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556. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — I. » pp. 91-108

Vous me parlez, monsieur, de faire un petit voyage sur les bords de mon lac ; je vous en défie… À de nouveaux vers que M. de Meilhan lui envoya une autre fois, Voltaire répondait, en 1761, par une lettre moitié vers, moitié prose : J’ai lu tes vers brillants et ceux de ta Bergère, Ouvrages de l’esprit, embellis par l’amour. […] Les révolutions sont des moyens périlleux de se régénérer et de se redonner des idées, de la vivacité, du nerf ; on perd souvent à ces tours de force et à ces convulsions bien autant qu’on y gagne, et ce n’est qu’après un long temps qu’on peut démêler avec quelque justesse les semences nouvelles qui ont réellement levé, et ce qui a pris racine avec vigueur au milieu des déchirements et des décombres. […] Le reproche qu’on peut faire à M. de Meilhan, c’est de n’observer l’homme que dans ce cercle-là et de ne pas voir qu’il s’élevait déjà des classes nouvelles, dépositaires de meilleures mœurs et de qualités plus naturelles. […] Alors, de nouvelles races s’occuperont de parcourir le cercle dans lequel nous sommes déjà peut-être plus avancés que nous ne croyons. […] La lace de la société, en se renouvelant, amènera des vertus, des ambitions, des forfaits de tout genre ; l’héroïsme brillera dans les camps ; on entendra, comme dans l’Antiquité, de grandes voix d’orateurs ; quand le premier débordement de la fange sera passé, des mœurs nouvelles surnageront et s’établiront peu à peu, avec des classes actives, non encore atteintes par l’oisiveté.

557. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — I. » pp. 279-295

Une jeune fille, nièce de Mme Daubenton, ayant été saisie d’un évanouissement près d’une salle d’étude où était Vicq d’Azyr, celui-ci accourut, prodigua ses soins à la jeune malade, et lui inspira un soudain intérêt qui se consacra bientôt par un mariage : ce mariage dura peu, et la mort de la jeune femme laissa Vicq d’Azyr veuf, et libre de nouveau, ce qui ne nuisit pas à ses succès dans le monde : mais il avait acquis l’amitié de Daubenton et les moyens, grâce à lui, d’étendre ses recherches d’anatomie sur les animaux étrangers. […] Tant que la Société de médecine fut peu considérable, et qu’elle ne consista qu’en une commission de huit médecins, établie pour correspondre avec les médecins des provinces sur tout ce qui avait rapport aux maladies épidémiques et épizootiques (arrêt du Conseil du 29 avril 1776), on la laissa faire ; mais dès qu’on s’aperçut qu’elle prenait de l’extension, et que cette société, créée originairement pour s’occuper des bêtes, en venait à se mêler non moins activement de ce qui tient à la santé des hommes, la faculté de médecine de Paris prit l’alarme, et fit ce que feront toujours les vieilles corporations en face des institutions nouvelles. […] On nomma des commissaires, on fit des démarches auprès de M. de Lassone, qui éluda poliment leurs demandes, et la Faculté se décida alors, par l’organe de son doyen, à présenter une requête au roi contre l’établissement nouveau, et à former opposition auprès du Parlement à l’enregistrement de toutes lettres patentes tendant à légitimer une institution quelconque de ce genre, avant d’avoir été elle-même entendue. […] Dans les académies savantes, ce sont, au contraire, des vérités nouvelles qu’on cherche à découvrir, et celui qui invente ne se plie pas sans peine à des lois que la convention a dictées. […] L’un remonte aux éléments, à l’origine des sciences, et des temps modernes il se porte vers l’Antiquité ; l’autre, par des chemins nouveaux, s’élance vers l’avenir.

558. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La Divine Comédie de Dante. traduite par M. Mesnard, premier vice-président du Sénat et président à la Cour de cassation. » pp. 198-214

C’est à une pareille illusion qu’a cédé l’auteur de ce nouveau travail qui, assurément, laissera encore aux admirateurs du Dante le désir toujours renaissant d’une traduction meilleure. […] Cet écrivain laborieux et instruit, ayant été ministre de France à Turin sous le Directoire, y apprit à fond la littérature italienne et y amassa les matériaux du cours qu’il professa, et de l’ouvrage qu’il écrivit ensuite, sur ce sujet alors très nouveau. […] Ampère, au milieu des diversités si riches de sa curieuse intelligence, revenait souvent à Dante avec une prédilection, ingénieuse toujours, et toujours munie de lumières nouvelles. […] Dante chercha à lui donner des accents nouveaux, plus énergiques, plus en rapport avec la précision du latin, à l’élever au-dessus des patois et des idiomes particuliers en en faisant une sorte de langue composite qui fût universelle par toute l’Italie ; et en même temps il la chargea d’exprimer des vérités, des raisonnements ou spéculations si abstruses et si hardies qu’il obligea les savants eux-mêmes à respecter ce nouvel écrivain aussi érudit et aussi scientifique que pas un d’eux. […] Si Dante apparaît en songe à son nouveau traducteur, je suis bien sûr que ce sera sous un tout autre aspect, et seulement pour lui rendre plus faciles et plus clairs tels ou tels passages obscurs du pèlerinage entrepris32.

559. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « M. de Pontmartin. Les Jeudis de Madame Charbonneau » pp. 35-55

Mais j’étais loin du compte, et, au moment où j’estimais avoir fixé mon jugement et mes idées sur un talent et un esprit fait, cet esprit changeait de direction et allait se montrer sous un aspect tout nouveau. […] Peu s’en faut que vous n’ajoutiez, et je crois que vous l’avez dit : « Enfin j’ai trouvé mon genre. » Que si vous n’avez pas recueilli dans le volume tout ce que vous aviez inséré dans la feuille, c’est que vous aviez, au moment de cette seconde publication, quelques ménagements à garder, c’est que vous ne vouliez pas mettre tout le monde contre vous à la fois, que vous ne vouliez pas vous fermer toutes les portes ; mais ces articles, d’abord dissimulés, et qui étaient restés comme des soldats couchés dans le fossé, attendant pour se montrer un nouveau signal, ont été levés par des indiscrets, et maintenant tout est connu ; je parlerai donc du tout. […] Il avait tiré ce même pistolet trois ans auparavant dans une cave (comme lui-même il appelle poliment l’honnête journal qui lui avait prêté d’abord sa publicité clandestine), et personne n’y avait fait attention ; il a rechargé et tiré de nouveau avec la même balle en plein boulevard, en pleine rue Vivienne ; de là tapage et attroupement. […] Je ne sais pourquoi, peut-être est-ce parce qu’elles sont rares, mais ces rencontres me plaisent toujours ; j’y gagne, j’y apprends de ces gaies et folles nouvelles qui autrement courraient risque de ne m’arriver jamais, j’entends de ces mots spirituels que toute la méditation ne donnerait pas, je m’y aiguise ; je crois même voir, sauf quelques rares exceptions, une bienveillance réelle à mon égard sur ces visages fins et travaillés. […] Paris, Paris de tous les temps, Paris ancien et nouveau, toujours maudit, toujours regretté et toujours le même, oh !

560. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Etienne-Jean Delécluze »

Les premières heures que l’élève passe seul dans l’atelier (car Moreau ne venait que tard et rarement) sont occupées à des réflexions sans nombre ; le propre d’Étienne est de réfléchir sur tout et de chercher à se rendre compte de tout par lui-même : « Malgré l’inexpérience du jeune élève, cette journée passée dans l’atelier des Horaces et les réflexions que tant d’objets nouveaux lui firent faire agirent avec puissance sur son esprit. […] Il s’aperçut tout à la fois de combien on était en arrière dans la maison de ses parents sur la marche qu’avaient suivie les arts depuis dix ans, et pressentit tout ce qu’il fallait qu’il connût et qu’il étudiât pour rattraper le gros de l’armée dans laquelle il se trouvait enrégimenté tout à coup. » La remarque est juste, et l’expression aussi : voilà Étienne enrégimenté et enrôlé dans l’armée de David ; c’est là son premier groupe et son premier milieu ; c’est ce qu’il va entendre, embrasser, admirer et puis commenter à merveille : mais que les années s’écoulent, que de nouveaux courants s’élèvent dans l’air, que l’École de David, en se prolongeant, se fige comme toutes les écoles, qu’elle ait besoin d’être secouée, refondue, renouvelée, traversée d’influences rafraîchissantes et de rayons plus lumineux, lui, il ne voudra jamais en convenir ; il y est, il y a été élevé, nourri ; il y a pris son pli, le premier pli et le dernier ; il n’en sortira pas. […] « David était sorti de l’atelier ; Charles Moreau et Mme de Noailles s’étaient remis au travail, mais Étienne resta assis auprès du poêle, essayant vainement de composer un seul et même homme de l’ancien ami de Robespierre et du nouveau protecteur des émigrés. […] Les élèves de David se partageaient en divers groupes fort distincts : dans l’un, les vieux camarades restés un peu révolutionnaires ou jacobins, au langage du temps, et communs ; dans un autre, les nouveaux.venus et qui tenaient plus, ou moins à l’ancien régime par la naissance, par les opinions ou le ton, Forbin, Saint-Aignan, Granet ; plus loin et toujours ensemble, deux jeunes Lyonnais fort réservés et qu’on disait religieux, Révoil et Richard Fleury ; un beau jeune homme faisant secte à part, Maurice Quaï, un ami de Nodier, mort jeune, noble penseur, véritable type olympien ; et quelques autres encore dans l’intervalle. […] Delécluze raconter cette scène au naturel : « La première fois, Maurice ne dit rien, seulement sa physionomie devint sévère ; mais lorsque le conteur eut répété de nouveau le nom sacré, alors les yeux du chef de la secte des penseurs s’enflammèrent, et Maurice fit taire le mauvais plaisant en lui imposant impérieusement silence.

561. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

« Les eaux du torrent remontent à leur source avec les nuages du ciel pour s’épancher de nouveau dans les vallées ; les arbres fleurissent tous les printemps ; le soleil ne se lasse point d’éclairer et de féconder la terre ; les oiseaux qui partent avant l’hiver reviennent avec les beaux jours ; mais, hélas ! […] On se dit en lisant ces couplets : « J’ai déjà entendu cela quelque part. » Ils reviennent pourtant ici avec je ne sais quel accent nouveau et touchant, personnel à l’homme. — Et s’asseyant au bord du torrent, s’absorbant aux bruits vagues, uniformes et profonds, qui berçaient sa pensée et qui lui en renvoyaient comme l’écho, il s’écriait encore : « Va, coule dans ton lit de pierres vives, précipite-toi dans ta fougue indomptée, enfant des neiges et de l’orage ! […] Que le poëte qui va sortir de cette épreuve soit nouveau pour eux et tout autre que l’homme qu’ils ont connu, nous l’accordons. […] Veyrat était rentré dans ses foyers ou du moins dans sa patrie, mais de nouvelles épreuves l’attendaient. […] Cependant, au milieu de ces nouvelles douleurs dont quelques-unes furent poignantes, les hautes consolations ne lui manquèrent pas.

562. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres choisies de Charles Loyson, publiées par M. Émile Grimaud »

Ses amis, et ils étaient nombreux encore, Cousin, Viguier, Patin, et bien d’autres m’en surent gré ; mais parmi les nouveaux venus, parmi ceux qui occupaient alors le devant de la scène et qui faisaient le plus de bruit, il y en eut d’assez pleins d’eux-mêmes, d’assez infatués et enivrés de l’orgueil de la vie, pour me reprocher ce souvenir donné à un humble mort, comme si par là on les volait eux-mêmes, insatiables qu’ils étaient, dans leur célébrité présente ; je recueillis de ce côté quelques injures127. […] La gravure qui est en tête et qui représente le poète mourant couché dans un lit à longs rideaux, entouré de ses amis vêtus encore à la mode de 1811, et lui-même, dans cette chambre à coucher d’un ameublement moderne, tenant à la main sa lyre, — une vraie lyre (barbiton) ; — la vignette du titre où une femme, une muse en costume d’Empire, apprend l’art de pincer du luth à un petit Amour à la Prudhon ; les bouts-rimés et les quatrains qui s’entremêlent dans le volume aux pièces sérieuses, tout cela retarde et montre que le nouveau goût qui va naître et qui signalera proprement l’ère de la Restauration n’en est encore qu’à de vagues et craintifs essais. […] On dirait véritablement que l’histoire littéraire, comme la nature, à la veille d’une grande création, au moment où elle va enfanter et produire un grand individu nouveau, s’essaye et prélude par des ébauches moindres, par des moules préparatoires un peu indécis, mais approchants, qui donnent déjà quelque idée du prochain génie, mais qui, à son apparition, se brisent comme inutiles avant de s’achever et de s’accomplir. […] Si tu voulais, ainsi le torrent de ma vie, A sa source aujourd’hui remontant sans efforts, Nourrirait de nouveau ma jeunesse tarie, Et de ses flots vermeils féconderait ses bords, Ces cheveux dont la neige, hélas ! […] On me crée une réputation dont je me passerais bien volontiers : je ne sais que faire de cela. » Cet article de Loyson, dans lequel il saluait avec joie l’avénement d’un esprit éminent, d’un talent nouveau du premier ordre, comme il le fera plus tard pour Lamartine, contenait plus d’une réserve prévoyante et se terminait par une véritable profession de foi de christianisme libéral et de libéralisme chrétien.

563. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. EDGAR QUINET.— Napoléon, poëme. — » pp. 307-326

