En troisiéme lieu, comme les masques des comédiens servoient alors pour augmenter la force de la voix, ainsi que nous l’exposerons plus bas, ces masques devoient en alterer le son assez pour rendre difficile de connoître si, par exemple, la voix que Micion avoit euë dans le cantique étoit la même voix que Micion avoit dans les dialogues.
Les poètes Je ne veux pas parler dans cette mince brochure que des Auteurs de volumes ou de plaquettes, auxquels le lecteur, désireux comme je l’espère de faire plus ample connaissance avec des écrivains si diversement appréciés, pourra être renvoyé ; il me semble, en effet, difficile et souverainement inutile de porter un jugement quelconque sur des personnalités dont les prétentions littéraires ne s’étayent pas sur le moindre écrit.
Par suite d’une réunion de circonstances difficile à rencontrer, les esprits sont, en général, disposés à chercher la vérité sur le passé. […] Ce sont là de ces contrats faits après coup par les philosophes, et dont il serait bien difficile de montrer les titres. […] Il n’est pas possible que cet ensemble de résultats analogues soit l’œuvre du hasard, ils doivent être dominés par une loi, et cette loi n’est pas difficile à découvrir. […] Parmi les hommes convaincus, il serait difficile d’en trouver un plus libre de préjugés que moi. […] À cette époque, il était difficile de pénétrer dans ce sanctuaire de la civilisation antique, caché à demi derrière la barbarie musulmane.
Il ne restait pour le monde et la vie civile, que ce que la conscription avait dédaigné, et certes, alors elle n’était pas difficile. […] Il suspend leurs médaillons à un cippe funéraire, et il pose sur leur marbre des couronnes d’immortelles avec une sollicitude où il est difficile de ne pas voir comme un pressentiment de sa propre destinée. […] Il contenait tout un monde nouveau, monde de poésie plus difficile à trouver peut-être qu’une Amérique ou une Atlantide. […] Bouilhet a tracé dans cette œuvre, la plus difficile peut-être qu’ait tentée un poëte, des tableaux d’une bizarrerie grandiose, où l’imagination s’étaye des données de la science en évitant la sécheresse didactique. […] Chose bien difficile à croire pour des littérateurs, et qui cependant est vraie, ils n’avaient qu’un amour-propre : jamais ils ne trahirent le secret de leur collaboration.
Cela est si vrai, et c’était tellement le mouvement et la pente d’alors de solliciter un tel poète, que, vers 1780 et dans les années qui suivent, nous trouvons trois talents occupés du même sujet et visant chacun à la gloire difficile d’un poëme sur la nature des choses. […] L’examen des manuscrits restants m’a rendu cette supposition de plus en plus difficile à concevoir. […] Au sein de cette future édition difficile, mais possible, d’André Chénier, on trouverait moyen de retoucher avec nouveauté les profils un peu évanouis de tant de poëtes antiques ; on ferait passer devant soi toutes les fines questions de la poétique française ; on les agiterait à loisir.
Quant au dehors, il me fut moins difficile de leur démontrer que l’Angleterre considérerait immédiatement ce pacte de famille en Espagne comme une déclaration de guerre à ses influences à Madrid ; que Louis-Philippe lui paraîtrait un transfuge de son alliance dans une alliance dynastique indépendante de l’Angleterre, et qu’à partir de cet acte (prise de possession de l’avenir en Espagne, pierre d’attente de l’union des deux monarchies, la France et l’Espagne), le cabinet de Londres abandonnerait le cabinet d’Orléans à l’animadversion des puissances du Nord, animadversion que l’Angleterre seule avait contenue jusqu’à ce jour. […] « Rien de plus facile à exécuter ; je dis même rien de plus difficile à contenir dans un moment où l’effervescence d’une révolution sans gouvernement donne de l’air à tous les soupiraux de Paris et de l’Europe. […] Aussi tout le temps que la Restauration règne en France, l’Autriche, irritée d’avoir perdu notre alliance exclusive, se montre-t-elle partout et en toute occasion l’alliée la plus difficile, la plus susceptible, la plus envieuse, disons le mot, la plus hostile contre nous : colère d’une puissance qui ne nous pardonne pas de caresser d’autres alliances que la sienne.
