… mais on croirait que j’en ai de rechange, des noms ? […] … c’est facile à trouver, un joli nom ! […] … c’est à quelqu’un, les jolis noms ! […] … oui… c’est pas un nom chic Duval ! […] … un nom de pays ?
H. de Latouche sont deux noms qui, par beaucoup de voisinages, s’apparentent aux plus dignes. […] Eugène Crépet Il a, dans ses volumineuses œuvres, laissé d’admirables vers que les plus illustres contemporains signeraient hardiment, et cependant c’est à peine si son nom est sorti de cette pénombre qui confine à l’oubli… Entre toutes ces pièces, une surtout fut remarquée c’est celle qui a pour titre : Hommage aux mânes d’ André Chénier , et qui se termine par ces vers : Adieu donc, jeune ami, que je n’ai pas connu un de ces vers-proverbes qui profitent plus au public qu’à leur auteur, car tout le monde s’en souvient et les cite, sans que personne puisse dire qui les a écrits.
Ce nom est destiné sans doute à figurer à la tête de tout ce qui s’appelle Dictionnaire ou Compilation. […] Il n’en a pas été ainsi des Lettres secretes, publiées par le même Auteur, sous le nom de cette même Princesse, parce qu’il étoit aisé d’en sentir la supposition.
Ces vers étaient d’un Monsieur qui faisait beaucoup de sonnets à l’époque et de qui le nom m’échappe. […] Depuis quelques années que mon nom a quelque notoriété, j’ai, parbleu ! […] Mais ceci se passait à une époque où mon nom émergeait à peine de l’obscurité. […] paraît-il — ô solidarité, tu ne serais donc qu’un nom, toi aussi ! […] Déjà deux noms ont retenti dans la mêlée.
Et aujourd’hui même que le premier trouble a eu le temps de s’éclaircir et que rien ne voile plus l’étendue du vide, ce n’est pas un jugement régulier que nous viendrons essayer de porter sur celui qui nous manque tellement chaque jour et dont le nom revient en toute occasion à notre pensée. […] Cependant, parmi les noms les plus habituellement cités de ces victimes triomphantes, n’oublions pas que Vauvenargues avait trente-deux ans, qu’Étienne de La Boétie en avait trente-trois : ces deux ou trois années de grâce accordées par la nature sont tout à cet âge. […] Et quant à ceux qui sont dignes de l’aimer et qui lui feraient honneur par de vrais talents, l’orgueil trop souvent les entête du premier jour ; sauf deux ou trois grands noms qu’ils mettent en avant par forme et où ils se mirent, les voilà qui se comportent comme si tout était né avec eux et comme s’ils allaient inaugurer les âges futurs. […] Les accusations de vénalité, qui sont restées attachées aux noms des principaux meneurs, lui paraissaient sans base, faute apparemment d’être consignées aux procès-verbaux. […] Quant aux noms des auteurs anonymes du généreux pamphlet, M.
« Ou bien est-il, sous le nom de propriété de la matière, inhérent à la matière même ? […] Celui de M. de Humboldt ne mérite que le nom d’histoire naturelle. […] Les hommes et tous les siècles lui ont donné son vrai nom : Mystère, Humboldt ! […] Rien sans mystère, car le nom de mystère est le nom de la volonté ou de l’action de Dieu dans les deux mondes, le monde physique et le monde de l’âme. […] Voilà quatre volumes qui nous expliquent l’univers, et le nom de Dieu n’y est pas même prononcé.
Or, c’est précisément dans ce qu’ils n’ont pas fait qu’on peut se faire un nom. […] Qu’il nous suffise de rappeler qu’ils méritent leurs noms et nos éloges, principalement parce qu’ils cultivent un champ dont leurs devanciers avaient à peine défriché une partie. […] C’est en général dans les premiers temps littéraires d’un peuple, lorsque les croyances ne sont pas attiédies, et lorsque l’invasion du roman n’a pas encore eu lieu, que paraissent les épopées vraiment dignes de ce nom. […] Laissez-nous compter nos forces effectives, les talents véritables qu’on a tour à tour traités de romantiques depuis vingt-cinq ans ; nous laisserons les noms classiques en blanc, vous les remplirez-vous mêmes. […] Les arts libéraux, ainsi que l’indique assez leur nom, ne vivent que de liberté.
