La conception moderne et scientifique du monde n’est moins pas esthétique que la conception fausse des anciens.L’idée philosophique de l’évolution universelle est voisine de cette autre idée qui fait le fond de la poésie : vie universelle. […] Le jour où les poètes ne se considéreront plus que comme des ciseleurs de petites coupes en or faux, où on ne trouvera même pas à boire une seule pensée, la poésie n’aura plus d’elle-même que la forme et l’ombre, le corps sans l’âme : elle sera morte.
D’une part, la certitude de la foi n’est pas incompatible avec l’erreur, comme le prouve l’exemple des fausses religions. […] Dans le domaine de la vérité relative ou humaine, il y a du plus et du moins, du vrai et du faux, du certain et de l’incertain ; il y a à prendre et à laisser.
Quelques rares esprits dans lesquels le génie exaspéré du Romantisme vit encore, appelleront peut-être le nouveau livre de Sainte-Beuve une capucinade littéraire, et ce mot, tout choquant qu’il veuille être, ne nous choque point, nous qui aimons les capucinades en toutes choses, parce qu’elles impliquent à nos yeux la reconnaissance de la vérité et le repentir de l’erreur ; Seulement, si ce mot veut dire conversion, appliqué à Sainte-Beuve c’est un mot faux et nous le repoussons. […] L’auteur de l’Étude a donné, de sa fine main, ce petit soufflet aux idées fausses.
C’est le chaud contact avec la réalité, c’est la vie faisant irruption de ses mille souffles dans un domaine privé d’atmosphère, l’instinct puissant de la terre dominant les fadaises sentimentales et l’édifice des fausses moralités. […] Que ce soit par lui-même ou par d’autres, ce que nous désirons, après tout, c’est voir son œuvre acharnée de réaliste s’épanouir, se multiplier, éclore partout, envahir, submerger le monde encore pourri de faux idéal écraser comme sous un prodigieux marteau les fadaises, les rÉdites et les conventions au milieu desquelles nous nous débattons.
que cela est injuste et faux ! […] À mon avis, c’est là de la fausse couleur locale.
Bien des personnes qui n’ont connu son nom que par ce dernier conflit ont conçu l’idée la plus fausse de M. d’Alton-Shée, dont les origines sont en effet assez complexes et dont la formation intellectuelle n’est pas simple.
Aristocrate d’origine et d’inclination, mais indépendante de nature, loyale et cavalière à la façon de Montrose et de Sombreuil, elle se retourna vers le passé, l’adora, le chanta avec amour, et s’efforça dans son illusion de le retrouver et de le transporter au sein du présent ; le moyen âge fut sa passion, elle en pénétra les beautés, elle en idéalisa les grandeurs ; elle eut le tort de croire qu’il se pouvait reproduire en partie par ses beaux endroits, et en cela elle fut abusée par les fictions de droit divin et d’aristocratie prétendue essentielle qui recouvraient d’un faux lustre le fond démocratique de la société moderne.
Ou la morale serait une idée fausse, ou il est vrai que plus on s’éclaire, plus on s’y attache.
Rien n’est plus faux que certain rationalisme dans la critique religieuse, et c’est une puérile entreprise que de ramener les légendes merveilleuses des mythologies aux proportions des événements purement humains.
Paul Stapfer D’une manière générale, son progrès a été de sortir et se dégager du faux pour entrer et pénétrer plus avant dans « ce que le vulgaire appelle des riens », creuser ces riens jusqu’au fond et en extraire la perle de poésie.
. — La teinture d’un mètre carré de toile pour représenter le passage d’un ruisseau par un chasseur entreprenant devant l’embarras d’une blanchisseuse, et l’application de cette toile, en faux jour, sur le panneau blanc et or d’un salon de damas rouge n’est pas le résultat définitif de siècles de peinture.
C’est l’individualisme de Stirner ; c’est celui de Vigny pour qui la politique représente le triomphe le plus complet des « choses sociales et fausses ».