Taine (et nous pouvons nous en rapporter là-dessus à sa conscience d’historien, qui est difficile et exigeante) a évidemment lu tout ce que les contemporains ont écrit sur son héros. […] J’admets un moment qu’il soit difficile d’être plus injuste pour l’empereur que ne l’a été M. […] Cela signifie proprement qu’il nous est fort difficile d’en imaginer une plus belle que la flore terrestre Faustus et sa compagne connaissent d’abord les jouissances du goût et de l’odorat.
Henri Duvernois Il ne faut pas me pousser des colles aussi difficiles. […] Il est donc bien difficile de formuler une loi, comme celle de M. […] Paul Souday nous a répondu dans Le Temps : En fait, il semble difficile de nier que M.
D’où vient qu’il est plus difficile de bien lire que de bien parler ? […] C’est là, messieurs, ce qui rend si difficile la tâche du lecteur à haute voix. […] On finit alors par se persuader que l’art de la lecture à haute voix n’est si négligé que parce qu’il est trop difficile, et on préfère y renoncer.
Il est difficile, en effet, de croire que les discours de deux personnages passionnés aient d’autre objet que de développer leurs sentiments ; et, à la faveur de cette émotion, le poète instruit adroitement les spectateurs de tout ce qu’il a intérêt qu’on sache. […] Les récits de la mort des personnages odieux ne sont pas absolument assujétis aux mêmes règles, quoique cependant il ne fût pas difficile de les y ramener, à l’aide d’un peu d’explication. […] En ces rencontres donc, il faut trouver une raison de vraisemblance qui oblige cet acteur à parler tout haut, ce qui est assez difficile ; car l’excès de la douleur ou d’une passion n’est pas, à mon avis, suffisant.
V Quand on a déjà rendu compte des deux premiers volumes de cette histoire, il est difficile de parler des deux derniers qui les ont suivis, à une certaine distance, sans courir la fastidieuse chance de se répéter. […] Ferrari aura écrit cette histoire si difficile à retrouver dans des chroniques oubliées, cette histoire par morceaux de l’Italie en morceaux, et qu’il aura taillé comme un diamant à mille facettes, ce caillot de sang et de boue ! […] Ainsi donc, beaucoup de talent et un talent très spécial, très particulier, très difficile à classer surtout, voilà ce qui distingue l’auteur de l’Histoire de la Raison d’État, mais ce n’est ni le talent d’un philosophe, ni même celui d’un historien, quoiqu’il y ait là une puissance de déduction à faire bien les affaires d’une philosophie, si la tête de l’auteur pouvait en concevoir les principes, et quoiqu’il y ait en même temps une étendue de coup d’œil et de connaissance et une faculté de rapprochement à faire tout aussi bien les affaires d’une histoire.
— Oui, la besogne est difficile et hasardeuse ; pourtant elle a été quelquefois menée à bonne fin. […] Ce serait trop difficile, car il faudrait d’abord définir la poésie ; et cela c’est le diable. […] Mais cela était difficile, et Casimir Delavigne s’en est dispensé : on ne sait d’où tombe son Paolo, ni ce qu’il a fait jusque-là. […] Il lui est devenu extrêmement difficile d’écrire un article ou une conférence sans nous parler de Rachel, de Mme Ristori, de Samson ou de Régnier. […] Et certes il le méritait… Or, pour en revenir à Adrienne Lecourreur, il n’est pas difficile de montrer que M.
