mais ce qu’elle tenait à indiquer, c’est que ce livre inaugurerait peut-être dans la littérature française du xixe siècle un genre particulier de littérature, qui a son nom depuis longtemps en Angleterre (littérature fashionable ou de high life), et qui, n’existant pas en France, y débute, grâce à Balzac, par un chef-d’œuvre. […] Il a — et c’est ici le point important à noter — opposé, en matière d’élégance et de high life, dans le sens que l’Angleterre donne à ce mot, le génie français au génie anglais, une littérature à une autre, et par la précision, la netteté, la vérité inattendue de sa théorie, il a, d’un seul effort et d’un seul coup, dépassé tout ce qu’avec sa littérature fashionable, classée et presque organisée, l’île aux dandys avait produit. […] Et toute cette action ne s’est pas limitée à la littérature anglaise. […] La Fontaine, Molière, Voltaire, Beaumarchais, ne sont pas, comme on a l’air de le croire, les seuls descendants de cette espèce de Magna parens de l’esprit français et de sa littérature. […] Mais, en littérature, plus l’œuvre et le talent seront profonds, plus nous retrouverons ces deux qualités divinisantes.
Nous marchons au mépris de toute littérature. […] En un mot, notre littérature sent le fagot. […] De la littérature, pas un mot. […] Il faut de la passion dans une littérature. […] J’entends rester dans la littérature.
Ce n’est pas un blâme que je lui adresse, c’est un trait qui affecte et caractérise toute la littérature pittoresque de ce temps-ci. […] Par là il a séduit les peintres, qui reconnaissaient en lui un des leurs transplanté et un peu fourvoyé dans la littérature. […] Ce remarquable roman, étudié à part, prêterait à des réflexions qui n’atteindraient pas M. de Balzac lui seul, mais nous tous, enfants plus ou moins mystérieux ou avoués d’une littérature sensuelle. […] C’est au même mal qu’avait succombé, il y a trois ans à peine, Frédéric Soulié, qu’il serait injuste d’oublier, dès l’instant qu’on groupe les principaux chefs de cette littérature. […] Une terrible émulation et comme un concours furieux s’était engagé dans ces dernières années entre les hommes les plus vigoureux de cette littérature active, dévorante, inflammatoire.
Du style des écrivains et de celui des magistrats Avant que la carrière des idées philosophiques excitât en France l’émulation de tous les hommes éclairés, les livres où l’on discutait avec finesse des questions de littérature ou de morale, lorsqu’ils étaient écrits avec élégance et correction, obtenaient un succès du premier ordre. Il existait, avant la révolution, plusieurs écrivains qui avaient acquis une grande réputation, sans jamais considérer les objets sous un point de vue général, et en ramenant toutes les idées morales et politiques à la littérature, au lieu de rattacher la littérature à toutes les idées morales et politiques. […] Il ne faut rien exclure ; mais on doit convenir que les livres philosophiques qui n’en appellent jamais ni au sentiment, ni à l’imagination, servent d’une manière beaucoup moins utile à la propagation des idées, et que les ouvrages de littérature qui ne sont point remplis d’idées philosophiques, ou de cette mélancolie sensible qui retrace les grandes pensées, captivent tous les jours moins le suffrage des hommes éclairés. […] Ces grands principes de la littérature ont leur application dans les plus petits détails du style. […] Mais l’art d’écrire en littérature est composé de tant de nuances, des idées fines et presque fugitives exercent une telle influence sur le plaisir que telle expression fait éprouver, sur l’éloignement que telle autre inspire, que pour bien écrire il faut étudier avec le soin le plus délicat tout ce qui peut agir sur l’imagination des hommes.
Une thèse de littérature française, si nous négligeons quelques exceptions de médiocre valeur ou de notoriété insuffisante, c’était alors, pour tout le monde, une étude de goût, une fine analyse ou une construction vigoureuse. […] Le professeur de littérature latine cultivait ses oliviers à la campagne toute la semaine, et de temps à autre passait à la ville corriger des vers latins. […] Le professeur d’histoire habitait Marseille, et le professeur de littérature française n’avait son domicile à Aix que parce qu’il séjournait la plupart du temps à Paris. […] Naturellement orienté vers les réalités plutôt que vers les abstractions, très artiste, très attentif aux rapports de la littérature et des beaux-arts, il regardait ses auteurs comme un peintre, ou comme un romancier naturaliste peut faire. […] On eût dit qu’il sentait toujours son maître Eugène Benoist regarder par-dessus son épaule et réprimer en lui toutes les velléités de « littérature ».
Et cependant on peut se demander qui donc s’est occupé de cette publication parmi ceux-là même dont la fonction, dans la littérature contemporaine, est d’attacher à la tête des livres qui en valent la peine les bouffettes de la publicité. […] Quel critique enfin a signalé au public, d’une façon quelconque, l’existence d’une traduction qui met à sa portée une œuvre littéraire comptée au premier rang dans la littérature espagnole, et qui, de plus, lui fait connaître une de ces prodigieuses individualités, comme on dit maintenant, d’autant plus curieuse qu’elle est inexplicable à la sagacité purement humaine de l’Histoire, mais dont, pour cette raison peut-être, l’Histoire aime peu à s’occuper. […] Moins encore que Pascal, qui songeait peu à faire de la littérature lorsque dans ses Pensées il essayait de se faire de la foi, sainte Térèse, dont la littérature espagnole a le très juste orgueil, n’était pas littéraire, et c’est pourquoi peut-être ce qu’elle nous a laissé est si beau ! […] Sa Vie, comme elle nous l’a laissée, cette longue poésie écrite tout en élans, est un des plus beaux livres assurément de la littérature espagnole, mais elle est aussi le plus beau traité de psychologie appliquée qu’il y ait dans quelque littérature que ce soit.
Quelque opinion qu’on garde après la lecture du livre sur la réalité de ces divisions qu’une philosophie plus forte trouverait sans doute moyen de simplifier et de réduire, ce qu’il faut reconnaître, c’est l’agréable et instructif chemin par lequel le philosophe nous a menés ; c’est cette multitude de remarques fines, judicieuses et ingénieuses, tempérées, qu’il a semées sous nos pas ; c’est ce jour si indulgent et si doux qu’il sait jeter sur la nature humaine en y pénétrant ; c’est l’émotion honnête qu’il excite en nous, tout en nous apprenant à décomposer et à observer ; ce sont les heureuses applications morales et pratiques, le choix et l’atticisme des exemples, et les fleurs d’une littérature si délicatement cultivée à travers les recherches de la philosophie. […] Tous les amis de la philosophie et d’une littérature ingénieuse et sérieuse voudront lire ces deux volumes, et sauront gré à M. […] Paulin Paris, poursuivant ses utiles travaux sur la littérature française au moyen âge, nous a donné, après le roman de Berte aux grans piés, dont nous avons parlé en son temps, le Romancero français, ou Choix des chansons des anciens trouvères, que nous n’avons pas annoncé encore. […] Nous attendons avec intérêt la suite de ces publications auxquelles nous désirons, non pas plus de goût ni de soin, mais des considérations parfois plus étendues et des points de vue éclairés par une littérature plus générale.
La littérature italienne n’est pas sans doute la seule littérature moderne que Molière ait mise à contribution. […] Là est la différence importante, la grande inégalité qui existe dans le tribut que les deux littératures méridionales lui ont apporté. […] Je ne viens pas des premiers explorer ce curieux et pittoresque canton de la littérature et de l’art.
