Pourtant, tout cela ne répond pas à l’idée première qu’on se faisait de l’amusant, du libre, du badin et hardi Cosnac, de ce fou de Cosnac, comme dit Voltaire qui n’est que l’écho de la tradition. […] On a un récit de sa première vie tracé par un homme qui fit auprès de lui plusieurs séjours, et qui ne paraît pas avoir été autre que l’abbé de Choisy. À toutes les raisons qu’on a de croire que ce récit très amusant et ce portrait du premier Cosnac est de l’abbé de Choisy, j’en ajouterai une qui me paraît décisive, c’est la manière délicate et toute féminine dont il est parlé de cette nature et de ces inclinations toutes féminines aussi de Monsieur, duc d’Orléans. […] On y rencontre en première ligne un bel esprit, une manière de poète, et surtout un homme très gai, très divertissant, le second tome de Voiture, mais plus intéressé, Sarasin, qui tient la place de favori, et avec qui il faut jouer serré. […] Comme je lui disais adieu, elle recommença à pleurer, et me pria fort d’assurer M. le prince de Conti que ses premières et secondes larmes ne venaient que de l’amour extrême qu’elle avait pour lui, et que, pour le présent, elle n’y avait pas fait la moindre réflexion.
Ce fut comme le premier but de son sarcasme et de son dédain, dès que sa propre nature se déclara ; ce fut le jeu de ses premières armes. […] J’ai cru devoir insister sur ce premier coin de l’esprit de M. de Rémusat. […] Un mot pourtant encore, avant de prendre congé avec lui de cette première époque. […] Il est de ces premières inspirations que l’observation elle-même ne remplace pas. […] Royer-Collard à la tribune ne parlait qu’en premier et ne répondait pas.
Il plaida sa première cause le 30 janvier 1570 ; cette cause est restée fameuse dans les fastes de la province. […] On raconte qu’après avoir entendu son premier plaidoyer, un riche bourgeois vint lui offrir sa fille en mariage. […] Le fait est que, six semaines après sa première et célèbre plaidoirie. […] Voici comment il explique ce premier pas et toute cette démarche. […] Ainsi, à cette date des premiers jours de 1589, on a la situation vraie du président Jeannin.
C’est méconnaître à la fois le génie du premier Consul et le génie de M. […] L’historien du premier Consul a trop de perspicacité pour s’y tromper. […] Cette république provisoire révèle la diplomatie inquiète et irrésolue du premier Consul. […] Ils ne se proposent pas l’assassinat, mais l’enlèvement à main armée et par surprise du premier Consul. […] Thiers au premier Consul.
Il ressentit vivement le danger, et son premier mouvement fut de s’écrier : « Que devenois-je, hélas ! […] Enfin, grâce à ces premiers efforts, l’abbaye de Notre-Dame de la Maison-Dieu de la Trappe se retrouvait une maison de prière et de silence, dans ce vallon fait exprès, que cernent la forêt et les collines, et au milieu de ses neuf étangs. […] Ce sont là les grands événements, les conflits qui faisaient diversion à cette première simplicité du labeur. […] Bossuet, orateur glorieux par ses premières oraisons funèbres, docteur déclaré par l’Exposition de la Foi, se vouait à l’éducation du Dauphin. […] Mille serments couvrent le papier, où se reflètent les roses de l’aurore ; mille baisers sont déposés sur les mots qui semblent naître du premier regard du soleil ; pas une idée, une image, une rêverie, un accident, une inquiétude qui n’ait sa lettre.
Homme d’ordre, de probité ferme, de régularité judicieuse et laborieuse, d’amélioration sociale moyennant l’action administrative, il a surtout apprécié l’époque par cet aspect ; lui-même, dans son rang secondaire, il avait mérité l’estime de l’empereur ; son excellent travail de premier commis passait tous les soirs sous cet œil d’aigle. […] Vers l’époque du Concordat, une proclamation injurieuse au premier Consul, dans laquelle il s’agissait des capucinades du Corse, ayant été adressée de Rennes, où commandait Bernadotte, à M. […] Lorsque Fouché, avec tous les égards qu’il portait d’ailleurs à Moreau, rendit compte de l’explication au premier Consul, celui-ci s’écria : « Il faut que cette lutte finisse. Il n’est pas juste que la France souffre, tiraillée entre deux hommes… Moi dans sa position et lui dans la mienne, je serais son premier aide de camp… s’il se croit en état de gouverner… (Pauvre France !) […] Bonaparte donna pour premier mot au grand juge Régnier, le jour de l’arrestation de Moreau : « Voyez avant tout interrogatoire si Moreau veut me parler ; s’il le veut, mettez-le dans votre voiture et amenez-le moi : que tout se termine entre nous deux. » Moreau hésita un moment et refusa.
Il fit ses premières études à Marseille chez les prêtres de l’Oratoire. […] Ces premier succès semblèrent plutôt l’effrayer que l’enhardir : sa retraite à l’abbaye de Sept-Fons ne vint qu’après. […] Ces premiers sermons du père Massillon (comme on l’appelait alors), son Avent, son Grand Carême, composent la partie la plus considérable et la plus belle de son œuvre oratoire. […] Les jansénistes l’accusèrent d’en avoir altéré des endroits pour la doctrine : il est à croire qu’il se contenta seulement d’y remettre plus d’accord et de justesse, en y laissant subsister la forme première et l’esprit. […] Fréron, homme de sens (ou Desfontaines), l’avait déjà distingué et cité lors de la publication première (Jugement sur quelques ouvrages nouveaux, t.
Écrit par Vallot, d’Aquin, et Fagon, tous trois ses premiers médecins ; publié avec introduction, notes, etc., par MR Le Roi57. […] Ces trois premiers médecins qui se succèdent sont fort inégaux en mérite. […] D’Aquin était premier médecin encore ; il différa avec Fagon sur la nécessité d’opérer, et son peu de sincérité dans l’exposé des faits est mis à nu par celui-ci, lorsque, lui succédant dans sa charge, il prend en main la rédaction du Journal. […] De même, lorsque Fagon fut devenu premier médecin, Fontenelle remarque« que toutes les maladies de Versailles lui passaient par les mains : on croyait faire sa cour de s’adresser au premier médecin, on s’en faisait même une espèce de loi ; mais, heureusement pour les courtisans, ce premier médecin était aussi un grand médecin. » Fagon, qui était depuis quelques années dans la confiance de Mme de Maintenon, supplanta d’Aquin en 1693. […] Miguet, au chapitre premier.
Vous l’êtes ou vous ne l’êtes pas par disposition première et naturelle, qu’importe ? […] En 1840, il fit son premier voyage d’Espagne. […] Son talent découvrit du premier coup d’œil un ample champ de tableaux et trouva à s’y épanouir en pleine jouissance et félicité. […] Ce premier Théophile Gautier, antérieur aux voyages et avant qu’il fut devenu l’homme des feuilletons, se trouve très-bien esquissé en quatre pages du Recueil intitulé Galerie de la presse, de la littérature et des beaux-arts (première série, 1838). […] on voit très au net ce qu’était alors Gautier aux yeux des amis de sa première jeunesse.
Nous ne pourrons faire mieux, car dans un portrait il n’est rien de tel que la vérité et l’unité de la physionomie, et Mme d’Armailléy a atteint du premier coup. […] L’on raconte qu’entrant dans la chambre où étaient sa femme et sa fille, il leur dit pour premier mot à toutes deux : « Mettons-nous à genoux et remercions Dieu. — Ah ! […] Il était lancé alors dans son premier train d’ambitieux et de courtisan poète. […] Ni belle ni laide, laide même, si l’on veut, mais assez agréable d’ensemble, ce fut l’impression générale qu’on eut d’elle à première vue, et chacun se louait de sa modestie, de sa raison, de sa bonté. […] Mme de Mailly, très enhardie par les entours, fut cette première courageuse.
— Mme de Genlis (Mlle Félicité Du Crest de Saint-Aubin), née le 25 janvier 1746, d’une famille noble de Bourgogne, passa ses premières années un peu à Paris, le plus souvent en province. […] Dès qu’elle sut quelque chose, son premier besoin fut de l’enseigner et de se faire maîtresse d’école ; elle prenait ses écoliers où elle pouvait. […] Cette enfant, qui a commencé par lire Clélie, et qui s’en souviendra toujours, joue la comédie dès ses premières années, et tout désormais dans son imagination, même l’enseignement, prendra volontiers cette forme de comédie et de théâtre. […] Pour faire un vrai portrait de Louis-Philippe, il faudrait le surprendre dès cette première éducation et dans l’extrait de Journal qu’on a publié de lui (1790-1791), et qui en est la suite naturelle. […] Elle l’a nourri et formé à la lettre ; elle l’a bien jugé de bonne heure, et on retrouve dans ce premier jugement, on y devine toutes les qualités et les limites que la vie de ce prince a manifestées depuis.
(Les deux premiers volumes. — Pagnerre.) […] Il lui convient beaucoup mieux que celui de sa première Histoire des Girondins. […] M. de Lamartine, dès son premier livre, a de beaux portraits : il rencontre M. […] Ici, en épanchant les trésors de sa palette sur ces premières scènes de la Restauration, il est sans inconvénient et dans l’ordre des émotions permises. […] Tous ces portraits séduisent à première vue, et offrent des traits heureux, des couleurs neuves : mais, en général, ils sont outrés et passent la mesure.
Hippolyte Fortoul (aujourd’hui ministre de l’Instruction publique et l’un de nos anciens amis), et qu’il préparait, avec ces matériaux de première main, une histoire complète de Sieyès, nous lui avons demandé de nous initier à l’avance à quelque portion de ce travail. […] À quoi se passèrent ces quarante premières années de méditation et de réforme solitaire ? […] Il fit ses premières études dans la maison paternelle et aux Jésuites de sa ville natale, et il les acheva chez les Doctrinaires à Draguignan. […] Il est curieux de remarquer qu’une partie de ce morceau, écrit dès 1772, a été inséré par Sieyès quinze ans après, en 1788, dans sa première brochure intitulée : Vues sur les moyens d’exécution, dans laquelle il traçait leur marche et leur code aux États généraux prochains. […] Mais ils me choquent, et mon premier mouvement, si je m’y livrais, serait de leur dire : Fi !
Un des premiers parmi les décadents est un jeune homme, M. […] J’arrive donc tout de suite au premier chapitre du livre de M. […] Pourtant ils renoncent à leur première cocarde. […] Ma pensée première est de leur apporter à nouveau le tribut de ma gratitude. […] De cette première lecture il acquerrait le « sens ésotérique » de l’œuvre.
Malouet, au moment où il arriva à l’Assemblée nationale, objet premier de tous ses vœux, était déjà dépassé et désabusé. […] Il y a parmi nous plus d’une tète ardente, plus d’un homme dangereux ; dans les deux premiers Ordres, dans l’aristocratie, tout ce qui a de l’esprit n’a pas le sens commun ; et, parmi les sots, j’en connais plusieurs capables de mettre le feu aux poudres. […] Au premier abord, tout député du tiers-état qu’il était, il avait, selon la remarque de Montlosier, une attitude de grand seigneur et de grandes manières qui lui allaient fort bien et qu’il devait à la dignité de sa nature autant qu’aux hauts emplois qu’il avait exercés. […] Lui-même va nous l’expliquer, non sans avoir fait au préalable sa profession de foi : « Ma première éducation, dit-il, mes premières études me ramenaient plutôt aux idées religieuses qu’elles ne m’en éloignaient. […] Il racontait régulièrement deux fois de suite la même anecdote qu’on savait d’ailleurs, et il ne faisait entre ces première et deuxième narrations que frapper de deux doigts bien secs sur une table, en disant : C’est joli, je ne sais pas si on en sent toute la finesse.
Les personnes qui l’ont particulièrement connu ont retrouvé dans ces premiers essais de sa nature et dans ces premiers jeux de sa destinée les indices déjà prononcés de ce qu’elles avaient tant de fois observé en lui ; la ressemblance du personnage avec lui-même a paru fidèle, bien qu’à certains égards peu flatteuse. […] n’a plus cette chevalerie et cette première fleur d’honneur, de même que la jeunesse avait foulé elle-même cette première fleur de pudeur. […] Mais son adolescence surtout est très-compromise ; on aperçoit par de trop clairs aveux comme nt il l’employa dans ce premier séjour à Paris, avant l’âge de vingt ans ; et les lettres qu’il écrit durant son escapade en Angleterre, que montrent-elles ? […] Ai-je d’ailleurs fait un crime au jeune Benjamin de ce malheur de sa vie première ? […] J’ai pensé qu’on en saisirait la cause profonde dans le tableau de cette singulière jeunesse et de ces premières années qui se dévoilaient soudainement à nous : de là mon analyse91.
Il semble, au premier abord, que ce soit une ironie de la nature de l’avoir fait naître neveu de celui qui créa ces âmes héroïques de Polyeucte, du vieil Horace, et de tant d’autres personnages au cœur impétueux et sublime ; car il était l’âme la plus égale, la plus froide, la plus exempte de passion et de flamme qui fut jamais. […] Ses premiers essais et son premier ton eurent un cachet marqué de province. […] Son oncle et son parrain, Thomas Corneille, dirigea ses premiers pas dans les journaux d’alors (le Mercure galant) et au théâtre. […] Pourtant, avant de prononcer tout à fait contre La Bruyère, je prierais qu’on voulût bien lire, au tome premier des Nouveaux mélanges de Mme Necker, l’extrait d’une conversation de Mme Geoffrin sur Fontenelle. […] Il ne devine pas qu’il a pu y avoir autrefois, à un certain âge du monde, sous un certain climat, et dans des conditions de nature et de société qui ne se retrouveront plus, une race heureuse qui s’est épanouie dans sa fleur, et que nous pouvons, nous autres modernes, surpasser en tout, excepté en ce premier développement délicat, en ce premier charme divin.
On sait les détails touchants de ses premières et atroces infortunes par les Mémoires de sa sœur, la margrave de Bayreuth. […] On le trouve en 1732, au sortir du fort de Custrin, âgé de vingt ans, mûri déjà par le malheur, maître de lui-même et de ses passions, avide de réparer par l’étude les dissipations premières. […] Il écrivait cela à un de ses amis M. de Suhm, envoyé de Saxe en Prusse, et l’une des figures les plus aimables et les plus attachantes qui se dessinent parmi ces premiers amis du grand Frédéric. […] Pourtant, quoi qu’il fasse, et malgré les transformations ou les échecs que subira sa nature morale première, malgré les démentis et les étonnements qu’elle pourra donner à ceux qui l’auraient jugée plus pacifique et plus pure, c’est sur ces premiers fondements que la force d’âme de Frédéric reposa toujours ; c’est en vertu de l’éducation énergique et de la discipline de ces huit années qu’il demeura constamment l’homme du travail, du devoir et de la patrie. […] Wolff dit sans contredit de belles et bonnes choses, mais on peut pourtant le combattre, et, dès que nous remontons aux premiers principes, il ne nous reste qu’à avouer notre ignorance.
Ou n’a pas oublié sans doute que les prétentions en présence sur cette question de l’enseignement, c’étaient, d’une part, l’innocuité morale, des classiques et leur convenance littéraire, et de l’autre, le danger auquel ils exposent de jeunes esprits qui prennent leurs premiers plis et reçoivent les terribles premières impressions de la vie, — terribles, car ce sont peut-être les seules qui doivent leur rester ! […] Aux yeux de ce double penseur, l’Anarchie, fille de la Révolution française, née dans le sang affreusement fécond qu’avait essuyé pourtant un grand homme, l’Anarchie, vaincue une seconde fois dans l’État, se réfugie actuellement dans la pensée, dans la philosophie, dans cette partie immatérielle et abstraite de l’homme, d’où, au premier jour, elle redescendra dans les faits, plus forte que jamais, plus armée et plus menaçante ! […] Il s’est dit qu’il fallait la poursuivre jusque dans son dernier retranchement, jusque dans les facultés de l’homme, faussées et perdues par une éducation première, et qui n’en restent pas moins perdues, quand l’homme ne croit plus à la lettre de son enseignement. […] Naturalisme d’abord, scepticisme ensuite, toutes les influences qui sortent, pour l’enfant, des premières impressions littéraires, des premières ivresses de son imagination ravie, M. […] Certes, s’il fut jamais des hommes dignes de porter dans leurs saintes mains le cœur et le cerveau de l’enfant, ces délicats et purs calices que la vérité doit remplir et qui restent fêlés ou ternis pour toujours, dès qu’un peu de poison de l’erreur y coule, ne sont-ce pas les Jésuites, les pères de la foi, les pères aussi de la pensée, ces premiers éducateurs du monde ?
Nous retrouvons, en tête des Souvenirs de madame la comtesse Merlin, ces douze premières années de ma vie qui avaient autrefois débuté timidement, loin du public, et que leur succès dans l’intimité a naturellement encouragés à se prolonger et à se produire. La figure que font ces premières années, non plus isolées, mais dans l’accompagnement des autres plus éclairées et plus pompeuses, n’est pas moins aimable qu’en la nouveauté. Née à la Havane dans cet opulent climat qui plus tard lui faisait paraître l’Andalousie si chétive, et où les mouches volantes seraient seules des clartés suffisantes de la nuit, la jeune Mercedès Jaruco, élevée d’abord et très gâtée chez sa grand-mère, puis mise au couvent où elle ne peut tenir et d’où elle s’échappe un matin, puis auprès d’une tante de chez laquelle elle s’échapperait non moins volontiers, nous apparaît dans sa beauté native, sachant lire à peine, souvent sans bas, un peu sauvage, ne s’arrêtant jamais entre un désir et son but, courant à cheval et tombant, grimpant à l’arbre et s’évanouissant au toucher d’une couleuvre, bonne pour les nègres, dévouée au premier regard pour ce qui souffre ; on se plaît à admirer une enfance si franche et si comblée des plus riches dons, racontée avec finesse et goût par la femme du monde. […] « Elle parlait pourtant assez bien espagnol, nous dit l’auteur du récit, mais elle n’en prononça pas un mot.Il semble que dans les grandes douleurs, on revient à la langue naturelle, comme on se réfugie dans le sein d’un ami. » L’arrivée de la jeune Mercedès à Cadix, puis à Madrid où elle retrouve sa mère, sa famille ; l’état de la société peu avant l’invasion des Français ; les accidents gracieux qui formaient de légers orages ou des intérêts passagers dans cette existence de jeune fille, puis l’invasion de Murat, la fuite de Madrid, le retour, la cour de Joseph, et le mariage ; tels sont les événements compris dans ces deux premiers volumes de Souvenirs. […] Née dans des climats brillants où la terre est pétrie d’une meilleure argile, développée d’abord et grandie en liberté, un peu sauvage, comme elle dit, ayant puisé ses premières idées sur l’hiver dans les romans, nous la voyons, dans le cours de ces volumes, fidèle à ce culte de l’été de la vie, de la jeunesse, de la beauté dont elle aime à couronner en toute occasion ses louanges.
Sa jeunesse et ses premiers éclats datent d’auparavant. […] Ces premiers travers ont barré plus d’une vie. […] On en a une de Mme de Schomberg, cette même Mlle d’Hautefort, objet d’un chaste amour de Louis XIII, et dont Marsillac, au temps de sa chevalerie première, avait été l’ami et le serviteur dévoué : « Oh ! […] Si, au premier vent qu’on en eut, l’envie en prenait comme un rhume vers 1665, rien d’étonnant que nous l’ayons gagnée à notre tour par un long commerce avec le livre trop relu. […] Cela est vrai surtout des premières éditions de La Rochefoucauld et de La Bruyère.
Origine et première éducation de Lamennais. — Ses premiers écrits : les Réflexions sur l’état de l’Église en 1808, supprimées par la police impériale ; — et le livre de la Tradition de l’Église sur l’institution des évêques, 1814. — Séjour en Angleterre, 1814-1815 ; — et publication du premier volume de l’Essai sur l’indifférence en matière de religion, 1817. — Émotion qu’il excite ; — et qui augmente encore par la publication du second volume en 1821 […] Pomairols, dans son Lamartine] ; — et qu’aux caractères des premières elles en joignent un autre ; — qui est d’allier plus de grâce [Cf. […] 2º Le Poète. — Son origine bourgeoise et ses prétentions aristocratiques ; — son éducation voltairienne [Cf. dans la Confession ce qu’il dit lui-même de ses premières lectures] ; — et le premier trait de son caractère, qui est l’impatience ou l’avidité de jouir. — Ses premières Poésies ; — et comment elles seraient gâtées par une perpétuelle affectation de « dandysme » [Cf. […] Les années romantiques. — Origines de Vigny ; — son éducation ; — et sa vocation militaire. — Ses premiers recueils de vers : Héléna, 1822, et Éloa, 1824 ; — et, à ce propos, de l’influence d’André Chénier sur Alfred de Vigny. — Caractère de ses premiers vers, et combien l’inspiration du xviiie siècle y est encore visible [Cf. […] L’Ecclésiaste], toute une jeunesse, — que l’effort de quarante ans de labeur et de méditation — n’aboutissait qu’aux conclusions où « Gavroche arrive du premier coup ».