Il n’est pas si difficile qu’on croit de réconcilier les pères et les enfants : il n’y faut que de l’intelligence et de la sympathie. […] Il est difficile d’imposer aux âmes un paroissien, fût-ce même un paroissien laïque. […] — C’est si difficile, la cuisine ! […] Catulle Mendès disait joliment de lui que c’était ce qu’on appelle au collège un « auteur difficile ». […] Stéphane Mallarmé, dans les endroits difficiles, comme, au moyen âge, on expliquait Dante à Florence.
que c’est un article difficile que l’article des comédiennes ! […] Le fond de toute la doctrine est de penser que la vertu n’est pas si difficile qu’on l’a cru, comme le fond de la doctrine précédente était de penser que la vertu est toujours plus difficile qu’on ne croit. […] Je reconnais qu’il m’est très difficile de vous définir le familier noble de Marmontel. […] D’abord, il est extrêmement difficile à faire ; et, même dans Diderot, il n’est pas en train rapide. […] À cette époque, c’était plus difficile qu’à présent ; car il n’y avait qu’un théâtre.
Il en courait des anecdotes qu’il me serait difficile de rappeler, mais qui, toutes, témoignaient d’un tempérament excessif et d’une vigueur exceptionnelle. […] Il avait passé par les Affaires étrangères, mais son caractère difficile, pour ne pas dire plus, l’eût rendu peu propre à occuper un poste diplomatique, aussi s’en tint-il aux fonctions de bibliothécaire. […] Il fréquentait volontiers les mardis de Stéphane Mallarmé, et Mallarmé appréciait fort l’intelligence de ce Slave subtil, subtilement au fait de l’œuvre mallarméenne sur laquelle il avait écrit un ingénieux commentaire où il proposait des explications plausibles à certains des plus difficiles et des plus obscurs poèmes qui faisaient comparer l’auteur de l’Après-midi d’un Faune tantôt à l’hermétique et mystérieux Lycophron, tantôt à l’énigmatique et allusif Gongora. […] Il eut paru facilement insupportable si ce qu’il y avait en lui d’épineux et de difficile n’avait été tempéré par d’excellentes manières et par une parfaite éducation qui l’empêchaient « d’aller trop loin ». […] Forain évoquait volontiers les souvenirs de sa jeunesse et les temps difficiles de sa bohème.
Certes, il est difficile d’être plus que de Maistre partisan d’un gouvernement fort ; seulement, si l’on entend par gouvernement fort un gouvernement arbitraire, on inspire à de Maistre une amère pitié. […] L’amertume des sentiments, étant une protestation contre un certain ordre de choses, n’est souvent qu’un appel à un ordre meilleur, et il est difficile qu’il y ait appel sans qu’il y ait confiance. […] Le progrès de la littérature à travers les siècles est infiniment difficile à observer avec certitude. […] Il est difficile d’être quelconque autant que Léonce, à moins qu’on ne soit Oswald. […] Mais du moment qu’il est placé en nous, il est bien difficile de le faire parler comme une pure loi, froide, abstraite et sans accent.
« Que faudrait-il faire (dit-il, en parlant des censeurs ineptes de sa pièce) pour contenter des juges si difficiles ? […] N’était-il pas bien difficile, pour ne pas dire impossible, de ne prêter à ce tyran si lâche, si bassement cruel, que des actions nobles et grandes ? […] Cette victoire d’Auguste n’est peut-être pas plus difficile ni plus héroïque en elle-même que celle de Titus ; mais elle est plus brillante, plus magnifique et mieux sentie de tout le monde. […] Il avait la rare simplicité de supposer tous ses juges aussi éclairés, aussi difficiles que lui. […] Il vaut beaucoup mieux n’avoir point de tragédies que d’en applaudir de mauvaises ; les chefs-d’œuvre que nous possédons nous rendent difficiles, et nous empêcheront d’être dupes du charlatanisme des novateurs.
Je regrette que ce ne soit pas ici le lieu d’entrer dans le détail des commentaires si sagaces et si fins qu’il donne de quelques-uns des aphorismes, notamment de ce premier aphorisme si célèbre : « La vie est courte, l’art est long, l’occasion fugitive, l’expérience trompeuse, le jugement difficile. […] Pour moi, dussé-je trahir en ce point ma légèreté et me dénoncer d’une génération frivole, il me sera toujours très difficile, je l’avoue, de me contempler et de m’admirer si constamment dans la personne de l’Humanité. […] Il est difficile, en effet, de contester à une intelligence aussi éclairée que celle de M. […] Pour moi, à coup sûr, toutes les fois que je suis en quête de quelque chose de difficile, je m’adresse à lui ; il m’est un trésor… Avec cela, quelle frugalité dans le régime !
