Ils écoutent ce cantique, comme une strophe de l’hymne ininterrompu des âges, commencé aux saints lyrismes d’Israël, aux mystérieux enthousiasmes de l’Inde, et qui sonne aux chœurs d’Eschyle, aux drames de Shakespeare, aux symphonies de Beethoven.
Ainsi, d’après les principes de Darwin, qu’avait entrevus un autre philosophe grec, Empédocle, la condition essentielle du développement de la vie à travers les âges, c’est que les actes agréables soient aussi, en général, les actes favorables à ce développement.
28 mars Deux yeux de reptile et de pierre précieuse, des regards dardés du coin de l’œil, un cou et une taille ayant des ondulations serpentines, un charme, en tout elle, fascinant et épeurant, avec un visage sans âge, et qui semble celui d’une fée inquiétante, et qu’on verrait jeune et vieille à la fois.
Là-dessus Flaubert s’écrie : « Il n’y a pas de caste, que je méprise comme celle des médecins, moi qui suis d’une famille de médecins, de père en fils, y compris les cousins, car je suis le seul Flaubert qui ne soit pas médecin… mais quand je parle de mon mépris pour la caste, j’excepte mon papa… Je l’ai vu, lui, dire dans le dos de mon frère, en lui montrant le poing, quand il a été reçu docteur : « Si j’avais été à sa place, à son âge, avec l’argent qu’il a, quel homme j’aurais été !
Daudet raconte qu’à l’âge de douze ans, après une absence de chez lui — c’était, je crois, sa première frasque amoureuse — rentrant à la maison, la tête perdue, et s’attendant à une terrible raclée, la porte ouverte par sa mère, il lui venait soudainement l’inspiration de lui jeter : « Le pape est mort !
. — Paul Bourget met dans la bouche des décadents cette parole : « Nous nous délectons dans ce que vous nos appelez corruptions de style, et nous délectons avec nous les raffinés de notre race et de notre heure ; il reste à savoir si notre exception n’est pas une aristocratie. » — Oui, pourrait-on leur répondre, une aristocratie à rebours, comme celle des hystériques, des névropathes, des vieillards avant l’âge.
Le gouvernement élevant ces enfants à ses frais, peut en disposer à son gré : « il se chargerait de fournir aux colons, des enfants dans l’âge de 9 à 10 ans pour les filles, et de 10 à 11 ans pour les garçons.
« C’est pourquoi, la tête inclinée devant vous, j’ai craint de proférer jusqu’ici devant vous ma pensée ; « Car j’espérais que l’âge, qui a le droit d’être prolixe de paroles, parlerait à ma place, et que le grand nombre des années multipliait et enseignait la vraie philosophie (la sagesse).
Je voulois dire que dans un âge avancé la comtesse étoit forcée d’accepter le souper qu’on lui offroit.
Le recueil de poésies que nous présentons au public est l’ouvrage d’un jeune homme qui touche à l’âge mûr et qui ne saurait être considéré ni comme un apprenti de lettres, ni comme un débutant.
Jusqu’au milieu du xviie siècle, c’est-à-dire jusqu’au temps où sa décadence commence, l’Espagne a entretenu l’idéal de son âge héroïque. […] L’âge d’or que ses contemporains, à l’imitation des Romains ou des Grecs, mettaient toujours dans le passé, c’est dans l’avenir qu’il nous en montre la vision confuse. […] Ce n’est point d’ailleurs un vieillard, comme il semble qu’on se le représente, et beaucoup de gens se croient jeunes à son âge. […] Écoutez plutôt l’Angélique de George Dandin : « Je veux jouir, s’il vous plaît, de quelques beaux jours que m’offre la jeunesse, et prendre les douces libertés que l’âge me permet. » C’est toujours le langage de l’École des femmes. […] Le talent, qui sait tout ce qu’il fait, qui peut en rendre compte, ne le peut et ne le sait que comme incapable d’étendre son regard au-delà des horizons dès son temps ou des bornes actuelles de son expérience ; mais le génie, lui, c’est vraiment le pouvoir d’anticiper sur l’avenir ; et d’âge en âge, ses créations ne changent pas pour cela, comme on le dit quelquefois, de nature ou de sens, mais il faut les comparer à ces lois dont la formule féconde enveloppe jusqu’aux phénomènes qu’elles n’ont pas prévus.
La réalité, qui est la transition de l’enfance à l’âge mûr, nous a glissé entre les doigts. […] Il est la réalité même : enfance et âge d’homme ne sont plus alors que des arrêts virtuels, simples vues de l’esprit : nous avons affaire, cette fois, au mouvement objectif lui-même, et non plus à son imitation cinématographique.
