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711. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « A. Dumas. La Question du Divorce » pp. 377-390

Ce n’est pas non plus une question pour une nation historique qui sait, comme la nôtre, par son histoire, que le mariage indissoluble est une affaire de race, de tempérament, de mœurs et de siècles. […] C’est la liberté, la fureur de liberté, qui est la fureur de ce siècle, qui fait le fond même de cette question du divorce : sur laquelle les gens s’égosillent ! […] », mais il l’imite sans en parler… Les dilettanti de l’impiété, qui ont des exigences, ont trouvé que ce n’était pas digne d’un des grands esprits du xixe  siècle, — du siècle immense des Darwin et des Renan ! 

712. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Georges Caumont. Jugements d’un mourant sur la vie » pp. 417-429

Ce sont ceux de son siècle. […] Il y a ramassé contre les idées religieuses avec lesquelles des amis voulurent, à ce qu’il raconte, le consoler de mourir, tous les préjugés, toutes les erreurs, tous les sophismes et même toutes les sottises d’un siècle athée, et il n’y en ajouta pas une de plus ! […] Nous sommes ici bien loin de Joseph Delorme, qui écrivit des Consolations, et qui, depuis, a passé cinquante ans à faire de la petite dentelle littéraire… Georges Caumont, qui ne fait pas de vers, il est vrai, mais dont la prose est « de premier jet et de source colorée dans son sang, noyée dans ses larmes, pourprée dans ses plaies, sa bile et son fiel, ayant des monstres de style pour exprimer des monstres de souffrance », Georges Caumont est une bien autre personnalité que Joseph Delorme et tous les Mélancoliques et les Souffrants de ce siècle, et c’est sa force de personnalité qui le rend intéressant et pathétiquement sympathique, malgré les farouches et délirantes aberrations de sa pensée.

713. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Charles De Rémusat »

À proprement parler, c’est bien moins un livre qu’une suite de biographies sur quelques personnes célèbres du siècle dernier ; et je ne dis pas cela pour rabaisser en quoi que ce puisse être ce genre de la biographie, que j’aime, moi qui préfère les portraits aux tableaux, parce qu’il fait comprendre l’histoire générale par les hommes individuels. […] Au lieu d’écrire simplement de Bolingbroke, de Walpole, de Junius, de Burke et de Fox, Rémusat a écrit des dissertations sur les principes constitutionnels, sur l’aristocratie, sur la religion, sur toutes ces choses, enfin, qui sont le pont aux ânes de tous les dissertateurs politiques, pont qu’un tour de roue de siècle fait crouler et sur lequel, d’ailleurs, Rémusat ne s’avance pas avec une de ces magnifiques allures qui, pour l’âne, font oublier le pont… Rien de plus médiocre que cette partie de son travail. […] Supposez Burke sans cette haine, Rémusat l’aurait mal jugé, et il n’en serait pas moins cependant, avec les talents qui firent illusion à son siècle, Burke le déclamatoire, le pédant de justice et de vérité, le pharisien, le philanthrope, tout ce qui nous le diminue, à nous, malgré sa haine anglaise contre la Révolution française, laquelle ne prenait pas sa source plus haut que dans les sentiments du whig.

714. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre IX. Suite des éloges chez les Grecs. De Xénophon, de Plutarque et de Lucien. »

La Grèce, qui dans ce siècle produisit une foule de grands hommes, n’en a point eu qui ait été plus souvent, ni mieux loué que Socrate ; il est même à remarquer qu’un simple citoyen d’Athènes est devenu plus célèbre que beaucoup de princes qui, les armes à la main, ont changé une partie du monde. […] Ces beaux siècles de la Grèce qui produisirent les héros, firent naître aussi une foule d’écrivains pour relever leurs actions. […] Lucien avec ce talent s’empara donc de son siècle pour en faire justice.

715. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

Cet isolé n’eut presque rien de commun avec son siècle. […] ces honteux marchés recommencent dans tous les siècles. […] Né pour être un Tristan ou un Lancelot, en un siècle où Guenièvre devient rare et Yseult plus encore. […] Les politiciens flétrissaient avec rage ces siècles abhorrés. […] Tandis qu’il résume les premières années, si fécondes, du règne de François Ier, ou qu’il ébauche la psychologie de Mazarin, une question le hante : « Comment expliquer la forme particulière de la civilisation française dans le grand siècle, dans le siècle classique, dans le siècle de Louis XIV ?

