Il laisse une mémoire charmante et douce, il n’a trouvé dans ses nombreux amis ni un ingrat ni un indifférent.
Mais, à son retour, il ne trouva plus Bonaparte à Milan, et c’est à Paris que ce vieillard, devenu presque aveugle dans le voyage, parvint, non sans beaucoup de peines et de démarches, à remettre au général divers mémoires qui répondaient à ses questions.
Bœrne a consacré une de ses lettres à la mémoire du chien Médor.
[Mémoires, t.
[Mémoires d’aujourd’hui (1885).]
Lire des mémoires, s’amuser à dépouiller, en prenant des notes, les archives du siècle le plus spirituel, le plus dramatique, le plus galant, le plus copieux, pour en tirer de beaux volumes de curiosité érudite, combien en seraient demeurés là !
À la fin du xviie siècle, à partir de 1685 environ, quand le génie du poète a été sacré par la mort, sa mémoire se relève, témoin Crébillon père qui le prend pour modèle et Fontenelle qui le vante par esprit de famille.
Les derniers mémoires qu’il adressait au roi, et que l’armoire de fer nous a livrés avec le secret de sa vénalité, témoignent de l’affaissement et du découragement de son intelligence. […] Qu’on lise sans exception tous les mémoires de ses plus intimes courtisans de Versailles ou de Trianon, publiés avant et depuis les Girondins, on se convaincra qu’à cet égard ils sont tous plus sévères même que l’histoire sur l’action politique de la reine ; et qu’on lise dans les Girondins les pages du cinquième volume consacrées par moi aux malheurs et au supplice de cette princesse, dont l’apothéose, juste alors, eut pour piédestal un cachot et un échafaud, certes on ne m’accusera plus d’avoir voulu ternir cette sublime ascension de la victime. […] Il ne montait à la tribune que pour les voir de plus haut ; plus tard il ne vit qu’elles du haut de l’échafaud, et il s’élança dans l’avenir, jeune, beau, immortel dans la mémoire de la France, avec tout son enthousiasme et quelques taches déjà lavées dans son généreux sang.
En forçant tous les termes de la langue pour infliger aux hommes de 93 les qualifications qu’ils méritent, on ne nous rend pas leur mémoire plus odieuse ; mais on détourne notre pensée des fautes de la nation qui les a soufferts. […] La seconde sorte de critique est à la première ce que les mémoires sont à l’histoire. […] Elle y paraît étrangère, comme le sont, dans sa langue naturelle et simple, certaines expressions tirées du vocabulaire romanesque du jour, que la mémoire inattentive de l’écrivain emprunte à de moins riches que lui.
Je n’ai qu’à fermer les yeux pour le revoir, en ma mémoire, ainsi que je l’ai vu, le béret de velours noir sur ses cheveux d’argent lisse, en veston de satin noir, sa tête de géant, énorme et fine, dominant sa taille ramassée qu’elle grandissait. […] Le numéro de janvier 1885 contient les articles suivants : 1° Richard Wagner : motifs extraits de ses écrits. — Cet article composé de passages pris aux livres de Wagner, expose comme quoi il faut juger toute œuvre en tenant compte du milieu où elle a été produite ; 2° Sur Jacob Grimm, en mémoire du 4 janvier 1785 — Jacob Grimm est le philosophe allemand qui s’est le premier attaché à l’étude de l’esprit germanique ; 3° Etudes sur l’éternité, par Philipp van Hertefeld ; 4° Sur l’architecture théâtrale, par Friedrich Hofmann. — Cette étude montre que Wagner a repris l’idée du théâtre grec ; elle compare le théâtre de Bayreuth aux théâtres anciens et modernes ; 5° Observations sur Parsifal : explication de passages douteux ; 6° Un dialogue de fin d’année, au sujet du nouveau calendrier wagnérien ; enfin les communications nouvelles, etc. […] En mémoire du second centenaire de la naissance de Bach, il y aura un grand festival à Vienne et, sans doute, aussi — le projet est étudié, — à Paris.
Il est frappé au cœur dans sa piété filiale pour cette chère mémoire ; mais le coup qu’il reçoit réveille en sursaut sa conscience assoupie par les narcotiques parisiens. […] Dès qu’ils ont paru dans un livre et sur le théâtre, les personnages fictifs sont inscrits dans la mémoire du lecteur et du spectateur, comme sur les registres d’un état civil. […] L’effet d’une pièce dépend de la première impression : les rajustements n’y font rien ; elle reste dans la mémoire ce qu’elle était lorsqu’elle a paru.
