Isolé de toute habitation, il ressemblait à une immense abbaye de chartreux, bâtie dans les plus âpres solitudes des forêts. […] Ces couplets, alternés par le bruit réguliers de leurs pas sur les routes et par le son des tambours, ressemblaient aux chœurs de la patrie et de la guerre, répondant, à intervalles égaux, au cliquetis des armes et aux instruments de mort dans une marche aux combats.
Il vient de publier il y a peu de jours un de ces timides aveux de talent qui ressemblent à une première confidence d’amour confessé en rougissant, à demi-voix et dans le demi-jour, à l’oreille de la première personne aimée. […] Cette jeune fille lui ressemblait, comme une sœur plus jeune à son frère : elle, aussi belle que lui, lui, moins éthéré qu’elle, tant ce visage était d’un enfant ; mais les yeux étaient d’un être qui a fini sa croissance.
Je trouve si peu de chose à dire de mes jours, qui se ressemblent souvent comme des gouttes d’eau, que je n’en dis rien. […] Un grand homme ressemble tant aux autres hommes !
« L’étoile nouvelle, continue Tycho, était pourvue de queue ; aucune nébulosité ne l’entourait ; elle ressemblait de tout point aux autres étoiles ; seulement elle scintillait encore plus que les étoiles de première grandeur. […] De ces parasites, les uns ressemblent à des câbles composés de plusieurs torons ; les autres ont un gros stipe contourné de mille façons, qui s’enroule comme un serpent autour des troncs voisins, et va former entre les grosses branches des œils-de-bœuf ou des replis gigantesques ; d’autres encore courent en zigzag ou sont dentelés comme les marches d’un escalier qui monterait à une hauteur vertigineuse. » XIX « La faune offre, comme la flore, une propension très générale à devenir grimpante.
Ce n’est pas un dogme conçu par la raison, ni rien qui ressemble à un pareil dogme ; c’est une émotion, une passion plus ou moins fugitive. […] Ce Mahomet n’eût pas été celui de Voltaire : il eût été croyant, il eût ressemblé en cela au vrai Mahomet.
Je dois le dire à tous ; les études littéraires qui vont nous occuper ne ressembleront point à ces traités de rhétorique, à ces cours de littérature où l’art d’écrire est formulé en règles et en préceptes : je ne vous dirai point comment se font les poèmes et les tragédies, mais je vous ferai connaître les chefs-d’œuvre de la poésie épique et du drame tragique. […] S’il fut malheureux, persécuté, trahi, ne nous étonnons point de l’entendre accuser l’humanité, la calomnier même : le son qui s’échappe d’un instrument brisé ressemble plutôt à un gémissement qu’à une harmonie.
Cette poésie ne fait pas d’efforts pour s’éloigner de la prose ; elle sait qu’il n’y a rien de plus charmant que la prose française, et que le mieux qu’elle puisse faire, c’est de ressembler à sa sœur en gardant sa physionomie. […] Par ce trait il ressemble à André Chénier, qui l’annonce.
Pour le coup, je n’en revenais pas ; je faisais les plus folles hypothèses pour imaginer comment une femme peut ressembler à un pistolet. […] Rien ne ressemble moins au feu des peuples méridionaux.
Sans doute ils étaient loin de ressembler aux Italiens de Rome ou aux Espagnols de Sagonte ; peut-être y seraient-ils parvenus, si, à deux ou trois reprises, les vieux Aryens n’étaient venus raviver leur sang. […] S’élevant des profondeurs de la « fosse mystique », la pâte sonore qui en sort ne ressemble en rien à ce qu’on peut entendre dans une salle classique.
. — Elle pleurait : sa joue était comme une muraille lavée par la pluie ; sa bouche, à cause des sanglots infinis, faisait une grimace triste qui ressemblait au sourire d’un mort blafard et ironique ; son cou était comme une grosse corde amollie et détressée ; son petit buste court tenait dans un maigre corsage, aussi étroit que celui d’une fille de dix ans. […] Et les bêtises continuent : « Quelquefois l’alexandrin prend dans ces courts poèmes la majesté du vers dont Heredia a forgé l’impérissable métal de ses Trophées. » — Non, Silvestre, cette femme, bien qu’elle vous plaise, ne ressemble pas, heureusement !