Bailly, premier élève de Buffon et digne correspondant de Voltaire, tel est à peu près mon sujet d’aujourd’hui. […] Ces recherches de Bailly (1762-1766) seront toujours son premier, son principal titre de gloire scientifique, a dit M. […] Buffon rencontrait là en effet une de ses idées favorites chez Bailly, et il la saluait : celui-ci dans ce premier ouvrage n’avait toutefois présenté que par un aperçu rapide, et comme par intervalles, sa supposition d’un ancien peuple qu’on ne nommait pas, premier inventeur naturel des sciences, et duquel les autres peuples d’Asie n’auraient été que des héritiers plus ou moins incomplets et ignorants. […] Rien n’est plus ingénieux et plus vraisemblable, monsieur, que ce que vous dites des premières observations qui n’ont pu être faites que dans des pays où le plus long jour est de seize heures et le plus court de huit ; mais il me semble que les Indiens septentrionaux, qui demeuraient à Cachemire, vers le trente-sixième degré, pouvaient bien être à portée de faire cette découverte. […] Bailly, même en cette première et longue moitié de sa carrière, ne fut jamais homme du monde, à proprement parler ; il jouissait de la société, mais sans se dissiper ni se répandre, et, sauf dans l’intimité peut-être, il y était réfléchi et assez silencieux.
Cette première partie de la vie et des œuvres de Veyrat ne mériterait aucunement d’être rappelée, s’il s’en était tenu là : elle mériterait plutôt le contraire. […] C’est l’enflure première dont les uns se guérissent, que les autres gardent et cultivent avec redoublement de bouffissure jusqu’à la fin. […] Je ne me suis arrêté qu’au moment où je ne sais quelle violente douleur vint m’avertir que j’avais pris la route du désespoir, et que j’allais toucher à ses premières limites. […] Il a décrit sa première impression rafraîchie et salubre dans cette station intermédiaire, à ce premier degré vers la paix, bien qu’il y apportât encore de son échauffement et de son trouble de la veille, qu’il y traînât bien des restes et comme des lambeaux d’orage. […] Un héritier du premier lit le repoussait du toit paternel.
Ce premier épisode de l’exil de Marmont est aussi le plus attachant ; c’est dans ses Mémoires qu’il le faudrait lire en entier. […] Il lui raconta dans les moindres circonstances ces aventures premières, ces premiers jeux et triomphes de l’habileté et de la fortune ; il mena cet ordre de récits, sans discontinuer, jusqu’à la fin de la première campagne d’Italie. […] On peut juger de la violence et de la colère de Bonaparte au premier abord : « J’étais en ce moment dans le cabinet du général en chef », dit Marmont. […] Quoi qu’il en soit, Marmont citait ces deux traits au fils de l’Empereur comme preuve d’une sensibilité première subsistante avant l’excès de la politique et des combats. […] » Voilà bien l’expansion première qui se trahit dans toute sa jeunesse.
Ces premières pages de M. […] Du premier jour, M. […] Thiers pour les deux premiers volumes, qui formèrent la première livraison : il ne disparut qu’au troisième. […] Cependant, ces deux premiers volumes parus, M. […] Thiers a rencontré du premier jour deux classes inconciliables de lecteurs.
Il a raconté lui-même toutes ces vicissitudes de sa vie première avec bonhomie et ingénuité. […] Il n’en était encore qu’aux premières initiations de l’art ; il y renonça. […] Heureuse et enviable entre toutes l’impression vierge du premier jour qui se nourrit et se confirme avec les années, qui se fixe en respect inaltérable et en vénération ! […] Celui-ci avait gardé des premières ferveurs révolutionnaires et antisociales de sa jeunesse et de son drame des Brigands un certain goût de cruauté. […] C’est ce qui forme le tome premier dans la traduction des Œuvres, par M.
On l’a dit, dans sa délicatesse première, elle est presque une qualité de l’âme et une vertu. […] Il est l’un des premiers en France qui aient à ce point voyagé dans un simple but de littérature et pour aller étudier sur place, sous toutes les zones, les diverses productions de la pensée. […] Ce tome premier allait jusqu’au ive siècle inclusivement. […] Une seconde édition réparera aisément ces imperfections premières. […] Elle se rattacherait en commentaire vivant à la fin du vie chapitre du livre premier, tome I, page 270.
J’excepte ici la belle renommée de M. de Lamartine : elle n’appartient proprement à aucune école, et fut conquise, du premier coup, sur l’enthousiasme avec toute l’insouciance du génie. Il ne fallait pas moins que cette naïveté sublime de ses premières Méditations pour faire pardonner à l’auteur la teinte mystique de ses croyances, et, encore, le moment de la surprise passé, s’est-on bien tenu en garde contre un second accès de ravissement. […] Dans le cercle, malheureusement trop étroit, où il se produisit, l’apparition de ses premières poésies fut saluée comme l’un de ces phénomènes littéraires dont les muses seules ont le secret . […] Il nous a lui-même retracé fidèlement cette turbulence croissante de ses premières pensées à la vue de tant de grands spectacles. […] Nous le croyons ; ou du moins, quoi qu’on ait dit, ce second recueil n’était en rien inférieur au premier.
Livre premier. […] Le dernier ne voulut que des honneurs, il fallut des présens au premier. […] Les six derniers vers ne sont que l’explication des six premiers, mais le commentaire plaît autant que le texte. […] Le beau premier, le fin premier, mots reçus dans l’ancien style pour dire simplement le premier. […] Cet Apologue est non-seulement le meilleur de ce premier livre, mais il n’y en a peut-être pas de plus achevé dans La Fontaine.
Gosselin lui remit pour moi la modique somme de six cents francs, prix de ma première édition. […] Le deuxième volume des Méditations confirma le succès du premier. […] On voyait du premier coup d’œil que c’était écrit à la manière hébraïque, où chaque verset porte avec lui son idée ou son image. […] Ses premiers amis, tels que le duc de Rohan et ses fidèles, le répudièrent et se plaignirent d’avoir été trompés dans leurs espérances. […] Quant à moi, je n’ai eu que des larmes stériles données trop tard au nom de mes premiers amis.
N’oublions pas que Latouche avait vingt ans en 1805 : on ne saurait s’étonner que son adolescence et sa première jeunesse, passées sous le Directoire et le Consulat, aient souffert des études si négligées de cette époque. […] Les papiers lui furent remis, et, au premier coup d’œil, il porta un jugement dont on ne saurait assez lui savoir gré, et qui est aujourd’hui son premier titre d’honneur. […] Guttinguer, qui, au premier moment, l’avait reçue dans le sens amical et favorable. […] Ce second titre de M. de Latouche lui doit être compté presque à l’égal du premier. […] Un mot d’innocence, de candeur première, faisait relater en lui le lire franc d’une joie retrouvée.
On l’a déjà vu pour ces premiers théorèmes qu’on se dispense de démontrer et qu’on nomme axiomes. […] Ses piliers sont de hauteur inégale, les uns presque achevés, les autres à demi bâtis, les autres enfin à peine munis de leurs premières assises. […] Partant, les deux ordonnances sont analogues. — Mais, de plus, tous les matériaux du premier se retrouvent dans le second. […] À cause de cela, nous étudions le composé mental avant le composé réel, et la connaissance du premier nous conduit à la connaissance du second. […] Ces Seconds Analytiques d’Aristote sont très supérieurs aux premiers et méritent encore d’être médités par les savants spéciaux.
1831 Voici deux livres nouveaux, deux œuvres de poésie éminentes et originales, deux productions bien diverses et en apparence tout à fait contraires de deux talents réfléchis et inspirés, de deux sensibilités, on ne saurait plus antipathiques au premier coup d’œil, et pourtant parentes au fond et presque sœurs. […] Mais ce n’est pas un parallèle que nous faisons ; nous n’avons voulu que nous justifier de réunir ici l’un à côté de l’autre deux jeunes poëtes si divers au premier abord, jumeaux dans leur apparition, unis d’ailleurs entre eux par une étroite amitié, et en ce moment même compagnons heureux de voyage vers la belle et toujours nouvelle Italie. Marie, roman, est simplement un recueil d’élégies, parmi lesquelles il s’en trouve huit intitulées Marie, qui, sans se suivre du tout, reviennent par intervalles, et, au milieu des distractions de l’amant et des caprices du poëte, renouent le fil de lin flottant de cette première liaison villageoise et printanière. […] Cette première édition de Marie ne portait pas de nom d’auteur. […] En donnant depuis une seconde édition de Marie qu’il a enrichie de pièces nouvelles et dont il a perfectionné plusieurs détails, le poëte a légèrement atteint la physionomie première et en a surchargé peut-être sur quelques points la simplicité.
La poésie dans les deux premiers tiers du dix-neuvième siècle. — § III. […] La pousser plus loin, dire ce qui durera de tout ce que les deux premiers tiers du dix-neuvième siècle ont vu naître d’ouvrages d’esprit, je ne m’en sens pas l’autorité. […] Le sentiment de la nature, l’amour de l’humanité idéale, la méditation chrétienne, l’adoration de l’art, tel est le fond de ses premiers ouvrages. […] Ses premiers vers avaient annoncé un poète ; ses dernières pièces promettaient un maître de la scène ; il a mieux aimé conter, et le public charmé l’a appelé le plus grand amuseur de son temps. […] Si l’on inventait pour le dix-septième siècle un titre supérieur à celui de grand, je dirais volontiers que les soixante premières années du dix-neuvième siècle sont plus de la moitié d’un grand siècle.
Le public qui applaudissait à une audition de la Walküre, ne se contentait-il pas déjà de cette puissance que lui donne pleinement la musique, de refaire le drame, mais glorieusement, selon la musique et l’âme Wagnérienne, non selon les inspirations du premier machiniste et du premier ténor ? […] Lamoureux a décidément retranché du premier acte de la Walküre la scène de Hunding. […] Ainsi, pour le public parisien, mieux que ce n’eût été dans une salle de spectacle quelconque, cette première fois a vécu l’épopée du premier acte de la Walküre, —-l’une des plus brillantes pages du Maître, certes des moins affinées, des moins émotionnelles, grossière même en sa psychologie rudimentaire. […] Hoffmann avec ses profonds écrits fantastiques l’influençait dans la composition de ses premières œuvres. […] Wagner est alors loin de son projet premier ; on entend les œuvres tronquées, en français, sans mise en scène… avec une sonorité qu’il ne souhaitait pas.
» L’évocation d’Erda a sa forme première dans le chant de Wegtamr (le Voyageur). […] Les journaux de musique nous initièrent aux premiers essais à l’aide desquels Wagner tentait l’exposition de ses vues esthétiques. […] L’utile institution que patronne le gouvernement nous a fait connaître successivement : Ouverture ces Maîtres Chanteurs (1868) ; ouverture du Vaisseau fantôme (1869 ) ; ouverture de Faust (1871) ; chevauchée des Walkyries, marche funèbre de Siegfried, adieux de Wotan (1877) ; prélude de Tristan et Yseult (1878) ; fragments des Maîtres Chanteurs (1882 et 1883) ; final du premier acte de Parsifal (1884) ; premier acte de la Walkyrie ; idylle de Siegfried ; scène des Filles-Fleurs (1885) ; premier acte ce Tristan et Yseult (1886), etc. […] Kietz, de qui je tiens tous ces détails, cette première lithographie, qui porte la mention : « Richard Wagner, Componist der Opern : Rienzi und der Fliegende Hollaender ». […] C’est dans cette Revue et Gazette musicale de Paris que Wagner publia ses premiers textes, essais, critiques musicales et nouvelles.
De même le toit pour la maison entière, parce qu’aux premiers temps on se contentait d’un abri pour toute habitation. […] Si on se rappelle deux axiomes (48, Il est naturel aux enfants de transporter l’idée et le nom des premières personnes, des premières choses qu’ils ont vues, à toutes les personnes, à toutes les choses qui ont avec elles quelque ressemblance, quelque rapport. […] Enfin l’Italie eut ses premiers écrivains dans les rimeurs de Florence et de la Sicile. […] Ces premiers hommes ne devaient s’essayer à parler que lorsqu’ils éprouvaient des passions très violentes. […] Ce premier chant vint naturellement de la difficulté de prononcer, laquelle se démontre par la cause et par l’effet.
Ayants perdu sa première femme en 1654, M. de Caumartin, resté veuf pendant dix ans, épousa en 1664, en secondes noces, Mlle de Verthamon. […] Et ne put s’affranchir de ma première chaîne ; Mais après cette chaîne et ces liens rompus, Il a repris son cœur et ne l’engage plus. […] Le fils, dès sa première jeunesse, s’était mis par là dans les compagnies les plus choisies et les plus à la mode de ce temps-là. […] [NdA] Le conseiller Ménard essaya de la publier dans le tome second des Œuvres de Fléchier, dont il se fit l’éditeur en 1763 ; mais de cette édition, le tome premier seul a paru. […] On y trouvera l’exposé le plus exact, et puisé aux meilleures sources, de l’état intérieur de la France dans ces premières années du gouvernement de Louis XIV.
Il ébauche alors ses premières phrases balbutiées et dépourvues de verbe : soupe bonne, chat méchant, etc. […] L’expérience commencée nous a conduits aux premières ; l’expérience prolongée nous conduit aux secondes. […] Ces deux premières égalités sont donc l’antécédent de la troisième, comme la troisième est le conséquent des deux premières ; et nous avons un couple dans lequel les deux termes obtenus, comme le refroidissement et la rosée, sont, comme le refroidissement et la rosée, liés sans exception ni condition. […] Comme, d’après notre supposition, le mouvement a été rectiligne, le second demi-millième de millimètre décrit s’ajuste au premier en ligne droite. […] Puisque le second 1, après son adjonction au premier, demeure absolument tel que d’abord, je puis, lorsqu’il est adjoint au premier, lui ajouter 4 comme lorsqu’il est seul.
Dans les tentatives plus fortes qu’il a faites, comme André del Sarto et Lorenzaccio, M. de Musset a moins réussi que dans ces courtes et spirituelles esquisses, si brillantes, si vivement enlevées, dont les hasards et le décousu même conviennent de prime abord aux caprices et, en quelque sorte, aux brisures de son talent ; mais, jusque dans ces ouvrages de moindre réussite, on pouvait admirer la séve, bien des jets d’une superbe vigueur, de riches promesses, et dire enfin comme, dans son Lorenzaccio, Valori dit à Tebaldeo, le jeune peintre : « Sans compliment, cela est beau ; non pas du premier mérite, il est vrai : pourquoi flatterais-je un homme qui ne se flatte pas lui-même ? […] Si l’auteur avait écrit ce premier chapitre (comme il convient aux préfaces) en dernier lieu et après son livre achevé, nul doute qu’il ne l’eût écrit tout différemment. […] Pour en finir avec mon premier reproche, je regrette de trouver en un certain nombre d’endroits, surtout du premier volume, les noms de Providence, de Dieu, d’ange, etc., inconsidérément mêlés à des images que le panthéisme de l’antique et monstrueux Orient y a seul osé associer. A la page 152 du premier volume, pourquoi cette phrase qui doit choquer même l’incrédule, au moins comme une grave inconvenance ? […] Mme Pierson, durant toute cette première situation attachante, est une personne à part, à la fois campagnarde et dame, qui a été rosière et qui sait le piano, un peu sœur de charité et dévote, un peu sensible et tendre autant que Mlle de Liron ou que Caliste : « Elle était allée l’hiver à Paris ; de temps en temps elle effleurait le monde ; ce qu’elle en voyait servait de thème, et le reste était deviné. » Ou encore : « Je ne sais quoi vous disait que la douce sérénité de son front n’était pas venue de ce monde, mais qu’elle l’avait reçue de Dieu et qu’elle la lui rapporterait fidèlement, malgré les hommes, sans en rien perdre ; et il y avait des moments où l’on se rappelait la ménagère qui, lorsque le vent souffle, met la main devant son flambeau76. » Pour bien apprécier et connaître cette charmante Mme Pierson, il faudrait, après avoir lu la veille les deux premières parties de la Confession, s’arrêter là exactement, et le lendemain matin, au réveil, commencer à la troisième partie, et s’y arrêter juste sans entamer la quatrième : on aurait ainsi une image bien nuancée et distincte dans sa fraîche légèreté.
Le premier moment de reprise a été celui même de la renaissance de la société, sous le Consulat et aux premières années de l’Empire. […] Jamais sa plume ne tâtonne, jamais elle n’essaie sa pensée ; elle l’arrête et l’emporte du premier tour. […] Sa première éducation avait été solide, recherchée, brillante ; ce couvent de Saint-Louis à Rouen, où elle passa ses plus belles années, était « comme un petit État où elle régnoit souverainement. » Elle aussi, elle avait eu sa cour, sa petite cour de Sceaux dans ce couvent de Saint-Louis où M. […] Avec quelle vivacité passionnée elle nous fait assister à son premier départ ! […] Ce fut donc un printemps bien court dans la vie de Mlle Delaunay que ces premiers mois d’enchantement ; le parfum en fut pourtant assez profond pour remplir son âme durant ces jeunes années les plus exposées, et pour la préserver alors de toute autre atteinte.
Ses déductions philosophiques parties de la nécessité reconnue de la connaissance en poésie, savoir qui ne tue nullement la spontanéité, « l’impulsion » émotive première sont à retenir, M. […] Mais qu’était donc, de Mallarmé, cette idée première ? […] Gustave Kahn précisait ses vues, en l’Avant-propos à la réédition de ses premiers Poèmes. . […] C’est en rendant compte de ce premier livre que M. […] Stuart Merril dédie son premier livre, cette même année : « A.
Sous ce premier rapport, il n’y a donc point là de poème véritablement épique. […] Tel est ce premier chant, qui laisse l’esprit dans le demi-jour des allusions. […] Le séjour de Caïn, premier meurtrier de son frère, attend ici celui qui nous arracha à tous deux du même coup la vie.” […] « “Mais, puisque tu as un si violent désir de connaître jusqu’à sa première racine l’amour qui nous perdit, je parlerai comme celui qui parle en pleurant. […] Il ne manque là que la mère ou le souvenir de la mère absente ; mais le poète a senti avec un merveilleux instinct qu’il fallait écarter la mère de ce groupe ; sans quoi on n’aurait pas pu achever la lecture : le cœur se serait brisé à son premier sanglot ou seulement à sa première mémoire.
Le jeune vicomte de Rohan fit sa première campagne sous ses yeux au siège d’Amiens, à l’âge de seize ans : ce fut sa première école de guerre. […] Strasbourg est une des premières villes qu’il décrit avec quelques détails ; c’était alors une petite république, et toute bourgeoise ou municipale. […] Ce premier discours semble n’être qu’un épanchement. […] Celui-ci nous fait bien fidèlement assister aux intrigues et menées de mille sortes qui remplissent ces premières années de la Régence. […] Cette première entrevue, où il a pris soin de se dessiner, nous offre l’idéal du rôle.
On m’a dernièrement reproché (et ce reproche m’est venu d’un critique très spirituel, mais qui cherche avant tout dans chaque sujet son propre plaisir et sa gaieté personnelle) d’avoir dit du bien du journal du duc de Luynes, comme si j’en avais exagéré l’utilité par rapport à ces premières années du règne de Louis XV ; je ne crois pas être allé trop loin dans ce que j’en ai dit. […] C’est comme un tome second ou, si l’on veut, un tome premier de ces races équitables et intègres qu’on aime à personnifier finalement sous le nom et la figure de d’Aguesseau. […] Henri devint roi ; son trésorier particulier, M. de Roquancour, passa trésorier de l’Épargne, et Olivier, à vingt-deux ans, fut son premier commis. […] Dans un récit naïf que le fils de ce premier d’Ormesson a tracé de la vie de son père, on lit à cet endroit : Mon père fut si affligé et étonné de sa mort, qu’il fut près de six mois, comme il nous a dit, qu’il ne trouvait aucun moyen de se consoler. […] Je n’y puis entrer ici, et je me bornerai à dire que nulle part on ne suit mieux les variations successives et les altérations de l’esprit public durant ces premières années de la régence.
Lebrun publiait les deux premiers volumes de ses Œuvres, contenant ses tragédies et pièces de théâtre : Ulysse, Marie Stuart, et ce Cid d’Andalousie dont l’insuccès même fut un honneur ; son poème de la Grèce, et aussi cet autre poème lyrique sur la Mort de Napoléon. […] En nous faisant l’amitié de nous les envoyer, à nous l’un des premiers, M. […] Né en 1785, il débuta sous l’Empire en 1805 et en reçut la pleine influence ; il fut, par l’inspiration et le timbre du talent, le plus jeune poète de l’Empire, et, pour ainsi dire, éclos le même jour que lui, dans sa première grande victoire. […] Plus vigilant, on aurait pu y atteindre des premiers, y marquer son rang, et l’on se voit à jamais distancé. […] Lebrun, dans ses premières années, dépensa sa verve poétique en bien des pièces douces et touchantes que le public lira aujourd’hui pour la première fois.
Sismondi signa son premier ouvrage du simple nom de Simonde. […] Sa famille méconnut ses goûts ; au sortir du collège, on l’envoya à Lyon dans une des premières maisons, pour y être commis ; il s’y rencontra avec son compatriote Eynard, le futur philhellène. […] Auparavant, Sismondi ne put s’empêcher toutefois de payer son tribut à cette première vie de colon et d’agriculteur, à laquelle il devait des impressions de bonheur ineffaçables. […] Il est narrateur, il n’est pas peintre ; il ne l’a été que cette fois, dans ce premier ouvrage, sous le double rayon du soleil d’Italie et de la jeunesse. […] Mais son premier ouvrage tout à fait marquant fut, on le sait, celui dans lequel il retraçait la naissance et les destinées orageuses des Républiques italiennes du Moyen-Age.
Le jeune Féli fut surtout soigné dans son éducation première par un de ses oncles, Robert des Saudrais. […] Sa première fougue de tempérament passée, les livres devinrent bientôt sa passion principale et dominante. Il est à remarquer qu’il avait vingt-deux ans lorsqu’il fit sa première communion en 1804 ». […] Le futur lutteur ne paraît pas se douter encore qu’il sera bientôt lui-même au premier rang dans la lice. […] Je le répète, ce qui frappe dans cette première vie de La Mennais, c’est combien elle est confinée, monotone, sans relations variées, tout ecclésiastique.