Varron a pris la peine de recueillir trente mille noms de divinités reconnues par les Grecs. […] Le véritable capitaine, par exemple, c’est le Godefroi du Tasse ; tous ceux qui ne se conforment pas en tout à ce modèle, ne méritent point le nom de capitaine. […] Il est naturel aux enfants de transporter l’idée et le nom des premières personnes, des premières choses qu’ils ont vues, à toutes les personnes, à toutes les choses qui ont avec elles quelque ressemblance, quelque rapport. […] Ensuite lex désigna la récolte des légumes (legumina) qui en dérivent leur nom. […] Les familles ne peuvent avoir été nommées d’une manière convenable à leur origine, si l’on n’en fait venir le nom de ces famuli, ou serviteurs des premiers pères de famille.
Mme de Sévigné, le jour de Noël 1671, écrivait : Je m’en vais en Bourdaloue ; on dit qu’il s’est mis à dépeindre les gens, et que l’autre jour il fit trois points de la retraite de Tréville ; il n’y manquait que le nom, mais il n’en était pas besoin : avec tout cela on dit qu’il passe toutes les merveilles passées, et que personne n’a prêché jusqu’ici. […] La Bruyère a très finement touché ce coin singulier, et ce travers d’être en tout l’opposé du commun des mortels, dans le portrait qu’il a donné de Tréville sous le nom d’Arsène (chapitre « Des ouvrages de l’esprit ») : Arsène, du plus haut de son esprit, contemple les hommes, et, dans l’éloignement d’où il les voit, il est comme effrayé de leur petitesse : loué, exalté et porté jusqu’aux cieux par de certaines gens qui se sont promis de s’admirer réciproquement, il croit, avec quelque mérite qu’il a, posséder tout celui qu’on peut avoir, et qu’il n’aura jamais : occupé et rempli de ses sublimes idées, il se donne à peine le loisir de prononcer quelques oracles : élevé par son caractère au-dessus des jugements humains, il abandonne aux âmes communes le mérite d’une vie suivie et uniforme, et il n’est responsable de ses inconstances qu’à ce cercle d’amis qui les idolâtrent ; eux seuls savent juger, savent penser, savent écrire, doivent écrire… À l’heure dont nous parlons, Tréville n’avait point encore eu d’inconstance proprement dite, mais une simple conversion ; seulement il l’avait faite avec plus d’éclat et de singularité peut-être qu’il n’eût fallu et qu’il ne put le soutenir : il avait couru se loger avec ses amis du faubourg Saint-Jacques, il avait rompu avec tous ses autres amis ; il allait refuser de faire la campagne suivante sous les ordres de Louis XIV : « Je trouve que Tréville a eu raison de ne pas faire la campagne, écrivait un peu ironiquement Bussy : après le pas qu’il a fait du côté de la dévotion, il ne faut plus s’armer que pour les croisades. » Et il ajoutait malignement : « Je l’attends à la persévérance. » Tel était l’homme dont la retraite occupait fort alors le beau monde, lorsque Bourdaloue monta en chaire un dimanche de décembre 1671 et se mit à prêcher Sur la sévérité évangélique : il posait en principe qu’il faut être sévère, mais que la sévérité véritablement chrétienne doit consister, 1º dans un plein désintéressement, un désintéressement même spirituel et pur de toute ambition, de toute affectation même désintéressée ; — 2º qu’elle doit consister dans une sincère humilité, et 3º dans une charité patiente et compatissante. […] En parlant ainsi, on omet et l’on oublie cette longue et continuelle réfutation qu’en fit Bourdaloue dans sa prédication publique ; il n’y manque bien souvent que les noms propres ; mais, les contemporains étant très au fait de ces questions et les agitant en sens divers avec beaucoup de vivacité, les noms se mettaient d’eux-mêmes. […] Toutefois, comme le nom manque ; comme, au milieu de l’abondance, de la solidité et même de l’agrément relatif des preuves, il y manque de plus l’éclair et le coup de foudre cher aux Français, ce côté militant de l’éloquence de Bourdaloue lui a peu survécu et ne s’est point dessiné de loin, tandis que Pascal, visière baissée, mais brillant du glaive, dans ses immortels pamphlets, est resté avec les honneurs de la victoire. […] Les Anglais n’ont pas cessé d’estimer Bourdaloue ; dans ce pays où l’art oratoire est sérieusement étudié et où tout est dirigé dans le sens pratique, on fait à son genre d’éloquence une place très haute, et on lui décerne, à lui en particulier, et par rapport à d’autres noms de grands orateurs, une supériorité dont nos idées françaises seraient elles-mêmes étonnées71.