Samedi 17 février Le peintre Munckaczy, ce peintre à la solide et grasse peinture : un grand corps dégingandé, surmonté d’une broussaille grise de cheveux, qui ressemble à un buisson d’automne couvert de toiles d’araignées. […] L’esprit de X…, on pourrait dire qu’il ressemble à d’amusantes caricatures, tracées par la badine d’un peintre humoristique, sur le sable, à la margelle de la marée montante.
Il est très probable que le Virgile que nous lisons ressemble à ce qu’aurait pu être Villon réduit au style et au goût de Malherbe, ou à ce qu’est devenu sous la plume des copistes du xve siècle le rude Joinville du xiiie . […] Une langue ressemble à un jardin où il y a des fleurs et des fruits, des feuilles vertes et des feuilles tombées, où, à côté du définitif, il y a la vie, la croissance, le devenir.
Rousseau la rajeunit du premier mot ; elle se précipite à lui avec un enthousiasme qui ressemble au délire ; elle l’adopte, elle adore tout de lui, jusqu’à ses démences et à ses injures ; elle en fait son favori, son philosophe, son législateur, son apôtre, son cynique, son Diogène, son Socrate dans un seul homme. […] C’était une corde nouvelle, corde trempée de sang et de larmes, que la mort avait ajoutée à la lyre moderne : cela ressemblait aux voix des pleureuses qu’on entend de loin en Orient suivre en chantant les cercueils au bord de la mer derrière les oliviers ou les cyprès des champs des morts.
Beaucoup d’expositions de nos tragédies ressemblent bien moins à une partie de l’action qu’à des prologues des anciens, où un comédien venait mettre le spectateur au fait de l’action qu’on allait lui représenter, en lui racontant franchement les aventures passées qui y donnaient lieu. […] Voltaire est le seul qui ait donné quelques exemples de ces traits de répartie et de réplique en deux ou trois mots, qui ressemblent à des coups d’escrime poussés et parés en même temps.
Il l’a au point que, bien souvent, il s’enivre d’eux jusqu’au vertige, et qu’il ressemble alors au Quasimodo de son invention, enfourchant la cloche de Notre-Dame et devenant fou du mugissement d’airain qu’il a sous lui et qui lui remonte au cerveau ! […] Cela ressemble à ce qu’en langage de théâtre on appelle « un ours ».
Celles de l’Égypte ressemblaient à l’alphabet vulgaire des Phéniciens, qui, dans leurs voyages de commerce, l’avaient sans doute porté en Égypte. […] Nous avons déjà rapporté le passage où Tacite nous apprend que les lettres des Latins ressemblaient à l’ancien alphabet des Grecs .
Tout ce qui est duplicité, tortuosité, faux-fuyants, manège, tout ce qui ressemble de près ou de loin à de l’astuce ou à de la perfidie la révolte d’instinct, aujourd’hui comme au premier jour ; l’expérience ne l’a pas corrigée : elle s’étonne du mal, de tout ce qui n’est pas honorable ; elle a la faculté de l’indignation.
Nisard, ne ressemble nullement à ces relevés étendus, épars, qui se conforment, avant tout, à la nature des productions qu’ils rencontrent : rien du copiste en lui, rien du faiseur d’extraits et d’analyses.
Feydeau ne ressemble pas à ce général de la guerre de Sept Ans qui, lorsqu’il avait ses corps d’armée réunis, ne savait qu’en faire et se hâtait de les disperser, apparemment pour être plus sûr d’être battu ; il ne craint pas d’assembler ses personnages, et, quand il les tient sous sa main, il les fait s’entrechoquer et ne les lâche plus qu’ils ne se soient dit l’un à l’autre ce qu’ils avaient sur le cœur.
La critique ne doit pas ressembler à cet éditeur.
