Il narrait avec une grâce infinie ; toutes ces femmes sortaient charmées ; et l’auditoire grossit enfin à un tel point que, n’y ayant plus de quoi recevoir tout ce qui se présentait, les assemblées furent rompues. […] À la mort de l’académicien Conrart (1675), un grand seigneur, qui n’avait d’autre titre que sa naissance, eut l’idée de se présenter pour la place vacante. […] Il avait de ces qualités qui de près constituent le critique et l’arbitre, et qui confèrent l’autorité en ce qu’on y sent la personne présente et l’homme.
Pendant qu’on changeait de chevaux à Osnabrück, un voyageur qui venait de France, et qui se trouvait par hasard au même relais, se présenta à eux, et, dès qu’il l’aperçut, se jeta dans les bras de Portalis. […] Il paraît que les Russes avaient eu l’idée, dans une incursion armée sur notre territoire, de présenter Louis XVIII à la France, comme pour essayer l’esprit national et voir ce qui en sortirait. […] Mais il est loin de penser qu’il suffise de présenter un roi et de laisser faire : Le choix d’un roi ne me paraît pas devoir être un objet de délibération, à moins qu’on n’en veuille faire un sujet de guerre civile.
Au lieu de cela, dans le roman, Regnard est présenté comme peintre (ce qui est infiniment plus noble), et comme jouissant, à la faveur de cet art, de quelque liberté. […] Le roi de Suède à qui Regnard eut l’honneur d’être présenté, et qui le fit causer là-dessus, trouva que ce serait curieux à lui de compléter cette aventure barbaresque par un voyage en Laponie ; il le lui conseilla, et lui promit à cet égard toutes les facilités. […] Je considérai l’état de ma vie présente, les voyages vagabonds, les changements de lieux, la diversité des objets et les mouvements continuels dont j’étais agité.
Il était allé à Versailles, il avait été présenté au roi ; il avait assisté au grand couvert ; Louis XV lui avait adressé la parole : C’est assez en parler comme cela, ajoute-t-il en plaisantant et au moment de s’étendre davantage ; car je ne voudrais pas que vous pussiez croire que je me suis assez plu avec ce roi et cette reine pour rien diminuer de la considération que j’ai pour les nôtres. […] En même temps, il faut ajouter (dût-on y trouver quelque contradiction) qu’il était difficile, à ceux qui l’entendaient, de ne pas prendre feu, et de ne pas être tentés de réformer radicalement la société ; car il était lui-même, dans ses manières générales de voir et de présenter les choses, un grand, un trop grand simplificateur. […] J’espère qu’un jour, disait celui-ci, au sortir de l’Assemblée nationale, présidée par un juif, j’assisterai au mariage d’un catholique séparé par divorce de sa première femme luthérienne, et épousant une jeune anabaptiste ; qu’ensuite nous irons dîner chez le curé qui nous présentera sa femme, jeune personne de la religion anglicane, qu’il aura lui-même épousée en secondes noces, étant fille d’un calviniste.
Tout ce qui s’oriente vers le passé est mort-né : aussi, son rêve, sans rapport avec la réalité présente, demeure-t-il infécond. […] Le portrait de femme par Burne-Jones, exposé au salon du Champ-de-Mars en 1896, celui auquel nous faisions allusion au début de cette étude, et qui présente tous les défauts de l’artiste poussés à leur plus haute puissance, fut l’objet, de la part d’un critique parisien37, d’un jugement cruel mais juste, que je prends plaisir a mentionner ici, en l’opposant aux louanges enthousiastes qui ont accablé l’artiste au cours de sa carrière : Hélas ! […] Alors qu’en divers pays, quelques artistes de génie en qui vibrait le souffle de l’esprit nouveau, s’épanouissaient au grand air et à la lumière, refusant d’admettre pour l’art un soleil spécial, d’une autre nature que celui qui nous éclaire, et une atmosphère sans rapport avec celle qui nous nourrit, alors que l’art se replongeait à nouveau dans la vie, les néo-Primitifs s’étouffaient sous mille préjugés moraux, abîmés dans la rêverie, dépourvus de toute saine notion d’ensemble et de nature, fermaient les yeux à tout ce que leur présentait le monde, et croyaient « sublimer » la réalité en la trahissant sans relâche.
