C’est donc une véritable parole, une parole imaginaire, intérieure ; mais, comme elle fait jusqu’à un certain point illusion, comme elle n’est pas jugée purement intérieure, on peut dire qu’elle est moins intérieure que la parole intérieure calme.
Il est une raison plus puissante encore du succès que nous voulons juger : c’est la réaction, en pleine poussée, de l’école du bon sens, comme on dit assez impertinemment pour les autres et par trop poliment pour soi, contre ce qu’on appelle l’école de la fantaisie, autre désignation sans justesse.
que ce n’est point dans un pareil moment que je voudrais me rembarquer dans l’examen de ce vieux principe de critique, déjà jugé, qui consistait hier, sous la plume de M.
Après avoir été infidèle à sa femme pour cette fameuse Charlotte de Campvallon, — que les ingénus qui jugent les femmes à l’audace avec laquelle elles relèvent leurs jupes ne manqueront pas de prendre pour un caractère, — il redevient platement amoureux de sa femme, à lui, uniquement parce qu’elle l’a quitté et que c’est l’éternel jeu de ces enfants : « Tu ne veux plus, mais moi précisément je veux, parce que toi tu ne veux plus. » Enfin, dernier coup porté à cet invincible !
Qu’aurait-il dit d’une autre imagination jugée sainte et pure par ce grand Bossuet si sagement inflexible pour les folles rêveries de madame Guyon ?
Pour juger expérimentalement l’une ou l’autre des opinions précitées, il faudrait savoir si la salive au contact de l’air gagne de l’acide carbonique au lieu d’en perdre. […] Cela prouve, ce que nous avons dit ailleurs, qu’il est inexact de comparer la sécrétion d’une glande salivaire observée pendant un temps limité pour juger de la sécrétion de celle du côté opposé, dans le même temps. […] Là encore, pour juger des propriétés actives du suc pancréatique, il faut tenir compte des conditions physiologiques dans lesquelles il a été recueilli. […] Cependant il devait y en avoir eu une certaine proportion qui avait été digérée, à en juger par du suc de glucose dont on constata très distinctement la présence dans le liquide intestinal. […] J’ai voulu chercher à perfectionner cette méthode d’opération, parce que je suis convaincu que c’est là le procédé classique qu’il faut employer pour détruire le pancréas et juger ainsi de ses fonctions par les troubles que sa destruction produit.
Sans doute, ce fut une époque de bouleversements politiques, de brutalités, et où dominait en religion une conception du monde qui nous paraît inhumaine ; mais au lieu de juger ces choses d’après nos goûts, il faut les comparer à ce qui précéda : l’invasion des barbares, l’écroulement du paganisme, l’anarchie complète ; alors, les ténèbres se transforment en aurore. […] Cette réserve expresse étant faite, il faudrait rendre justice, plus qu’on ne le fait d’ordinaire, aux qualités dramatiques des mistères, miracles et moralités ; la lecture n’est pas le bon moyen d’en juger ; avec quelques modifications, plusieurs de ces pièces tiendraient fort bien sur les planches.
Il a composé, pour l’exportation, d’abord, et notamment à destination de Saint-Pétersbourg, de longues études sur les Romanciers contemporains, ou sur la République et la Littérature ; maintenant il vient d’écrire pour nous une copieuse dissertation sur le Roman expérimental ; c’est le moment de le mettre en expérience à son tour, et de juger un peu ce grand jugeur des autres. […] Il a donc le droit d’être jugé dès à présent sur ses œuvres, sans esprit d’inutile flatterie, comme sans intention de vain dénigrement, — et c’est ce que je voudrais essayer de faire dans les pages qui suivent.
J’ai jugé sans autre parti pris que de comprendre dans la grande famille littéraire française tant d’écrivains qui l’honorent grandement ; de celui-ci j’assume, avec joie, la responsabilité. […] Jugeons cette question sans fièvre et ne nous encombrons point de susceptibilités peu pertinentes. […] Ce dernier ouvrage dont le chapitre I traite de « la naissance du drame liturgique » se termine par une étude sur « l’esthétique des symbolistes » en passant par François Villon, Joachim du Bellay, Jean-Jacques Rousseau, Eugène Fromentin, tous envisagés sous un jour spécial et nouveau, avec une tendance très accentuée à juger de haut, à tirer, le plus souvent possible, une loi générale d’un groupement de faits particuliers. […] Le profane s’oppose aux peintres, aux sculpteurs, pour juger selon ses propres conceptions, il constate si ses théories s’accommodent ou non de leurs talents.