Les divers travaux que nous devons déjà à sa plume érudite et facile attestent une sincère et courageuse aptitude à rechercher et à clarifier les sources, toujours un peu troubles, de la littérature historique. C’est un de ces esprits qui se tiennent sur la frontière de la littérature proprement dite et de la philologie, mais qui entrent également dans les deux pays. […] Selon nous, il est impossible aujourd’hui, sous peine de rétrécissement d’intelligence, à un écrivain qui sent son sujet, de se montrer exclusivement littéraire quand il s’agit de la littérature du xvie siècle. […] Toujours est-il que ce reproche que la critique est en droit d’adresser à Feugère, et qu’elle ne lui ménagera pas, implique la condamnation d’un livre qui pouvait, avec les connaissances multipliées de l’auteur, être une œuvre historique, importante et forte, et qui, dédoublée des doctrines qui sont l’âme orageuse de la littérature au xvie siècle, tombe à n’être plus qu’une critique de lexicographe et un maigre travail de grammairien !
Ce genre d’ouvrage qui, en deux cent cinquante années, est devenu l’œuvre difficile et capitale que nous voyons, non-seulement n’a pas son pareil, mais n’a pas d’analogue dans les littératures antérieures. […] Cela étant, on comprend très-bien que le Roman ne peut pousser qu’assez tard sur l’arbre des littératures. […] Et ce que je dis là, je ne le dis pas seulement pour la littérature française, je le dis aussi pour les autres littératures de l’Europe.
Faute d’institutions régulières, la littérature en était une. […] Il cultiva les sciences exactes et la littérature étrangère. […] La littérature étrangère se faisait jour aussi. […] Au total, Diderot fut un écrivain funeste à la littérature comme à la morale. […] Déjà il ne reste, presque plus rien de cette littérature révolutionnaire.
[La Littérature de tout à l’heure (1889).] […] Charles Le Goffic Il débuta, sous l’anonyme, en 1883, par un livre de vers intitulé : La Légende des sexes, poème hystérique par le sire de Chamblay… C’est de la littérature sotadique, mais de la littérature pourtant.
Études sur la littérature ancienne et moderne. […] Malheureusement, il n’est point de pays où la fausse monnaie ait plus de cours que dans le domaine de la littérature, et nous reconnaissons avec peine que de nos jours la saine et bonne critique est au nombre des réformes de notre siècle réformateur. […] Il existe dans notre langue des cours de littérature où la critique la plus judicieuse et la plus approfondie ne laisse rien à désirer dans l’appréciation des ouvrages des grands écrivains. […] Andrieux, qui nous a laissé d’élégantes comédies et des contes charmants, y professait la littérature. […] Études sur la littérature ancienne et moderne.
Aux yeux de cette littérature charnelle, anarchique et païenne, l’adultère, après tout, c’est l’amour ! […] Le succès a été des plus sonores, et qui l’eût contesté l’eût fait retentir davantage… Littérature aux mêmes camellias que la dame de ce nom, la Fanny de M. […] Ernest Feydeau, lui arrive aussi en littérature, car l’homme est d’une unité effrayante, et là comme ailleurs le pur génie de la conscience a cédé au génie troublé, agité, orageux, de la contradiction. […] Feydeau est un nouveau-né dans la littérature. […] Dumas fils, auquel il ressemble plus qu’à lord Byron, et auquel il fait bien de dédier ses œuvres comme au roi des secs en littérature.
Essais de politique et de littérature Par M. […] Fortoul, cet ami des talents, l’avait distingué et lui confia la chaire de littérature française à la Faculté d’Aix, cette même chaire qu’il avait occupée lui-même avant de passer à la politique. […] Prevost-Paradol, même en ne voulant parler que littérature. […] Dans ses jours même les plus innocents, jamais, presque jamais, la littérature de M. […] il y excelle, à la belle littérature, et il y semble presque indifférent.
C’est que dans ce temps de mœurs littéraires si mauvaises et si gâtées, en ce temps de grossièreté où la littérature, ce qu’on ose appeler ainsi, trop souvent imite la rue et n’en a pas la police, il importe que l’Académie reste un lieu où la politesse, l’esprit de société, les rapports convenables et faciles, une transaction aimable ou du moins suffisante, la civilisation enfin en littérature, continuent et ne cessent jamais de régner. […] Ceux qui ne se sont occupés toute leur vie que des lettres, ne peuvent avoir que des torts et des peccadilles littéraires, et ils en ont nécessairement, à moins d’être et d’avoir été toujours des sujets exemplaires, ce qui, on en conviendra, est la pire des choses en littérature. […] les gens de lettres par des choix d’une littérature moins spéciale, et par toutes les sortes de variétés que présentent, dans une société comme la nôtre, les applications publiques de la parole : à la bonne heure ! […] Les vices littéraires sont ce qu’il y a au monde de plus bas et de plus vil ; la littérature actuelle en abonde. […] Lefebvre sur les inconvénients attachés à la littérature, 1732.)
Vers 1750, les espérances d’une restauration rationnelle de la société, qu’on avait cru toucher, se reculent indéfiniment ; à ce même moment entre en scène une nouvelle génération de penseurs impatients, audacieux, dévoués à ce qu’ils appellent la vérité, et prêts à renverser tout ce qui y fait obstacle : l’art, l’éloquence, la littérature ne sont pour eux que des instruments de propagande. […] Il n’écrit que pour occuper son loisir, tromper son impatience ; et quand il doit se dire qu’il n’y a pas de rôle pour lui en ce monde, il écrit le rôle qu’il ne jouera pas : c’est un rêve d’action que toute sa littérature développe. […] Leurs personnes presque toujours sont plus intéressantes, plus représentatives, que leurs écrits ; et l’historien de la société a plutôt affaire à eux qu’à l’historien de la littérature. […] Mais il n’y a en somme qu’une œuvre de Marmontel qui appartienne aujourd’hui à ce que j’appellerais la littérature vivante : ce sont ces Mémoires si naïfs, où il nous décrit sa carrière de beau gars limousin lancé à travers la plus libre société qui fût jamais, où il promène avec un si parfait contentement de soi-même sa robuste médiocrité parmi les cercles les plus distingués de ce siècle intelligent : corps, esprit, moralité, tout est solide, massif, insuffisamment raffiné chez ce paysan parvenu de la littérature. […] Son œuvre, comme celle de Descartes au xviie siècle, est l’expression philosophique du même esprit qui a produit la littérature du temps.
Une telle expression suppose un âge assez avancé pour qu’il y ait eu déjà comme un recensement et un classement dans la littérature. […] Ceux-ci, après les beaux âges de leur littérature, après Cicéron et Virgile, eurent leurs classiques à leur tour, et ils devinrent presque exclusivement ceux des siècles qui succédèrent. […] Cependant les littératures modernes étaient nées, et quelques-unes des plus précoces, comme l’italienne, avaient leur manière d’antiquité déjà. […] Mais au commencement de ce siècle-ci et sous l’Empire, en présence des premiers essais d’une littérature décidément nouvelle et quoique peu aventureuse, l’idée de classique, chez quelques esprits résistants et encore plus chagrins que sévères, se resserra et se rétrécit étrangement. […] Les plus grands noms qu’on aperçoit au début des littératures sont ceux qui dérangent et choquent le plus certaines des idées restreintes qu’on a voulu donner du beau et du convenable en poésie.