Combien de jovialité apparente cachait de sérieuses et difficiles vertus ! […] Balzac commençait la vie par ce qu’il y a de plus difficile, gagner le moyen de vivre. […] Comme langue, rien ne contribua plus à le former au travail difficile de parodier un siècle dans un autre siècle. […] Rien n’est plus difficile que de percer le mystère des voyages de Balzac ; ce que j’en sais, je ne le sais que de lui-même, longtemps avant l’événement qui dénoua par un trop court mariage le nœud de sa vie.
Après un conseil de guerre, Rohan, général très consultatif, s’y résolut, et le 27 juin se livra le combat dit de Luvin, affaire très hardie, où, avec son peu de troupes et par des chemins difficiles, Rohan alla relancer dans sa vallée un ennemi plus nombreux, qu’il força de se retirer. […] Habile capitaine plutôt que grand général, sa mesure à cet égard est difficile à prendre, et j’aimerais assez à entendre là-dessus des gens du métier : à le traduire à la moderne, ce qui est toujours hasardeux, vu l’extrême différence des moyens en usage aux différents siècles, il me fait l’effet d’être ou d’avoir pu être, comme militaire, quelque chose entre Gouvion Saint-Cyr et Macdonald, et plus près du premier à cause des pensées.
La guerre de Sept Ans exposa le prince Guillaume à de pénibles épreuves : mis à la tête d’une armée en juin 1757, dans les circonstances les plus difficiles, il ne sut point s’élever à la hauteur voulue ; il hésita, il manqua de résolution, et n’eut de manœuvres que pour faire retraite sur retraite ; il mérita que Frédéric lui écrivît : « Si vous vous retirez toujours, vous serez acculé à Berlin entre ci et quatre semaines. […] Frédéric lui écrivit : Si le bonheur favorise nos vues sur Dresde, nous aurons indubitablement la paix, ou cet hiver, ou ce printemps, et nous sortirons honorablement d’une conjoncture difficile et périlleuse où nous nous sommes trouvés souvent à deux pas de notre entière destruction.
Intrigue contre intrigue ; il est difficile en définitive de s’intéresser au vaincu beaucoup plus qu’au vainqueur. […] Celles que j’ai prises devraient réussir ; je ne sais cependant quel effet elles produiront, étant bien difficile de demander des résolutions d’un prince tel qu’est celui-là.
À deux pas de Coppet, au bord de ce beau lac, dans cette Suisse romande que Voltaire avait tant goûtée, Bonstetten, avant que les événements menaçants lui fissent la position trop difficile et vinssent mettre à une trop forte épreuve son caractère, avait trouvé le moyen de concilier tous ses goûts de curiosité, d’universalité, de philanthropie, de cosmopolitisme. […] Lorsqu’on le mettait sur ce chapitre de l’émigration française, à laquelle il fut si généreusement secourable : Ma conscience, disait-il gaiement, ne me reproche que deux méfaits pendant cette importante et difficile période de mon gouvernement.
Foucault en Béarn Pour être juste, il faut convenir que la mission de Foucault, arrivant en Béarn, était difficile : ce pays, autrefois converti en masse au calvinisme par Jeanne d’Albret, et, depuis sa réunion à la France, reconquis à la religion catholique, moyennant expédition militaire, par Louis XIII et son ministre de Luynes, en 1620, n’avait jamais été régulièrement administré ; le Parlement de Pau avait exercé l’autorité jusqu’à l’année 1682, qu’on y avait envoyé pour la première fois un intendant, Du Bois-Baillet. […] Les conversions Il faut convenir que l’histoire est difficile à écrire et que le vrai, à distance, est bien délicat à démêler au milieu des témoignages les plus divers et, à première vue, contradictoires.
