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680. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVII. De la littérature allemande » pp. 339-365

Ils la décrivent telle qu’elle doit frapper des regards attentifs, lorsque les soins de la culture, les travaux champêtres, qui rappellent la présence de l’homme et les jouissances de la vie tranquille, sont d’accord avec la disposition de l’âme. […] Que de travaux pour les sciences, pour la métaphysique, honorent la nation allemande ! […] Les odes de Klopstock, les tragédies de Schiller, les écrits de Wieland, le théâtre de Kotzebue, etc., exigeraient plusieurs chapitres, si l’on voulait approfondir leur mérite littéraire ; mais ce travail, comme je l’ai déjà dit, ne pouvait entrer dans le plan général de mon ouvrage.

681. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Les romans de M. Edm. de Goncourt » pp. 158-183

Taine ne procède pas autrement dans ses Origines, M.Ribot dans son Hérédité, les sociologistes anglais dans leurs admirables travaux. […] La physionomie de la Faustin lui apparaît tantôt dessinée en ombres et méplats lumineux, par une lampe posée près de son lit, tantôt s’assombrissant, se creusant sous une émotion tragique : Subitement sur la figure riante de la Faustin, descendit la ténébreuse absorption du travail de la pensée ; de l’ombre emplit ses yeux demi-fermés ; sur son front, semblable au jeune et mol front d’un enfant qui étudie sa leçon, les protubérances, au-dessus des sourcils, semblèrent se gonfler sous l’effort de l’attention ; le long de ses tempes, de ses joues, il y eut le pâlissement imperceptible que ferait le froid d’un souffle, et le dessin de paroles, parlées en dedans, courut mêlé au vague sourire de ses lèvres entr’ouvertes. […] Et maintenant cette analyse terminée, il faut imaginer que le mécanisme cérébral dont nous avons essayé d’isoler et de montrer les gros rouages, est vivant et en marche, possédé par une créature humaine, constitue en son engrènement et son travail une unité indivise, la pensée, la raison et le génie d’un artiste et d’une personne.

682. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Despréaux, avec le plus grand nombre des écrivains de son temps. » pp. 307-333

Le génie & le travail ont épuisé, dans ces ouvrages, toutes leurs ressources. […] C’est du fameux poëme de la Pucelle dont il vouloit parler, poëme à jamais mémorable par les ridicules qu’on y a jettés, & qui cependant est l’ouvrage de trente années d’un travail assidu. […] Il avoit un génie heureux, le travail facile, la plaisanterie vive.

683. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre III. Le cerveau chez l’homme »

Wagner, célèbre anatomiste de Gœttingue, a recueilli dans un travail fort curieux toutes les pesées de cerveaux positives que la science peut fournir à l’heure qu’il est, et il a ainsi rassemblé 964 pesées parfaitement authentiques25. […] Enfin les travaux de M.  […] M. de Quatrefages, dans ses travaux sur l’unité de l’espèce humaine, a montré que l’on avait beaucoup exagéré la stupidité des races australiennes.

684. (1759) Observations sur l’art de traduire en général, et sur cet essai de traduction en particulier

Ce n’est pas seulement cette injustice qui rend leur travail si ingrat, et le nombre de bons traducteurs si petit. […] Les principes de l’art de traduire, exposés dans ce discours, sont ceux que j’ai cru devoir suivre dans la traduction que je donne de différents morceaux de Tacite : quelques-uns de ces morceaux avaient déjà vu le jour ; le public m’a paru les avoir goûtés et en désirer davantage ; c’est pour le satisfaire que j’en ajoute ici un beaucoup plus grand nombre ; c’est le fruit de quelques moments de loisir que m’ont laissé des travaux très pénibles et d’un genre tout différent. […] Je me trouverais fort heureux, si celle-ci pouvait obtenir le suffrage du petit nombre de gens de lettres, qui, par une connaissance approfondie du génie des deux langues, de celui de Tacite et des vrais principes de l’art de traduire, sont capables d’apprécier mon travail ; à l’égard de ceux qui croiront seulement l’être, je n’ai rien à attendre ni à exiger d’eux.

685. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Seconde partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère de la littérature et des arts » pp. 326-349

Nous avons signalé déjà quelques-uns des travaux préparatoires auxquels se livrent des hommes d’une patience admirable et d’une vaste science. […] Mais avant de passer à une autre partie de la discussion, je ne puis m’abstenir de remarquer combien les travaux actuels de M.  […] M. d’Agincourt a consacré sa longue et honorable carrière à remplir une lacune du même genre dans l’histoire des arts : et ses travaux auront, par la suite, un résultat analogue.

686. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Pelletan, qui veut qu’on mette de l’imagination dans l’élaboration du travail historique, et qui, l’autre jour, félicitait M.  […] Il avait disparu pendant six semaines ; un éditeur voulait lui confier un travail de traduction et consentait à le lui payer d’avance 1 000 francs. […] Ce n’est toujours que le travail morcelé d’un journaliste ; mais ce journaliste, par bonheur, est un écrivain. […] J’ai vu le moment où, dans un travail à sa louange la gloire du fils tombait asphyxiée aux côtés de celle du père, aspirant à pleins poumons, l’oxygène d’un éloge à forte dose. […] Dans ce travail indigne d’un talent que j’ai loué ailleurs, M. 

687. (1896) Écrivains étrangers. Première série

Les uns se mirent au travail malgré cela, par habitude : les autres restèrent immobiles et embarrassés. […] Toute l’affaire ne me demandera pas plus de trois jours de travail. […] Ces phrases lui demandèrent, en tout cas, douze ans de travail : car c’est seulement en 1885 que parut Marius. […] Plus tard, à la vérité, le travail lui était devenu un peu plus facile. […] Il y a quelques semaines, j’ai offert un travail à un éditeur de Milan : il me l’a refusé.

688. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Par quel travail l’esprit est-il arrivé à dire : J’ai été ? […] C’est un grand travail de l’esprit humain. […] Et ce n’est pas une chose de peu de travail à faire, au milieu de tant d’occupations. […] Avant que l’admirable travail de M.  […] C’est un fait mémorable, où se manifeste le travail et le progrès des esprits.

689. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

Les Dates et les Œuvres, image en miroir des Travaux et les Jours ? […] Tout de suite, une grande pièce, qui est le Cabinet de travail : aux murs des Japonaiseries, le sourire aux rondes pommettes de doux masques. […] Mais, qu’un ami soit attendu, plus de travail : le petit cheval et la coquette charrette l’amènent. […] Mais, en Appendice, la théorie de l’Instrumentation verbale se démontrait avérée du point de vue scientifique  selon les travaux de Helmoltz […] Quant à Vos travaux, ils auront leur récompense, encore que tout doive être sans sanction : vous serez à l’honneur devant les autres hommes !

690. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Appendice » pp. 511-516

Voici le rapport adressé à M. le ministre d’État et de la Maison de l’empereur : « Monsieur le ministre, La commission que Votre Excellence a chargée de désigner, parmi les ouvrages dramatiques envoyés au concours et représentés dans le courant de l’année 1855, ceux qui lui paraîtraient mériter les primes instituées par l’arrêté ministériel du 12 octobre 1851, a l’honneur de vous soumettre le résultat de son travail et le résumé de ses délibérations. […] La commission, en terminant un travail qui, cette année comme la précédente, est resté sans fruit, ne se hasarderait pas toutefois à exprimer ce vœu, monsieur le ministre, si elle ne sentait qu’elle va en cela au-devant de vos désirs, et si elle ne confiait l’idée à votre goût.

