Il y a très longtemps qu’elles n’existent plus… C’était un homme admirablement doué pour le style et à qui il n’a manqué que le fond… Les hommes qui aiment les idées ont, à son endroit, une espèce d’horreur.
Il existait sous ce titre une comédie de Sforza Oddi, l’auteur de La Prigione d’Amore, comédie qui fut imitée par Boursault.
La raison pour laquelle il existe une assez grande tolérance pour les manifestations esthétiques, c’est sans doute que les questions d’art n’intéressent pas directement le grand public ; c’est qu’elles ne touchent pas aux côtés extérieurs, visibles et tangibles de la vie sociale ni aux intérêts matériels du grand nombre.
Les restes de plusieurs anciennes synagogues existent encore en Galilée 383.
La famille de David était, a ce qu’il semble, éteinte depuis longtemps 677 ; les Asmonéens, d’origine sacerdotale, ne pouvaient chercher à s’attribuer une telle descendance ; ni Hérode, ni les Romains ne songent un moment qu’il existe autour d’eux un représentant quelconque des droits de l’antique dynastie.
Que l’on remarque encore la liaison intime qui existe entre le goût, l’odorat et l’estomac, et l’on conclura de tous ces faits que cette harmonie naturelle entre nos divers mouvements exerce une grande influence sur notre vie mentale.
Il faut pourtant qu’indépendamment de l’éducation il ait manqué quelque chose encore à cette nature et à cet esprit d’ailleurs si doué ; car, lorsqu’une qualité un peu forte existe en nous, elle sait très bien se produire tôt ou tard, et se passer après tout de l’éducation.
De là ses originalités absolument personnelles ; de là ses idiosyncrasies, qui existent sans faire loi.
Il existait en marbre ou sur la toile un modèle donné ; et celui qui aveuglé par sa passion s’avisait de comparer quelque figure commune avec la Vénus de Gnide ou de Paphos, était aussi ridicule que celui qui parmi nous oserait mettre quelque petit nez retroussé de bourgeoise à côté de madame la comtesse de Brionne : on hausserait les épaules, et on lui rirait au visage.
Il a fallu insister sur ce point, parce qu’il n’y a pas si longtemps qu’on a compris la grande différence qu’il y a entre l’historien littéraire et le critique ; parce que, jusqu’aux dernières années du dernier siècle, les historiens littéraires croyaient avoir mission de critique et réciproquement ; parce que telle histoire de la littérature française, celle de Nisard, est tout entière œuvre de critique et comme histoire littéraire n’existe pas, de telle sorte que l’auteur n’a rien fait de ce qu’il devait faire et a fait tout le temps, et du reste d’une manière admirable, ce qu’il devait ne pas faire du tout ; si bien encore que son livre, absolument manqué comme histoire littéraire, reste tout entier debout comme recueil de morceaux de critique.
c’était une originalité, et, quoique ce mot-là puisse paraître singulier appliqué à une femme d’une telle harmonie et de nuances si délicatement fondues, c’était une adorable originalité qui se détachait en douceur, en finesse, en immatérialité, sur la société la plus éclatante, la plus physique et la plus militaire qui ait peut-être jamais existé.
c’est là un immense bonheur pour un historien d’écrire le premier une histoire qui n’existait pas hier, comme du Camp a écrit la sienne quand tout en brûlait et en fumait encore… Pour un historien, il n’y a pas de bonheur plus grand.
Madame de Molènes est, d’essence, une femme comme il faut, — un genre de femme qui existe bien encore quelque part, mais pas dans la littérature !
» On ne peut pas imaginer quelque chose de plus simple : c’est le critérium des critérium, grâce auquel vous pouvez juger tout ce qui existe sur le globe.
Même quand on conçoit la relativité dans le second sens, on la voit encore un peu dans le premier ; car on a beau dire que seul existe le mouvement réciproque de S et S′ par rapport l’un à l’autre, on n’étudie pas cette réciprocité sans adopter l’un des deux termes, S ou S′, comme « système de référence » : or, dès qu’un système a été ainsi immobilisé, il devient provisoirement un point de repère absolu, un succédané de l’éther.