Ce petit nombre de faits connus sur les vingt-quatre premières années de sa vie nous mènent jusqu’en 1660, époque où il débute dans le monde littéraire par la publication de ses premières satires. […] Aussi que sort-il tout à coup, et pour premier essai, de cette verve de vingt-quatre ans, de cette existence de poëte si longtemps misérable et comprimée ? […] C’est là en effet le rôle et la position que prend Boileau par ses premiers essais. […] Boileau, l’un des premiers et plus instamment que tout autre, introduisit dans les vers la manie des périphrases, dont nous avons vu sous Delille le grotesque triomphe ; car quel misérable progrès de versification, comme dit M. […] Cet article fut le premier du premier numéro de la Revue de Paris qui naissait (avril 1829) ; il parut sous la rubrique assez légère de Littérature ancienne, que le spirituel directeur (M.
Un des chapitres les plus cités de ce premier écrit (La Théorie du pouvoir) est celui qui a pour titre : « Jésus-Christ ». […] Ce que je dis là du premier écrit de M. de Bonald se peut dire de tous les écrits qu’il a publiés depuis. […] Pour prouver la religion des premières familles et le sacerdoce des premiers patriarches, qu’avait-il besoin de passer par des espèces d’équations et de proportions où il fait entrer ses termes favoris, cause, moyen, effet, qui répondent ici à père, mère, enfant, et tout ce qui s’ensuit ? […] Cette phrase de M. de Bonald peut se lire au tome X des Œuvres in-8º, qui est le tome premier des Mélanges littéraires, politiques et philosophiques (Paris, 1819), p. 258. […] Si vous êtes pour le récit de Moïse, vous êtes juif, chrétien, catholique ; Bonald ne vous lâche pas qu’il n’ait tiré du premier fait toutes ces conséquences.
Si le style, à première vue, y est plus pompeux et fleuri que celui que Mézeray emploie d’ordinaire, et qui sent parfois le frondeur et le républicain, il n’y a pas de quoi s’en étonner, disait-on, puisque l’auteur, cette fois, s’était travesti en courtisan et voulait rester fidèle à l’esprit de son rôle. […] Les secrétaires d’État qui, comme on sait, n’étaient que ses premiers commis, venaient prendre ses ordres, faisaient exécuter, chacun dans ses bureaux, le travail convenu, le soumettaient, quand il était nécessaire, au Premier ministre, et puis le signaient eux-mêmes. […] Ce n’est pas qu’on sente beaucoup, dans ces premières lettres de Richelieu, les entrailles d’un pasteur, mais il y paraît un esprit d’ordre et d’équité qui veut qu’autour de lui il y ait justice et proportion. […] Son premier acte politique proprement dit fut la harangue qu’il eut l’occasion de prononcer, le 23 février 1615, lors de la clôture des États généraux, et en présentant les cahiers de son ordre. […] Du fond de sa retraite grondeuse et tournée vers le passé, il ne lui rendra jamais justice ; mais, dans ce premier moment, l’erreur peut-être était permise : le maréchal d’Ancre masquait encore Richelieu.
Les six premiers volumes ont paru. Seulement, pourquoi, dans ces premiers volumes dont je dirai tout à l’heure les mérites, cherche-t-on vainement la notice biographique et critique annoncée sur la couverture, et qui, naturellement, devrait se trouver à la tête du premier volume ? […] Nous avons tous, en France, été baptisés en Jean La Fontaine, et fait notre première communion intellectuelle dans ses Fables. […] Il aurait dû rester dans ces premières nuances, et c’est lui-même qui les a surchargées et épaissies. […] Cette qualité première, c’est la bonhomie.
Chose merveilleuse au premier abord, faut-il le dire ? […] Et sortir de soi-même, c’est la condition première de tout art objectif. […] C’est bien le sens de son premier jugement, quand il parle « d’œuvre complète et originale dans les Beaux-Arts ». […] Je veux supposer qu’il n’ait rien perdu de cette lucidité première qui fit son indépendance. […] Dans nos Premiers Vénitiens également nous avons touché à cette question.
Toute la rêverie flottante de ses premières années se cristallise en quelque sorte et se fait pensée. […] Pour revenir au roman dont on publie ici une nouvelle édition, tel qu’il est, avec son action saccadée et haletante, avec ses personnages tout d’une pièce, avec ses gaucheries sauvages, avec son allure hautaine et maladroite, avec ses candides accès de rêverie, avec ses couleurs de toute sorte juxtaposées sans précaution pour l’œil, avec son style cru, choquant et âpre, sans nuances et sans habiletés, avec les mille excès de tout genre qu’il commet presque à son insu chemin faisant, ce livre représente assez bien l’époque de la vie à laquelle il a été écrit, et l’état particulier de l’âme, de l’imagination et du cœur dans l’adolescence, quand on est amoureux de son premier amour, quand on convertit en obstacles grandioses et poétiques les empêchements bourgeois de la vie, quand on a la tête pleine de fantaisies héroïques qui vous grandissent à vos propres yeux, quand on est déjà un homme par deux ou trois côtés et encore un enfant par vingt autres, quand on a lu Ducray-Duminil à onze ans, Auguste Lafontaine à treize, Shakespeare à seize, échelle étrange et rapide qui vous a fait passer brusquement, dans vos affections littéraires, du niais au sentimental, et du sentimental au sublime. […] D’ailleurs, puisque l’auteur, si peu de place qu’il tienne en littérature, a subi la loi commune à tout écrivain grand ou petit, de voir rehausser ses premiers ouvrages aux dépens des derniers et d’entendre déclarer qu’il était fort loin d’avoir tenu le peu que ses commencements promettaient, sans opposer à une critique peut-être judicieuse et fondée des objections qui seraient suspectes dans sa bouche, il croit devoir réimprimer purement et simplement ses premiers ouvrages tels qu’il les a écrits, afin de mettre les lecteurs à même de décider, en ce qui le concerne, si ce sont des pas en avant ou des pas en arrière qui séparent Han d’Islande de Notre-Dame de Paris.
Thiers, laquelle décidément s’imprime, et dont les trois premiers volumes (contenant cette Histoire du Consulat tout entière) paraîtront ou à la fin de l’année ou tout au commencement de l’autre. […] Letronne, pour toute réponse au livre qu’il avait reçu de lui, quelques vers français dont on cite les deux premiers : On a donc retrouvé dans la Sainte-Chapelle Le magnanime cœur du perruquier l’Amour… Schlegel sait son Lutrin. […] On ne saurait rendre l’effet que produisent en français ces plaisanteries parfois plus que rabelaisiennes et si chères aux premiers disciples du grand réformateur : — Luther, O' Connell, — propos de table, propos de meeting, bouffonnerie, grossièreté, nationalité, religion, éloquence ! […] Latouche est l’éditeur premier d’André Chénier ; il aurait bien voulu passer tout bas pour n’y avoir pas nui et pour en avoir fait plus d’un vers. […] Le vieux Du Bartas est un cristal limpide auprès de lui. — Jules Lefèvre date de 1820 ou 1821 ; il fut l’un des premiers débutants de cette génération, et il en est toujours resté l’un des plus méconnus.
Les deux premières périodes. […] Durfé en fit les quatre premières parties et mourut, Baro son secrétaire le termina. […] Cette scène est un reste de la crudité, de la barbarie des premiers temps du théâtre. […] Son premier état fut celui de clerc d’un avocat au Conseil. […] Sa première pièce, Virginie, parut en 1683.
C’est surtout là où nous nous étions trop avancé d’abord qu’il nous a fallu revenir ensuite et dégager notre première fougue d’enthousiasme, pour la réduire à ce qui nous a semblé plus tard justesse et vérité. Il se trouve de la sorte que les poëtes, certains poëtes, et de ceux qui avaient le plus enlevé nos premières amours, peuvent sembler moins bien traités en définitive que des critiques, des historiens, des hommes que nous estimons et que nous admirons sans doute, mais dont tous pourtant ne sont pas à beaucoup près placés au même degré que les premiers dans notre évaluation des talents. […] Ces graves études d’historiens, ces portraits aux teintes plus sombres qui ont insensiblement succédé aux premières et poétiques couleurs, en attachant sévèrement notre attention, ne suffisent pas toujours à satisfaire en nous ce qui s’y remue encore du passé. […] Qu’une page première du poëte d’Elvire soit venue nous rendre au hasard quelqu’une des douces plaintes connues : Lorsque seul avec toi, pensive et recueillie, etc., etc… ; Ramenez-moi, disais-je, au fortuné rivage, etc… ; que Victor Hugo ait proféré, à une heure brûlante, cet hymne attendri : Puisque j’ai mis ma lèvre à ta coupe encore pleine, etc… ; qu’Alfred de Musset lui-même, à travers son léger récit d’Emmeline, ait modulé à demi-voix : Si je vous le disais pourtant que je vous aime, etc., etc. ; ces notes vraies, tendres, profondes, nées du cœur et toutes chantantes, nous paraissent, aujourd’hui encore, autrement enviables que bien des mérites lentement acquis.
Cependant, pour les esprits réfléchis ou chercheurs, il y aura peut-être toute une poétique à dégager de ce premier volume sur les Poètes du xixe siècle. […] Elle n’avait pas lu la préface générale, placée à la tête du premier volume des Œuvres et des Hommes (le volume des Philosophes et des Écrivains religieux), ou si elle l’avait lue, elle ne s’en souvenait plus, car il est dit positivement dans cette préface, que pour être plus dans le mouvement de son temps, l’auteur laisserait là toute exposition artificielle ou chronologique, et ne partirait jamais, tout en embrassant le siècle tout entier, dans un nombre indéterminé de volumes, que des publications contemporaines ou des réimpressions par lesquelles on atteint à tous les moments du passé et à tous les hommes qui y ont laissé une place durable ou éphémère… Avec ce système, il y a des attentes, il n’y a pas d’oublis ! […] J’aimerais mieux n’avoir pas à répéter cette chose déjà dite, mais j’y suis d’autant plus forcé, que dans ce premier volume des Poètes au xixe siècle, il y a des absences, comme celles de M. de Lamartine, d’Alfred de Musset et de Béranger, qui ne sont pas des omissions ! Du reste, quoique ces trois poètes qui, à tort ou à raison, ont passionné l’imagination de leur temps, ne soient pas personnellement pris à partie dans cette première fournée des Poètes du xixe siècle, ils y sont pourtant à bien des pages où les imitateurs qu’on y juge font des repoussoirs à leurs maîtres et les grandissent de leur petitesse, à eux.
Son père, premier confident de toutes ses élucubrations poétiques, ne le décourageait pas, et il lui arrivait quelquefois de dire à l’un de ses bons amis lyonnais, M. […] L’insuccès de ces trois premiers volumes, qui aurait pu se prévoir, agit plus que de raison sur cette imagination mobile. […] Ceux qui l’absolvent ainsi sous forme de louange font trop bon marché, selon moi, de la valeur de l’homme et de l’étoffe première qui était en lui. […] Y avait-il donc déjà en français un tel essai systématique pour qu’on se montrât si exigeant et si intraitable du premier coup ? […] Sainte-Beuve a fait le sujet des premières pages de son livre de Chateaubriand.
C’est le tome premier de nous-même, et celui presque toujours qui nous représente le mieux. […] Quoi qu’il en soit, lui, il était tel lorsque ses premiers séjours à Paris agrandirent sous ses pas bondissants le cercle des aventures. […] Il est l’un des premiers qui aient commencé d’entonner cette lugubre et emphatique complainte qui n’a fait que grossir depuis, et dont l’opiniâtre refrain revient à redire : Admire-moi, ou je me tue ! […] Le roman d’Adèle, que je rapporte à cette première époque de Nodier, s’ouvre avec intérêt et vie : il y a du soleil. […] Les jeunes essais, qui désormais rejoignent ses espérances brisées, le retrouvent souriant, et il bat des mains avec transport aux premiers triomphes.
N’anticipons point sur les temps et jouissons avec Parny de ces premières et indulgentes années. […] Non, non, vous avez fui pour ne plus reparaître, Première illusion de mes premiers beaux jours, Céleste enchantement des premières amours ! […] Parny arrivait sur les rangs et en première ligne ; mais le délire d’imagination auquel il venait de se livrer lui fit perdre des suffrages, et l’aimable Legouvé l’emporta sur lui. […] Tout en se tenant dans son coin (c’était son mot), il avait conscience de ce rang élevé, de ce rang premier, et en usait avec modestie, avec bienveillance pour les talents nouveaux, avec autorité toutefois. […] Mes premières larmes de poëte étaient vers toi, ô vague Enchanteur !
Dans les tableaux fixes, la lumière seule se modifie soit dans l’élévation du Gral au premier et au troisième, soit dans la radieuse intervention de la prairie. — Cette première distinction faite, cherchons les principaux traits qui constituent l’action des décors sur l’œil et pourquoi sont provoquées les impressions toutes premières et inconscientes. […] Le décor examiné, nous allons passer su premier degré de mimique, la première perceptible à l’œil, la plus accessible aux sens. […] Nous assistons à ce moment au changement de décor, comme celui du premier acte, mais allant dans une direction contraire, Wagner nous explique lui-même qu’il symbolise par là l’impossibilité d’arriver à ce Gral sans chemin (pfadlosen). […] Francis Nantet, le signataire de l’article, a découvert que « l’orchestre joue une fugue en matière d’introduction » au premier acte. […] Un des premiers rôles de l’opéra Henry VIII exprimait la tristesse en portant en avant le bras gauche et le pied droit ; les mouvements de violence et de résolution étaient réservés au bras droit et au pied gauche.
La première représentation de Marie Stuart remonte au 6 mars 1820 ; les tout premiers débuts de M. […] Lebrun était déjà d’une génération assez antérieure : son premier concours eût été naturellement de 1805 ; mais il recommençait en quelque sorte. […] Lebrun, l’un des premiers, ressentit en poésie ce besoin de nouveau, surtout de naturel, et travailla de son point de vue à le servir. […] Cousin en tête, étonnait dans son premier feu. […] Lebrun dont les deux premiers volumes ont paru ; un troisième volume contenant beaucoup de pièces de vers inédites doit compléter cette publication.
Les vers de premier mouvement et d’un seul jet y sortent à chaque pas ; c’est grandiose, c’est transportant. […] La Jeunesse du Cid, de Guillem de Castro, pièce en trois journées, était sa matière première : quel fut au juste le profit qu’il en tira ? […] On était moins pittoresque parmi nous du temps de Corneille ; on mettait en première ligne l’analyse morale intérieure. […] Le Cid est une pièce toute de premier mouvement, et où circule un lyrique généreux. […] Dans les toutes premières chroniques on a vu qu’il n’avait pas treize ans encore.
Ce qu’il y a de vrais talents et d’avenirs cachés dans ces premières fleurs se dégagera avec le temps. […] C’est un poëte de la Restauration, avons-nous dit, mais des trois ou quatre premières années de la Restauration, ne l’oublions pas. […] C’est l’amour qui inspire et remplit ces premiers chants de Polonius ; ils rentrent presque tous dans l’élégie. […] Je laisse subsister la forme première des articles jusque dans ces points de rappel qui sont comme la liaison de la causerie. […] le duc d’Escars, premier maître d’hôtel du Roi, qui avait envoyé du vin de Bordeaux à l’auteur.
Ayant eu l’occasion depuis de faire réimprimer ce premier travail, nous en disions : « Comme biographie, ce simple pastel, dans lequel on s’est attaché à l’esprit et à la physionomie plus encore qu’aux faits, laisse sans doute à désirer ; un de nos amis, M. […] On la suit dès le berceau, on assiste à ses jeux, à ses rêveries d’enfance, à son mariage, à sa première vie diplomatique, à ce premier débordement d’imagination qui cherchait un objet idéal, même dans son sage mari ; on la voit, à Venise (1784-1786), laissant s’exalter près d’elle la passion d’Alexandre de Stakieff, le jeune secrétaire d’ambassade, dont elle fera plus tard le Gustave de Valérie, ne favorisant pas ouvertement cette passion, ne la partageant pas au fond, mais en jouissant déjà et certainement reconnaissante. […] Eynard a sans doute ajouté à l’idée qu’on peut prendre d’elle sous sa dernière forme et à son importance comme prêcheuse, mais il a ôté à son premier charme. […] Il y a lieu pourtant de trouver que c’est bien dommage, car le talent de Mme de Krüdner, à l’heure dont nous parlons, s’était dégagé des vagues déclamations de sa première jeunesse, et devenait un composé original d’élévation et de grâce. […] Eynard cite à ce sujet le docteur Portal et son procédé si souvent raconté pour se créer, à son arrivée à Paris, une réputation et une clientèle ; mais, en rapportant ce trait de charlatanisme aux premières années du siècle, il commet un anachronisme de plus de trente ans.
Je prends plaisir à marquer ces premiers traits, parce que ceux qui ont le plus loué Moreau à l’heure de sa mort en ont surtout fait un poète de guerre, de haine et de colère. […] Dès son premier pas dans le monde, et hors de son premier cercle, il trouva également de l’appui. […] Dupont respirent à chaque page la reconnaissance que lui inspira un procédé si généreux et si soutenu de la part de son premier patron. […] Pierre Dupont est d’une meilleure nature, d’une nature plus conforme à celle même du poète et de l’homme, tel qu’il s’est peint à nous dans ses premiers vers. […] Comment se fait-il, dit Horace dans sa première Satire, que personne ne soit content de son sort ni de son état, et qu’on porte toujours envie à celui du voisin ?
Il ne se trompe que sur un point, sur la qualité de poète qu’il s’attribue ; mais il y a dans ce premier étonnement d’être devenu capitaine quelque chose d’imprévu et de piquant, et qui jette de la lumière sur le procédé de formation et sur la nature intérieure de Frédéric. On voit poindre sa première pensée d’invasion en Silésie et son désir tout d’abord « de gagner la confiance du public par quelque entreprise hardie et heureuse ». […] Telle était sa disposition sincère après sa première conquête, après ce premier beau morceau d’histoire ; il aspirait à en rester là, et, l’épisode terminé, à rentrer dans ses propres voies, c’est-à-dire une bonne administration, une libre et gaie philosophie, l’amitié et les beaux-arts. […] Se tournant autour de lui et cherchant à qui parler, il trouvait à peine quelques débris fatigués de sa société première, ou des académiciens-grammairiens de Berlin qui pouvaient être de quelque utilité, mais de nul agrément. […] Si nous n’avions pas la guerre, si nous n’étions pas ruinés, je lui ferais bâtir un ermitage avec un jardin, où il pourrait vivre comme il croit qu’ont vécu nos premiers pères.
Quoi, Mr Boucher, vous à qui les progrès et la durée de l’art devroient être spécialement à cœur, en qualité de premier peintre du roi, c’est au moment où vous obtenez ce titre que vous donnez la première atteinte à une de nos plus utiles institutions, et cela par la crainte d’entendre une vérité dure ? […] L’artiste mourra ; et mes enfants ou moi nous retirerons de ce morceau vingt fois le prix de son premier achat. […] Il y a donc une chose qui n’est pas celle que vous avez peinte, et une chose que vous avez peinte qui est entre le modèle premier et votre copie… mais où est le modèle premier… un moment, de grâce, et nous y viendrons peut-être. […] Convenez donc qu’il n’y a et qu’il ne peut y avoir ni un animal entier subsistant, ni aucune partie d’un animal subsistant que vous puissiez prendre à la rigueur pour modèle premier. […] Je vous déclare que ce n’est point à l’aide d’une infinité de petits portraits isolés, qu’on s’élève au modèle original et premier ni de la partie, ni de l’ensemble et du tout ; qu’ils ont suivi une autre voie, et que celle que je viens de prescrire est celle de l’esprit humain dans toutes ses recherches.
Mesnard, premier vice-président du Sénat et président à la Cour de cassation28. […] Pour moi, ma première pensée en recevant le livre de M. […] Celui-ci écrivait de Rome (1740), en parlant des lectures italiennes qu’il préférait : Ce n’est cependant pas l’Arioste que les beaux esprits d’Italie mettent au premier rang ; ils l’adjugent au Dante. […] M. de Chateaubriand, dans le Génie du christianisme, rencontrait tout d’abord l’ouvrage de Dante au premier rang des poèmes chrétiens dont il devait désirer établir l’excellence, sinon la prééminence sur les poèmes anciens. […] Il n’est pas moins certain que l’inspiration première et principale de La Divine Comédie est une inspiration toute personnelle, et, si l’on peut dire, lyrique.
Par le choix, par la méthode et le complet de ces collections, Marolles s’est placé au premier rang des amateurs et des curieux, et s’est acquis l’estime et la reconnaissance des artistes. […] Un médecin qui le soigna dans cette première maladie augura de la conformation de sa tête et de sa physionomie qu’il ne chasserait pas de race et qu’il était fait pour une vocation plus tranquille. […] C’est pour payer son écot dans ces réunions littéraires, qu’il commit sa première traduction, celle de Lucain, son premier crime, qui devait être suivi de tant d’autres. […] Depuis l’année 1627, c’est-à-dire depuis l’âge de vingt-sept ans, Marolles avait joint à sa première petite abbaye de Baugerais l’abbaye bien plus importante de Villeloin, dont le titre se rattache habituellement à son nom. […] Quelques années après, lors du second mariage de la reine avec le nouveau roi frère de son premier mari, elle se ressouvint de son cher abbé de Marolles pour lui mander qu’elle se voulait faire peindre dans quelque tableau allégorique ou historique avec ses deux illustres époux.