Otez la fausse manière qui gâte son esprit, Blaze de Bury aurait du talent, et dans ce cas il nous eût donné un petit chef-d’œuvre, car c’est vraiment de la matière à chef-d’œuvre que le sujet qu’il a choisi.
Eh bien, cette idée immense, utopique ou fausse si vous voulez, mais sublime, de la souveraineté, n’a pas régné que sur la pensée de Joseph de Maistre, elle a régné aussi sur tous les actes de sa vie, et elle a communiqué au royalisme de ce pauvre gentilhomme de Savoie, pour lequel le roi qu’il servait eut toutes les royales ingratitudes et toutes les royales indifférences, quelque chose de si continûment et de si obscurément héroïque, que le héros ressemble, ma foi !
Comme tous les hommes qui sont, du reste, plus des rhéteurs que des écrivains, Paradol ne se soucie point du mot nuancé qui exprime la vérité des choses, et il fausse celui qu’il emploie en croyant le rendre plus fort… L’écrivain sincèrement passionné s’y prend de tout autre manière, car il a la mesure de sa passion même, tandis que ceux-là qui travaillent à froid et n’ont rien, comme disait Diderot, sous la mamelle gauche, craignent de manquer leur coup, et le manquent de peur de le manquer.
C’est ce qui explique sa fureur de fêtes et de costumes et cette jeunesse dorée qu’il entretenait autour de lui et pour le luxe de laquelle il saigna à blanc son malheureux royaume, finissant par de la fausse monnaie, mascarade d’écus, — moins joyeuse que les autres, celle-là !
… Fersen, jusqu’à cette heure, n’avait, dans l’histoire, qu’une place mystérieusement éclairée d’un jour faux, et c’est sur cette place que ce livre va verser un jour vrai… Il a été recueilli par un homme du noble sang de Fersen et fier de son lignage ; et certainement, et avant tout, cet homme aura pensé à ce qui fait l’honneur de son illustre parent, à ce dévouement qu’il montra au Roi et à la Reine de France, abandonnés, captifs, et finalement traînés à l’échafaud par leur peuple !
. — Si jamais je veux tracer celui du génie le plus naturel, de l’homme du plus grand goût, de l’âme la plus haute et la plus simple, je mettrai votre nom au bas… » Ailleurs, à propos de cette détestable et ridicule déclamation, fausse comme les larmes d’un catafalque, sur la mort d’Hippolyte de Seytres, tué dans la campagne de Bohême, il avait déjà comparé Vauvenargues à… Bossuet !
Son gouvernement le breveta de génie et lui mit le harnachement poétique ; mais, sous les caparaçons officiels, on reconnaissait toujours l’indigente nudité de cette majestueuse figure d’Académie, comme on dit dans les Écoles de dessin, laquelle se faisait feuille de vigne avec sa branche de faux laurier.
— et telle l’idée de Victor Hugo, quand il a fait, dans son poème du Pape, son tintamarre de mots et de faux hoquets contre la Papauté, et qu’il y pleure sur elle et sur l’humanité avec la sensibilité d’un crocodile… Or, c’est cette idée-là dont M. de L’Épinois fait implicitement l’histoire.
Leur éloquence à la Robert-Houdin me transportait dans des courroux véritablement puérils. » (Pourquoi puérils, puisque cette éloquence, qui escamotait la pensée, était fausse, charlatane, saltimbanque, ridicule ?
Elle était fausse comme le monde, mais pas plus.
Son gouvernement le breveta de génie et lui mit le harnachement poétique ; mais, sous les caparaçons officiels, on reconnaissait toujours l’indigente nudité de cette majestueuse figure d’Académie, comme on dit dans les Écoles de dessin, laquelle se faisait feuille de vigne avec sa branche de faux laurier.