Mais ceci est certain, que le vers français, même régulier, n’est pas sorti du symbolisme tel qu’il y était entré, et qu’aujourd’hui le fait, pour un poète, d’écrire en vers comme si ni Verlaine, ni Mallarmé, ni De Régnier, ni Viélé-Griffin n’avaient existé, suffit à le déclasser.
Orosmane, par son extravagante passion, dément le caractère connu des princes musulmans ; Zamore, celui des sauvages d’Amérique ; Vendôme, celui des chevaliers français : leurs folies n’ont aucun fondement, ni dans l’histoire ni dans la fable, et n’ont pu exister que dans l’imagination déréglée et romanesque de l’auteur. […] Corneille ne trouvait chez les anciens et chez les modernes rien qui lui parût comparable à cette comédie espagnole ; et lorsqu’il rendait ce témoignage d’une estime extraordinaire à l’imagination d’un étranger tel que Lopez de Vega, il me se doutait pas qu’il existait alors en France un jeune homme dont les chefs-d’œuvre en ce genre devaient bientôt effacer les conceptions informes de Lopez et de tous les comiques espagnols : c’est de Molière qu’on peut dire avec vérité qu’il a laissé bien loin derrière lui les anciens et les modernes. […] Il est vrai que le dernier acte de cette tragédie est le plus terrible qui existe au théâtre ; mais il est faux que les quatre autres ne soient qu’un tissu d’absurdités, ainsi qu’ont essayé de le prouver Voltaire et son fidèle La Harpe, plus injuste encore que lui, s’il est possible. […] Louis Racine, fils du grand Racine, a cru voir quelque rapport entre Héraclius et Athalie ; mais quand le fond du sujet offrirait une légère ressemblance, il y a une si prodigieuse différence dans la manière dont il est traité, qu’il ne peut exister aucune comparaison entre ces deux ouvrages ; l’un est un prodige de simplicité, l’autre un prodige d’intrigue ; l’un est d’une merveilleuse régularité, l’autre couvre de grandes fautes par des beautés plus grandes encore. […] III 26 novembre 1809 On m’a souvent accusé d’injustice et de partialité lorsque j’ai soutenu qu’il avait existé une conjuration très sérieuse, formée par les principaux disciples et partisans de Voltaire, pour détrôner Corneille et Racine, et mettre leur maître au-dessus de ces deux princes de la tragédie.
— Même si les troupeaux n’existaient pas les prés fleuriraient, parce que c’est leur destin. […] Mais d’abord, qui sait s’il existe ? […] Mais à prendre son œuvre pour l’expression du siècle où il régna il y a une tristesse d’autant plus sanglante qu’elle est mieux fondée Cette œuvre énorme n’existe pas. […] Comment, me disais-je, ai-je pu exister si longtemps hors de la nature et sans m’identifiera elle ? […] À vrai dire ces Jeunes, s’ils avaient eu le temps de rendre, comme on dit, la pareille au plaisantin, eussent été bien empêchés : on ne parodie que ce qui existe et je défie M.
La matière n’existe que spirituellement, pour représenter quelque idée et l’incarner extérieurement. […] Notre racine est dans l’éternité ; nous avons l’air de naître et de mourir, mais véritablement nous sommes. « Sache bien que les ombres du temps ont seules péri et sont seules périssables, que la substance réelle de tout ce qui fut et de tout ce qui est existe en ce moment même et pour toujours. » Tels que nous voilà, avec notre chair et nos sens, nous nous croyons solides ; mais tout cet extérieur n’est qu’un fantôme. « Ces membres1430, cette forme tempêtueuse, ce sang vivant avec ses passions ardentes, ce ne sont que poussières et ombres, un système d’ombres rassemblées autour de notre moi. […] Le héros y habite : « Il y vit1439 dans cette sphère intérieure des choses, dans le vrai, dans le divin, dans l’éternel qui existe toujours, invisible à la foule, sous le temporaire et le trivial ; son être est là, sa vie est un fragment du cœur immortel de la nature1440. » La vertu est une révélation, l’héroïsme est une lumière, la conscience une philosophie, et l’on exprimera en abrégé ce mysticisme moral en disant que Dieu, pour Carlyle, est un mystère dont le seul nom est l’idéal. […] Past and Present, p. 323. « L’Europe demande une aristocratie réelle, un clergé réel, ou bien elle ne peut continuer à exister. »
Toutes les facultés, toutes les forces du génie, et, si je puis parler ainsi, la matière d’un grand siècle littéraire, existaient en France avant Boileau ; de même, avant Louis XIV, dans la France victorieuse de l’Espagne et de la féodalité, il y avait la matière d’une grande nation. […] Le rondeau, la ballade, le madrigal n’existent plus que dans l’Art poétique 119. […] S’il n’existait pas des érudits dont cette recherche est la profession, personne ne s’en aviserait. […] L’imitation, au sens défavorable qu’on y attache, n’existe pas entre écrivains de génie ; je ne la reconnais que chez un esprit médiocre qui fait des emprunts à un esprit excellent.
