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524. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Pour moi, c’est bien plus un caractère qu’un génie : un caractère veut toujours la même chose, — un caractère dans l’ordre du talent, bien entendu, car dans l’ordre de la moralité nous aurons aussi à juger Gœthe dans cette étude, et vous verrez ce qu’il pesait. […] Et, comme le froid en littérature a bientôt engendré l’ennui, c’est ici que la question soulevée au commencement de cette étude sur Gœthe se pose plus impérieusement que jamais et demande une réponse directe : Le génie peut-il être ennuyeux ? […] Mais après ces trois observations, exactement faites (on ne nie rien en cette étude), il faut arrêter et fermer modestement l’inventaire de Gœthe. […] Rien n’y fera, pas même cette étude entreprise contre l’imbécille routine de sa renommée. […] Il faut rappeler que cette étude avait été d’abord publiée dans un journal, le Constitutionnel.

525. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — III »

Elle a surtout senti l’importance des langues vivantes dans l’éducation, et en même temps la facilité de cette étude convenablement dirigée ; c’est dans les jeux, dans les repas, que dès l’enfance elle les insinue plutôt qu’elle ne les enseigne à ses élèves, ainsi qu’on fit pour Montaigne, qui parlait latin presque au berceau. […] Pourquoi faut-il que l’exposition de ces études inoffensives soit tant de fois interrompue par des jugements dans lesquels l’aigreur témoigne si fort la prévention ?

526. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bergerat, Émile (1845-1923) »

On le conduisit à Charlemagne — je parle du lycée — où il acheva ses études sous la férule enguirlandée de M.  […] Ce qui ne l’empêchait pas de fournir au Journal officiel, des Études et des Critiques d’art de premier ordre.

527. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XII. Mort d’Edmond de Goncourt » pp. 157-163

Mort d’Edmond de Goncourt J’ai vingt raisons d’admirer Sainte-Beuve, mais celle-ci me frappe aujourd’hui qu’il excellait au moindre prétexte, volume paru, décès survenu, anniversaire ou édition, à donner, à brûle-pourpoint, sur un moderne ou sur un ancien, une étude à peu près définitive. […] On entrevoit très bien qu’avec un peu plus de paresse et moins de conscience ce gentilhomme cultivé eût pu s’en tenir au plaisir honorable des études historiques par lesquelles il avait débuté.

528. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VI. Recherche des effets produits par une œuvre littéraire » pp. 76-80

Recherche des effets produits par une œuvre littéraire De même que l’étude attentive d’une œuvre littéraire et de son auteur nous révèle ainsi des causes particulières qui ont agi sur lui et sur elle, de même cette étude peut nous révéler aussi des effets dont cette œuvre et cet auteur ont été le point de départ.

529. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — E. — article » pp. 238-247

A quatorze ans elle fut mise au Collége Mazarin, pour y faire ses études. […] A l’étude des Belles-Lettres succéda celle des Loix.

530. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Il naquit en février 1609, sur la paroisse Saint-Méry, de parents bourgeois, qui, voyant ses heureuses dispositions, le mirent de bonne heure aux études. […] Au sortir de sa philosophie, pendant laquelle se noua sa liaison avec Guy Patin, il s’adonna à l’étude de la médecine, d’abord sous M.  […] Il y poussait dès lors le président de Mesmes ; vingt ans après il y convertissait le cardinal Mazarin et avait la satisfaction, vers 1648, à la veille même de la Fronde, de voir la merveilleuse bibliothèque amassée et ordonnée par ses soins s’ouvrir le jeudi à tous les hommes d’étude qui s’y présenteraient. […] Pour le cardinal, son maître, homme d’État, il composa son livre des Coups d’État  ; pour son neveu, le comte Fabrice de Guidi, il fit en latin le petit traité de l’Étude libérale, à l’usage des jeunes gentilshommes ; pour un autre neveu, le comte Louis, le gros traité latin sur l’Étude militaire, à l’usage des guerriers instruits. […] Pour lui, il tient à prouver aux habiles que, bien qu’homme d’étude, il entend aussi le fin du jeu.

531. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

Puis aussitôt commence le défilé des cent vingt-cinq gouaches, dont Tissot fait le boniment à voix basse, comme on parle dans une église, avec parfois, détonnant dans sa parole religieuse, des mots d’argot parisiens, disant d’une étude de la Madeleine encore pécheresse : « Vous voyez, elle est un peu vannée !  […] Je lui ai écrit à propos de la pièce de Monsieur Betsy, de Paul Alexis, qu’elle se refuse à jouer, et au sujet d’une très jolie étude de sa personne, commencée par Tissot, et qu’il va remonter au grenier, si elle ne revient pas poser. […] Puis il se plaint que l’Afrique ne donne rien pour le roman, mais seulement un paysage ou une silhouette de bonhomme, pour une étude à la Fromentin. […] » et pour ses deux auditeurs il parla son discours à l’Académie, finissant par dire qu’il comprenait qu’on commandât une étude sur Voltaire, mais qu’un éloge dudit, dans un pays, où la majorité est si immensément catholique, ça lui paraissait manquer un peu de tact. […] Je veux encore m’arrêter un moment, sur ce merveilleux récit, sur cette étude apitoyée d’une humble âme de peuple qui a pour titre : Un cœur simple.

532. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Sur la masse constitutionnelle et libérale, fonds estimable mais assez peu éclairé de l’Opposition, il s’organisa donc une élite nombreuse et variée, une brillante école à plusieurs nuances ; philosophie, histoire, critique, essai d’art nouveau, chaque partie de l’étude et de la pensée avait ses hommes. […] Mais parmi celles qui méritent le plus l’étude et qui appellent longtemps le regard par l’étendue, la sérénité et une sorte de froideur, au premier aspect, immobile, apparaît surtout M.  […] Il fit ses premières études à Lons-le-Saulnier, sous un autre vieil oncle prêtre ; de là il partit pour Dijon, où il suivit le collège sans y être renfermé, lisant beaucoup à part des cours, et se formant avec indépendance. […] Ses premiers essais à l’École attestaient une lecture immense, et particulièrement des études historiques très-nourries. […] Leroux, qui, après d’excellentes études faites à Rennes au même collège que M. 

533. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Taine l’a eue pour la première fois en écrivant son étude sur Racine, étude qui montre bien à quel point un professeur de lettres peut rester insensible à la poésie, à la beauté et savoir le français sans le comprendre. […] Lorsqu’on allait demander à M. de Goncourt, après son étude sur Outamaro, des renseignements sur telles ou telles japonaiseries, il paraissait fort embarrassé. […] Dans ses études sur les peintures du xviiie  siècle, il ne se soucie pas du tableau, du dessin le plus admirable, mais du plus inconnu, et qu’il possède. […] La haine de l’ordonnance, le mépris de l’intrigue, de l’aventure, de la vie, du naturel ; la recherche de la singularité ; le dédain des passions fortes ; l’indifférence aux ensembles ; l’étude niaise du moi ; l’aveuglement au monde extérieur, c’est proprement le goncourisme, et toute la littérature française en a été et en est encore malade. […] Camille Mauclair a écrit une curieuse étude où il représente l’auteur de Madame Bovary comme un esprit chrétien qui s’impose une perpétuelle contrainte.

534. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

Il n’en faut pas davantage pour renouveler les méthodes appliquées à des branches d’études qui passaient autrefois pour être presque exclusivement littéraires. […] L’étude des textes, des inscriptions, des médailles, des documents de toute sorte, a été entourée des précautions les plus sévères. […] Au lieu de se cantonner, comme elle l’a fait à certains moments, dans l’étude de l’homme et de ses destinées, elle s’est assigné un domaine plus large. […] On verrait, par exemple, comment les théories microbiennes d’un Pasteur, ses recherches sur les infiniment petits des corps ont pour pendant les fines études des romanciers analystes, les subtiles anatomies morales d’un Bourget coupant, comme on l’a dit, un cheveu en quatre, ses tentatives pour pousser ses délicates dissections jusqu’au plus menu détail, son talent à saisir et à rendre visibles les infiniment petits du cœur humain ; on verrait comment cette prédominance de l’esprit d’analyse se marque, dans l’érudition du temps, par des discussions acharnées sur un point ou une virgule, par une foule de travaux minutieux dont les auteurs fouillent à la loupe avec une patience infatigable quelque coin exigu du passé. […] Voir la Nouvelle Revue, numéros d’avril-mai, 1884 ; ou mes Études sur la France contemporaine, Paris, Savine, 1888.

535. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Le trottoir du Boul’ Mich’ J’ai promis autrefois tout un volume d’études sur ce qui remplace aujourd’hui les critiques, sur MM. les agents de publicité littéraire. […] Aurai-je jamais le courage, même pour l’étude méprisante, de descendre jusqu’au bassin des souteneurs ou jusqu’à la mare aux critiques ? […] Il accorde une de ses plus longues études au grotesque Grandmougin. […] Ce n’est pas non plus son étude sur Stendhal, pensum insuffisamment documenté d’une heure où l’universitaire manqua même de conscience. […] Dans une étude sur Henri de Bornier, il nous prouve qu’il n’a même pas su lire la liste des ouvrages de son auteur.

536. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « JULES LEFÈVRE. Confidences, poésies, 1833. » pp. 249-261

Si ce volume, qui ne doit pas contenir moins de six mille vers, tombait aux mains de lecteurs qui aiment peu les vers, et ceux d’amour en particulier ; si, d’après la façon austère et assez farouche qui essaye de s’introduire, on se mettait aussitôt à morigéner l’auteur sur cet emploi de sa vie et de ses heures, à lui demander compte, au nom de l’humanité entière, des huit ou dix ans de passion et de souffrance personnelle que résument ces poëmes, et à lui reprocher tout ce qu’il n’a pas fait, durant ce temps, en philosophie sociale, en polémique quotidienne, en projets de révolution ou de révélation future, l’auteur aurait à répondre d’un mot : qu’attaché sincèrement à la cause nationale, à celle des peuples immolés, il l’a servie sans doute bien moins qu’il ne l’aurait voulu ; que des études diverses, des passions impérieuses, l’ont jeté et tenu en dehors de ce grand travail où la majorité des esprits actifs se pousse aujourd’hui ; qu’il s’est borné d’abord à des chants pour l’Italie, pour la Grèce ; mais qu’enfin, grâce à ces passions mêmes qu’on accuse d’égoïsme, et puisant de la force dans ses douleurs, en un moment où tant de voix parlaient et pleuraient pour la Pologne, lui, il y est allé ; qu’il s’y est battu et fait distinguer par son courage ; que, s’il n’y a pas trouvé la mort, la faute n’en est pas à lui ; qu’ainsi donc il a payé une portion de sa dette à la cause de tous, assez du moins pour ne pas être chicané sur l’utilité ou l’inutilité sociale de ses vers. […] Quel que soit le jugement définitif qu’on porte à ce propos, il faut rendre hommage à tant de conscience et d’étude dans un homme qui est, du reste, évidemment poëte, qui a un sentiment profond des choses, l’amour de la gloire, et le foyer des fortes passions. […] Je voudrais pouvoir citer tout le morceau intitulé Déception ; c’est un des plus irréprochables ; en voici le début : Quoique bien jeune encor, j’ai longtemps, loin du bruit, Des langages du monde interrogé la nuit, Et, de leur mine abstraite explorant les merveilles, Ma lampe curieuse a pâli dans les veilles ; Mais lorsque, sous mes pas, ses lumineux secours Des sentiers de l’étude éclairaient les détours, Je n’ai pas, de la gloire évoquant la richesse, Vu son manteau de pourpre en cacher la rudesse.

537. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « VICTORIN FABRE (Œuvres publiées par M. J. Sabbatier. Tome Ier, 1845. » pp. 154-168

Certes il n’était pas besoin d’entrer dans de telles particularités enfantines pour établir, ce qui est très-vrai, que Victorin Fabre, imbu des principes de 89, y resta constamment fidèle, et fut jusqu’à son dernier jour un patriote de ce temps-là ; pas plus qu’il n’était besoin, je pense, pour établir l’excellence de ses premières études, d’enregistrer ce propos mémorable d’un de ses maîtres : Enfin je ne lui connais d’autre défaut que celui de ronger ses ongles ! […] Après de premières études, qu’il doit presque tout entières à lui-même, Victorin Fabre nous est présenté, vers la fin de 1799 (il avait quatorze ou quinze ans), comme un esprit dont le coup d’œil politique était dès lors aussi juste qu’étendu : « La manière dont s’était opérée la révolution du 18 brumaire, et surtout quelques dispositions captieuses placées dans la Constitution de l’an viii comme pierres d’attente, avaient excité son mécontentement, éveillé ses soupçons. » Voilà un Solon bien précoce qui nous arrive ; en conséquence de ses prévisions, Victorin Fabre, qui avait un moment songé, nous dit-on, à prendre la carrière des armes, s’en détourne et ne songe plus qu’aux lettres et à la philosophie ; nous concevons cette préférence ; qu’on nous permette seulement de croire, sans faire injure à tout ce puritanisme, que cela ne l’eût aucunement compromis de se trouver à Marengo. […] Sabbatier prétend expliquer la non-réussite de Victorin Fabre à son retour de 1821, et sous quels traits il nous représente la scène littéraire et politique en ces années de nobles études et de luttes méritoires ?

538. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre III. De l’émulation » pp. 443-462

De l’émulation Parmi les moyens de perfectionner les productions de l’esprit humain, il faut compter pour beaucoup la nature et la grandeur du but que peuvent se promettre ceux qui se consacrent aux études intellectuelles. […] Mais dans un pays où la philosophie n’aurait point d’application réelle, où l’éloquence ne pourrait obtenir qu’un succès littéraire, l’une et l’autre, à la fin, sembleraient des études oisives, et leur mobile s’affaiblirait chaque jour. […] On se livre à l’étude de la philosophie, non pour se consoler des préjugés de la naissance qui, dans l’ancien régime, déshéritaient la vie de tout avenir, mais pour se rendre propre aux magistratures d’un pays qui n’accorde la puissance qu’à la raison.

539. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVII. Romans d’histoire, d’aventures et de voyages : Gebhart, Lemaître, Radiot, Élémir Bourges, Loti » pp. 201-217

Cependant c’est la meilleure publicité des travaux de l’érudit qu’est l’occasionnel romancier ; rien n’attirera mieux aux volumes sévères que les légères brochures du même auteur ; on s’y apprivoise à des études qu’on ne soupçonnait pas suggestives de charmes si imprévus. […] Nul doute qu’Autour d’une tiare n’attire beaucoup de lecteurs aux solides et attachantes études sur l’Italie mystique, surtout sur Gerbert. J’ai bien envie de les dire charmantes, ces études même, si je ne craignais que l’épithète ne diminuât leur grave valeur scientifique.

540. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et M. de Maupertuis. » pp. 73-93

La conformité d’étude & de talens les lia d’abord. […] M. de Voltaire en faisoit alors son étude : il ne s’occupoit que d’elles & de la physique. […] Il s’exprime ainsi lui-même dans une lettre qu’il écrivit alors : « J’étois uniquement occupé de mon étude.

541. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre III : Le présent et l’avenir du spiritualisme »

Elle se rapproche des sciences, dont elle fait une étude de plus en plus attentive et sérieuse, elle réconcilie la psychologie et la physiologie. […] Elle se complète par de fortes études sociales, politiques et esthétiques35. […] Telle est aussi la conclusion à laquelle arrive un savant et profond penseur qui vient de nous donner l’intéressant tableau des études philosophiques en France au xixe  siècle36.

542. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXX. Saint Anselme de Cantorbéry »

Très au courant du mouvement d’idées qui s’est produit du côté du Rhin et modifié par ces idées, c’est par l’Allemagne et sur les pas de l’Allemagne qu’il est entré dans l’étude du Moyen Âge et de la Scolastique. […] Il n’a pas écrit une biographie intellectuelle du penseur, et replacé, après coup, les idées de l’homme, sous le jeu de ses facultés bien étudiées et par l’étude redevenues vivantes, pour voir comment ces idées s’étaient formées, développées et fixées, dans l’action et sous la pression de ces facultés. […] Mais s’il l’a eue jamais, il l’a bien perdue dans les études microscopiques d’une philosophie qui analyse l’homme dans les moindres nuances de son ondoyante personnalité ; et il est permis, on en conviendra, de s’étonner qu’un homme, qui fut ministre autrefois, s’imagine probablement, sinon de reprendre le gouvernement qu’il a perdu, au moins l’influence dans les esprits, qui est du gouvernement aussi, en traitant de la résurrection des systèmes philosophiques au onzième siècle.

543. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Gratry »

… Le livre de l’abbé Gratry, ce traité de la Connaissance de Dieu d’un homme qui ne débute ni dans la science, ni dans la vie, et qui s’est préparé à dire sa pensée par une étude et une méditation inconnues aux hommes de ce temps, cet ouvrage, si largement tracé, et qui n’est pourtant que la façade du vaste système que l’auteur est près de démasquer comme on démasque, pan par pan, quelque majestueux édifice, peut-on le considérer, tout à la fois, comme une révélation et comme une promesse ? […] Assurément, la féconde et véritable métaphysique n’est point dans l’étude acharnée de l’abstraction, et si elle y était réellement, comme on a l’air de le croire en Europe depuis Bacon et surtout depuis Descartes, qu’on le sache bien ! […] » avait déjà, dans son Étude sur la sophistique contemporaine, repoussé et condamné éloquemment toute cette philosophie dont la vanité ne saurait diminuer l’horreur… Il ne pouvait donc, dans son nouvel ouvrage, invoquer ou rappeler les procédés qui y conduisent.

544. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Honoré de Balzac » pp. 1-15

Son étude morale et littéraire n’est qu’un réquisitoire. […] II Si l’étude de M. Eugène Poitou avait été réellement une étude morale et littéraire, dure fût-elle, cruelle même, nous l’aurions acceptée.

545. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IV. »

Ce nom continua de vivre dans la mémoire poétique de la Grèce, souvent blâmé par les philosophes, mais cité, chanté dans toutes les fêtes : et, lorsque la Grèce libre et parlant à la tribune et sur le théâtre eut cessé, lorsque sa langue et son génie ne furent plus qu’un luxe de cour et une étude de cabinet dans Alexandrie et les villes grecques d’Asie, nul monument de l’art antique ne fut plus imité, plus commenté que le hardi génie d’Archiloque. […] Sur le sommet des mâts un nuage s’est arrêté tout droit, signe de la tempête ; puis vient la terreur qui suit un danger subit. » Quelquefois encore, ces restes brisés de la couronne du poëte grec ne sont que des traits rapides et simples, une parole délicate et passionnée, un coup de pinceau qui ne s’oublie pas52 : La jeune fille triomphait, tenant à la main une branche de myrte et une fleur de rosier ; et ses cheveux épars lui couvraient le visage et le col » ; ou bien encore, avec moins de simplicité, cette autre peinture qui rappelle celle de Sapho : « Semblable passion d’amour, pénétrant au cœur, répandit un nuage épais sur les yeux et déroba l’âme attendrie. » Horace, dans sa vive étude des Grecs, avait sans doute gardé bien d’autres souvenirs d’Archiloque ; et quelques-unes de ses odes, son dithyrambe à Bacchus et d’autres, ne doivent être qu’une étude d’art et de goût substituée au tumulte des anciennes orgies, où le poëte de Paros se mêlait, en chantant : « Le cerveau foudroyé par le vin, je sais combien il est beau d’entonner le dithyrambe, mélodie du roi Bacchus. » Archiloque, s’il faisait des hymnes, devait être, ce semble, le poëte lyrique des Furies et non des Dieux.

