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2102. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le duc d’Antin ou le parfait courtisan. » pp. 479-498

Le flatteur du peuple, en quoi, je vous prie, diffère-t-il du flatteur du roi ?

2103. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Boileau. » pp. 494-513

………………………………………………… Pourvu qu’avec éclat leurs rimes débitées Soient du peuple, des grands, des provinces goûtées !

2104. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — II. (Fin.) » pp. 246-265

Affamés d’honneurs et de biens, et sans aucune ambition patriotique, ils accaparent les gouvernements, les charges, les places de guerre et châteaux ; ils achètent et marchandent pour eux les compagnies des corps royaux et d’élite ; les deniers levés sur les peuples sont détournés à ces traités particuliers : « En un mot, dit Richelieu, si la France était tout entière à vendre, ils achèteraient la France de la France même. » Richelieu est dans l’opposition, comme nous dirions : il est trop patriote, à cette heure, pour n’en pas être, mais il en est encore d’une manière qui lui est propre.

2105. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

Elle eut le sentiment que ce qu’elle avait pris pour un établissement définitif n’était qu’une halte, un campement ; que la lutte allait recommencer, non plus, cette fois, avec les survivants héroïques, mais débiles, d’un monde qui finissait, mais contre l’invasion d’un peuple, formidablement endenté, armé de tous les appétits, dégagé de toutes les mythologies, de toutes les conventions, de tous les préjugés, de toutes les faiblesses.

2106. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 33, que la veneration pour les bons auteurs de l’antiquité durera toujours. S’il est vrai que nous raisonnions mieux que les anciens » pp. 453-488

Que les roïaumes et les republiques, dira-t-on, se mettent dans la necessité de ruiner, ou leurs sujets qui leur auront prêté, ou le peuple qui soutient ces états par un travail qu’il ne sçauroit plus continuer dès qu’il est réduit dans l’indigence.

2107. (1911) Jugements de valeur et jugements de réalité

C’est ce sentiment, variable suivant les peuples et les époques, qui est à la racine de l’idéal moral des sociétés contemporaines.

2108. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre III. Personnages merveilleux des contes indigènes »

Le dieu s’appelle Allah dans les contes des peuples anciennement islamisés et il a, en gros, le caractère du dieu de Mahomet.

2109. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre V. Séductions pour la compréhension de la psychologie indigène. — Conclusion »

Il est même plusieurs contes qui paraissent en contradiction avec la notion des devoirs de dévouement des parents envers leurs enfants chez les peuples de race blanche.

2110. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

Il croit, me dit-on, que la destruction des nationalités n’amènera pas immédiatement l’unité de la famille humaine ; d’après lui les hommes se grouperont d’abord par races et le Romanisme qui représente l’esprit des peuples latins serait une étape dans l’évolution sociale.

2111. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

Ce sont des pensées, des réflexions et des maximes sur la condition humaine, l’homme, la femme, la vie morale, le cœur, l’esprit, l’éducation, le temps présent, les arts et les lettres, l’aristocratie, la bourgeoisie, le peuple et la religion des contemporains.

2112. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Xavier Aubryet » pp. 117-145

Il y a très peu de choses, en effet, qui n’y soient nouvelles, excepté pourtant cette théorie de l’influence des climats sur le tempérament des peuples et du talent, que je n’y voudrais pas ou que j’y voudrais moins ; car, lorsqu’on est un penseur hardi qui ne craint même pas de mettre un peu son chapeau sur l’oreille, comme Xavier Aubryet, on doit se débarbouiller entièrement du xviiie  siècle et se décrasser de Montesquieu.

2113. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Prosper Mérimée »

mais l’immonde écrivain (immonde ce jour-là) qui a écrit sur Notre-Seigneur Jésus-Christ des choses qui auraient mérité le dernier supplice chez un peuple chrétien, dans cette brochure H. 