Elle peut, elle doit même avoir l’ambition de durer, mais son existence future dépend de la vigueur de son existence présente. […] Mais convient-il déjà de présenter ma pensée sur ce point ? […] Il ne saurait s’entendre mieux sur la pièce qu’on lui présente que sur la morale et la politique. […] Je n’ai pas à le présenter — vous le connaissez —, ni à le défendre — car nous sommes tous ses amis, ses admirateurs, ses disciples. […] Ils courront leur chance comme tout le monde lorsque l’occasion s’en présentera.
Dans l’école du relatif, les antinomies ne sont que les points de vue qu’oppose un même objet à un sujet diversement disposé, ou qu’un objet changeant et aperçu de différents côtés présente à un même sujet. […] Tel est, je le répète, le spectacle que semblent présenter les sciences ; mais ce n’est là que l’apparence des choses. […] En un mot, des deux termes que le problème oppose, le premier seulement leur présente une idée scientifique, et l’autre ne leur laisse qu’une idée vague et obscure. […] Il conclurait, à notre avis, en ces termes : « Puisque la nature nous présente deux séries de faits, les uns favorables, les autres contraires aux causes finales, abstenons-nous déjuger. […] Si nous présentons nous-mêmes de fortes pensées, on nous tiendra volontiers quittes des critiques de nos adversaires.
Ce n’est pas ainsi, à mon sens, que les poëtes doivent peindre ; ils doivent écarter tout l’indifférent, et ne présenter que des choses dignes de curiosité et d’attention. […] Un discours doit avoir son unité comme toutes les autres parties du poëme ; il ne faut pas que rien en démente le caractere dominant ; et la fin sur tout, doit en présenter, s’il se peut, une idée plus vive que tout ce qui précede. […] Mais malheureusement, les poëtes ne sont pas toujours fort conséquens ; ils disent le pour et le contre, selon que l’imagination le leur présente ; et comme ils ne pensent pas d’ordinaire par principes, il ne faut pas s’étonner s’ils se condamnent quelquefois eux-mêmes, sans s’en appercevoir. […] C’est dans une imagination sublime et féconde, propre à inventer de grandes choses différentes entr’elles ; c’est dans un jugement solide, propre à les arranger dans le meilleur ordre ; et enfin, dans une sensibilité, et une délicatesse de goût, propre à entrer avec choix dans les passions et dans les divers sentimens que le sujet présente. […] Les différens genres d’éloquence n’y paroissent qu’ébauchés ; descriptions, récits, comparaisons, discours, tout présente pêle mêle les défauts et les beautés ; il n’y a presque pas un morceau qui soit de cette justesse et de ce choix dont la succession des préceptes et des exemples nous a fait découvrir le prix.
Une première ébauche spéciale de l’établissement des lois naturelles envers chaque ordre principal des phénomènes a été ensuite indispensable pour procurer à une telle notion cette force inébranlable qu’elle commence à présenter dans les sciences les plus avancées. […] On est souvent disposé à s’exagérer beaucoup les inconvénients logiques d’une telle dispersion nécessaire, parce qu’on apprécie mal les avantages réels que présente la transformation des inductions en déductions. […] Mais cette disposition initiale tend ensuite à disparaître, non moins nécessairement, à mesure que l’esprit positif, prenant un caractère de plus en plus systématique, substitue peu à peu, au dogme des causes finales, le principe des conditions d’existence, qui en offre, à un plus haut degré, toutes les propriétés logiques, sans présenter aucun de ses graves dangers scientifiques. […] En étudiant avec soin cette inévitable harmonie, dans l’unique dessein de la mieux connaître, on finit ensuite par remarquer les profondes imperfections que présente, à tous égards, l’ordre réel, presque toujours inférieur en sagesse à l’économie artificielle qu’établit notre faible intervention humaine dans son domaine borné. […] Tout esprit méditatif doit ainsi comprendre enfin l’importance vraiment fondamentale que présente aujourd’hui une sage vulgarisation systématique des études positives, essentiellement destinée aux prolétaires, afin d’y préparer une saine doctrine sociale.
John-Antoine Nau n’a point de prétention au roman, et son livre se présente sans explications préalables d’aucune sorte.
Un Dictionnaire de ce dernier genre devroit présenter un récit abrégé des principaux événemens arrivés sur notre Globe, & celui de M. de Lacroix ne contient que des Anecdotes & des bons mots.
