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418. (1936) Réflexions sur la littérature « 6. Cristallisations » pp. 60-71

René Berthelot sur Bergson, à l’arbitraire avec lequel toutes les idées de Bergson, sauf une, sont rattachées à tel philosophe, et à l’étrange conception qui le montre empruntant « l’idée de la vie » à la médecine vitaliste ou à Schelling). […] Delacroix le montre fort bien, est lié chez Stendhal à la musique, il est chargé de musique comme la musique est chargée d’amour. " pour comprendre les amours de Stendhal il faut se rappeler la musique.

419. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXI » pp. 323-327

Il le montre bel esprit éloquent et profond, talent supérieur, caractère faible, et d’une sensibilité inquiète et maladive qui devance certaines tristesses toutes modernes.

420. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Appendice. »

Il a publié assez récemment, chez Hetzel, deux petits volumes sur la Rhétorique même et sur la Mythologie, et en rajeunissant par la forme des sujets dont le fond semble épuisé, il s’y montre plus dégagé de ton et plus alerte qu’on ne l’est volontiers dans l’Université, il n’a pas prétendu creuser, il s’est joué sans pédanterie à la surface : on sent un auteur maître de sa matière et qui en dispose à son gré.

421. (1875) Premiers lundis. Tome III « Lafon-Labatut : Poésies »

Pellissier montre combien le poëte est peu disposé à s’abuser sur des productions qui sont, avant tout, pour lui, des consolations secrètes, des épanchements solitaires : nous ne craindrons point, après M. 

422. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bataille, Henry (1872-1922) »

Henry Bataille montre une âme très proche de celle de M. 

423. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 139-145

Linguet se montre dans tout ce qu’il a écrit, par une richesse d’imagination, une chaleur & une vivacité d’images, une flexibilité & un coloris de style, qui le séparent avantageusement de la foule de nos Littérateurs, même célebres.

424. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — III »

Mais à côté de cette image restreinte, voici, dans l’hypothèse métaphysique que l’on élève, parmi l’univers immobile, l’abolition de toutes les relations infiniment nombreuses que réalisait seul, entre objets et sujets, le mécanisme de la cause par l’intermédiaire du temps, en sorte que, supprimant tout état de conscience, cette hypothèse se montre elle-même inimaginable, la vision qu’elle suscitait s’évanouissant dans l’abîme où elle entraîne avec elle toute existence phénoménale et où s’anéantit toute représentation.

425. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Racan, et Marie de Jars de Gournai. » pp. 165-171

Un jour elle lui fait une visite, & lui montre des épigrammes de sa composition.

426. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VIII. La Fille. — Iphigénie. »

Ainsi les Muses, qui haïssent le genre médiocre et tempéré, doivent s’accommoder infiniment d’une religion qui montre toujours ses personnages au-dessus ou au-dessous de l’homme.

427. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre III. Massillon. »

Il nous semble qu’on a vanté trop exclusivement son Petit Carême : l’auteur y montre, sans doute, une grande connaissance du cœur humain, des vues fines sur les vices des cours, des moralités écrites avec une élégance qui ne bannit pas la simplicité ; mais il y a certainement une éloquence plus pleine, un style plus hardi, des mouvements plus pathétiques et des pensées plus profondes dans quelques-uns de ses autres sermons, tels que ceux sur la mort, sur l’impénitence finale, sur le petit nombre des élus, sur la mort du pécheur, sur la nécessité d’un avenir, sur la passion de Jésus-Christ.

428. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Doyen » pp. 244-247

Que ce soit à ce prince qu’elle montre sa peine, son désespoir et ses larmes.

429. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Gérard de Nerval »

Ou bien on croit à l’illuminisme, on en cherche et on en montre les causes dans l’esprit humain et les traditions chez les peuples.

430. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Eugène Chapus »

L’auteur y montre, entre mille autres faces d’un talent mouvementé et chatoyant, une faculté de paysagiste presque embrasée, tant elle est ardente !

431. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

À vingt ans, il avait découvert le secret d’un nouvel échappement pour les montres. […] Elles apprirent que le jeune horloger savait jouer avec un talent peu commun d’un instrument alors fort à la mode, et qu’il avait perfectionné lui-même comme le mécanisme des montres. […] Beaumarchais en donna cent, plus une montre enrichie de diamants d’une valeur égale. […] La Bruyère montre son art, qui est grand ; artiste supérieur, La Rochefoucauld cache le sien et, par une simplicité savante, trompe le lecteur superficiel. […] Le poète, au début, se montre beaucoup plus soigneux de la forme qu’il ne le devint par la suite.

432. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Il montre le bâtiment à son ami et dit en souriant : « Voici le lycée de papa ». […] Si les contemporains ne le constatent pas, l’historien de la civilisation le montre ultérieurement. […] Il nous montre un naturaliste qui arrive alors en poste de Brème à Leipzig. […] « Le coup d’œil le plus superficiel sur l’état du monde nous montre », écrit M.  […] Quand celles-ci affirment pouvoir expliquer le phénomène cosmique, la science montre que ces prétendues explications sont du pur bavardage.

433. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

Dans une autre lettre de date postérieure, également adressée à Delaroche, c’est le peintre, l’artiste qui reparaît, et avec un sérieux, un bon sens, un commencement de résignation qui montre que les années ont produit leur effet, leur action raisonnable : « 15 avril 1852. […] J’ai promis quelques tableaux, je vais les faire. » « La montre marche toujours, mais les aiguilles ne marquent plus rien : autrement dit, ma vieille toiture33 est encore là, mais le cadran n’indique plus ce que je voudrais faire comprendre. » Nous savons des existences heureuses et qui le sont jusqu’au dernier jour de l’âge même le plus avancé ; ce sont là d’insolents et aussi de trop frivoles bonheurs. […] Pas trop de poètes on de peintres métaphysiques, je t’en conjure ; pas trop de messieurs de l’Empyrée, ni d’abstracteurs de quintessence : deux ou trois, par génération, suffisent ; mets-les à part et en haut lieu pour la rareté et pour la montre, garde-les pour tes grands dimanches ; mais, les jours ouvrables, sois heureuse encore et contente de retrouver de tes favoris et de tes semblables, de ces talents ou de ces génies faciles, qui, de tout temps, t’ont défrayée et charmée, qui te parlent ton langage et t’y entretiennent, qui te font passer tes plus agréables heures, et non pas les moins salutaires, en t’offrant à toi-même en spectacle sous tes mille aspects vivants, avec tes qualités et défauts divers : crânerie, héroïsme, gaieté, sentiment, humeur légère, audace brillante, coup d’œil net et bon sens pratique37.

434. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

C’est du caprice ; mais ce caprice se montre si à propos et si en passant, qu’on est tenté de le prendre pour une des lois du genre. […] Le français de Paris s’y montre dans ses nuances si variées et si justes, ses délicatesses, son coloris modéré, cette rigueur logique qui sent sa langue universelle ; et, à côté, le français des provinces y trouve à loger çà et là, dans quelque coin, ses naïvetés locales, sa rusticité expressive, ses fautes gracieuses. […] Rien ne s’y montre de l’époque que ce qui en fut le plus aimable : l’esprit, plus charmant alors qu’en aucun autre âge de la société française ; un peu de La Rochefoucauld, un peu de Mme de Sévigné, avec le naturel qui les avait faits amis ; la galanterie tendre et ingénieuse, qui est la forme de l’amour dans notre pays.

435. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quinzième. »

On ne montre pas quoiqu’on le veuille, tout l’esprit qu’on a, et on en montre qu’on n’a pas. […] La pensée ne leur arrive pas d’abord dans sa plénitude ; un premier travail la tire en quelque sorte du fond de leur esprit, et la leur montre, incertaine encore, dans une sorte de demi-jour.

436. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1856 » pp. 121-159

* * * — J’ai vu aujourd’hui le modèle des maîtresses, la maîtresse d’un jeune Anglais phtisique, une Italienne assez attachée à la poitrine de son amant, pour l’empêcher de sortir tous les soirs, s’enfermant avec lui, causant, fumant des cigarettes, lisant, toujours couchée sur une chaise longue, et dans une attitude qui montre un bout de jupon blanc et les bouffettes rouges de ses pantoufles. […] 22 juillet Été chez Gavarni qui nous montre de merveilleuses aquarelles, balafrées de clarté, de soleil, de vie, avec des roses, des jaunes, des bleus d’un lavage inimitable, et avec des figures prodigieusement pochées dans leur savante construction, — des dessins sur papier Wathman, auquel il donne un ton de chine, en l’exposant dans une chambre où l’on fume. […] Dans sa poche, il remue les clefs de tout cela, nerveusement, et il nous montre les titres de propriété pour se les remontrer, et se refaire la certitude que ce n’est point un rêve : cette certitude qu’il semble à tout moment avoir besoin de raffermir, avec la vue du testament, de l’envoi en possession.

437. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

L’Empereur s’approche, interroge ; l’Impératrice lui montre le mot tétonnières appliqué aux femmes du Directoire. […] La fillette est mise à la porte du château avec, pour tout argent, une montre garnie de perles, et deux boucles d’oreilles en diamants. […] Il nous montre ses Chardin et ses Prud’hon, — et nous qui avons fait le vœu de ne jamais acheter de tableaux, — nous revenons amoureux de deux tableaux, il est vrai que ce sont deux esquisses : l’esquisse des Tours de cartes de Chardin, une merveille de couleur gaie et papillotante qu’on ne rencontre pas d’ordinaire chez lui, et le portrait de Mlle Mayer par Prud’hon, le portrait que le peintre eut jusqu’à sa mort dans son alcôve, — un portrait où l’on dirait le sourire de la Joconde dans l’ovale ramassé d’une nymphe de Clodion.

438. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

Il y a en montre des exemplaires de La Fille Élisa. […] Je viens de voir, sur un boulevard neuf, une grande librairie, qui n’a en montre que La Fille Élisa, étalant par toutes ses vitrines, aux gens qui s’arrêtent, mon nom, mon nom seul. […] Daudet montre à sa femme la dédicace, tirée à quelques exemplaires, et qu’elle ne connaît pas encore.

439. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Ainsi l’avare au compte de la comédie, est également indigne et incapable d’être un bon père de famille ; on nous le montre en haine à sa fille, en mépris à son fils. […] » On y va pour voir, on y va pour être vu ; chacun s’y montre en ses plus exquises magnificences. […] Elle nous les montre et tant qu’on les veut voir, comme si ces épaules avaient déjà vingt ans !

440. (1913) La Fontaine « VII. Ses fables. »

La tendresse, la tendresse fraternelle ou amicale, je voudrais dire soldatesque, la tendresse de compagnon à compagnon, nous la voyons dans la fameuse fable des Deux Pigeons, où le pigeon sédentaire la montre d´une façon si touchante au pigeon migrateur ou au pigeon aventureux, par tout ce qu’il lui dit. […] C’est depuis lui que Buffon a dépeint les animaux comme ayant un caractère, et souvent très aimable ; c’est depuis lui que, d’une façon assez fade, je le reconnais, Florian nous montre des animaux solidaires aussi les uns des autres (le Lapin et la Sarcelle, fable à la vérité un peu grise, un peu doucereuse et qui sent la sensibilité un peu frelatée du dix-huitième siècle, je l’avoue, mais enfin, fable qui, pour ce qui est de l’instinct de solidarité des animaux entre eux, se rattache tout à fait à La Fontaine). […] Cunisset-Carnot nous montre que les moines de La Fontaine ont supposé toute cette histoire.

441. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Cette pièce, qui commence comme une élégie, ne tarde pas à nous révéler son vrai caractère, et la satire se montre dans toute sa franchise. […] que tu es changée, puisque, par lâcheté, tu renies le bon sens de nos pères et que tu montres du doigt le triste septentrion ! […] Darvil se montre docile et se retire. […] Louis XIV, tel que nous le montre M.  […] Michelet se montre à nous tel que nous l’avons vu pendant toute la durée des deux premières races.

442. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LX » pp. 231-236

Dans la deuxième le ton s’élève, l’enthousiasme se montre ; aussi les erreurs deviennent plus graves ; c’est là qu’on trouve des phrases éloquentes, à l’occasion d’une croix grecque gravée sur la pierre qui recouvrait la boîte.

443. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note III. Sur l’accélération du jeu des cellules corticales » pp. 400-404

Je fis sonner ma montre : il n’était encore que minuit.

444. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rodenbach, Georges (1855-1898) »

Mais ce n’est pas seulement parmi les maîtres que Georges Rodenbach comptait des sympathies, et sa collaboration fréquente aux jeunes Revues montre combien les nouveaux venus goûtaient son œuvre.

445. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 23-32

Le soi-disant est aussi érudit qu’il se montre bon Juge.

446. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre III. Partie historique de la Poésie descriptive chez les Modernes. »

Cette découverte fit changer de face à la création : par sa partie intellectuelle, c’est-à-dire par cette pensée de Dieu que la nature montre de toutes parts, l’âme reçut abondance de nourriture ; et par la partie matérielle du monde, le corps s’aperçut que tout avait été formé pour lui.

447. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre V. Histoire littéraire. » pp. 212-219

L’auteur s’y montre un homme dégagé des préjugés de parti ou de corps ; il rend justice aux Protestans comme aux Catholiques, aux Jansénistes comme aux Molinistes, & dit la vérité avec une liberté judicieuse.

448. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XVI. Des Livres nécessaires pour connoître sa Religion. » pp. 346-352

Rousseau de Genève occupe aussi une place dans ces réfutations, & ce n’est pas sans raison, quoiqu’il se montre moins acharné à détruire la Religion, & qu’il n’ait pas insulté, comme a fait M. de V.

449. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Restout » pp. 187-190

Si dans un tableau ce qui occupe le plus d’espace, remplit le milieu, arrête l’œil, et se montre uniquement, en est le sujet principal, la table a ici tous ces caractères.

450. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Vernet » pp. 227-230

C’est un travail commandé ; c’est un local qu’il faut rendre tel qu’il est, et remarquez que dans ces morceaux mêmes, Vernet montre bien une autre tête, un autre talent que Le Lorrain, par la multitude incroyable d’actions, d’objets et de scènes particulières.

451. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Taraval » pp. 282-283

De ces deux femmes celle qu’on voit par le dos, montre le ciel de la main et semble dire à sa compagne : voilà le fils de Jupiter.

452. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 26, que les jugemens du public l’emportent à la fin sur les jugemens des gens du métier » pp. 375-381

Tandis qu’un préjugé combat un autre préjugé, la verité s’échappe, pour ainsi dire, de leurs mains : elle se montre.

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