Il vint au monde en 1626 à La Chapelle, près de Saint-Denis d’où on lui donna son nom. […] Il nous a laissé les noms de ceux qu’il hantait le plus7 : il y installait Molière, La Fontaine, Racine dans sa jeunesse, Despréaux. […] Le vilain, qui était proprement le nom donné à l’habitant des campagnes, exprime l’impression même que faisait d’ordinaire le lieu qu’il habitait ; en général, et sauf quelques rares éclaircies au soleil du printemps, ces portions défrichées et non désertes de la contrée étaient les plus pleines de boue, de fumier et de misères. […] Routiers, voyageant en Suisse (1761), est déjà un disciple de Rousseau ; il cache son nom, il déguise sa condition, c’est un peintre de portraits, et qui fait semblant de chercher des pratiques pour vivre ; les honnêtes gens qui le prennent au mot se donnent de la peine pour lui en procurer ; en un mot, il joue à l’Émile de Jean-Jacques, et avec cela il imite à sa manière Chapelle et Bachaumont. […] Sauf le commencement et la fin qui sentent la coterie et le genre érotique de la Caserne (c’était le nom de leur maison de plaisance), il a fait un vrai voyage, et il ne s’est pas dit du moins qu’il imiterait Chapelle et Bachaumont.
Deleyre, ami de Jean-Jacques Rousseau, qui l’estimait plus qu’il ne l’a témoigné dans ses Confessions, et qui ne cessa de le recevoir jusqu’à la fin de sa vie, Deleyre dont le nom ne se rencontre qu’incidemment dans les mémoires des contemporains, était un de ces hommes secondaires du xviiie siècle, qui offrent bien de l’intérêt à qui les observe de près. […] Car le nom de Deleyre figure, à côté de celui de Lakanal, au bas de l’Arrêté qui institue ces Écoles, un moment si utiles. […] Mais auparavant, que de soucis et de tristesses sans nom, que d’anxiétés sans cause apparente, dans lesquelles il nous est donné tardivement de pénétrer ! […] C’est la vraie retraite d’un sauvage ; vous pourrez aller cacher là vos vertus, comme un malfaiteur y cacherait ses crimes. » C’était près de la source de la rivière des Gobelins, dans le voisinage de larges étangs, au bord d’un vallon tortueux « qui se plonge dans un site lugubre pour s’ouvrir ensuite sous un horizon assez étendu et très agréable. » Cela s’appelait du joli nom de Dame-Marie-les-Lis. […] on le sait de reste. » Le nom et l’amitié de Thomas viennent sans cesse se mêler dans la pensée de Ducis à ces soins affectueux pour Deleyre.
Je me mis donc à prêcher, et bientôt je me fis un nom. […] Jacquinet, vient de présenter réunis dans une analyse et une Étude complète tous les prédicateurs antérieurs à Bossuet, et dont les noms seuls étaient assez vaguement connus39. […] Les compétiteurs étaient le cardinal de Rouillon, porté par son nom, par l’orgueil de sa race et par ses talents, et aussi Le Tellier lui-même, le coadjuteur de Reims, que poussait le crédit de sa famille. […] Cette première chimère s’évanouissant, et comme pis aller, il crut devoir se mettre en mesure pour le cas très vraisemblable où il serait nommé chancelier, et il prit pour guide dans l’étude des lois civiles un homme des plus habiles en cette branche, Jean Legendre, qui n’a rien de commun avec le nôtre, avec l’abbé de ce nom. […] L’idée du scandale attaché à son nom a pu en détourner jusqu’ici, je le conçois, les esprits sérieux ; on aurait tort pourtant de trop céder à ce scrupule.