691. (1874) Premiers lundis. Tome II « Doctrine de Saint-Simon »

A celui qui ajournait la religion, l’auteur de ces lettres avait à faire sentir et à démontrer que la science est sans vie, l’industrie sans réhabilitation, les beaux-arts sans rôle social, si un lien sacré d’amour ne les enserre pour les féconder ; il avait à révéler l’influence puissante, bien qu’incomplète, du dogme chrétien et de la théologie sur la politique d’alors et sur les progrès de la société ; il avait à prouver qu’aujourd’hui que cette théologie est reconnue arriérée, s’abstenir d’y substituer celle qui seule comprend l’humanité, la nature et Dieu ; rejeter ce travail glorieux et saint à un temps plus ou moins éloigné sous prétexte que le siècle n’est pas mûr ; s’obstiner à demeurer philosophe, quand l’ère religieuse est déjà pressentie, se rapetisser orgueilleusement dans le rôle de disciples d’un Socrate nouveau, quand la mission d’apôtres devrait soulever déjà tous nos désirs ; — que faire ainsi, c’était se barrer du premier pas la carrière, se poser une borne au seuil de l’avenir, s’ôter toute vaste chance de progrès et être véritablement impie. […] La portion du peuple juif qui a résisté au règne spirituel du Messie, se rendra en voyant venir son règne temporel, et toutes les prophéties seront accomplies, car toutes les prophéties sont vraies. » La justification du mosaïsme ressort avec éclat des travaux d’Eugène.

692. (1865) Du sentiment de l’admiration

Celui qui admire trahit par le feu de ses regards, par l’intelligente curiosité de son attitude, par son silence même la noble passion qui préside à tous ses travaux pour les rehausser et les ennoblir. […] Mais je n’en veux qu’à cette fausse sagesse, calculatrice et imprévoyante à la fois qui, sous prétexte de s’en tenir au nécessaire, n’essaie pas même de conquérir le superflu ; à cette sagesse banale qui considère le travail comme une action régulière et mécanique et qui s’interdit comme une imprudence tout effort intellectuel qui n’est pas rigoureusement commandé.

693. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mes petites idées sur la couleur » pp. 19-25

Si vous le voyez arranger bien symétriquement ses teintes et ses demi-teintes tout autour de sa palette, ou si un quart d’heure de travail n’a pas confondu tout cet ordre, prononcez hardiment que cet artiste est froid, et qu’il ne fera rien qui vaille. […] Dans ce travail sa teinte devient un composé de diverses substances qui réagissent plus ou moins les unes sur les autres, et tôt ou tard se désaccordent.

694. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Michel Van Loo » pp. 66-70

Marque le repos, certainement. " mais cent fois le jour, l’artiste prend cette position, soit que la lassitude suspende son travail, soit qu’il s’en éloigne, pour juger de l’effet " . […] Alors sa bouche se serait entrouverte, ses regards distraits se seroient portés au loin, le travail de sa tête fortement occupée se seroit peint sur son visage, et Michel eût fait une belle chose.

695. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 15, observations concernant la maniere dont les pieces dramatiques étoient représentées sur le théatre des anciens. De la passion que les grecs et les romains avoient pour le théatre, et de l’étude que les acteurs faisoient de leur art et des récompenses qui leur étoient données » pp. 248-264

Il faut que les travaux ausquels on nous assujettit pour nous faire faire un apprentissage, soient plus difficiles que le travail dont on veut nous rendre capables. (…), dit Seneque le pere.

696. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des ducs de Normandie avant la conquête de l’Angleterre »

Les individualités assez fières pour se mettre à l’écart de leur temps et se consacrer vaillamment à un travail qui n’importe qu’à quelques esprits d’un ordre élevé sont des exceptions qui, chaque jour, deviennent plus rares, et l’Histoire des ducs de Normandie n’en a pas révélé une de plus. […] Cette école, dont Augustin Thierry, revenu à la Vérité, se sépare, dit-on, par le plus généreux travail entrepris sur le livre qui a fait la gloire de sa vie (Histoire de la conquête de l’Angleterre), cette école, qui n’eut jamais d’ailleurs l’insouciante hardiesse de son fondateur, cache maintenant, sous des formes modérées et cauteleusement respectueuses, une hostilité contre le Christianisme, arrêtée et profonde.