Taine, qui admirait passionnément l’art du romancier, lui refuse toute portée quand il s’agit de doctrine. « Balzac, en politique comme ailleurs », affirmait-il, « a fait un roman. » Un critique catholique, Caro, à la même époque, c’est-à-dire au commencement du second Empire, ne jugeait pas moins dédaigneusement les théories de l’auteur des Parents pauvres. […] Une crise, l’étymologie nous l’apprend, est un jugement. « La maladie va être jugée », dirait Bianchon au chevet d’un malade. […] Je n’ai reçu d’elle aucune confidence, mais j’imagine qu’elle rêvait d’un Idéal d’art si haut à la fois et si délicat, qu’elle ne se jugeait pas capable de l’atteindre, et comme elle était étrangère à toute vanité, un aiguillon lui manquait, qu’il n’y a pas lieu de condamner puisque des écrivains de la valeur de Chateaubriand en ont été piqués, le désir du succès. […] Guillaume II a beau multiplier les incidents personnels, même les plus lucides de ses subordonnés, et qui le jugent le plus sévèrement, lui obéissent en soldats.
Mais il est juste d’ajouter que Bœcklin a le tort de juger de la mémoire des autres d’après la sienne. […] Elle fournit au goût un sûr critérium pour juger de la valeur des œuvres. […] Pourquoi notre goût, qui est bon pour juger des choses, ne le serait-il pas pour diriger le travail de l’invention ? […] D’un effort de vision mentale il la projette sur l’objet, la fixe d’un trait de crayon, la contemple pour juger de l’effet, la retouche encore. […] Autant que l’on peut juger de ses intentions, elle travaille moins à rapprocher toutes ses œuvres d’un même idéal qu’à les diversifier à l’infini.
Mais il ne faut pas que leur charlatanisme trivial nous expose à mal juger ceux qui aiment d’un égal amour l’exactitude des informations, signe évident d’une bonne conscience, et la perfection du langage, forme charmante de la probité. […] Quand le shake-hand fut jugé suffisant on les détacha, on les assit face à face et on les invita à causer. […] Le temps n’est plus où l’ignorance passait pour gentilhommerie et où l’insupportable « honnête homme du xviie siècle » se vantait de ne rien savoir, en gardant la prétention de juger tout. […] Hanotaux, je vous citerai une de ses fautes, une seule, mais suffisante pour le juger.
Ceux qui croient sérieusement à l’intervention de la Providence dans les choses de ce monde ne doivent pas juger avec trop de sourire le rôle et la tentative de Mme de Krüdner ; il est certain que 1815 fut un moment décisif, et aux esprits religieux il doit sembler que l’épreuve était de force à susciter son témoin mystique et son prophète.
Que les États romains, comme tous les États du monde moderne, peuvent, s’ils le jugent à propos, se constituer dans l’intérieur de leur limite, sous telle forme de gouvernement qui réunira l’assentiment de la majorité des citoyens.
Qu’il lui jette la première pierre, celui qui n’a jamais désespéré de ce triste monde, et qui n’a jamais replié son manteau pour partir avant l’heure, en emportant ailleurs son œuvre méconnue ici, et en disant à ses contemporains : « Je vous méprise, adieu ; voilà mon œuvre, jugez-moi !
Mais, si la gloire a quelques inconvénients inséparables des retentissements souvent importuns qu’elle donne au nom du poète, alors on n’en veut plus, ou bien on n’en veut qu’à sa mesure, c’est-à-dire une gloire commode, silencieuse, intime, pour ainsi dire, chuchotée à l’oreille de quelques amis et qui fait dire au coin du feu de la famille : « Tenez, lisez, jugez, jouissez ; mais ne faites pas de bruit de peur d’éveiller l’enfant et la mère, et surtout de peur d’éveiller la jalousie des rivaux.
C’est ainsi que, voulant restituer à Robespierre son vrai caractère historique de fanatisme systématique et convaincu, d’aberration politique et sociale au commencement et de férocité désespérée à la fin, je recherchai avec soin pendant tout un hiver, à Paris, les moindres fils encore subsistants qui pouvaient se rattacher à cette figure, et dire non la vérité convenue, mais la vérité vraie et occulte sur ce tribun, précipité de sa dictature le 9 thermidor, journée dont Bonaparte, qui avait connu et fréquenté ce tyran du comité de salut public, disait à Sainte-Hélène que : « c’était un procès jugé, mais non instruit ».
Le récit vivifié par l’imagination, réfléchi et jugé par la sagesse, voilà l’histoire telle que les anciens l’entendaient, et telle que je voudrais moi-même, si Dieu daignait guider ma plume, en laisser un fragment à mon pays. » VII « Mirabeau venait de mourir.
