. — Max, roman (1833). — Les Vieillards, poème (1834). — Louise de Lignerolle, drame en cinq actes (1838). — Édith de Falsen, roman (1840). — Guerrero, drame en cinq actes, en vers (1845). — Adrienne Lecouvreur, drame en cinq actes, avec Scribe (1849). — Les Contes de la Reine de Navarre, avec Scribe (1850). — Par droit de conquête, trois actes (1855). — Médée, tragédie en cinq actes (1856). — Les Doigts de la fée, comédie en cinq actes (1858). — Le Pamphlet, comédie en deux actes (1859). — Béatrix ou la Madone de l’art, drame en cinq actes (1861).
Émile Zola a donné au roman sa forme définitive, il lui a imposé des règles précises et harmonieuses. […] Il a donné au roman sa forme définitive, impersonnelle et harmonieuse. […] Ses romans sont rigoureusement composés avec un extraordinaire scrupule d’art. […] Dans les romans de ses devanciers, un homme cesse d’être un homme pour devenir un personnage. […] La naissance et la mort, l’amour et le travail constituent dans ces romans les seules péripéties.
Les poètes connus viendront dans l’âge suivant ; mais le plus souvent, au lieu de s’appliquer à de dignes et sévères sujets, ils s’amuseront alors à des inventions purement romanesques, aux romans dits d’aventures. […] Un poète moderne, amoureux du moyen âge, aurait pu les encadrer comme l’eût fait Walter Scott, comme Gœthe l’a fait pour le Roman de Renart. […] L’avènement et le succès disproportionné du Roman de la Rose, quelque indulgence et quelque estime qu’on ait pour certains détails énergiques ou gracieux de cette œuvre bizarre, marquent une déviation, une fausse route, malheureusement décisive, dans le courant de l’imagination poétique. […] Car le caractère du Renart finissant, comme celui du Roman de la Rose à sa conclusion, est le cynisme et l’impudeur. […] Le Roman de la Rose, je l’ai dit, avait jeté l’esprit français dans une route de traverse, où il était empêché depuis près de deux siècles.
Dans ses deux grands romans, Diderot les jette à pleines mains, comme en un jour d’orgie. […] Toute la philosophie nouvelle éclôt sous sa main avec un air d’innocence, dans un roman pastoral, dans une prière naïve, dans une lettre ingénue467. […] Dans ses grands romans, il développe longuement l’équivoque sale ou la scène lubrique. […] L’homme qui a écrit les Salons, les Petits Romans, les Entretiens, le Paradoxe du Comédien, surtout le Rêve de d’Alembert et le Neveu de Rameau, est d’espèce unique en son temps. […] « Les romans de Crébillon fils étaient à la mode.
Mais ce n’est pas notre faute, à nous, si l’Angleterre répugne tant aux idées générales, si elle a plus de romans et de poèmes que de théories philosophiques et même fashionables. […] Et, d’ailleurs, n’importe où, ni dans leurs romans, ni dans leurs poèmes (Moore a fait un poème fashionable), ni dans Don Juan, la plus belle œuvre que le dandysme, servi par une tête de génie, ait créée jamais, la pensée anglaise n’a exprimé sur cette haute question d’art humain et d’esthétique sociale — l’élégance dans la vie ! […] Y a-t-il donc beaucoup d’années que Bulwer, détourné de la voie de ses premiers romans, écrivait son livre au daguerréotype : De l’Angleterre et des Anglais, et n’y sentait-on pas l’influence de ce dandysme autochtone à la Grande-Bretagne qui vient de tout un ensemble de mœurs et d’institutions, et que les favoris du Prince du Dandysme, le prince de Galles, purent bien nommer, mais ne créèrent pas ? […] Il n’en a guères paru qu’un petit nombre de volumes, qui ne renferment encore que quelques romans de La Comédie humaine, publiée déjà (édition Furne) en 1846, et que MM. […] Ces volumes, typographiquement assez bien exécutés, autant du moins que le permet l’abaissement général et honteux de la confection matérielle du livre moderne, ont, en effet, dans la distribution qu’ils ont changée des romans composant l’Œuvre de Balzac, renversé l’ordre établi par lui-même, c’est-à-dire toute son architecture ; car c’était un architecte que Balzac dans sa Comédie humaine !
