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1636. (1890) Nouvelles questions de critique

Or, ces conditions, si Buffon les a généralement observées, et si l’hypothèse l’a conduit lui-même à quelques-unes de ses plus belles découvertes, n’est-il pas étrange qu’en lui reprochant l’abus qu’il en a fait, on oublie d’ajouter, — ou plutôt de dire d’abord, — qu’il leur doit le meilleur de son œuvre ? […] Sous ce rapport, il y a quelque ressemblance entre lui et l’auteur de l’Origine des espèces ; et je ne m’étonne pas que la même nature d’imagination scientifique, le même goût des grandes hypothèses, la même hardiesse d’esprit les ait l’un et l’autre conduits à des conclusions qui ne diffèrent entre elles que de cent ans de progrès et de découvertes. […] Faute de l’avoir fait, son chapitre ou plutôt les quelques pages qu’il a écrites sur « la rénovation de la métrique » par le romantisme, demeurent obscures ; et je le regrette, parce que je sens bien qu’il n’eût tenu qu’à lui de nous faire passer, après lui, par les chemins qui l’ont conduit lui-même aux formules trop générales dont il s’est contenté. […] Il était donc inévitable qu’en faisant du Moi le principe, le moyen, et la fin de l’art, le romantisme fût conduit, sur les traces de Rousseau son maître, à faire de la sensibilité la mesure, la règle, et le tout de l’homme.

1637. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

Comme elles demeuraient fort près de mon couvent, je m’en retournais ordinairement à pied, et il ne manquait pas de me donner la main pour me conduire jusque chez moi. […] « Je déclare que je suis, dit-il, et que j’ai toujours été du sentiment, premièrement, que les princes peuvent contraindre par des lois pénales tous les hérétiques à se conformer à la profession et aux pratiques de l’Église catholique ; deuxièmement, que cette doctrine doit passer pour constante dans l’Église, qui non seulement a suivi, mais encore demandé de semblables ordonnances des princes… » Et un peu plus loin : « N’aurait-on pas raison de réduire par de petites amendes ces gens-là, qui ne se conduisent que par leur intérêt ; non pas précisément parce qu’ils n’assistent pas à la messe, mais parce qu’ils ne pratiquent pas les exercices de la religion catholique ? […] Diderot, dans son article sur les théosophes, avait émis une idée analogue à celle d’Aristote ; « Je conjecture, dit-il, que ces hommes, d’un tempérament sombre et mélancolique, ne devaient cette pénétration extraordinaire et presque divine qu’on remarquait en eux par intervalles, et qui les conduisait à des idées tantôt si folles, tantôt si sublimes, qu’à quelque dérangement périodique de la machine. […] Pourvu qu’on les mette fleur place, à leur plan, et qu’on les subordonne aux autres, rien n’est minutieux, rien n’est insignifiant, de ce qui peut conduire, par la précision, à une plus grande somme de vérité. […] Les masses qui composent l’humanité ne se conduisent pas par des raisonnements ; elles vont par instincts profonds, par flux et reflux, comme la mer.

1638. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Voltaire ne songe pas à lui-même, comme aussi bien nous n’y songeons jamais, mais il a raison quand il dit : « Les Femmes savantes conduisirent Cotin au tombeau comme les satires de Boileau l’abbé Cassaigne, triste effet d’une liberté plus dangereuse qu’utile et qui flatte plus la malignité humaine qu’elle n’inspire le bon goût. […] Or, que se laissant conduire par une théorie et éclairer par elle, un critique trouve jusqu’à trois, significations à un personnage, la première absolument contraire à la seconde et une troisième contredisant les deux autres cela prouve que la théorie est peu sûre, cela prouve que le guide trompe et que le flambeau vacille. […] Il s’ensuit que les idées moyennes de tous les temps conduisent à une morale qui n’est point absolument méprisable, rosis qui n’a rien d’héroïque, ni de noble, ni d’élevé, ni même de véritablement respectable. […] Il ne faut pas être dévot : peut-être ; mais écarter les hommes du chemin qui conduit à la sainteté est d’une moralité que l’on peut défendre, mais qui encore est un peu contestable. […] Il vante quelque autre fois publiquement la générosité de cet homme, pour le piquer d’honneur et le conduire à loi faire une grande largesse.