« Quand, par la mort successive de la majeure partie de mes serviteurs et légataires annuels, les fonds de mon héritage permettront d’accroître la somme de 600 écus déterminée plus haut mon héritier fiduciaire pourra (sans pourtant y être positivement obligé de verser dans la caisse de la Sacrée Congrégation la nouvelle augmentation qu’il jugera pouvoir remettre, après avoir satisfait aux charges accessoires et aux dispositions reçues de vive voix.
mes gages, dis-je, vous me donnerez ce que vous me jugerez devoir gagner honnêtement, quand vous aurez éprouvé mes pauvres services ; pourvu que mon père et ma tante mangent leur pain retranché du morceau que vous me donnerez, je ne demande que leur vie par-dessus la mienne.
Jugez vous-mêmes : Elle débute par un souvenir de son mari absent et guerroyant pour Charles VI.
L’âge dans lequel nous vivons est une époque de doute, d’éclectisme et de transition, où tout le monde est convenu d’abriter sa conscience dans la liberté de croyance, de respecter dans les autres les dogmes auxquels nous ne croyons pas devoir adhérer nous-mêmes, laissant à Dieu de juger dans sa science universelle si ce que nous pensons de lui est plus ou moins digne de sa mystérieuse essence.
Mais tous ces Boileau, à en juger par les trois ou quatre individus de la famille que nous connaissons bien, tous ces Boileau n’étaient pas tendres, et notre poète, en particulier, n’était assurément pas né très sensible ni très délicat : aussi ne s’étiola-t-il pas, pas plus qu’il ne se renfrogna, dans le délaissement de ses premières années.
Et ces poèmes, j’ai moins cherché à les analyser et à les juger qu’à rendre l’impression qu’ils donnent.
A. un homme si admirablement préparé pour bien juger, quelle riche matière offrait le xvie siècle !
Son état n’avait rien de violent, c’était un silence morne ; les médecins alors la virent et jugèrent son fait avec discernement.
Il ne s’agit pas de juger en ce moment si les résultats obtenus ont toujours été à la hauteur des prétentions déclarées ; ce qui nous importe, c’est de constater la tenace résolution que durant une trentaine d’années le roman a eue de « faire vrai » avant tout.
A en juger d’après l’impression du public, il ne paraît pas que ces transpositions du drame Wagnérien dans une salle de concert soient bien fâcheuses : aux quatre auditions du premier acte de la Walküre, public nombreux, attentif, ému, finalement enthousiaste ; succès sans conteste.
Ce ne sont pas les fleurs du bord de la route qui font la beauté du voyage et les rares que je vais montrer ne peuvent guère aider à juger une œuvre aussi considérable.
Le dénouement, c’est le châtiment de maître Guérin, jugé, condamné et exécuté par son fils, qui découvre en lui l’usurier abrité sous le nom de Brenu.
Pas un mot de l’arbitrage de l’honneur : le duel, que la justice absout ou condamne d’après des manières de voir particulières, est jugé sans un texte.
Il y a deux faces à cette institution tant controversée de l’Académie française, et deux manières de la juger, selon qu’on la considère au point de vue de l’émulation qu’elle était destinée à donner au génie national, ou au point de vue de l’ascendant et de l’autorité qu’elle peut donner à la pensée.
La vérité, c’est l’acquêt de l’expérience humaine, que d’ailleurs il faut bien se garder de confondre avec le « consentement universel. » Le consentement universel n’est souvent que l’erreur commune, et il n’est dans presque tous les cas que rencontre ou coïncidence fortuite, mais l’expérience, c’est le consentement universel passé pour ainsi dire au crible de la critique et de l’histoire ; — c’est le consentement universel dégagé des circonstances qui le déterminent, à peu près comme la loi d’un fait n’est sans doute que ce fait lui-même, dépouillé ou abstrait des conditions qui le particularisent ; — c’est le consentement universel, jugé, et tantôt confirmé, mais tantôt condamné, par ceux qui ont autorité pour le faire, et qui sont, en tout ordre de choses, les spécialistes de la chose.
Je dirai seulement ce que j’estime qu’il faut observer pour faire un monologue avec vraisemblance ; et si l’on approuve mes sentiments, l’on pourra juger quels sont les bons et les mauvais, tant chez les anciens que chez les modernes.
Vous avez pu en juger, car on l’a jouée il n’y a pas encore très longtemps ; je l’ai vu jouer, entre parenthèses, d’une façon charmante, par mon pauvre ami Leloir, qui était excellent dans ces silhouettes un peu falottes de nécromant, de sorcier, de bohème, etc.