Ignorez le rang, ignorez le nom, cette personne entre deux âges a certainement la répartie juste et à propos, le grain de sel sans amertume. […] Après Barbier, prenez d’Argenson, une autre manière de bourgeois sous son nom plus noble. […] » « À ce nom, je vois un superbe homme qui s’avance en inclinant la tête, et qui dit : « Madame ! […] On s’y donnait de petits noms d’amitié. Le comte d’Argenson (le doux et le poli, frère du brusque), s’appelait Cadet ; Mme de Villars s’appelait Papète ; la duchesse de Luynes avait nom la Poule.
Eudore Soulié, Dussieux, Lavallée, soit au nom et dans l’intérêt de Dangeau, soit par goût et admiration pour Mme de Maintenon, l’ont pris rudement à partie et lui ont refusé tout ce qu’on peut lui enlever de considération et de crédit. […] Si, dans cette circonstance, Saint-Simon eut des ridicules aux yeux des autres ; si, quand il prit la parole pour protester au nom des ducs, on n’entendit qu’une petite voix dont quelques-uns dans l’assistance se moquèrent ; s’il y eut du plaisant pour quelques spectateurs dans l’incident, il est certain que, plein de son objet et de sa passion, il ne s’en apercevait pas lui-même : mais, en revanche, si vous lui passez ce travers, ce tic nobiliaire (pour l’appeler par son nom), que ne distinguait-il pas sur tous ces bancs autour de lui, dans les plis de ces fronts et de ces visages, dans cette multitude de masques où la nature lui avait accordé de lire ! […] Chéruel à la justification des Noailles, et surtout du second maréchal de ce nom, contre les imputations malignes de son ennemi mortel, acharné, implacable. […] Le profond moraliste se retrouve dans un dernier trait : « Le nom qu’un infatigable bonheur lui a acquis pour des temps à venir m’a souvent, dit-il, dégoûté de l’histoire, et j’ai trouvé une infinité de gens dans cette réflexion. » Combien de guerriers, de héros d’un jour, se survivant à l’état de paix et n’ayant gardé à la fin que l’ostentation et le fracas de leurs vices, ont produit ce même effet sur des esprits honnêtes et sages, qui ont pu se dire comme Saint-Simon : « C’est à dégoûter de l’histoire ! […] Il y a en Saint-Simon plus pour nous qu’un La Bruyère : il éclaire La Bruyère et nous aide à le mieux comprendre ; il met des noms et des personnages là où l’autre avait mis des types.
Comment oublier Du Monin, dont le nom était devenu proverbial à titre de poëte amphigourique, vers 1580 ? […] Il a de la plume un vocabulaire très-raffiné et très-recherché, qui ressemble à une palette apprêtée curieusement et chargée d’une infinité de couleurs dont il sait et dont il dit les noms. […] Et puis, quand je vois prodiguer, à propos de la moindre pochade en vers, ces noms de Téniers, de Terburg et autres excellents peintres flamands, je me permettrai de rappeler que la poésie, en de tels cas, n’est point précisément la peinture. […] mais en poésie, c’est la pensée et le sentiment qui restent le principal, qui gardent, pour ainsi dire, la haute main, tandis qu’en peinture la main-d’œuvre, au besoin, prend le dessus. — La quantité de noms célèbres que M. […] (in-fol. n° 122, Belles-Lettres franç.), contient la quintessence de cette première manière de Théophile ; c’est mieux peut-être (en ce qui le concerne) qu’un extrait du Parnasse satyrique, et il se peut que certaines pièces marquées à son nom ne se retrouvent que dans ce manuscrit.