On la divise en ancienne, moyenne, & nouvelle, moins par ses âges que par les différentes modifications qu’on y observa successivement dans la peinture des mœurs. […] Les révolutions que la comédie a éprouvées dans ses premiers âges, & les différences qu’on y observe encore aujourd’hui, prennent leur source dans le génie des peuples & dans la forme des gouvernemens : l’administration des affaires publiques, & par conséquent la conduite des chefs, étant l’objet principal de l’envie & de la censure dans un état démocratique, le peuple d’Athenes, toûjours inquiet & mécontent, devoit se plaire à voir exposer sur la scene, non-seulement les vices des particuliers, mais l’intérieur du gouvernement, les prévarications des magistrats, les fautes des généraux, & sa propre facilité à se laisser corrompre ou séduire. […] Un très jeune officier, à qui son jeune âge ne permettoit pas d’y marcher de même, s’y faisoit porter de main en main.
Quant au point de vue, il s’est élargi : fermement établi sur cette cime de l’âge mûr, — dont la plupart de vos contemporains descendent l’autre versant, avec quelle faiblesse et quel air vieillot ! […] elles sont l’hôpital où trouvent asile tous les calembours mal venus, tous les mots chétifs, et tous les brocards hors d’âge. […] Leur puissance vient de leur sincérité ; c’est grâce à cette sincérité qu’il leur est donné de nous impressionner à travers les âges.
Il s’était simplement passé ceci : de l’âge de seize à trente ans, celui où l’on sent en même temps qu’on regarde, il avait vécu sous la Restauration, il en avait accepté le principe comme un fait, le régime comme un idéal social et politique (il n’y a pas plus à le lui reprocher, du point de vue littéraire, qu’à Zola d’avoir accepté les conceptions républicaines et démocratiques). […] Et peut-être, parvenu à un grand âge, se disait-il : « Ce qui existe durera toujours autant que moi. » France est mort dans une apothéose méritée. […] C’est alors que vous entrez dans le non-vu, le non-su, le neuf, dans un désordre inexprimable — et qui est exprimé — d’une enfantine bohème, une inconnaissance absolue — et qui est bien enfantine et adolescente — de la vraie vie du véritable monde extérieur, dont ils n’ont la notion que par des livres, souvent choquants, « au-dessus de leur âge », par des illustrations absurdes, des souvenirs de cinéma également déformants.
Ils éprouveront avec l’âge, le besoin d’une discipline précise, et justement afin de mieux traduire leurs profondes impulsions… — Mais que cela pourtant n’arrive pas trop tôt ! […] Il : L’Âge critique (1911-1912), Gallimard, coll. « Bibliothèque des Idées », 1986, p. 140. […] Représentations de l’âge classique au XXe siècle, 2007, n° 2.
Ainsi font les autres artistes de cet âge ; ils ont le même genre d’esprit et la même idée de la vie ; vous ne trouverez dans Shakspeare que les mêmes facultés avec une pousse plus forte, et la même idée avec un relief plus haut.
VIII « — Vous saurez d’abord, mon enfant, que je suis né à Brest ; j’ai commencé par être enfant de troupe, gagnant ma demi-ration et mon demi-prêt dès l’âge de neuf ans, mon père étant soldat aux gardes.
Nous l’appelions Petit Vieux, parce qu’il était fort maigre, et que sa raison paraissait au-dessus de son âge, de treize ans ; mais en peu de mois il se rétablit si bien, et devint d’un si bel embonpoint, qu’il passait pour le plus beau garçon qu’il y eut à Rome.
Élève de Platon jusqu’à l’âge de quarante ans à peu près, plus tard mêlé aux affaires politiques de l’Asie Mineure et de la Macédoine, précepteur d’Alexandre, Aristote, selon toute apparence, ne publia pas un seul de ses ouvrages avant cinquante ans.
Goethe y a l’aspect d’un homme vigoureux d’âge moyen, très brun et un peu gros.
« — Oui, ces guerriers pourront se confier en lui, dit Hagene, s’il atteint l’âge d’homme ; mais ce jeune roi est prédestiné à périr vite.
Mais bien qu’elle rappelle par son concept les allégoriques entités du Moyen-âge, elle apporte en sus un piment moderne, insinue un courant intellectuel de raffinement dans cette masse de sauvages voluptés qui coulent ; elle ajoute, en quelque sorte, des sensations exaspérées au naïf canevas des anciens âges, assure plus certainement enfin, par cette exaltation d’une acuité nerveuse, la défaite du héros, subitement initié aux lascives complications de cervelle du temps épuisé où nous sommes.