Que peuvent être, à côté de cette anarchie, la littérature et les arts ? […] Grâce aux romanciers et aux romantiques, nous sommes à bout de littérature. […] C’est en cela que le romantisme, qui a été, au point de vue du rajeunissement de la langue et de la forme, une littérature essentiellement révolutionnaire, est resté par le fait une littérature réactionnaire, et conservateur. […] … Que faut-il s’imaginer d’une littérature qui en est réduite à M. […] Autres temps, autres mœurs, autre art, autre littérature.
La magistrature, la diplomatie, la littérature se tient encore, ainsi que certaines professions libérales (barreau, officiers ministériels, etc…), mais tout le reste est perdu pour l’ancienne culture. […] Pour la littérature nationale, qui est une fin magnifique, usez crânement et bravement de la politique, laquelle est un moyen, mon Dieu, pas si mesquin — et pas déjà si facile ! […] Le temps ne me paraît point éloigné où des Dictionnaires dénués d’ironie pourront mettre en face de ce mot : littérature cette courte définition : « distraction d’illettrés ». […] Les politiciens se méfient de la littérature ; ils le prouvent par leurs actes, leurs discours et leurs écrits. […] La nouvelle Sorbonne ne trouverait pas plus grâce devant eux que l’ancienne ; la science leur déplaît autant que la littérature ; ils guillotinent avec le même entrain Lavoisier et André Chénier.
La littérature anglaise nous est plus familière. […] Mais suivons la fortune de la littérature espagnole en France. […] Tout de même en littérature. […] Je soumets cette façon d’envisager l’influence de l’Espagne dans la littérature française — ou européenne même, — à M. […] Désiré Nisard, dans son Histoire de la littérature française, M.
Un langage sans idée, une littérature sans aliment s’épuisent tôt. […] Peut-être, étant jeune, étais-je trop porté à chercher les idées dans la littérature. Mais qu’est-ce qu’une littérature pauvre ou dépourvue d’idées ? […] Faguet n’en avait point conçu un seul qui appartînt à la littérature d’imagination. […] Un historien de la littérature, M.
Il aime en elle la littérature, l’hommage de la femme aux lettres, mais non la littérature féminine, l’asservissement des lettres à la femme. […] La littérature a été pour lui une religion, mais une religion triste. […] Ô littérature, que de crimes on voudrait voir commettre en ton nom ! […] Flaubert moins la littérature, comme Salammbô c’était la littérature moins Flaubert. […] Qui ne connaît ceux de la littérature ?
Seulement le Pape, par égard pour ses vertus et ses bonnes œuvres, lui avait conféré le privilège d’avoir le Saint Sacrement chez elle, et cette distinction fait bien symbole à tout ce qu’elle fut… En littérature, elle ne voulut jamais être une femme qui aurait pris rang, de par son esprit, parmi les esprits littéraires. […] Ni toute cette malheureuse et vaine littérature qu’elle avait d’abord absorbée avec une voracité d’engoulevent, dans le temps où elle avait ses trois professeurs allemands à la suite qui la chargeaient de notions inutiles ou de connaissances ridicules, comme on charge de poudre, à l’en faire crever, une pauvre pièce d’artillerie, ni le grand amour de Dieu qui l’atteignit plus tard, cette mâle passion des âmes fortifiées, ne purent lui faire perdre le sexe de ses facultés qui ne furent jamais, Dieu en soit béni ! […] En en risquant l’impertinence, j’ai voulu une dernière fois mettre à mes pieds tout ce qui rappellerait la littérature, alors que je parle d’une femme qui avait fini par mettre cette littérature aimée, sous les siens. […] Franchement, quand une femme, pendant vingt ans, a été cela, il n’importe guère de savoir si elle eût réussi peu ou prou dans la littérature : elle a réussi devant Dieu !
Girard — rationaliste moderne en philosophie et archaïste en littérature — une supériorité tranchée et absolue, doit-il être pour nous une pareille supériorité ? […] Et voilà que nous nous retrouvons une cinquantième fois devant une vieille poétique abattue, qu’on n’oserait peut-être pas relever en littérature, mais qu’on croit pouvoir très bien relever en histoire, et qui est vraie partout, ou qui ne l’est pas plus en histoire qu’en littérature ! III Cette vieille poétique, qui est probablement « la poétique de l’avenir », comme la raison philosophique de la Grèce doit être « la raison de l’avenir », cette vieille poétique n’est autre que la littérature des Grecs passée, après coup, à l’état de théorie, et qui a droit de retour et de despotisme si elle a l’absolu d’une vérité ; Or, pour M. […] Ainsi, les harangues, que les esprits qui croient aux genres en littérature ont tant reprochées à l’historien grec, M.
I On hésite à écrire le mot de « littérature » devant un pareil livre, car, réunies en livre, ces lettres, au fond, n’en sont pas un. […] du laid, du bas, de l’ignoble, du honteux… Nous en sommes arrivés à cette phase, inconnue jusqu’ici en littérature, et qu’on peut appeler « le goujatisme littéraire ». […] Les femmes elles-mêmes, qui devraient rester distinguées sur les ruines du monde, se goujatent, avec délices, à ces lectures… Le xviiie siècle, vers la fin, eut sa littérature crapuleuse. […] Quand je vous disais que nous étions bien loin de la littérature !… et du sentiment de la littérature, que toutes ont plus ou moins… Mademoiselle de Lespinasse, cette brûlée, l’avait.
De donnée, l’histoire en question, attestée par ces pages, est la plus plate et la plus vulgaire des réalités ; mais ce qui la sauve de la déshonorante admiration de ceux qui, en littérature, aiment la réalité pour sa vulgarité et sa platitude mêmes, c’est l’âme qui passe sur cette réalité et qui y met un accent absolument incompréhensible aux porcs littéraires du Réalisme, qui tracassent, pour l’instant, leur fumier, avec un groin presque superbe ! […] Et c’est par là qu’il touche à la littérature, qu’il entre dans la littérature, quoiqu’il s’en soucie bien, de la littérature ! […] II Quant à moi, j’ai cherché vainement dans mes souvenirs de littérature quelque chose de comparable à ces pages enragées, écrites jour par jour d’agonie.
pas parlé, tant elle est bête, — disons le mot, nous ne sommes plus ici dans la littérature ! […] nous ne sommes plus ici dans la littérature, pas même dans la littérature à quatre sous, — puisque, la démocratie de nos mœurs ayant passé dans nos esprits, nous avons maintenant dans la langue française la littérature à quatre sous. Eugène Sue, l’écrivain des Mystères du Peuple, plus bas de ton que les Mystères de Paris, Eugène Sue, qui, au début de sa vie littéraire, se vantait d’être anti-canaille, et qui a fini par effacer l’anti dans ce mot, a travaillé, en badigeon grossier, pour cette littérature.
Littérature artiste et littérature morale : l’observateur ne peut se désintéresser des objets de son observation. […] Pour la supprimer de la vie, le plus sûr moyen serait de la supprimer de la littérature, car c’est la littérature qui la propage. […] Sa malveillance envers la littérature actuelle. […] La littérature considérée comme un outil de propagande. […] Nisard, Histoire de la littérature française.