Il aime les petites œuvres polissonnes, les mémoires de filles, les confessions d’alcôves, les saletés érotiques, le scandale qui se retrousse dans une image aux devantures des libraires : ce qu’il va lire est sévère et pur. […] Une épouvante nous a pris du double fond de son âme, de la faculté puissante, de la science, du génie consommé, que tout son être a du mensonge… * * * Ces notes, je les extrais de notre journal : Journal des Goncourt (Mémoires de la vie littéraire) ; elles sont l’embryon documentaire sur lequel, deux ans après, mon frère et moi composions Germinie Lacerteux, étudiée et montrée par nous en service chez notre vieille cousine, Mlle de Courmont, dont nous écrivions une biographie véridique à la façon d’une biographie d’histoire moderne. […] Voir cette préface à l’autobiographie Journal des Goncourt, Mémoires de la vie littéraire.
Je voudrais que la contexture fût différente, que ce livre eût le caractère de Mémoires d’une personne, écrits par une autre… Décidément le nom roman ne nomme plus les livres que nous faisons. […] Le portrait n’est pas de La Tour, mais au milieu d’un fouillis de choses, je découvre chez le docteur, un petit chef-d’œuvre d’un des grands sculpteurs du xviiie siècle, dont le nom retrouvé par moi dans un catalogue, m’est sorti de la mémoire. […] Je leur lis quelques notes de mes Mémoires : ils ont l’air sincèrement étonnés de la vie de ces pages parlant du passé mort.
Ses visions, à lui, ne sont que de la forte rhétorique et de la forte mémoire, la mémoire d’un homme qui a lu fructueusement le Dante et le grand Extatique de Pathmos. […] Elle me remet en mémoire ces dons que j’ai toujours adorés, proclamés et acclamés dans le poète de La Légende des Siècles, génie militaire s’il en fut, mais qui a chaviré dans la bêtise humanitaire !
C’est le temps seul qui, dans les matériaux de valeur inégale dont se compose la réputation d’un grand homme de son vivant, choisit les plus solides pour élever à sa mémoire un monument impérissable. […] Il me semblait que j’aurais manqué de respect envers sa mémoire en usant envers lui de ces ménagements d’oraison funèbre qu’il a tenu à écarter de son cercueil. […] Je n’ai pas cru pouvoir mieux honorer et servir sa mémoire qu’en rappelant simplement ce qu’il a fait, et en montrant combien noble et pure a été l’inspiration de ses œuvres et de sa vie. […] Il n’est pas nécessaire qu’un auteur de mémoires ait été illustre par ses actions ou par ses écrits pour que l’histoire de son âme nous intéresse. […] Mémoires de Luther, préface.
La pensée va quelquefois plus vite que la main la plus rapide et que la plus docile mémoire : de là des embrouillements. […] Jusqu’à sa dernière heure, on le vit reprendre et corriger ses mémoires, ajouter un mot, changer une épithète. […] Il en est ainsi du mémoire vis-à-vis de la mémoire. […] Mémoire, au masculin, est un abrégé de « un écrit pour mémoire ». […] —————— la mémoire. — Coyer.
Ils ouvrent de grands yeux, gravent dans leur mémoire « la bonne expression », et font la ferme résolution de l’employer à l’occasion prochaine. […] Ces mémoires de menuisiers, ces comptes d’avoués finissent par casser la tête ; on est vite suffoqué par une odeur de greffe, d’amphithéâtre et d’échoppe. […] Un jour, à Saint-Cyr, la jeune fille qui jouait Esther, manqua de mémoire ; il s’écrie avec sa vivacité ordinaire : « Ah ! […] »« Tout cela va disparaître, nos corps dans le monde, nos mémoires dans la durée… Que tout cela est vil et méprisable, et pourri, et périssable, et mort ! […] Nulle mémoire ne peut retenir la variété infinie des prescriptions, et la moindre omission est un péché.
C’est peu que de les avoir bien vus, bien gravés dans sa mémoire, il se plaît à en produire des copies imaginaires. […] Leur mémoire n’y est pas moins durable que celle des Archimède et des Newton, parce qu’ils poussèrent comme eux leurs travaux aussi loin qu’ils pouvaient aller. […] Ces derniers aperçurent que le privilège des vers est de fixer les maximes dans la mémoire, et la poésie devint l’interprète, et la conservatrice des lois. […] Un monument curieux nous en reste : c’est la critique imprimée de ses œuvres, par ce Pradon, de ridicule mémoire, non moins érudit que l’abbé Cotin. […] De nombreuses occasions s’offriront à nous de rendre hommage à ce moraliste passionné : nos cœurs aimeront toujours sa mémoire, parce que c’est du fond du cœur qu’il parla toujours à ses semblables.