2114. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Macaulay »

Je sais bien qu’il y a les historiens immortels de la nature et de l’espèce humaine à travers les formes accidentées des peuples, et ceux-là ne font jamais grimacer l’impartialité de l’esprit ; mais il y a les historiens des partis qui passent et qui demain ne seront plus, et malheureusement c’est parmi ces derniers que Macaulay alla perdre la sérénité de sa pensée et la bonne humeur de son génie.

2115. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Brizeux. Œuvres Complètes »

Cette intéressante uniformité, qui tend à s’emparer de l’univers pour lui donner de tous les côtés le même visage, paraît à son imagination un malheur d’ennui et de platitude incomparable, et lui, lui qui appartient encore à un peuple à physionomie, il efface la sienne avec le scrupule de ces vaillants qui croient que tout ce qui est expressif ou pittoresque touche au ridicule.

2116. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iii »

L’abbé Ligeard, du grand séminaire de Lyon, caporal au 28e bataillon de chasseurs alpins, avant de partir pour l’action, le jour même de sa mort, écrit : « J’offre ma vie pour que se dissipent les malentendus qui existent entre le peuple de France et les prêtres. » (Communiqué par l’A.

2117. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

Le roi condamné demande à ses juges l’appel au peuple, et il accepte la mort comme un juste châtiment de ses fautes, dans le cas où les nouveaux juges auxquels il se confie, réunis en assemblées primaires, ne casseraient pas la condamnation prononcée contre lui. […] Hugo, après un si long séjour chez le peuple des mots, ait retrouvé dans son cœur quelques traces des sentiments qu’il avait oubliés. […] Le peuple, privé des sacrements, se révolta dans plusieurs provinces ; il y eut des émeutes sanglantes. […] La cour, le clergé, le peuple, sont aux prises. […] Enfin la reine, effrayée de l’interdit jeté sur le royaume et des malédictions populaires qui la poursuivent chaque jour, se décide à sauver le roi et son peuple au prix de sa vie.

2118. (1893) Alfred de Musset

À défaut d’un peuple d’admirateurs, il avait sa poignée de fidèles. […] Il se ravale à être le directeur de ses honteux plaisirs, le complice de ses forfaits, un objet de honte et d’opprobre auquel sa mère ne peut penser sans larmes et que le peuple appelle par mépris Lorenzaccio. […] Il va affranchir sa patrie, offrir aux républicains l’occasion de rétablir la liberté, et il sait que leur égoïste indifférence n’en profitera pas, il sait que le peuple délivré d’Alexandre se jettera dans les bras d’un autre tyran. […] riposte l’orfèvre du seuil de sa boutique ; le peuple la porte sur le dos, voyez-vous !  […] Il est vrai que deux peuples vont s’égorger ; mais la mort de quelques milliers d’hommes n’a jamais eu d’importance dans un conte de fées, où on les ressuscite d’un coup de baguette, pas plus que les bourses d’or jetées par les belles princesses à leurs sujets dans l’embarras, pas plus que tout ce qui peut choquer si l’on a le malheur de voir la pièce à la scène.

2119. (1883) Le roman naturaliste

Plus tard, c’est le riche que le romancier mettra en contact avec le pauvre, et le patron avec l’ouvrier, le peuple avec la bourgeoisie, pour instituer ce que M.  […] Zola pourra-t-il faire croire que le delirium tremens de Coupeau détournera de son verre un seul ivrogne ; ou que la petite vérole de Nana balancera jamais dans les rêves d’une malheureuse fille du peuple toutes les séductions de la liberté, du plaisir, et du luxe dont il lui donne les amples descriptions ? […] On dirait, sous des influences diverses, et tour à tour déplacées d’Espagne ou d’Italie, par exemple, en France, de France en Angleterre, et d’Angleterre en France, ou plus près encore de nous, d’Angleterre en Allemagne et d’Allemagne en France, les transformations d’une même matière, ductile en quelque sorte, et capable de recevoir du génie propre de chaque peuple une infinie diversité de marques, d’empreintes, et de formes. […] Deane, homme grave, homme intelligent, homme à bon droit écouté, toutes les fois que nous fondons nos préventions contre un grand peuple sur « le caractère peu satisfaisant » de sa cuisine… ou de ses transactions à l’égard de la propriété littéraire. […] Car il est certain qu’elle ne va pas directement au peuple, étant naturellement savante, mesurée, choisie, ou d’un seul mot, aristocratique ; et si par hasard nous voulons la faire populaire, nous la faisons presque immanquablement grossière, déclamatoire, incorrecte.