Daru ne restait pas lié aux souvenirs les plus honorables de la littérature de son temps comme il l’est aux plus grands événements de notre histoire. […] Il y a plaisir pourtant à rencontrer ce coin de saine et heureuse littérature conservé à la fin du xviiie siècle, et qui se transmet d’un maître indulgent dans un élève vigoureux. […] Je n’ai point à entrer dans ce procès ; mais c’est ainsi qu’à l’âge de vingt et un ans le jeune élève commissaire des guerres était de force à tenir tête aux champions de la critique universitaire d’alors, et avait un pied solide dans la littérature classique. […] Daru procédera de la sorte : en matière administrative, ce sera sa méthode ; et même en littérature, son jugement aimera à s’appuyer sur des matériaux préparatoires amassés avec soin et digérés avec sens. […] La Harpe continue son cours de littérature ; Roederer et Garat n’ont encore rien dit, mais ils ouvriront bientôt leurs cours.
Pourra-t-on admettre qu’elles sont toutes trois aussi heureusement venues, qu’elles occupent une place aussi importante dans la carrière du poète et dans l’évolution de la littérature ? […] Personne ne soutiendra que la littérature du règne de Louis XII peut être mise en parallèle avec celle du règne de Louis XIV. […] Il sied d’être modeste et de borner ses prétentions à ce qui est indispensable à l’historien d’une littérature. […] Heureusement, ce n’est point nécessaire pour la besogne restreinte qui s’impose à l’historien d’une littérature. […] § 8. — Quelles que puissent être en certains cas les difficultés d’application, nous avons désormais la possibilité de tenter une hiérarchie raisonnée des œuvres d’une littérature.
Quel fait immense dans l’histoire de l’esprit humain que l’initiation du monde latin à la connaissance de la littérature grecque ! […] Ne voir dans la science qu’une mesquine satisfaction de la curiosité ou de la vanité, c’est donc une aussi grande méprise que de ne voir dans la poésie qu’un fade exercice d’esprits frivoles, et dans la littérature l’amusement dont on se lasse le moins vite et auquel on revient le plus volontiers. […] Toute littérature, toute poésie, toute science qui ne se propose que d’amuser ou d’intéresser est par ce fait même frivole et vaine, ou, pour mieux dire, n’a plus aucun droit à s’appeler littérature, poésie, science.
Voler une pensée, un mot, doit être regardé comme un crime en littérature. […] Cette théorie, quoique légèrement factice, aurait en littérature la qualité de tout éclaircir. […] En présentant ici l’effort de la jeune littérature au cours de ces dix dernières années, nous avons voulu éviter surtout, avant tout, de faire œuvre de polémistes. […] Mais, si tel qu’il est, il parvient à révéler des noms nouveaux à nos lecteurs, à piquer la curiosité du public, à l’inciter à connaître mieux cette Nouvelle littérature dont on lui parle tant et qu’il ignore, nous serons largement payés de nos peines.
Balzac n’avait pas mérité une médiocre estime, puisqu’il avait le premier compris cette fin de toute grande littérature. […] Mais c’est surtout par sa méthode que le père de la philosophie moderne tient une si grande place dans l’histoire de notre littérature. […] La méthode de Descartes est la théorie même de la littérature au dix-septième siècle. […] La littérature au seizième siècle n’est le plus souvent qu’un commentaire original des littératures grecque et latine. […] Voilà pourquoi les écrivains qui vinrent immédiatement après lui, quoique les plus originaux et les plus naturels de notre littérature, sont presque tous cartésiens.
Quant à Sainte-Beuve, c’est un de ces grands esprits dont chaque époque ne peut que souhaiter la présence chez elle, mais qui n’apparaissent qu’à éclipses dans une littérature. […] Voici huit ou neuf ans, Remy de Gourmont put donnera un grand quotidien une série d’articles sur la littérature, et principalement la poésie, de sa génération. […] J’attribue pour beaucoup ces erreurs aux prix littéraires, qui ont surtout pour résultat de fausser les valeurs, ces prix étant le plus souvent dus à la brigue, ou à bien des considérations étrangères à la littérature. […] Celle de Souday et celle d’Henriot, qui tiennent des rubriques dans le même journal, se complètent l’une l’autre et sont justement appréciées par les amateurs de littérature. […] Michel Puy observe avec satisfaction la place plus considérable donnée à la littérature, depuis quelques années, dans la presse, exception faite « des journaux à très gros tirage ».
Taine, un tableau général exact et complet de cette littérature. […] Un des premiers parmi nous, il a osé faire soupçonner que la vieille littérature anglaise était la plus originale et la plus forte des littératures de l’Europe moderne. […] La littérature anglaise compose un ensemble formidable, et M. […] La société et la littérature anglaise sont donc une société et une littérature germaniques ; c’est la conclusion de M. […] Elis Wyn possède les vieilles légendes de la littérature nationale, et, chose curieuse, il semble avoir eu quelques notions de la littérature espagnole.
En littérature, il a la plus vaste lecture, il regarde l’étranger, et il sait le xviie siècle. […] Dans la composition même, c’était encore la littérature qui prévalait : le théâtre fournissait des modèles d’arrangement et un principe de coordination des objets naturels. […] Diderot fait des tableaux, des statues un objet de littérature, alors qu’antérieurement les arts et la littérature étaient deux mondes fermés, sans communication, et qui n’existaient pas l’un pour l’autre. […] Tout cela se retrouvera plus tard ; et cette communication établie entre l’art et la littérature ne sera pas sans contribuer à la révolution romantique. […] Biographie : Denis Diderot (1713-1784) refusa de prendre une profession pour s’adonner à la littérature, donna des leçons, fit des travaux de librairie, vécut misérablement souvent, jamais régulièrement, fut chargé en 1745 de la direction de l’Encyclopédie, dont le premier volume parut en 1751.
. — Cours de littérature (1856 et suivants) […] [Études d’histoire et de littérature (1859).] […] Son début, au milieu de la littérature terne et desséchée de l’époque, eut la lumière d’une apparition. […] Il y avait en lui plus d’intuition que de réflexion, plus de sentiment que d’idée, plus d’impétuosité que de raison, en un mot, à mon sens, il a été, en politique, un philosophe, et en littérature, un merveilleux improvisateur, parfois sublime, le plus étonnant que la France ait jamais possédé, mais un improvisateur. […] [Nouvelles études de littérature (1894).]
Il a contribué à réconcilier la littérature avec la vie. […] C’était un exilé, et qui se consolait de son exil très simplement, avec les premiers venus de l’Académie Saint-Jacques ou avec les derniers « arrivés » de la littérature. […] Camille Mauclair Verlaine a apporté ici le lied, créé une littérature d’ingénuité sentimentale, ennobli l’aveu individuel, mêlé la musique à l’émotion des lettres, donné l’exemple d’un génie se jouant librement, lumineux, tragique ou tendre, puéril et profond, énonçant le moi avec une multiplicité verbale inattendue. […] Si les Poèmes saturniens sont encore imprégnés de traditions parnassiennes, si les Fêtes galantes semblent dériver de la Fête chez Thérèse qu’ordonna Victor Hugo dans ses Contemplations, les Romances sans paroles et surtout Sagesse s’affirment indépendants dans la littérature française. […] Cette exaltation violente et sacrée, cette fusion du cœur dans les brasiers du cœur d’un Dieu, cet amour gratuit, affolé, absolu, au-delà de l’enfer et du ciel, au-delà de toute idée de récompense ou de châtiment, cette transe divine n’avait jamais été traduits ainsi, ni dans la littérature française ni dans aucune littérature moderne.
