Le roman-feuilleton joue donc, en quelque sorte, à ce moment de notre existence sociale, le rôle d’un abécédaire perfectionné et orné d’images en taille douce. […] Nous avons été moins frappé de Lorenzaccio lui-même, il nous a semblé que les raisons données de son rôle odieux n’étaient pas suffisantes à rien expliquer. […] Aussi les rôles de la reine d’Égypte et de son amant Meïamoun, seuls acteurs de cette scène, sont-ils réduits à de très petites proportions. […] Mieux vaut qu’il soit connu que scruté profondément, et, pour cette fois, nous échangeons volontiers le rôle de critique contre celui de traducteur. […] Janin, ce serait déjà sortir du rôle réservé que je me donne, et vouloir passer pour un railleur.
Vous aimez la gloire, et cette passion ne s’accommode pas de petites intrigues, et du rôle d’un conspirateur subalterne auquel on voudrait vous réduire. […] Je ne puis m’empêcher, en cherchant dans notre histoire littéraire quelque rôle analogue au sien, de nommer d’abord le cardinal Du Perron. […] On est curieux de savoir, dans ce rôle important et prolongé de Fontanes au sein de la littérature, soit avant 89, soit depuis 1800, quelle était sa relation précise avec Delille. […] Un jour qu’on vantait Talma dans un rôle : « Qu’en pense Fontanes ? […] Et puis Talma s’est beaucoup varié sur les dernières années, et a grandi dans des rôles modernes.
C’est ce que les écrivains comprennent ; et, il faut bien l’avouer, si leur complaisance ne laisse pas d’avoir des dangers, dont le moindre est de les ramener, comme autrefois les précieux, au rôle de serviteurs ou de courtisans de la mode, il en résulte pourtant d’abord un avantage. […] Si les Voltaire et les Montesquieu ne l’ont pas eux-mêmes nommée du nom que nous lui donnons, croirons-nous qu’ils n’aient pas eu pour cela « le pressentiment du grand rôle qu’elle allait remplir sur la scène du monde » ? […] Nous cependant, qu’elles n’ont pas entretenus, — je veux dire hébergés, meublés et nourris, — et qui ne leur devons donc pas la même reconnaissance que d’Alembert et Marmontel, nous oserons dire que leur rôle, puisqu’il faut bien convenir qu’elles en ont joué vraiment un, a été désastreux. […] Et lorsqu’elle mourait, en 1764, ne fallait-il pas bien que quelqu’un la remplaçât aussitôt dans ce rôle de protectrice, puisque les dix derniers volumes de l’Encyclopédie se distribuaient librement dans Paris, 1765 ? […] Les dernières années de Beaumarchais. — Son opéra de Tarare, 1787. — Son rôle effacé dans la Révolution ; — son drame de La Mère coupable, 1792. — Mais quoique riche et âgé déjà de plus de soixante ans, — la fureur des affaires le reprend. — Les fusils de Hollande [Cf.
Les enfans ne font ici que les seconds rôles, ce sont les pères et les mères qui doivent faire les premiers.
. — Rôles d’Olivia et de Manly dans son Plain dealer. — Paroles de Milton. […] Dans cette salle infecte où il fallait brûler du genièvre, devant cette misérable scène à demi éclairée, devant ces décors de cabaret, ces rôles de femmes joués par des hommes, l’illusion les prenait. […] Les rôles ignobles ou féroces abondent. […] Rôle du chapelain Foigard dans Farquhar (Beaux Stratagem), de Mademoiselle, et en général, de tous les Français. […] Rôle d’Amanda dans Relapse (Vanbrugh) ; rôle de mistress Sullen, conversion des deux viveurs, dans The Beaux Stratagem (Farquhar).
Jusqu’ici, et je reprends l’allusion au rôle conservateur de la civilisation moderne, l’imprimerie a protégé les écrivains contre la destruction, mais le rôle sérieux de l’imprimerie ne porte encore que sur quatre siècles. […] Tel est le rôle social de l’art. […] Tel est le rôle social de l’art. […] Née pour conserver, elle s’acquitte de son rôle en perfection. […] Comparé au rôle de la mère ignorante qui cueille comme une fleur le premier mot épanoui sur les lèvres de l’enfant, le rôle du maître est presque nul.