Dans les mémoires indirects qu’il a donnés sous forme de romans, il n’est que sec et ne féconde rien : il n’a pas d’imagination, il n’avait que des souvenirs. […] L’Histoire de Mme de Luz, petit roman du temps de Henri IV, sous prétexte de peindre une femme noble et touchante, victime de machinations ou de malheurs, n’offre que des situations odieuses et dont l’image offense sans que rien de pathétique attendrisse ou console. Les romans de Duclos sont pleins de ces indélicatesses de sensibilité. […] Après avoir lu Les Confessions du comte de…, et les autres romans de Duclos qui sont bien les contemporains de ceux de Crébillon fils et du Temple de Gnide de Montesquieu, on comprend mieux le mérite de Jean-Jacques Rousseau et l’originalité relative de La Nouvelle Héloïse. […] On ne s’explique aujourd’hui le succès, même fugitif, de ses romans qu’en se souvenant qu’il y avait fait entrer beaucoup de portraits réels et qu’on les y cherchait, au risque peut-être de mettre au bas de chacun plus d’un nom à la fois.
Édouard vint ensuite ; puis deux ou trois autres petits romans non publiés, mais qui le seront avant peu, nous aimons à le croire29. […] Adèle de Sénange, composée avant la Révolution, paraissait en 93 ; mais les romans qui succédèrent ne diffèrent pas notablement de ton ; une teinte mélancolique et funèbre ne les attriste pas. […] Sauf Eugénie et Mathilde, les romans de Mme de Souza appartiennent au dix-huitième siècle vu de l’Empire. Les romans de Mme de Duras, au contraire, sont bien de la Restauration, écho d’une lutte non encore terminée, avec le sentiment de grandes catastrophes en arrière. […] Pendant que Mme de Duras écrivait dans les matinées ces gracieux romans où la qualité de l’écorce déguisait la sève amère, elle continuait de recevoir et de charmer le monde autour d’elle, malgré une santé de plus en plus altérée.
Précieuses et pédantes [Paul Adam] Il y a l’encyclopédie Roret, il y a l’encyclopédie Zola, il y a l’encyclopédie Paul Adam… Zola a mis en romans lourdement longs tout le mécanisme moderne. […] En même temps que des romans qui ne choquent personne, des romans dont les vieilles revues proclament l’élégance, il fait de la critique, de cette bonne critique « courtoise » qui conquiert successivement les éloges des gens influents, la légion d’honneur, les prix à l’Académie et, un beau jour, l’Académie elle-même. […] Le Geste est un roman simple et assez bien construit. […] Chacun des deux romans ineptes est dressé laborieusement sur une pointe d’aiguille. […] Montégut est un incompressible poète, un orgue de barbarie monté pour cinquante ans et, s’il ne se défendait contre son génie prosodique, ses romans seraient d’interminables mirlitonnades à la François Coppée.
C’est toujours le même Mérimée, mais, comme je l’ai déjà dit, il est ici tout son roman, il est ici tout son sujet à lui-même, et je le lis, pour cette raison, avec moins de plaisir que le Vase étrusque ou Carmen. […] L’un (Gustave Planche) est un sec aux os épais qui a du muscle, l’autre (Mérimée) est un sec maigre qui a du nerf, mais tous deux, l’un comme critique et l’autre comme écrivain de roman et de drame, sont dépourvus également d’imagination créatrice, plantureuse et féconde, et, encore une fois, c’est dans cette identique absence de la même faculté que probablement ils sympathisèrent, Mérimée, il est vrai, n’a laissé dans ses écrits à ma connaissance aucun témoignage d’admiration ou de reconnaissance pour le critique auquel il doit tout, mais s’il a été ingrat, ce sec d’esprit qui pouvait bien l’être de cœur, il l’aura beaucoup été, car il doit tout à Gustave Planche, qui l’a presque inventé tant il l’a vanté ! […] Cette tête de conteur d’histoires, qui n’a jamais fait véritablement grand dans ses romans et dans ses drames, avait la tête trop petite pour contenir une idée générale ou une philosophie quelconque. C’est un conteur de faits, dans l’ordre du roman, bien plus qu’un analyseur de sentiments. Esprit de très courte haleine et de peu d’invention, ses romans rappellent toujours des romans plus forts que les siens.