Il a obtenu dans sa première jeunesse le prix d’éloquence à l’Académie française pour l’Éloge de Bernardin de Saint-Pierre ; je ne vois pas qu’il ait même fait imprimer cet Éloge ; il n’en a donné qu’un court extrait sur Paul et Virginie. […] Il avertit dans la préface qu’il écrivit d’abord en français et la traduisit ensuite en latin « pour répondre aux exigences du doctorat » ; mais c’est sous sa première forme qu’il la donne au public. […] Prevost-Paradol fit ses débuts ; il choisit pour premier sujet l’étude des écrivains moralistes : on y pouvait voir une sorte d’à-propos et de convenance heureuse par rapport à la cité qui a produit Vauvenargues. […] Il entrait dans la politique, et il y réussit du premier jour. […] les uns ont Rome et le Vatican pour première idole, et ils sont prêts à tout y sacrifier ; les autres ont Westminster et le Parlement anglais, qui devient une idole aussi, dès qu’on prétend, coûte que coûte, et tel quel, nous l’appliquer.
Il eut, dès sa première jeunesse, le sentiment de l’union et de la fraternité des arts et même des lettres. […] Les trois premiers furent pris dans l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres ou dans la classe de l’Institut qui y répondait : Halévy fut le premier que l’Académie des Beaux-Arts eut l’idée de se choisir dans son propre sein, et elle eut la main heureuse. On a peu à dire du premier en date de ces secrétaires, Le Breton. […] Disait-il dans la notice sur l’architecte Gondoin, après un exposé assez détaillé de ses premiers travaux et une appréciation de son premier et si parfait monument, l’École de Médecine : « Et pourtant il fut en quelque sorte le début et le coup d’essai d’un jeune homme ; M. […] Le seul défaut (et je le lui ai dit à lui-même) que me paraissaient avoir ces premières et tout d’abord agréables notices d’Halévy, c’était d’offrir un peu trop de fleurs, un peu trop de luxe dans l’élégance : il n’avait à se corriger que de cela.
La signora Leonora, ni plus ni moins qu’une princesse, une ancienne maîtresse à lui et qui assiste à cette première représentation du chef-d’œuvre musical, est le démon qu’il évoque et qu’il a l’art d’opposer soudainement au triomphe du pur et vertueux amour. […] Tout ce qui entoure Sibylle dans son premier cadre est disposé, concerté à dessein pour la faire valoir. […] Ce culte idéal et simple ne la dispose cependant pas à sa première communion, qu’elle déclare nettement, un matin, vouloir remettre et ajourner. […] Elle reprendra donc ses leçons de catéchisme et se préparera à sa première communion. […] Et puis tout à côté, dans ce rôle de Clotilde, la beauté matérielle qu’on rabaisse et qu’on sacrifie, pourquoi ne pas rester fidèle du moins à la donnée première ?
J’ai emporté de cette première leçon une impression pénible ; j’ai reconnu une fois de plus qu’il suffit de quelques malveillants obstinés pour tenir en échec la bonne volonté du grand nombre. […] Ce que demande de connaissances positives et accessoires cet art de premier ordre, qui en embrasse et en subordonne plusieurs autres, est inimaginable. […] Viollet-Le-Duc dans sa première éducation se tromperaient fort. […] Mais j’en reviens aux premiers temps, à ceux dont j’ai pu juger comme témoin et assistant, parfois comme pèlerin aussi de ces bons et vieux arts. […] Sont-ce là, en un mot, des spécialités inhérentes à la race, et les différences en ce genre tiennent-elles à une autre cause qu’à l’état des matières premières qu’on avait sous la main dans des lieux différents ?
. — Ses idées d’un Dieu Père et d’une religion pure Premiers disciples. […] Au premier rang de cette grande famille des vrais fils de Dieu, il faut placer Jésus. […] Jésus n’arriva pas sans doute du premier coup à cette haute affirmation de lui-même. Mais il est probable que, dès ses premiers pas, il s’envisagea avec Dieu dans la relation d’un fils avec son père. […] Mais sans doute ce ne fut pas là sa première pensée 222.
Bossuet, grand théologien, grand orateur funèbre, meurt aux premières années du xviiie siècle (12 avril 1704) : sa mémoire recueille aussitôt la gloire qui lui est due et qui, depuis longtemps, le couronnait ; mais l’admiration, sur son compte, s’attache littérairement aux endroits célèbres, aux chefs-d’œuvre en lumière. […] Bossuet meurt en combattant en écrasant Richard Simon, c’est-à-dire en repoussant la critique exacte, consciencieuse, qui se présentait sous la forme théologique, et il se flatte d’avoir fermé la porte à l’ennemi : la critique élude la difficulté, elle tourne la position ; elle s’élance à la légère, à la française, à la zouave, sous forme persane et voltairienne, et elle couronne du premier jour les hauteurs du xviiie siècle. […] On le distingue entre tous pour bien des qualités et des dons, et pour sa vaste mémoire, ce premier trésor de l’orateur. […] Les thèses qu’il soutint à la fin de sa première année de philosophie et qu’il dédia à l’évêque de Lisieux, Cospéan, furent célèbres ; il était cité comme l’une des merveilles de l’Université, une des gloires de Navarre. […] Je crois seulement devoir glisser un mot à la décharge du premier éditeur des Sermons, cet estimable et utile dom Déforis que tout le monde attaque aujourd’hui, et que l’on devrait commencer par remercier pour avoir fait le plus gros et le plus difficile de la besogne.
Il paraît peu, il se retire tout d’abord, on ne l’a envisagé dans cette première scène de colère que pour le perdre de vue aussitôt ; mais sa grande ombre est partout, son absence tient tout en échec. […] Mais il y aurait surtout à insister sur ce premier ordre de comparaisons si spéciales et si neuves, tout à fait imprévues, de celles qu’on ne copie guère et qui qualifient, à proprement parler, l’originalité d’un style et d’un talent. […] Il y a dans toute cette portion de l’œuvre beaucoup d’incohérence qui peut tenir à bien des causes, et plus que tout aux hasards des traditions premières. […] On sait quelle forte éducation première reçurent de tout temps les hommes d’État de la Grande-Bretagne dans leurs colléges de Cambridge, d’Oxford ou d’Eton. […] ugène Bareste, en entrant dans cette voie séduisante, mais où l’on trouve, si l’on y prend garde, un repli et une ciselure à chaque pas, n’a pu espérer atteindre le but du premier coup.
Chapitre premier. […] Les beaux-arts ne sont pas perfectibles à l’infini ; aussi l’imagination, qui leur donna naissance, est-elle beaucoup plus brillante dans ses premières impressions que dans ses souvenirs même les plus heureux. […] L’origine des sociétés, la formation des langues, ces premiers pas de l’esprit humain nous sont entièrement inconnus, et rien n’est plus fatigant, en général, que cette métaphysique qui suppose des faits à l’appui de ses systèmes, et ne peut jamais avoir pour base aucune observation positive. […] Télémaque, en partant pour chercher Ulysse, dit, que s’il apprend la mort de son père, son premier soin, en revenant, sera de lui élever un tombeau, et de faire prendre à sa mère un second mari . […] Néanmoins les Athéniens aimaient et cultivaient les beaux-arts, et ne se renfermaient point dans les intérêts politiques de leur pays ; ils voulaient conserver leur premier rang de nation éclairée ; la haine, le mépris pour les Barbares, fortifiaient en eux le goût des arts et des belles-lettres.
C’est là, il faut le dire, un privilège inappréciable et qui n’est dévolu qu’aux œuvres du premier ordre. […] Je m’enfermerai dans mon amour comme dans une tour fortifiée, et je regarderai s’enfuir sur la route lointaine ces rêves dorés de ma jeunesse, si splendides aux premiers jours, et maintenant pâlissants et confus. […] Dans la crédulité de son cœur, elle attendra de ce nouvel engagement la paix et la sécurité qui ont manqué au premier ; elle croira que les autres femmes, humiliées de son triomphe, se rallieront autour d’elle. […] La vie entière est changée, et ne peut revenir à ses premières émotions sans d’horribles tortures. […] S’il arrive à l’un des deux d’oublier un instant la servitude où il s’est cloué, au premier mouvement de liberté le bruit de sa chaîne le réveille en sursaut.
Bonne ou mauvaise, je crois que l’influence de Flaubert sur ses premières années a été considérable à cet égard et à quelques autres. […] Ses premiers romans se ressentent très fort de cette conception. […] Mais il est à remarquer que Mont-Oriol est déjà un drame, non plus une biographie complète comme les deux premiers romans de l’auteur, et que déjà, vers la fin, il y montre plus d’émotion qu’il ne lui était arrivé jusque-là d’en trahir. […] Vous, mon cher Bourget, vous avez un tas d’intentions et d’affectations ; nul romancier ne transforme plus complètement que vous la matière première de ses récits ; vous ajoutez votre esprit tout entier à chacune des parcelles du monde que vous exprimez dans vos livres ; vous vous donnez un mal de tous les diables, vous fatiguez, vous exaspérez ; avec tout cela vous contraignez à penser et l’on peut disserter sur vous indéfiniment. […] C’est à cause de ces patientes préparations des trois cents premières pages que les cinquante dernières sont si étrangement émouvantes.
D’abord elle voulut que les géants qui erraient dans les montagnes, effrayés des premiers orages qui eurent lieu après le déluge, cherchassent un refuge dans les cavernes, que malgré leur orgueil ils s’humiliassent devant la divinité qu’ils se créaient, et s’assujettissent à une force supérieure qu’ils appelèrent Jupiter. […] Avec ces premières unions humaines, c’est-à-dire conformes à la pudeur et à la religion, commencèrent les mariages qui déterminèrent les rapports d’époux, de fils et de pères. Ainsi ils fondèrent les familles, et les gouvernèrent avec la dureté des cyclopes dont parle Homère ; la dureté de ce premier gouvernement était nécessaire, pour que les hommes se trouvassent préparés au gouvernement civil, lorsque s’élèveraient les cités. […] Ainsi les hommes veulent jouir du plaisir brutal, au risque de perdre les enfants qui naîtront, et il en résulte la sainteté des mariages, première origine des familles. […] Mais les jurisconsultes romains l’ont prise pour premier principe du droit naturel.
Quatre périodes historiques y sont plus particulièrement traitées : 1° La période de la philosophie orientale, dans laquelle les spéculations de la philosophie brahminique et chinoise sont exposées par une plume très au courant des plus récentes connaissances ; 2° la période de philosophie grecque, fort complète aussi, et embrassée avec une sérieuse intelligence des grands systèmes ; 3° la période chrétienne qui comprend les Pères des cinq premiers siècles ; 4° le moyen âge dans ses philosophes contemplatifs ou scolastiques. Ces deux dernières périodes, le moyen âge et les cinq premiers siècles, ordinairement effleurés à peine dans les précis de l’histoire de la philosophie, sont ici traités avec un développement et une lucidité qui annoncent chez le rédacteur de ce manuel un des hommes les plus familièrement versés en ces sources profondes. […] Grégoire et Collombet continuent avec persévérance et zèle leurs publications et traductions des Pères de l’Église des cinq premiers siècles. […] Dans son premier grand ouvrage sur la Philosophie de l’esprit humain, Dugald Stewart envisageait principalement l’homme comme être intelligent, et s’attachait à analyser surtout cette partie de notre nature qu’on appelle entendement, marchant sur les traces de Reid et redressant Locke. […] On peut voir maintenant que Charles d’Orléans et Thibaut de Champagne, qui avaient pris à eux seuls toute la gloire de leurs contemporains ou devanciers, n’étaient que d’heureux et premiers échantillons de cette branche de notre poésie qui s’étend depuis le milieu du xiie siècle jusqu’à la fin du xve , et qui cesse dans la poésie plus érudite de la Renaissance.
Raymond de La Tailhède n’a encore publié que quelques poèmes, et cependant ils révèlent une âme si noble de poète et un art si parfait, qu’on ne peut hésiter à le placer au premier rang. — Le mouvement, l’enthousiasme, l’audace sûre des tours font, de ses vers, les plus magnifiques qui soient. […] -R. de Brousse Raymond de la Tailhède, encore que ce ne soit là que son premier livre, est hautement connu parmi les poètes d’aujourd’hui. Une sylve du Pèlerin passionné le salue en ces termes : « Gentil esprit, l’honneur des muses bien parées… » Maurice Du Plessys lui voue un sonnet, dont ce premier vers : « La gloire t’a béni dès l’aube de tes ailes… » Ernest Raynaud, dans son récent Bocage, dit ses louanges plusieurs fois, et maint critique — Anatole France, par exemple — a écrit en son honneur. […] Adolphe Retté Je garderai toujours le souvenir de la joie que je ressentis à la lecture des premiers vers de M. de La Tailhède.
Après un petit nombre de séances, une maladie grave m’empêcha, à cette époque, de poursuivre une entreprise encouragée, dès sa naissance, par les suffrages de plusieurs savants du premier ordre, parmi lesquels je pouvais citer dès lors MM. […] Cette première partie n’a point encore été formellement publiée, mais seulement communiquée par la voie de l’impression, à un grand nombre de savants et de philosophes européens. […] J’ai cru nécessaire de constater ici la publicité effective de ce premier travail, parce que quelques idées, offrant une certaine analogie avec une partie des miennes, se trouvent exposées, sans aucune mention de mes recherches, dans divers ouvrages publiés postérieurement, surtout en ce qui concerne la rénovation des théories sociales. […] Mais l’adjectif positive par lequel j’en modifie le sens me paraît suffire pour faire disparaître, même au premier abord, toute équivoque essentielle, chez ceux, du moins, qui en connaissent bien la valeur.
Le résultat de cette première émotion fut la Biographie de Benjamin Constant dans la Galerie des Contemporains illustres, par un Homme de rien. […] Mais, non satisfaite encore de cette première apologie de Benjamin Constant qu’elle avait inspirée, Mme Récamier songea à faire publier les lettres qu’elle avait reçues de cet homme distingué, autrefois fort amoureux d’elle ; elle confia à cet effet un choix de ces lettres à Mme Louise Colet, qui devenait ainsi l’avocate officielle de l’ancien tribun. […] que dit-il, et comment jugea-t-il alors ses premiers empressements et la conduite qu’on avait tenue envers lui ? […] Achat avec mon gain de la maison rue Neuve-de-Berry, première cause de mon éligibilité. — Mme Récamier se met en tête de me rendre amoureux d’elle.
Un poëte commence par être un poëte ; celui qui doit le devenir le sait presque dès l’enfance ; la poésie a été familière à ses premiers regards ; elle a pu être son premier goût, sa première passion quand le mouvement des passions s’est éveillé dans son sein. […] Ainsi, selon la tradition la plus accréditée, la misère seule aurait déterminé le choix des premières occupations de Shakespeare à Londres, et le soin de garder les chevaux à la porte du spectacle aurait été son premier rapport avec le théâtre, son premier pas vers la vie dramatique. […] Comment, dans ce monde poétique où il va les puiser, l’esprit léger de la comédie est-il son premier guide ? […] Sa première dédicace à lord Southampton, celle de Vénus et Adonis, est écrite avec une respectueuse timidité. […] Voilà sous quel poids a succombé quelque temps la popularité du premier poëte dramatique de l’Angleterre.
Au dernier siècle, quand de jeunes Français allaient à Rome où le cardinal de Bernis résida comme ambassadeur de France à dater de 1769, et où il ne mourut qu’en 1794, un de leurs premiers désirs, c’était de lui être présentés, et une des premières choses qu’ils trouvaient d’ordinaire à lui dire, c’était de le remercier du plaisir que leur avaient fait ses jolis vers ; ils s’étonnaient ensuite que le prélat ne répondît point à ce compliment comme ils auraient voulu, et qu’il gardât toute son amabilité et toute sa grâce pour d’autres sujets de conversation. […] J’y viendrai bientôt, mais aujourd’hui je ne veux avoir affaire qu’au premier et plus léger abbé de Bernis : on verra l’homme sérieux en lui se dégager insensiblement. […] Il vint faire ses premières études au collège des Jésuites (Louis-le-Grand) à Paris ; il fit sa philosophie et sa théologie au séminaire de Saint-Sulpice et en Sorbonne. […] Ce que je veux dire, c’est que Bernis, en ses moments les meilleurs, a une certaine langueur harmonieuse qui a un faux air du premier Lamartine en ses plus faibles moments. […] On a fait l’honneur à Bernis de lui attribuer la pensée première de ce traité, qui bouleversait la politique de Richelieu et changeait le système des alliances continentales de l’Europe.
Il fut auprès de lui, en qualité de premier secrétaire, à Aix où ce prince faisait fonction de gouverneur. […] On mettrait au premier rang quelques morceaux que le poète n’a point achevés, tels que le fragment Aux mânes de Damon où se trouve cette belle stance sur l’Orne et ses campagnes, le seul endroit où il ait exprimé avec vérité et largeur le sentiment de la nature champêtre. […] Cette pièce, dont le cadre premier et le motif paraissent empruntés d’un ïambe d’Archiloque, est une satire ; cet éloge des champs tourne à l’ironie. […] Il est des lecteurs simples et à l’âme droite qui, touchés à première vue de ces paysages et de ces tableaux innocents et les ayant pris au sérieux, ont regretté que l’impression en fût ainsi détruite vers la fin et comme tournée en raillerie : ils voudraient retrancher les quatre derniers vers. […] Bel esprit né pour l’Académie, et l’un des premiers sur la liste lors de la fondation, il ne put guère jouir des avantages que procurait cette naissante et déjà illustre compagnie.
Les deux premiers volumes de cette édition princeps in-folio furent donc imprimés en 1638 dans le château même de Sully, par les soins, dit-on, d’un imprimeur d’Angers qu’on avait mandé à cet effet. […] Il commence à servir, comme le plus simple soldat, parmi l’infanterie, ce qui n’était pas ordinaire alors aux gentilshommes : à ceux qui l’en voulaient divertir, il répondait qu’il avait à cœur d’apprendre le métier des armes dès ses premiers commencements. […] Dans ces premières guerres toutes d’escarmouches et de coups de main, on voit le roi de Navarre guerroyant sans grandes vues encore, jouant à chaque instant le tout pour le tout devant la moindre bicoque de Poitou ou de Gascogne ; ce ne fut guère qu’à dater de la bataille de Coutras (1587) qu’il étendit ses visées et ses plans, et déploya des desseins de capitaine. Les Mémoires de Sully nous le montrent au naturel dans cette première suite d’aventures, de rencontres et de petits sièges. […] Sully eut, dans sa vie, deux femmes ; on a mal parlé de la seconde ; mais cette première est toute pure, gentille d’esprit, et telle qu’on peut se la figurer à souhait auprès de ce mari sérieux et sévère.
Duclos d’abord, moins docilement, d’Alembert ensuite y furent ses premiers ministres. […] Ce qui, au premier abord et de loin, semblerait une lâcheté et une platitude, ne se présenta alors que comme une chevalerie posthume, un acte religieux et courageux de fidélité envers le passé. […] De tout cela et des articles de ce premier programme, l’Académie n’exécuta jamais et ne rédigea que le Dictionnaire. […] Villemain dans ce premier et charmant Éloge de Montaigne. […] Patin ; ce premier fascicule qui, tout important qu’il est, n’est lui-même qu’un essai, sera dans quelques jours présenté à M. le ministre de l’Instruction publique.
Fromentin dans ses tableaux et dans ses deux premiers ouvrages, il ne l’est point en vertu d’un choix et d’une prédilection particulière : il a vu l’Afrique tout d’abord et par occasion ; il en a été saisi et en a rapporté de vives images ; il nous l’a rendue sous toutes les formes. […] Les deux premiers chapitres servent d’introduction et de préambule au récit, et y préparent. […] Quelquefois en plein hiver ou bien aux premières brumes, un matin, un oiseau plus rare s’envolait, à l’endroit du bois le plus abandonné avec un battement d’ailes inconnu, très bruyant et un peu gauche, quoique rapide. […] il suffira d’une année et que Dominique ait atteint ses dix-sept ans, que Madeleine en ait dix-huit, pour que le rayon arrive, à elle d’abord et à sa beauté dans sa fleur première, à lui ensuite et à son cœur qu’un soudain regard vient éclairer. […] A la bonne heure pour le château des Trembles où Dominique a mis, à chaque place, à chaque coin et recoin, une part de son âme ; où il a semé le plus cher de sa vie première !
Ravenel me fournit des notes précises qui corrigent et complètent les renseignements des premiers. […] Il répondit, et cette première fois poste pour poste, sans se faire prier. […] … à écrire sa première impression. Elle veut saisir cette première impression au vif, et telle qu’elle ne fasse qu’un saut de l’esprit et du cœur sur le papier. […] Voir au tome premier des Causeries du lundi, p. 58.
Il se trouvait donc tout initié à ce monde des Choiseul, des Stainville, et il y fit ses premières armes, ses premiers ravages. […] Cet homme ruiné resta encore avec des revenus qui eussent honorablement nourri bien des familles laborieuses ; mais le prestige du premier, du fabuleux, du libéral et inépuisable Lauzun, avait reçu une atteinte mortelle. […] C’est qu’à moins d’être un homme du premier ordre, un homme qui en réunit et en assemble plusieurs en lui, on ne saurait, eût-on trente ans et même cinquante, s’affranchir jamais du cachet qu’une pareille vie première imprime à l’âme, à la volonté, à toute l’existence. […] Quelle qu’ait été la part de volonté et de caractère que Lauzun avait primitivement reçue de la nature, l’usage qu’il en avait fait dans sa première vie avait certes contribué à la diminuer en lui et à l’énerver. Sa première carrière l’avait bien préparé aux faiblesses de la seconde.
