… Prenez part de la science un peu amère et du travail compliqué de ce siècle. […] » ne s’apercevant pas qu’Héloïse précisément fait la réponse contraire ; que jamais cet atroce bas-bleu anticipé à qui la science avait châtré le cœur, tout en lui corrompant la tête, n’avait aimé son misérable Abeilard. […] Quand le bas-bleuisme qui est la Révolution en littérature, car le bas-bleu est pour la femme ce que pour l’homme est le bonnet rouge ; quand le bas-bleuisme qui a commencé par être grotesque, mais qui devient sérieux, touchera à son triomphe définitif, qui est prochain et que je prévois avec un mépris joyeux, pourquoi ne mettrait-on pas Mme Daniel Stern aux Sciences morales et politiques ? […] Quand Mme Sand sera, elle, à l’Académie française, Mme Stern aux Sciences morales et politiques et Mlle Rosa Bonheur aux Beaux-Arts, nous aurons complet le triumféminat qui se croit un triumvirat !
Dans les sciences exactes, vous n’avez besoin que des formes abstraites ; mais dès que vous traitez tout autre sujet philosophique, il faut rester dans cette région, où vous pouvez vous servir à la fois de toutes les facultés de l’homme, la raison, l’imagination et le sentiment ; facultés qui toutes concourent également, par divers moyens, au développement des mêmes vérités. […] Dans les sciences, le hasard a fait faire de grandes découvertes ; mais l’on n’a accordé du génie qu’à ceux qui sont arrivés à des résultats nouveaux par une suite de principes et de conséquences. […] Je n’ai pas besoin de dire qu’aucune de ces conditions imposées à l’invention des mots ne peut s’appliquer aux sciences ; il leur faut des termes nouveaux pour des faits nouveaux, et les vérités positives exigent une langue aussi positive qu’elles.
La sociologie est une science de passé, en tant que revue historique des formes sociales, une science de présent, en tant qu’examen des états sociaux actuels. Elle n’est pas une science de futur, parce qu’elle ne comporte pas de prévision.
Ceux qui soutiennent que la pensée est un mouvement font valoir aujourd’hui deux considérations empruntées aux nouvelles découvertes de la science. — Nous voyons, disent-ils, les vibrations de l’éther se changer en lumière ; nous voyons la chaleur se transformer en mouvement, et le mouvement en chaleur. […] La science, disons-le, ne connaît pas de réponse à ces doutes et à ces questions, et là sera éternellement le point d’appui de la foi, car l’homme ne veut pas mourir tout entier ; peu lui importe même que son être métaphysique subsiste, s’il ne conserve, avec l’existence, le souvenir et l’amour. […] Si vaste que soit notre science, elle ne peut avoir la prétention d’avoir sondé l’abîme du possible et d’en avoir atteint toutes les limites.
Mais, en réalité, il y a dans toute société un groupe déterminé de phénomènes qui se distinguent par des caractères tranchés de ceux qu’étudient les autres sciences de la nature. […] On trouve de même à l’intérieur de l’organisme des phénomènes de nature mixte qu’étudient des sciences mixtes, comme la chimie biologique. […] Mais il est permis de croire que les inductions de la première de ces sciences sur ce sujet sont applicables à l’autre et que, dans les organismes comme dans les sociétés, il n’y a entre ces deux ordres de faits que des différences de degré.
Sous le titre de Précis de l’histoire de la Philosophie, MM. de Salinis et de Scorbiac, directeurs du collège de Juilly, viennent de publier un manuel fort plein de science et de faits, non-seulement à l’usage de leur établissement, mais encore à celui du grand nombre des enseignements philosophiques dans les collèges, et même d’une utilité applicable à tous les lecteurs amis de cette haute faculté de l’esprit humain. […] Les amateurs des sciences occultes, s’il en est encore, les personnes plus positives qui tiennent à en constater la bibliographie et l’histoire, y trouveront de curieuses indications données par un homme qui semble avoir, sinon pénétré le secret, du moins tourné de près à l’entour.
[Rapports sur le progrès des lettres et des sciences, par MM. de Sacy, Paul Féval et Théophile Gauthier (1868).] […] Cette philosophie amère, faite de science exacte, d’aspirations brisées, de résignation, de foi douloureuse à la vertu du sacrifice, s’est comme transposée dans son imagination de poète.
C’est cette seconde manière, renforcée de métaphysique et de science, que choisissent M. […] Là repose toute la science du Verbe ; mais je ne suis guère disposé à croire avec lui que l’on puisse apprendre à créer des images ; à les recomposer, à les arranger, je ne dis pas.