Les Mémoires du temps, la Correspondance de Grimm, les Souvenirs, récemment publiés, de madame Lebrun, nous le montrent dans toute la vivacité et la naïveté de sa gentillesse. […] Il courut dans le temps une épigramme qui piqua, dit-on, le poète plus que la pièce même de Rivarol ; on la peut lire dans les Mémoires secrets (23 décembre 1782). […] Tous ceux qui habitaient Paris à cette époque ont mémoire de son convoi, qui balança celui de Bessières. […] On peut voir à ce sujet les agréables Mémoires de Garat sur Suart, t.
Il y a des maladies qui nous font perdre partiellement la mémoire. […] Arrivés à la définition du singe, ils se rappelleront confusément que le singe est un animal comique, dont l’aspect donne envie de rire ; mais tous les caractères de la bête seront entièrement sortis de leur mémoire : bonne occasion pour la logique. […] Quoy voyant, dit Panurge, je euz de peur pour plus de cinq solz… Pantagruel avait capacité de mémoire à la mesure de douze bottes d’olives : voilà le style comique. — Fort bien. […] Les comédies d’un maître nous remettent en mémoire celles d’un autre maître, et les comédies d’une école celles de son chef.
L’enfance de Goethe, sur laquelle il s’appesantit trop dans ses Mémoires, à l’exemple de Jean-Jacques Rousseau dans ses Confessions, ne mérite pas d’être regardée avant l’âge où les sensations deviennent des idées. […] Les enfants furent ravis et retinrent les passages les plus pathétiques dans leur mémoire. […] À ce geste, à ces accents, à ces larmes, le barbier, croyant à un accès de démence de la jeune fille, laisse tomber son bassin rempli d’eau de savon dans la poitrine du père ; le père se lève, indigné d’être poursuivi jusque dans la mémoire de ses enfants par la poésie de son aversion, il s’emporte contre sa famille et proscrit plus sévèrement le livre de sa maison. […] Son voyage, qu’il a imprimé dans ses Mémoires, n’a qu’un seul intérêt, l’enthousiasme d’un homme du Nord pour le soleil, l’ivresse de la nature respirée sur place dans les parfums de Naples et de Palerme.
Grâce à quelque vieil air, resté dans les mémoires, telle piécette de vers a gardé une popularité qu’elle n’avait pas le droit d’espérer. […] Ces danseuses nues qui tourbillonnent emportées par un mouvement vertigineux, qui semblent ivres de plaisir et prêtes à se pâmer, cette ronde effrénée où le marbre palpite d’une vie si intense et si voluptueuse que, lors de sa mise en place, la pudeur effarouchée de quelque pieux vandale l’inonda une nuit d’une épaisse couche d’encre, comment les regarder sans entendre aussitôt dans sa mémoire les flons-flons endiablés d’Offenbach, sans revoir par les yeux de l’esprit cette folle orgie dont la cour impériale et les rois en exil ou en vacances menaient le branle et dont témoignent encore les opérettes d’Halévy et Cie ? […] Il a toujours la mémoire tellement pleine d’œuvres d’art anciennes ou modernes qu’il voit la nature même à travers. […] Mémoires de Daniel Stern, p. 301.
Il me confie que la princesse écrit des Mémoires, et que c’est lui qui l’a décidée, en lui disant que si elle n’en faisait pas, on en ferait de faux qui passeraient pour vrais. […] Les mémoires commencent à l’enfance de la princesse, mêlée à l’enfance du prince Napoléon. […] Mardi 30 juin Quand on vit quelque temps en communion avec les femmes de Prud’hon, ces portraits ne vous restent pas dans la mémoire, comme des portraits. […] Je veux laisser un souvenir ressemblant à la fois à une peinture et à un inventaire de commissaire-priseur, quelque chose qui, dans les temps futurs, permette à ceux qui aimeront la mémoire de la princesse, de la retrouver, de la voir, comme s’ils poussaient la porte de cet atelier, gardé dans la cendre d’une Pompéi.