Ce ne fut point une polémique passionnée et personnelle qu’il commença avec les historiens du dix-neuvième siècle, qui s’étaient trompés ou avaient trompé sur l’Église ; ce fut une chasse, non aux hommes, mais une chasse implacable seulement aux textes faux, aux interprétations irréfléchies ou… trop réfléchies, aux altérations imperceptibles.
Si jamais je veux tracer celui du génie le plus naturel, de l’homme du plus grand goût, de l’âme la plus haute et la plus simple, je mettrai votre nom au bas… » Ailleurs, à propos de cette détestable et ridicule déclamation, fausse comme les larmes d’un catafalque, sur la mort d’Hippolyte de Seytres, tué dans la campagne de Bohême, il avait déjà comparé Vauvenargues à… Bossuet !
Mais à présent, quand toutes les expériences et applications ont été faites de la fausse Poétique dont le manifeste fut la préface du Cromwell, nous savons à quoi nous en tenir sur ces drames sans logique, ni dans l’espace ni dans le temps, qu’on nous a donnés pour un art nouveau, quand ce n’était qu’une impuissance.
Caro, qui est une claire intelligence française, répugnant de nature aux obscurités des Lycophron allemands, lesquels ne sont clairs que quand ils sont fous, et répugnant aussi à leurs extravagances, a pu penser que la philosophie était compromise par les systèmes de Schopenhauer et de Hartmann et il s’est inscrit en faux contre eux, pour la sauvegarde et pour l’honneur de la Philosophie.
Quand les principes faux sont pris pour les vrais, il n’y a plus moyen de les tuer qu’avec leurs conséquences, leurs parricides conséquences !
Elle a, dans les doctrines d’application et d’exécution de ce socialisme, le dernier enfant de ses entrailles, introduit avec une satanique profondeur de dessein une fausse figure historique du Sauveur des hommes, croyant sans doute qu’il resterait assez d’irrésistibles séductions dans la tête divine — défigurée par elle — pour fasciner les âmes et les entraîner à ses fins.
Il est net, ferme, précis, sans fausse sentimentalité, sans déclamation, diagnostiquant hardiment, à travers Soulouque, les caractères de la race dont il est sorti… Malheureusement, comme beaucoup de braves, la chose faite, Gustave d’Alaux a été pris d’une peur rétrospective et il a attaché à un livre franc et plein de vaillance une préface de précaution qui nous étonne.
Rien de plus faux souvent.
Beaucoup d’érudition sans pédantisme, un style clair, mais nul point de vue ouvert, en profondeur ou en largeur, même sur le faux, et nulle chaleur d’âme (les matérialistes en ont quelquefois malgré eux) dans un sujet qui en demandait une immense.
Cependant le remords, le dégoût ou l’ennui d’une forme fausse qui n’a point été tirée d’où les poètes puissants tirent la leur, c’est-à-dire des entrailles, s’emparent, vers le milieu de son volume, de ce moderne, dont les langes furent sans doute parfumés de ce christianisme de nos mères qui tomba sur tous nos berceaux ; et voilà que, lassé et des éternels marbres de Paros et de toutes les rondeurs païennes qui sont les globes de ses horizons, il s’écrie… à la fin : ……… pauvre muse égarée ; Nous souffrirons encore et ne nous plaindrons pas.
Déjà meilleur parce qu’il est évêque, parce qu’il est apaisé, parce qu’il n’est plus dans la position exécrablement fausse d’un homme pris dans l’étau de la petite place qu’il occupe et des grandes facultés qu’il a, son effrayant Tigrane est, en somme, de l’étoffe dont sont faits les Hildebrand et les Montalte, quoiqu’il soit certainement moins grand que Grégoire VII et Sixte-Quint, et qu’ici l’imagination de l’inventeur soit glorieusement battue par l’histoire.
Tous livres scélérats de talent et de couleur, compositions affreusement fausses et coquines, mais amusantes, spirituelles, entraînantes, dues à des débauches de génie !