Les liens de l’estime et de la confraternité ne peuvent plus exister entre nous et ceux qui professent des principes contraires, et si l’honneur pouvait être solidaire entre des hommes qui exercent la même profession à des distances Considérables, je me hâterais de protester contre un pareil abus, et je vous dirais hautement : L’avocat qui « chargé volontairement. de défendre un guerrier traître et rebelle à son roi, s’oublie jusqu’à justifier l’action en elle-même, qui cite comme un titre de gloire pour l’accusé le nom d’une bataille (celle de Waterloo) où il acheva de se rendre criminel en combattant contre son maître ; qui invoque à son secours le témoignage d’autres rebelles et les excite à rappeler les moyens qu’ils avaient pour forcer leur roi à la clémence ; l’avocat qui, s’entourant de honteux détours, de méprisables subterfuges, d’ignobles entraves, enlève ainsi au prévenu, autant qu’il est en lui, son dernier honneur, celui du courage, cet avocat a perdu son titre à nos yeux : je me sépare à jamais de lui. » On a beau dire que tout moyen est bon à un avocat pour sauver son client, M. de Martignac passait ici toute mesure, et il est difficile d’admettre qu’il n’obéissait pas lui-même, en s’exprimant de la sorte, à un accès de la fièvre politique qui sévissait partout autour de lui. […] J’ai dit qu’il était journaliste jusqu’au bout des ongles ; il aimait les périls et les difficultés du métier ; une de ses maximes était : « On ne dit bien que ce qui est difficile à dire. » — Quand on lui présentait et qu’on lui lisait un article, ce qu’il fallait regarder pour savoir son avis, ce n’était pas son visage, c’était sa tabatière.
Il semble avoir été écrit en prévision du 18 Fructidor et des déportations prochaines : on n’ose dire pourtant que la Guyane et Sinnamari aient en rien répondu à la description des colonies nouvelles que proposait Talleyrand d’un air de philanthropie, et en considération, disait-il, « de tant d’hommes agités qui ont besoin de projets, de tant d’hommes malheureux qui ont besoin d’espérances. » Il y disait encore, en vrai moraliste politique : « L’art de mettre les hommes à leur place est le premier peut-être dans la science du gouvernement ; mais celui de trouver la place des mécontents est, à coup sûr, le plus difficile, et présenter à leur imagination des lointains, des perspectives où puissent se prendre leurs pensées et leurs désirs est, je crois, une des solutions de cette difficulté sociale. » Oui, mais à condition qu’on n’ira pas éblouir à tout hasard les esprits, les leurrer par de vains mirages, et qu’une politique hypocrite n’aura pas pour objet de se débarrasser, coûte que coûte, des mécontents. […] Un volume in-8°, chez Reinwald, libraire-éditeur, rue des Saints-Pères, 15. — J’ai dit, après beaucoup d’autres, que c’était par suite d’un accident et dès sa première enfance que M. de Talleyrand était boiteux ; mais la vérité en tout, avec de tels hommes, est difficile à savoir.
Il avait les gens du métier à édifier, à convaincre ; et ils sont difficiles, ils sont en armes, on le sait, contre tout nouveau-venu, surtout quand celui-ci se présente avec des titres brillants, acquis ailleurs. […] Mérimée à travers les détails de cette stratégie savante, difficile, à tout moment coupée ; il la rend pour la première fois claire, vraisemblable, et se complaît dès lors, on le conçoit, à la faire saisir.
Il est difficile qu’un magistrat dont le ton révolte les âmes n’ait pas besoin de recourir à la persécution pour obtenir l’obéissance. […] Un tour de force assez difficile, qu’on se permettait dans l’ancien régime, c’était l’art d’offenser les mœurs sans blesser le goût, et de jouer avec la morale, en mettant autant de délicatesse dans l’expression que d’indécence dans les principes.