Les classiques ont produit des chefs-d’œuvre que nous avons tous encore dans la mémoire, mais le temps des tragédies était passé lorsque Chateaubriand et tous ceux qui l’ont suivi sont venus apporter au siècle nouveau une poésie nouvelle, — la vraie poésie de notre siècle. […] Le même phénomène se produit dans les sociétés en décadence et chez leurs écrivains ; ceux-ci sont des automates répétant indéfiniment sans se lasser des formules toutes faites, fabriquant des poèmes et des tragédies avec de la mémoire, des sonnets selon la formule, et ne pensant que par centons. […] C’est ainsi qu’on a tiré des amnésies partielles de la mémoire, et de la personnalité des lois importantes sur la formation de la mémoire et de la personnalité.
Tout serait à citer, et la mémoire du lecteur de l’œuvre où se place cette bataille aura retenu bien d’autres épisodes saisis et projetés sur le vif. […] Ni La Guerre et la Paix ni Anna Karénine ni les Mémoires ni les Souvenirs de Sébastopol, malgré la quantité de faits qu’ils contiennent, ne sont destinés à instruire sur le temps, le pays et les gens dont ils traitent, et n’ont pour résultat principal un accroissement des connaissances du lecteur. […] Il fallut que, se soustrayant en réfractaire à tout ce qu’enseignent de seconde main sur notre entourage les livres et les on-dit, il reçut par des sens naturellement aigus des impressions vraiment personnelles et propres à lui, de l’immense spectacle ambiant, que, coordonnées par une mémoire étonnamment continue, les diverses images des objets et des hommes, non pas agglomérées en idées générales, mais mises bout à bout en séries, lui apparussent en leur évolution aussi bien qu’en leur nature. […] Maintenant qu’une intelligence ainsi douce pour la perception, le souvenir, la divination des esprits, soit telle que toutes ces notions sur le monde ne s’accompagnent pas des mêmes sentiments, des mêmes émotions ; que les sentiments agréables d’élation, de joie, d’acquiescement, suivent plus particulièrement la vue et le souvenir d’actes immédiatement bienfaisants à l’homme, que l’écrivain consolidant progressivement ce sentiment, lui laisse déterminer ses propres actes et ses mobiles, aussitôt le spectacle du monde étant mêlé de mal et de bien, toute une partie de la réalité sera envisagée avec des dispositions pénibles d’aversion, d’inquiétude, d’angoisse, de désespoir ; l’écrivain négligera le plus qu’il pourra de prêter attention à cette part de la réalité, l’omettra de sa mémoire, de son imagination, de son œuvre ; mais comme on ne peut éviter de la connaître, comme ses facultés d’observateur la lui représenteront sans cesse, il en viendra peu à peu à un état de trouble, d’éloignement pour le spectacle qu’il semblait destiné à connaître et à goûter pleinement.
Brutus Hugo, le farouche républicain de 1793, qui pourvoyait de chouans et de royalistes les pelotons d’exécution et la guillotine, fructidorise le Corps législatif avec Augereau, prend du service dans le palais de Joseph, en qualité de majordome, troque son surnom romain, contre un titre de Comte espagnol, prête serment à Louis XVIII qui le décore de la croix de Saint-Louis, se rallie à Napoléon, débarqué à Cannes, offre de reprêter serment à Louis XVIII retour de Gand, qui le met à la retraite et l’interne à Blois ; là pour occuper ses loisirs, il écrit ses Mémoires. […] Il publia pour répondre aux engouements du public et pour satisfaire ses goûts, des études sur le théâtre Espagnol, une édition du Romancero, une brochure sur le Guano, sa valeur comme engrais, un guide perpétuel de Paris : Tout Paris pour 12 sous, un mémoire sur la période de Disette, qui menace la France, une Histoire de France illustrée ; il composa un vaudeville en collaboration avec Romieu ; il étudia L’Afrique au point de vue agricole, créa le Journal du Soir, inventa les publications illustrées, par livraison, etc. […] Il serait oiseux de discuter si dans un avenir prochain les œuvres de Victor Hugo vivront dans la mémoire des hommes, comme celles de Molière et de La Fontainec en France ; de Heine et de Goethe, en Allemagne ; de Shakespeare en Angleterre ; de Cervantès, en Espagne ; ou bien si elles dormiront d’un sommeil profond à côté des poèmes du Cavalier Marin, feuilletés avec lassitude, seulement par quelques érudits, étudiant les origines de la littérature classique. […] Mémoire sur les moyens de suppléer à la traite des nègres par des individus libres, d’une manière qui garantisse pour l’avenir la sûreté des colons et la dépendance des colonies, par Genty, in-8, janvier 1818.