Est-il entré dans vos idées générales sur la littérature et sur l’art d’écrire, ou les a-t-il contrariées, et par conséquent l’avez-vous hautement approuvé ou condamné sévèrement ? […] L’introduction à l’intelligence de Corneille, c’est l’histoire du temps de Corneille, toute l’histoire du temps de Corneille et particulièrement l’histoire de la littérature française de 1600 à 1660. […] Reprenons l’exemple, donné plus haut, de l’ami avec qui vous causez littérature. […] Quelques lieux communs de morale ou de littérature, historiés de quelques particularités anecdotiques, précieusement recueillies de la bouche de notre professeur. […] On reconnut, vers 1880, l’inanité de cette méthode et de ses résultats ; on mit entre les mains des écoliers des critiques ; on leur fit des cours de littérature très mêlés et même chargés de critique ; on leur fit faire des dissertations sur le stoïcisme dans Montaigne et l’atticisme dans Molière ; — et alors ce fut bien pis.
Quand il s’agit de littérature, M. […] Elle a créé une littérature de l’art. […] Sur tous les sujets, excepté en littérature, M. […] Dobson appartiennent à « la littérature forte », on dit une chose ridicule. […] Ghose arrivera un jour à se faire un nom dans notre littérature.
. — quelques vérités sur la situation en littérature, etc. […] — Je viens d’achever pour la Revue des Deux Mondes un article intitulé : Quelques vérités sur la situation en littérature. […] Molé, c’était bon, on pouvait espérer que la littérature gagnerait à ce calme de sa turbulente rivale ; mais point.
Outre l'Eloge de M. le Chevalier de Solignac, M. l'Abbé Ferlet a publié d'autres Discours, qui lui donnent le droit de figurer parmi les Littérateurs de nos jours qui ont cultivé l'Eloquence avec une sorte de distinction : tel est celui où il examine le bien & le mal que le commerce des femmes a faits à la Littérature, & qui a mérité le prix de l'Académie de Nancy ; tel est encore son Discours sur l'abus de la Philosophie par rapport à la Littérature, Ouvrage dont l'élocution se ressent un peu de la jeunesse de l'Auteur, mais dont les vûes & les principes annoncent un esprit vraiment éclairé & capable d'éclairer les autres. […] Ainsi, je ferai voir qu'ils ont essentiellement nui à la Littérature par l'esprit Philosophique, par leur mépris pour les Anciens, par les plaies cruelles qu'ils ont faites à la Poésie ; enfin, par les haines qu'ils ont fait éclore entre les Savans.
Préface Les essais qui forment ce livre sont consacrés à six écrivains de nationalités diverses, introduits, accueillis et devenus célèbres en France pendant ces cinquante dernières années et qui marquent ainsi un des traits particuliers de l’histoire de notre littérature : l’influence qu’y ont exercée des auteurs étrangers de race, de langue, de tournure d’esprit à tout ce que l’on considère comme le propre du génie gallo-latin. […] Il faut croire qu’à diverses périodes, ces œuvres, et celles qui en ont été inspirées, ont mieux satisfait les penchants d’un nombre notable de lecteurs français que les œuvres véritablement du terroir ; qu’en d’autres termes la littérature nationale n’a jamais suffi, et aujourd’hui moins que jamais, à exprimer les sentiments dominants de notre société, que celle-ci s’est mieux reconnue et complue dans les productions de certains génies étrangers que dans celles des poètes et des conteurs qu’elle a fait naître. Ainsi il y aurait, entre les esprits, des liens électifs plus libres et plus vivaces que cette longue communauté du sang, du sol, de l’idiome, de l’histoire, des mœurs qui paraît former et départager les peuples ; ceux-ci ne seraient pas divisés par d’irréductibles particularités comme l’école historique moderne s’est appliquée à le faire admettre ; la France, l’Allemagne plus encore, dont la littérature est grecque et cosmopolite, aurait conservé intacte une sorte d’humanité générale et large, toute à tous, sensible à l’ensemble des manifestations spirituelles de l’espèce, payant cet excès de réceptivité par quelque défaut de production originale, le compensant en universelle intelligibilité, réduite à emprunter souvent et à ouvrer pour ainsi dire à façon, mais travaillait pour le monde, plutôt foyer de réflexion, de convergence et de rayonnement que flambeau proprement et solitairement éclatant.
Un des essayistes anglais qui connaissent le mieux notre littérature, M. […] Je ne me scandalise pas que dans son Histoire de la littérature française, M. […] A côté de la littérature positiviste qui prolonge la Science avec une telle vigueur de moyens, une littérature peut et doit grandir, d’une humanité tendre et triste, qui plaigne et qui caresse l’endolorissement des esprits froissés, littérature dont Shelley, dont Keats en Angleterre, dont Vigny, Baudelaire, Sully-Prudhomme en France, sont les maîtres déjà reconnus. […] Il comprenait Madame Bovary, la Littérature anglaise de M. […] Ils collaborent, en étudiant les littératures, à une histoire naturelle des esprits.
Ici, il y a bien pathétique et beauté, mais ce n’est pas le résultat d’une combinaison, réfléchie ou même spontanée, d’art et de littérature. […] Fleurange, que j’ai là sous la main, et qui précède le livre d’aujourd’hui, — le Mot de l’énigme, — est un livre de cette littérature médiocre et fluide qu’on peut appeler académique et que nulle originalité quelconque ne distingue, car à l’Académie, ce que ces douaniers de la littérature poursuivent comme de la fraude, c’est surtout l’originalité ! […] Assurément, c’est de la littérature honnête et même élevée, mais trop lacrymatoire, à l’usage des gens que l’ennui des choses honnêtes, ennuyeusement exprimées, ne dégoûte pas de l’honnêteté. […] Pour qui n’a pas cette sublime brutalité du génie qui enlève tout, les romans sont une littérature de roses qui durent peu, quand toutefois ils sont des roses.
Ils n’ont point, à un jour donné, proclamé qu’ils allaient changer le monde et métamorphoser la littérature. […] ils ont fait modestement un livre, — puis deux, — puis trois, et la littérature du temps a été modifiée. […] Je crois même que si on remontait jusqu’à cette Femme au xviiie siècle, leur meilleur livre pourtant, on pourrait y retrouver quelque chose des premiers linéaments, des premiers traits de ce réalisme dont ils ont été les générateurs, et le dégager de ce livre où il n’apparaît pas encore avec cette netteté qui viole le regard… L’abus du détail, l’accumulation des infiniment petits dans la description effrénée, illimitée, aveuglante, qui tient toute la place de l’attention et qui prend celle de la pensée, la matérialité plastique exagérée et impossible en littérature, on pourrait, en cherchant bien, trouver tout cela dans cette Femme au xviiie siècle, qui, quand elle fut publiée pour la première fois, a passé sans qu’on y vit tout cela. […] La Femme au xviiie siècle ne nous parut, quand on la publia, qu’un livre très neuf d’inspiration, ayant des qualités parfois exquises, d’autres fois des défauts, et même, à certaines places, des vices ; mais nul des plus sagaces d’entre nous n’y put voir, sous la flamme morale qui y circulait et y flambait encore, ce qui allait, sous la plume des imitateurs, se développer comme l’incurable mal de la littérature actuelle. […] Ce livre, que j’aime à opposer aux autres livres de MM. de Goncourt, ce livre très pailleté et très étincelant, n’avait point d’analogue alors dans la littérature contemporaine.