Si les Tragédies répondent à nos Romans héroïques, les Comédies, comme celles du Tartuffe & de l'Avare, à nos Romans d'intrigue & de caractere ; les Pieces de M. de Saint-Foix sont propres à nous retracer l'idée de ces jolis Contes de Fées, qui, sous d'agréables images, représentent dans le lointain la peinture de nos mœurs.
Laclos se serait donc servi d’originaux pour son roman. […] Celle de Laclos était de n’écrire qu’un seul roman. […] Ce qui subsiste, dans le roman actuel, du naturalisme d’il y a trente ans, n’y vient pas des Goncourt. […] Et c’est justement cette impression que j’ai éprouvée à la lecture du dernier roman de M. […] Lucien Muhlfeld (1870-1902), avant d’écrire des romans, s’était déjà distingué comme critique littéraire.
C’était, dans le roman, un de ces génies qu’on est convenu d’appeler impartiaux et désintéressés, parce qu’ils savent réfléchir la vie comme elle est en elle-même, peindre l’homme de toutes les variétés de la passion ou des circonstances, et qu’ils ne mêlent en apparence à ces peintures et à ces représentations fidèles rien de leur propre impression ni de leur propre personnalité. […] S’il s’est peint dans quelque personnage de ses romans, ç’a été dans des caractères comme celui de Morton des Puritains, c’est-à-dire dans un type pâle, indécis, honnête et bon. […] Mais lorsque Byron eut débuté vers 1812, Scott nous avoue ingénument qu’il sentit qu’un trop dangereux rival allait entrer dans la lice ; et comme d’ailleurs la veine poétique qu’il avait suivie commençait à tarir, il se hâta de l’abandonner, et se jeta dans la prose et le roman.
Le termite C’est le titre d’un roman très distingué et infiniment laborieux, torturé et torturant, de ce mahdi-romancier qui a nom J. […] Ce roman nous raconte les gésines littéraires, les pénibles amours et les coliques néphrétiques du jeune Noël Servaise, écrivain naturaliste de son état. […] Pour donner au monde un roman naturaliste de plus, et, notamment, pour décrire les sensations d’un infirme qui regarde passer les gens à travers une lucarne.
À la division habituelle par Siècles et, dans chaque siècle, par Genres, — d’un côté la poésie et la prose de l’autre ; la comédie dans un compartiment, le roman dans un second, l’« éloquence » dans un troisième ; — j’ai donc, premièrement, substitué la division par Époques littéraires. […] Qu’est-ce que la tragi-comédie, par exemple, sinon l’hésitation du drame entre le roman et la tragédie ? et comment le verrons-nous, si nous séparons l’étude du roman de celle de la tragédie ?
— Le Roman d’une âme (1895). — Aristophane et Molière (1896). — Le Double Joug (1896). — Sur la pente (1896). — Les Trois Filles de Pieter Waldorp (1897). […] Et pour donner à ces souvenirs une forme attrayante et qui ne fût pas seulement le récit d’une aventure archéologique, il en a fait des romans, comme le Mime Bathylle et comme la Danseuse de Pompéi, deux livres d’imagination et d’érudition légère, et d’une tenue littéraire exempte de tout reproche.
Il s’en faut cependant beaucoup que ces trois Romans soient sans mérite ; on peut dire même qu’ils sont très-supérieurs à la plupart de ceux qu’on accueille à présent. […] Avant lui nos Romans n’étoient qu’un amas d’événemens bizarres, de prodiges incroyables, en un mot, des Archives de féeries.
Il a fait beaucoup de Romans qui semblent n’avoir pour objet que l’amusement du cœur & de l’esprit, mais dont le but est réellement l’instruction & la piété. […] Les Romans spirituels de l’Evêque de Belley eurent un succès qui tenoit à la fureur.
