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689. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Philosophie du costume contemporain » pp. 154-161

Le col et le plastron de la chemise empesée font des taches de lumière amusantes par la crudité même de leur éclat et par un air de netteté unie et précise : mais je voudrais que la chemise molle, et même de couleur (rien ne lui interdirait d’être propre et jolie), fût partout tolérée, et à toutes les heures.

690. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Casuistique. » pp. 184-190

Il faudrait plier l’opinion à honorer, partout et toujours, la maternité, à la considérer comme auguste et purificatrice, à penser qu’elle lave les souillures même d’où elle est sortie, par la souffrance, par le devoir accepté, et par ce qu’elle apporte de renfort possible à la communauté humaine dont nous faisons partie.

691. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XIX. Réflexions morales sur la maladie du journal » pp. 232-240

En notre ère de publicité ce coin de la critique est presque partout désaffecté et pour cause.

692. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Examen du clair-obscur » pp. 34-38

La scène d’un peintre peut être aussi étendue qu’il le désire ; cependant il ne lui est pas permis de placer partout des objets.

693. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Émile Augier »

Il s’agit bien de générosité quand on veut être à tout prix un poète comique, voir le ridicule partout et le traiter avec une gaîté implacable !

694. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

« Le monde, dit-il, est comme une sphère dont le centre est partout et la circonférence nulle part. » Eh bien ! […] Les exemples qu’il choisit éclaircissent parfaitement ses définitions, et partout il se montre riche d’un savoir puisé dans la langue attique et dans la bonne latinité. […] Le peu de vers qu’ils ont tracés sur l’art des vers en est toute la quintessence, et leur concision lucide brille partout de vérité et de sagesse. […] Aussi le talent qu’il déploya se ressent-il partout du noble et utile emploi de sa vie. […] D’ailleurs l’unité de passion graduées et de caractères profonds, est partout conservée dans le déroulement de ces lugubres intrigues ; qualité éminente des tragédies de l’Eschyle anglais.

695. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXIV » pp. 247-253

Si nous n’avons pas tout ce que nous désirons du Génie, nous avons du moins quelque chose ; mais ce qu’il y a de mieux, à mon avis, ce sont les bons termes sur lesquels il est maintenant avec notre Henri ; il est désormais à ses ordres, il ira partout où on l’appellera, et quand on l’appellera.

696. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVI » pp. 256-263

Il emprunte, il copie ses histoires de partout, mais il les copie d’une encre coulante et d’une plume rapide.

697. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre II. De la sensibilité considérée comme source du développement littéraire »

Et, quand l’esprit sera agile, fin, éveillé, quand l’exercice incessant de toutes ses puissances lui sera une seconde nature, et que, se mêlant partout, il ne se désintéressera de rien, alors sans qu’on y songe, sans qu’on l’appelle, sans effort et sans affectation, il prêtera sa richesse et toute sa force aux effusions de la sensibilité ; alors on croira que le cœur parle tout seul.

698. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Des avantages attachés à la profession de révolutionnaire. » pp. 200-207

En pratique, il croit que l’obstacle à la réalisation de cet idéal est, non point dans la nature humaine elle-même, partout mauvaise ou fort mêlée, mais dans l’égoïsme, la dureté, la cupidité, les vices, les crimes volontaires et prémédités d’une seule classe sociale. — Comme les héros des chansons de gestes voyaient le monde divisé en deux camps : les chrétiens, qui sont les bons, et les païens, qui sont les méchants ; ou comme saint Ignace, dans un de ses « exercices », partage l’humanité en deux armées : celle du bien et celle du mal, ou celle des amis des Jésuites et celle de leurs ennemis, ainsi pour l’esprit révolutionnaire la nation se divise exactement en prolétaires et en bourgeois.

699. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Chirurgie. » pp. 215-222

Réfléchissez que la chirurgie d’aujourd’hui eût pu « prolonger » Bossuet, sauver Racine, sauver Napoléon… * * * Mais ce progrès, tout en restant un grand bien, n’a pas donné partout ce qu’on en pouvait attendre.

700. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVI. Jésus au tombeau. »

L’amour lui fit trouver partout une créance facile.

701. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Hartley »

On voyait, dans les nerfs, des tubes creux traversés par un « fluide nerveux. » Hartley rejetant toutes ces hypothèses n’admet partout que des vibrations.

702. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé Boileau, et Jean-Baptiste Thiers. » pp. 297-306

Cette secte, que l’église voulut étouffer dès sa naissance, fit partout des progrès rapides.

703. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — S’il est plus aisé, de faire une belle action, qu’une belle page. » pp. 539-539

Qu’il oublie tant qu’il lui plaira qu’il parle à des hommes sensés, il n’y a pas grand mal à cela, mais qu’il ne se souvienne jamais qu’il parle à des hommes libres, c’est une inadvertance qui blesse partout et qui est très-dangereuse dans ce pays-ci.

704. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « I. Historiographes et historiens » pp. 1-8

Ils laissèrent l’histoire à leurs ennemis, et l’on sait comment leurs ennemis s’en servirent… Plus tard, non plus, l’empereur Napoléon Ier, qui prenait et relevait les idées d’ordre partout où il les trouvait renversées, sans se soucier de l’opposition et des indignes cris de l’esprit révolutionnaire, Napoléon, qui fit un Grand-Juge, ne refit point d’historiographe.

705. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

Mais ce qui n’est pas du cœur, c’est d’appeler de force la métaphore quand elle n’accourt pas de bonne grâce, c’est de l’arborer partout. […] Il faut partout les chercher, et partout les saluer. Ils sont admirables ou charmants partout. […] et partout le spectre de l’amour ! […] À point nommé, elle se trouve au berceau de toutes les espérances nouveau-nées ; partout où commencent à poindre la vie et l’amour, astre de mort, Mob aussitôt se lève à l’horizon.

706. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

La Sorbonne était fameuse partout. […] Partout des vases façonnés, terrines et jattes, débordaient de petit-lait. […] Il était rebuté partout. […] Car il y en avait partout et à profusion. […] Il s’écrie, par exemple : — Hasardons le paquet, poussons notre mérite, et faisons-nous admirer partout !

707. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

En particulier, dans le cas de l’individualité, on peut dire que, si la tendance à s’individuer est partout présente dans le monde organisé, elle est partout combattue par la tendance a se reproduire. […] Partout où quelque chose vit, il y a, ouvert quelque part, un registre où le temps s’inscrit. […] Elle nous présente partout le désordre à côté de l’ordre, la régression à côté du progrès. […] En ce sens le mécanisme est partout, et la finalité partout, dans l’évolution de notre conduite. […] La vision se retrouvera donc, à des degrés différents, chez les animaux les plus divers, et elle se manifestera par la même complexité de structure partout où elle aura atteint le même degré d’intensité.

708. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

Chez Raphaël la résurrection est purement académique, le paganisme y passe partout, y éclate au premier plan, dans cette femme, un morceau de statue antique, en cet agenouillement de païenne à laquelle l’Évangile n’a jamais parlé, etc., etc., etc. […] Là, passent des femmes déclassées, des femmes du monde qui n’y ont plus guère qu’une jambe, des pianistes femelles qui semblent revenues de partout, et qui dans des robes noires, qui ressemblent à du papier brûlé, regardent avec la philosophie de la vieillesse de la femme laide, l’amour qui se fait dans les coins ; et en fait d’hommes, beaucoup de messieurs de toute espèce, énormément d’architectes, et le dernier prix de Rome de paysage, le dernier, dieu merci, un peintre qui fait estimer le génie de Thénot. […] Toujours et partout, ces fenêtres et ces portes encadrées de noir, ainsi que des lettres de faire-part mortuaires. […] Ainsi que les enfants, les femmes du peuple disent au médecin, qu’elles souffrent de partout. […] Et là-dedans, des lumières sur des feuilles de bananier, qui semblent des lumières électriques, et partout ce doux vert « cendre verte » de la plante des tropiques, détaché, découpé, digité sur la pourpre d’un drap rouge, chiffonné à grands plis contre les murs.

709. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VI : Difficultés de la théorie »

Ces objections peuvent se ranger sous quelques chefs : D’abord, si toutes les espèces descendent d’autres espèces antérieures, par des transitions graduelles insensibles, comment se fait-il que nous ne trouvions pas partout d’innombrables formes transitoires ? […] Ici, comme partout, j’ai contre moi le désavantage de ne pouvoir citer, parmi le grand nombre de faits analogues que j’ai pu recueillir, qu’un ou deux exemples de transitions dans les habitudes ou la structure des espèces étroitement alliées dans un même genre, et d’habitudes diverses, soit constantes, soit accidentelles, dans la même espèce. […] Sachant d’ailleurs que tout être organisé s’efforce sans cesse de vivre partout où la vie lui est possible, nous comprenons ainsi comment il se peut faire qu’il y ait des Oies terrestres avec des pieds palmés, des Pics qui vivent en plaine, des Merles qui plongent et des Pétrels qui ont les habitudes des Pingouins. […] Enfin, outre que cette première différenciation du grand embranchement des vertébrés, résultant de la divergence des caractères, doit avoir été relativement très rapide, elle remonte à une époque géologique très ancienne dont nous sommes, sans doute, condamnés à ne jamais connaître que très-imparfaitement les couches fossilifères, puisque celles-ci sont presque partout recouvertes par une série de sédiments plus récents, et que nous ne pouvons explorer que leurs bords plus ou moins relevés sur le penchant des montagnes. […] Par suite du travail successif de diversification et de localisation des organes, la plupart des muscles ont pu perdre leur faculté de produire des courants, tandis que cette faculté se concentrait en quelques autres avec une intensité d’autant plus grande ; mais on conçoit que cette localisation ne se soit pas nécessairement faite partout dans le même organe ou dans le même muscle.

710. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. » pp. 124-157

En mettant le pied sur ce rivage de son espérance, elle trouva la colonie en révolte, le cousin massacré, sa veuve en fuite dans les hautes terres, et l’incendie partout dans les plantations. […] Juge de quelle considération tu peux t’entourer jusque dans cette retraite qui sera devenue le lazaret de ton âme… « … Mme Saudeur, arrivée il y a quatre jours, m’a remis ta lettre et tes manuscrits que je n’ai pas eu le loisir d’ouvrir encore, car je suis comme au pillage de mon temps ; partout le travail, les correspondances, ménage, couture et visites qui remplissent mes journées ; elles sont de huit heures jusqu’à minuit. […] Hippolyte va bien à son devoir et se fait aimer partout. — C’est un brave enfant, et une intelligence très-distinguée.

711. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIIe entretien. Poésie lyrique. David (2e partie) » pp. 157-220

« Partout des vagues profondes, d’épaisses nuées ! […] On dirait qu’il a mis une corde de sa pauvre harpe dans tous les chœurs religieux ou seulement sensibles, pour l’y faire résonner partout et éternellement à l’unisson des échos de Bethléem, d’Horeb ou d’Engaddi ! […] Je ne sais si la peste était la seule cause de la nudité des chemins et du silence profond autour de Jérusalem et dedans ; je ne le crois pas, car les Turcs et les Arabes ne se détournent pas des fléaux de Dieu, convaincus que sa main peut les atteindre partout et qu’aucune route ne lui échappe. — Sublime raison de leur part, mais qui les mène par l’exagération à de funestes conséquences !

712. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (1re partie). Littérature scientifique » pp. 221-288

Mais la pensée humaine fait aussi valoir ses droits, dans un voyage à travers le vaste océan ; partout où l’œil se porte, il voit les flots, les nuages, ou la clarté du ciel, et cette contemplation le reporte aux événements familiers d’autrefois. […] Mais partout où il se montre, il reçoit les témoignages de la considération générale ; souvent le passant s’écarte avec précaution, dans la crainte de troubler les pensées de cet homme vénéré ; l’homme vulgaire lui-même le regarde attentivement, et dit à l’autre : “C’est Humboldt qui passe.” […] Partout où on touche, il est toujours chez lui, et nous déverse ses trésors intellectuels.

713. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »

Comme eux, elle croit qu’un destin implacable la poursuit, qu’elle est une créature fatale et qui porte avec elle le malheur partout où elle va : Le ciel s’est fait sans doute une joie inhumaine A rassembler sur moi tous les traits de sa haine, etc. […] Deschanel s’exprime plus nettement que partout ailleurs sur sa bizarre théorie et nous prête par là, semble-t-il, les meilleures armes pour la repousser. […] Assuérus est un roi d’Orient, aussi polygame qu’on le puisse être ; ses eunuques lui recrutent partout de belles filles, et, quand elles ont mariné six mois dans la myrrhe et six autres mois dans les aromates, on les introduit chez le roi… Or c’est là la matière du charmant et chaste récit du premier acte  Esther est une Juive féroce qui se venge en faisant massacrer soixante-quinze mille Persans : Racine l’a transformée en colombe gémissante, et ce vers d’Assuérus passe inaperçu : Je leur livre le sang de tous leurs ennemis.

714. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « De l’influence récente des littératures du nord »

Et je relis avec mélancolie cette page de M. de Vogüé, dans la préface de son Roman russe : « Il se crée de nos jours, au-dessus des préférences de coteries et de nationalité, un esprit européen, un fond de culture, un fond d’idées et d’inclinations communs à toutes les sociétés intelligentes ; comme l’habit partout uniforme, on retrouve cet esprit assez semblable et docile aux mêmes influences, à Londres, à Pétersbourg, à Rome ou à Berlin… Cet esprit nous échappe ; la philosophie et la littérature de nos rivaux font lentement sa conquête ; nous ne le communiquons pas, nous le suivons à la remorque ; avec succès parfois, mais suivre n’est pas guider… Les idées générales qui transforment l’Europe ne sortent plus de l’âme française. » C’est peut-être qu’elles en sont sorties il y a cinquante ans. […] Souvent, le dernier petit poids qui emporte la balance n’a l’air de rien : ce rien est tout, venant après le reste… Ou bien, quand on accorde à ces étrangers le privilège de savoir rendre seuls « l’entour de la vie », veut-on dire que, tandis que le romancier français « choisit, sépare un personnage, un fait, du chaos des êtres et des choses, afin d’étudier isolément l’objet de son choix, le Russe, dominé par le sentiment de la dépendance universelle, ne se décide pas à trancher les mille liens qui rattachent un homme, une action, une pensée, au train total du monde, et n’oublie jamais que tout est conditionné partout ?  […] L’Anglais parcourt le monde et reste partout Anglais.

715. (1890) L’avenir de la science « XXIII »

Partout l’homme a dépassé la nature ; partout, au-delà du visible, il a supposé l’invisible. […] Je lui serai fidèle en suivant la vérité partout où elle me mènera.

716. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

Ce n’est pas comme à Saint-Nicolas, par exemple, où on ne laissait jamais la machine aller seule ; le mécanicien était toujours là, volant à droite, à gauche, mettant partout le doigt, essoufflé, empressé parce qu’on ne songeait pas que la machine la mieux montée est celle qui exige le moins d’action de la part du moteur. […] Partout ce sont les mêmes textes découpés et séparés de ce qui les explique, les mêmes syllogismes triomphants, mais posant sur le vide, les mêmes défauts de critique historique, provenant de la confusion des dates et des milieux. […] Je ne sais ; mais l’activité trouve partout son aliment.

717. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, le 8 décembre 1885. »

Le motif prend ainsi une forme plus solide, tonalement parlant, plus nette comme expression, et ces trois notes, mi-si-ré, se retrouveront maintenant partout. […] Motif 78 (p. 5, 9, 31, 45, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 59, 60, 61, 62, 65, 66, 67, 68, 69, 72, 73, 78, 132, 137, 143, 169, 170, 192, 234, 235, 258, 264, 269, 276, 300, 301, 302, 348, 352, 375, 382, 395). — Ce motif appartient à l’idée de concours. — Je saurai trouver ce ton propre pour mes vers, dit Walther, et en effet partout où Walther paraît devoir réussir, ce motif est perceptible. […] Partout où l’on sent que le chant de Walther lui donnera Eva, apparaît ce motif (voyez 23).

718. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE IX »

Presque tous se rappelaient avoir vu Marie Duplessis à l’Opéra, aux Italiens, au Bois, aux Champs-Élysées, partout où elle promenait sa beauté, son ennui, sa fantaisie, sa fièvre, partout où elle allait étancher cette soif avide de regards brûlants et de murmures passionnés, la seule qui reste aux lèvres blasées qui ont trempé dans toutes les lies et dans tous les nectars du plaisir. […] Et le voilà qui fait le fier tout d’abord, et qui repousse, avec de sévères paroles, cette fantaisie passionnée ; si bien que la grande dame s’humilie, qu’elle se confesse, qu’elle raconte, tout du long, sa vie à ce jeune homme de vingt-six ans, à peine entrevu, qu’elle lui demande d’être son ami, son conseil, son frère, L’artiste se laisse aller à ces enchantements de sirène, à ce point que, lorsqu’il sort, à deux heures du matin, de cette étrange visite, il est amoureux fou de la comtesse et résolu de la suivre partout où elle voudra bien le mener.

719. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Treize lettres inédites de Bernardin de Saint-Pierre. (Article Bernardin de Saint-Pierre, p. 420.) » pp. 515-539

Soyez persuadé que, partout où je serai, vous aurez un ami qui vous aimera et vous estimera plus qu’un frère. […] On examina partout si le feu ne s’était point communiqué au vaisseau, mais on n’aperçut aucune trace de noirceur ni même d’odeur dans les crevasses du grand mât. […] Partout j’ai vu une souveraine Intelligence, un art infini, et à la fois des contradictions apparentes.

720. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre V : Règles relatives à l’explication des faits sociaux »

Telle cérémonie nuptiale, purement symbolique à ce qu’il semble, comme l’enlèvement de la fiancée, se retrouve exactement partout où existe un certain type familial, lié lui-même à toute une organisation politique. […] La famille maternelle et le clan s’observent partout. […] Par conséquent, partout où elle est normale, elle n’a pas besoin de s’imposer.

721. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Crétineau-Joly »

Il les attaqua partout, dans les Missions, dans les Réductions, dans les Colonies, dans le Royaume, par des actes de gouvernement, par des pamphlets, par des calomnies, par d’abominables supplices, et il finit par les expulser. […] Pour arriver plus tard jusqu’à Rome, on devait d’abord passer sur le cœur des enfants de Loyola ; on devait diminuer Rome partout où elle était, et elle existait partout où il y avait des Jésuites.

722. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — I. » pp. 234-253

Si l’exercice même d’un seul bataillon ne vous transporte pas, si vous ne sentez pas la volonté de vous trouver partout, si vous y êtes distrait, si vous ne tremblez pas que la pluie n’empêche votre régiment de manœuvrer, donnez-y votre place à un jeune homme tel que je le veux : c’est celui qui sera fou de l’art des Maurice, et qui sera persuadé qu’il faut faire trois fois plus que son devoir pour le faire passablement. […] Que les canards fassent partout des nids.

723. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — III — Toujours Vauvenargues et Mirabeau — De l’ambition. — De la rigidité » pp. 38-55

Un des amis de ce dernier et qui paraît avoir été un homme des plus distingués, bien qu’il n’ait guère laissé de souvenir, le marquis de Saint-Georges, un sage, un homme de goût, un philosophe pratique comme il y en avait alors à Paris, comme il y en a peut-être encore, qui lisait ces lettres de Vauvenargues et les prisait infiniment, y trouvait, disait-il, de l’esprit partout, mais des endroits faux, trop de métaphysique, et ajoutait : « Il parle par théorie, on le voit. » C’est possible ; mais les lettres sont vraies pour nous en ce qu’elles nous peignent celui même qui les écrit, et c’est ce caractère surtout qui nous est intéressant aujourd’hui à connaître. […] Je ne vois point ce pays-là des mêmes yeux ; j’y crois démêler des agréments qui peuvent toucher l’esprit ; je n’y vois point ce qui vous choque : j’y vois, au contraire, le centre du goût, du monde, de la politesse, le cœur, la tête de l’État, où tout aboutit et fermente, d’où le bien et le mal se répandent partout ; j’y vois le séjour des passions, où tout respire, où tout est animé, où tout est dans le mouvement, et, au bout de tout cela, le spectacle le plus orné, le plus varié, le plus vif que l’on trouve sur la terre.

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