Didot, obligé par le nom qu’il porte, — comme l’était la noblesse autrefois, — a condensé en ce volume, d’un caractère fin, mais étincelant de netteté et de précision, une science profonde et un détail immense. […] Quand un écrivain comme Ambroise-Firmin Didot, qui pouvait mettre dans un écrit la plénitude et l’agrément sans lesquels toute l’érudition de la terre ne vaut pas une pincée de cendres de papyrus, ne produit, en réalité, qu’une œuvre d’érudition, maniable seulement aux savants et aux esprits spéciaux, tant elle est hérissée de citations et de textes, il court grand risque d’être traité, malgré le mérite de ses renseignements, comme le porc-épic de sa propre science… On n’y touchera pas !
Un souffle de jeunesse circule sous la précoce maturité d’une science précise et d’une forme souvent parfaite. […] Bon encore au temps de la science commençante et des premières tentatives sur l’inconnu. […] Ne croyez pas ce qu’il nous dit quelque part des sciences historiques, de « ces pauvres petites sciences conjecturales ». […] Berthelot, magnifiquement tracé le programme formidable et établi en regard le bilan modeste de la science. […] Il aime les sciences historiques et les dédaigne.
On prétend que le roman naturaliste est une littérature fondée sur la science. […] Notre science, notre philosophie sortent des contes des bonnes femmes. […] La religion n’en produisait plus ; la science en enfanta. […] Il représentait, quand il parut, l’état de la science. […] Maintenant, la science parle français, anglais, allemand.
M. le président Bonjean m’a déjà prévenu sur cet article et a plaidé devant vous le bon droit à grand renfort d’arguments que lui ont fournis sa science approfondie et son expérience ; M. […] Jules Richard : « L’Académie des sciences morales et politiques a fait samedi un choix qui est un acte, dans ce moment où une Chambre française a songé sérieusement à priver des droits politiques les écrivains condamnés par la police correctionnelle. L’Académie des sciences morales et politiques a choisi pour membre, en remplacement de M. […] Vacherot, esprit sévère, consciencieux, voué à la science pure et rien qu’à la science, est une des intelligences les plus honorables de ces temps-ci.
Les expositions de tout genre, la multiplication des livres illustrés et des affiches, la fréquentation du théâtre, les voyages économiques répandent jusque dans la foule la science des formes et des couleurs. […] Mais n’admirez-vous pas la science du dessin, l’expression du détail matériel devenue d’une précision rigoureuse, et l’incroyable progrès qu’une telle description nous annonce, dans le pouvoir des yeux de l’écrivain ? […] Fromentin possède une science des valeurs comparées qui lui fait choisir le substantif raisonnable, l’épithète ordinaire, plutôt grise et, comme disait Sainte-Beuve, « l’expression fine et légère, pas trop marquée, caractéristique pourtant ». […] C’est un peintre, qui juge, avec toute la science d’un peintre et toutes les ressources d’un écrivain. […] Les vues hardies sur la fin propre de l’art, sur le rôle du peintre, sur sa formation, sur la science des couleurs et leur emploi, abondent aussi bien que les mots pittoresques, dans les Maîtres d’autrefois.
Il laissa dépouiller de ses fruits, l’ayant prévu, l’arbre de la science. […] Puis gonflé de science, rassasié de voluptés, il entre en lutte avec Nakash, le gardien du seuil. […] Il est un des modes d’expression de notre espèce au même titre que la science par exemple. […] L’Arbre de la science du bien et du mal s’élève au milieu. […] Versez-leur la Science.
C’est la tendance de toutes les sciences de se résumer en quelques propositions générales dont le reste puisse se déduire. […] Les corps, — la science nous l’apprend, — se revêtent à nos yeux de couleurs apparentes, purs phénomènes subjectifs. […] Dans l’antagonisme fameux de la science ? […] Et nul ne les traite avec une science théologique plus abondante, car il en est nourri. […] Pauvre science !
En tout sujet il portait cette soif de science, et ce don de maîtriser sa science. […] Jonson trouvait dans son âme énergique l’énergie de ces passions romaines ; et la lucidité de son esprit jointe à sa science profonde, impuissantes pour construire des caractères, lui fournissaient les idées générales et les détails frappants qui suffisent pour composer les peintures de mœurs. […] Il a eu beau s’encombrer de science, se charger de théories, se faire critique du théâtre et censeur du monde, remplir son âme d’indignation persévérante, se roidir dans une attitude militante et morose ; les songes divins ne l’ont point quitté, il est le frère de Shakspeare. […] Les grands mots, les éloges, tout est vain à son endroit ; il n’a pas besoin d’être loué, mais d’être compris, et il ne peut être compris qu’à l’aide de la science. […] O sacred Poesy, thou spirit of arts The soul of science, and the queen of souls, What profane violence, almost sacrilege, Hath here been offered thy divinities !