2120. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

Dans cet accès de passion nationale et de sévérité protestante, quiconque affiche des idées ou des mœurs libres semble un incendiaire et ameute contre soi l’instinct des propriétaires, les doctrines des moralistes, les intérêts des politiques et les préjugés du peuple. […] Nous sommes tous peuple à l’endroit des émotions, et la grande dame, comme la femme de chambre, donne d’abord ses larmes sans chicaner l’auteur sur les moyens. […] … » Du décorum et de la débauche ; des tartufes de mœurs, Qui mettent leurs vertus en mettant leurs gants blancs1299 ; une oligarchie qui, pour garder ses dignités et ses sinécures, déchire l’Europe, dévore l’Irlande et ameute le peuple avec les grands mots de vertu, de christianisme et de liberté : il y avait des vérités sous ces invectives1300.

2121. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Les Nibelungen Poëme épique primitif I Les archives des grands peuples ont toutes pour première page une épopée. […] La littérature de ces peuples commence par les masses. […] Partout le peuple les considérait d’abord bouche béante.

2122. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

Mais l’épopée elle-même n’est que la littérature des peuples enfants. […] Nous fîmes un tour sur la Grande-Place où jouait la fanfare communale comme honteuse du bruit qu’elle faisait ; la foule endimanchée, le peuple d’un côté du kiosque ; le high-life de l’autre côté, envahissait la chaussée ; on se promenait d’un pas lent, silencieusement. […] Le poète se peut donc comparer, organiquement parlant, à une harpe supérieure s’adressant aux harpes moindres des peuples. […] Les vers me semblent, à moi, la langue des jeunes peuples, des peuples à l’aurore, et non pas la langue des vieux peuples, des peuples à leur coucher de soleil. […] Cependant, à toutes les époques et chez tous les peuples, les profondes conceptions, les amples chefs-d’œuvre, furent concrets, complexes, analytiques, c’est-à-dire positivistes, dans la mesure du possible, et, en proportion du développement humain, toujours davantage.

2123. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Lui aussi, il lui convient d’être entraîné par le sentiment d’humanité et de se faire peuple un jour. […] Et au nombre des causes de ces mystérieuses vicissitudes, Naudé ne craint pas de mettre « la grande bonté et providence de Dieu, lequel, soigneux de toutes les parties de l’univers, départit ainsi le don des arts et des sciences, aussi bien que l’excellence des armes et établissement des empires, ou en Asie, ou en Europe, permettant la vertu et le vice, vaillance et lâcheté, sobriété et délices, savoir et ignorance, aller de pays en pays, et honorant ou diffamant les peuples en diverses saisons ; afin que chacun ait, part à son tour au bonheur et malheur, et qu’aucun ne s’enorgueillisse par une trop longue suite de grandeurs et prospérités. » C’est là une belle page et digne de Montaigne.

2124. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Ni les peuples, ni les individus n’ont plus décentre ; les peuples parce que les toujours croissantes facilités des communications les ont uniformisés, les individus parce que la certitude de correspondre entre eux rapidement à travers toute la terre a séché les larmes des anciens adieux.

2125. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

LE but de la Poésie chez tous les peuples a été de plaire & de plaire en remuant les passions ; ainsi c’est tantôt le langage des Dieux & tantôt celui des Démons, suivant les effets qu’elle produit. […] Le langage d’Aristophane sent son misérable Charlatan ; ce sont les pointes les plus basses & les plus dégoutantes ; il n’est pas même plaisant pour le peuple, & il est insupportable aux gens de jugement & d’honneur ; on ne peut souffrir son arrogance & les gens de bien détestent sa malignité.

