Mais, si les temps aujourd’hui ne sont pas venus, et si nous ne sommes point mûrs pour cette novation, si des siècles doivent se passer avant que le Successeur reprenne l’Œuvre d’art complet, nous profiterons, cependant, nous, de la parole Wagnérienne : oui, même si l’Artiste Wagnérien n’est pas prêt, nous pouvons, maintenant, être des littérateurs, des peintres, des musiciens Wagnériens ; — si l’Artiste, n’est pas prêt qui, de nouveau et décisivement, prendra toutes les puissances de tous les arts, — oui, maintenant, pourtant, peintres, musiciens, poètes, chacuns en leur art encore séparé, feront des œuvres d’art Wagnérien, puisqu’ils y accompliront, — dans leur art, séparément, — cette idée essentielle de la doctrine Wagnérienne : l’union de toutes les formes artistiques. […] Jusqu’à Lessing, l’histoire de la littérature allemande n’a guère à recenser que des œuvres qui sont la mise en application de doctrines, Lessing est lui-même le plus frappant exemple de ce souci continuel de la théorie qui semble hanter les poètes de sa race.
Chamfort enchérira lui-même sur cette doctrine du petit nombre des élus en matière de goût, quand il répondra à quelqu’un qui lui opposait sur un ouvrage le jugement du public : « Le public ! […] Littré, des hommes de pensée, de labeur, de moralité pratique et de haute doctrine sociale comme M.
Et cette cause n’est-elle pas un certain esprit général formé vers le commencement du siècle, qui trouve des expressions différentes, mais également fidèles dans certaines doctrines philosophiques et dans certaines règles littéraires ?
Admirateur enthousiaste et timoré de Racine, il conservera scrupuleusement les formes léguées par le xviie siècle ; il résistera de toutes ses forces aux doctrines subversives de La Motte qui voulait supprimer de la tragédie les confidents, les monologues, les récits, les unités, et le vers.
C’est la doctrine constante de Paul.
Nous avons exposé ailleurs notre doctrine sur ce point ; nous nous bornons ici à la résumer111.
Il ne s’agit ici ni d’utopie, ni de doctrine, ni de préférence.
Ne dit-il pas quelque part dans son livre, en parlant de la grande polémique soulevée entre Bossuet et Jurieu, que « Jurieu aurait trouvé un meilleur argument pour sa doctrine s’il avait fait un pas de plus… et s’il eût proclamé l’indépendance absolue de la conscience individuelle… » Un tel passage et beaucoup d’autres, inutiles à citer après celui-là, ne prouvent-ils pas que Weiss a franchi pour son compte « cette ligne imperceptible entre le protestantisme et la philosophie » que Jurieu a trop respectée ?
Il avait propagé dans les plus hautes sphères de l’Europe les doctrines égoïstes d’une philosophie destructrice de ce qui fait la force des gouvernements et leur foi religieuse en eux-mêmes.
Dans ce livre de M. de L’Épinois, nous n’avons point affaire, il est vrai, à un historien complet de l’Église, qui ait retracé, comme Rohrbacher, en de vastes proportions, le tableau synthétique de l’Église catholique dans son dogme, ses doctrines, ses mœurs et les majestueuses personnalités de ses pontifes, de ses grands hommes et de ses Saints.
Mais, quoique M. et Madame Guizot appartiennent par plus d’un endroit aux doctrines qui sont sorties de l’insurrection spirituelle qu’Abailard commençait au Moyen Âge, si réellement la Philosophie ne s’était pas glissée dans cette publication et n’avait pas projeté d’imprimer la marque de son ergot dans ce livre de moralité sensible, si vraiment on n’avait pensé qu’à peindre et à juger une passion qui a jeté des cris et laissé son sang dans l’Histoire, on n’eût pas troublé l’unité de la compilation qu’on édite par l’insertion de documents étrangers au but d’étude morale qu’on voulait atteindre.
« L’estomac, — dit-elle, précédant Broussais, qui tout à l’heure va naître, — l’estomac est le centre de l’univers et le siège de la destinée. » Elle avait trouvé dans le sien cette doctrine.
» Cependant, tel que le voilà traduit, ce livre bizarre, c’est un événement, et non pas seulement pour l’Académie des inscriptions et belles-lettres ; car il atteste, ce que l’on commençait bien d’entrevoir, il est vrai, et ce qu’il faudra bien finir par proclamer tout haut, que les païens de toute espèce, battus par les doctrines chrétiennes, qui voulaient faire sortir de l’Inde une poésie et une philosophie pour les opposer à tout ce que le Christianisme a créé dans l’ordre du beau et du vrai parmi nous, n’ont trouvé, en somme, ni l’une ni l’autre.