L’art a ainsi son rôle dans l’évolution humaine : son extinction en marquerait peut-être la fin ; son progrès a coïncidé jusqu’ici avec celui de la vie et de la civilisation : quoi qu’on en puisse dire, il y a donc des raisons l’espérer que l’art jouera dans l’existence de l’homme au rôle de plus en plus considérable. […] L’amour, même sous la forme du désir, n’est-il pas un élément qui, plus ou moins voilé, joua toujours un grand rôle dans la poésie ? […] On sait le rôle que jouent la « fraîcheur » ou la « tiédeur » de l’air dans les descriptions de paysage. […] Rien d’opposé au rôle de poète comme celui de traducteur ou de compilateur. […] Le rôle essentiel de la rime est donc de fixer le rythme par son choc régulier ; c’est le métronome du vers.
Si encore ce sentiment pouvait remplir le rôle pour lequel nous l’avons inventé ! […] Ni à ce moment ni jamais l’amour, en particulier, ne joua le moindre rôle dans sa vie. […] Lorsque vient le terme de leur existence, ils se trouvent satisfaits du rôle qu’ils ont joué, et cependant ce rôle nous apparaît assez mélancolique, nous laissant la désolante impression de nobles âmes restées inutiles. […] Balfour ne peut manquer de jouer un jour dans l’histoire d’Angleterre un rôle pour le moins aussi important que celui de M. […] Balfour, la raison n’a aucun droit à tenir dans la vie de l’esprit le rôle qu’elle prétend y tenir, mais il est faux que son rôle y soit vraiment essentiel.
Mais il était gêné par son rôle public. […] Il y soutient un rôle. […] Mais il était tenu par son rôle. […] Chateaubriand était captif de son rôle et captif de sa gloire. […] Il est interrompu par son rôle politique sous la Restauration.
Reste qu’il ne fait rien et traîne d’expédients en expédients en rêvant toujours des grands rôles auxquels il était destiné et que les circonstances l’ont empêché de jouer. […] Or, au point de vue des choses religieuses, être immoral ou en jouer le rôle a exactement les mêmes effets. […] Toute l’économie du rôle qu’il joue devant ses amis et devant lui-même serait ruinée par cette contradiction déplorable et ridicule. […] C’était quelque chose, et, du reste, Tartuffe ne laisse pas de diriger vers cette conclusion (rôle de Mme Pernelle). […] Son rôle est, suivant moi, de les ignorer.
Il l’a fait surtout avec une éloquence entraînante en ce qui concernait le rôle maternel des femmes.
On admire la conception du rôle de Phèdre, on se croit dans la situation d’Aménaïde.
À triompher dans les rôles de Phèdre et d’Andromaque, elle nous fera aimer Racine qu’elle a sorti de l’exil où l’avait confiné l’anathème romantique et sèmera ainsi les germes d’une future renaissance classique.
C’est votre image que j’ai eue sans cesse devant les yeux, quand j’ai cherché à exprimer l’idéal élevé où la vie est conçue non comme un rôle et une intrigue, mais comme une chose sérieuse et vraie.
. — Visiblement, dans ce monde, le premier rôle est aux écrivains ; on ne s’entretient que de leurs faits et gestes ; on ne se lasse pas de leur rendre hommage. « Ici, écrit Hume à Robertson500, je ne me nourris que d’ambroisie, ne bois que du nectar, ne respire que de l’encens et ne marche que sur des fleurs. […] Il a contre lui la mauvaise humeur de ses administrés, qui, lui voyant prendre le rôle de la Providence et se charger de tout, mettent tout à sa charge, la cherté du pain comme le délabrement d’une route. […] Cela fait frémir… » Déjà, dans le monde, le rôle d’un ecclésiastique est difficile ; il semble qu’il y soit un pantin ou un plastron506. « Dès que nous y paraissons, dit l’un d’eux, on nous fait disputer ; on nous fait entreprendre, par exemple, de prouver l’utilité de la prière à un homme qui ne croit pas en Dieu, la nécessité du jeûne à un homme qui a nié toute sa vie l’immortalité de l’âme ; l’entreprise est laborieuse, et les rieurs ne sont pas pour nous. » — Bientôt le scandale prolongé des billets de confession et l’obstination des évêques à ne point souffrir qu’on taxe les biens ecclésiastiques soulèvent l’opinion contre le clergé et, par suite, contre la religion. « Il est à craindre, dit Barbier en 1751, que cela ne finisse sérieusement ; on pourrait voir un jour dans ce pays-ci une révolution pour embrasser la religion protestante507. » — « La haine contre les prêtres, écrit d’Argenson en 1753, va au dernier excès. […] Messieurs seraient très fâchés de priver leurs bibliothèques d’un exemplaire de chacun de ces ouvrages qui leur revient de droit, et le greffier y supplée par quelques malheureux rôles de chicane dont la provision ne lui manque pas510. » Mais, à mesure que le siècle avance, l’incrédulité, moins bruyante, devient plus ferme.