Pour toucher à ce genre de littérature, il faudra vraiment du génie. […] Le roman, — nous l’avons dit souvent, — est la forme fatale et dernière des vieilles littératures qui finissent, — ainsi que les hommes, — par des contes, comme elles avaient commencé. […] … Le chevalier de Tréfléan, le curé Hercoët, le médecin matérialiste Michon, la mère de Maurice, la mère, cette sublime ordinaire, à laquelle j’ose demander, au nom de l’art, quelque chose de plus que la même manière de toujours se dévouer et de toujours mourir en pardonnant, ne les avons-nous pas tous rencontrés et coudoyés, non pas seulement dans la vie, mais aussi dans la littérature, et sur un pavé de littérature plus haut que celui sur lequel M. […] La préoccupation de ce malheureux livre, où il y a de l’étude et parfois du style, mais rien de sincère, de franc et de naïvement emporté, la préoccupation se trouve partout, c’est la manie de faire de l’école hollandaise, de cette école hollandaise transportée dans la littérature, et qui les perdra tous, ces romanciers sans idée, qui veulent tout écrire et ne rien oublier, parce qu’il est plus aisé de peindre les bretelles tombant sur les hanches des hommes qui jouaient au bouchon (v. p. 68), que d’avoir un aperçu quelconque ou de trouver une nuance nouvelle dans un sentiment.
La Révolution, qui avait jeté tout le monde en France sur le pavé, le contraignit à la nécessité d’un état… Audin, qui aimait les livres, se fit libraire comme Richardson… La librairie, qui a donné dans tous les pays beaucoup d’hommes distingués à la littérature, en a donné deux à la littérature du xixe siècle qu’on n’oubliera plus, — tous deux Lyonnais : — Ballanche et Audin. […] L’effet du livre d’Audin fut à peine remarqué dans la littérature contemporaine. […] À notre estime, la modestie d’Audin eut tort, et M. de Bonald, homme d’une autre époque et qui entendait la littérature comme au temps des grandes décences du siècle de Louis XIV, méconnut les nécessités de celui-ci. […] Quoique chaque détail historique soit très soigné chez Audin comme chez toute intelligence artiste, néanmoins, c’est principalement par l’ensemble et par l’ampleur de ses travaux qu’il sera classé dans la littérature contemporaine. […] La littérature des vieilles civilisations est naturellement baladine.
J’y étudie les grands artistes en littérature. […] La littérature d’imitation, même libre, est une erreur. La littérature classique s’est trompée. […] La littérature moderne naissait. […] Il semble que toute la question soit de préserver la littérature des indigestions.
Ce sont les idées générales, c’est-à-dire les vérités de l’ordre philosophique et de l’ordre moral dont l’expression, dans un langage définitif qu’elles seules peuvent inspirer, constitue la littérature ou l’art. […] A quelles conditions un peuple a-t-il des idées générales en assez grand nombre et assez clairement pour en faire le fond de sa littérature ? […] Ce peuple aura une littérature le jour où il reconnaîtra en lui l’humanité elle-même par la comparaison du passé, du présent et de l’avenir. […] Ils n’y peuvent d’ailleurs initier la foule, qui seule fait les langues et les littératures, et ils communiquent entre eux dans une langue qui ne se parle plus. […] Que penser maintenant de la chimère d’une littérature exclusivement nationale ?
En littérature, la tradition sans doute est chose délicate, et qui ne se renoue pas si aisément ; mais, outre que l’héritage de ces hommes célèbres est depuis longtemps déjà aux mains d’hommes instruits et habiles qui en savent le prix et le poids, je dirai que la grande tradition ne se continue jamais par les disciples, mais par de nouveaux maîtres qui, en paraissant, reprennent l’ensemble des faits et des idées par d’autres aspects, et qui se placent d’eux-mêmes sur des hauteurs qui font la chaîne. […] Cousin, et le maître lui-même semble l’avoir compris en se réfugiant dans la littérature proprement dite, qui le distrait et le possède de plus en plus. […] Les seules parties de son enseignement qui aient été recueillies, le Tableau de la littérature du Moyen Âge, et surtout celui de la littérature au xviiie siècle, sont des modèles de goût, d’élégance dans les recherches et dans l’exposition, et de bon sens rapide revêtu de grâce. […] Ceux qui se piquent encore de littérature ont lu, dans une des dernières Revues des deux mondes, un brillant et éloquent morceau intitulé : « Une visite à l’École normale en 1812 », dans lequel M. […] Il ne suffit pas, en effet, à la libre littérature, qu’on lui accorde une grande place et même du silence : elle a plus besoin encore d’attention et d’intérêt que de silence ; elle s’accommode plus d’un amphithéâtre que d’une plaine trop vaste.
Et pourtant il est vrai de dire que, hors de l’enceinte des Facultés, et dans ce qu’on peut appeler le grand milieu de la littérature courante, ce progrès des lettres anciennes se marque assez peu et ne se produit par aucun représentant notable, par aucune œuvre lue de tous. […] La littérature des Latins se répand, se divulgue ; des entreprises utiles en rendent les accès de plus en plus faciles et patents ; la difficulté n’est pas là ; elle est encore où elle s’est presque toujours rencontrée en France, dans l’étude, la connaissance, le goût senti de la littérature grecque que tout le monde s’accorde si bien à louer et que si peu savent aborder comme il faut. Depuis vingt-cinq ans, on a exploré et importé les littératures de tous les pays ; on en a comme versé les richesses dans le domaine commun : eh bien ! […] On sait combien de belles traductions ont exercé souvent d’influence aux origines et aux époques de fermentation première des littératures. […] Et puis on n’existe pas impunément à côté d’une grande littérature qui a sa gloire : je crois entrevoir du Properce à travers les flammes amoureuses de Paul le Silentiaire.
— dans la littérature moderne. […] Bien des aspects étaient changés dans la littérature moderne. […] Ils font de la littérature, de la pure et belle littérature, qui n’est ni séditieuse, ni servile, et vous les attaquez : que vouliez-vous donc ? […] Ici, j’ai bien envie d’abandonner un moment la littérature pour l’arithmétique. […] Jules Janin aborde plus décidément la littérature dramatique.
Comme l’a marqué Nisard, la littérature française, traditionnelle, classique, demeure avant tout une littérature pour autrui, préoccupée de l’idée d’autrui, de la pensée du lecteur : c’est une littérature pour qui le lecteur, ou le spectateur, existe, Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère ! […] Il se remet à peindre, mais il semble que, n’ayant plus rien à dire, il ait renoncé à la littérature. […] Probablement l’équivalent en littérature de ce qu’est Fromentin en peinture. […] Barrès et la littérature de clichés à laquelle il fournit un modèle. […] Un moraliste écrit des autres et pour les autres, et, la littérature française étant une littérature faite pour autrui, on trouve naturel que la grande série de moralistes soit une série française.
Mais leur littérature est trop savante. […] Les « monstres » prennent pied dans la littérature. […] Que si notre littérature a des excès, ce n’est point de pudeur. […] La littérature est une mère avare. […] Cette littérature enfantine a, du reste, beaucoup baissé.