Mais quoique M. et Mme Guizot appartiennent par plus d’un endroit aux doctrines qui sont sorties de l’insurrection spirituelle qu’Abailard commençait au Moyen Âge, si réellement la Philosophie ne s’était pas glissée dans la publication présente et n’avait pas projeté d’imprimer la marque de son ergot dans ce livre de moralité sensible, si vraiment on n’avait pensé qu’à peindre et à juger une passion qui a jeté des cris et laissé son sang dans l’histoire, on n’eût pas troublé l’unité de la compilation qu’on édite par l’insertion de documents, étrangers au but d’étude morale qu’on voulait atteindre.
Les doctrines de ses livres, il n’y croyait pas !
Nos soldats ont eu dans le sacrifice et dans la douleur une attitude mentale propre, selon qu’ils étaient animés par telle ou telle croyance, mais chez tous, en dépit de cette coloration que leur donnaient des doctrines contraires, les traits étaient pareils, au point qu’on eût pu les superposer : c’étaient les traits éternels de la France.
Les doctrines d’un matérialisme plus ou moins avoué ont passé dans le catéchisme de la sagesse pratique. […] Cessant d’être un maître, il devient un avocat ; il n’enseigne plus une doctrine, il plaide une cause à laquelle il s’est entièrement dévoué, et ses clients ne sont rien moins que la vie morale, le devoir et Dieu. […] On rejette la doctrine du Christ, mais elle se trouve si conforme à la nature des choses et aux vrais besoins des cœurs que l’on ne peut se passer de ses applications, de ses leçons morales, de ses idées directrices. […] Or, nul n’est mieux apte à comprendre qu’un esprit dont aucun dogme ne retient plus l’essor et qui flotte au vent de toutes les doctrines. […] La presse religieuse fut unanime à s’émouvoir d’une doctrine si hardiment subversive et la condamna sans réserve.
L’homme souffre de douter, et cependant il doute ; il essaye de ressaisir ses croyances, elles se fondent dans sa main ; il voudrait s’asseoir et se reposer dans les doctrines et dans les satisfactions qui suffisaient à ses devanciers, il ne les trouve pas suffisantes. […] Le père de Burns, si pieux, inclinait vers les doctrines libérales et humaines, et diminuait la part de la foi pour augmenter celle de la raison. […] Cependant le jacobinisme anglais était pris à la gorge, et tenu à terre1184 ; « l’habeas corpus était suspendu à plusieurs reprises ; les écrivains qui avançaient des doctrines contraires à la monarchie et à l’aristocratie étaient proscrits et punis sans merci. […] III Alors parut1197 l’école romantique anglaise, toute semblable à la nôtre par ses doctrines, ses origines et ses alliances, par les vérités qu’elle découvrit, les exagérations qu’elle commit et le scandale qu’elle excita. […] Ils entendent palpiter le grand cœur de la nature, ils veulent arriver jusqu’à lui, ils tentent toutes les voies spirituelles ou sensibles, celle de la Judée et celle de la Grèce, celle des dogmes consacrés et celle des doctrines proscrites.
On s’en convaincra sans peine en comparant entre elles des doctrines qui paraissent n’avoir aucun point de contact entre elles, aucune commune mesure, celles d’un Fichte et d’un Spencer par exemple, — deux noms que le hasard vient de nous faire rapprocher l’un de l’autre. […] A priori elle acceptera la doctrine de l’unité simple de la connaissance, et de l’unité abstraite de la nature. […] Ainsi, la philosophie oscillera désormais entre la doctrine qui tient la réalité absolue pour inconnaissable et celle qui, dans l’idée qu’elle nous donne de cette réalité, ne dit rien de plus que ce que disait la science. […] La grande erreur des doctrines spiritualistes a été de croire qu’en isolant la vie spirituelle de tout le reste, en la suspendant dans l’espace aussi haut que possible au-dessus de terre, elles la mettaient à l’abri de toute atteinte : comme si elles ne l’exposaient pas simplement ainsi à être prise pour un effet de mirage ! […] Mais une telle doctrine ne facilite pas seulement la spéculation.
Nous ne parlerons pas des doctrines philosophiques et sociales que trahissent nos jugements sur les hommes et sur les faits. […] La doctrine du découragement peut produire à l’état d’exception des âmes fières et stoïques, mais elle dépraverait une génération, désarmerait une société. […] Au fond cette théorie des « ciseleurs » n’est autre que la vieille doctrine classique. […] La doctrine d’ensemble, qui se dégage de tous ses écrits, semble la synthèse d’une philosophie très spiritualiste avec un christianisme très compréhensif. […] Nul n’ignore le rôle qu’Edgar Quinet a rempli à l’Assemblée de Versailles ; il y représentait la dignité des principes, la pureté des doctrines, l’idéal du républicain.