Où a-t-il pris, entre autres choses, que la Morale n’a jamais été développée avec plus de vérité & plus de charmes que de nos jours ; que ce sont nos Ecrivains modernes qui ont réduit les Romans à être l’image de la Nature & l’Ecole de la Vertu ; que nos Tragédies modernes ont plus de pathétique & d’utilité que celles de Corneille & de Racine ; que les maximes des Tragédiens de nos jours sont plus vraies, & inspirent plus d’humanité ? M. de Méhégan n’avoit sans doute pas lu tous ces Ouvrages où la Morale est si fort défigurée sous le pinceau philosophique ; ces Romans où la vertu n’est rien moins que le but de ceux qui les ont composés ; ces Tragédies où le sentiment a beaucoup plus d’appareil & de machinisme, que de naturel & de réalité ; ces tirades aussi déplacées qu’audacieuses, qui ne peuvent plaire qu’à des esprits gâtés, qui ne peuvent être pardonnées que par des ignorans qui ne sentent pas combien elles sont hors de propos.
Alexandre Weill rejette avec beaucoup de mépris, et je l’en estime, la morale folle ou perverse des romans du temps, qui prêchent philosophiquement ou poétisent l’adultère ; mais il croit — Weill, que nous appellerons désormais Candide et non plus Alexandre ! — qu’il empêchera les influences de ces romans ou leur curiosité, qui est déjà une influence, de pénétrer dans l’esprit de sa fille, en y opposant son système concentré de physiologie paternelle. […] Le grain de poésie qui est en lui, et qui l’a fait peintre d’intérieur et de paysages dans quelques nouvelles et quelques romans, l’empêchera toujours de se donner entièrement aux idées de ce monstre d’abstraction… et de concrétion, qui comparait les étoiles, ces radieuses fleurs du ciel, à une éruption de petite vérole. […] » Mais, fruit pour fruit, les femmes honnêtes et les hommes d’honneur aimeront mieux celui qu’ils ont retiré déjà et qu’ils peuvent retirer à nouveau de la lecture des petits romans à la Greuze de Weill, faits ou à faire, que de son traité des filles à marier, adressé à mademoiselle sa fille.
Ils abordèrent le roman contemporain ; mais ils y portèrent des yeux accoutumés à regarder les petites choses du xviiie siècle et à tenir compte des moindres détails de cette société de dessus de porte et de trumeau. […] Mais tout en écrivant ces romans avec un procédé littéraire de pointillement dans le détail que je trouve inférieur, et qu’ils avaient pris dans le genre d’étude qu’ils avaient fait du xviiie siècle, ils perdirent peu à peu le sentiment moral qui se révoltait souvent en eux contre le siècle même qu’ils aimaient tant, et dont ils n’avaient entrepris de faire l’histoire que parce qu’ils l’aimaient. […] Dans leurs romans, ils se desséchèrent. […] III Franchement, c’était prestigieux d’exécution et curieux d’érudition, de mots recueillis, de citations et d’anecdotes, et il y avait là une vie d’impression, d’imagination et d’âme, très intense, que ne connurent pas, depuis, les romans de MM. de Goncourt.
La piété sans la foi ; le roman de l’infini. […] Et, en effet, c’est bien un « roman de l’infini » que M. […] Aujourd’hui, ces batailles sont apaisées : chaque année, quand paraît le nouveau roman de M. […] Car, si l’on peut attaquer les romans de M. […] Presque tous ses romans roulent sur la question des rapports entre les sexes.
Je n’en sais rien, mais je croirais aisément que Fanny a dû être conçue et écrite par manière de gageure comme Adolphe, c’est-à-dire « pour convaincre deux ou trois amis incrédules de la possibilité de donner une sorte d’intérêt à un roman dont les personnages se réduiraient à deux, et dont la situation serait toujours la même ». […] La situation est de celles sur lesquelles vivent tous les romans. […] Le récit nous est fait par Roger lui-même, non le héros (il n’y a plus de héros de roman ni d’héroïne, depuis longtemps ils sont morts), mais le sujet et le patient, le malade et la victime du poison de jalousie. […] » Je définis Adolphe un roman tout psychologique, à la Jouffroy. C’est bien, après tout, le roman extrême et d’arrière-saison, concevable chez une nation qui a eu Bérénice.
