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516. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Et d’abord, sans prétendre ici toucher à la question de métier, oserai-je dire qu’il ne me semble pas que les lectures nouvelles de M.  […] Pradon n’est pas seulement responsable et coupable d’avoir osé refaire une tragédie de Racine ; il est responsable encore de ce silence de douze ans que garda le poète. […] On n’oserait le nier ni pour Molière, ni pour Boileau, ni pour La Fontaine. […] On a peine à comprendre que, instruit par de telles expériences, Voltaire ait osé s’aller établir à Berlin. […] Il s’étonnait avec douleur qu’on osât dire que les rois tiennent leur autorité du peuple.

517. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

L’idée d’immortalité fut d’abord, comme ose le dire M.  […] Il ne put ou il n’osa. […] Ni l’un n’a osé dire : je l’ai ! […] Qui oserait s’avouer à soi-même, sans précautions, qu’il s’est ennuyé à Shakespeare, à Racine, à Chateaubriand ? […] Idéal (si l’on ose dire) bien difficile à réaliser.

518. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 150-153

Ces droits ne sont pas toujours réglés par l’équité : la vanité en établit les titres, la vanité en prend la défense, & l’animosité est toujours le prix de quiconque ose se déclarer le juge de leur valeur.

519. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

Presque toutes les belles comparaisons, qui à chaque pas émaillent le poëme d’Éloa, pourraient se détourner sans effort et s’appliquer à la muse de M. de Vigny elle-même, — et la villageoise qui se mire au puits de la montagne et s’y voit couronnée d’étoiles, — et la forme ossianesque sous laquelle apparaît vaguement d’abord l’archange ténébreux, — et la vierge voltigeante qui n’ose redescendre, comme une perdrix en peine sur les blés où l’œil du chien d’arrêt flamboie, — et la nageuse surprise, fuyant à reculons dans les roseaux ; mais surtout rien ne peindrait mieux cette muse dans ce qu’elle a de joli, de coquet, comme dans ce qu’elle a de grand, que l’image du colibri étincelant et fin au milieu des lianes gigantesques ou dans les vastes savanes sous l’azur illimité. […] Il répara vite ce désaccord, j’oserai dire cette belle ignorance, plus regrettable, à mon sens, qu’on ne croit : en écrivant Cinq-Mars, un peu au hasard d’abord, il s’accoutuma vite à cette autre forme de développement qui, à partir de Stello, est devenue pour lui un art, un rhythme, un tissu mi-parti d’analyse et de poésie, mais dans lequel beaucoup trop de cette précédente et pure poésie a passé. […] C’est l’impression que cause, par exemple, dans le Capitaine Renaud, la belle scène du pape et de l’empereur ; on n’ose s’y confier comme à la vérité même, malgré l’émotion qu’on en reçoit. […] « Alfred de Vigny. » Il en est de la lettre suivante, écrite par De Vigny à l’occasion de mon Recueil les Consolations, comme de celle qu’il m’écrivit après Joseph Delorme : je n’oserai au plus qu’en donner la note et le ton, car je ne crois pas qu’on puisse aller au delà dans l’effusion et l’illusion de l’intimité : « 24 mars 1830.

520. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 385-448

Elle fondit en larmes et elle devint rouge comme une feuille morte de notre treille coupée, de douleur et de honte de ce qu’on osait seulement lui faire une si offensante proposition. […] CXXXVII Mon père et ma tante, déjà ébranlés par la violence de ma résolution et par l’obstination de ma pensée, n’osèrent plus résister à cette voix du frère quêteur, qu’ils étaient habitués à considérer comme l’ordre du ciel. […] Je pensai que je n’oserais jamais sortir de dessous l’arche du pont sur lequel j’entendais déjà les pas des contadins qui portaient des raisins et des figues au marché, et surtout que je n’aurais jamais le courage de passer devant les gardes des portes, et d’entrer dans la terrible ville. […] À qui oseras-tu demander où l’on a mené ton cousin, et dans quel cachot on le retient ?

521. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

« Torquato, d’asile en asile, L’envie ose en vain t’outrager ; Enfant des muses, sois tranquille, Ton Renaud vivra comme Achille : L’arrêt du temps doit te venger. […] L’action de la Providence leur paraissait marquée dans tous les mouvements des empires, et surtout dans l’âme des héros. « Tout ce qui domine et excelle en quelque chose, disait un autre de leurs sages, est d’origine céleste. » « On accueillera donc avec un intérêt universel le jeune écrivain qui ose rétablir l’autorité des ancêtres et les traditions des âges. […] « Arrêté à l’entrée des voies trompeuses de la vie, je les considérais l’une après l’autre sans m’y oser engager. […] Je sortis précipitamment de ces lieux, je m’en éloignai à grands pas, sans oser tourner la tête.

522. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

Les arts sont connexes, il est difficile que l’un d’eux ose dépasser les autres d’un demi-siècle, et la musique alors n’était pas allée plus loin que la poésie20. […] L’expression directe n’y apparaît qu’à peine, le vers didactique est encore absent, mais les lèvres d’où résonne la musique des rimes ne sont plus toujours cachées par le rideau des images, le geste victorieux détrône l’attitude, et les rythmes ont déjà trouvé leur vie propre en dehors des mesures ; cependant une hésitation, ou un reste d’habitude peut-être, les unit fréquemment à celles-ci, sans qu’ils osent déployer au vent qui passe leurs voiles toutes neuves. […] Car ce mot, la mélodie, je l’ai si souvent entendu prononcer, et par des bouches qui lui donnaient des significations si diverses, que je n’oserais permettre à mon meilleur ami de l’employer devant moi sans le définir. […] Mais les correspondances de rapports lumineux (ce qu’on appelle « valeurs » en peinture) à harmonie (rapport des tons sonores) et de timbre à coloris, ne pourraient être démontrées sans une dissertation longue et subtile que je n’oserais tenter aujourd’hui ; d’ailleurs, je m’en aperçois, les dissertations de ce genre font écrire de bien mauvaise prose.

523. (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33

Une sainte, trois fois canonisée par l’Église, sainte Brigitte, a bien osé nous montrer Jésus-Christ offrant à Satan une grâce pleine et entière, sous la condition d’une parole de repentir, et l’invincible orgueilleux se refusant à ces charges de la clémence divine ! […] À une époque aussi dépravée par les livres que l’est la nôtre, les Fleurs du mal n’en feront pas beaucoup, nous osons l’affirmer. […] Telle est la moralité, inattendue, involontaire peut-être, mais certaine, qui sortira de ce livre cruel et osé dont l’idée a saisi l’imagination d’un artiste ! […] Ce mot, que je n’oserais même désigner par la lettre initiale, n’est cependant que le féminin d’un autre mot que tout le monde prononce et qui indique un jeune homme non marié.

524. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

Matérialiste de fond, je n’oserais pas dire de doctrine (je ne crois guères à ce qu’on peut appeler des doctrines en Flaubert), l’auteur de Madame Bovary se révéla matérialiste dans la forme comme personne, avant lui, ne s’était peut-être jamais révélé. […] Frédéric Moreau voit sur un bateau à vapeur une dame Arnoux, femme d’un sieur Arnoux, mi-bourgeois et artiste, mi-libertin et mi-fripon, et parce que, tempérament et gaucherie modernes, navet des plates-bandes de ce temps, il n’ose pas prendre cette femme qu’il convoite, puisque rien dans ses principes ne lui fait une loi de la respecter ! […] Eh bien, j’ose dire, moi, qu’il n’y a pas du tout de chef-d’œuvre ici ! […] pas que Flaubert, qui n’a pas une goutte du sang de Rabelais dans les veines, osât aborder par le côté bouffon, pour en rire insolemment un peu, la grande figure mortifiée de l’anachorète égyptien.

525. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

Mais par le fond, elle est sociale : et si toute observation bien faite n’était une conquête, j’oserais presque dire qu’elle ne lui appartient pas. […] Eh bien, que l’on compare, si on l’ose, ce traité du gentilhomme, ce rituel mondain de l’aristocratie anglaise, avec le traité de Balzac, et on verra si l’abîme qui sépare ces deux livres vient uniquement du mouvement des temps et de la différence des époques, mais s’il ne tient pas plutôt au fond même des notions de l’écrivain ! […] IV Ce genre de rire, Balzac l’a défini lui-même quand il osa offrir des Contes drolatiques à la gravité du xixe  siècle. […] Sans préjuger complètement l’avenir d’un jeune homme dont les défauts tiennent à l’impétuosité de la vie, nous osons dire que cet avenir restera marqué de l’influence première, et que le talent de l’artiste gardera toujours à son front la trace enflammée du baiser mordant de Rabelais.

526. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET (La Confession d’un Enfant du siècle.) » pp. 202-217

., inconsidérément mêlés à des images que le panthéisme de l’antique et monstrueux Orient y a seul osé associer. […] L’auteur en commençant, et n’étant pas encore sûr de son effet, a voulu faire, on le sent, un déploiement inaccoutumé ; plus tard, à mesure qu’il avançait, sentant que les vraies beautés ne lui manquaient pas, il a osé être simple.

527. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  premier article .  » pp. 326-341

La structure des vers lyriques, la cadence des vers dramatiques, échappent volontiers, et je n’oserais répondre qu’à force d’application l’oreille des érudits l’ait en effet reconquise ; le vers d’Homère, large et régulier, est d’une mesure aussitôt intelligible et sensible à tous ; l’harmonie, cette portion si essentielle du poëte, ne reste pas un seul moment absente avec lui : en le lisant, nous l’entendons chanter. […] J’en ai déjà touché quelque chose en commençant, et j’oserai à cet égard poursuivre ma pensée un peu plus en détail.

528. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mémoires de Casanova de Seingalt. Écrits par lui-même. »

Mais madame Casanova passant un jour à Venise, et s’y étant fait amener son fils par le docteur Gozzi, qui pour le coup n’osait regarder une si belle femme au visage, madame Casanova, donc, se plaignit de cette étrange perruque blonde, et dit au docteur qu’elle ferait à Bettine un beau présent si elle coiffait désormais son écolier en cheveux. […] La façon, dont en moins de huit jours Casanova s’était consolé d’Henriette, n’a rien d’assez idéal ni même d’assez décent pour que j’ose l’indiquer : ce n’est ni par la dignité ni par la mélancolie qu’il brille.

529. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VII. Du style des écrivains et de celui des magistrats » pp. 543-562

J’oserai dire que mon père est le premier, et jusqu’à présent le plus parfait modèle de l’art d’écrire, pour les hommes publics, de ce talent d’en appeler à l’opinion, de s’aider de son secours pour soutenir le gouvernement, de ranimer dans le cœur des hommes les principes de la morale, puissance dont les magistrats doivent se regarder comme les représentai, puissance qui leur donne seule le droit de demander à la nation des sacrifices. […] J’oserai dire qu’il en est de même de tout ce qui tient à l’imagination, quoique sa marche soit moins assujettie.

530. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Cours de littérature dramatique, par M. Saint-Marc Girardin. (2 vol.) Essais de littérature et de morale, par le même. (2 vol.) » pp. 7-19

Si j’osais lui emprunter son propre langage ou du moins essayer de lui appliquer sa propre méthode pour le caractériser, voici comment je m’y prendrais. […] Il n’est pas de démon, en effet, fût-ce même celui de la tristesse, qui ose affronter le voisinage des petits enfants.

531. (1864) De la critique littéraire pp. 1-13

Si la loyauté ne me faisait une loi de cette franchise, je n’oserais m’engager dans la voie de ces explications qui ne me promettent rien de bon pour mon repos. […] J’oserai ajouter que les libres penseurs ne sont pas toujours en cette matière les plus intolérants.

532. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Introduction. Du bas-bleuisme contemporain »

Quand on a osé se faire amazone, on ne doit pas craindre les massacres sur le Thermodon. […] Même l’observation, quand il s’agit de femmes, n’ose plus maintenant être cruelle.

533. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXII. La comtesse Guiccioli »

… Je pensais alors à ce qu’aurait dû être un livre sur Byron, écrit par la seule personne qui, dans l’univers du présent, comme dans l’univers de l’avenir, eût pu l’écrire, si elle avait osé ! […] Elle avait pu condescendre avec son nom de Guiccioli, immortalisé par Byron, à épouser le marquis de Boissy, ce personnage de comédie politique dont, en ce temps-là, toute la France riait ; et la marquise de Boissy ne devait pas oser, avec la décence comme le monde comprend la décence, tout dire de l’intimité de la comtesse Guiccioli avec lord Byron, L’embarras qu’elle éprouvait fut si grand, qu’il résista aux picotements de l’amour-propre du bas-bleu, du bas-bleu qui l’excitait à profiter de cette position, unique pour le succès d’un livre, d’avoir été la maîtresse de lord Byron !

534. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Sainte Térèse » pp. 53-71

Même les sales historiens qui ont expliqué par de la pathologie l’héroïsme surnaturel de cette autre Sainte qui n’a encore été canonisée que par la patrie, n’auraient pas osé tacher cette pure lumière qu’on appelle sainte Térèse. Même Renan, l’ennemi des Saints modernes, n’oserait pas soutenir que le bandeau de sainte Térèse n’est pas vraiment une auréole.

535. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Goethe »

Il mettait tout sous de certaines formes, combinées et convenues, et c’est par là que la Critique, quand elle l’osera, pourra prendre et secouer son génie. […] Rousseau l’avait au plus haut degré, Rousseau, l’infanticide, qui jetait ses enfants à l’hôpital parce qu’il n’osait les jeter par les fenêtres !

536. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Vie de la Révérende Mère Térèse de St-Augustin, Madame Louise de France »

Mais il ose, ma foi ! […] Rien n’est moins certain que l’accident arrivé à Fontevrault par lequel on rend compte ordinairement de la déviation de l’épine dorsale que la princesse appelait sa bosse. » Rien n’est moins certain, mais il n’ose pas le nier, quoiqu’il en ait furieusement envie !

537. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « L’Abbé Prévost et Alexandre Dumas fils » pp. 287-303

… Alfred de Musset, qui a osé traiter de Sphinx cette fille, au cœur ouvert comme la rue et dans lequel il est aussi facile de descendre, a dit là une sottise de poète. […] Mais on est si heureux de se régaler de l’amour indécent de cette fille et de son… mettez le mot, si vous l’osez !

538. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Marie Desylles » pp. 323-339

Comment donc a-t-on osé sitôt les publier ? […] IV Tel est ce recueil de lettres d’amour dont on a osé faire un livre, et que tout ce qui a encore un peu d’âme dans ce temps voudra lire.

539. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « V » pp. 19-21

L'auteur timide et provincial n’avait pas osé venir (c’est un M.

540. (1874) Premiers lundis. Tome II « Achille du Clésieux. L’âme et la solitude. »

L’ode à M. de La Mennais est pleine d’essor ; mais nous trouvons, et nous osons croire que l’illustre prêtre trouvera comme nous qu’elle est trop prise du côté de la gloire humaine : il ne fallait pas clore une pièce à M. de La Mennais par des fleurons.

541. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Houssaye, Arsène (1815-1896) »

Auguste Desplaces Les Sentiers perdus eurent cela de particulier, que, paraissant à une époque où la poésie se préoccupait outre mesure de couleur et de rythme, ils osèrent se passer de tout cet art savant jusqu’à la raideur.

542. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Payen, Louis (1875-1927) »

Les dieux et les héros n’évoluent pour lui que dans le vague des pénombres, et ce n’est que sous les voiles de Cypris qu’il ose entrevoir les étreintes des courtisans et des éphèbes.

543. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 2-5

On a de celui-ci un Poëme de huit cents vers, dédié à Madame la Duchesse d’Aiguillon, où la force de la poésie & l’aisance de la versification annoncent le vrai talent de l’Epopée, dans laquelle il eût réussi mieux que bien d’autres qui ont osé courir cette carriere.

544. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 507-511

La Religion dédaigna toujours de pareilles armes, & désavouera quiconque osera y recourir contre ses adversaires.

545. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 451-455

Sans aucune apparence de prétention, le Poëte sait plaire, & ses leçons n’ont rien de cette philosophie fade & baroque qui ose se montrer dans les Opéra comiques, & finira par en dégoûter.

546. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Préface » pp. 1-3

Les temps redevenant plus rudes, l’orage et le bruit de la rue forçant chacun de grossir sa voix, et, en même temps, une expérience récente rendant plus vif à chaque esprit le sentiment du bien et du mal, du juste et de l’injuste, j’ai cru qu’il y avait moyen d’oser plus, sans manquer aux convenances, et de dire enfin nettement ce qui me semblait la vérité sur les ouvrages et sur les auteurs.

547. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Avant-propos » pp. 1-5

J’ose entreprendre d’expliquer intelligiblement tous ces passages et principalement ceux qui parlent des representations théatrales.

548. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — II. Le fils des bâri »

… Je n’ose pas.

549. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

— « Sire, disait à Louis XVI le maréchal de Richelieu, témoin des trois règnes, sous Louis XIV, on n’osait dire mot ; sous Louis XV, on parlait tout bas ; sous Votre Majesté, on parle tout haut. » — Si l’autorité y perd, la société y gagne ; l’étiquette, insensiblement relâchée, laisse entrer l’aisance et l’agrément. […] Il réfléchit et répondit : Je lui écrirais : Je suis charmé que le ciel ait enfin béni notre union ; soignez votre santé, j’irai vous faire ma cour ce soir. » — Il y a vingt réponses semblables, et j’ose dire qu’avant de les avoir lues on n’imagine pas à quel point l’art social peut dompter l’instinct naturel. […] Trudaine, quatre évêques assistent à une pièce de Collé, intitulée les Accidents ou les Abbés, et dont le fond, dit Collé lui-même, est si libre qu’il n’a pas osé la faire imprimer avec les autres. […] À Brunoy, chez Monsieur, elles sont si grivoises294 que le roi se repent d’y être venu ; « on n’avait pas l’idée d’une telle licence ; deux femmes qui étaient dans la salle sont obligées de se sauver, et, chose énorme, on avait osé inviter la reine ». […] Chez ma grand’mère, « j’ai trouvé des cartons pleins de couplets, de madrigaux, de satires sanglantes… J’en ai brûlé de tellement obscènes que je n’aurais osé les lire jusqu’au bout, et celles-là écrites de la main d’abbés que j’avais connus dans mon enfance, et sortant du cerveau de marquis de bonne race. » Entre autres spécimens adoucis, on peut lire dans la Correspondance, par Metra, les chansons sur l’Oiseau et sur la Bergère.

550. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

Il y avait là trop de doux écueils pour que j’osasse les affronter. […] Chaque jour mon cœur s’élève, s’adoucit, s’améliore en elle, et j’oserai dire, j’oserai croire qu’il en est d’elle comme de moi, et que son cœur, en s’appuyant sur le mien, y puise une force nouvelle. » XIII Deux écrivains très remarquables, le premier par son zèle ardent pour la vérité, le second par le talent et le style, M. de Reumont, ministre de Prusse en Toscane, et M.  […] Il se cacha sur le continent ; il osa reparaître deux fois à Londres, où il conféra avec ses partisans le duc de Beaufort, lord Somerset, le comte Westmoreland. […] Il est vrai aussi que, si je n’ose me flatter du second, j’ai un vrai pressentiment du premier, qui me console infiniment dans le comble de mon chagrin.

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