546. (1905) Études et portraits. Portraits d’écrivains‌ et notes d’esthétique‌. Tome I.

Un écrivain distingué auquel nous devions déjà une remarquable étude sur la fin du dix-huitième siècle, M.  […] Ceux-ci sont des hommes d’étude et de raffinement. […] Ni dans les romans de Flaubert, ni dans ceux des frères de Goncourt, ni dans les études de M.  […] Il se trouvait mieux outillé qu’un autre pour cette étude. […] Dans cette salle de théâtre, combien ont poussé leurs études au-delà d’un baccalauréat mal passé ?

547. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

C’était la meilleure manière, a-t-il semblé, de situer les jugements exprimés dans ces études, et d’excuser leurs limitations.‌ […] Il entreprendra une étude sur le « Roman expérimental », pour donner une suite à la célèbre Introduction à la médecine expérimentale. […] C’est le sujet véritable de l’étude de M.  […] Le plus souvent les spécialistes n’ont-ils pas au contraire le souci d’absorber dans leur spécialité les ordres d’étude les plus étrangers ? […] C’est le cas de rappeler, puisqu’il s’agit d’enseignement, la citation classique, le ab uno disce omnes auquel la suite de l’étude de M. 

548. (1887) George Sand

Jacques s’appelle maintenant Valvèdre ; il a réfléchi, il a cherché des consolations dans l’étude. […] Ce sont là d’admirables études de caractères. […] Quand cette étude n’est pas faite, on n’a jamais la notion complète d’un écrivain, surtout si cet écrivain est une femme. […] Personne n’a mieux compris qu’elle et mieux exprimé la nécessité de l’étude pour l’art. […] Oubliez-le, si vous ne pouvez mener de front l’étude des choses de fond et l’essai des premières forces de l’invention. » L’étude des choses de fond, c’est la condition de l’écrivain futur.

549. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857

On peut la considérer sous deux points de vûe généraux : l’une est ce genre d’étude à laquelle nous devons la restitution de la Littérature ancienne. […] que d’études pour la partie du dessein ! […] quelle étude pour former le seul tableau du Misantrope ou du Tartuffe ! quelle étude pour être en état de le juger ! […] Oui, comme on naît poëte, historien, orateur, c’est-à-dire avec des dispositions à le devenir par l’exercice & l’étude.

550. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Dans le collège de Paris où j’achevais mes études, nous sortions tous les dimanches. […] Le plus souvent le récit leur a été une occasion à faire des études de mœurs ou de caractères. […] Cette conclusion de votre étude renouvelait une idée chère à Joseph de Maistre. […] Depuis quinze ans, il s’est voué à l’étude de la Révolution. […] Il fait ses études, qui sont brillantes, à l’institution libre de Saint-Rémy.

551. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

VIII Après les premières études faites sous l’œil de son père, le talent poétique se révéla dans le jeune adolescent par le premier amour, ce révélateur du beau dans tous les cœurs nés pour aimer. […] Il alla, après quelques mois de séjour chez son père, se mêler à Leipzig à tout le mouvement des études, des littératures et des factions scolastiques de la haute Allemagne. […] À peine quelques frissons d’amour à la brise tiède du midi, à l’aspect d’une blonde Milanaise à Rome, d’une brune Espagnole à Naples, rappellent-ils que le voyageur est jeune, beau, poète ; ces frissons ne vont pas jusqu’à l’âme : c’est de la jeunesse, ce n’est pas de la tendresse ; ce cœur d’artiste pose toujours devant lui-même ; les passions ne sont que ses études. […] C’est là qu’il partagea son temps, comme l’horloge partage les heures, entre des sociétés douces, des promenades philosophiques, des études variées et universelles, telles que la peinture, la chimie, la philosophie, la poésie, la prose. […] XXVII La scène change de place ; on est de nouveau dans le cabinet d’étude de Faust.

552. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (2e partie) » pp. 1-80

Je fis si bien que j’y gagnai au mois d’avril, un violent accès de goutte qui pour la première fois me cloua dans mon lit, où pendant quinze jours au moins il me retint immobile et souffrant, ce qui vint mettre une interruption cruelle à mes études si chaudement reprises. […] Ainsi, de ce côté, il s’en fallait peu que je n’eusse à ma disposition tous les livres qui pouvaient m’être nécessaires ou utiles dans l’étroite sphère de mes études. […] « Ayant ainsi avisé à ma renommée, ou du moins au moyen de la sauver de l’infamie, je voulus aussi pourvoir à mes études, et corriger, copier, séparer ce qui était achevé de ce qui ne l’était pas, abandonner enfin ce qui ne convenait plus à mon âge ni à mes desseins. […] Ce jour-là, s’étant levé en apparence mieux portant et plus gai qu’il n’avait coutume depuis longtemps, il sortit, après son étude habituelle du matin, pour se promener en phaéton. […] Il se rappelait alors ses études et ses travaux de trente années, et, ce qui l’étonnait davantage, un bon nombre de vers grecs du commencement d’Hésiode, qu’il n’avait lus qu’une fois, lui revenaient à la mémoire… Vous étiez assise près de lui, madame la comtesse, et c’est à vous qu’il le disait.

553. (1894) Textes critiques

L’étude de nu de Gauguin, bien aussi, intéresse moins, car peu différente d’un précédent tableau.‌ […] Je ne parle pas des toiles exposées de d’Espagat (citons pourtant son étude de Petite fille), Lemsohn, Guillotu, Colin, Vuillard, Roussel, Sérusier, Zuloaga, elles n’ajoutent ni ne retirent à ce qu’on a vu d’eux.‌ […] Bethsabée, de Maurice Denis ; — cinq Gausson ; — Jossot, les Sciapodes : — des Guilloux ; — les pastels d’Hermann Paul ; — les études tricotées de Perrier ; — arbres tordus et maisons silhouettes de G. […] Rose + Croix. — Des Knopp ; — l’Etude pour l’Harmonie Virginale du Champ-de-Mars, d’Osbert ; Armand Point, Princesse nocturne ; un Hawkins. […] Coulon : Jésus et la Femme, Etude, plaq.

554. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — II » pp. 369-387

Sa grandeur d’âme, son habileté, son infatigable vigilance, sa supériorité sur ceux qui l’entouraient et dont il se servait utilement, tout cela était senti d’une manière directe et présente, bien autrement efficace qu’aujourd’hui l’histoire, à l’aide de ses pièces et de ses études, ne peut arriver à le reproduire et à le démontrer. […] Un historien, homme d’étude et d’esprit, très curieux de recherches, et ennemi du lieu commun, ancien royaliste d’ailleurs, M.  […] Ce qu’il avait surtout, et bien mieux que l’étude première et la discipline, c’était la source, le jet, l’esprit vif, ouvert, primesautier et perfectible, un tour particulier d’imagination, et c’est ce qui lui assure son originalité à côté des plus grands princes et capitaines qui ont bien parlé ou bien écrit. […] Mais, en insistant sur ces détails, je crains aussitôt d’être injuste ; car il faudrait en même temps que je pusse faire remarquer combien il y a d’excellentes choses, et neuves et fines, et subtiles (au meilleur sens, au sens latin du mot), dans ce modeste ouvrage qui rend l’étude du même sujet plus facile à ceux qui viendront après.

555. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Madame Bovary par M. Gustave Flaubert. » pp. 346-363

Fils d’un ancien aide-chirurgien-major assez mauvais sujet, il n’a rien de la crânerie ni des vices de son père ; les épargnes de sa mère l’ont mis à même de faire à Rouen de chétives études qui l’ont mené à se faire recevoir officier de santé. […] ce pauvre Charles qui l’aime, et que par moments elle voudrait tâcher d’aimer, n’a pas l’esprit de la comprendre, de la deviner ; s’il était ambitieux du moins, s’il se souciait d’être distingué dans son art, de s’élever par l’étude, par le travail, de rendre son nom honoré, considéré ; mais rien : il n’a ni ambition, ni curiosité, aucun des mobiles qui font qu’on sort de son cercle, qu’on marche en avant, et qu’une femme est fière devant tous du nom qu’elle porte. […] Par bonheur Léon, sur ces entrefaites, vient à partir à temps ; il va continuer ses études de droit à Paris. […] — À ton étude. » Le meurtre et même le vol, cette dernière dégradation, voici ce que Mme Bovary irait jusqu’à insinuer à ses amants s’ils étaient hommes à l’entendre.

556. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Œuvres complètes d’Hyppolyte Rigault avec notice de M. Saint-Marc Girardin. »

Né en 1821, mort en 1858, dans sa trente-huitième année, nulle vie ne fut plus remplie que la sienne, et sans diversion aucune, par l’étude, par les lettres, par la culture continuelle de l’esprit, culture dans le cabinet, culture dans le monde et jusque dans les distractions apparentes, et aussi par les soins et les devoirs domestiques. […] Il sortit victorieux de toutes les épreuves qui consacrent et couronnent les trois années d’études de l’École normale. […] C’était le temps héroïque des études classiques, messieurs, le temps où Ronsard et son ami Baïf, couchant dans la même chambre, se levaient l’un après l’autre, minuit déjà sonné, et, comme le dit un vieux biographe, Jean Dorât, se passaient la chandelle pour étudier le grec sans laisser refroidir la place. […] En politique, il était centre gauche, partisan de ces doctrines libérales honnêtes, qui sont le résultat assez naturel des études classiques : il ne les épousait pas systématiquement ni avec trop de passion ; il n’était pas homme non plus à les modifier, à les rétracter ou à les suspendre d’après l’expérience positive de la vie.

557. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid. »

Taschereau dans la Bibliothèque elzévirienne, travail dès l’abord fort estimable que l’auteur a de plus en plus complété et nourri, revint mettre sous les yeux toutes les pièces biographiques, précédemment ou plus récemment connues, et fournir tous les éléments pour l’étude du caractère dans un portrait futur, et qui reste à faire, du brusque et altier tragique. […] Revenant aux jugements littéraires et aux études remarquables, de date plus ou moins ancienne, mais qui ont également paru dans ces derniers temps, je trouve dans le volume intitulé : Poètes du siècle de Louis XIV, par M.  […] Une autre Étude plus récente, résultat aussi d’un Cours fait à l’étranger, est le Corneille de M.  […] Corneille et son temps, étude littéraire par M. 

558. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. (Suite et fin.) »

Il ne s’engagera point pourtant dans l’étude de ces autres civilisations qui ont versé et tourné d’un autre côté, vers l’orient de l’Asie, ou au sud, dans la presqu’île de l’Inde. […] Martha, fruit d’une étude lente, approfondie et délicate, est animé partout d’un souffle pur et respire comme une paisible sérénité : Marc-Aurèle y est traité comme il aurait aimé à l’être, dans un esprit de conciliation et de mansuétude. […] En ce qui est de Marc-Aurèle en particulier, une remarque ressort de l’étude de sa vie et de la lecture de ses Pensées : il ne faut pas être trop sage pour réussir en ce monde et pour enlever le genre humain. […] La Cité antique, Étude sur le Culte, le Droit, les Institutions de la Grèce et de Rome, par M. 

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