Ils ne se présentent pas une fois sur dix mille. […] Des figures déjà présentées y reparaissent. […] Mais il n’aurait eu qu’à se présenter pour « en être ». […] Je ne me suis jamais présenté ! Je ne me présenterai jamais !
Un critique doit juger les livres qu’on lui présente, les déclarer bons ou mauvais. […] Doucement présentée, la vérité n’est pas offensante. […] Ainsi la présente M. […] « Ce qui est bien de l’heure présente, écrit M. […] Il n’est pas un des personnages qui tout à coup se présente et qui déconcerte, comme un intrus : on l’attendait.
Quand même il existeroit quelques défauts dans ce Livre vraiment original, ils seront toujours de la nature de ceux qu’on oublie en faveur de la justesse & de la solidité des réflexions, de la noblesse & de l’énergie du style, de la vérité des maximes qui s’y présentent à chaque page : trop heureux si la Littérature n’offroit jamais que de pareils sujets d’indulgence !
Cette Histoire n’est cependant pas dépourvue de recherches, de méthode, de netteté ; qualités peu suffisantes pour attacher le commun des Lecteurs, & encore moins ceux qui ne goûtent les faits, qu’autant qu’ils sont présentés vivement & avec un coloris propre à les faire valoir.
Des idées grandes, justes & bien présentées, servent assez communément de base à tous les plans de ses Sermons.
Ceux qui sont capables d’apprécier la méthode & la précision, la profondeur & la clarté, la multitude des instructions & la briéveté des volumes, l’art de présenter en raccourci des tableaux, sans rien dérober aux objets les plus étendus & les plus multipliés, trouveront toutes ces qualités réunies dans son Abrégé chronologique de l’Histoire de France.
Soucieux de conserver tout ce qu’a produit ce rare esprit, nous n’avons pas cru devoir nous laisser arrêter par les considérations qui l’auraient arrêté lui-même, et il nous a semblé que, prise isolément, chacune des études que nous présentons aujourd’hui offrait un assez haut intérêt pour honorer encore la mémoire d’Émile Hennequin et pour entretenir les regrets de ceux qui ont vu disparaître avec lui une des plus belles intelligences et l’un des plus purs talents de la jeune génération.
Messieurs, ce grand diocèse, cette grande province intellectuelle et rationnelle n’a pas de pasteur ni d’évêque, il est vrai, de président de consistoire (peu importe le titre), de chef qualifié qui soit autorisé à parler en son nom ; mais chaque membre, à son tour, a ce devoir lorsque l’occasion s’en présente, et il est tenu par conscience à remettre la vérité, la science, la libre recherche et ses droits sous les yeux de quiconque serait tenté de les oublier et de les méconnaître. […] En effet, quelque opinion qu’on ait personnellement sur telle ou telle de leurs doctrines, ils présentent évidemment le double caractère qui rend un ordre de citoyens respectable dans l’État moderne : le nombre d’abord, le nombre croissant (je l’affirme, et en pourrait-on douter, quoiqu’il n’y ait pas de recensement ni de statistique officielle ? […] messieurs, je vous en conjure, que les représentants et les organes de l’État moderne, que les hommes vraiment politiques ne mettent pas le pied sur ce terrain glissant de la discussion métaphysique ; ce terrain-là, pas plus que celui de la théologie, n’est bonet sûr pour qui accepte l’établissement de la société présente et à venir. […] Le 25 août 1828, Hippolyle Royer-Collard, fils du médecin aliéniste distingué, — neveu et digne neveu de l’illustre philosophe, — présenta et soutint sa thèse, intitulée : Essai d’un système général de Zoonomie. […] Tantôt, au sein de l’institut, au seuil de l’Académie française, si un savant modeste, profond, exercé, un honnête homme modèle, déjà membre d’une autre classe de l’Institut, se présente, c’est un pétulant adversaire, un prélat zélé et plus que zélé (je voudrais rendre ma pensée en évitant toute qualification blessante), qui le dénonce aux pères de famille, qui le dénonce aux confrères eux-mêmes déjà prêts à l’élire, et par des considérations tout à fait extra-académiques qui ne laissent pas d’avoir action sur les timides et tes tièdes, l’écarte, l’exclut et l’empêche d’arriver.