Il y a une littérature contemporaine et congénère de l’art de David ; elle fut très courte de durée et très mélangée : tout marchait si vite alors ! […] Si la littérature est vraiment ou doit être l’expression de la société, la littérature du xviiie siècle est plus voisine de la société de son temps que la littérature du xviie ne l’était de la société sa contemporaine. Si l’on prétendait juger du xviie siècle par sa littérature, on se tromperait fort et l’on serait loin du compte ; celle du siècle suivant, moins haute et plus étendue, représente plus fidèlement les mœurs ; elle sent davantage son fruit. […] Ce n’est point pourtant dans les Mémoires de Mme Roland que je trouverais précisément ce rapport de ressemblance entre l’art et la littérature ; ils sont trop courants, trop naturels, trop vivants ; si l’on excepte deux ou trois traits, elle s’y montre plus fille de Jean-Jacques encore que des vieux Romains. […] Si j’avais donc à citer aujourd’hui dans la littérature de la Révolution un exemple pur et net de sentiments et d’accents romains en une âme française, je serais assez embarrassé de rien produire, ou ce seraient les quatre Lettres à Buzot que je proposerais.
Les sociétés modernes ont un esprit critique qui ne peut plus tolérer longtemps le mensonge : la fiction n’est acceptée que « lorsqu’elle est symbolique, c’est-à-dire expressive d’une idée vraie. » La puissance de l’idéalisme même, en littérature, est à cette condition qu’il ne s’appuie pas sur un « idéal factice », mais sur « quelque aspiration intense et durable de notre nature ». […] « Nous sentons s’enrichir notre cœur quand y pénètrent les souffrances ou les joies naïves, sérieuses pourtant, d’une humanité jusqu’alors inconnue, mais que nous reconnaissons avoir autant de droit que nous-mêmes, après tout, à tenir sa place dans cette, sorte de conscience impersonnelle des peuples qui est la littérature. » Enfin la sociabilité humaine doit s’étendre à la nature entière ; de là cette part croissante que prend dans l’art moderne la description de la nature. […] Il rapproche les décadents des déséquilibrés et des névropathes, dont il étudie la littérature. L’émotion esthétique se ramenant en grande partie à la contagion nerveuse, on comprend que les puissants génies littéraires ou dramatiques préfèrent ordinairement représenter le vice, plutôt que la vertu. « Le vice est la domination de la passion chez un individu ; or, la passion est éminemment contagieuse de sa nature, et elle l’est d’autant plus qu’elle est plus forte et même déréglée. » Dans le domaine physique, la maladie est plus contagieuse que la santé ; dans le domaine de l’art, la reproduction puissante de la vie avec toutes ses injustices, ses misères, ses souffrances, ses folies, ses hontes mêmes, offre un certain danger moral et social qu’il ne faut pas méconnaître : « tout ce qui est sympathique est contagieux dans une certaine mesure, car la sympathie même n’est qu’une forme raffinée de la contagion. » La misère morale peut donc se communiquer à une société entière par la littérature même ; les déséquilibrés sont, dans le domaine esthétique des amis dangereux par la force même de la sympathie qu’éveille en nous leur cri de souffrance. « En tout cas, conclut Guyau, la littérature des déséquilibrés ne doit pas être pour nous un objet de prédilection exclusive, et une époque qui s’y complaît comme la nôtre ne peut, par cette préférence, qu’exagérer ses défauts. Et parmi les plus graves défauts de notre littérature moderne, il faut, compter celui de peupler chaque jour davantage ce cercle de l’enfer où se trouvent, selon Dante, ceux qui, pendant leur vie, pleurèrent quand ils pouvaient être joyeux. » XI. — Dans l’ouvrage dont nous venons de donner une esquisse, Guyau s’est placé à un point de vue dont on ne saurait méconnaître l’originalité et dont nous avons indiqué déjà ailleurs l’importance10.
Dans cette division du travail à laquelle nous assistons, il faut faire une place à part à deux ordres de travaux érudits qui intéressent particulièrement la langue et la littérature. […] L’éclosion, l’organisation de la littérature classique se firent sous son action prolongée à travers le siècle. […] En même temps que les Vies de Plutarque enivrent les âmes imprégnées de l’amour de la gloire, et à qui ces éloges des plus hautes manifestations de l’énergie personnelle qui se soient produites dans la vie de l’humanité, montrent la voie où elles voudraient marcher, toute l’œuvre de Plutarque séduit comme déterminant assez exactement le domaine de ce que devra être la littérature : morale et dramatique. […] Nous autres ignorants, étions perdus, si ce livre ne nous eût relevés du bourbier : sa merci, nous osons à cette heure et parler et écrire ; les dames en régentent les maîtres d’école ; c’est notre bréviaire. » Ne s’y reliât-il que par Montaigne, Amyot serait encore un des facteurs essentiels du xviie siècle classique : en lui se résume l’apport de l’humanisme dans la constitution de l’« honnête homme » et de la littérature morale.
Elles préconisèrent toutes ce qu’on pourrait appeler « la Littérature pour Littérateur » ; avec d’identiques tendances vers un spiritualisme indécis, elles s’inspirèrent de métaphysiques révolues et de théogonies décrépites. […] Selon eux, les questions de génération, d’âge, de temps ne doivent pas intervenir en Littérature et n’auraient aucune valeur comme argument de critique. […] René Ghil, ce genre de littérature ne peut séduire que de rares adolescents dépourvus de sens vital et un nombre plus restreint encore de jeunes femmes oisives, mais il ne correspond en aucune façon à la totalité des aspirations actuelles. […] Peut-être y créons-nous le dieu futur… » De pareilles pages, et elles sont nombreuses chez cet écrivain, peuvent glorieusement figurer parmi les plus belles de notre littérature française.
Saignants comme notre patriotisme, fiers de la patrie et confiants en elle, tandis que l’ennemi vainqueur campait encore sur notre sol, ils étaient écrits dans une chambre de sous-lieutenant, par un poète qui venait de se battre, par un frère blessé en sauvant son frère, par un jeune homme qui, riche, épris de littérature et pouvant compter sur de prompts débuts, préférait, à cette carrière facile, l’honneur laborieux de son métier d’occasion. […] [Études de littérature et d’art (1895).] […] Les vers, vierges de toute littérature, étaient allés droit à l’âme des simples, et, grâce à ces chants modestes, tous ces braves gens s’étaient sentis soudain liés à la vie de leurs compagnons, à l’avenir de leur régiment, aux destinées de leur pays.
Les Philosophes ont bien pu tenter de le décrier dans le Public, parce qu’il a dédaigné leurs suffrages & s’est élevé contre leur cabale ; ils ont pu, au mépris de la tolérance & de l’honnêteté qu’ils ne cessent de recommander, l’accabler de leurs Brochures ; M. de Voltaire, entre autres, a pu venir à bout, par ses Diatribes quelquefois plaisantes & souvent abjectes, d en imposer aux Beaux-Esprits de Province & aux petits Esprits de la Capitale ; il n’en sera pas moins vrai que M. de Pompignan est un de ces hommes qui font le plus d’honneur à notre Littérature, par leurs talens & par leurs mœurs. […] Qu’on lise avec attention son Epître sur la décadence de notre Littérature, on y reconnoîtra sans peine le danger des travers qu’il condamne, la nécessité des préservatifs qu’il leur oppose, la sagesse des réflexions qu’il présente ; on y admirera sur-tout un Athlete vigoureux, luttant avec avantage contre les Champions de la nouveauté & du mauvais goût ; témoin ce morceau qu’on ne sauroit trop souvent opposer à la hardiesse des Novateurs & à la légéreté de notre Nation : Oui, nous verrons bientôt de petits Conquérans, Du Parnasse François audacieux Tyrans, De leurs Maîtres fameux proscrire les merveilles, Et leur orgueil briser le sceptre des Corneilles. […] Nous ne citerons rien de ses Discours philosophiques, parce que tout y est d’une égale beauté ; nous dirons seulement qu’ils suffiroient pour faire la réputation d’un grand Poëte, & qu’ils passeront à la Postérité, malgré les cris de l’Envie, comme un des plus beaux monumens de la Littérature de ce Siecle.