Il n’arrive pas à son âge naturel, et n’a pas une mort douce ; mais il est précipité à travers des misères morales et des souffrances physiques qu’il est seul à connaître (R. et A.).
Mais dans la jeunesse et l’âge mûr, « les petits groupes d’états qui aux premiers jours de la vie furent produits par les arbres, les champs, les rivières, les cascades, les rocs, les précipices, les montagnes, les nuages, s’éveillent ensemble devant un grand paysage. » En même temps naissent partiellement des myriades de sensations, causées, dans les temps passés, par des objets semblables à ceux qu’on a sous les yeux.
Il a obtenu un Alexandre le Grand, d’après six médailles du British Museum qui le représentaient à différents âges, et une Cléopâtre, d’après cinq documents.
Mais l’âge venu, et la maturité et l’apaisement, et, de tous les apaisements le plus grand, le mépris, que nous apprend si bien la vie, et le calme enfin, décisif et puissant, du lion qui se repose, ne serait-ce pas le moment pour Granier de Cassagnac d’aborder la grande, impartiale et profonde histoire ?
À l’âge où l’on flambe encore d’ambition folle, il a mieux aimé aller en second qu’aller en premier.
Peut-être est-ce le succès d’un livre dont il fut témoin à l’âge où le succès déprave ; peut-être encore quelque préjugé traditionnel comme il en reste parfois debout dans les esprits les plus puissants ?
» « Une ordonnance de 1681, déclare le commentateur de ces textes77, avait autorisé les enfants protestants à abjurer dès l’âge de sept ans, à quitter la maison paternelle et à exiger de leurs parents une pension.
On a indiqué certaines variations dans la quantité relative de l’eau de la salive pouvant tenir à l’âge ou aux maladies. […] Ces résultats variables ne sauraient caractériser ni l’âge ni les maladies, car on peut rencontrer à l’état normal d’aussi grandes différences dans la proportion d’eau, qui tiennent à l’état d’alimentation, soit au moment où l’on recueille la salive, soit à la proportion variable des salives spéciales dont l’ensemble constitue la salive mixte, ainsi que nous l’avons vu à propos de chaque salive en particulier. […] En observant les différentes phases de la vie fœtale, il m’a semblé que, dans l’état embryonnaire, il y avait deux pancréas qui se fondaient l’un avec l’autre par suite des progrès de l’âge. […] Il ne suffit pas, en effet, pour faire des expériences précises en physiologie, d’agir dans les mêmes circonstances physiques extérieures de température, de pression barométrique, d’hygrométrie, etc. ; mais il faut surtout agir dans des conditions organiques identiques : il faut prendre des animaux de même espèce, dont les organes soient disposés de même manière ; il faut prendre ces animaux dans les mêmes conditions semblables d’abstinence ou de digestion, d’âge, etc.
Richepin, et l’on aurait pu croire que, l’âge venant, les petites vanités, les petits ridicules dont il enveloppait sa personne, cette sorte de cynisme retentissant et poseur qu’il donnait à ses allures disparaîtraient tout à fait… C’est alors qu’il connut Mme Sarah Bernhardt et qu’il fut, par elle, affiché à la face de Paris, comme son poète aimé. […] Nous avons un poète et un poète admirable, plus grand que Musset peut-être, et plus magnifique que Victor Hugo, un poète dont les vers retentiront à tous les âges, comme la plus éloquente et la plus éblouissante expression du génie français. […] Il est possible que quelques-uns soient choqués par ce style barbare, polychrome, et forgé de mots techniques, pris aux glossaires de l’antiquité, bien que ce style ait vraiment une grande allure, des sonorités magnifiques, un fracas d’armures heurtées, de chars emportés et comme l’odeur même — une odeur forte de sang et de fauves des âges qu’il raconte.
On est tout surpris en général de voir un homme de mon âge publier un livre qui lui a pris six années de sa vie.
Il était mort à l’âge de quarante-sept ans, après avoir gouverné son pays, pendant plus de vingt années, avec autant de pouvoir qu’on en peut exercer dans une monarchie absolue ; et cependant il vivait dans un pays libre, il ne jouissait pas de la faveur de son roi, il avait à conquérir les suffrages de l’assemblée la plus indépendante de la terre !
Quand il a réuni une quantité suffisante de matériaux, il les groupe sous diverses légendes : il possède tout un dossier sur chacun de ses personnages ; il parle d’eux comme s’ils vivaient réellement ; il indique leur âge, les circonstances dans lesquelles ils se sont développés : il imagine même souvent des détails qu’il ne livre pas au public, mais dont il tire les conséquences Surtout, il soigne le portrait.