Les L’Hôpital, les de Thou, les Pithou, voilà de grands noms assurément, et dont chacun en particulier pourrait servir d’exemple pour une démonstration ; mais en français, et eu égard aux lecteurs d’aujourd’hui, nul mieux qu’Étienne Pasquier ne les représente au vif dans ses écrits, ne les développe et ne les résume commodément et avec fidélité ; il offre une vie de xvie siècle au complet, et il a exprimé cette vie dans des ouvrages encore graves et à demi familiers, dans des lettres écrites non pas en latin, mais dans le français du temps, et avec une attention visible de renseigner la postérité. […] Théorie incomplète si l’on veut, inconséquente, et qui ne saurait résister à l’exactitude du raisonnement, mais qui se recouvre de grandeur et de religion dans l’histoire, puisqu’elle a pour elle tant de beaux noms, depuis le premier président de La Vacquerie jusqu’à M. de Malesherbes. […] Il y avait là-dedans un principe organique qui semblait fait pour donner vie et consistance à une classe moyenne, à cette classe que nous avons vue essayer mainte fois de se constituer et de se reformer depuis sous divers noms, mais qui n’a plus su retrouver solidité en elle, ni moralité élevée. […] Malgré le grand nom de Mathieu Molé, cette majesté jusque-là inviolable s’éclipsa. Louis XIV asservit le Parlement, Louis XV le craignit : « Vous ne savez pas ce qu’ils font et ce qu’ils pensent, disait-il à ses intimes, c’est une assemblée de républicains… » À ce moment, la théorie en question, qui avait besoin d’une condescendance, d’une confiance et d’une foi réciproque, cette théorie où il entrait, on l’a vu, je ne sais quelle illusion platonique, était totalement perdue ; il n’y eut plus après que de grands et beaux noms qui jusqu’à la fin, et en présence de l’échafaud, attestèrent les races généreuses.
Mais il voulut rire de Mirabeau et de ses objections ; rappelant les critiques qu’avaient eu à essuyer de tout temps les entreprises nouvelles : « Quand elles étaient bien amères, disait-il, on les nommait des Philippiques ; peut-être un jour quelque mauvais plaisant coiffera-t-il celles-ci du joli nom de Mirabelles, venant du comte de Mirabeau, qui mirabilia fecit. » Le faiseur de calembours oubliait trop ici à qui il se jouait. […] Beaumarchais était prédestiné aux procès, et aux procès avec des Alsaciens, avec des noms de physionomie allemande. […] Mais quelques années après (1787), dans un procès que le mari poursuivait contre elle, Bergasse, avocat et conseil de Kornman, rencontrant le nom de Beaumarchais et cette quantité de grands personnages qui s’étaient intéressés pour la belle coupable, en tira parti dans son Mémoire, et fit, contre Beaumarchais notamment, une sortie violente qui amena celui-ci à porter plainte en diffamation. […] Un fils qu’il avait eu de son second mariage n’avait pas vécu ; mais il avait une fille qu’il aimait tendrement, nommée du nom d’Eugénie, et que tout annonce avoir été charmante. […] « Ce qui m’anime en tout objet, dit Beaumarchais, c’est l’utilité générale. » — « À chaque événement important, disait-il encore, la première idée qui m’occupe est de chercher sous quel rapport on pourrait le tourner au plus grand bien de mon pays. » Dans le courant de la guerre d’Amérique, il conçut plus d’une fois de telles idées et les mit en circulation avec bonheur ; comme, par exemple, le jour (1779) où, pour relever le courage des négociants et armateurs, il proposa au ministre de déclarer les protestants désormais admissibles dans les chambres de commerce, d’où ils étaient jusqu’alors exclus ; ou comme ce jour encore où, après la défaite navale de M. de Grasse (1782), il eut l’idée que chaque grande ville offrît au roi un vaisseau de ligne, portant le nom de la cité qui lui en ferait hommage.
Une solennité où l’Académie française a l’honneur de présider l’Institut royal de France, a paru l’occasion la plus favorable pour déclarer les principes dont elle est unanimement pénétrée, pour essayer, en son nom, de lever les doutes, de fixer les incertitudes, de dissiper les craintes, et, s’il se peut, de prévenir les dissensions dont la littérature est menacée. […] Enfin, quelques-uns des novateurs les plus renommés vont jusqu’à renier le nom dont naguère ils s’honoraient, et dont le reste continue à se glorifier. Ce nom toutefois subsiste ; et, sauf à prouver qu’il ne signifie rien ou qu’il est mal appliqué, il est indispensable de l’employer, pour parler de la chose même que, d’après un usage presque général, il sert à désigner. […] Il y a près de trente années, quelques récits de voyageurs et bientôt quelques traductions nous firent connaître plusieurs productions du romantisme allemand, qui n’avait pas encore été rédigé en théorie, et à qui même, je crois, il n’avait pas encore été imposé de nom. […] s’écrient nos adversaires ; les tragédies dont vous venez de proclamer les noms, sont romantiques, et nous les adoptons comme telles.