À quoi vient aboutir cette littérature ? […] Sismondi, à leurs yeux la littérature provençale est une perpétuelle imitation de la littérature arabe. […] La littérature romane n’a laissé ni drames ni poëmes épiques. […] Sa littérature ne peut-elle pas aussi déposer de son histoire ? […] Partout, c’est par les vers que commence la littérature ; mais c’est par la prose que la littérature se fixe, et que la langue se décide.
Il a paru, en ces derniers temps, une œuvre historique qui a jeté un grand lustre sur notre littérature et sur notre pays. […] C’est de la littérature comparée qui conclut par de la morale144. […] Alfred Nettement, Histoire de la littérature française sous la Restauration et sous le gouvernement de Juillet. […] Tableau de la littérature au dix-huitième siècle, par Villemain. […] Cours de littérature dramatique, par Saint-Marc Girardin.
Comptez combien sont rares chez les divers peuples les époques qui ont eu une littérature d’imagination, et combien rapide a été la vie de cette littérature ! […] Ce pardieu est déjà et mérite de rester célèbre dans la littérature contemporaine. […] Sur quel fondement repose cette riche littérature allemande, la dernière-née des grandes littératures d’imagination, sinon sur la critique ? Qu’y a-t-il au fond de notre littérature romantique française, sinon une question de critique ? […] Alors aussi l’individualisme régna dans la littérature et pour les mêmes raisons qu’aujourd’hui.
Miller, de l’Académie des Inscriptions, dans la préface de ses Mélanges de Littérature grecque publiés en 1868, a rendu un juste hommage à Dübner, et en des termes ingénieux qui méritent d’être rapportés : « Feu Dübner, dont la science philologique déplore la perte encore récente, était, depuis un grand nombre d’années, le confident et le conseiller de mes travaux. […] Il poussait jusqu’à l’extrême le culte du beau dans la littérature ancienne, qui était comme son domaine particulier, et il croyait avoir des droits sur la moindre découverte qui y était faite. […] Lorsqu’il apprit que mes Mélanges de Littérature grecque allaient être imprimés, il me pria de lui permettre de revoir les épreuves avec moi et d’en extraire au fur et à mesure, pour son usage particulier, tous les fragments nouveaux de poètes. […] Dübner avait de près ses travers et ses défauts que vous me faites observer mais ce qui demeure, ce sont les services effectifs rendus à la littérature grecque, services que commencent seulement à rendre aujourd’hui à leur tour les Thurot, Tournier, Pierron, etc. […] Dans la Revue de Philosophie, de Littérature et d’Histoire ancienne (1845), volume I, n° 2, voir, si l’on est curieux,, l’article Dübner, qui a pour titre : Sur une attaque contre Niebuhr.
Au-dessous d’eux, elle eut assez de quoi s’entretenir et s’égayer sur l’orgue de Barbarie, la vielle et l’épinette, aux parades de la foire Saint-Laurent, loin, bien loin du concert adouci et pompeux de la littérature plus noble, qui charmait l’écho des terrasses royales ou les salons des Mécènes. Toutes les fois que cette littérature noble n’avait pas dédaigné l’autre source réelle et naturelle du fonds national, et qu’elle s’y était franchement trempée, elle y avait acquis une vie et comme une allégresse singulière, et s’était sauvée de l’affadissement. […] Mais, jusqu’à nos jours, l’esprit national, en ce qu’il a de plus vif et de plus essentiellement poétique, n’avait pas fait irruption encore dans la littérature que j’appellerai d’étude et d’art, ou, si l’on veut, cette littérature, sur le point essentiel et le plus saillant, n’était pas descendue à lui ; elle n’avait pas atteint juste à l’endroit le plus sonore ; la disposition chantante, l’humeur chansonnière n’avait jamais été grandement ni délicatement mise en jeu ; on l’avait laissée fredonner au hasard, courir par les goguettes ou sous le balcon du Mazarin, et s’abandonner, satirique ou bachique, à une irrégularité et à une bassesse qui, littérairement, semblaient sans conséquence. […] Un tel à-propos et un tel bonheur, exploités par un génie qui a su si complètement s’en rendre compte, sont un coup unique dans une littérature .
De l’imagination des Anglais dans leurs poésies et leurs romans L’invention des faits, et la faculté de sentir et de peindre la nature sont deux genres d’imagination absolument distincts : l’une appartient plus particulièrement à la littérature du Midi, l’autre à celle du Nord. […] Les Anglais séparés du continent, semotos orbe Britannos , s’associèrent peu, de tout temps, à l’histoire et aux mœurs des peuples voisins : ils ont un caractère à eux dans chaque genre ; leur poésie n’est semblable qu’à celle des Français, ni même à celle des Allemands : mais ils n’ont pas atteint à cette invention des fables et des faits poétiques, qui est la principale gloire de la littérature grecque et de la littérature italienne. […] Au moment de la renaissance des lettres, et au commencement de la littérature anglaise, un assez grand nombre de poètes anglais s’écarta du caractère national, pour imiter les Italiens. […] Ce sont donc, en général, les mœurs des premières classes de la société qui influent sur la littérature.
Le voilà enfin qui parle, quand il fait la langue vulgaire, dans les fabliaux, les mystères, les chansons de geste ; mais toute cette littérature s’arrête au milieu de sa poussée ; elle ne s’achève point ; elle n’a point son Dante ou son Boccace ; elle s’enfouit, s’efface de la mémoire des hommes ; les écrivains du dix-septième siècle n’en savent que deux ou trois noms, et les derniers, Villon, Marot, la reine de Navarre ; elle n’a été qu’un babil d’enfants malicieux et gentils. […] C’est la littérature de Versailles. Aujourd’hui nous avons la littérature de Paris ; la croyez-vous plus naturelle que l’autre ? […] Hors les Parisiens et les cosmopolites, qui est-ce qui goûte notre littérature, notre peinture, notre musique, si travaillées, si savantes, si psychologiques ? […] Trois ou quatre hommes tout au plus ont su se développer en restant gaulois ; ce sont ceux qui, en prenant un genre gaulois, la chanson, le pamphlet, la farce, la comédie, l’ont élargi et relevé jusqu’à le faire entrer dans la grande littérature : Rabelais, Molière, La Fontaine, Voltaire et peut-être quelquefois Béranger.
Il y a cinquante ans, Paris n’avait guère qu’une dizaine de journaux, que se partageaient la politique et la littérature. […] Ce que je dis de la chronique peut se dire de tout le journal, et aussi de la littérature tout entière ; et la littérature est vaine si vous voulez ; mais dire que tout est vain, ce n’est rien dire. […] La chronique sera donc, si vous voulez, de la poussière de littérature ; mais c’est de la littérature encore.