Voltaire regrettait surtout en elle l’actrice éloquente et tendre à laquelle il destinait le rôle de Zaïre. […] Il aspirait vivement alors à un rôle diplomatique, auquel ses antécédents l’avaient préparé. […] Vilain rôle pour une province qui avait enfanté Bossuet et Buffon. […] Il y passait les hivers, il y faisait jouer la tragédie et la comédie sur des théâtres domestiques, il y rassemblait la société élégante et lettrée de Lausanne, il y représentait lui-même avec un remarquable talent les rôles de vieillard dans les grands drames anciens ou nouveaux.
Il y a des cas où tout l’intérêt d’une scène est dans un personnage unique qui se dédouble, son interlocuteur jouant le rôle d’un simple prisme, pour ainsi dire, au travers duquel s’effectue le dédoublement. […] À mesure que nous avançons dans cette étude des procédés de comédie, nous comprenons mieux le rôle que jouent les réminiscences d’enfance. […] Imaginez certains personnages dans une certaine situation : vous obtiendrez une scène comique en faisant que la situation se retourne et que les rôles soient intervertis. […] Il s’agit toujours, au fond, d’une interversion de rôles, et d’une situation qui se retourne contre celui qui la crée.
Les littératures romantiques, qui sont surtout de coup de main et d’aventure, ont leurs mérites, leurs exploits, leur rôle brillant, mais en dehors des cadres ; elles sont à cheval sur deux ou trois époques, jamais établies en plein dans une seule, inquiètes, chercheuses, excentriques de leur nature, ou très en avant ou très en arrière, volontiers ailleurs, — errantes. […] Ici nous touchons à une question assez délicate ; car il ne s’agit pas de venir introduire dans l’enseignement des noms trop nouveaux, de juger hors de propos des ouvrages du jour, de confondre les fonctions et les rôles. […] [NdA] Je choisis, entre mes leçons à l’École normale où j’ai eu l’honneur d’être maître de conférences pendant quatre années (1857-1861), celle dont le sujet est le plus général, et qui est la plus propre, en effet, à montrer comment j’entendais mon devoir de professeur, très distinct du rôle de critique ; le critique s’inquiétant avant tout, comme je l’ai dit, de chercher le nouveau et de découvrir le talent, le professeur de maintenir la tradition et de conserver le goût.
Son rôle (je crois l’avoir dit déjà) est celui que, dans la haute comédie, appelle le rôle raisonneur, celui des Ariste, des Cléante, un rôle qui honore et ennoblit la pièce, mais qui n’intéresse pas l’action.
Il vaut encore mieux cependant que ce qui l’entoure. » Il a conscience dès lors de son incompatibilité, s’il fonde quelque chose, et du rôle qu’il doit tenir et qui ne peut être celui d’auxiliaire et de second : « Si nous faisons un ouvrage périodique, je suis convaincu qu’il faut que nous en soyons absolument les maîtres, et par conséquent les seuls rédacteurs. » On voit donc qu’avec des idées toutes contraires il a déjà le même caractère qu’il conservera jusqu’à la fin : c’est qu’on peut changer ses opinions et les retourner du tout au tout, on ne change pas son caractère. […] Béranger (c’était là son faible) ne perdait aucune occasion de se donner le beau rôle, le rôle du sage, et il passait même toutes les limites du sans-gêne lorsque, rentrant chez lui après une visite à La Mennais, il disait à qui voulait l’entendre : « Je viens de voir ce vieux grigou… » On aurait du reste à citer de pareils propos de Béranger sur tous ses amis, Thiers, Mignet, Cousin, etc.
Dans sa patrie, voisine de celle de Calvin, il tenta un rôle pareil avec plus de modération, et en aidant également sa doctrine d’une phrase saine, abondante et claire. […] Vinet a eu dans le pays de Vaud un rôle plus animé, plus manifestement dessiné, et qui se rapporte précisément au temps de son Mémoire en faveur de la liberté des cultes. […] Vinet, qui participait de tout son cœur à la revivification de la doctrine évangélique, mais qui ne donnait dans aucun excès, joua un bien beau rôle en cette querelle.