Louis avait du goût, Louis aimait la gloire ; Il voulut que ta muse assurât sa mémoire, Et, satirique heureux, par ton prince avoué, Tu pus censurer tout, pourvu qu’il fût loué ! […] ……………………………………………………… ……………………………………………………… XX Son poème de l’Art poétique, froide et prosaïque imitation d’Horace, dont les pédants routiniers de collège prosaïsent et affadissent la mémoire des enfants, est certainement le plus faible de ses ouvrages. […] Il a exhumé Boileau tout entier, prose et vers, avec une minutie d’érudition qui est en même temps la piété de la mémoire. […] Le disciple et le maître doivent être confondus dans la mémoire de la postérité.
. — Une page de mémoires. […] Là, ce n’est plus la mémoire seulement, c’est l’intelligence, l’imagination et le goût qui entrent en jeu. […] L’amusement oiseux de la césure et de la rime nous aurait dégoûté des études élémentaires et sérieuses auxquelles on appliquait nos mémoires et notre intelligence. […] Nous n’eûmes pas d’autre entretien tout le reste du jour ; nous en rêvâmes la nuit ; nous en recherchâmes les mélodies de pensées dans notre mémoire au réveil.
Que sont devenus ces précieux mémoires ? […] [NdA] Le père Bougerel, dans son exacte notice sur Massillon (Mémoires pour servir à l’histoire de plusieurs hommes illustres de Provence), ne parle que du Carême de 1704 prêché à la Cour par Massillon et ne dit rien du Carême de 1701.
Mémoires de Mme Elliot sur la Révolution française, traduits de l’anglais par M. le comte de Baillon33 Lundi, 27 mai 1861. […] Les Mémoires s’arrêtent à ce moment voisin du 9 thermidor et sont restés inachevés.
Mme de La Fayette, dans ses Mémoires de la Cour de France, affirme sans hésiter qu’elle mourut également par le poison. […] Ce n’est pas l’histoire politique de l’Espagne, c’est sa chronique intime, le journal de sa décadence, qu’il a voulu raconter ; et, en portant la splendeur habituelle de son expression sur ces rapetissements et ces misères, l’écrivain de talent les a éclairés et fixés dans la mémoire en traits ineffaçables.
Dans une page déchirée des Mémoires d’Outre-Tombe que le vent m’apporte par ma fenêtre entr’ouverte, je trouve un aveu, un refus presque pareil, bien que sur un tout autre ton, une confession où se peint, une fois de plus, cette passionnée et délirante nature de René ; j’y supprime seulement, çà et là, quelques traits, quelques notes trop ardentes et qui ne seraient à leur place que dans le Cantique des Cantiques : « Vois-tu, s’écrie le vieillard poëte s’adressant à la jeune fille qui s’est jetée à sa tête, comme on dit, et qui lui offre son cœur, vois-tu, quand je me laisserais aller à une folie, je ne serais pas sûr de t’aimer demain. […] nous en distraire : La mémoire retient les objets de la terre, Mais ceux que nous voyions appartenaient aux cieux.
Elle l’a raconté elle-même dans une page de son livre des Considérations : « C’en est fait, s’écria-t-elle, de la liberté si Bonaparte triomphe, et de l’indépendance nationale s’il succombe. » M. de La Valette a également noté dans ses Mémoires cette rencontre de Mme de Staël, et avec quelques variantes. […] Je lis dans les Mémoires du duc de Rovigo, lequel ne s’attendait guère à la discussion soulevée aujourd’hui et qui vient y apporter son contingent, — je lis : « Les publicistes en étaient satisfaits (de l’Acte additionnel) ; Mme de Staël elle-même applaudissait aux garanties qu’il renfermait.
Cet investigateur curieux et fin, et qui de plus est, je le crois, docteur en médecine, n’a pu résister au désir de produire un Journal aussi instructif en son genre que celui dont la Bibliothèque de Versailles avait une copie ; mais il a bien entendu être sérieux, rester historique, ne pas nuire à la mémoire d’un roi glorieux et national. […] Corvisart, de docte et piquante mémoire, l’était avant tout ; Fagon de même.
Par malheur, pour l’art sérieux, il n’en est pas ainsi ; et, si le poëme épique du moyen âge, en France, n’a pas abouti, ne s’est pas réalisé en un chef-d’œuvre, il est bien plus vrai encore de dire que le Mystère, le drame religieux et sacré, ne s’est finalement résumé et épanoui chez nous dans aucune œuvre vraiment belle et digne de mémoire. […] Le bon roi René, de béate mémoire, était, on le sait, le grand protecteur et admirateur des Mystères : rendons au roi René ce qui est au roi René, et à Périclès ce qui est à Périclès.