2126. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Une petite guerre sur la tombe de Voitture, (pour faire suite à l’article précédent) » pp. 210-230

Il était bien dans son droit : il n’avait écrit sa dissertation latine sur Voiture qu’à la demande de Balzac, il n’avait jamais songé à l’imprimer ; c’était Costar qui avait publié la réfutation avant la pièce même à laquelle il répondait, et qui ensuite avait donné au public la dissertation elle-même : J’entre, disait Girac en commençant, dans un combat que je n’ai pu éviter, y étant provoqué de la plus pressante manière qu’on le puisse être ; car, quelque ennemi que je sois de toute sorte de contestation, le défi qu’on m’a fait étant public, et mon adversaire se présentant comme en triomphe à la vue du peuple, il ne m’a pas été libre de demeurer sans lui repartir.

2127. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « I » pp. 1-20

Marie-Joseph Chénier continuait de tout admirer de Voltaire, et l’épître qu’il lui adressa put devenir le programme brillant du peuple des voltairiens : mais les gens de goût et dont en même temps l’esprit s’ouvrait à des aperçus d’un ordre plus élevé, des hommes tels que M. de Fontanes, par exemple, savaient fort bien concilier ce que méritait en Voltaire l’auteur charmant, et ce qui était dû au satirique indécent, au philosophe imprudent, inexcusable.

2128. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — IV » pp. 103-122

Sa maxime était : « Il faut leur donner la loi ; je sais comme l’on mène les Allemands. » Il se faisait livrer les places, sans assaut ni siège et sans en avoir les moyens, en intimidant les garnisons et le peuple.

2129. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — II » pp. 126-147

C’est son refrain perpétuel dans ses préfaces qui, à mesure qu’il avance en âge, ne sont plus qu’une longue lamentation : « Il ne suffit pas toujours, disait-il, de faire un bel ouvrage pour en acquérir de la réputation à son auteur, il lui faut encore des amis affectionnés et puissants en crédit pour l’établir dans l’opinion du monde : le peuple n’est pas capable de lui-même d’en connaître le mérite. » Marolles s’estime ainsi victime du mauvais vouloir ou de l’indifférence, à son égard, des principaux oracles de l’opinion ; il croit volontiers à la conspiration du silence.

2130. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres, publiées par M. de Falloux. »

La mère des pauvres n’était point hostile au peuple.

2131. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. De Pontmartin. Causeries littéraires, causeries du samedi, les semaines littéraires, etc. »

Pourquoi pas un livre en l’honneur d’un grand peuple, — ou en l’honneur d’un grand saint ?

2132. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. (suite et fin). »

Mme de Bretonvilliers demeurait dans l’île Notre-Dame (c’est-à-dire Saint-Louis), et les gens du peuple l’appelaient la Cathédrale.

2133. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid(suite et fin.)  »

La Cour est en désordre, et le peuple en alarmes… » Corneille a dû faire ici à son auteur des changements du tout au tout, qui ne choquaient nullement un public ignorant de l’histoire d’Espagne, mais qui nous montrent bien les contraintes étranges auxquelles il était assujetti et sa gêne rigoureuse, en même temps que ses prodigieuses et ingénieuses ressources de talent.

2134. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite.) »

Toute la partie saine du peuple, et même une portion de la canaille, est à moi.

2135. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Mais il s’agit ici de plus que d’un délassement de l’esprit ; il s’agit de la vie morale et intellectuelle d’un temps et d’un peuple.

2136. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

Aucune comédie n’a peut-être autant fourni à la mémoire du public et n’a mis en circulation pour l’usage journalier un aussi grand nombre de ces mots devenus proverbes en naissant : Les sots sont ici-bas pour nos menus plaisirs… C’est pour le peuple enfin que sont fait les parents… Il ne vous fera pas grâce d’une laitue… ……….

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