Sans doute il sera difficile de soumettre au calcul, même à celui des probabilités, ce qui tient aux combinaisons morales. […] Il est plus difficile de faire reconnaître l’évidence dans les questions politiques ; les passions ont plus d’intérêt à les dénaturer68.
Mais ce qui lui est particulier, c’est que sensations et sentiments se résolvent d’ordinaire en je ne sais quelle langueur de volupté et de désir, comme si le trouble qu’éveille en lui la figure de la Terre était un peu semblable à un autre trouble, à celui qui nous vient de la femme, et y disposait l’âme et le corps… Tout cela est bien difficile à dire clairement. […] C’est encore un effet de l’exotisme, qu’ayant visité le monde, vous revoyiez votre pays et les objets connus avec des yeux vierges et tout neufs et avec la même fraîcheur d’impression, le même étonnement que vous avez vu le Congo ou Tahiti… Mais Mon frère Yves et Pêcheur d’islande sont deux romans dont la simplicité exigerait, pour être analysée et définie, un trop difficile effort, et je n’ai voulu que montrer comment les trois premiers romans de Loti, ces œuvres rares, préparaient ces deux chefs-d’œuvre.
Il était difficile que ce grand conflit ne donnait pas lieu à quelques débats dans le public, et qu’il ne s’y déclarât pas deux partis, l’un pour Pradon, l’autre pour Racine. […] Cette circonstance rend assez difficile de deviner qu’elle est la belle à qui Boileau en voulait ; dans un espace de seize années, il se rencontre bien des contemporaines entre lesquelles Boileau a pu choisir.
Il est difficile d’avoir l’esprit plus juste, plus formé, plus éclairé, de mieux parler, de montrer plus de sens, de connaissances, une politesse plus attirante et plus simple. […] Aujourd’hui, sans recourir à des publications volumineuses et difficiles à rassembler, on pourra, grâce aux Mémoires de Mallet du Pan, avoir sous les yeux la série de ses observations essentielles, de ses jugements et de ses descriptions concernant la grande période historique dont il a été l’un des combattants, mais surtout l’annotateur assidu et passionné.
La première phrase de ce discours est difficile et délicate à traduire ; Cicéron y dit : « S’il y a en moi quelque talent (et je sens combien ce talent est peu de chose, quod sentio quam sit exiguum), si j’ai quelque habitude de la parole… c’est à Archias que je le dois. » On assure que Patru mit quatre ans avant de se fixer sur la traduction qu’il donnait de cette première phrase ; il y revint encore dans la seconde édition, qui ne parut que trente-deux ans après la première ; et, dans les deux cas, il manqua le point essentiel, le Sentio quam sit exiguum, ce correctif que Cicéron apporte aussitôt à son propre éloge. […] Il a eu son rôle, qui a fini même de son vivant ; mais de loin il n’est pas difficile de reconnaître, de saluer et même de goûter en lui l’alliance d’un jugement sévère, d’une probité souriante et d’une familiarité aimable.
J’entre donc dans le détail théorique et pour ce faire je vous citerai ce que je publiais sur la question en 1888 dans la Revue Indépendante 1 : « Il faut bien admettre que, ainsi des mœurs et des modes, les formes poétiques se développent et meurent, qu’elles évoluent d’une liberté initiale à un dessèchement, puis à une inutile virtuosité ; et qu’alors elles disparaissent devant l’effort des nouveaux lettrés préoccupés, ceux-ci, d’une pensée plus complexe, par conséquent plus difficile à rendre au moyen de formules d’avance circonscrites et fermées. […] En tout cas, ne nous dissimulons pas qu’elle serait fort difficile à faire, car les cas de rythmique, choisis déjà dans la langue par les vers-libristes, sont nombreux, il en est de ténus, de délicats, il en est d’éphémères.
Le livre que Michelet vient de publier, sous ce titre éternellement jeune, intéressant et couverture jaune : L’Amour, est prodigieusement difficile à examiner. […] » évoque tout à coup tant de spectacles dans l’imagination remuée et par là rendue difficile.