Renan n’a rien ajouté à cette vue première, à cette piètre généralité dont il n’a pas caché le néant sous les applications historiques qu’il en a faites. Ces applications, — il faut bien le dire, — n’ont point, malgré les efforts de l’érudit, plus de consistance, de grandeur et de solidité que la vue première qui les a déterminées. […] La surprise du premier moment, cette grande duperie, est passée, et M. […] Il revient sur ses premiers livres. […] La foi de ses premières années s’était éteinte sur les marches mêmes de l’autel, et quand il les eut descendues, la question fut pour lui de les démolir.
C’est là qu’il compose son premier opéra triomphal, les Noces de Figaro. […] Il va chercher fortune à Venise ; il trouve amour et fortune dans sa première liaison avec une belle courtisane de la capitale. […] Paësiello, le grand compositeur napolitain, emprunte à Casti ses poèmes ; d’Aponte échoue dans sa première tentative théâtrale, sur la musique de Salieri. […] Il est curieux de lire ce que d’Aponte raconte, dans ses Mémoires, de sa première entrevue et de sa liaison constante ensuite avec le génie encore méconnu de la musique. […] Et pendant ce dialogue sublime, les accompagnements reproduisent les progressions chromatiques, les dissonances âcres et terribles qui ont été entendues au premier acte au moment du duel.
Faguet pour un critique de premier ordre. […] Faguet pense avec raison « qu’il serait excessif de conseiller à tout le monde de refaire sa page autant de fois que Flaubert refaisait les siennes », parce que tout le monde, en effet, ne se trouve pas entravé par les difficultés initiales, le bégaiement écrit, la puérilité des premiers jets de Flaubert. […] Fiez-vous à votre premier jet. » Qui osera le soutenir ? […] Je crois, en effet, ces sortes de défauts moins fréquents dans ses chefs-d’œuvre ; mais trop souvent encore y pourrait-on relever des pages comme celle-ci, qui est d’Indiana, son premier livre célèbre : « Raymond, cédant à la fatigue, s’était endormi profondément, après avoir reçu fort sèchement sir Ralph, qui était venu prendre des informations chez lui. […] Elle avait compris au premier mot, elle avait pris son parti vite et fièrement.
Un tel livre qui trahit la faiblesse et l’imprudence de l’attaque va avoir pour premier résultat de fortifier et de redoubler la foi chez les croyants. […] Ce premier ami est un catholique très-docile, bien qu’instruit, et il m’a donné avec confiance, avec feu, la plupart des raisons qu’on allègue de ce côté ; seulement il avait le bon goût et la charité de n’être dur que contre la doctrine et de n’y mêler aucune injure contre l’homme. […] Renan, en exposant l’origine première et la naissance du christianisme, pouvait choisir entre diverses méthodes et diverses formes : il a préféré, pour ce premier volume, pour l’histoire du fondateur, le récit, la biographie suivie, en prenant soin d’y fondre et d’y cacher de son mieux la discussion : il n’a pu toutefois l’éviter entièrement. […] C’est d’un effet singulier à première vue, et ces messieurs ne se doutent pas de l’impression que cela produit sur le spectateur honnête. […] Aussi je ne viens pas le recommander ; je me contenterai seulement de dire à ce premier jour, et après l’avoir rapidement parcouru et dévoré, que l’impression qui en résulte est de celles qui ne peuvent être que bonnes et salutaires au cœur et à l’esprit.
« On avait le choix entre deux systèmes : l’un tout de force et de représailles, l’autre tout de clémence et de conciliation. » Convenait-il d’user du premier en toute rigueur, comme la victoire en donnait le droit, et de mesurer ses prétentions sur sa fortune ? […] La mission du premier Consul était une mission de paix : clore la Révolution à l’intérieur, et, à l’extérieur, réconcilier la République avec l’Europe, tel fut son programme politique après le 18 brumaire. […] Il débuta, dans ses rapports avec l’Europe, par lui imposer le traité de Lunéville, qui était un droit créé par la victoire, mais non un acte de conciliation et de durée : cette première transaction décida de toute la vie du premier Consul. […] Pouvait-il ainsi livrer cette seconde patrie, ce théâtre brillant et cher de ses premiers triomphes ? […] Varnhagen d’Ense, le mari de la célèbre Rahel, avait entre les mains une lettre de M. de Metternich où se trouvait le récit détaillé du premier effet causé à Vienne par le retour de l’île d’Elbe en 1815.
La Lettre à M. de Cazalès sur la Politique rationnelle était encore dans cette première mesure. […] Parmi ceux de sa couleur première, il se pouvait vanter d’être le seul avec M. de La Mennais que la révolution de Juillet n’eût pas désarçonné. […] Dans sa première manière, dans son plus jeune abandon, M. de Lamartine eût-il jamais proféré cela ? […] La lyre première de Lamartine avait je ne sais combien de cordes, une seule, disaient les jaloux, mais plusieurs, je le crois, mais surtout des cordes assorties ; elle était bornée ; elle était vague, éolienne, mais elle n’était pas indéfinie ; tant mieux ! […] Ô Lac des premiers jours, cadre heureux, écho plaintif et modéré, chose amoureuse et close, qu’es-tu devenu ?
Un des premiers livres qu’il lui donna à lire pour le consoler de l’ennui du syllogisme, fut le Discours de la méthode de Descartes. […] Droz en profita pour tout voir, mais, avant la fin du premier jour, il en avait trop vu. […] Le biographe aime à y retrouver la couleur première de cette imagination douce et pure. […] Droz n’abjurera point ce premier culte de Montaigne : c’est en cela qu’il est permis de s’étonner sans doute et de différer d’opinion avec lui. […] Il ne publia les deux premiers volumes de son travail qu’en 1839, et le troisième qu’en 1842.
Gousset, aujourd’hui cardinal-archevêque de Reims, et qui est compté au premier rang parmi les théologiens ; M. […] Mais, vers cette époque de 1820-1822, un seul nom entre ceux du clergé s’offrait avec éclat et retentissement aux gens du monde : M. de Lamennais, dans sa première forme catholique, forçait l’attention de tous par son Essai sur l’indifférence, et remuait mille pensées au sein même du clergé qu’il étonnait. […] Né en 1798 dans le Jura, à Poligny, il avait fait ses premières études dans sa ville natale, et, de là, était allé suivre son cours de philosophie à l’Académie de Besançon. […] Les Catacombes, qui ont été le berceau et l’asile du christianisme pendant les trois premiers siècles, l’occupent particulièrement, et lui ont inspiré des pensées d’une rare élévation. […] Dans cette vie déjà longue où pas une mauvaise pensée ne s’est glissée, et qui a échappé à toute passion troublante, il a gardé la joie première d’une belle âme pure.
On se rappelle, dès les premiers chapitres des Mémoires, ce portrait presque effrayant du magistrat pharisien, du faux Caton, de ce premier président de Harlay, dont sous des dehors austères il nous fait le type achevé du profond hypocrite. […] Est-ce à dire qu’un autre observateur et un autre peintre placé à côté du premier, mais à un point de vue différent, ne présenterait pas une autre peinture qui aurait d’autres couleurs, et peut-être aussi quelques autres traits de dessin ? […] Dès ce premier volume on a (et je parle des moindres) Crécy, Montgommery, et Cavoye, et Lassay, et Chandenier ; qui donc les distinguerait sans lui ? […] Dans ses Mémoires, Saint-Simon reprend ses premiers jets de portraits, les développe et se donne tout espace. […] C’est à quoi l’édition de 1829, qui a servi depuis aux réimpressions n’avait pas eu égard : à première vue, on y a considéré les phrases de Saint-Simon comme des à peu près de grand seigneur, et chemin faisant, sans parti pris d’ailleurs, on les a traitées en conséquence98.
Le second traiterait des apôtres et de leurs disciples immédiats, ou, pour mieux dire, des révolutions que subit la pensée religieuse dans les deux premières générations chrétiennes. […] Dans ces notes, on s’est borné strictement aux citations de première main, je veux dire à l’indication des passages originaux sur lesquels chaque assertion ou chaque conjecture s’appuie. […] Les Logia nous sont sans doute représentés par les grands discours de Jésus qui remplissent une partie considérable du premier évangile. […] Il admet dans ses premières pages des légendes sur l’enfance de Jésus, racontées avec ces longues amplifications, ces cantiques, ces procédés de convention qui forment le trait essentiel des évangiles apocryphes. […] Première partie : Examen critique et comparatif des trois premiers évangiles.
La grande réputation de ce prédicateur après son premier carême à Paris lui mérita de passer de plein saut de la chaire des pères de l’Oratoire de la rue Saint-Honoré à celle du château de Versailles. […] Voilà l’effet que produisait à première vue Fénelon sur celui qui admirait le plus Bossuet, et qui sortait de passer vingt années auprès de lui. […] Ce discours était très tendre et très édifiant, nous dit Le Dieu, et M. de Meaux l’a prononcé avec toutes ses grâces, et aussi avec une voix nette, forte, sans tousser ni cracher d’un bout à l’autre du sermon : en sorte qu’on l’a très aisément entendu jusqu’aux portes de l’église, chacun se réjouissant de lui voir reprendre sa première vigueur. […] Bossuet, à qui l’on dissimula le plus longtemps possible la nature de son mal, et qui tâchait de se le dissimuler à lui-même, ne fut pas à l’épreuve de ce premier effroi, quand il n’eut plus moyen de douter : la fièvre avec un léger trouble de tête l’agita durant les jours et les nuits qui suivirent. […] Bossuet, durant toute sa vie, avait lu et aimé les psaumes ; mais ce premier temps où, chanoine, âgé de treize ans à peine, il les chantait de sa voix pure et peut-être avec larmes aux offices du chœur à Metz, lui revenait plus tendrement dans ses derniers jours.
Quand je mets en regard de ces publications élégantes mon petit volume des Contes de Perrault, édition première de 1697, avec les petites vignettes en tête de chaque conte, bien modestes et assez gentilles toutefois, et fort naïves, je suis tenté de dire : Que de luxe, que de progrès ! […] Le savant médecin, Claude Perrault, frère du nôtre, se réveilla un matin architecte de génie, faisant naturellement des plans de colonnades, d’arcs-de-triomphe ou d’observatoires, qui se trouvaient les plus beaux, les plus majestueux et les plus appropriés, et qui se faisaient accepter à première vue des connaisseurs. En même temps il inventait des machines singulières, et en exécutait de ses mains les modèles ; il s’occupât de l’histoire naturelle des animaux, et entrait l’un des premiers dans la voie de l’anatomie comparée. […] Longtemps premier commis de Colbert, il prit part à tous les grands travaux de ce ministre et dut lui donner bien des idées : car c’était proprement une tête à idées. […] Quoi qu’il en soit et de quelque part qu’elle vienne, qu’elle ne périsse jamais cette fleur d’imagination première, cette image de l’enfance du monde, recommençant et se réfléchissant dans l’enfance de chacun !
Fils orphelin de l’ancien ami du prince, du premier gentilhomme de sa chambre, il était comme adopté par lui et sur un pied de familiarité, de camaraderie même, qui, à ce degré et avec la disproportion des âges, ne laisse pas de surprendre. […] La Cour de Sceaux, même en son meilleur temps, fut toujours un peu arriérée sans doute, cantonnée dans son vallon, fermée aux lumières et au souffle du dehors, obstinément cartésienne par M. de Malezieu ; mais ce Malezieu était un homme de savoir, nourri de premières études très fortes, qui lisait Sophocle dans le texte, et chaque jour il passait là, dans ce cercle de la princesse, des personnes du premier ordre par l’esprit : Voltaire, Mme du Châtelet, Mme du Defland ; Mlle de Launay, ce témoin exquis qui fait loi devant la postérité, y était en permanence. […] Rochambeau, qui servait sous lui, a rapporté fort exactement ce premier exploit avec tous ses risques, et il a cité un propos chevaleresque du maréchal : « Il n’y a personne dans l’armée qui ne pense comme moi qu’il vaut mieux se faire moine au haut du Monte del Toro que de rentrer en France sans avoir pris Mahon. » Le succès répondit à l’audace. […] Il pourvut tant bien que mal aux premières dispositions et demanda, dit-on, son rappel : il n’y avait qu’un cri de tout le pays de Hanovre contre lui, et les plaintes étaient allées jusqu’à Versailles. […] Le duc Ferdinand, dès la fin de novembre, s’était rendu à Stade, en Hanovre, par des chemins détournés, et il y avait trouvé aux environs, comme premier noyau, un corps de trente mille hommes que le maréchal de Richelieu, dans sa légèreté, avait négligé de désarmer.
Les rares privilégiés qui ont entendu quelques parties de ces fameux Mémoires ont paru surtout enchantés et ravis d’un récit de première communion (la première communion de M. de Talleyrand !) et de ses premières amours de séminaire : ce sont là en France de charmantes amorces, et qui prennent tout lecteur par son faible. […] madame, c’est que Paris est une ville dans laquelle il est bien plus aisé d’avoir des femmes que des abbayes. » Le mot, répété à Louis XV par la favorite, aurait valu à l’abbé de Périgord son premier bénéfice. […] Cette première existence de l’abbé de Périgord, homme de plaisir en même temps qu’agent général du clergé, et qui, à la veille de la convocation des États-Généraux, venait d’obtenir l’évêché d’Autun, n’est que très rapidement esquissée et à grands traits par sir Henry Bulwer, qui est pressé d’arriver à l’homme public. […] Son premier abord en général était très-froid ; il parlait très peu, il écoutait avec une grande attention ; sa physionomie, dont les traits étaient un peu gonflés, semblait annoncer de la mollesse, et une voix mâle et grave paraissait contraster avec cette physionomie.
J’ai regret, non-seulement aux monuments qui croulent, mais aux pensées qui s’évanouissent, aux voix qui meurent dans leur premier écho. […] Il remonte par ses premières origines au mouvement de 1828, quoiqu’il se soit détaché un peu plus tard. […] Pur avant tout, discret, revêtu, la décence régla même ses premières plaintes. […] Ce cadre heureux fourni par la réalité, le poëte l’a simplement et largement rempli ; il est ici dans sa première manière et s’abandonne avec moins d’art à une sensibilité plus facile et plus courante. […] On a pu lire ce que nous disions des deux premières (article sur Brizeux et Auguste Barbier tome II, page 224 des présents volumes).
Qu’était cette première édition des Pensées, et que pouvait-elle être ? […] Pascal, lui, est de cette race première et glorieuse ; il en a au cœur et au front plus d’un signe : c’est un des plus nobles mortels, mais malade, et il veut guérir. […] Fénelon, en se plaçant dans cet état de doute à l’instar de Descartes, s’assure d’abord de sa propre existence et de la certitude de quelques idées premières. […] Il vient de nous peindre cette jouissance spirituelle du premier ordre, qui commence par Pythagore et par Archimède, qui passe par Aristote, et qui arrive et monte jusqu’aux saints : il semble lui-même, en l’envisageant dans ce suprême exemple, n’avoir fait que monter un degré de plus à l’autel. […] Mis en regard de Bossuet, Pascal peut offrir au premier moment des duretés et des étroitesses de doctrine qui nous choquent.
Je cherchais bien loin celui qui était alors tout près de nous, et qui semblait avoir oublié ses premiers essais de jeunesse. […] (Fouché), un mot qui est revenu au Premier Consul. […] Cabanis eut le mérite de comprendre dans toute sa portée première cette noble tentative et de la favoriser. […] De premiers et dignes hommages lui ont été payés sur sa tombe par M. […] — Première série (1842).
C’est sous ces fâcheux auspices que Tristan vit le jour : il y eut en tout quatre représentations, toutes quatre admirablement dirigées par Hans de Bülow et toutes quatre applaudies avec frénésie : aux deux premières, c’est le roi lui-même qui donnait, après chaque acte, le signal des acclamations. […] » et ensuite la modification des premières mesures du chant de Valentine : « Quoi, Raoul », lorsque celui-ci, vers la fin de l’acte, s’agenouille devant Valentine évanouie, pendant que le hautbois solo, soutenu par les violons et les altos en sourdine, reprend plaintivement les lambeaux de cette mélodie en un mouvement très ralenti. […] Cependant, comme j’ai nommé Auber, je voudrais, afin de ne pas être par trop incomplet, indiquer encore une Réminiscence dramatique au second acte d’HAYDEE (1847), où le traître Malipiéri révèle devant le malheureux Lorédan sa connaissance du fameux Secret, en fredonnant l’air de la grande scène du premier acte : « Ah ! […] de même que, dans la Walkirie, celui du songe de Sieglinde, au deuxième acte (retour, dans les violoncelles en sourdine, de la mélodie du chant d’amour du premier acte). […] Voir, dans la scène des deux femmes du premier acte, l’apparition fragmentaire du thème du duo du troisième acte : Hin nimm die seele mein !
Belle sainte, venez ; entrons dans cette grotte, et là nous nous rappellerons peut-être quelques moments de votre première vie. […] Il faut convenir que rendre l’idée de la première guirlande, du premier sacrifice, du premier soupir amoureux, du premier désir d’un cœur jusqu’alors innocent, n’était pas une chose facile.
Les aperçus fins, les pensées subtiles et déliées qui n’entrent point dans la grande chaîne des vérités générales, l’art de saisir des rapports ingénieux, mais qui exercent l’esprit à se séparer de l’âme, au lieu de puiser en elle sa principale force, cet art ne place point un auteur au premier rang. […] Les pensées qui peuvent être offertes sous le double aspect du sentiment et de l’imagination, sont des pensées premières dans l’ordre moral ; mais les idées trop fines n’ont point de termes de comparaison dans la nature animée. […] Ce style de l’âme, si je puis m’exprimer ainsi, est un des premiers moyens de l’autorité dans un gouvernement libre. […] Que de vertus, en effet, l’amour d’une nation libre pour son premier magistrat ne suppose-t-il pas ! […] L’harmonie est une des premières qualités du style ; et c’est gâter la langue française que d’y introduire des sons qui blessent l’oreille.
Villemain s’y sont du premier coup rassemblées. […] Il ne se sentait attiré avec charme que vers cette première fleur du beau siècle de l’éloquence. […] Je me hâte, comme on voit, d’entasser sur cette première période de M. […] Dans sa première manière, il s’est gardé soigneusement de faire rien passer de l’une dans l’autre. […] Toutefois, dans sa première manière, M.
La rectification, nulle au premier stade, devient suffisante au second. […] Première partie, livre II, ch. […] Voir première partie, livre II, ch. […] Voir première partie, liv. […] Voyez plus haut, première partie, liv II, ch.
Victor Hugo, au lieu de signer ce livre : Mes premières années de Paris 42, fastueusement Victor Hugo, comme tous les autres, l’a signé modestement — et incroyablement, puisque c’est modeste ! […] … Je tiens donc Victor Hugo pour l’auteur du livre : Mes premières années de Paris, d’abord par respect pour lui, et ensuite parce qu’il ne peut y avoir, dans notre ciel poétique, deux soleils de cette force : Hugo et Vacquerie ; nous serions cuits ! […] Vous pouvez prendre Mes premières années de Paris pièce par pièce, page par page, vers par vers, mot par mot, et vous reconnaîtrez partout l’ubiquité de Victor Hugo, dans ce livre rempli de son omniprésence ! […] … Pour moi, je n’ai jamais douté ; mais jusque-là j’aurais douté que je serais convaincu maintenant que c’est Hugo qui a pensé, écrit, rimé, enjambé ce livre des Premières années à Paris, publié sous le nom de Vacquerie. […] Or, voilà que Vacquerie, si c’est lui qui, en ce livre des Premières années de Paris, hugotise avec cette perfection, ébréche sa divinité du coup de sa petite humanité travailleuse, à lui, Vacquerie !
Je n’immobilise point cette beauté hellénique première, je ne l’isole point et c’est pour cela que je ne crains pas de lui tant attribuer. […] Lorsque après Trajan sonna décidément l’heure de la décadence romaine, la littérature sacrée, en train de naître, n’hérita pas aussi vite ni aussi directement de la beauté littéraire que Rome l’avait fait dans son premier contact avec la Grèce : on ne se passa pas de la main à la main le flambeau. […] On partait dans le christianisme d’un principe trop différent, trop contraire à cette beauté du dehors, pour la saluer à première vue et pour ne pas l’offenser à la rencontre. […] On a eu le goût des sources ; on a voulu connaître toutes choses de plus près, moyennant des pièces et des documents de première main et, autant que possible, inédits. […] Croyez bien que si j’ai fait passer, pour cette première fois, devant vous tant de recommandations, tant de remarques critiques, et que si j’ai paru donner beaucoup de conseils que d’autres vous ont déjà donnés et bien mieux, ce n’a pas été sans m’en adresser une partie à moi-même tout le premier.
» L’honnête homme en Boileau ne l’attirait pas moins que l’esprit judicieux et le critique : « C’est un homme » ajoutait-il, « d’une innocence des premiers temps et d’une droiture de cœur admirable, doux et facile, et qu’un enfant tromperait. […] Cinquante ans plus tard, il y en a qui vivront surtout par leur admiration pour Voltaire et parce qu’ils auront été ses premiers disciples, ses premiers lieutenants. […] Il en est de lui comme d’un homme qui a le fonds et la source de la délicatesse, qui paraît rustique ou négligé au premier abord, mais à qui, pour être à la mode, il ne manque qu’un tailleur de Paris et six mois de monde. […] M. de L. n’a lu ni ma première ni ma seconde édition. […] Aux pages 387 et 388 du premier volume, Gabrielle d’Estrées est non seulement nommée, mais présentée comme agissant sur les intérêts politiques par la passion qu’elle a inspirée au roi, et laissant par sa mort le champ libre au divorce et au second mariage de ce prince.