Même la lutte avait pris un degré de violence tel et un caractère si nettement déterminé, qu’on désignait sous le nom de décadents tous ceux qui s’attaquaient à la littérature pompière et prudhommesque où s’illustraient MM. […] Détail amusant : plusieurs journaux, grâce à la similitude des noms, ou victimes d’erreurs typographiques avaient imprimé La Peau de Moréas. […] Un jour il s’avisa, pour rire, de signer un article du nom de ce fameux chroniquant. […] Son scepticisme à cet égard est tel qu’il se faisait un jeu de laisser passer sous son nom dans La France littéraire des articles dont il ne connaissait ni les termes, ni l’esprit. […] Voici les noms de la plupart de ceux qui se trouvent dans ce cas : Pierre Quillard, Merki, Julien Leclercq, A.
Qui donc connaîtra même leurs noms ? […] Qui connaîtrait le nom de M. […] À quoi bon avoir rempli le monde du bruit de son nom ? […] Car, depuis, nos pauvres noms français font bien piteuse mine et sont en quelque sorte perdus au milieu de ces noms étrangers, à désinences barbares. […] Au nom seul de M.
Nous y réunirons quelques noms de poètes et de romanciers, qui ont été omis jusqu’ici ; un Discours final pourra résumer la situation générale de la littérature et conduire nos principaux contemporains jusqu’à la date même de cette dernière publication. […] Dans l’Avertissement placé en tête des second et troisième volumes de cet ouvrage24, qui parurent en 1836, j’ai dit, et il m’avait semblé, en effet, qu’un quatrième volume me suffirait pour épuiser les noms d’auteurs que je tenais à traiter encore. […] Un collectionneur des plus distingués, à qui nous devons beaucoup pour cette publication, nous signale une note relative encore aux Critiques et Portraits littéraires, dans un petit volume paru sans nom d’auteur en 1812 et qui n’est qu’un choix de Portraits, extraits des œuvres de M.
Mais des ambitions, des vanités de cour et des intérêts de cœur, si l’on peut donner ce nom à des relations de galanterie, se saisirent des griefs populaires. […] Dans les intérêts du gouvernement étaient les femmes de la maison de la reine, et les sept nièces du cardinal, qu’il avait fait venir d’Italie en 1647 : cinq du nom de Mancini ; deux du nom de Martinozzi.
On déchiffrerait peut-être aujourd’hui, sur l’inscription de Behistoun, le nom de Miltiade, à la suite de ceux des rebelles mèdes que Darius se vante d’avoir mutilés de sa propre main : — « Phraorte fut pris et amené devant moi, je lui coupai le nez, les oreilles, la langue. […] Il l’avait interpellé par son nom, et sa grande voix, où bruissaient les souffles des bois, avait prédit la victoire. […] Un tumulus fut dressé à Marathon sur ses vaillants morts, entouré de dix colonnes, une pour chaque tribu, qui portaient leurs noms.
De-là les noms d’Uranistes & de Jobelins. […] On prit des noms & des devises analogues au choix qu’on avoit fait. […] Que, de son nom chanté par la bouche des belles, Benserade, en tous lieux, enchante les ruelles.