Les éditeurs de ses œuvres avaient toujours jugé à propos d’éliminer un écrit, selon eux, trop familier : « Ce fut pendant ce voyage (d’Auvergne), est-il dit dans le Discours préliminaire de l’édition de 1782, et à l’occasion de tous les événements dont il y fut témoin, qu’il composa la relation des Grands-Jours, ouvrage écrit à la hâte, et qui ne ressemble en rien ni pour la gravité du ton, ni pour l’élégance du style, aux autres productions de sa plume… Aussi Fléchier, parvenu aux honneurs de l’Église et compté déjà parmi les hommes célèbres de son temps, n’a-t-il jamais permis que cette bagatelle devînt publique par l’impression.
L’illustre président du 15 avril avait ainsi à parler de la question romantique et de Lesueur, et l’auteur des Barricades devait aborder ce qui assurément y ressemble le moins, la dernière tragédie de Clytemnestre.
Comme sir Walter aime à la folie les comparaisons, il me permettra d’en faire une, et de trouver que sa manière de comprendre notre Révolution ressemble exactement à la manière dont le matérialiste Lamettrie comprenait l’homme physiologique, par des poids, des leviers, des soupapes et tout le gros attirail d’une mécanique vulgaire.
Au centre, une sorte de ville perdue environnée de solitude ; puis un peu de verdure, des îlots sablonneux, enfin quelques récifs de calcaires blanchâtres, ou de schistes noirs, au bord d’une étendue qui ressemble à la mer ; dans tout cela, peu de variété, peu d’accidents, peu de nouveautés, sinon le soleil qui se lève sur le désert et va se coucher derrière les collines, toujours calme, dévorant sans rayons ; ou bien des bancs de sable qui ont changé de place et de forme aux derniers vents du sud.
Ces conquistadores, nous les aimons surtout parce qu’ils diffèrent de nous, parce que leur fureur d’action amuse notre doute et notre mollesse ; mais M. de Heredia les aime parce qu’il leur ressemble un peu, parce qu’il sent encore tressaillir en lui quelque chose de leur âme.
Silvestre ressemble parfois à celle des Védas, et je suis fort tenté de croire que ses vers sont peut-être, dans notre littérature, ce qui se rapproche le plus de ce lyrisme grandiose, éblouissant, vite ennuyeux, débordant d’images toujours les mêmes, où tout l’univers vit d’une vie énorme et confuse, où chaque métaphore, démesurée, est toute prête à devenir un mythe.
III Il est difficile, diriez-vous, d’imaginer un drame plus décourageant et plus sombre, et voilà qui ne ressemble guère à une œuvre de croyant Oui, si l’on s’en tient aux faits.
Après Voiture, qui du moins était jeune et dispos, vient Lamotte, cheminant dans les allées du parc de Sceaux, aveugle et vieillissant, appuyé sur une canne d’où pendait un ruban, présent de la duchesse du Maine, qui faisait ressembler cette canne à une houlette.
Coppée ressemble quelquefois aux femmes de Chéret et vous donne une sorte de joie presque physique.
Sa joie de faire souffrir, son amour pour les bêtes de proie qui lui ressemblent, s’exprime en « belles cadences » émues dans l’éloge de Gog le lévrier, « celui qui, d’un seul coup de ses mâchoires, cassait les reins du lièvre » ; celui qui « possédait toutes les vertus de la grande race », depuis la rapidité à la course jusqu’au « désir constant de tuer la proie ».
Nous sentons vaguement un milieu où nous sommes plongés et où, pour ainsi dire, nous nageons, mais comment discerner à part l’action des myriades de gouttes d’eau qui nous pressent et dont toutes les pressions se ressemblent ?
Là, de grandes courses à la suite des peintres et de leurs maîtresses en joie, et comme grisées par le plein air de la campagne : des jours qui ressemblent à des dimanches d’ouvriers.
» Malheureusement, vous n’ayez pas même ce bon vent en poupe, Vous ressemblez à ces chasseurs qui, faute de gibier, tirent sur d’innocentes hirondelles.
Cette sympathie court risque d’être bien « générale » et, en voulant s’étendre à tous, de ne s’appliquer à personne : elle ressemble à celle que nous pouvons éprouver pour un membre quelconque de l’humanité, un Persan ou un Chinois.
Je ne vois là qu’une liaison tout empirique entre deux ordres de faits hétérogènes, mais rien qui ressemble à une explication.