Comme on l’appelle un roman, beaucoup de gens ne savent pas que c’est un ouvrage. […] On a voulu blâmer l’auteur de Werther de supposer au héros de son roman une autre peine que celle de l’amour, de laisser voir dans son âme la vive douleur d’une humiliation, et le ressentiment profond contre l’orgueil des rangs, qui a causé cette humiliation ; c’est, selon moi, l’un des plus beaux traits de génie de l’ouvrage. […] Ce n’est pas d’ailleurs le fait inventé dans un roman, ce sont les sentiments qu’on y développe qui laissent une trace profonde ; et cette maladie de l’âme qui prend sa source dans une nature élevée, et finit cependant par rendre la vie odieuse, cette maladie de l’âme, dis-je, est parfaitement décrite dans Werther. […] La tragédie de Goetz de Berlichingen, et quelques romans connus, sont remplis de ces souvenirs de chevalerie si piquants pour l’imagination, et dont les Allemands savent faire un usage intéressant et varié. […] On ôte à l’analyse sa profondeur, au roman son intérêt en les réunissant ensemble.
Césarine, roman (1848). — Atala, scène lyrique en deux actes (1848). — La Dame aux camélias (1848). — Le Roman d’une femme (1848). — Le Docteur Servais (1849). — Automne (1849). — Tristan le Roux (1850). — Trois hommes forts (1850). — Revenants (1851). — Diane de Lys (1851). — Contes et nouvelles (1853)
On y reconnaîtra sans peine la trame générale du roman, ou du moins, de la première partie du roman ; la seconde, celle qui pousse l’aventure au tragique, ayant d’autres fondements. […] Pour le reste, le roman se rapporte bien à l’aventure de Wetzlar, moins toutefois la violence. […] Mais son roman se dessinait de mieux en mieux. Ainsi, nous en possédons la genèse complète, de ce roman. […] Le troisième personnage du roman, Albert, est dessiné de main de maître.
Voici en quelques mots le roman, le lecteur en jugera : M. […] Romans et nouvelles ne sont, en effet, que des chroniques parisiennes sur une plus grande échelle. […] On ne se demande plus : Lisez-vous tel roman ? […] Roman. […] Il est facile de faire le compte des romans tant soit peu remarquables que l’Italie a produits.
Les autres imitations de la vie, telles que l’épopée ou le roman, ne nous la mettent pas directement sous les yeux, mais l’évoquent seulement par la narration : c’est nous, en somme, qui nous composons à nous-mêmes les scènes que la narration nous suggère. […] S’il est plus facile d’écrire un roman qui se fasse lire qu’une pièce qui se fasse écouter, rien n’est meilleur ni plus rare qu’un très bon roman ; et un roman de premier ordre sera toujours plus riche d’observations et reproduira plus complètement la vie qu’un drame même excellent. ) Or, l’œuvre dramatique est comme pressée par deux nécessités contradictoires. Il lui est impossible, en vertu de sa forme même, qui se réduit au dialogue, et à cause du peu de temps dont elle dispose, de reproduire la vie avec autant d’exactitude que le peut faire le roman. […] Ils semblent ne plus attacher qu’une médiocre importance à ce point, qui avait été jusqu’ici pour les écrivains de théâtre le point capital… Le sujet leur est, je ne dis pas indifférent ; mais, s’il prête à des développements de morale et d’esprit, il ne leur en faut pas davantage ; ils ne se piquent point d’émouvoir cette curiosité, qui pour eux sans doute est vulgaire et brutale, qu’excite un roman dont on veut savoir la fin. […] Conclusion : mieux vaut lire une pièce que de la voir jouer, et mieux vaut lire des vers, un roman, un livre d’histoire, qu’une pièce de théâtre.
— Sous le titre de dernier roman de Charles Nodier, on a fait un tout petit volume d’une dernière nouvelle qu’il avait écrite récemment ; c’est intitulé Franciscus Columna. Le talent et l’originalité de Nodier s’y retrouvent tout à fait ; c’est un coin de délicieux roman encadré dans de la bibliographie, et qui n’en ressort que mieux.