1639. (1929) Amiel ou la part du rêve

Mais, avec ou sans concierge, l’escalier, c’est ce qui conduit vers Genève le grenier du philosophe. […] Le surlendemain, après bien des larmes et même un début de crise nerveuse, Amiel la conduit jusqu’à Lucerne. […] En 1874, dans ce Charnex d’automne au balcon duquel Amiel conduisit tant d’amies, après deux heures d’entretien où, dit-il, « nos regards erraient sur l’immensité bleue et les contours de ces riants rivages.

1640. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Où les conduira cet aveu ? […] Parmi ces derniers, je n’ai besoin que de citer Mounier et Camille Jordan pour justifier le préjugé en faveur de la colonie entière, qui, sans se conduire comme ces hommes, ne se montra pas néanmoins indigne d’eux. » 114.

1641. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Après plusieurs efforts inutiles, je sortis pour prendre l’air un peu ; le hasard de ma promenade me conduisit en face de l’Exposition. […] Le séducteur indifférent de done Elvire, de Charlotte et de Mathurine, le grand seigneur à la main si légère et si gracieuse quand il soufflette Pierrot, cet impertinent qui ose trouver mauvais que l’on caresse son accordée, est le frère aîné du comte Almaviva ; il représente tout un ordre de choses qui fut conduit aux abîmes par la main du Commandeur440.

1642. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

On craint que les morts se conduisent mal. […] Il suffit pourtant que les habitants d’une ville aient un avantage à ne pas faire un détour pour que l’on perce une rue et que l’on n’hésite pas à chasser des propriétaires de leurs demeures et à abattre celles-ci ; mais si toute la civilisation a intérêt à ne plus ignorer telle œuvre d’art ou de science, contre le propriétaire de ce texte inédit, dont il n’est pas l’auteur, personne ne peut rien, on n’ose pas sévir ; ce propriétaire-là, celui-là seul, a le droit de se conduire comme un fou, de déchirer le manuscrit en petits morceaux et de le manger.

1643. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

Là seulement, au sein du beau, se confondront les routes diverses qui nous y conduisent ; c’est de ce centre générateur que rayonne, c’est vers lui que converge l’idée de l’unité des arts ; en dehors de ce centre, la diversité règne parce que c’est le relatif et le fini qui commencent. […] On est souvent conduit à se souvenir que les fondateurs spirituels de la cité furent des disciples de Jean le bien-aimé, l’apôtre des hardis commentateurs et des croyants mystiques. […] M. de Bonald, qui n’admet point que l’esprit puisse exister en dehors de la lettre, et que l’homme puisse penser sans le secours de la parole, c’est-à-dire de la tradition, fut conduit à nier la légitimité de ce mouvement d’émancipation de la raison humaine auquel Ballanche s’associe. […] Tout ce qui n’est qu’incomplètement vrai dans les arts est un mensonge et conduit à de pires faussetés ; or le silence vaut mieux que le mensonge. […] Il faut l’avouer, notre admirable dix-septième siècle, malgré toute sa noblesse de langage, son ferme et lucide bon sens et toutes ses délicatesses morales, avait conduit la poésie à l’entrée d’une fausse voie ; on devait s’y précipiter après lui.

1644. (1894) Études littéraires : seizième siècle

Ses idées politiques Ce tour d’esprit de moraliste a conduit Commynes à avoir desidées générales en politique. […] Il leur est difficile de ne s’y pas conduire en maîtres durs et insolents. […] Cette habitude de réflexion sur les choses humaines et de méditation un peu mélancolique sur les misères de l’humanité l’a conduit à Dieu. […] L’âge me conduisait. […] Il croit fermement que l’homme, à la condition de savoir beaucoup de faits et de prendre à cet exercice un esprit juste, a en lui de quoi se conduire, de quoi bien vivre, et de quoi bien mourir, en sérénité et en joie, et sans secours religieux, chose à noter, comme a fait le bon poète Raminagrobis.