En vain serait-il convaincu qu’il n’arrivera jamais à éliminer absolument cette cause d’erreur que Sainte-Beuve a signalée en disant : « C’est toujours soi qu’on aime, même dans ceux qu’on admire », il doit travailler à réduire au minimum cet élément subjectif, ou, pour emprunter une expression au langage de la science, ce cœfficient personnel. […] Des principes identiques s’appliquent à l’examen des œuvres qui nous emportent au-delà du monde sensible, qui nous donnent la vision de choses surhumaines, qui nous font explorer sur l’aile du rêve des régions inaccessibles à la raison et à la science. […] La part faite à la science dans la détermination des signes qui dénotent la supériorité d’une œuvre n’empêche pas celle de l’art de rester encore très grande. […] De même, sans compter les dons naturels dont ne peut se passer l’historien, il faut qu’il ait aiguisé sa pénétration, sa sagacité, qu’il ait développé en lui le sens esthétique : On peut dire, à ce propos, qu’il faut encore de l’art pour faire de la science.
La géométrie l’avait fort occupé dès le collège, et, au zèle dont il s’y appliquait, elle semblait presque sa vocation ; ou plutôt, dans sa curiosité élevée et étendue, il menait, dès sa jeunesse, toutes les connaissances de front : « Il ne voulait pas qu’un autre pût entendre ce qu’il n’aurait pas entendu lui-même » ; il s’en serait senti humilié comme homme, et ce noble sentiment d’orgueil, soutenu d’une opiniâtre volonté et servi d’une admirable intelligence, le porta au sommet des sciences sublimes. […] Cette première liaison du côté de l’Angleterre fut d’ailleurs très utile à Buffon : elle le mit à même d’être informé de bonne heure de ce qui s’y était accompli de grand dans l’ordre des sciences. […] Nommé en 1739 intendant du Jardin du roi, et associé de l’Académie des sciences en cette même année, Buffon n’était encore connu que par l’une des traductions dont j’ai parlé et par quelques mémoires sur des sujets assez particuliers. […] Fontenelle, avant Buffon, avait beaucoup fait pour introduire parmi le monde, pour insinuer la science ; mais quelle différence entre cette démarche oblique et mince et la manière grande, ouverte et vraiment souveraine de Buffon !
Ainsi commençait la lumière dans le chaos du moyen âge ; ainsi l’esprit de Dieu, la science et la poésie étaient portées sur les grandes eaux de la barbarie. […] Mais la science ne donne pas l’accent poétique. […] L’art, du reste, a tué la passion ; et il semble que ces natures si vives, si guerrières, soient soumises à toutes les gênes d’une science technique et raffinée. […] Celui dont la science surpasse tout, a fait les cieux et en a réglé l’ordonnance, de sorte que, sous la splendeur d’une lumière également distribuée, chaque partie est visible pour une autre.
« Mais parce que, selon le saige Salomon, la science n’entre point en âme malivole, et science sans conscience n’est que ruine de l’âme, il te convient servir, aymer et craindre Dieu. » (Rabelais.)
Quand la peinture du passé descend jusqu’aux détails de la science, quand la peinture de la vie descend jusqu’aux finesses de l’analyse, le drame devient roman. […] Le nombre est dans l’art comme dans la science.
Le célèbre & trop décrié Perrault, partisan des modernes, vouloit que les inscriptions fussent en François : c’étoit aussi l’avis du grand Colbert ; mais les Santeuil, les Commire, toutes les universités, tous les collèges, regardoient cette innovation comme le coup le plus mortel qu’on pût porter aux sciences & aux lettres. […] On y démontre qu’il n’y a point de sciences qu’on ne puisse enseigner en François, d’une manière aussi convenable qu’en Grec & en Latin.
II Ce livre sur Jeanne d’Arc30 n’est pas une de ces nouveautés que l’année qui commence emporte avec elle ; c’est un livre qui doit rester, et auquel le talent et la science de son auteur donnent la solidité d’un monument. […] Le savant en lui n’a pas tremblé devant les fausses sciences de son époque, et c’est comme savant, c’est comme historien qui y a regardé avec l’oeil impartial et scrutateur de l’historien, qu’il a maintenu la donnée divine de l’inspiration surnaturelle de Jeanne d’Arc.