Voltaire est bien homme à emporter, sur la croupe de sa gloire et dans le bruit éternel de son nom, un livre mal fait, frivole ou ennuyeux. […] n’est un éloge pour personne, ni pour ceux qui le vantent et marquent de son nom des livres que sans son nom on ne lirait pas, ni pour Voltaire lui-même, qu’on n’appelle que Roi aujourd’hui, et qu’on appellerait Dieu si l’on avait du cœur !
car les républicains détestent les ruraux, et, comme le mot clérical pour désigner les catholiques, rural est un nom qu’ils ont inventé et qui veut être une injure, cinglée par eux au visage des paysans. […] L’auteur de la Fête votive de saint Bartholomée Porte-glaive — un nom de tableau bien plus que de livre — n’est, à exactement parler, ni un inventeur dans l’ordre du roman ou du drame, ni un esprit d’aperçu qui voit les idées par-dessus les images, ni un écrivain… littéraire. […] Il le hait au nom des campagnes, ce Paris dont on voudrait faire la France tout entière, ou du moins la grande Commune de France !
Ainsi le nom, la mémoire, l’honneur d’un homme ne sont rien après sa mort ? […] Sur vingt noms, il y en a bien quinze d’estropiés. […] Singulier accouplement, on l’avouera, que celui de ces deux derniers noms ! […] Le nom ne fait rien à l’affaire. […] Quand il peint M. de Cavour sous le nom du Subalpin, c’est bien pis.
Le passage prit dès ce jour le nom de passage des Panoramas. […] Un autre intérêt du livre est celui qu’offrent les noms qui s’y rencontrent, noms obscurs alors et à qui l’avenir réservait tant d’éclat. […] Cette fois, nous voudrions voter pour un nom connu. » — « Eh bien ! […] » Napoléon était un nom connu. […] … » — Tout s’expliquait par ce nom inattendu.
Jean-Jacques Weiss Rocroi, Fribourg, le duc d’Enghien, Gassion, Bassompierre, l’hôtel de Rambouillet, Voiture ; voilà bien des noms et de bien illustres qu’a réunis, dans un seul petit acte, une jeune femme, hier inconnue et qui signe Simone Arnaud. […] Delaunay est venu annoncer le nom de l’auteur, l’applaudissement a presque touché à l’acclamation.
Elle aimait les femmes poètes, celles qui sont dignes de ce nom ; elle les louait volontiers, elle les préférait à elle, et cela non pas seulement tout haut, mais aussi tout bas, sincèrement. […] Tant que les noms aimés retourneront aux cieux, Nous chercherons Delphine à travers les étoiles, Et ton doux nom de sœur humectera nos yeux. […] La seconde fille de Mme Desbordes-Valmore, poète également si l’on peut appeler de ce nom la sensibilité elle-même, avait plutôt en elle la faculté de souffrir de sa mère, cette faculté isolée, développée encore et aiguisée à un degré effrayant ; pauvre enfant inquiet, irritable, malade sans cause visible, elle se consumait, elle se mourait lentement, et par cela seul qu’elle se croyait moins regardée et favorisée, moins aimée ; devenue l’objet d’une sollicitude continuelle et sans partage (car elle était restée seule au nid maternel), rien ne pouvait la rassurer ni apprivoiser sa crainte, et la plus tendre chanson de sa mère ne faisait que bercer son tourment sans jamais réussir à l’apaiser ni à l’endormir : Inès Je ne dis rien de toi, toi la plus enfermée.
Il est même à remarquer que les noms les plus illustres de la science moderne sont tous ceux de professeurs ; on chercherait en vain parmi les libres amateurs des Heyne, des Bopp, des Sacy, des Burnouf. […] Notre susceptibilité à cet égard est peut-être une des causes pour lesquelles la philologie, bien que représentée en France par tant de noms illustres, est toujours retenue par je ne sais quelle pudeur et n’ose s’avouer franchement elle-même. Nous sommes si timides contre le ridicule que tout ce qui peut y prêter nous devient suspect ; or les meilleures choses, en changeant de nom et de nuances, peuvent être prises par ce côté. Le nom de pédantisme, qui, si on ne le définit nettement, peut être si mal appliqué, et qui pour les esprits légers est à peu près synonyme de toute recherche sérieuse et savante, est ainsi devenu un épouvantail pour les esprits fins et délicats, qui ont souvent mieux aimé rester superficiels que de donner prise à cette attaque, la plus sensible pour nous.