L’envie et la médiocrité ont bien aussi leurs sortiléges ; mais il faut marcher vers la vérité, sans s’inquiéter des obstacles apparents qui se présentent. […] « Enfin, quand elle arrive, la grande lutte, quand il faut à son tour se présenter au combat de la mort, sans doute l’affaiblissement de nos facultés, la perte de nos espérances, cette vie si forte qui s’obscurcit, cette foule de sentiments et d’idées qui habitaient dans notre sein, et que les ténèbres de la tombe enveloppent, ces intérêts, ces affections, cette existence qui se change en fantôme avant de s’évanouir, tout cela fait mal, et l’homme vulgaire paraît, quand il expire, avoir moins à mourir ! […] Il se présentait avec une impudeur que dénote assez son mépris pour la conscience humaine, comme le restaurateur de cette liberté qu’il avait détrônée. […] À quel titre et sous quel prétexte me présenter aux portes de son château, et dans quel costume ? […] Elle a fait home aux hommes de leur servitude ; elle a protesté contre la tyrannie ; elle a entretenu ou rallumé dans les âmes le feu presque éteint de la liberté monarchique, représentative ou républicaine ; elle a détesté à haute voix, quand tout se taisait ou applaudissait, le joug soldatesque, le pire de tous, parce qu’il est de fer, et qu’il ne se brise pas même, comme le joug populaire, par ses propres excès ; elle a donné du moins de la dignité au gémissement de l’Europe ; elle a été vaincue, mais elle n’a pas consenti à sa défaite, elle n’a pas loué l’oppression, elle n’a pas chanté l’esclavage, elle n’a pas vendu ou donné un seul mot de ses lèvres, une seule ligne de sa main à celui qui possédait l’univers pour doter ses adulateurs ou pour exiler ses incrédules ; elle a édifié et consolé l’esprit humain ; elle a relevé le diapason trop bas des âmes ; elle a trouvé dans la sienne, elle a communiqué à ceux qui étaient dignes de la lire, un certain accent antique peu entendu jusqu’à elle, dans notre littérature monarchique et efféminée, accent qui ne se définit pas avec précision, mais qui se compose de la sourde indignation de Tacite, de l’angoisse des lettres de Cicéron, du murmure anonyme du Cirque quand Antoine présente la pourpre à César, du reproche de Brutus aux dieux quand il doute de leur providence après la défaite de la cause juste, du gémissement de Caton quand il se perce de son épée pour ne pas voir l’avilissement du genre humain !
Je ne veux pas épuiser le sujet ; il me suffira de présenter quelques aperçus qui mettent cette connexion hors de doute. […] Une époque pareille se présente au lendemain des atroces guerres de religion qui ont ensanglanté le xvie siècle. […] Après les jardins, c’était le verger qui avait l’honneur d’être chanté en quelques milliers de vers ; le potager avait son tour un peu plus tard, et les choux, les navets, les carottes, se présentaient au public plus ou moins poétiquement travestis. […] On aura remarqué comme il ressemble à celui que Racan nous a présenté dans ses Bergeries. […] Le cas se présente au xviiie siècle.
Des occasions nombreuses se présenteront bientôt de revenir à ces questions. […] Il éprouve des sensations fort simples, volontiers atténuées ; telles, sans un effort à trahir sa réalité, il nous les présente : exemplaire par cette artistique franchise. […] Aujourd’hui sous le prétexte d’un portrait, il présente une symphonie de couleurs bleues et blanches. […] Le « Carl Rosa Opera Company » a été fondé en 1873 par Carl August Nicholas Rosa pour présenter à Londres et dans les provinces anglaises, des opéras en anglais. […] Puis l’année suivante, elle présenta la même œuvre à Paris.
Inversement, quand un livre se présente avec une table de matières ample et exacte, étudiez-en le rapport avec le corps du développement.
Sa maniere de traduire est fort libre ; il se contente de présenter en détail les pensées du texte ; ce qui fit appeler chacune de ses Traductions, la Belle infidelle.
On est si accoutumé, depuis quelque temps, à voir donner, pour des transports de patriotisme, les effervescences d’une imagination qui n’a réellement de zele que pour les chimeres qu’elle enfante, qu’on ne sauroit trop accueillir ceux qui annoncent de la modération dans leurs idées & les présentent avec modestie.