Rien à présent ne me retient : j’ose me livrer à ma sainte ardeur, j’ose insulter aux mortels, en leur avouant que je me suis servi de la science mondaine, que j’ai dérobé les vases d’Égypte pour en construire un temple à mon Dieu. […] Il y a des moments où le scepticisme est nécessaire au progrès des sciences ; il en est d’autres où, selon Hemsterhuis, l’esprit merveilleux doit l’emporter sur l’esprit géométrique. […] « La théorie des sciences en Allemagne a donné aux esprits un élan semblable à celui que la métaphysique avait imprimé dans l’étude de l’âme. […] Ce qui est certain au moins, c’est que l’intérêt des sciences est singulièrement augmenté par cette manière de les rattacher toutes à quelques idées principales. Les poëtes pourraient trouver dans les sciences une foule de pensées à leur usage, si elles communiquaient entre elles par la philosophie de l’univers, et si cette philosophie de l’univers, au lieu d’être abstraite, était animée par l’inépuisable source du sentiment.
Newton, qui venait de mourir, pour les sciences physiques ; Bacon, pour la philosophie réaliste et rationnelle ; Shaftesbury, pour l’audace de ses négations religieuses ; Bolingbroke, l’homme d’État célèbre, retiré en France et avec lequel Voltaire avait été lié précédemment en Touraine, pour son mépris des révélations ; le grand poëte anglais Pope pour l’éclectisme élégant de ses poésies didactiques, furent ses maîtres dans la pensée et dans le style. […] Il publia aussi alors ses Lettres sur les Anglais, dans lesquelles il faisait connaître et goûter à la France les institutions libres, l’éloquence virile, la science pratique, et la littérature neuve de la Grande-Bretagne. […] Cet attachement, décent aux yeux du monde et autorisé par les mœurs du temps, était alors dans toute sa force : travail, plaisirs, sciences, amusement, société, maison même, tout était commun entre l’amie et l’ami. […] Il y nourrit sa poésie de l’histoire, de la philosophie, de la science ; ses vers ne furent que la forme de ses connaissances et de ses idées. […] Elle tenait du roman par les aventures, de la conversation par la vivacité, de la critique par la clarté, de la comédie par les caractères, de l’érudition par la science des événements et des textes, de la philosophie par la haute moralité des conclusions et par le mépris pour les sottises humaines.
« Le résultat de la science, écrira M. […] « On ne vit que de science… C’est là science qui prépare le vingtième siècle. […] Aussi rêve-t-il de faire entrer la science dans la littérature. […] Cette préoccupation de la science ne le quitte pas. […] Il reste à faire un roman sur l’armée, un sur la science.
Ainsi les sciences sans objet pratique se dévorent elles-mêmes. […] Sa science emplit tout le milieu du dix-huitième siècle. […] En général, la science de Léonard est celle des anciens. […] Dans le second cas, le sphex, sûr de sa science, s’arrête toujours au troisième coup. […] Lang, Exogamy, dans la Revue des sciences ethnographiques, février 1908.
Cependant on m’écrit de province qu’un visiteur, se vantant à table d’avoir contribué à m’y faire venir, en a donné pour raison que j’y serois moins dangereux qu’autre part, et qu’il falloit d’ailleurs tirer de moi tout ce qu’on peut du côté des sciences, puisqu’il seroit contre la prudence de me confier des emplois. […] Il travaille à l’État des Sciences en Europe. […] Ce supérieur général, grossier, sans naissance, sans mérite, aux manières dures, et qui ne fait nul cas des savants parce qu’il ignore jusqu’aux premiers éléments des sciences, n’est autre peut-être que celui à qui Prévost adressait cette lettre railleuse et à demi menaçante en partant ; je le soupçonne fort d’être le général de la Congrégation de Saint-Maur, dom Alidon en personne.
Arithmétique, algèbre, géométrie, géométrie analytique, mécanique, calcul supérieur, toutes les propositions des sciences mathématiques sont des substitutions. […] Les fausses théories qu’elles ont fait naître sont aussi compliquées que nombreuses et obstruent aujourd’hui la science ; quand on les aura déblayées, la science redeviendra simple. — Cette illusion-ci écartée, on voit les conséquences.
Ceux en qui ces sentiments ont germé, écoulent dévotement avec une paisible assurance la parole qui convient la science. […] Mais il se présente par le livre, et les jeunes gens, comme nous en rencontrons encore dans nos lycées et plus encore dans l’enseignement primaire, dont l’intelligence est restée naïve et comme vierge, ont un respect en quelque sorte religieux pour le livre, dépositaire de la science, qu’ils vénèrent, à laquelle ils aspirent. […] Elles ne croient pas savoir tout : mais elles croient savoir le tout de ce qu’elles savent, et elles traduisent volontiers leur science en formules de credo ou de catéchisme, raides, massives, intraitables.