Insuffisance et fragilité de la raison dans l’humanité Insuffisance et rareté de la raison dans l’humanité Rôle subalterne de la raison dans la conduite de l’homme Les puissances brutes et dangereuses Nature et utilité du gouvernement Par la théorie nouvelle le gouvernement devient impossible. […] Sauf chez quelques froides et lucides intelligences, un Fontenelle, un Hume, un Gibbon, en qui elle peut régner parce qu’elle ne rencontre pas de rivales, elle est bien loin de jouer le premier rôle ; il appartient à d’autres puissances, nées avec nous, et qui, à titre de premiers occupants, restent en possession du logis. […] Antérieurement au contrat social, il n’y a pas de droit véritable ; car le droit véritable ne naît que par le contrat social, seul valable, puisqu’il est le seul qui soit dressé entre des êtres parfaitement égaux et parfaitement libres, être abstraits, sortes d’unités mathématiques, toutes de même valeur, toutes ayant le même rôle, et dont nulle inégalité ou contrainte ne vient troubler les conventions.
On passe de.Mahomet à Mélusine, de l’empereur Constant au roi Richard Cœur de Lion ; à côté du merveilleux Partenopeus de Blois de Denis Pyramus, qui nous conte en son style enjolivé les amours d’un beau chevalier et d’une fée inconnue (c’est Psyché, où les rôles seraient renversés), on rencontre la très simple et dramatique histoire de la châtelaine de Vergy, qui n’est que le récit d’une très humaine passion située en pleine réalité contemporaine, ou l’aimable chante-fable d’Aucassin et Nicolette, récit, en prose coupée de laisses chantées, des amours de deux enfants qui finissent par se rejoindre et s’épouser. […] Elle recevait tout l’univers en son âme et le renvoyait en formes idéales : vraie antithèse du génie dur et pratique de Rome, dont le rôle est de façonner la réalité par l’épée et par la loi. […] Dans l’œuvre de Robert de Boron, dont on possède une partie, et dont l’autre est connue par des remaniements en prose, l’amour ne joue plus de rôle : le « péché luxurieux » devient l’ineffaçable souillure qui disqualifie un à un les poursuivants de Graal.
Le début du chapitre de la Ville est le sommaire d’une description faite bien des fois par nos romanciers, l’indication d’un tableau ou d’une aquarelle que nos artistes nous ont montrée bien des fois : ces lieux mondains où le tout-Paris se rassemble pour se montrer et se voir, au xviie siècle, les Tuileries ou le Cours, aujourd’hui un vernissage, une allée du Bois, un retour de courses. .Mais je ne sais rien de plus caractéristique que le portrait de Nicandre, ou l’homme qui veut se remarier455 : ce n’est pas un portrait, à vrai dire, c’est l’esquisse d’un dialogue, où il n’y a qu’à remplir les répliques de l’interlocutrice, laissées en blanc par La Bruyère, et faciles à suppléer : tout le rôle de Nicandre est noté avec une précision singulière. […] Fénelon fait tout découler d’un principe : la considération du rôle de la femme dans la famille et dans le monde ; dès qu’on s’inquiète de former la femme pour son emploi futur, on a un critérium infaillible pour dresser le programme de son éducation. […] Tout en élevant le duc de Bourgogne, il songeait que cet enfant régnerait : et dans sa pensée il se réservait le rôle que le médiocre Fleury se donna plus tard auprès de Louis XV.
Cette souple nature s’est développée à travers trois quarts de siècle, recueillant toutes les influences, frémissant à tous les souffles ; les acquisitions, les transformations, les progrès de cet esprit sont exactement les acquisitions, les transformations, le progrès de l’esprit public ; et il n’a été si puissant que parce que son développement interne coïncidait avec le mouvement des idées de la nation : son rôle fut de lancer aux quatre coins du monde les pensées fraîchement écloses dans toutes les têtes. […] Tous les habitants du château sont requis de jouer : la fille de Mme du Châtelet, âgée de douze ans, a des rôles ; à peine arrivée, Mme de Graffigny en reçoit un. […] Il se dirige avec aisance à travers le chaos des faits, débrouille, déblaye, noie le détail, fait saillir l’essentiel, lie les effets aux causes, note les conséquences, définit les rôles, analyse les caractères : chaque chapitre est un chef-d’œuvre de lucidité, de rapidité et d’intelligence.
Dans cette comédie, Voltaire avait traduit sur la scène Fréron sous le nom à peine déguisé de Frélon, et il lui faisait jouer le rôle le plus vil. […] Fréron aurait en tout ceci un trop beau rôle, si je n’ajoutais que, vers la fin de sa lettre, son amour-propre prenait le dessus et s’exaltait jusqu’à dire : Je crois que je m’y connais un peu, monsieur ; je sais ce qu’ils valent, et je sens ce que je vaux. […] Je pourrais multiplier les exemples et montrer en un plus grand nombre de cas quel fut le rôle précis de M. de Malesherbes, dépositaire de l’autorité, dans ses rapports avec les gens de lettres de son temps ; combien il les aima et les protégea efficacement, mais non à l’aveugle, et sans jamais manquer à ses devoirs, et comment il sut garder une mesure presque impossible dans une position où il était de toutes parts en butte aux plaintes, aux susceptibilités et aux exigences les plus contraires.