1645. (1887) George Sand

Pour obvier à une situation fausse et parfois intolérable, Mme Dupin conduisit un jour sa fille à la campagne, chez des amis qu’elle avait rencontrés trois jours auparavant et qui se trouvaient être les meilleures gens de la terre, les Duplessis ; ils habitaient avec leurs enfants une belle villa de la Brie. […] À travers quels incidents variés un art ingénieux conduit l’intérêt, le soutient en le graduant et le variant sans cesse, comment tout se démêle enfin sous la main délicate de l’auteur, comment l’épreuve de ces deux âmes vaillantes se termine et se consacre par un bonheur qui n’est que le résultat naturel et comme l’œuvre de leurs généreuses qualités, voilà où se marque le talent renouvelé de l’auteur. […] « Je suis restée très gaie, sans initiative pour amuser les autres, mais sachant les aider à s’amuser. » Quand elle voulut bien me promener à travers toute sa maison, après une station au jardin, non loin de la rivière où elle avait manqué, aux jours d’autrefois, dans un accès de jeune désespoir, de chercher une fin à une existence dont la perspective la troublait déjà, c’est dans la petite salle de théâtre qu’elle me conduisit, comme dans un lieu consacré par les rites joyeux de la famille. […] Jamais un bon esprit ne se formera s’il n’a pas vaincu les difficultés de toute espèce de travail, ou au moins de certains travaux qui exigent la tension de la volonté. » Elle est implacable, pour ceux à qui elle s’intéresse, sur cette hygiène préparatoire de la volonté qui ne conduit pas à l’érudition proprement dite, mais qui développe une aptitude spéciale à tout comprendre, le jour où il le faudra et où l’écrivain le voudra.

1646. (1900) Molière pp. -283

Que lui importe en effet, puisqu’il a l’art de faire une pièce avec un seul caractère qu’il suit jusqu’où la logique le conduit ? […] Tout comme tu voudras tu pourras te conduire ; Je ne m’explique point, et cela c’est tout dire30. […] Eh bien, avec cette imagination effrénée, il avait aussi par je ne sais quelle combinaison de la nature, l’esprit et l’humeur qui remettent tout en sa place et envisagent le monde avec ses proportions véritables ; la raison positive qui fournit certaines maximes pratiques pour se conduire dans la vie, et enfin ce regard froid et clair qui voit une époque à laquelle il est interdit de demander trop, et un prudent esprit de retour à la maxime de son Ariste, maxime très peu héroïque qui consiste à penser qu’il vaut mieux … Souffrir d’être au nombre des fous, Que du sage parti se voir seul contre tous47. […] ——— Le monde est quelquefois conduit par le génie et le plus souvent par la sottise ou la médiocrité.

1647. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Il a voulu être conduit à son dernier repos avec la simplicité qu’il portait en toutes choses, sans discours académiques, sans pompe militaire, sans rien aussi qui pût prêter aux disputes passionnées des hommes et ajouter à cette anarchie morale dont il avait cherché à combattre les effets en en démêlant les causes. […] Mais, d’un autre côté, dans le domaine qui lui est propre, il l’avait suivie, sans crainte, sans hésitation, sans regrets, sans jamais lui demander où elle le conduisait. […] Ces versets sont fort clairs, mais de formes diverses, d’une écriture très libre, ici en grands poèmes, ici en récits historiques, là en pyramides, en statues. » L’antiquité « diffère très peu des temps modernes dans les grandes choses morales… pour le foyer surtout et les affections du cœur, pour les idées élémentaires de travail, de droit, de justice » Michelet retrouve dans les antiques doctrines de la race aryenne les idées même auxquelles l’avait conduit l’étude de la nature et de l’histoire. […] Il y revient à plusieurs reprises dans ses écrits ; il exhorte surtout les habitants des villes à conduire leurs enfants soit sur les montagnes, soit au bord de la mer. […] Comme il est bête et ignorant, il le remet à un homme d’un nom illustre qui a fait une mauvaise action et qui le conduira aux abimes, et de plus il s’ôte lui-même ses libertés, ses garanties, le moyen de s’instruire et de s’améliorer.

1648. (1894) Critique de combat

Je vais vous conduire aujourd’hui dans le grand monde, dans le meilleur monde. […] Comment admettre, par exemple, que madame de Trémeur, sans nécessité, sans utilité, raconte par lettre à une amie qu’elle sait écervelée des affaires qui pourraient les conduire toutes deux en cour d’assises ? […] Nous conduit-il vers l’avenir ? […] C’est ce dernier que Marc Amanieux, avec un respect filial, proclame comme son maître : C’est lui qui fit jadis fleurir mon âme en moi Et me conduisit voir, nouveau-né plein d’émoi, Dans l’air, l’ombre, le feu, le sol, les chairs, les roses, Les visages de Pan sous la face des choses. […] Il consiste à nous conduire successivement chez les différentes races, en partant des nègres, en passant par la race jaune à laquelle sont adjoints les peaux-rouges, et en finissant par les peuples de la race blanche.