L’éducation répara vite ces premiers retards. […] Labitte, partageait également : cette lettre ne me fait pas rendre les armes du premier coup. […] J’aurai l’honneur de lui répondre au premier jour… Mille compliments à M. votre frère. […] L’abbesse de ce couvent était une fille même de Mme de Villette, née du premier mariage. […] C’est une petite gazette courante, comme on en a trop peu en cette première partie du siècle.
La femme, bien plus que l’homme, date et dépend de son premier bal, de la première soirée où elle obtient son premier triomphe. […] Le premier auteur sensible, passionné, qu’une femme lit à quinze ans et pour lequel elle s’affole ou s’attendrit, la désigne, lui met pour toute la vie un pli au cœur, lui met parfois la cocarde à l’oreille autant et plus que son premier bal. […] Lisez ce portrait-type de la femme telle que le siècle la dégagea après ses premières fureurs de Régence, et telle que la mit en scène et la fit parler, le premier, Marivaux : « Mais déjà, au milieu des déités de la Régence, apparaît un type plus délicat, plus expressif. […] On dit pourtant qu’en apprenant la nouvelle de la disgrâce de M. de Maurepas (avril 1749), son premier mouvement fut de s’écrier : « Voilà donc enfin la vie de Mme de Pompadour en sûreté ! […] L’aisance a été établie entre elles du premier jour ; je ne serais pas étonnée qu’il se formât une liaison solide ; mais moi, je suis restée aussi gênée, aussi bête, aussi maussade.
Définir ce charme des premiers romans de M. […] Cécile s’aperçoit bientôt que son mari ne l’aime pas et, dans une heure de folie, se livre au premier fat qui lui fait la cour. […] Je persiste à préférer ses premiers romans, que je trouve plus harmonieux et plus parfaits dans leur genre ; mais quelles combinaisons surprenantes dans les derniers ! […] Est-ce la foi des premiers chrétiens ou des jansénistes qui respire dans ce livre parfumé ? […] Les deux premières parties du roman sont presque tout entières du Feuillet des meilleurs jours.
Dès qu’il pense, il cherche, il se pose des problèmes et les résout ; il lui faut un système sur le monde, sur lui-même, sur la cause première, sur son origine, sur sa fin. […] La science méthodique sait se résoudre à ignorer ou du moins à supporter le délai ; la science primitive du premier bond voulait avoir la raison des choses. […] Ce n’est pas du premier coup que l’homme arrive à la conscience de sa force et de son pouvoir créateur. […] Ces premiers penseurs, au contraire, sont bien autrement possédés par leur curiosité spontanée. […] Oui, tout est pour le mieux, grâce à la raison humaine, capable de réformer les imperfections nécessaires du premier établissement des choses.
Laya : « Ce que vous appelez mon affectation (dans le style) est mon naturel. » J’ajouterai que cet homme bouillant et brillant, qui portait toutes ses qualités en dehors et qui les avait aussi en dedans, avait une véritable modestie littéraire sous un air de faste, de même qu’il disait avoir eu une timidité première à vaincre avant d’arriver à toute sa hardiesse. […] Dans son premier et son second ministère à l’instruction publique, M. de Salvandy eut pour les hommes de lettres des attentions et, l’on peut dire, des délicatesses particulières ; M. […] Le public, très attentif pendant cette première partie du discours, attendait cependant la seconde, celle où le directeur de l’Académie devait analyser et apprécier les œuvres de son jeune et nouveau confrère. […] Lebrun « le plus jeune des poètes du premier empire. » Il a gardé, des temps où il a préludé, l’habitude d’un art sérieux, noble, et qui se respecte toujours ; il y a introduit, dans une seconde époque, une veine de franchise et de naturel qui, en ce temps-là, était neuve encore ; il a été novateur avec frugalité.
C’est l’œuvre la plus complète de cette première période, à la fois critique et théorique. […] Suit l’analyse des premiers opéras de Wagner, et comment ils reposent déjà sur des motifs psychologiques […] Mais déjà en ses premiers opéras, comme en ses premiers écrits théoriques, le Maître avait paru songer à la destination de l’art. […] Van Dyck, Mmes Montalba, Boidin-Puisais), — première audition. […] 14 Mars : Opéra : Premier acte de la Walküre.
Avant que notre idiome fût fixé, et quand déjà il sortait de sa première indigence, du temps d’Amyot et pendant tout le XVIe siècle, il abondait en ressource pour traduire les Anciens ; il se modelait sur eux avec ampleur et souplesse, et en prenait de vives et fidèles empreintes, jusque sous des mains médiocrement habiles. […] Cette première fleur de rhétorique une fois fanée, la pureté et la correction du style, avec la fidélité au texte, furent longtemps les seuls mérites que parurent ambitionner les traducteurs et les seuls qu’ils rencontrèrent quelquefois. […] Ces membres qu’au premier coup d’œil on croirait rompus, épars, simplement pressés les uns contre les autres, un lien Invincible les unit, une vie commune les meut, un seul et même souffle de pensée les anime. […] Burnouf certifie beaucoup mieux que tous nos éloges : c’est assurément bien assez de tant de mérites réunis pour classer cette traduction au premier rang. […] En examinant sous le rapport du style ce premier livre des Histoires, traduit par l’illustre auteur, nous l’avons trouvé plus digne qu’on ne croit de Tacite et de lui, par le ton libre et ferme qui y respire, et je ne sais quelle séve de grand écrivain qui y circule ; on sent qu’il y traite son émule d’égal à égal, et que même, au besoin, il s’inquiète assez peu de le brusquer.
ACTE PREMIER Fulvio et Cintio, tous deux amoureux de l’esclave Celia, se déclarent la guerre. […] Pour plus de détails, voyez la scène iv du premier acte de L’Étourdi de Molière ; l’imitation est des plus fidèles. […] Ce fut certainement L’Inavertito qui créa au personnage de Scapin une sorte de supériorité parmi les rôles de premiers zanni, c’est-à-dire de valets intrigants26. […] C’est exactement l’expression métaphorique qu’emploie Trufaldin à la scène iv du premier acte de L’Étourdi : Et vous, filous fieffés, ou je me trompe fort, Mettez, pour me jouer, vos flûtes mieux d’accord. […] Voyez ci-contre Scapin, d’après la planche 8 de l’Histoire du Théâtre italien : « Nous avons, dit Riccoboni, une estampe de cet habit dessinée et gravée à Paris par Le Bel, qui était un fameux dessinateur italien de ce temps. » Le costume traditionnel du premier zanni, c’est la veste et le pantalon blancs galonnés sur les coutures avec des lamelles d’étoffe ordinairement vertes, la toque blanche bordée d’un galon vert, le manteau à brandebourgs de même.
Conclusion Nous venons de reconnaître toute une tradition comique qui précède immédiatement Molière et qui lui arrive de première main. […] Il s’en servit pour révéler une préoccupation de l’esprit, un état de l’âme, un sentiment, une passion ; pour faire éclater un caractère du premier mot et du premier geste. […] Les études comme celle que nous terminons ont l’avantage de nous apprendre à n’être point trop injustes pour les temps qui, au premier coup d’œil, paraissent stériles ; on découvre, grâce à elles, qu’ils ont eu aussi leur travail et leur fécondité. Elles apprennent encore à ne point désespérer d’une époque parce qu’elle n’enfante point des œuvres artistiques ou littéraires de premier ordre : elle les ébauche, elle les rend possibles, elle les prépare peut-être.
« On versera dans votre sein une bonne mesure qui sera pressée, entassée, comblée. » Cette parole de l’Évangéliste, qu’il cite dès son premier sermon, lui est applicable. […] Ce tempérament plein de feu s’était, par un heureux accord et dès sa pente première, porté tout entier du côté de la règle et des devoirs : son zèle pur les animait en s’en acquittant, et lui en rendait l’exercice facile et léger. […] Ainsi, quand elle dit à propos du premier Avent que Bourdaloue prêcha à la Cour (décembre 1670) : « Au reste, le père Bourdaloue prêche divinement bien aux Tuileries. […] Aujourd’hui, ces heureuses et vives qualités de l’orateur, parmi lesquelles il faut compter l’une des premières, « une voix pleine, résonnante, douce et harmonieuse », ont disparu, et l’écrivain seul nous reste, écrivain juste, clair, exact, probe comme sa pensée, mais qui n’a rien de surprenant. […] Tel est l’usage que nous devons faire de la pensée de la mort, et c’est aussi tout le sujet de votre attention… Dire le parti que Bourdaloue a tiré de ces trois points de vue et surtout des deux premiers, c’est ce que toute analyse est insuffisante à rendre et ce qu’il faut chercher dans le sermon même.
Newton ; s’il écrivit son premier recueil de poèmes, ce fut Mme Unwin qui l’y enhardit et l’y sollicita ; s’il écrivit son chef-d’œuvre, La Tâche (comme le nom l’indique assez), ce fut parce que lady Austen, une nouvelle amie, la lui imposa et le voulut. […] J’ai cité et analysé précédemment, de ce premier recueil de Cowper, le poème de La Retraite, le meilleur et le plus beau : aussi n’en parlerai-je pas ici. Ces premières fleurs de poésie sont toutefois des fleurs d’hiver, cela s’y sent un peu trop à une teinte morale et austère qui est répandue sur le tout ; mais il n’en sera pas ainsi de son second recueil, de son grand et charmant poème. […] Il n’est question du sopha que dans le premier livre et pendant les cent premiers vers environ, après quoi l’auteur passe à ses thèmes de prédilection, la campagne, la nature, la religion et la morale. […] Ces cent premiers vers du premier livre sont de la plus brillante et de la plus chinoise ébénisterie.
Mais bientôt ces doutes, que d’ailleurs la modestie et la bonne foi du premier éditeur ne pouvaient laisser subsister longtemps, s’évanouirent d’eux-mêmes. […] remy a depuis éprouvé moins de joie que de regret chaque fois qu’un zèle curieux est venu ajouter au premier recueil du poëte quelques pièces nouvelles : on a pu craindre, dit-il, d’en voir le nombre s’accroître indéfiniment ; il trouvait qu’il y en avait bien assez sans cela. […] D’où vient cette dent première ? […] il ne vous suffit pas qu’un poëte ait déjà subi ce premier retard, cette quarantaine obscure de vingt-cinq années de laquelle il est sorti jeune et encore très-contemporain ; vous voulez en plus lui en supposer, lui en imposer une seconde. […] Méléagre était un Attique né en Syrie, à peu près contemporain de Cicéron ; il a laissé, entre autres petites pièces, une jolie idylle sur le Printemps, dont Chénier s’est souvenu dans son élégie première.
On connaît ses premiers essais. […] Du premier jour, au nombre de ses moyens de grande guerre, Napoléon trouva celui-là. […] Le chapitre premier a pour titre « Malte », et traite de la prise de cette île. […] Il faisait sa première expérience sur des nations moins avancées que la nôtre. […] Du moment qu’arrêté à Saint-Jean-d’Acre, Napoléon se vit refoulé dans sa première conquête, il s’y sentit à l’étroit.
Florian a raconté ses impressions d’enfance et ses premières aventures, ses fredaines de jeunesse, dans des pages rapides, écrites d’un ton enjoué, parfois assez leste, et qui sent même la garnison. […] Cet oncle passait un été à Ferney, et le petit Florian, âgé de dix ans, l’y alla voir, il a très bien raconté ce premier voyage (juillet 1765). […] L’auteur futur des Fables dut se ressouvenir de cette impression première et de la forme dans laquelle elle lui venait. […] À douze ans, sa première velléité d’amourette est pour la cadette des nièces de Gresset. […] Dans une étude détaillée sur La Fontaine, cela se prouverait aisément : on le verrait, dans sa première manière, s’appliquer à la fable proprement dite, et en atteindre la perfection dès la fin de son premier livre, dans Le Chêne et le Roseau ; mais bientôt il est maître et il se joue ; il agrandit son cadre, il le laisse souvent, il l’oublie.
Il nous a rendu compte lui-même, dans des Mémoires agréables et très naturels, de ses premières années et d’une grande partie de sa vie. […] Il aidait de tout son pouvoir à l’organisation de l’Académie des sciences qui se fit vers ce temps, et dans laquelle son frère entra l’un des premiers. […] Pourtant toutes ces premières fondations de Colbert ne se maintinrent pas à un égal degré ; il y eut quelquefois plus de façade que de fond, plus de tenture que de solide. […] Mais l’idée, l’intention première surnagea, et la postérité, de loin, a fixé son jugement sur l’ensemble de l’apparence. […] Notez qu’une des premières conditions qu’il convient aux modernes d’apporter dans cette dispute (et Perrault le sent bien), c’est le dégagé.
Depuis plus de trente ans, Édelestand du Méril — un bénédictin solitaire — dépense une volonté et une intelligence de premier ordre dans le fossé de l’érudition, dont malheureusement il n’est jamais sorti ; et quand j’écris « malheureusement », je l’écris moins pour lui que pour nous, — les idolâtres de l’esprit, sans aucune conversion possible ! […] Au premier abord et à distance, cela paraît immense, et on sent que si cela l’était on trouverait dans l’écrivain qui va écrire une telle histoire un talent digne du sujet. […] … Ne l’ai-je pas déchargé de l’insuffisance de son histoire au nom de la nature des choses, si chétive en matière de théâtre, dans cette époque primitive qu’il parcourt en son premier volume, et qu’il ferme à Aristophane ? […] Ce premier volume de l’Histoire de la Comédie telle que du Méril l’avait conçue contenait la Comédie primitive, la Comédie chinoise, le Théâtre indien et la Comédie grecque, jusqu’à celle d’Aristophane, avec toutes les questions de détail qui se rattachaient à un si vaste sujet. […] Il n’a pas fait ce premier pas d’un premier volume, étoffé comme le sien, pour reculer.
Pendant les combats de mars 1916 est resté au premier rang avec les troupes engagées, dans les circonstances les plus difficiles, recueillant les blessés sous un feu meurtrier, les soignant et les encourageant. […] Toujours en première ligne, sans aucun souci du danger, a donné le plus bel exemple de magnifique intrépidité et de charité envers ses semblables. […] A été blessé le 12 octobre 1915, en allant dans les tranchées de première ligne, identifier les morts et procéder à leur inhumation, sa division étant au repos. » Légion d’honneur. […] Constamment en première ligne, se rit du danger et, par sa présence, communique à tous un réconfort des plus précieux. […] Ces jours derniers, devant notre première ligne, s’abat un suint et violent marmitage.
Royer-Collard I C’est la psychologie écossaise qui fournit à la philosophie nouvelle sa première direction d’esprit et ses premiers instruments d’attaque. […] C’est ce qu’on ne voit pas bien au premier instant. Mais après la Révolution française, le vide s’était fait dans les esprits, et les adversaires du sensualisme s’attachèrent au premier point d’appui qui se présenta. […] Le dédain est d’autant plus fort, qu’il semble plus contenu, Après avoir exposé la confusion des qualités premières et des qualités secondes : « C’est à cette erreur, dit M. […] Ils contiennent deux sortes d’idées : celles de solidité et d’étendue, qui ont pour première et pour unique source notre communication avec le dehors ; celles de substance, de cause et de durée, qui ont pour première et pour unique source notre communication avec nous-mêmes : car, apercevant en nous la substance, la cause, la durée, nous les transportons dans le dehors par une induction involontaire et inexplicable, et nous constituons par elles le monde matériel9.
— nous ne voyons rien que de brouillé, de confus, de flottant ; et l’un des premiers effets de ce débordement de la sensibilité est de modifier profondément l’observation de la nature et la nature de l’observation. […] Il eût donc bien fait en ce cas de nous expliquer comment aucun de ses ouvrages, à lui, Diderot, n’a produit la même impression « d’admiration et de terreur universelles » que les deux premiers Discours de Rousseau. […] 2º L’Écrivain. — La famille de Marivaux. — Sa première éducation ; — ses premières fréquentations à Paris ; — ses premiers protecteurs ou patrons littéraires : Fontenelle et La Motte : — Sa tragédie d’Annibal. — Son premier roman : Pharsamon ou les folies romanesques, 1712 ; — et comment, dans la veine du précieux, Marivaux remonte jusqu’au Grand Cyrus et jusqu’au Polexandre. — Son mépris de l’antiquité : l’Iliade travestie, 1716 ; — et à ce propos, du caractère particulièrement haineux des travestissements de Marivaux. […] Porée, Tournemine, Thoulié (d’Olivet)] ; — ses premiers amis [les d’Argenson, Cideville, Maisons, d’Argental] ; — et ses premières fréquentations mondaines, 1711. — La société des Vendôme ; — et les leçons qu’on y trouvait, de galanterie, de crapule, et d’impiété. — L’aventure de Hollande et les premières amours d’Arouet [Cf. […] ]. — Son mariage, 1743 ; — et comment il achève de le brouiller avec son père. — Ses premières traductions : l’Histoire de la Grèce de T.
Car le développement d’un groupe quelconque de formes, toutes descendues de quelque progéniteur unique, ne peut s’être accompli qu’à l’aide d’un procédé extrêmement lent ; et ce premier progéniteur commun, et même les quelques premières souches spécifiques qui en sont sorties, doivent avoir vécu de longs âges avant leurs descendants modifiés. […] L’action métamorphique elle-même n’aurait eu lieu que postérieurement à ces premiers dépôts qui, lors de leur première émersion, auraient été dénudés, laissant à découvert les formations cristallines ou semi-cristallines qu’ils avaient protégées de leur revêtement. […] Il ne faut pas oublier de tenir compte ici de l’apparition première des continents qui dut changer complétement l’ordre des phénomènes à la surface du globe. Cette apparition première a sans nul doute été de beaucoup postérieure aux premiers développements de la vie organique sur la terre. […] Notre première édition portait, d’après la troisième édition anglaise : « Aucune île océanique n’a jusqu’à présent… etc. » (Trad.)
C’était beau, enivrant et menaçant comme une révolution à sa première heure. […] Le jeune et charmant objet de ce double culte fut enlevé dans sa première fleur à son époux et à son adorateur. […] Moi aussi je fus, pendant mes premières années poétiques, infatué sur parole du mérite de ce grand homme d’intention. […] J’y arrivai deux mois après en qualité de premier secrétaire de légation. […] Nous étions tous les deux de première force en escrime.
Il n’avait pourtant point dirigé ses premières vues du côté de la vie des cloîtres : mais, un jour qu’il était à la chasse avec quelques jeunes gens de son âge, son cheval le renversa et l’entraîna quelque temps, le pied engagé dans l’étrier. […] Durant les années de sa retraite au Mans, le docte religieux avait successivement publié les huit premiers volumes de son Histoire littéraire de la France (1733-1748) : le 9e, qui était de lui encore, ne parut qu’après sa mort, en 1750. […] Qu’on me permette encore un retour d’un moment sur ce premier fondateur et sur sa noble pensée. […] Au premier abord, le Roman de Renart ne semble guère autre chose qu’une fable de La Fontaine en plusieurs volumes ; mais il y a plus et mieux, il y a pis. […] Il fallait donc que le succès de ce premier Renart, qui mit le nom si en honneur, eût été bien grand.
Ce moment fut affreux, et quand, vers le matin, je me jetai épuisé sur mon lit, il me sembla sentir ma première vie, si riante et si pleine, s’éteindre, et derrière moi s’en ouvrir une autre sombre et dépeuplée, où désormais j’allais vivre seul, seul avec ma fatale pensée qui venait de m’y exiler et que j’étais tenté de maudire… Si M. […] Parlant des premières années de la Restauration, de cette époque où lui-même il avait un peu moins de vingt-cinq ans, M. […] Il aurait pu marquer avec plus d’énergie le malheur qu’il y eut pour lui à y entrer, les versatilités un peu promptes qu’on lui reprocha, les influences qu’il ne savait pas écarter ; car cet homme qui, au premier abord, avait l’intelligence si haute et la parole si absolue, avait le caractère faible, ou du moins il l’eut tel dans les dernières années. […] Jouffroy pour les études philosophiques et pour l’observation intérieure, j’ai toujours cru qu’après son premier feu jeté, il eût été bon pour lui de se détourner de cette contemplation absolue et un peu stérile où il s’est consumé, et d’appliquer son beau talent à des matières qui l’eussent nourri et renouvelé. […] Des premiers écrits qui ont fondé la réputation de M.
Faisant le procès au premier éditeur, dom Deforis, avec une sévérité extrême, renouvelée et en partie imitée de celle de M. […] J’essaierai de donner idée de cette première manière par quelques exemples. […] Il y fit ses premières armes de controverse contre les protestants qui abondaient dans cette province. […] Toute cette partie est d’une jeunesse, d’une fraîcheur de tendresse et de miséricorde charmante, et qui sent sa première sève. […] J’ai encore beaucoup à dire sur cette première époque de Bossuet, tant à Metz qu’à Paris.