Il a ajouté à l’éclat des grands talens, le mérite des plus hautes vertus : c’est plus qu’il n’en faut pour consacrer son nom à l’amour & au respect, autant qu’à l’immortalité. […] Qu’il nous soit permis, en respectant des noms consacrés par les suffrages unanimes de tous les siecles, de mettre dans la même balance l’Iliade & l’Enéide, avec l’immortel Ouvrage du Cygne de Cambrai. […] Rousseau n’est qu’un Poëte de sons & de beaux mots2 ; que Bossuet n’est qu’un déclamateur3 ; quand on ne craint pas de désigner mal-adroitement son siecle par les noms de Diderot, de d’Alembert, de Marmontel, de Delisle & de S. […] Dacier fait, sur ce mot d’Aristote, la remarque suivante : « Comme le mot Ἔπος ne se disoit pas moins, chez les Grecs, de la Prose que des Vers, ce Législateur de la Poésie a fort bien pu comprendre, sous le nom d’Epopée ou de Poëme Epique, les Discours en prose, puisqu’en effet, ils peuvent être de véritables Poemes épiques.
Le nom de Grand, qu’on lui donne, caractérise l’idée qu’on a de l’élévation de son génie. […] On a cru trouver des lumières sûres dans un écrit laissé par le fameux Boindin, procureur du roi, des trésoriers de France, ce censeur en titre de toutes les nouveautés de Paris, si bien peint dans le Temple du goût, sous le nom de Bardou, homme sans religion*, mais de mœurs rigides. […] Il se peut, disent-ils, que Malafaire, Lamotte & Saurin ayent concerté entr’eux la perte de Rousseau qu’ils n’aimoient pas, & qu’ils ayent fait passer, sous son nom, des horreurs qui ne sont que d’eux. […] Quoi qu’il n’ait jamais répondu à ces invectives affreuses, répandues sous le nom de calotes, on se prévaut de ce qu’en d’autres occasions, il ne prit pas également sur lui-même.
Malgré ces noms de Sixte-Quint et de Henri IV, dont il a étoilé le front de son ouvrage, l’auteur n’est pas un biographe à la manière de notre Audin, le grand et délicieux biographe qui n’est pas encore estimé ce qu’il vaut, et dont la gloire, comme les chênes, est si lente à venir ! […] pas manqué d’appeler les choses par ce qu’il croit leurs noms, et ces noms sont terribles. […] Mais de toutes les figures que Segretain nous a peintes, celle qui domine, à dessein, toutes les autres, est la majestueuse figure de Sixte-Quint, opposée à la figure de Henri IV, dans ce livre qui porte leurs deux noms, mais non dans un but d’antithèse.
Tous, et je passe les noms de ces marionnettes d’historiens, à qui l’Histoire a tiré le fil quand elle ne l’a pas cassé, furent pris ou d’une admiration ou d’une horreur qui n’étaient plus des sentiments, mais des vertiges… L’historien froid, l’historien que l’Histoire ne mène pas, et qui, même, ne mène pas l’Histoire, — car être mené par l’Histoire ou la mener, c’est tout un pour la vérité, et c’est ici que l’esclave vaut bien le despote, — l’historien impartial qui ne se soucie que de l’exactitude ou de la justesse de son observation, a manqué jusqu’alors. […] Et cela est si vrai, que M. d’Héricault, qui sait tout, n’est pas plus sûr du coup de pistolet de Merda que de son nom ! […] En action historique, les idées générales, les influences sociales ont besoin d’un homme… Quoique la France fût éperdue d’égalité, à cette heure maudite, et qu’elle eût commencé déjà le nivellement par l’échafaud, elle n’en reconnut pas moins la supériorité et la souveraineté de l’homme qui, à un jour donné, avait créé cette chose inouïe, universelle et compacte, qui s’étendit tout à coup sur la France entière comme une voûte qui ne permettait plus de respirer, et qu’on appela du même nom que le sentiment dont elle transissait les âmes : la Terreur ! […] Mais le temps que cela dura, Robespierre, le petit avocat d’Arras, le petit bourgeois, la petite âme et le petit esprit, fut le dictateur de la France, comme, à Rome, l’avait été Sylla… Il faut demander pardon à la mémoire de Sylla de citer son nom, même en passant, quand il s’agit de Robespierre ; mais comment se priver de l’éclair du contraste ?