1649. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

» En 1804, désirant être nommé chef de bataillon, Santo adressa des doléances au Premier Consul : « Permettez, disait-il, que le plus zélé de vos admirateurs, le plus sincère et le plus fidèle des braves militaires que vous avez conduits à la victoire, vienne se rappeler à l’honneur de votre souvenir. […] Vivement, il s’est emparé de la couronne, qui était placée sur l’autel, et que le pape, conduit par un maître des cérémonies, se préparait à prendre d’une main résignée. […] Ils ont abandonné le roi et la reine après les avoir conduits sur le bord du précipice par leurs mauvais conseils et par leur conduite : ce sont des égoïstes, aussi je ne fais rien pour eux. […] Un jour, dans les rangs, un grenadier osa dire tout haut : « C’est pas Moreau qui nous aurait conduits comme ça ! 

1650. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

Elle apprend que les grenadiers conduits par Murat ont envahi l’Orangerie, que les représentants se sont enfuis par la fenêtre. […] Dès l’année 1860, il écrivait : « Ce qu’il y aurait de plus désirable serait de conduire assez loin ces études pour préparer la voie à une recherche sérieuse de l’origine des diverses maladies. » Devant lui s’ouvraient de merveilleuses perspectives dont il ne cessa plus d’avoir l’obsession. […] Et celui qui conduit cette danse, plus macabre que l’autre, c’est l’enfant divin, l’Amour, volupté des hommes et des dieux ! […] Chez les femmes, chez les jeunes filles, chez les enfants, si ce n’est pas la poussée du sang qui conduit au meurtre et au suicide, c’est la prédominance des nerfs. […] Qu’un petit bourgeois, soigneusement élevé et pourvu d’un emploi modeste, soit conduit par sa paresse, par son ivrognerie, par toute sorte de vices à la prison et à l’hôpital… j’avoue pour ma part ne pas voir ce qu’il y a dans une telle destinée de hardi et de rare, de pittoresque et de poétique.

1651. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

Pour nous, qui l’admirons sous ces deux formes et qui espérons que l’une n’a pas irrévocablement remplacé l’autre, nous essayerons de le suivre dans sa belle vie de poëte recouverte et compliquée, de le conduire du point de départ jusqu’à son œuvre nouvelle d’aujourd’hui.

1652. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LEBRUN (Reprise de Marie Stuart.) » pp. 146-189

délivrez-moi de ces angoisses, et emportez-moi jusque vers les profonds abîmes de l’Océan où vous allez ; que mon malheur vous touche, et puissiez-vous me conduire en toute hâte à cette vallée de tristesse où les maudites du sort, où les infortunées sont ensevelies ! 

1653. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

Au chant xiii de l’Odyssée, Ulysse, trop longtemps retenu à son gré chez les Phéaciens, a obtenu un vaisseau ; il doit partir le soir même, il assiste au dernier festin que lui donnent ses hôtes ; mais, impatient qu’il est de s’embarquer pour son Ithaque, il n’entend qu’avec distraction, cette fois, le chantre divin Demodocus, et il tourne souvent la tête vers le soleil comme pour le presser de se coucher : « Comme lorsque le besoin du repas se fait sentir à l’homme qui, tout le jour, a conduit à travers son champ les bœufs noirs tirant l’épaisse charrue : il voit joyeusement se coucher la lumière du soleil pressé qu’il est d’aller prendre son souper, et les genoux lui font mal en marchant ; c’est avec une pareille joie qu’Ulysse vit se coucher la lumière du soleil. » La passion de l’exilé sur le point de revoir sa patrie, comparée à celle du pauvre journalier pour son souper et son gîte à la dernière heure d’une journée laborieuse, ne se trouve point rabaissée en cela ; elle n’en paraît que plongeant plus à fond, enracinée plus avant dans la nature humaine ; mais rien n’est compris si cette circonstance naïve des genoux qui font mal en marchant est atténuée ou dissimulée ; car c’est justement cette peine qui est expressive, et qui aide à mesurer l’impatience même, la joie de ce simple cœur.

1654. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

Le besoin d’aimer, qui fut toujours le premier chez elle, la conduisit à faire succéder à des amis qu’elle avait perdus d’autres amis plus jeunes qu’elle choisit avec goût, et dont la nouvelle affection la trompait sur ses pertes.

1655. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) » pp. 65-128

« Si quelqu’un suivit en aveugle, mais avec invariabilité et constance, la marche de la Révolution, jusqu’au terme et sans demander où elle conduisait, ce fut le duc d’Orléans.