Il a eu pour premier répertoire et pour fonds l’excellent livre allemand de M. de Reumont sur la comtesse d’Albany, et il y a ajouté notablement par tout ce qu’il a trouvé dans la bibliothèque du Musée Fabre à Montpellier. […] On sait l’éclat de son expédition d’Écosse en 1745, ses premiers succès, ses aventures, ses malheurs : l’histoire s’en est émue comme le roman. » Le Prétendant, a dit encore de lui Chateaubriand, aborda en Écosse au mois d’août 1745 ; un lambeau de taffetas apporté de France lui servit de drapeau ; il rassembla sous ce drapeau dix mille montagnards, s’empara d’Édimbourg, passa sur le ventre de quatre mille Anglais à Preston et s’avança jusqu’à quatorze lieues de Londres. […] Mon premier soin, en rentrant chez moi, fut de me voir au miroir, pour savoir à quel point j’avais vieilli. […] Le comte d’Albany, surpris et indigné, fut obligé de se retirer, la rage dans le cœur d’avoir été joué de cette manière… » Ce n’était là qu’un premier pas vers la délivrance, et ce premier pas, ce premier degré était une prison. […] Après y avoir mis d’abord quelque mystère et s’être donné des rendez-vous l’été, en Alsace, au pied des Vosges, à Bade et au bord du Rhin, ils se réunirent pour ne plus se quitter, soit dans leurs voyages, soit dans les séjours qu’ils firent à Paris et à Londres, à la veille et dans les premières années de la Révolution française, soit en dernier lieu dans leur installation à Florence, le cher théâtre de leur première rencontre et leur vraie patrie.
Premier secrétaire d’ambassade, en Italie d’abord, à Naples, à Florence, à Rome, puis en Allemagne, à Cassel près du roi Jérôme, et en dernier lieu à Berlin, il s’était trouvé mêlé à bien des épisodes dramatiques du Consulat et de l’Empire, et avait été un témoin clairvoyant, un agent fort apprécié dans son rôle modeste. […] Je me console toutefois de ce qui est arrivé, parce que j’espère que l’acte sanglant de Vincennes nuira au premier Consul. » Ainsi parlait d’un Bourbon français cette sœur de Marie-Antoinette. […] Alquier, qui avait été appelé à Milan, mais au premier secrétaire, M. […] Alquier jugea que son premier secrétaire s’était trop avancé, que la reine n’avait pas changé de sentiments, et qu’il n’y avait rien à espérer de cette Cour dans le sens d’une neutralité sincère. […] Armand Lefebvre, qui devait être cet historien, se trouvait donc, selon une expression heureuse3, voué et comme promis dès sa première jeunesse à la carrière diplomatique.
J’ai eu entre les mains, sous le titre de Première Babylone, un poëme tout à fait bizarre, par un homme de cœur, M. […] Première question importante, que l’auteur discute dans sa préface, et qu’on peut discuter avec lui, avant de voir comment il l’a résolue dans son poëme. […] Quinet, il est vrai, dit à merveille dans sa préface : « L’époque la plus riche assurément que l’histoire romaine ait présentée à l’épopée est celle où le monde antique parvint à sa plus haute unité sous la puissance du premier des Césars. […] Ce poëme, malgré la bonne volonté de l’auteur, fut à peu près comme non avenu ; il est innocent de tout ce qui a triomphé depuis et que l’auteur a été des premiers à réprouver et à maudire. […] Ce qui peut diminuer peut-être l’étonnement, du moins en ce qui nous concerne, c’est qu’à l’exemple de la grande majorité de la France nous n’avons si vivement épousé le second Empire que parce qu’il s’annonçait dès son début comme devant différer notablement du premier.
Première et rudimentaire transposition dans l’intellect de la sensation et du sentiment antérieurs : transposition très malheureuse d’ailleurs (plus malheureuse peut-être), et toute religieuse encore simplement : mais quant à la forme poétique dont ils usaient, première, sagesse qui amènera la langue trop exultante et non épurée à la stricte richesse et l’impeccable propriété qui deviendra nécessaire. […] C’est vrai, que tout est relatif et que chaque phénomène s’explique éternellement par un autre, et notre vouloir doit travailler à pénétrer le plus de relations pour, si on les trouvait toutes, arriver ainsi à la Cause première. […] « Tant que de même la poésie, présentement après la musique et le savoir du savant, première désormais ! […] Or. c’est selon le vers alexandrin que se mesure l’instrumentation, — ce vers à la mathématique première et nécessaire, en tant que composé des valeurs deux et trois. […] Ces Théories qui couvaient dès en mon premier livre de vers, d’essai, de même que le plan de mon Œuvre se dessinait en l’avant-propos de ce livre écrit à vingt-deux ans.
Tout cela est si gros de visée, et dans le détail, comme on le verra, si blessant pour les idées acquises, si révoltant au premier abord, pour les éducations et les impressions contemporaines, que la Critique, fût-elle persuadée que la vérité est ici du côté de l’audace, doit, dans l’intérêt même du livre, s’interdire d’abord tout ce qui en dépasserait l’analyse complète et fidèle. […] L’auteur du livre ou du mémoire que nous annonçons l’avait médité et l’avait écrit depuis bien des années, ajoutant chaque jour à ses observations et à ses premières expériences. […] Nous avons fait partie de cette jeune école qui, dans les dix premières années de la Restauration, ramenée à la foi chrétienne par l’étude des de Maistre, des Bonald et des Frayssinous, succédait, non pas à l’école légère et railleuse de Voltaire, morte déjà depuis longtemps, mais à l’école positive et raisonneuse de l’Empire… Pleine d’amour pour la vérité, mais, après tout, fille de son siècle, et pleine aussi d’admiration pour la science, l’école dont nous parlons accueillait avec respect une foi dont elle sentait la grandeur et les bienfaits, mais elle n’en restait pas moins fidèle à la raison, dont elle comprenait l’autorité… La science était déjà venue en aide aux vérités chrétiennes… Cuvier montrait partout les traces du déluge et l’accord parfait des nouvelles découvertes géologiques avec le récit génésiaque. […] Mais, comme les circonstances y obligent et qu’il faut, avant tout, se débarrasser du fardeau le plus pesant, ce premier mémoire sera consacré aux forces du dernier ordre. […] Une admirable dissertation sur les religieuses de Loudun, les trembleurs des Cévennes et les convulsionnaires de Saint-Médard, prouve, avec la clarté de la plus pure lumière, la bonne foi des premières observations, méconnues à dessein par le protestantisme et la philosophie.
. — Caractères généraux des premiers écrits en prose française. — Les Chroniqueurs. — § II. […] Première ébauche de l’art historique. […] La vie de Joinville est inconnue jusqu’à l’époque où il accompagna saint Louis dans sa première croisade. […] Ses premières impressions furent des impressions de guerre, ses premiers regards rencontrèrent les signes caractéristiques de la société féodale. […] Première ébauche de l’art historique. — Les Mémoires de Philippe de Comines.
Aux premiers arpèges on sait à quoi s’en tenir. […] La mise en scène du premier acte est également empruntée à Wagenseil. […] Concert Lamoureux : Premier acte de Tristan et Yseult (version française de M. […] Concert Lamoureux : Premier acte de Tristan et Yseult. […] Le testament wagnérien a déjà, dès ce premier article, la première place.
Henri de Bornier attendait son heure, trente ans qu’il avait publié son premier ouvrage, un volume de vers, maintenant introuvable, disparu comme tous ces volumes de début, où les nouveaux venus mettent parfois le meilleur de leur âme. En 1845, M. de Bornier, arrivant de Lunel, faisait paraître chez l’éditeur Desloges, rue Saint-André-des-Arts, un petit volume in-18, portant ce titre : Premières feuilles, et cette épigraphe empruntée à Virgile : Versiculos. Ce premier livre a, d’ailleurs, son originalité ; la préface, qui est en vers, est écrite par le père de l’auteur, M. […] La plus éperdue poésie n’est pas la meilleure au théâtre, et M. de Bornier a prouvé encore dans son premier acte qu’il s’entend au vers scénique.
. — Premier symptôme de lassitude. — Mort de la duchesse de Montausier. — Rapport singulier entre madame de Maintenon et elle. — La duchesse de Richelieu nommée dame d’honneur. […] Elle était un des premiers sujets de l’école de Julie d’Angennes ; il y avait de la différence sans doute entre la place de gouvernante des enfants de France et celle des enfants naturels : il y avait aussi de la distance entre Julie d’Angennes, duchesse de Montausier, et Françoise d’Aubigné, veuve Scarron ; mais les traditions de la cour, depuis François Ier, l’élévation et l’insolence des maîtresses avouées, l’élévation, l’insolence et la turbulence des bâtards avaient habitué à regarder les légitimations de ceux-ci comme à peu près équivalentes à la légitimité. […] La date de cette lettre est importante à fixer, parce que madame de Caylus, et d’après elle beaucoup d’autres ont confondu cette première séparation du roi et de madame de Montespan, avec une autre plus éclatante et plus durable qui eut lieu l’année suivante. […] 4° La rupture dont parle la lettre est de peu de jours antérieure à cette lettre, puisqu’au moment où madame Scarron l’écrit, madame de Montespan est encore dans l’accès de sa première fureur, qu’elle est renfermée depuis deux jours.
C’est pourquoi nous avons pris ces trois coutumes éternelles et universelles pour les trois premiers principes de la science nouvelle. I Qu’on n’oppose point au premier de nos principes le témoignage de quelques voyageurs modernes, selon lesquels les Cafres, les Brésiliens, quelques peuples des Antilles et d’autres parties du Nouveau-Monde, vivent en société sans avoir aucune connaissance de Dieu35. […] Dira-t-on encore que la secte stoïcienne et l’épicurienne s’accordent avec la jurisprudence romaine, qui prend l’existence de cette Providence pour premier principe ? […] Ainsi, de ce monde social embelli et policé par tous les arts de l’humanité, ils tendent à en faire la grande forêt des premiers âges, où, avant Orphée, erraient les hommes à la manière des bêtes sauvages, suivant au hasard la coupable brutalité de leurs appétits, où un amour sacrilège unissait les fils à leurs mères, et les pères à leurs filles.
Les caractères poétiques, qui sont l’essence des fables, naquirent d’une impuissance naturelle des premiers hommes, incapables d’abstraire du sujet ses formes et ses propriétés ; en conséquence, nous trouvons dans ces caractères une manière de penser commandée par la nature aux nations entières, à l’époque de leur plus profonde barbarie. — C’est le propre des barbares d’agrandir et d’étendre toujours les idées particulières. […] D’après cette explication des caractères poétiques, les allégories poétiques qui y sont rattachées, ne doivent avoir qu’un sens relatif à l’histoire des premiers temps de la Grèce. — 9. De telles histoires durent se conserver naturellement dans la mémoire des peuples, en vertu du premier principe observé au commencement de ce chapitre. Ces premiers hommes, qu’on peut considérer comme représentant l’enfance de l’humanité, durent posséder à un degré merveilleux la faculté de la mémoire, et sans doute il en fut ainsi par une volonté expresse de la Providence ; car, au temps d’Homère, et quelque temps encore après lui, l’écriture vulgaire n’avait pas encore été trouvée (Josèphe, Contre Apion).
Mais quel est le ciment commun, et où se trouve le fondement premier Toutes ces règles civiles auxquelles sont assujettis les mariages, les testaments, les successions, les contrats, les propriétés et les personnes, règles bizarres et parfois contradictoires, qui les autorise ? […] Mais voici que les rôles s’intervertissent ; du premier rang, la tradition descend au second, et du second rang, la raison monte au premier. — D’un côté la religion et la monarchie, par leurs excès et leurs méfaits sous Louis XIV, par leur relâchement et leur insuffisance sous Louis XV, démolissent pièce à pièce le fond de vénération héréditaire et d’obéissance filiale qui leur servait de base et qui les soutenait dans une région supérieure, au-dessus de toute contestation et de tout examen ; c’est pourquoi, insensiblement, l’autorité de la tradition décroît et disparaît. […] Deux stades dans cette opération. — Premier stade, Voltaire, Montesquieu, les déistes et les réformateurs. — Ce qu’ils détruisent et ce qu’ils respectent. […] Avec Rousseau, je vois à portée de ma main un Eden où du premier coup je retrouverai ma noblesse inséparable de mon bonheur. […] , premier dialogue.
Roussel passe pour avoir péché en eau trouble son premier million. […] Il faut le voir chiffrer, à première vue, le mariage que lui offre son client Roussel, vérifier l’addition, approuver le compte et l’inscrire sur le carnet de son cœur. […] Ce premier acte commençait bien, quoiqu’il contienne en germe tant d’invraisemblances. […] Ce n’est pas qu’il ne soit vrai, en lui-même, ce premier mouvement de la fille étendant la main pour prendre et se vendre. […] A ses questions, elle lui répond que ce sont des diamants faux qu’elle vient d’acheter ; et voilà son premier pas fait dans la voie qui la ramène à l’abîme.
Son premier livre, c’est en français qu’il l’écrivit : cet hommage, n’en diminuons point la valeur. […] Ses premiers récits ont été publiés ces jours-ci ; on y remarque des dons surprenants de conteur et de poète. […] Et quelle joie profonde quand un éditeur accueille son premier roman. […] Mais ses premières années devaient être aussi les dernières ! […] Bernstein, sa première analyse psychologique véritablement poussée.
Au premier rang de cette génération forte et brillante est M. […] L’estime donc, du premier jour, lui était acquise ; il avait un attrait sérieux. […] Sa digne mère, dont il est le portrait, continue de vivre pour jouir d’un tel fils, et il suffit d’avoir eu l’honneur de la voir une fois pour sentir tout ce qui a dû présider de pieux, de tendre et d’antique à cette première éducation du foyer. […] Un tel genre de vie anéantit l’esprit faible, mais donne une singulière énergie à l’esprit capable de penser par lui-même. » Ses premiers doutes lui vinrent à Issy, et ils lui arrivèrent par les études naturelles, par les sciences, pour lesquelles il se sentait du goût, et qu’il commençait à cultiver. […] Il ne se sentait aucune irritation contre ce qu’il venait de quitter ; à peine un léger mouvement de réaction, bientôt apaisé, marque-t-il ses premiers écrits.
L’un de ces hommes rares, chez qui la conscience en tout est un besoin de première nécessité et dont le plus grand plaisir comme la récompense est dans la poursuite même d’un travail et dans l’accomplissement absolu d’une fonction, il fit ainsi son métier de métallurgiste avec passion et scrupule ; il épuisa la connaissance détaillée qu’on en peut avoir. […] Le Play était en visite chez les Bachkirs voisins des Kirghiz, au-delà de la frontière nord-est de l’Europe, aux premiers confins de la Sibérie, et depuis quelques jours il observait tous les détails de ce régime à demi nomade, cette manière de vivre très voisine de la primitive et par laquelle ont dû passer autrefois ceux qui furent peut-être nos ancêtres et nos pères. […] Ces idées qu’il jetait à l’état de questions, à la fin de son premier ouvrage, montraient que le second était déjà en germe dans son esprit. […] L’ouvrier littéraire ne s’est pas fait lui-même : il est le produit de l’éducation, et s’il s’est égaré en prenant sa voie qui n’est pas une voie, la faute en est d’abord à cette direction singulière qu’on nous donne et à la culture première que nous recevons. […] On sort du collège, et, à peine sorti, on a déjà choisi son point de mire, son modèle dans quelque écrivain célèbre, dans quelque poète préféré : on lui adresse son admiration, on, lui porte ses premiers vers ; on devient son disciple, son ami, pour peu qu’il soit bon prince ; on est lancé déjà ; à sa recommandation peut-être, un libraire consent à imprimer gratis vos premiers vers ; un journal du moins les insère ; on y glisse de la prose en l’honneur du saint qu’on s’est choisi et à la plus grande gloire des doctrines dont on a le culte juvénile : comment revenir après cela ?
Quinze ans se sont écoulés depuis que je retraçais les annales de notre première révolution. […] Il fallait ici un prétendu antagoniste au premier Consul pour donner au guerrier d’Égypte le facile honneur des triomphes : M. […] Thiers rachète ici, par une glorieuse justice rendue à Kléber, les partialités de son premier jugement. […] Elle avait déjà entendu les frères du premier Consul prononcer le mot fatal de divorce. […] Fouché, elle avait pris ce dernier en gré, parce que, tout jacobin qu’il était, disait-elle, il osait faire entendre la vérité au premier Consul, et, à ses yeux, faire entendre la vérité au premier Consul, c’était lui conseiller la conservation de la République, sauf à augmenter son pouvoir consulaire.
Quand on ramène sa pensée à ses premières années et qu’on veut revenir sur les traces que l’on a déjà parcourues, il n’y a rien qui éclaire davantage ces époques flottantes et vagues qu’un amour d’enfant venu avant l’âge des sens. […] Il vit beaucoup dans ces première temps Mme Tastu, à laquelle il adressa des vers. […] Cette seule idée était déjà d’une vue pénétrante : c’était comprendre qu’une telle histoire présenterait beaucoup plus d’intérêt qu’on ne pouvait se le figurer au premier abord. […] Premier volume. […] Du premier jour, il aborda résolument son sujet par les hauteurs et par les sources, c’est-à-dire par Dante et par les origines de la Divine Comédie.
Ce premier ouvrage ne portait pas son nom ; peu d’années après la publication, un M. […] Autrement il eût provoqué du premier coup l’incrédulité. […] On ne comprend pas du premier coup où le poète en veut venir. […] Le modèle ne révèle pas du premier coup son aspect le plus heureux et le plus vrai. […] La vie entière est changée, et ne peut revenir à ses premières émotions sans d’horribles tortures.
Le branle est de nouveau donné, et nous revoici, comme au premier jour, en pleine obscurité, en pleine injustice. […] Huysmans, Paul Adam, Poictevin, Dujardin, etc., mais je ne veux actuellement parler que des premiers : Jean Moréas Est l’auteur de deux recueils de vers : Les Syrtes, et Les Cantilènes ; il y a en lui du « Baudelaire avec plus de couleur », comme il l’a lui-même formulé ; du Heine, du Gœthe, du Verlaine, mais aussi beaucoup de Moréas ; dans ces derniers écrits il suit, par ses proses rythmées publiées dans La Vogue, le mouvement qui a porté MM. […] Laurent Tailhade Dont on parle peu dans les récents articles de presse fut pourtant un des cinq premiers Décadents signalés par M. […] Charles Vignier Auteur d’une plaquette, Centon, fut aussi une des cinq premières victimes ; son livre dénote quelque délicatesse, mais paraît trop impersonnel et se ressent trop de l’imitation de Paul Verlaine pour que nous en puissions arguer de l’avenir de ce poète.
Dans tous les cas, il y a sur Leopardi, comme sur Molière, bien d’autres caractères distinctifs qui frappent à première vue. […] En 1818, c’est-à-dire à vingt ans, il fit imprimer à Rome ses deux premières canzones, l’une à l’Italie, l’autre sur le monument de Dante qui se préparait à Florence. […] Le caractère de ces premières pièces et de celles qui suivirent est grandiose, mâle, généreux, et d’une inspiration patriotique aussi élevée que douloureuse. […] Le vrai à peine touché t’interdit à nous, ô imagination chérie ; notre esprit se retire de toi pour toujours ; les années viennent nous soustraire à ton premier pouvoir si plein de prodiges, et la consolation de nos chagrins périt. […] Je laisse subsister les deux premières lignes en italien comme elles sont : « Florence, 24 mai 1832.
Je me souviens, pour l’avoir vu faire sous mes yeux, du premier de ces bulletins et des moindres circonstances qui l’accompagnèrent. […] » Et en effet le mot d’admirable ou d’admirablement se trouve dans les deux premiers bulletins. […] Les années et les épreuves successives, loin de le désabuser, ne firent que le confirmer dans son premier jugement. […] Le mot et l’idée du premier de ces articles et tous les renseignements statistiques du second lui avaient été fournis par M. […] Quand il en vient aux farces, à cette veine heureuse et riche de notre vieux théâtre, à cette première forme de la comédie, M.
Vois comme aux premiers vents de la précoce automne Sur les bords de l’étang où le roseau frissonne, S’envole brin à brin le duvet du chardon ! […] Premier rayon du ciel vu dans des yeux de femmes, Premier foyer d’une âme où s’allument nos âmes, Premiers bruits de baisers au cœur retentissants ! […] ……………………………………………………………………………………………… Vous savez que je suis venu dans le pays de ma naissance, il y a quelques semaines, pour rétablir ma santé, atteinte jusqu’à la sève, et pour respirer le vieil air toujours jeune des coteaux où nous avons respiré notre première haleine, comme on renvoie à sa nourrice, bien qu’elle n’ait plus le même lait, l’enfant maladif que le régime des villes a énervé. […] Mais, au-dessus des premières rampes, toute lutte entre la brume du matin et l’éclat du midi cessa. […] J’avais douze ans, j’en avais vingt, j’en avais trente ; regards de ma mère, voix de mon père, jeux de mes sœurs, entretiens de mes amis, premières ivresses de ma vie, aboiements de mes chiens, hennissements de mes chevaux, expansions ou recueillements de mon âme tour à tour répandue ou enfermée dans ses extases, matinées de printemps, journées à l’ombre, soirées d’automne au foyer de famille, premières lectures, bégayements poétiques, vagues mélodies : tout se levait de nouveau, tout rayonnait, tout murmurait, tout chantait en moi comme ce chant de résurrection, comme l’Alleluia trompeur qu’entend Marguerite à l’église le jour de Pâques dans le drame de Gœthe.