Pour les matérialistes, la liberté morale n’existe pas : c’est un mot qui ne répond à rien. […] C’est par l’amour seul qu’il existe ; l’amour seul fait sa force et sa vertu, le consacre et le maintient. […] Si le mariage n’existe que par l’amour, du jour où l’amour ne sera plus, le mariage devra cesser d’être. […] Là où cette réciprocité n’existe pas, il n’y a pas égalité ; et là où l’égalité est brisée, il n’y a pas d’union réelle. […] « Longtemps encore il doit y avoir de ces disproportions effrayantes qui existent entre le millionnaire Saint-Rémy et l’artisan Morel.
S’il pouvait exister, il ne ferait pas rire, il ferait horreur. […] Ils existent en tant qu’inévitables et Molière permet qu’on en sourie, mais non pas qu’on en rie ; car voyez toutes les dispositions qu’il prend pour cela. […] Or ces gens-là existent-ils ? […] Il y a à remarquer que « l’honnête homme », que l’homme sensé qui tire la leçon de l’histoire mise sur la scène, n’a pas l’air d’exister dans George Dandin, mais qu’il ne laisse pas d’y être. […] Esope, s’il a existé, devait être un excellent homme.
Ces livres existent cependant et ils sont de ces auteurs. […] La mémoire des yeux fut chez lui la faculté maîtresse, celle qui commandait à son génie. « Toute ma valeur », disait-il, « et ils n’ont jamais parlé de cela, c’est que je suis un homme pour qui le monde extérieur existe. […] Il existe aussi bien que l’autre, son frère ennemi, le railleur, qui l’a masqué trop souvent. […] Reconnaissons avec lui qu’il existe des sujets « constitutionnellement enclins à organiser par leurs paroles, leurs écrits ou leurs actes, des fictions plus ou moins fréquentes et prolongées ». […] Elle ne poursuit aucune fin, puisqu’elle agit, comme elle existe, avec une égale nécessité et qu’elle épuise toutes les réalités.
Il ne pourra plus dire, comme autrefois, qu’il a fait deux parts de lui-même, et que l’homme qui écrit ne s’inquiète pas si l’on peut tirer de la vérité des effets utiles, ignore s’il est célibataire ou marié, s’il existe des Français ou non. […] Chaque groupe de faits est à son tour conditionné par un groupe plus général qui est aussi sa cause, et on pourrait théoriquement remonter de groupe en groupe jusqu’à une cause unique qui serait la condition de tout ce qui existe. […] Villemain avait le premier montré les relations qui existent entre le développement historique et le développement littéraire. […] Le génie à ses yeux était peu de chose, ou pour mieux dire, n’existait pas sans la bonté, et la bonté à elle seule tenait lieu de tout. […] L’immensité, qui parfois nous effraye en nous isolant, n’existait plus.
Sans doute, il existe un petit nombre de seigneurs qui ne rappellent en rien cet odieux et ridicule personnage, et l’auteur en dépeint loyalement plusieurs dans ses récits, mais, ce ne sont là que des accidents heureux, comme on l’a dit du pouvoir. […] Je crois nécessaire de faire à ce propos la remarque suivante : depuis que la Russie existe, tous ceux qui s’y sont enrichis ont une barbe démesurée. […] C’est la misère, Foma Kousmitch ; c’est la misère, aussi vrai que j’existe.