Il y est parlé délicatement de la dignité des lettres, de leur rôle dans la société, et surtout de leur part dans la vie. […] « Dieu, disait Galiani dans une arrogante plaisanterie, a partagé les rôles entre les sages et les sots. […] Qu’on nous pardonne de prendre le rôle de moraliste : nous espérons faire comme cet orateur sacré qui, assez peu dévot de sa nature, prêcha tellement la pénitence qu’il finit par se convertir.
C’est pour une autre raison surtout qu’il ne saurait remplir le rôle de roman populaire et qu’il usurpe, en ce moment, la place qu’il détient. […] Et cela suffit pour qu’on lui refuse le rôle d’éducatrice. […] Ne rabaissez jamais les plus humbles au rôle outrageant de machines et d’outils, mais comprenez ce que d’autres n’ont pas su voir : qu’il y a aussi des âmes chez les plus abandonnés, des âmes souvent délicates par quelque côté, capables de dévouements et d’élans admirables.
Et le rôle de ces derniers est alors de tempérer autant qu’ils peuvent, de détourner et de rompre les mauvais desseins de ceux qui attisent toujours le feu avec l’épée et qui jettent le vinaigre sur les plaies. Ce rôle de modérateur et de médiateur à côté des violents fut le sien.
Lamennais, en prédisant un tel renouvellement social, a l’air de s’oublier, il ne s’oublie pas ; car il est le précurseur, le saint Jean-Baptiste, ou le saint Jean évangéliste de cette révélation nouvelle, il est la trompette éclatante, et pour qui ne hait rien tant que le silence, c’est là un rôle assez grand. […] Malheureusement, cette tendance se développa à mesure que l’auteur entra plus avant dans la carrière politique ; son rôle d’opposition, le vague de ses principes, ses emportements le poussaient à la phrase.
Passy, dans l’étude consciencieuse qu’il a faite, s’attache à montrer ce que fut, au sortir de là, le préfet de la Seine sous le Consulat et l’Empire ; quelles ressources et quels obstacles il rencontrait pour l’accomplissement de sa tâche dans les lois nouvelles, dans la nature du gouvernement et dans le caractère du maître : « C’est le seul moyen, dit-il, de rendre une équitable justice à l’homme qui, avec du labeur, du bon sens, de l’honnêteté, sut faire des qualités supérieures. » Il y eut plus d’un moment distinct et plus d’une étape durant ces douze années d’administration : le Conseil général, composé de vingt-quatre membres nommés par Napoléon, n’eut pas tout à fait le rôle qu’on semblait lui destiner d’abord. […] L’Empereur avait défini les rôles avec sa netteté de langage ordinaire : « Il y a préfet et préfet », disait-il. « Un préfet de la Seine et un préfet des Basses-Alpes sont deux individus très différents, quoiqu’ils aient le même titre.
Certes il y avait, pour un poëte comme Le Brun, un beau rôle à remplir au xviiie siècle. […] De bonne heure, et comme par un instinct de sa mission future, il s’est pénétré du rôle de Tyrtée, et il gourmande déjà nos défaites sous Contades, Soubise et Clermont, comme plus tard il célébrera le naufrage victorieux du Vengeur et Marengo.
C’est-à-dire que, même en écrivant, elles ne sont point sorties de leur rôle naturel. […] Car si elles ont joué ce rôle, si elles ont eu cette influence, c’est qu’elles ont su se faire infiniment charmantes et séduisantes.
Mais il l’est avec une si hyperbolique furie, une satisfaction si proclamée de n’être pas comme nous, un étalage si bruyant, une mise en scène si exaspérée, qu’une défiance m’envahit, que l’intérêt tendre que je tenais tout prêt pour ce revenant des siècles passés hésite, se trouble, tourne en étonnement, et que je ne crois plus avoir devant moi qu’un acteur fastueux, ivre de son rôle et dupe de son masque. […] Quelle que soit dans son personnage la part de la nature et de la volonté, la constance, la sûreté, la maîtrise infaillible avec lesquelles il a soutenu ce rôle ne sont pas d’un médiocre génie.
On y remarque le rôle du capitan Spezzafer. […] C’est dans cette pièce que le gagiste Giraton créa le rôle de Pierrot, dont il resta en possession.