1656. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (4e partie) » pp. 429-500

Une porte basse y conduit ; l’on se trouve forcé de se courber et de grimper entre deux voûtes parallèles, l’une extérieure, l’autre intérieure, artifice de l’architecture que je n’ai pas compris, mais qui a été adopté comme une nécessité de l’art dans plusieurs autres voûtes à cathédrale, soit pour consolider la construction de ces dômes portant sur eux-mêmes, soit pour rectifier à l’œil du spectateur les lignes harmonieuses de leurs dômes aériens.

1657. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 321-384

Faites donc de nous ce que vous voudrez ; partagez le bien et les bêtes, pourvu qu’on nous laisse la cabane et le châtaignier, dont les racines sont dessous et dont les branches tombent sur le toit, et un chevreau sur trois, et mon pauvre chien qui les garde et qui me conduit quand je monte à la messe les dimanches ; et nos deux enfants, qui sont bien à nous, puisque c’est nous qui les avons nourris et élevés, et qu’ils s’aiment bien et qu’ils nous aident comme nous les avons aidés dans leur enfance.

1658. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 385-448

Vous voyez que la pauvre petite bête est bien guérie, monsieur, dit l’aveugle en m’indiquant de la main le petit chien, aussi alerte que s’il avait eu ses quatre jambes, et, une fois guéri, il m’a conduit tout aussi bien dans les plus mauvais pas avec ses trois pattes qu’avec quatre.

1659. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre I. Les chansons de geste »

Il ne compose pas : il n’organise pas l’unité diffuse du sujet par la dépendance et la proportion des parties ; il suit l’action, il ne la conduit pas.

1660. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

Voyez ses campagnes de l’Empire : il a et il nous donne l’illusion de lire à tout moment toute la pensée de l’Empereur, et de conduire le monde avec elle ; son récit est ordonné comme un budget où tout est prévu.

1661. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Paul Verlaine et les poètes « symbolistes » & « décadents ». »

Il se repent avec simplicité, comme il a péché — et d’un repentir catholique, fait de terreur et de tendresse, sans raisonnement, sans orgueil de pensée : il demeure, dans sa conversion comme dans sa faute, un être purement sensitif… Puis une femme, peut-être, a eu pitié de lui, et il s’est laissé conduire comme un petit enfant.

1662. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

Et, là même, c’est encore par ses sens excédés qu’il était conduit.

1663. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

Le goût du théâtre est parfois une forme du goût de la littérature, et il arrive que le théâtre éveille chez les jeunes gens l’amour de la lecture, comme de pauvres articles de vulgarisation peuvent les conduire à des études scientifiques.

1664. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

Cette manière de versifier, quand elle ne conduit pas à une sensualité vaine permet évidemment à l’instinct de s’épanouir en claires fleurs ; elle peut s’accorder souvent avec le talent et ils l’ont prouvé ; mais si elle favorise la naissance de mille compositions légères et charmantes, elle ne recèle pas assez de force vive pour s’ordonner en une œuvre décisive et grande.

1665. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE IX »

Alexandre Dumas conduit, avec la verve et l’aplomb d’un chef d’orchestre inspiré.

1666. (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33

Depuis que les mamans ont inventé qu’on ne pouvait plus conduire sa fille à l’Exposition, le commun des peintres a abandonné l’étude du nu pour s’adonner à des tricheries de costume, à des hypocrisies de sentiment bien autrement corruptrices que l’aspect de la nature vraie.

1667. (1913) La Fontaine « I. sa vie. »

D’autre part, avaient-ils de commun l’inconduite, comme Tallemant des Réaux, non seulement nous le donne à entendre, mais nous l’assure presque, et Mlle de La Fontaine  comme on disait alors ; les bourgeoises n’ayant pas droit au titre de madame — et Mlle de La Fontaine, en un mot, se conduisit-elle mal ?

1668. (1913) La Fontaine « VIII. Ses fables — conclusions. »

Il y a, comme en parallélisme, ou comme en entrelacement, la fable, l’anecdote à proprement parler, l’anecdote qui conduit à une conclusion morale, mais, s’entrelaçant à elle, un récit de phénomènes naturels.

1669. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Crétineau-Joly »

Aujourd’hui, grâce aux efforts qu’il a inspirés et aux hasards qu’il a conduits, la voilà retirée du gouffre où elle avait disparu, et la vigoureuse main qui l’a repêchée nous la jette dans sa terrible netteté, dans toute sa nudité accusatrice.

1670. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre II. Axiomes » pp. 24-74

Dans un passage remarquable de sa Politique, où il énumère les diverses sortes de gouvernements, Aristote fait mention de la royauté héroïque, où les rois, chefs de la religion, administraient la justice au-dedans, et conduisaient les guerres au-dehors.

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