697. (1868) Curiosités esthétiques « III. Le musée classique du bazar Bonne-Nouvelle » pp. 199-209

Nos expositions annuelles, turbulentes, criardes, violentes, bousculées, ne peuvent pas donner une idée de celle-ci, calme, douce et sérieuse comme un cabinet de travail. […] Sur le pupitre vert placé devant lui sa main tient encore la lettre perfide : « Citoyen, il suffit que je sois bien malheureuse pour avoir droit à votre bienveillance. » L’eau de la baignoire est rougie de sang, le papier est sanglant ; à terre gît un grand couteau de cuisine trempé de sang ; sur un misérable support de planches qui composait le mobilier de travail de l’infatigable journaliste, on lit : « A Marat, David. » Tous ces détails sont historiques et réels, comme un roman de Balzac ; le drame est là, vivant dans toute sa lamentable horreur, et par un tour de force étrange qui fait de cette peinture le chef-d’œuvre de David et une des grandes curiosités de l’art moderne, elle n’a rien de trivial ni d’ignoble.

698. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Avant-propos de la septième édition »

Là est une des idées directrices du présent ouvrage, celle même qui a servi de point de départ à notre travail. […] Voir les travaux de Pierre Marte et l’ouvrage de F.

699. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Diderot n’avait pas que la passion du travail. […] C’est Diderot encore, je le veux bien, mais diminué, — enrégimenté, — discipliné, — dans le rang ; c’est Diderot ouvrier dans un travail d’ensemble qui est la pensée de son siècle bien plus que la sienne. […] Même les plus indignes petits grimauds qui mirent la main à ce torchis de l’Encyclopédie, qui se donnait les airs superbes d’une tour de Babel, signaient orgueilleusement leurs travaux. […] Nous l’avons dit ailleurs, dans ce long travail : il embourgeoisea Rabelais, Sterne et Voltaire, ces esprits de haute race, quand il voulut les imiter. […] Génin, qui n’est pas, lui, un monstrueux en philosophie, — qui n’en a guères qu’une toute petite, longue comme le pouce (la liberté de l’examen), se dévoua, pour l’honneur de cette philosophie, au travail monstre d’essuyer Diderot.

700. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Le travail, oui : Dieu nous garde de le calomnier, ce consolateur souverain, ce frère terrestre de la foi et de la prière ! Mais le travail, ou, pour mieux dire, l’esprit littéraire ! […] Vous vivez pourtant, et le travail vous sauve ; mais le travail est aride : renfermé dans sa condition humaine, il a ses heures de révolte et de lassitude ; le sol qu’il remue est ingrat et stérile si Dieu n’est pas là pour le féconder, si l’ange gardien de vos jeunes années n’étanche jamais sur votre front la sueur des soirées brûlantes. […] Pendant ce temps, le vrai peuple sent redoubler ses privations et ses angoisses, et cet instinct conservateur, habituel au travail honnête comme à la propriété laborieusement acquise, lui fait redouter et haïr ces prétendues conquêtes qui le ruinent en ruinant le pays. […] Ce travail lent et continu d’assimilation avait lieu entre les classes et les individus tout comme entre les provinces, et il vint un moment, nous dit M. de Tocqueville, où les Français, dans des conditions encore bien différentes, étaient tous presque semblables entre eux.

701. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

C’est pourquoi le travail ne lui fut point amer. […] Jetez un coup d’œil sur ses travaux. […] Leur vie est un perpétuel travail d’observation et d’expression. […] Mais il ne m’appartient pas de préparer ici le travail de la postérité. […] Le travail des champs, loin d’y assoupir les sens, les exaspère.