Ce dernier Ouvrage offre un style plus précis & plus soigné, une érudition mieux digérée, & des recherches plus savantes & mieux présentées.
Ils sont encore moins lus pour les choses qu’ils disent, que pour le talent avec lequel ils les présentent.
Son action, pendant les mois qui suivirent, soit dans les assemblées sectionnaires, soit dans les missions qui lui furent confiées au dehors pour rallier à la ville les provinces voisines, ne nous est connue et indiquée que d’une manière fort générale : il est bien à regretter qu’il n’ait pas pris soin de laisser un récit de ce mémorable épisode révolutionnaire ; nul témoin n’était plus propre à nous en présenter un tableau fidèle autant qu’émouvant. […] Il avait fait remarquer pourtant que la loi qui interdisait ces terribles cloches n’était guère observée que dans les villes, qu’elle était généralement violée dans les campagnes, que ces cloches proscrites sonnaient encore, et qu’elles ne sonnaient ni pour le tocsin ni pour la contre-révolution, que le seul abus qu’elles présentaient pour le moment était l’inexécution d’une loi existante ; il ajoutait : « Ces cloches sont non seulement utiles au peuple, elles lui sont chères, elles composent une des jouissances les plus sensibles que lui présente son culte : lui refuserions-nous cet innocent plaisir ? […] … Vous ne les croirez pas (les accusateurs), vous, citoyens de bonne foi, vous en croirez un homme vrai qui connut les royalistes qu’il vous dénonce, qui vit le fond de leurs cœurs honnêtes, qui peut le dévoiler à la France, et ne craint pas de présenter de tels royalistes à l’estime de tous les républicains éclairés. […] Il lui avait présenté son ami Ballanche, qui, du premier jour, se voua à elle comme à une Béatrix. […] Louis XVIII une fois reconnu roi de France, il fut membre d’une autre députation solennelle chargée de présenter au lieutenant général du royaume les hommages et les vœux de la cité antirévolutionnaire.
Son amour pour les Beaux-Arts a toujours été soutenu par des connoissances profondes & par une maniere de présenter ses idées, qui les rend aussi intéressantes, qu’elles sont justes & lumineuses.
Nous connoissons de lui plusieurs Dissertations très-savantes & très-curieuses, qui supposent non seulement le travail & le discernement, mais encore le talent d’écrire, & principalement celui de présenter les choses avec le ton qui leur convient.
Parmi une infinité d’Ouvrages qu’il a publiés, il ne s’en trouve aucun qui ne renferme des vûes avantageuses & bien présentées.
De la clarté, de la simplicité, une maniere de présenter les objets qui intéressent le Lecteur, forment son principal mérite : d’un autre côté, il manque de noblesse, de correction, de précision dans le style, & quelquefois d’exactitude dans les faits.
Il est toujours, sinon glorieux, du moins estimable, de présenter les Grands Hommes par le beau côté.
Quoique les faits y soient détachés, ils sont présentés avec tant de clarté, développés par des réflexions si judicieuses, qu’on peut regarder ces Livres comme les meilleures Collections historiques que nous ayons.
« Le goût et la raison, la littérature et les sciences, contractent, selon l’orateur, en ce jour, une alliance solennelle » ; mais, quelle que soit l’ingénieuse rédaction sous laquelle cette alliance est présentée, la chaîne est courte et le poids s’en fait sentir. […] Lui, il suit les questions, il les possède à l’avance, il les prépare, il les pose, et par la manière dont il les présente, s’il est habile, il suggère dans la plupart des cas la solution et incline déjà les suffrages. […] On voit seulement dans les rapports de Suard que l’Académie se reconnaît et se présente très justement comme autorité plus grave et plus compétente, par opposition aux journalistes (ceux du premier Empire) qui étaient naturellement plus enclins à dénigrer les auteurs qu’à encourager les Lettres, et qui, pour la plupart, ne pensaient qu’à divertir le public. […] Un jour, M. de Cormenin ayant présenté au suffrage de l’Académie, pour un prix Montyon, les Entretiens de village, signés Timon, c’est-à-dire de ce même pseudonyme dont il signait ses pamphlets, une vive opposition s’éleva non contre l’ouvrage qui remplissait les conditions demandées, mais à cause de ce nom masqué qui semblait une armure de guerre.