Les petites pudeurs n’existent pas pour les mères : elles sont, comme les saintes et les religieuses, au-dessus de la femme. […] Contre nous, plastiques et latins, qui ne concevons Dieu, s’il existe, que comme un vieillard à figure humaine, un bon Dieu à la Michel-Ange avec une grande barbe, Taine, Renan, Berthelot, opposent des définitions hegeliennes, montrant Dieu dans une diffusion immense et vague, dont les mondes ne seraient que des globules, des atomes. […] Si elle existe, ce n’est que pour tout tolérer, et Dieu, en ce temps, ressemble à Lafayette : il dort à tous les 6 octobre.
Dimanche 13 janvier On se demande, s’il existe encore des bohèmes de l’intensité de ceux du temps de Murger ? […] À dîner, conversation sur le bonheur, que tous les convives déclarent d’une voix unanime, ne pas exister, et Zola, qui là-dessus, est plus affirmatif que nous tous, tombe, le soir, dans une tristesse noire, qui le fait muet. […] Selon l’expression du causeur, un déclenchement subit eut lieu dans l’esprit des plénipotentiaires chinois : il existait un précédent.
Ces deux termes, surtout le premier, expriment bien la ressemblance fondamentale, tout en faisant entendre qu’il existe des différences : en effet, parler de modèle et d’imitation, c’est dire qu’entre les deux choses que l’on rapproche il n’y a qu’une identité partielle ; si, par exemple, on dit, avec les Pythagoriciens, que les choses imitent les nombres, cette formule implique que choses et nombres sont deux conceptions spécifiquement distinctes pour l’esprit. […] Une autre différence existe entre les deux paroles considérées comme états de conscience. […] Le mot, une fois usuel, n’existe plus pour lui-même, mais pour les phrases dans lesquelles il entre et pour la portion d’idée qu’il sert à exprimer.
La vie de Saint-Simon n’existe guère pour nous en dehors de ses Mémoires ; il y a raconté et sans trop les amplifier (excepté pour les disputes et procès nobiliaires), les événements qui le concernent. […] Il semble, à le lire, qu’il n’existât aucun désaccord, aucun point de dissentiment entre lui et le jeune prince qui allait comme de lui-même au-devant de ses idées et de ses maximes : dès la première ouverture qu’il lui fit, tout se passa entre eux comme en vertu d’une harmonie préétablie.
À chaque extrémité du temple existe ou existait un portique de six colonnes.
La publicité du dépôt est un attentat à la pudeur, le désespoir inscrit à perpétuité sur l’enfant, oui ; mais enfin le dépôt existe, la loi ne l’a pas encore osé supprimer. […] « La nature visible existait à peine pour lui.
Illustre Glamis, digne Cawdor, élevé encore au-dessus de ces deux titres par le salut qui les a suivis, ta lettre m’a transportée au-delà de ce présent rempli d’ignorance, et je sens déjà l’avenir exister pour moi. […] Je le ferai ; mais il faut bien aussi que je le sente en homme ; il faut bien que je me rappelle qu’il a existé un jour dans le monde des êtres qui étaient pour moi ce qu’il y a de plus précieux.
Qui peut, dans notre état réfléchi, avec nos raffinements métaphysiques et nos sens devenus grossiers, retrouver l’antique harmonie qui existait alors entre la pensée et la sensation, entre l’homme et la nature ? […] C’est que les circonstances ne sont plus les mêmes : les causes occasionnelles qui déterminaient les lois à ces grands phénomènes n’existent plus.
Samedi 11 février Sarcey, dans une conférence sur La Faustin, à propos de ma comparaison sur le blanc anémique d’une peau de femme, avec le blanc des fleurs qui fleurissent dans les caves, s’est écrié : « Vous n’avez jamais vu ça, moi non plus, donc ça n’existe pas, comme on dit dans une vieille pièce ». […] Enfin, écrasée de fatigue, elle s’était assise sur un banc, qui existe encore en face de son ancien hôtel de la rue de Courcelles.
Il existe un éloge de lui par Pierre Saumaise, conseiller au parlement de Bourgogne et cousin de l’érudit : cet éloge, où il y a bien du mauvais goût, offre aussi des parties de talent et des traits d’éclat qui méritent d’en être détachés.