Les romantiques avaient, au fond, les mêmes doctrines que les classiques, parce qu’il n’y en a pas d’autres. […] Cette doctrine de l’impassibilité, Flaubert ne l’a pas inventée. […] Avec des doctrines et des idées, avec des dévots et des érudits, Sainte-Beuve a fait un roman passionnant. […] Ce qui a péri chez Rousseau, c’est la doctrine, et ce qui a survécu, c’est encore l’art et la forme. […] Un vrai critique doit proposer une doctrine, dégager une démonstration.
De même pour Lamartine : j’aurais aimé qu’en développant son talent poétique aussi grandement, aussi démesurément même, que sa nature de génie l’y portait, il fût demeuré en politique d’accord avec lui-même, fidèle à ses origines, à ses précédents, à l’ordre d’opinions, de doctrines et, pour tout dire, de bienséances où il avait passé toute sa jeunesse et qui lui étaient comme son cadre naturel, — un M.
Et à l’adventure encore sçay-je la prétention des sciences en général, au service de nostre vie : mais d’y enfoncer plus avant, de m’estre rongé les ongles à l’estude d’Aristote, monarque de la doctrine moderne, ou opiniastré après quelque science, je ne l’ay jamais faict : ny n’est art de quoy je puisse peindre seulement les premiers linéaments.
La présence auprès de lui de ce précieux dépôt lui assurait sur les autres apôtres une sorte de préséance, et donnait à sa doctrine une haute autorité.
Et ne sait-on pas par l’expérience que la religion naturelle n’a jamais pu s’établir parmi les hommes, que le déisme est une opinion de cabinet, une doctrine d’école et non pas une religion ?
On peut admirer Grégoire sans accepter sa doctrine ; ses idées convenaient à son temps, car, en fait de gouvernement et de société, elles valaient mieux que les pratiques grossières d’un monde barbare.
Cela déconcerte un peu les idées reçues, mais voyez si avec la nature de Henri, cette nature indifférente aux idées religieuses pour elles-mêmes, son bon sens qui touchait au génie, son ardeur de cœur et de sens, son esprit politique, pratique et si bien fait pour le commandement, voyez si le catholicisme, cette religion de l’unité et de l’ordre et qui était encore la force dans le pays, ne devait pas être préférée à l’anarchie des doctrines protestantes, scindées déjà de son temps par plusieurs communions.
Matérialiste autant qu’il puisse l’être de doctrine et d’inspiration première, Weill, qui n’est pas un philosophe à une philosophie, mais un philosophe à plusieurs, n’est pas seulement matérialiste par le fond réel de son livre ; il prétend être encore spiritualiste par l’intention et par le détail.
Conséquence très logique, du reste, des doctrines en honneur aujourd’hui.
S’il ne l’était pas de doctrine, il l’était d’air gourmé, de violence et de creux.
Coquet et cancanier, gourmand de ragoûts, de confitures et de bonbons (son chef-d’œuvre s’appelait le Cordon-Bleu et c’était un livre tellement monumental que l’auteur est mort avant de l’achever), surchargé d’édredons, entouré de crachoirs, roulé comme une momie dans les châles les plus extravagants, regrettant ses dents, son estomac, la vie et le pouvoir de faire encore des mensonges, au demeurant chrétien grabataire, détestant les doctrines canailles qui font déroger un homme, et sur le chapitre de l’éternité se décidant à la courte-paille, d’après l’argument de Pascal, il s’éteignit pauvre et vieux dans ses coiffes (car il en portait) chez les frères de Saint-Jean-de-Dieu, rue Plumet, où mourut si saintement Ourliac.
Exalter l’œuvre éternellement glorieuse de l’Église, un livre enfin dont la doctrine est pure et le sentiment très droit.
Certainement, cela n’eût pas été plus vrai que toutes les autres applications de l’hégelianisme dont la fausseté déborde autour de nous, mais cela eût été curieux, et, d’ailleurs, cela eût fait contre cette philosophie, qui est la possession intellectuelle de notre temps, une de ces fières preuves par l’absurde qui jettent bas une doctrine dans le mépris.
Réellement, dans cette phalange d’esprits — peu macédonienne — je ne vois pas une seule tête philosophique de valeur transcendante et qu’on puisse objecter à leurs doctrines, pour ne pas trop les mépriser… III Remercions le Matérialisme.
Esprit médiocre, n’ayant pour tout talent que la gravité de son état, âme de rhéteur, doctrine trop souvent erronée, le cardinal de Bausset pouvait nous raconter Bossuet, mais le montrer vivant ou le juger, cela lui était impossible.