On hésite à faire l’aumône d’une louange restreinte, mais sentie, et d’un regret compatissant (lorsqu’elles échouent), à ces vastes ambitions poétiques qui demandent du premier coup un monde tout entier nouveau, qui voudraient doter de leur poésie, comme d’une religion, l’univers, et à qui le rameau de Dante semblerait parfois trop léger. […] Jeune au reste, et non découragé, qu’il se venge par de nouveaux et meilleurs efforts ! […] Que l’on essaye de se figurer, dans la langue prophétique du vie  livre de l’Énèide, tous les intérêts du monde antique rassemblés sur la limite de l’antiquité et des temps modernes, tant de peuples encore primitifs se groupant, avec leurs cultes et leur génie, autour de la louve romaine, dans l’attente du christianisme ; les Gaulois, les Bretons, les Germains nouvellement découverts ; en Orient, les Parthes, les Numides, les vieux et nouveaux empires ; et au faîte de tout cela, César, à l’œil de faucon, portant dans son génie réfléchi tout le génie des temps modernes ; et que l’on dise si l’épopée ne s’est pas trouvée là. […] Le poëte n’a pas inventé, comme on l’a dit, des rhythmes nouveaux ; il n’a imprimé à la versification française aucune modification technique, comme l’ont fait Ronsard, Malherbe, et de nos jours M. […] Rien de mieux imaginé et de mieux senti qu’un tel chant pacifique, miséricordieux et pieux, dans la bouche des morts, tandis que les vivants ignorent ces choses, ne croient à rien, et vont de nouveau s’entre-déchirer : « Seigneur, fais que ton nom jusqu’à nous retentisse !

564. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre IX. Inquiets et mystiques » pp. 111-135

On a dit souvent et justement que le succès violent de tel nouveau venu était moins dû à son originalité qu’à sa contemporanéité : on l’acclamait, non pour les nouveautés dont il pouvait étonner, mais pour le mérite d’avoir formulé avec lumière ce que ses contemporains songeaient obscurément : de la sorte, il faisait passer de l’inconscient au conscient les idées de plusieurs ; il enrichissait et il agréait. […] L’auteur conclut avec logique que toutes les aspirations idéalistes et religieuses nouvelles n’ont aucun sens si elles n’ont pas un sens chrétien. […] IV. — Pottecher et l’occultisme La Peine de l’Esprit, malgré sa forme dialoguée, est un roman, et un très bon roman, et très nouveau de pensée, de coupure et de tenue. […] Mais il suffit de comprendre par surnaturel l’inexplicable ; tout fait nouveau serait donc provisoirement miraculeux, puis perdrait son caractère de prodige dès l’explication scientifique trouvée. […] L’article du Mercure où il est louangé et qui s’intitulait d’original « D’un avenir possible pour cette chère littérature française », cet article et la préface du nouveau recueil notifient la dernière pensée de M. 

565. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. » pp. 208-225

Je viens surtout parler de Voltaire, chez qui Mme de Graffigny nous introduit et qu’elle nous aide à surprendre sous un jour assez nouveau ou du moins très au naturel. […] Il demande des nouvelles de tous ses amis de Lorraine, y compris Saint-Lambert, qui, dix ans plus tard, devait le supplanter auprès de la dame du lieu ; mais alors ce n’était qu’une simple étoile qui se levait à peine à l’horizon. […] Ces jours-là, on se lit les ouvrages nouveaux, on les joue, on joue la comédie, la tragédie, la farce, et jusqu’aux marionnettes ; Voltaire donne la lanterne magique. […] Aimant peu l’histoire, et ne considérant Tacite que « comme une bégueule qui dit des nouvelles de son quartier », elle fait la guerre à l’historien dans Voltaire ; elle lui garde sous clef, par exemple, son histoire du Siècle de Louis XIV, et l’empêche de la terminer. […] C’est ce point de vue tout nouveau, non pas du tout la justification complète, mais les explications et les raisons de notre état social, que Turgot aborde et expose dans des considérations critiques de l’ordre le plus élevé, et qui dépassaient de beaucoup, on ne craint pas de le dire, l’horizon de Mme de Graffigny.

566. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — II. (Suite.) » pp. 149-166

Je vais partir du vieux monde pour le nouveau, et je me figure que je sens quelque chose de pareil à ce qu’on éprouve quand on est près de passer de ce monde à l’autre : chagrin au départ ; crainte du passage ; espérance de l’avenir. […] En cette circonstance, Franklin fut de nouveau choisi par ses compatriotes pour être leur agent et leur organe auprès de la cour de Londres et du ministère. […] Le nouveau ministère du marquis de Rockingham semblait s’adoucir pour l’Amérique et se décider à lui donner quelque satisfaction en retirant l’acte du Timbre : Franklin fut mandé devant la Chambre pour répondre à toutes les questions qui lui seraient faites, tant sur ce point particulier que sur la question américaine en général, soit de la part des ministres anciens et nouveaux, soit de la part de tout autre membre du Parlement. […] Les hostilités s’allument, le sang a coulé ; il perd sa dernière étincelle d’affection pour l’antique patrie de ses pères : on ne voit plus dans tous ses actes et toutes ses pensées que l’homme et le citoyen du continent nouveau, de cet empire jeune, émancipé, immense, dont il est l’un des premiers à signer l’acte d’indépendance et à présager les grandeurs, sans plus vouloir regarder en arrière, ni reculer jamais.

567. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VIII : M. Cousin érudit et philologue »

Si nous étions plus jeune, nous tâcherions d’être cet éditeur-là, d’autant que nous pourrions joindre aux lettres déjà connues bien des lettres nouvelles, parmi lesquelles il en est de fort importantes. […] Cousin, Peu d’hommes ont publié autant de documents nouveaux et utiles. […] Si, dans les orages de l’humanité, le passé disparaissait tout entier, il faudrait que l’humanité recommençât à frais nouveaux sa pénible carrière. […] Et d’un autre côté, si ce monde qui doit faire place à un monde nouveau laissait un trop riche héritage, il empêcherait que le nouveau ne s’établit.

568. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXII. »

Plusieurs siècles après Arminius et Tacite, sous de nouvelles invasions du Nord dans l’Asie grecque, l’Europe méridionale et l’Afrique romaine, se retrouvait encore un ferment de poésie apporté par les destructeurs eux-mêmes. […] La filiation de cette poésie jusqu’à nos temps les plus modernes, la tradition tour à tour naïve ou raffinée qu’ont exploitée dans l’Europe du Nord tant de talents célèbres, les nouvelles créations ou du moins les nouvelles théories sorties de cette libre étude, ont trouvé d’habiles interprètes et d’habiles critiques. […] Il n’aura pas, comme Byron, couru le monde barbare et voluptueux de l’Asie pour y ramasser des images, et, s’il est possible, des accidents nouveaux de la nature et du cœur. […] Que la poésie orne de nouveau la guerre terrible et l’amour fidèle, et la vérité sévère parée des fictions de la féerie !

569. (1940) Quatre études pp. -154

Je t’étreindrai de nouveau ! […] De la soif qui pousse les poètes vers les royaumes interdits, vers les régions obscures où la conscience apparaît à peine, Henri Heine n’est pas possédé ; les peines de nos jours et de nos nuits suffisent à son inspiration ; il ne cherche pas de nouvelles lumières ou de nouvelles ténèbres. Du nouveau ; trouver du nouveau ; sortir de nos prisons, sortir de notre être, atteindre enfin l’inaccessible : telle est au contraire la passion qui exalte Baudelaire. […] C’est le moment où le mystère et l’horreur vont s’exprimer par de nouvelles imaginations, toujours plus affreuses. […] La poésie est née ; alors une chapelle se forme autour du dieu nouveau.

570. (1881) Le roman expérimental

Puis, un nouveau pas est franchi. […] Le point de vue est nouveau, il devient expérimental au lieu d’être philosophique. […] Voilà qui me ravit et qui me fournit de nouveaux arguments. […] C’est un nouveau siècle littéraire qui s’ouvre. […] Son nouveau livre est de la psychologie poétique, si l’on me permet ce terme.

571. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Eh bien, y a-t-il quelque chose de nouveau dans votre intérieur ? […] Le flagrant délit est constaté par le nouveau marié. […] Dans ce nouveau roman, recueil de la correspondance de ses personnages entre eux, M.  […] A présent, depuis une heure, elle se sentait envahie par un trouble nouveau. […] Dans chaque incarnation, elles acquièrent un nouveau sens corporel, conforme au milieu qu’elles habitent.

572. (1890) Dramaturges et romanciers

Un art nouveau sortira-t-il jamais de ces tâtonnements ? […] Feuillet l’évite d’ordinaire, et qu’il ne prend la plume que lorsqu’il lui arrive d’avoir à dire quelque chose de nouveau. […] C’est là un sujet à peu près nouveau, et nous ne pouvons que féliciter M.  […] Elles changeront d’âge en âge et se révéleront toujours sous de nouveaux aspects. […] On venait à peine de délivrer à l’admiration de la foule le Paris nouveau de M. 

573. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

J’ai un goût ancien et toujours nouveau pour l’esprit de M.  […] Ces nouvelles sont fort diverses de ton et d’allure. […] Qui nous apportera une foi, une espérance, une charité nouvelles ? […] — C’est le p’tit dauphin nouveau né. […] Tu nous trouveras de nouveau conversant ensemble.

574. (1902) Le critique mort jeune

Soyons donc indulgents pour nos plaisirs et goûtons dans les images nouvelles ce qu’elles ont de beau : leur nouveauté. […] Ce livre, déjà plein d’aromates si étranges, il a su l’enrichir de beautés et de raretés nouvelles. […] Mais un charme nouveau les remplace ; elle reporte sur les deux guerriers des yeux où la honte se mêle à la joie. […] Nouveau coup de tête de la volonté libre. […] Il note seulement le désaccord qui se manifeste entre l’institution du mariage et les prétentions nouvelles des femmes.

575. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Ils ont apporté au monde un nouveau goût de l’amour et de l’idéal. […] On n’en eut plus de nouvelles. […] À cela près, le nouveau roman de M.  […] Elle s’annonçait comme la mère d’un nouveau messie. […] Il était vraiment le fondateur du nouveau culte.

576. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 111-114

Cet Eloge n’empêche pas qu’il n’y ait des fautes dans son Histoire : ces sortes d’Ouvrages ne deviennent parfaits qu’avec le temps, qui offre chaque jour de nouvelles découvertes ; le meilleur ne sauroit être que celui qui a le moins de défauts. […] Daniel auroit faits lui-même, s’il eût vécu assez de temps pour tirer parti des nouveaux secours historiques qui ont facilité & enrichi le travail de son Editeur.

577. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Madame Roland, ses lettres à Buzot. Ses Mémoires. »

Cornélie, Porcie, Arrie, ces nobles dames transportées dans la situation, les eussent pu écrire à quelques égards ; elles sont d’un stoïcisme légèrement attendri, et la Française non plus, la républicaine un peu étonnée de l’être, n’y est pas absente ; le ton une fois admis, il y respire un sentiment vrai et comme de la douceur : « Puisse cette lettre te parvenir bientôt, te porter un nouveau témoignage de mes sentiments inaltérables, te communiquer la tranquillité que je goûte, et joindre à tout ce que tu peux éprouver et faire de généreux et d’utile le charme inexprimable des affections que les tyrans ne connurent jamais, des affections qui servent à la fois d’épreuves et de récompenses ‘a la vertu, des affections qui donnent du prix à la vie et rendent supérieur à tous les maux !  […] Faugère, que la réfutation de ce qu’il y avait de tout à fait injuste, à son avis, dans les appréciations des nouveaux historiens de la Gironde. […] Cette faveur lui fut refusée. » « Cette âme, à qui le souffle d’en haut avait été si libéralement départi, et qui était, malgré tout, restée intimement religieuse, avait sans doute en ce moment suprême une vision surhumaine, une révélation inattendue, un argument nouveau d’immortalité. […] Est-ce qu’elle avait besoin d’un argument nouveau pour l’immortalité ? […] Après le trouble que venaient de jeter les documents nouveaux dans l’idée qu’on se faisait d’elle, il était nécessaire de repasser sur les traits de son caractère et de dresser de nouveau son image.

578. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LES JOURNAUX CHEZ LES ROMAINS PAR M. JOSEPH-VICTOR LE CLERC. » pp. 442-469

On commence d’ordinaire par opposer aux novateurs que ce qu’ils disent est inouï ; puis, au second moment, on s’avise de leur répondre que ce qu’ils croient inventer n’est pas nouveau. […] J’ai dit qu’après lui, sur cette question, il fallait crier à la clôture ; mais voilà l’endroit faible de la place, par où le doute pourrait encore faire brèche de nouveau. […] Depuis Vespasien et son nouveau Capitole, on connaît mieux la vérité, et le patriciat déchu ne défend plus de la dire. » Ainsi on consulta plus librement alors les vieux titres, les inscriptions sur bronze, et selon M. […] On a dix-sept lettres de Célius à Cicéron, alors proconsul en Cilicie, et qui lui demandait de le tenir au courant ; Célius fait ramasser de toutes mains des nouvelles, il paye des gens pour cela, et Cicéron n’est pas trop content toujours des sots propos qui s’y mêlent. […] Le Clerc indique, en passant, une quantité d’éphémérides historiques des Grecs qui ne sont pas plus des journaux proprement dits, destinés aux nouvelles publiques, que la Bibliothèque de Photius n’est un journal littéraire.

579. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « La jeunesse du grand Condé d’après M. le duc d’Aumale »

I Pourquoi ces réflexions, dont les unes sont peut-être justes et les autres assurément excessives, m’ont-elles été suggérées par les deux nouveaux volumes qui viennent de paraître de l’Histoire des princes de Condé ? […] Son père avait eu soin de le flanquer d’un nouveau jésuite, le P. […] Quelques minutes de repos données aux chevaux essoufflés lui ont suffi pour arrêter le plan d’un nouveau combat, conception originale dont aucune bataille n’offre l’exemple. Laissant Gassion sur sa droite avec quelques escadrons pour dissiper tout nouveau rassemblement de la cavalerie wallonne, il fait exécuter à sa ligne de colonnes un changement de front presque complet à gauche, et aussitôt, avec un élan incomparable, il la lance ou plutôt il la mène en ordre oblique sur les bataillons qui lui tournent le dos. […] Ce mouvement de Gassion, la seule trace que j’en découvre, c’est peut-être dans ce bout de phrase qu’on a lu : « Laissant Gassion à droite avec quelques escadrons pour dissiper tout nouveau rassemblement de la cavalerie wallonne, Anguien », etc.

580. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IV, Eschyle. »

Entre les mains de son jeune rival, la tragédie s’était détachée des liens du lyrisme ; elle se pliait aux mouvements et aux variétés de la vie, le nœud dramatique s’était resserré : il accepta ce terrain nouveau. […] Plus tard, Timothée ayant ajusté à la sienne deux fibres nouvelles, un des Éphores, le couteau en main, lui demanda de quel côté il préférait qu’on la mutilât. […] Les idoles antiques, dont les dieux nouveaux procédaient, furent comme jetées dans les eaux dormantes du Léthé. […] Seul au milieu des générations nouvelles, Eschyle garde le respect et le souci des dieux abolis. Il semble même les préférer aux nouveaux parce qu’ils sont plus près des forces premières et que la majesté des choses éternelles transparaît mieux à travers leur obscurité.

581. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263

On a, dans une suite de lettres écrites par Mme Necker à une de ses amies de Lausanne, la succession de ses pensées et de ses impressions dans le nouveau monde où elle est lancée29. […] On conçoit le travail et l’effort de renouvellement qui dut se faire dans l’esprit de Mme Necker en présence de ce monde tout nouveau, surtout quand le cercle de ses relations se fut de plus en plus agrandi, à mesure que M.  […] Quand on ouvre les Mélanges de Mme Necker au sortir d’un ouvrage du xviie  siècle, il semble qu’on entre dans un monde tout nouveau, et qu’on n’ait plus affaire à la même langue. […] Un jour pourtant (elle venait d’avoir trente-cinq ans), elle laisse échapper comme une plainte légère : J’ai bien de la peine, écrit-elle à une amie, à m’habituer à tous changements ; l’âge, qui vient si lentement en apparence, m’a surprise précisément par cette marche sans bruit ; je crois être dans un monde nouveau, et je ne sais si l’instant de ma jeunesse fut un songe, ou si c’est à présent que le rêve commence. […] Soyons plus amis encore à présent, quand l’âge mûr, qui diminue la vivacité des penchants, augmente la force des habitudes, et soyons encore nécessaires l’un à l’autre lorsque nous ne vivrons plus que dans le passé et dans l’avenir ; car, pour moi, je ne fais d’avance aucun cas du suffrage des nouvelles sociétés de notre vieillesse, et je ne désire rien dans la postérité qu’un tombeau où je précède M. 

582. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »

Telle page des Reisebilder peut être comparée exactement à une page des nouvelles de Musset (car la prose allemande reste, malgré tous les maniements, poétique et un peu chantante) ; tel des Fragments anglais rappelle de près la passage délicieux où Théophile Gautier commente le Comme il vous plaira de Shakespeare. […] Et de nouveau je fus traversé de ce doute : est-ce que véritablement ce fut un coup de vent qui éteignit la lampe ? […] dit-il dans le Nouveau printemps ; et en effet, à chaque page de Heine, ce sont des jeunes filles que l’on rencontre, rieuses ou méchantes, pudiques ou perverses, aimantes ou aimées. […] Sur ce prototype de tous les romans, Heine a brodé de nouvelles et charmantes variations dans tous ses poèmes. […] Ne s’étant presque pas modifié pendant sa vie, — l’Intermezzo de sa première jeunesse est beau de la même façon que le Nouveau printemps et que Lazare, — Heine ne perdit rien à son déclin.

583. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — La rentrée dans l’ordre »

C’était le renoncement, accepté, voulu, dans la grandeur désolée des existences hors nature. » Il va quitter Lourdes, l’âme encore plus endolorie qu’à l’arrivée, avec son cœur mort, son intelligence froide, ne gardant qu’une immense pitié pour le monde des souffrants, lorsqu’une grande lueur se fait jour en lui : la nécessité pour le monde d’une religion nouvelle, qui satisfasse aux nouveaux besoins de l’âme humaine, jaillit à ses yeux : « Une religion nouvelle, une espérance nouvelle, un paradis nouveau, oui ! le monde en avait soif, dans le malaise où il se débattait. »‌ Après une période de prostration, il s’élance avec toute la fougue de son cœur, à la poursuite de son nouveau rêve. […] « Par quel culte nouveau ? […] La sincérité qui a été la vertu maîtresse de sa vie, qui l’a fait se donner à Dieu sans réticences, lui ordonne à présent de rentrer dans le monde pour vivre sa vie d’homme. « S’en aller, il fallait s’en aller… » Sa rédemption le transfigure, la voix de la réalité l’emplit tout entier, effaçant tous ses vœux, toutes ses promesses antérieures. « C’était comme la conception et la vraie naissance d’un être nouveau. » Et le jour de Pâques, après être monté en chaire pour demander pardon aux hommes de leur avoir prêché l’erreur, trahissant ainsi son serment d’enseigner toujours la vérité, il sort de l’Église et rejoint son cousin, le docteur, qui l’attend à la porte. « Nous allons ?  […] Il faut que nous ayons rendu à la nature et à l’humanité leur valeur réelle, que nous ayons cessé de diviser l’être en deux substances, que nous ayons proclamé à nouveau la loi, tombée en désuétude depuis les Grecs, de l’équilibre vital.

584. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — II »

L’originalité des grands poètes, on le sait, consiste surtout à voir et à exprimer la nature, la vie et les hommes par un côté intime et nouveau. […] Sa morale est celle que nous savons ; il nous répète avec un charme nouveau ce qu’on nous a dit mille fois, nous fait repasser avec de douces larmes ce que nous avons senti, et l’on est tout surpris, en l’écoutant, de s’entendre soi-même chanter ou gémir par la voix sublime d’un poète. […] Lorsque des plumes nouvelles Viennent réchauffer ses ailes A l’approche des hivers.

585. (1874) Premiers lundis. Tome II « Charles de Bernard. Le nœud Gordien. — Gerfaut. »

Les nouvelles diverses, qu’il a recueillies dans son Nœud Gordien et son Gerfaut, permettent déjà de porter sur lui, sur l’ensemble de son talent et de son rôle possible, un jugement ou au moins un pronostic général. […] Eh bien, pour revenir à M. de Bernard, il pourra bien être, s’il le veut, l’Améric Vespuce de cette terre dont M. de Balzac est le Christophe Colomb ; oui, l’observation du monde des dix dernières années, il la possède ; ce fond nouveau de sensibilité, de coquetterie, d’art, de prétentions de toutes sortes, ce continent bizarre qui ressemble fort à une île flottante, il y a pied et n’en sort pas. […] Sans nous engager dans les autres nouvelles, la plupart connues, du Nœud gordien, nous retrouvons dans Gerfaut toutes les qualités que promet la Femme de quarante ans, et qu’on est sûr de ne plus perdre avec M. de Bernard, tant il les possède de source avec abondance et netteté.

586. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vielé-Griffin, Francis (1864-1937) »

. — Les Cygnes, nouveaux poèmes (1890-1891) […] Paul Adam Vielé-Griffin, le plus rythmique des poètes nouveaux, est toujours le Saxon aux images simples reculées dans les vapeurs légères des horizons septentrionaux. […] Vielé-Griffin n’a usé que discrètement de la poésie populaire — cette poésie de si peu d’art qu’elle semble incréée — mais il eût été moins discret qu’il n’en eût pas mésusé, car il en a le sentiment, et le respect… Je ne parle pas de la part très importante qu’il a eue dans la difficile conquête du vers libre ; mon impression est plus générale et plus profonde, et doit s’entendre non seulement de la forme, mais de l’essence de son art : il y a, par Francis Vielé-Griffin, quelque chose de nouveau dans la poésie française.

587. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Le lyrisme français au lendemain de la guerre de 1870 » pp. 1-13

« J’aime le groupe des talents nouveaux. […] Les poètes nouveaux sont fidèles à leur siècle ; de là leur force. […]  » « — Tout ce qui est spirituel a été écrit mille fois, mais paraît toujours nouveau, la plupart des hommes ne retenant de leurs lectures que les sottises.

588. (1897) Manifeste naturiste (Le Figaro) pp. 4-5

Zola, Rodin, Claude Monet, voilà les grands artistes que fréquentent les hommes nouveaux. […] De nouveau, les poètes se mêleront aux tribus. […] Il semble qu’un culte nouveau soit près d’être installé.

589. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préfaces de « Marion de Lorme » (1831-1873) »

Et, depuis cette époque, plusieurs personnes qu’il n’a pas l’honneur de connaître lui ayant écrit pour lui demander s’il existait encore quelques nouveaux obstacles à la représentation de cet ouvrage, l’auteur, en les remerciant d’avoir bien voulu s’intéresser à une chose si peu importante, leur doit une explication ; la voici. […] Et en effet, dans les dernières années de la restauration, l’esprit nouveau du dix-neuvième siècle avait pénétré tout, reformé tout, recommencé tout, histoire, poésie, philosophie, tout, excepté le théâtre. […] Certes, on peut tout attendre de ces générations nouvelles qu’appelle un si magnifique avenir, que vivifie une pensée si haute, que soutient une foi si légitime en elles-mêmes.

590. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre I. Les travaux contemporains »

On pourrait désirer sans doute de meilleurs résultats, mais il ne faut pas oublier que ces recherches sont toutes nouvelles, et tels qu’ils sont, d’ailleurs, ces résultats eux-mêmes ont un véritable intérêt. […] Gratiolet, au contraire, non moins positif, non moins versé dans la connaissance des faits, ayant même apporté à la science des observations nouvelles, est le premier à signaler les lacunes de ces faits et les inconnues qu’ils laissent subsister, et n’hésite pas à l’aire la part de l’âme dans le problème de la pensée. […] Ernest Brémond), ouvrage d’une ordonnance excellente, d’une exposition lumineuse et forte, rempli de faits bien choisis dont quelques-uns sont nouveaux, et sont les découvertes de l’auteur ; en second lieu, un livre du docteur Luys, intitulé Recherches sur le système cérébro-spinal et qui est un des traités les plus approfondis qui aient été faits sur la matière.

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