Après quelques velléités de résistance, l’individu ne peut manquer de se soumettre, « Pour amener l’individu à se soumettre de son plein gré, il n’est nécessaire de recourir à aucun artifice ; il suffit de lui faire prendre conscience de son état de dépendance et d’infériorité naturelles — qu’il s’en fasse par la religion une représentation sensible et symbolique ou qu’il arrive à s’en former par la science une notion adéquate et définie116. » La science sociologique assumera donc la même fonction qu’ont assumée jusqu’ici les religions ; elle courbera l’individu devant la société. […] Il représente, dans l’ordre intellectuel, un effort vers la plus grande science, dans l’ordre esthétique, un effort vers la plus grande beauté, dans l’ordre économique un effort vers la plus grande richesse considérée elle-même comme un moyen pour la plus grande puissance ; dans l’ordre politique, un effort vers la plus grande initiative et la plus grande responsabilité chez les maîtres et les créateurs de valeurs ; dans l’ordre moral, un effort vers une affirmation plus intense de la vie, de la grandeur humaine et de l’orgueil humain.
La pluralité des consciences est un postulat que l’on peut considérer comme acquis à la science sans démonstration. […] Pour bien faire comprendre cette philosophie, il faudrait pouvoir exposer avec détail et précision toutes ces belles théories, qui resteront dans la science : la théorie de l’effort volontaire, par laquelle Biran établit contre Kant et contre Hume la vraie origine de l’idée de cause ; la théorie de l’obstacle, par laquelle il démontre, d’accord avec Ampère, l’objectivité du monde extérieur ; la théorie de l’habitude, dont il a le premier démontré les lois ; ses vues, si neuves alors, sur le sommeil, le somnambulisme, l’aliénation mentale, et en général sur les rapports du physique et du moral ; la classification des opérations de l’âme en quatre systèmes : affectif, sensitif, perceptif et réflexif ; enfin sa théorie de l’origine du langage. […] La création ex nihilo est un mystère incompréhensible que nous ne voulons ni affirmer ni nier : elle est en dehors de la science.
On fait à la haute théologie le même tort qu’à la métaphysique : on la juge par sa prétention qui est de nous mener par le raisonnement à cette science de Dieu que le cœur seul nous enseigne. […] Il est vrai qu’aucune science ne risque plus de n’être que nominale. […] Qui a donné à ce chaste prêtre une pénétration à qui rien n’échappe de nos misères les plus secrètes, et cette infaillible science du mal ? […] Massillon le qualifie d’homme de toutes les sciences et de tous les talents 120. […] Il n’est pas de science dont il n’ait la philosophie et ne possède à fond la langue.
Visite du serpent à ève ; l’arbre de la science à l’horizon. " ah ! […] Autour de l’expérience poétique, ils laisseront bon gré malgré une frange d’ineffable, un rien de je ne sais quoi ; passerelle aussi ténue que l’on voudra, mais réelle entre l’infini et nous, entre la science et la poésie. […] La poésie et la science le concours des philosophes. — les « associations informulées » et le « complexe primitif », d’après M. […] La science authentique, plus elle tend à épuiser le connaissable, le mensurable, le formulable, moins elle se flatte de tenir la raison dernière de quoi que ce soit. […] Vraies du physique en général, ces conceptions ne le seraient pas moins du physique et du psychique humains étroitement liés aux résonances des nerfs sensitifs et moteurs. l’auteur y parvient en aboutissant à la psychophysiologie, cette suprême catégorie des sciences biologiques, par toutes les séries ininterrompues des sciences géométriques, des cinématiques et des physiques, et en retrouvant dans chaque catégorie les figures à trois dimensions du mouvement spatial.
Il est assuré que le progrès des sciences historiques a tué la poésie épique. […] Science, art, religion, il restreignit tout à soi-même : L’inscription du Temple de Delphes fut adoptée. […] Aussi la science d’écrire se trouve-t-elle transposée ; les romanciers tiennent un pinceau, un ciseau, ou bien encore ils jouent de quelque instrument. […] Un autre génie, Goethe, par exemple, créera les acteurs de ses romans : il les investira de son langage et de ses manières, leur prêtera sa sensibilité, sa science et ses idées. […] Dès l’adolescence, il résolut de mépriser les sciences mortes et inanimées des lettres et des sciences de jadis, vivre de la vie ambiante, défaillir au moindre choc, se colorer de toutes les flammes amoureuses, trembler aux plus disparates émotions, à l’âge où les âmes fleuries et parfumées se dessèchent en des textes arides, constitua sa singulière éducation.