Ce n’est pas un pur roman naturaliste. […] Or, les romans de M. […] Laissez-nous le roman de l’histoire. […] Tout cela ressemblera un roman ; mais les romans n’ont-ils pas leurs charmes ? […] Un roman devrait se lire d’une haleine.
S’il y paraît à quelques réminiscences décadentes, nous n’en revendiquons pas moins cette œuvre pour issue de la règle romane, et c’est à juste titre que sa couverture s’orne la première de l’image de la Déesse où, pour nous, s’identifient la Pallas grecque et la Minerve latine. […] Parmi les poètes romans, Maurice Du Plessys est le plus latin du groupe ; j’entends par là qu’il possède, plus encore que le don rythmique, celui de l’expression énergique, de l’image large et précise.
. — Simple roman (1891). — Mademoiselle Azur (1893). — La Mascarade (1893) […] Philippe Gille Dans le Satyre, que Jean Rameau vient de publier, je trouve un peu de tout, et surtout de la poésie, bien que le livre soit un roman écrit en vile prose.
Le mieux, selon nous, est de s’en tenir étroitement au vrai et de viser au roman le moins possible12, omettant quelquefois avec goût, mais se faisant scrupule de rien ajouter. […] L’auteur de Mademoiselle Justine de Liron 13, qui connaît cette littérature aimable et intime beaucoup mieux que nous, vient de l’augmenter d’une histoire touchante, qui, bien qu’offerte sous la forme du roman, garde à chaque ligne les traces de la réalité observée ou sentie. […] L’historien véridique de Mlle de Liron pourrait répondre comme Mlle de Launay disait d’une de ses inclinations non durables : « Je l’aurais supprimée si j’écrivais un roman. […] Ce n’est pas un héros de roman qu’Ernest : nous l’avons connu adolescent vif, impétueux, d’une physionomie spirituelle, ni beau ni laid ; il est devenu homme, appliqué aux affaires, modérément accessible aux distractions de la vie, fidèle à sa chère et tendre Justine, mais non pas insensible à Cornélia. […] Ceux qui feront attention à la date de cet article (juillet 1832) remarqueront que c’est la première fois peut-être qu’il était question de ce genre et de ce mot Roman intime, dont on a tant abusé depuis.
Ces sœurs qu’à nos chagrins le génie accorda, Clémentine, Imogen, Clarisse ou Miranda, Ces êtres fabuleux qu’adopte la misère, Et qui, sans exister, peuplent pourtant la terre, Semblaient, tous confondus sous un nom gracieux, Me dicter un roman qui m’approchait des cieux. […] En avançant dans la lecture de ces poëmes élégiaques qui composent une espèce de roman à l’intention de Maria, on s’aperçoit de plus en plus que M. […] (Dans Sir Lionel d’Arquenay, très-remarquable roman qu’il a publié depuis les Confidences, M. […] Son style ressemble assez à une traduction soignée et empesée d’un bon roman d’outre-mer ; on dirait parfois d’une page de Shelley ou d’Hazlitt qu’il aimé tant à citer.
— Vente : moyenne, relativement aux romans du même auteur, considérable en tant que poèmes. […] Pour les romans : Lettrés, liseurs. […] Pour les romans : prédominance ; (moyens) vocabulaire et syntaxe particulières, composition, ton, procédés de description, lieux, moments, personnages, sujets grandioses, humanitarisme le moins vague ; (effets) exaltant, grandiosité, mystère, irréalisme moindre, suspens et surprise, réalisme momentané.
Quand la peinture du passé descend jusqu’aux détails de la science, quand la peinture de la vie descend jusqu’aux finesses de l’analyse, le drame devient roman. Le roman n’est autre chose que le drame développé en dehors des proportions du théâtre, tantôt par la pensée, tantôt par le cœur. […] Dans ses drames, vers et prose, pièces et romans, il mettrait l’histoire et l’invention, la vie des peuples et la vie des individus, le haut enseignement des crimes royaux comme dans la tragédie antique, l’utile peinture des vices populaires comme dans la vieille comédie.