702. (1842) Discours sur l’esprit positif

À la majeure partie de ceux qui, la reçoivent, elle n’inspire guère désormais qu’un dégoût presque insurmontable de tout travail intellectuel pour le cours entier de leur carrière : mais ses dangers deviennent beaucoup plus graves chez ceux qui s’y sont plus spécialement livrés. […] À cette différence passagère, que dissipera graduellement une meilleure éducation des classes lettrées, il en faut joindre une autre, nécessairement permanente, relative à l’influence mentale des diverses fonctions sociales propres aux deux ordres d’intelligence, d’après le caractère respectif de leurs travaux habituels. […] Si, en quelques cas exceptionnels d’extrême surcharge, cet obstacle continu semble, en effet, devoir empêcher tout essor mental, il est ordinairement compensé par ce caractère de sage imprévoyance qui, dans chaque intermittence naturelle des travaux obligés, rend à l’esprit une pleine disponibilité. […] Ces besoins se rapportent essentiellement à deux conditions fondamentales, l’une spirituelle, l’autre temporelle, de nature profondément connexe : il s’agit, en effet, d’assurer convenablement à tous, d’abord l’éducation normale, ensuite le travail régulier ; tel est, au fond, le vrai programme social des prolétaires. […] L’imparfaite conservation d’une grossière harmonie politique sans cesse compromise au milieu de notre désordre mental et moral, absorbe trop justement leur sollicitude journalière, et les tient même placés à un point de vue trop inférieur, pour qu’ils puissent dignement comprendre la nature et les conditions d’un tel travail, dont il faut seulement leur demander d’entrevoir l’importance.

703. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Il a cru nécessaire de nous raconter les travaux et la vie de Van den Enden avant de l’introduire devant nous. […] C’est à l’étude, c’est au travail qu’appartient légitimement la renommée ; le devoir de M. Sue est donc de mériter par l’étude, par le travail, l’approbation et les suffrages de ses juges. […] En effet, quels ont été jusqu’ici les travaux de M.  […] Guizot ait songé un seul instant à se former une idée précise de ces travaux ?

704. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

Son seul travail consiste à rendre chacune d’elles plus expressive et plus pittoresque, dramatique en un mot. […] Ce dessein n’a eu aucune suite parce que Verlaine a l’horreur du travail. […] » demanda un des convives, qui portait plus grand intérêt au travail du poète qu’à la conduite des jeunes gens. […] » dit Léon Cahun en me faisant passer du salon où les convives s’étaient réunis après dîner, dans son cabinet de travail. […] Ou bien pendant le travail je l’oubliais complètement, ou bien, en m’y tenant je faisais fausse route.

705. (1892) Portraits d’écrivains. Première série pp. -328

Cette partie du travail est définitive et il n’y a plus à y revenir. […] Rabagas, Divorçons, merveilles de finesse, d’ingéniosité et de joli travail. […] La note toute sèche doit être soumise au lent travail d’incubation qui la féconde. […] Daudet, de l’importance de ce travail. […] Sa femme et sa fille se tuent de travail pour nourrir cette oisiveté.

706. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Le travail le garde chaste. […] Ce sont là sans doute des travaux simples, modestes et bien appropriés à la vie ecclésiastique. […] Un jour, il fut interrompu dans ce travail par le bruit d’une querelle qui éclatait sous les fenêtres de sa prison. […] Le travail à la fois impartial et généreux de M.  […] Leur marche égale décèle la paix du cœur, qu’assure seul le travail assidu des mains.

707. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

On ne lit plus, les loisirs diminuent, « le monde moderne n’a plus de temps que pour deux choses : le travail qui lui donne du pain, et l’amusement qui le distrait du travail », etc. […] Si le style n’est pas toujours irréprochable, la pensée est toujours d’une sincérité parfaite, car j’aimerais mieux labourer l’arpent de terre que le travail m’a donné que d’exprimer un mot que je ne penserais pas. […] Tout ce qu’on en peut conserver, c’est que le comte Tolstoï a renoncé à écrire pour augmenter sa gloire ou sa fortune ; que les ouvrages qu’il publie à présent, dégagés de toute préoccupation littéraire, sont des espèces de « traités », dont le but unique est de répandre la doctrine morale et religieuse à laquelle il s’est rallié ; que, cherchant à être conséquent avec ses nouveaux principes, il a renoncé au luxe, partage les travaux de ses paysans, considère le travail manuel comme le seul qui convienne à la condition humaine. […] De plus, elle nous amène à renoncer au seul travail normal qui nous ait été commandé par Dieu et qui doive nous procurer notre subsistance, le travail de nos mains, surtout le travail de la terre, nécessaire à notre bonheur comme à notre santé. […] Par suite des dernières affaires, nous avons eu ces jours-ci une recrudescence de blessés et de travail à l’ambulance.

708. (1888) Études sur le XIXe siècle

Leopardi devait abandonner ses travaux commencés : « Tous ces travaux… restent et resteront dans ma pensée, car ma santé est réduite à un tel état, que je ne puis fixer mon esprit dans la plus petite application, même pour un instant, sans me sentir aussitôt défaillir… Et quant à l’avenir, je n’ose former aucun projet. » Cette santé déplorable, que des excès de travail, dans sa première jeunesse, avaient achevé de ruiner, ôtait l’obstacle insurmontable qui se dressait entre lui et toute espèce de joie, il le savait bien, et il fait dire à l’un des interlocuteurs de ses dialogues : « Le corps, c’est l’homme ; car, en négligeant tout le reste, — la magnanimité, le courage, les passions, la puissance d’action, le pouvoir de jouir — tout ce qui rend la vie vivante et noble dépend de la vigueur des corps et sans elle ne peut pas exister. […] Si vous faites un portrait, ce n’est point assez, vous diront-ils, de bien copier la figure et l’expression de votre modèle ; vous devez encore copier tout aussi fidèlement ses bottes, et si elles sont ressemelées, vous aurez soin de marquer ce travail du cordonnier. […] Edmondo de Amicis, on remarquera qu’il n’a jamais entrepris un travail fatigant. […] À une époque où la production littéraire est presque toujours un travail pénible, une telle manière de travailler ne suffit-elle pas à constituer une petite originalité ? […] Luigi Chiala, l’éditeur de la « Correspondance », et quelques autres nous ont déjà donné d’importantes notices ; mais leurs travaux sont trop compacts, trop chronologiques pour être définitifs, et le champ reste ouvert.

709. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

« Vauvenargues comprit alors les ennuis de l’oisiveté, les charmes du travail, et même du travail douloureux ; il conçut un mépris profond pour l’oisiveté, une estime extrême pour les actions fortes. […] Thiers sera un jour ministre de l’intérieur ou des travaux publics, il saura mettre ordre à cela. […] Ces robustes ouvriers remuaient avec gravite d’énormes pierres, et j’appris qu’à cause de leur patience et de leur sobriété, on les employait dans nos Pyrénées françaises aux travaux les plus difficiles. […] le résidu ou le trop-plein de son travail, non pas le but direct ni l’objet. […] L’auteur tient encore, et avec raison, à cet ancien travail dans lequel il jeta ses propres idées sur les banques.

710. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

« Je m’arrêtai, dit-il, près du pont du Milieu, vis-à-vis la boutique d’un orfèvre, pour contempler son travail. […] J’espère que mon travail n’aura pas besoin de toi pour témoigner qui je suis. […] À ces mots nous nous mîmes au travail à l’envi l’un de l’autre. […] « Moi qui craignais quelque mauvais coup de la part de ces gens-là, je résolus de me défendre, et je mis mon arquebuse en état ; ils refusent, me disais-je, de me donner le prix de mon travail, et ils veulent encore ma vie ! […] Le cardinal Farnèse, nommé pape quelques jours après, envoie lui demander son travail et l’assurer de sa protection.

711. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Je n’ignore pas qu’il est aisé de mordre sur le travail d’autrui. […] qu’on soit en pleins travaux de manufactures. […] Il y a longtemps qu’Alexandre Dumas inaugura sur une vaste échelle les pratiques de cette division du travail, quitte à y porter ensuite son empreinte magistrale. […] C’est un métier nouveau, issu comme beaucoup d’autres choses bonnes ou mauvaises des modernes fièvres industrialistes, réagissant sur les travaux de la pensée. […] L’ensemble de ces travaux fournit une peinture sombre et un avertissement salutaire.

712. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

Or elle n’était chez Spencer que la généralisation d’une thèse, présentée dans ses premiers travaux, sur le progrès social : l’étude des sociétés l’avait d’abord exclusivement préoccupé ; il ne devait venir que plus tard aux phénomènes de la vie. […] Même si la guerre ne visait pas la conquête d’abord, c’est à une conquête qu’elle aboutit, tant le vainqueur juge commode de s’approprier les terres du vaincu, et même les populations, pour tirer profit de leur travail. […] Le présent travail avait pour objet de rechercher les origines de la morale et de la religion. […] Mais ce qui est certain, c’est que l’Europe est surpeuplée, que le monde le sera bientôt, et que si l’on ne « rationalise » pas la production de l’homme lui-même comme on commence à le faire pour son travail, on aura la guerre. […] Si le machinisme a un tort, c’est de ne pas s’être employé suffisamment à aider l’homme dans ce travail si dur.

713. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

Je revins à Paris dans l’été de 1838, n’ayant plus à donner aux leçons que la forme du livre et à fortifier mon travail par une révision exacte et une dernière main-d’œuvre. […] Un travail bibliographique sur mon compte est donc chose toute nouvelle, et je n’oserais vous promettre de l’exécuter moi-même convenablement, surtout dans l’état de santé où je suis depuis plus d’une année. […] « La Révolution de juillet 1830 ne laissa pas d’apporter quelque trouble dans les travaux littéraires des jeunes écrivains et dans les préoccupations des poètes romantiques de cette époque. […] L’intervalle qu’il y eut entre la publication de plusieurs des volumes s’explique par les travaux ou les événements qui traversèrent la vie littéraire de M.  […] Sa vie de Liège et les travaux qu’il y prépara se trouvent indiqués et résumés dans ces volumes.

714. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Grâce aux patients travaux que les anciens, les modernes, et surtout un savant français de nos jours, Walckenaer, ont consacrés à l’interprétation de ses œuvres et à la confrontation de ses vers avec sa vie, Horace est pour nous un homme d’hier ou d’aujourd’hui. […] La fortune avait suffisamment secondé les travaux du banquier percepteur des tributs de Venouse ; il aspirait plus à illustrer son fils qu’à l’enrichir ; il se contentait de son aisance appelée par les Romains la médiocrité dorée. […] Cette charge paraît avoir été tout à fait semblable à celle d’agent de change de nos jours ; on y négociait les effets, sur lesquels on prélevait un certain courtage ; on n’y était assujetti du reste à aucun travail assidu et à aucune résidence obligée, sinécure romaine merveilleusement appropriée à un paresseux indépendant qui voulait vivre dans l’aisance. […] En ce genre les Géorgiques de Virgile sont le chef-d’œuvre immortel des anciens et des modernes, parce que le spectacle de la nature et les travaux des champs sont un sujet bien plus susceptible de description et de sentiment que les leçons de rhétorique et de prosodie données en vers boiteux par Horace et par Boileau. […] Là quatre États divers arrêtent ma pensée : Je vois de ma terrasse, à l’équerre tracée, L’indigent Savoyard, utile en ses travaux, Qui vient couper mes blés pour payer ses impôts, Et du bord de mon lac à tes rives du Tibre Je te dis, mais tout bas : Heureux un peuple libre !

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