716. (1881) Le naturalisme au théatre

La tragédie a régné pendant deux siècles parce qu’elle satisfaisait exactement les besoins de ces siècles. […] La besogne du siècle est la nôtre. […] Or, dans ce siècle, Victor Hugo seul a créé au théâtre. […] Je ne suis qu’un homme du siècle. […] Tout notre siècle est là, tout le travail gigantesque de notre siècle, et ce n’est pas une comparaison de M. de Lapommeraye qui arrêtera ce travail.

717. (1894) Critique de combat

En notre siècle on a repris, poussé plus avant ces études. […] C’est le mot favori, le mot régnant dans la seconde moitié de ce siècle. […] Il convient de savoir gré de la concession : mais voyez comme ce pauvre siècle joue de malheur ! […] Pertes réelles et gains illusoires, tel est à peu près le bilan du siècle tel qu’il le dresse. […] Et pourtant c’est là le fil conducteur pour qui veut suivre la marche du siècle.

718. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

A défaut d’études, il a du moins fait de fortes lectures scientifiques : les grands systèmes de ce siècle lui sont tous familiers, il a admiré la philosophie de Schopenhauer. […] Et toujours il la repousse, reconquis par les arguments de la sagesse du siècle. […] Il y en avait beaucoup au commencement du siècle, il y en a fort peu aujourd’hui. […] Ces spectacles, qu’ils appartiennent aux siècles éteints ou au siècle qui court, ce sont les grandes phases de la vie même de l’humanité. […] Or, la plupart de nos contemporains paraissent avoir oublié ces deux lois élémentaires : entraînés par le courant individualiste qui a emporté le siècle et auquel le siècle, dans certains domaines, doit sa grandeur, ils ont introduit l’individualisme là même où il ne peut être qu’un ferment de corruption.

719. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — II » pp. 150-171

L’abbé de Pons exhorte l’ami anonyme auquel il écrit à ne pas imiter ceux qui, charmés pour leur compte de la lecture d’un livre nouveau, changent d’avis le lendemain et se retournent en apprenant que des personnes célèbres et d’autorité sont d’un avis contraire : Non, monsieur, non, ne soyez pas infidèle à vos lumières ; osez penser par vous-même, et ne prenez point l’ordre de ces stupides érudits qui ont prêté serment de fidélité à Homère ; de ces gens sans talents et sans goût, qui ne savent pas suivre le progrès des arts et des talents dans la succession des siècles ; de ces scholiastes fanatiques qui entrent dans une espèce d’extase à la lecture de L’Iliade originale, où l’art naissant n’a pu donner qu’un essai informe, et qui n’aperçoivent pas dans les travaux de notre âge le merveilleux accroissement de ce même art. […] Les premiers hommes du siècle sont ceux qui savent le grec. […] » Il avait raison en un sens, il choisissait bien ses exemples ; mais il avait tort en ce qu’il confondait tous les âges et qu’il ne se figurait pas qu’il avait pu y avoir une belle jeunesse première, une saison d’efflorescence vigoureuse dans la mieux douée des races, se servant de la plus variée et de la plus euphonique des langues, et que sous des conditions uniques il en était sorti toute une poésie et un art primitif, plus voisin de la nature, et qui ne s’est vu qu’une fois : Homère, disait-il avec une sorte de naïveté contente de soi et de son temps et très commune alors, Homère aurait peut-être atteint à la perfection, s’il fût né dans le siècle d’Auguste ou dans le nôtre ; mais né dans des temps où l’art ne s’était point encore montré, n’étant guidé par aucunes règles, éclairé par aucun exemple, on lui doit tenir grand compte de son poème, tout monstrueux qu’il est. […] Ils n’admirent bien que les beautés des troisièmes siècles littéraires. […] Rendant hommage au mérite de M. de La Motte, qu’il ne craint pas d’appeler, « de l’aveu de tout le monde littéraire, un des premiers hommes de son siècle », l’abbé de Pons s’exprimait en paroles bien senties et moins contestables sur son caractère moral et ses vertus de société : Cette supériorité24, disait-il, est d’ordinaire compagne de l’orgueil immodéré ; mais le souverain éloge de M. de La Motte, c’est d’avoir su allier aux talents les plus éminents la plus modeste opinion de lui-même ; c’est de n’avoir jamais cherché dans les ouvrages de ses rivaux que le beau pour le protéger, et de s’être imposé un silence religieux sur les fautes dont il aurait pu triompher.

720. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

Plus d’un siècle après, Boileau lui faisait l’honneur de commencer par lui l’histoire, nécessairement très écourtée, qu’il donnait de notre ancienne poésie. […] il y a bien des sens cachés. » Et ils le diront et déjà ils le disent, parce qu’ils ont besoin de faire de vous tout ce que vous auriez dû être : car vous êtes l’enfant du siècle, vous le personnifiez, à leurs yeux, et là où le périlleux modèle ne répond pas pleinement à l’idée et fait défaut, ils y mettront la main, ils vous achèveront. […] On ne saurait la chercher dans une forme de poésie qui lui aurait été propre : il n’a rien inventé en ce genre, et la ballade, dont il use si bien, florissait avant lui depuis plus d’un siècle. […] Campaux, surtout en un siècle où le sentiment de patrie était encore si peu commun ; il y avait un Français dans ce vagabond qui n’avait ni feu ni lieu. » Admirons moins : il faut bien que Villon, puisqu’il nous occupe, ait eu quelque chose en lui et qu’il soit quelquefois sorti de sa vie de taverne et de crapule ; sans quoi nous l’y laisserions tout entier. […] — Puisque Charlemagne, ce dernier grand type héroïque en vue à l’horizon, et qui domine tout le Moyen Âge, avait lui-même payé le tribut mortel, les moindres que lui, les rois et princes du siècle présent, avaient bien pu mourir.

721. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La femme au XVIIIe siècle, par MM. Edmond et Jules de Goncourt. » pp. 2-30

Jean-Jacques, au milieu du siècle, fut comme un météore qui mit en feu la tête et le cœur des femmes et qui alluma leur imagination ; il y eut, non pas une, mais plusieurs générations de ces admiratrices enthousiastes de Jean-Jacques. […] Lisez ce portrait-type de la femme telle que le siècle la dégagea après ses premières fureurs de Régence, et telle que la mit en scène et la fit parler, le premier, Marivaux : « Mais déjà, au milieu des déités de la Régence, apparaît un type plus délicat, plus expressif. […] C’est une nouvelle grâce qui se révèle et qui semble, même avec ce petit singe grimaçant qu’elle tient contre elle de ses doigts fluets, annoncer les mines et les attraits chiffonnés dont va raffoler le siècle. […] Nos mœurs françaises deviennent charmantes. » Malgré le dénigrement anticipé de d’Argenson, le salon ouvert par Mme de Luxembourg vers 1750 devint en effet un des ornements et, à la longue, une des institutions du siècle. […] Sa dévotion était, comme celle des vieilles femmes de son siècle qui prenaient ce parti, froide et sèche d’apparence, personnelle pour ainsi dire, non convertissante, mais aussi pleine de bonnes œuvres et de bienfaits positifs.

722. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. […] Ces chemins, il est vrai, tournent et changent en avançant ; chaque siècle se voit tenté de refaire à son usage l’histoire du passé. […] Cependant l’idée de royauté, dont nous suivons l’histoire, faisait le grand tour ; elle arrivait de l’Asie par le Nord ; elle suivait assez obscurément, durant des siècles, la grande voie des migrations germaniques, et venait planter son drapeau dans les Gaules avec les Franks, avec Clovis. […] Nous achevons de suivre les intéressantes considérations qu’à son tour, et à son point de vue, M. de Saint-Priest nous développe sur les vicissitudes de l’idée de royauté en ces siècles obscurs. […] La fiancée, longtemps encore, quitta la maison paternelle au son des flûtes, et, bien avant dans les siècles, la lampe domestique éclaira sous le chaume des dieux Pénates, exigus comme elle et, comme elle, pétris d’argile.

723. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DE BARANTE. » pp. 31-61

Claude-Ignace Brugière (ou Breugière) de Barante, bisaïeul de notre contemporain, était venu jeune à Paris, y avait connu Valincourt, l’ami de Boileau, et aussi Le Sage et Fuzelier, cette arrière-garde légère du grand siècle, ce qui ne l’empêcha pas de retourner vivre chez lui en excellent avocat. […] Cependant le 18 brumaire s’était accompli ; le gouvernement consulaire inaugurait le siècle. […] Ce dernier, plus jeune, moins engagé, fut aussi celui qui résuma le plus nettement. « L’auteur du Discours dont il s’agit, écrivait Mme de Staël, est peut-être le premier qui ait pris vivement la couleur d’un nouveau siècle. » Cette couleur consistait déjà à réfléchir celle du passé et à la bien saisir plutôt qu’à en accuser une à soi. […] Bientôt un mariage selon ses vœux allait fixer son bonheur et enchaîner sa destinée avec grâce à l’un des noms les plus aimables du siècle illustre qu’il venait de juger11. […] Or, cette époque des xive et xve  siècles était précisément la plus riche en chroniques de toutes sortes, et déjà assez française pour qu’en changeant très-peu aux textes, on pût jouir de la saveur et de la naïveté : naïveté relative et d’autant mieux faite pour nous, qu’elle commençait à soupçonner le prix des belles paroles.

724. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre I. Roman de Renart et Fabliaux »

Il faut d’abord en établir la situation chronologique, autant du moins qu’on le peut faire dans un exposé si sommaire, et dans ce moyen âge qui, ne laissant jamais reposer aucune œuvre dans la forme imposée par le poète, les reprend toutes et les remanie incessamment pendant trois siècles ou quatre. […] Depuis des siècles, ils vivaient dans la mémoire du peuple, et comme ils préexistaient aux formes littéraires qui en ont fixé ou transformé un certain nombre dans les poèmes de Renart, ils se sont transmis jusqu’à nos jours pur la même tradition orale dans beaucoup de pays ; les folkloristes ont retrouvé chez les Finnois et dans la Petite Russie de ces aventures comiques du loup et du renard, qui divertissaient nos vilains du xiie  siècle. […] Mais cette question, qu’on pourrait poser chez nous presque à chaque siècle et pour chaque période du développement de la littérature d’imagination, va se représenter à nous plus impérieusement encore à l’occasion des Fabliaux. […] Un premier fond est fourni par la tradition orale qui s’est perpétuée depuis la plus haute antiquité, vivant et circulant sous la littérature artiste des Grecs et des Romains, y pénétrant parfois et y laissant quelque dépôt : comme certains sujets de la Comédie nouvelle, ou ce conte scabreux, qui bien des siècles avant de se fixer chez nous dans un fabliau, fournit à Pétrone sa Matrone d’Éphèse. […] Pendant deux siècles à peu près, le genre fut à la mode, et cent cinquante fabliaux environ qui nous sont parvenus se distribuent, autant qu’on peut les dater, à travers tout le xiiie  siècle et le premier tiers du xive  siècle (1159-1340).

725. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Huet, évêque d’Avranches, par M. Christian Bartholmèss. (1850.) » pp. 163-186

Il écrivait cela en songeant à la seconde moitié du siècle de Louis XIV, ce qui est pourtant de nature à nous consoler, en nous montrant qu’on peut ne plus être savant à proprement parler, et valoir encore quelque chose. […] Un autre jour, comme Perrault lisait à l’Académie française son poème du Siècle de Louis le Grand, où l’Antiquité est sacrifiée au présent, et qui commença cette longue guerre des anciens et des modernes, Boileau, outré, ne se pouvait contenir pendant la lecture, et Huet le calmait de son mieux en lui disant, non sans un grain d’ironie : « Monsieur Despréaux, il me semble que cela nous regarde encore plus que vous. » Huet, en parlant ainsi, avait raison et tort. […] Il y a dans chaque siècle des temps marqués, des coups d’archet, ou, si l’on veut, des coups de tonnerre. […] Pourtant, il est certainement l’un de ces hommes à propos de qui il serait permis, à certains jours, de s’adresser cette question : « Qui peut dire et savoir ce qu’arrive à penser, sur toute matière religieuse et sociale, un homme de plus de quarante ans, prudent, et qui vit dans un siècle et dans une société où tout fait une loi de cette prudence ?  […] » Un siècle après, parlant des discussions intérieures de la deuxième classe de l’Institut (Académie française), Morellet écrira à Suard : « Avez-vous vu un Colin plus Colin que ce Collin (Collin d’Harleville) ?

726. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre I. Après la mort — Shakespeare — L’Angleterre »

Ce siècle ressemble aux vieilles cours. Il a un fou, qui est Arouet. » Ce fou du siècle en était le sage. […] Sans doute les aristocraties dirigeantes, qui mettent la nuit sur les yeux des masses, sont les premières coupables, mais, en somme, la conscience existe pour un peuple comme pour un individu, l’ignorance n’est qu’une circonstance atténuante, et quand ces dénis de justice durent des siècles, ils restent la faute des gouvernements, mais deviennent la faute des nations. […] et qui a grandi dans l’ombre depuis trois cents ans ; trois siècles, c’est la croissance d’un colosse ; elle est immense. […] Qu’est-ce qu’une salutation de la royauté, de l’aristocratie, de l’armée, et même de la population anglaise encore ignorante à cette heure comme presque toutes les autres nations, qu’est-ce que la salutation de tous ces groupes diversement éclairés, pour qui a l’acclamation éternelle, et avec réflexion, de tous les siècles et de tous les hommes !

727. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — Post-scriptum » pp. 154-156

René d’Argenson semble croire qu’à cette distance de plus d’un siècle il a plus de droits qu’un autre sur ceux qu’il appelle les siens, et qui par leurs actes ou leurs pensées sont dévolus à l’histoire. […] Or je maintiens que le marquis d’Argenson, philosophe et citoyen, philanthrope en son temps, s’occupant des intérêts du genre humain, et qui écrivait tous les matins ses idées pour qu’elles ne fussent point perdues, appartient à quiconque sait le lire, le comprendre et le peindre ; et si un éditeur de sa famille vient après un siècle nous l’arranger, nous l’affaiblir, lui ôter son originalité et l’éteindre, je lui dirai hardiment : « Laissez-nous notre d’Argenson. »

728. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Stéphane Mallarmé »

Stéphane Mallarmé a mis en tête de sa traduction des poèmes d’Edgar Poe8 ce sonnet préliminaire : LE TOMBEAU D’EDGAR POE Tel qu’en Lui-même enfin l’éternité le change Le Poète suscite avec un glaive nu Son siècle épouvanté de n’avoir pas connu Que la Mort triomphait dans cette voix étrange Eux comme un vil sursaut d’hydre oyant jadis l’ange Donner un sens plus pur aux mots de la tribu Proclamèrent très haut le sortilège bu Dans le flot sans honneur de quelque noir mélange Du sol et de la nue hostiles ô grief Si notre idée avec ne sculpte un bas-relief Dont la tombe de Poe éblouissante s’orne Calme bloc ici-bas chu d’un désastre obscur Que ce granit du moins montre à jamais sa borne Aux noirs vols du Blasphème épars dans le futur Qu’est-ce que cela veut dire ? […] Et maintenant voici la traduction que je vous propose : « Redevenu vraiment lui-même, tel qu’enfin l’éternité nous le montre, le poète, de l’éclair de son glaive nu, réveille et avertit son siècle, épouvanté de ne s’être pas aperçu que sa voix étrange était la grande voix de la Mort (ou que nul n’a dit mieux que lui les choses de la Mort).

729. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Laprade, Victor de (1812-1883) »

La muse de Laprade était la plus divine des statues, mais une statue ; le poète était le grand statuaire de notre siècle, un Canova en vers taillant la pensée en strophes, un sculpteur d’idées. […] Emmanuel Des Essarts Il faut avoir entendu parler de ce rôle que joua Victor de Laprade, par Théodore de Banville et par Leconte de Lisle lui-même, pour être persuadé que Laprade fut, à son moment, l’un des novateurs les plus actifs de notre siècle.

730. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre III. Partie historique de la Poésie descriptive chez les Modernes. »

Mais les grands écrivains du siècle de Louis XIV, dégoûtés de ces peintures, où ils ne voyaient aucune vérité, les bannirent de leur prose et de leurs vers, et c’est un des caractères distinctifs de leurs ouvrages, qu’on n’y trouve presque aucune trace de ce que nous appelons poésie descriptive 63. […] Ainsi le siècle de Louis XIV n’a pas été totalement privé du véritable genre descriptif, comme on serait d’abord tenté de le croire ; il était seulement relégué dans les lettres de nos missionnaires64.

731. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XIII »

Quand Chateaubriand ayant écrit : « Dans les soirées d’hiver, les vieillards tisonnent au coin du feu » reprend sa phrase : « Dans les soirées d’hiver, les vieillards tisonnent les siècles au coin du feu », il fait ce que seul Chateaubriand pouvait faire. […] Il y a loin des Vierges de Verdun à la Légende des Siècles, et des romans de jeunesse de Balzac aux Parents pauvres.

732. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame de La Fayette ; Frédéric Soulié »

Le xviie  siècle, qui était un siècle beaucoup plus social qu’individuel, avait un style, comme une politesse et une étiquette. […] Excepté quatre écrivains tout au plus : La Fontaine, La Bruyère, madame de Sévigné et Saint-Simon, tout le monde écrit à peu près du même style au xviie  siècle, et encore madame de Sévigné n’écrit si bien que parce qu’elle oublie d’écrire, et Saint-Simon n’a sa verve du diable que parce qu’il ferme les deux battants de son cabinet à son siècle et s’enferme tête à tête avec la postérité !

733. (1929) La société des grands esprits

Et Pausanias n’est pas un homme du vieux temps comme Hérodote : il est du deuxième siècle après Jésus-Christ, c’est-à-dire d’un siècle éminemment philosophique, du siècle des Antonins. […] Aux sixième, cinquième, et quatrième siècles, la ferveur devait être extraordinaire. […] Rivarol traduit l’Enfer, tant bien que mal, vers la fin du siècle. […] Le hasard des dates a voulu que son troisième centenaire coïncidât avec le premier centenaire de Renan, et de siècle en siècle il faudra toujours commémorer ces deux grands hommes dans la même année. […] Depuis un siècle, il est le plus dénigré, le plus diffamé des grands écrivains.

734. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Un siècle avant J. […] Elle ne disparaît point dans les grands siècles littéraires. […] Notre-Dame de Paris est moins l’œuvre d’un homme que celle d’un siècle, et même de plus d’un siècle. […] Pendant des siècles, elle a eu champ ouvert : L’humanité, nous dit M.  […] Ce n’est pas notre siècle apparemment qui pouvait réagir.

735. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Il resta de tout ceci une œuvre admirable à laquelle le siècle d’Auguste, non plus que le siècle de Périclès, n’ont rien à comparer ; — cependant nul ne pouvait savoir où donc porterait ce boulet, tiré à bout portant dans les croyances de ce siècle. […] En ce moment le siècle de Louis XIV s’agrandit de moitié ; la comédie a son temple et son dieu, la tragédie a son temple et ses dieux. […] Il faut qu’elle ait quelque chose à dire qui soit nouveau, à propos de l’œuvre et du travail des siècles passés. […] Tu subis à ton insu l’admiration qu’on t’a imposée ; tu es trop vieux et trop mal élevé, et trop ignorant des choses poétiques pour admirer sérieusement ces grandes œuvres faites pour le grand siècle. […] En ceci la grande dame ne se montre pas plus que la bourgeoise ; Célimène est une exception, dans ce siècle et dans cette comédie, tout comme mademoiselle de Lenclos était une exception.

736. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

— N’avait-il donc pas vu lui échapper l’héritage comique de trois siècles ? […] Notre amateur est né à la fin du siècle passé. […] Ainsi ce siècle boudait contre ce même Molière qui l’avait tant amusé. […] Un siècle qui se meurt est si heureux de se rattacher à une poésie naissante ! […] L’une résiste aux siècles, l’autre est emportée comme elle est venue, par la mode.

737. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

Ils n’en sont pas moins intimement, intensément, de leur patrie et de leur siècle. […] Ce sont vingt siècles de chrétienté qui le séparent des Maures. […] Mais le bilan d’un siècle ne se dresse pas d’après les talents des hommes qui l’ont illustré. […] Le legs d’un siècle est double. […] Le vingtième siècle est en train d’en rechercher les traces.

738. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIVe entretien. Cicéron (3e partie) » pp. 257-336

Rousseau, qui attribue la formation de la société à une délibération, y est réfutée vingt siècles d’avance par Cicéron, qui attribue la société à l’instinct social, révélation de la nature humaine. […] Et que t’importe d’ailleurs d’être célébré dans les siècles à venir, lorsque tu ne l’as pas été dans les temps écoulés, et par des hommes tout aussi nombreux et incomparablement meilleurs ? […] On s’accorde donc dans tous les siècles à regarder ce livre des Devoirs comme le traité de morale le plus éloquent qui fut jamais écrit. […] « Restez donc le disciple du premier philosophe de ce siècle, restez-le aussi longtemps que vous le voudrez, et vous devez le vouloir tant que vous ne vous repentirez pas du temps que vous lui consacrerez. […] C’est le plus beau nom de toutes les littératures dans tous les âges ; il a écrit, parlé, achevé la plus belle des langues occidentales ; et, quand l’Italie n’aurait produit que Cicéron, elle serait encore la reine des siècles.

739. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

La comtesse d’Albany, belle autrefois, et toujours aimable, était une fille de la grande maison flamande des Stolberg, sœur de ces frères Stolberg, célèbres dans la philosophie et dans la littérature allemande du dernier siècle. […] Mon deuil en effet, à moi, fut immense et ne se consola jamais de cette étoile éteinte dans le ciel de la poésie de notre siècle. […] ne sont rien à ses yeux Qu’un fantôme impuissant que l’erreur fait éclore, Rêves plus ou moins purs qu’un vain délire adore, Et dont par ses clartés la superbe oraison, Siècle après siècle, enfin délivre l’horizon. […] Par le siècle emporté tout marche, ailleurs, partout ! […] Milton, le Dante, le Tasse, sont dans le même cas : toute fiction a été de tout temps permise aux poètes, et aucun siècle, aucune nation ne leur a imputé à crime un langage conforme à leur fiction.

740. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — I. » pp. 180-197

On eût dit qu’il respectait d’avance lui-même l’autorité future de son nom, de son ministère, et qu’il ne voulait pas qu’il y eût une tache humaine à essuyer sur l’homme de Dieu quand il entrerait de plain-pied du siècle dans le tabernacle. […] La langue de ce sermon, comme de tous les discours de ces années, est un peu plus ancienne que celle de Bossuet devenu l’orateur de Louis XIV ; on y remarque des locutions d’un âge antérieur : « Or encore que nous fassions semblant d’être chrétiens, si est-ce néanmoins que nous n’épargnons rien, etc. » Il est dit que l’exemple de la ruine de Jérusalem et de cette vengeance divine, si publique, si indubitable, « doit servir de mémorial ès siècles des siècles ». Ailleurs, c’est plutôt dans l’emploi de certains mots rudement concis, et dans le tour presque latin, qu’on sent le contemporain de Pascal : Car enfin ne vous persuadez pas que Dieu vous laisse rebeller contre lui des siècles entiers : sa miséricorde est infinie, mais ses effets ont leurs limites prescrites par sa sagesse : elle qui a compté les étoiles, qui a borné cet univers dans une rondeur finie, qui a prescrit des bornes aux flots de la mer, a marqué la hauteur jusqu’où elle a résolu de laisser monter tes iniquités.

741. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — I. » pp. 446-462

Dorat, en convenant qu’il avait dû corriger beaucoup dans le drame nouveau, qu’il avait francisé autant qu’il l’avait pu l’expression parfois extraordinaire, soutenait pourtant que, dans ce siècle où il n’y avait plus de genres, la pièce accommodée à la scène pourrait plaire et faire tourner les têtes : On les a vues tourner pour beaucoup moins, ajoutait-il. […] Il décrit dans un curieux détail les mœurs et le gouvernement des petits cantons ; il n’a rien gardé du vague et de la fougue qui dominaient dans ses précédents ouvrages ; la partie positive et commerciale l’occupe ; il ne néglige aucune des circonstances physiques des lieux qu’il parcourt ; il y mêle des considérations morales qui le montrent affranchi des lieux communs de son siècle, ou plutôt devançant l’esprit du siècle prochain. […] Certes, ce sentiment exprimé par un jeune homme de vingt-deux ans, cette leçon donnée aux esprits forts (appelés ici par politesse des âmes fortes), en présence de la philosophie du siècle, à deux pas de Voltaire et pendant la vogue de l’abbé Raynal, annonce, encore mieux que Le Jeune d’Olban et que les Élégies, combien Ramond appartient d’avance à un mouvement réparateur et à une inspiration digne des régions sereines où se passeront les plus belles heures de sa vie83.

742. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourg, par M. Michelet. (suite.) »

Ces savants désœuvrés, comme on l’a vu dans tous les siècles éclairés, traiteront des questions frivoles ou dangereuses ; et sous le prétexte de communiquer aux hommes leurs découvertes et leurs lumières, il les corrompront par leurs préjugés ; et plus on fera de chemin en suivant ces lumières trompeuses, plus on s’égarera… » Je cite exprès cette page naïve, non précisément que je la blâme pour son excès de prudence ni que je la trouve déplacée sous la plume du petit prince, mais parce qu’elle jure étonnamment avec l’esprit littéraire du siècle qu’il aurait été chargé de diriger et de présider. Animé d’une telle pensée en effet, qui était d’avance une pensée de réaction, il avait nécessairement à étouffer ce siècle d’émancipation philosophique ou à être étouffé par lui. […] Au reste, je ne chicane pas et volontiers je dis de lui, comme de tous ceux qui auprès de lui et depuis lors, au début ou dans le courant du siècle, proposèrent ou rêvèrent une réforme partielle : Honneur à leur cœur, à leurs intentions, à leurs vues même incomplètes, enchevêtrées et confuses !

743. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les Saints Évangiles, traduction par Le Maistre de Saci. Paris, Imprimerie Impériale, 1862 »

Comment a-t-elle couvé sous terre et s’est-elle multipliée dans l’ombre des Catacombes, durant les premiers siècles ? […] Une telle histoire, si elle est jamais possible pour les premiers siècles, est encore à l’état d’étude critique et de préparation. […] Mais les résultats de cette formation et de cette élaboration lente, graduelle, incessante, et qui se marquait à chaque siècle comme par des renflements et des étages successifs, sont connus et ne sauraient assez se méditer. […] Il pénétrait, durant ces siècles du moyen âge, l’édifice de la société entière dans ses assises et ses fondements comme dans toutes ses fentes et ses interstices, ne faisant qu’un par bien des endroits avec elle, appuyant à la fois et appuyé.

744. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre X. De la littérature italienne et espagnole » pp. 228-255

Après le siècle de Léon X, après l’Arioste et le Tasse, leur poésie a rétrogradé ; mais ils ont eu Galilée, Cassini, etc. ; et nouvellement encore, une foule de découvertes utiles en physique les ont associés au perfectionnement intellectuel de l’espèce humaine. […] Le Dante ayant joué, comme Machiavel, un rôle au milieu des troubles civils de son pays, a montré, dans quelques morceaux de son poëme, une énergie qui n’a rien d’analogue avec la littérature de son temps ; mais les défauts sans nombre qu’on peut lui reprocher sont, sans doute, le tort de son siècle. […] Après le siècle des Médicis, la littérature italienne n’a plus fait aucun progrès, soit qu’un centre fût nécessaire pour rallier les esprits, soit surtout parce que la philosophie n’était point cultivée en Italie. Lorsque la littérature d’imagination a atteint dans une langue le plus haut degré de perfection dont elle est susceptible, il faut que le siècle suivant appartienne à la philosophie, pour que l’esprit humain ne cesse pas de faire des progrès.

745. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre premier. De l’amour de la gloire »

La gloire des écrits ou celle des actions est soumise à des combinaisons différentes ; la première, empruntant quelque chose des plaisirs solitaires, peut participer à leurs bienfaits ; mais ce n’est pas elle qui rend sensibles tous les signes de cette grande passion ; ce n’est pas ce génie dominateur, qui, dans un instant, sème, recueille et se couronne ; dont l’éloquence entraînante, ou le courage vainqueur décident instantanément du sort des siècles et des empires ; ce n’est pas cette émotion toute puissante dans ses effets, qui commande en inspirant une volonté pareille, et saisit dans le présent, toutes les jouissances de l’avenir. […] On ne sait pas au-dehors un nom propre du gouvernement de Venise, du gouvernement sage et paternel de la république de Berne, un même esprit dirige depuis plusieurs siècles, des individus différents, et si un homme lui donnait son impulsion particulière, il naîtrait des chocs dans une organisation, dont l’unité fait tout-à-la-fois le repos et la force. […] On ne trouvera peut-être pas que ce siècle donne encore l’idée d’aucun progrès en ce genre ; mais il faut dans l’effet actuel voir la cause future, pour juger un événement tout entier. […] C’est de mon père enfin, c’est de l’homme de ce temps qui a recueilli le plus de gloire, et qui en retrouvera le plus dans la justice impartiale des siècles, que je craignais surtout d’approcher, en décrivant toutes les périodes du cours éclatant de la gloire ; mais ce n’est pas à l’homme qui a montré, pour le premier objet de ses affections, une sensibilité aussi rare que son génie ; ce n’est pas à lui que peut convenir aucun des traits dont j’ai composé ce tableau ; et si je m’aidais des souvenirs que je lui dois, ce serait pour montrer combien l’amour de la vertu peut apporter de changement dans la nature, et les malheurs de la passion de la gloire.

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