Pourtant, à une troisième lecture complète et suivie, l’impression première, corrigée sans doute par la seconde, mais non détruite, surnagea et se maintint ; et, sauf les restrictions et les réserves subsistantes, M. […] Ce premier volume fut suivi de cinq autres dont deux parurent en 1781, et les trois derniers en 1788. […] Ce seul premier volume renfermait bien des matières diverses : des considérations remarquables par l’ordre et l’étendue, des récits rapides ; les cruautés et les atroces bizarreries des Commode, des Caracalla, des Élagabal, les trop inutiles vertus des Pertinax, des Alexandre Sévère, des Probus ; le premier grand effort des Barbares contre l’Empire, et une digression sur leurs mœurs ; l’habile et courageuse défense de Dioclétien, sa politique nouvelle qui, toujours veillant aux frontières, se déshabitue de Rome, et qui, présageant l’acte solennel de Constantin, tend à transporter ailleurs le siège de l’Empire ; enfin les deux chapitres concernant l’établissement du christianisme et sa condition durant ces premiers siècles. […] Gibbon, il est déclamatoire, oratoire ; c’est le ton de nos beaux esprits ; il n’y a que des ornements, de la parure, du clinquant, et point de fond ; je n’en suis qu’à la moitié du premier volume (de la traduction), qui est le tiers de l’in-quarto, à la mort de Pertinax. […] Il triomphe pourtant, arrive à Lausanne, et, après quelques premiers petits mécomptes inévitables, il se trouve bientôt en possession de lui-même, de tout son temps, de l’étude, de l’amitié, et du paradis terrestre.
Le sujet était un jeune poète lisant sa première élégie à une femme de lettres. […] Il paraît que le succès fut grand, et peut-être ce premier essai donna-t-il à M. […] Les deux premiers volumes de Proverbes dramatiques de M. […] Les sept premiers se rapportent surtout à l’époque que nous indiquons et qui, jusqu’en Juillet 1830, doit être regardée comme le moment de vogue de l’auteur. […] Un des premiers proverbes, Le Mariage manqué, nous rend au naturel la méchanceté de petite ville, la rivalité de comptoir, les ridicules de province.
Cette première liaison du côté de l’Angleterre fut d’ailleurs très utile à Buffon : elle le mit à même d’être informé de bonne heure de ce qui s’y était accompli de grand dans l’ordre des sciences. […] La publication des trois premiers tomes de l’Histoire naturelle (1749) fit grand éclat et grand bruit. […] Le troisième volume se couronnait par l’admirable morceau si connu, où le premier homme est supposé tel qu’il pouvait être au premier jour de la Création, s’éveillant tout neuf pour lui-même et pour tout ce qui l’environne, et racontant l’histoire de ses premières pensées. […] » Comme peintre de métaphysique, dans ce Discours et dans ceux qui sont relatifs aux sens, Buffon est du premier ordre. […] Il y reprenait les anciennes idées de son premier volume sur la théorie de la terre, et les présentait dans un jour plus complet et avec des combinaisons, je n’ose dire avec des vraisemblances nouvelles.
Admis plus tard au jeu du roi, traité en pays étranger avec considération par les gouverneurs et les souverains, il est le premier à rappeler la médiocrité et plus que médiocrité de sa condition première ; il s’en souvient, ce qui fait que chacun l’oublie volontiers en lui parlant. […] Gourville prend note volontiers de ces marques de familiarité et d’honneur dont il est l’objet ; il n’en est ni enflé ni étonné, mais il en est toujours touché comme par un retour modeste sur sa condition première. […] Il pense bien que Bordeaux, ayant eu une fois un avant-goût de la paix et de la vendange, ne voudra rien remettre en question par égard pour Duretête, et, au pire, qu’il sera toujours temps de revenir à l’amnistie première. […] Ce premier essor de Gourville et le parti spirituel qu’il tirait de toute rencontre étaient une source d’agréables plaisanteries chez les grands qui l’employaient et le voyaient à l’œuvre. […] Il m’y conduisit dans son carrosse ; et, comme il n’y avait aucune personne de considération, il me mit dans une chambre au premier qui était la plus commode de toutes.
Il reçut une excellente éducation de famille, et fit de premières études classiques, qui cependant durent être assez bornées, selon toute apparence. […] Necker, elle n’a plus de regret ; elle le voit souvent à Paris et à Saint-Ouen ; à première vue, elle le préfère à tous les encyclopédistes, économistes et autres ; elle l’étudie et cherche à se rendre compte par degrés de son originalité, de son genre et de sa mesure d’agrément : Ce M. […] Ce premier ministère de M. […] Mais, à l’époque de son premier ministère, l’opinion publique en France, dans la haute société, semblait une reine sans tache, et à laquelle un homme d’État, qui voulait le bien, n’avait, pour marcher droit, qu’à se confier sans réserve. […] En publiant son fameux Compte rendu au roi (janvier 1781), et en appelant ainsi, lui ministre, tout le public à discuter ces matières difficiles, il ne put résister à l’idée de se glorifier lui-même et de se féliciter de ses premiers succès plutôt que de s’appliquer à les poursuivre en silence et à les consolider pour l’avenir.
Tout ce qui est duplicité, tortuosité, faux-fuyants, manège, tout ce qui ressemble de près ou de loin à de l’astuce ou à de la perfidie la révolte d’instinct, aujourd’hui comme au premier jour ; l’expérience ne l’a pas corrigée : elle s’étonne du mal, de tout ce qui n’est pas honorable ; elle a la faculté de l’indignation. […] Son premier mouvement est parfois impétueux, irrésistible, il peut excéder. […] Ayant quitté Rome avec ses parents en 1831, elle passa le reste de son enfance et sa première jeunesse à Florence ; elle acheva de s’y nourrir et de s’y former dans la vue du beau ; elle copiait dans la galerie les chefs-d’œuvre des maîtres. […] Un de ses premiers soins, à Saint-Gratien, a été de faire élever dans l’église du village un monument convenable à l’illustre et modeste Catinat. […] Elle a, depuis un an, acheté en Italie, près du lac Majeur, une terre où elle va passer les dernières semaines de l’automne ; elle y a retrouvé cette Italie, son premier amour, qu’elle avait connue si belle, mais enchaînée ; elle l’a retrouvée libre, reconnaissante et saluant en elle la proche parente et comme l’ambassadrice de l’empereur des Français.
Nul, au premier aspect, ne donnait mieux l’idée du génie adolescent. […] Une préoccupation lui vint presque en même temps que son premier succès. […] de jouer le rôle du premier Brutus, mais d’un Brutus modifié selon la circonstance, et, à cette fin, de se prêter à toutes les folies, à tous les vices chers au tyran dont les orgies déshonorent Florence. […] Qu’on se rappelle ses premières chansons de page ou de cavalier amoureux : « En chasse, et chasse heureuse ! […] [NdA] Un élégant écrivain qui passe pour un de nos premiers critiques, mais qui n’a jamais été un bon critique dès qu’il s’agissait de se prononcer sur les contemporains et les vivants, M.
On s’aperçoit souvent que le poète est contraint ou dirigé par sa soumission à l’orthodoxie : mais ce qui fait de Milton l’un des premiers poètes du monde, c’est l’imposante grandeur des caractères qu’il a tracés. […] Dans les pays pauvres, et surtout dans les classes moyennes de la société, on a souvent trouvé des mœurs très pures ; mais c’est aux premières classes qu’il appartient de rendre plus remarquables les exemples qu’elles donnent. […] Ce sont donc, en général, les mœurs des premières classes de la société qui influent sur la littérature. Quand les mœurs de ces premières classes sont bonnes, elles conservent l’amour, et l’amour inspire les romans. […] Mais Richardson, en première ligne, et après ses écrits, plusieurs romans, dont un grand nombre ont été composés par des femmes, donnent parfaitement l’idée de ce genre d’ouvrages dont l’intérêt est inexprimable.
, la réaction en faveur du spiritualisme est fatale ; et Caro, avec son livre contre le panthéisme hégélien et ses dérivés plus ou moins grimaçants, mérite d’être compté comme un des premiers et l’un des plus vifs propulseurs de cette réaction qui commence. […] Les soixante premières pages du livre de l’Idée de Dieu exposent avec une netteté pleine de force les idées qui pénètrent et dissolvent la philosophie du moment, et que l’auteur ne caractérise que par la rigueur de leur absurdité. […] IV Tel, en résumé, est ce premier volume de l’Idée de Dieu, que je voudrais faire lire par ma manière d’en parler. […] Je ne sais pas son idée sur Dieu, son idée sur l’idée première de toute philosophie, qui doit, selon moi, commencer toujours par une théodicée. […] V. les deux premières séries des Œuvres et des Hommes.
Il se jette, du premier coup, sur la géologie, comme Chérubin sur la vieille Marceline. […] Armé de cette puissance qui est la somme de vie de tous les êtres apparus sur le globe, je défie la mort, je brave le néant… Lorsque je vois cette lente progression, depuis le tribolite, premier témoin effaré du monde naissant, jusqu’à la race humaine, et tous les degrés vivants de l’universelle vie s’étayer l’un sur l’autre, et tous ces yeux ouverts, ces pupilles d’un pied de diamètre qui cherchent la lumière, toutes ces formes qui s’étagent l’une sur l’autre, tous ces êtres qui rampent, nagent, marchent, courent, bondissent, volent au-devant de l’esprit, comment puis-je croire que cette ascension soit arrêtée à moi, que ce travail infini ne s’étende pas au-delà de l’horizon que j’embrasse ? […] » Dans le crâne plus élevé d’Engis, il trouve « derrière ce front bosselé un petit monde d’idées déjà hautes, premières lueurs entrevues d’une société durable, — (quoiqu’elle n’ait pas duré, ) — premier instinct de l’art du dessin, pressentiment d’un dieu naissant, crainte et stupeur du fétiche… » Il n’a, lui, crainte ni stupeur de la bêtise. « Physiologie, — dit-il en se résumant, avec une sécurité grave, — physiologie du monde quaternaire. […] Mais ils n’arrivent pas à la cause première et à ce terrible passage de la cause seconde à la cause première, qui seule, ici par exemple, expliquerait la création.
Du moins, dans cette fournaise ardente de notre première Révolution, à côté des ébauches informes ou abjectes, d’admirables statues sont sorties et brillent debout. […] Parmi les lettres adressées à Bosc et publiées dans la dernière édition des Mémoires, il n’y en a que très-peu qui se rapportent à cette époque, c’est-à-dire à l’intervalle de 80 à 92, aux derniers temps de son séjour à Lyon, aux premiers mois de son arrivée à Paris. […] La Révolution, tout imparfaite qu’elle soit, a changé la face de la France, elle y développe un caractère, et nous n’en avions pas ; elle y laisse à la vérité un libre cours dont ses adorateurs peuvent profiter. » Les rapides conquêtes de 89, on le voit, étaient loin de lui suffire ; sa méfiance, son aversion contre les personnages dirigeants de cette première époque, ne tardent pas à éclater. […] Au sortir de ce premier ministère, Roland et sa femme habitèrent tantôt une campagne à Champigny-sur-Marne, tantôt un logement rue de la Harpe, n° 8180. […] La parole, le style de Mme Roland est plus ferme, plus concis, plus net que le style de Mme de Staël en sa première manière ; cette différence tient au caractère, aux habitudes d’éducation des deux écrivains, et à dix années de plus chez Mme Roland.
. — Justement, voici que les plus nobles mains du royaume s’étendent pour les recevoir, nobles, princes du sang, états provinciaux, assemblées du clergé, au premier rang le roi, qui, étant le plus besogneux de tous, emprunte à dix pour cent et est toujours en quête de nouveaux prêteurs. […] Un Anglais572 remarque que l’un des premiers mots que l’on emploie pour louer un homme est de dire « qu’il se présente parfaitement bien ». […] En 1784583, des fils de magistrats allant prendre leur première leçon de droit chez un agrégé, M. […] Ce mot fut répété, commenté, et fit bien du mal. » Les grands ont beau condescendre, « accueillir avec une égale et douce bonté tous ceux qui leur sont présentés » ; chez le duc de Penthièvre les nobles mangent avec le maître de la maison, les roturiers dînent chez son premier gentilhomme et ne viennent au salon que pour le café. […] Comte de Vaublanc, I, 117. — Beugnot, Mémoires (premier et deuxième morceau, la société chez M. de Brienne et chez le duc de Penthièvre).
Il avait conquis du premier coup la première. […] De là, une extrême ambition littéraire, satisfaite du premier coup par le succès le plus fantastique qui fût jamais, succès que toute une religion relevée, vengée, illustrée, avait porté jusqu’à l’idolâtrie. […] Là commence son rôle politique ; il se montra homme de tact du premier coup de plume ; il vit juste, il vit loin, il vit en grand toute chose. […] Joubert, son premier ami, dans une lettre confidentielle à M. […] C’est là que les deux premiers livres du poème d’Apollonius de Rhodes les ont conduits ; voici le troisième.
Il expose dans le discours qui est à la tête du premier volume, les regles qu’il s’est prescrites & qu’il a suivies exactement. […] L’auteur avoit entrepris les deux premiers volumes à la priére du Cardinal de Noailles, & ils ne furent imprimés qu’après la mort de ce Prélat. […] On crut appercevoir de la différence entre ces premiers siécles & les suivans. […] Ce savant homme avoit formé son style sur les meilleurs modèles des premiers tems de l’Académie françoise. […] Racine, dont les deux premiers volumes parurent en 1758.
IV, ch. 5], quelle qu’elle soit au premier degré et dans son premier chef et parent, devient antichrétienne, ou du moins hérétique, à la seconde génération ; c’est la loi, et il faut bien savoir cela. » Le doux, l’éloquent, et le candide Malebranche en peut servir d’un instructif exemple. […] Fabre, Chapelain et nos deux premières Académies, Paris, 1890.] […] — Différence à cet égard de Pascal et de lui. — Son premier écrit public : la Réfutation du catéchisme de Paul Ferry, 1655. — Ses premiers sermons [Cf. […] Pressensé, Les Trois Premiers Siècles de l’Église chrétienne ; et Ad. […] Foucher de Careil, dans les deux premiers volumes de son édition inachevée de Leibniz, 1867.
Un document curieux existe, je l’ai sous les yeux, et j’en puis parler en toute connaissance de cause : il nous livre l’état vrai, et trop vrai, des opinions, des croyances et de l’âme de Chateaubriand à la date de 1798, quelques mois seulement avant sa conversion et avant la conception première du Génie du christianisme. […] … » À cette première époque de Londres et avant la gloire, Chateaubriand avait encore en lui une simplicité et une sensibilité qui le montrent comme l’un de nous tous, comme un homme de la vie commune et naturelle, plus égaré seulement, plus rêveur, plus facile à effaroucher et à rejeter dans les bois. […] Il est trop certain que, dans une nature mobile comme celle de Chateaubriand, cette inspiration première n’a point persisté autant qu’il l’aurait fallu pour l’entière efficacité de sa mission et même pour l’entière convenance de son rôle. Il est le premier à nous l’avouer, et il y aurait mauvaise grâce à le trop presser là-dessus : Quand les semences de la religion, dit-il en un endroit de ses Mémoires, germèrent la première fois dans mon âme, je m’épanouissais comme une terre vierge qui, délivrée de ses ronces, porte sa première moisson. […] Une part de factice peut se mêler bientôt et s’introduire dans l’exécution des longues œuvres, cela se voit trop souvent ; mais si elles sont élevées et si elles ont été puissamment émouvantes, il faut que l’inspiration première du moins ait été vive, et qu’il y ait eu un foyer.
Cette Histoire universelle de d’Aubigné, son grand ouvrage sérieux, et qui semble indigeste à première vue, ne le paraît plus autant lorsqu’on y pénètre, et mérite plus d’une sorte de considération. […] Cependant, jeune, à la cour de Charles IX, et ensuite auprès de Henri III, pendant la captivité du roi de Navarre, d’Aubigné était compté au premier rang des beaux esprits galants et à la mode ; il composait pour les divertissements de cour des ballets, mascarades ou opéras ; il avait mille ingénieuses inventions ; il était de cette Académie royale de Charles IX et de son successeur, qui, dans ses beaux jours, s’assemblait au Louvre, dont plusieurs dames faisaient partie, et où l’on traitait des questions platoniques et subtiles. […] Parlant d’un brave tué à l’une des premières affaires, en 1589 : « Le roi de Navarre, dit-il, perdit à ce siège le mestre de camp Cherbonnières, esprit et cœur ferré, homme digne des guerres civiles… » D’Aubigné dit cela comme on dirait en d’autres temps : « homme digne de servir contre les ennemis de la France ». L’idée de religion particulière et de secte l’emportait chez lui sur celle de nationalité et de patrie ; et c’est ici qu’on reconnaît combien Henri IV fut un roi vraiment roi, supérieur à son premier parti, et d’un tout autre horizon. […] Le roi de Navarre parla d’abord et posa cette première question : si, dans les circonstances présentes et nouvelles, les huguenots devaient avoir les mains croisées durant le débat des ennemis, envoyer tous leurs gens de guerre dans les armées du roi sans en faire montre (ce qui était l’opinion de plusieurs), ou s’ils devaient prendre séparément les armes pour secourir le roi en leur propre nom, et profiter de toutes occasions pour s’affermir ?
Quiconque ne connaît point les monts du premier ordre, ne saurait se former une idée de cette couleur dorée et transparente, qui teint les plus hautes sommités de la terre. […] Un autre très bel endroit de ces premières Observations est le moment qu’il choisit pour exposer son système général des montagnes, et en particulier des Pyrénées. […] Il lutta en première ligne contre les Girondins et les partis plus avancés. […] Les voyageurs, forcés par l’heure de s’éloigner, n’emportèrent de cette première vision qu’une idée accablante et bizarre. […] J’ai vu les hautes Alpes, je les ai vues dans ma première jeunesse, à cet âge où l’on voit tout plus beau et plus grand que nature ; mais ce que je n’y ai pas vu, c’est la livrée des sommets les plus élevés revêtue par une montagne secondaire.
Né en 1613, entré dans le monde à seize ans, toute sa première jeunesse se passe sous Louis XIII ; c’est là qu’il est chevaleresque et romanesque, c’est là qu’il est dévoué, c’est là que son ambition première et généreuse se déguise à elle-même en pur amour, en sacrifice pour la reine persécutée, et se prodigue en mille beaux actes imprudents que Richelieu sut rabattre sans les trop punir. Nous ne faisons qu’entrevoir ce premier La Rochefoucauld, nous ne le connaissons pas. […] C’est une des beautés et l’un des charmes de la jeunesse et du génie que de se produire et d’éclater avant tout raisonnement, et de s’élancer vers son objet par une impulsion première irrésistible. […] Au moment le plus grave du premier empire assyrien ou de l’ère de Nabonassar, il grasseye tout d’un coup en prononçant certains mots que tout à l’heure il prononçait bien. […] Cousin, restée un instinct et une ingénuité première chez M. de Lamartine, et ils se jugent encore plus qu’ils ne jugent l’adversaire.
M. de Lamartine avait du premier coup fait jaillir une source de sentiments élevée, abondante, et qui s’épanchait en une large et facile harmonie. […] On avait échoué, mais, selon moi, en partie seulement ; car il était possible encore, dans l’ensemble confus des poésies oubliées de cette époque, de recueillir à première vue et de faire goûter une certaine quantité de pièces vives, neuves, d’un rythme ferme et varié, d’une couleur charmante, d’une expression imprévue et pourtant bien française. […] Il est jeune quand il conçoit son dessein : pourtant il a déjà vécu, voyagé ; il a fait légèrement ses premières études et les a manquées ; il est devenu page, et encore enfant il a couru le monde ; il est allé en Angleterre, en Écosse, en Hollande, en Allemagne, en Piémont. […] Ses premières œuvres, ses Odes (1550) sont remplies d’un feu de tête qui se ressent de la vie renfermée et de l’espèce de serre chaude où il s’était nourri. […] Ce qui me frappe chez Ronsard poète, et poète si honorable, si laborieux et même si modeste après son accès de fougue première, c’est comme il se casse de bonne heure, comme il devient vite incapable d’autre chose que de courtes poussées, et comme il a le sentiment que la poésie ainsi que la jeunesse gît toute dans la chaleur du sang, et s’évanouit avec elle.
J’ai parlé autrefois et ailleurs39 des premiers volumes de cette Histoire de M. de Viel-Castel. […] En parlant de cette époque déjà ancienne, moi et ceux de mon âge, nous n’en sommes pas purement et simplement à la merci de l’historien ; nous avons nos souvenirs, nos impressions de première jeunesse, impressions partielles et incomplètes sans doute, et qui ont besoin d’être contrôlées par l’étude et la réflexion, mais que rien cependant ne saurait suppléer ni remplacer dans tout ce que les livres les plus impartiaux s’efforcent de reproduire. […] Decazes, ministre de la police, gagnait chaque jour en crédit auprès du roi et devait, lui aussi, avec infiniment moins d’élévation, mais avec bien de l’insinuation et de l’habileté, devenir à son tour l’un des agents actifs de la politique modérée et conciliante : il ne l’était pas encore décidément à cette première date, et plusieurs de ceux avec qui il marcha bientôt de concert, étaient plutôt sensibles d’abord à ses défauts apparents qui étaient un ton de suffisance et des airs de favori déguisant mal quelque vulgarité. […] Parmi ceux qui se signalèrent dans cette première et fougueuse Assemblée, il en était bien peu qui comme Hyde de Neuville, alors bouillant, exagéré et sortant des bornes au point de se faire le dénonciateur de Masséna, s’apaisèrent, s’assagirent avec les années et mûrirent plus tard dans un meilleur sens. […] Ces premiers projets, l’un sur les cris séditieux, l’autre pour la suspension de la liberté individuelle, parurent encore trop doux à la Chambre qui voulut les amender dans un sens de rigueur ; et c’est dans ces premières discussions que chacun prit sa ligne et que les orateurs éminents se dessinèrent.
Il a exactement commencé avec ce régime, il l’a servi officiellement, il y a fleuri, et s’il s’est très-bien conservé sous le suivant et durant les belles années du libéralisme, il a toujours gardé son premier pli. Né en 1778 dans la Haute-Marne, venu à Paris sous le Directoire, il était de cette jeunesse qui n’avait déjà plus les flammes premières, et qui, tout en faisant ses gaietés, attendait le mot d’ordre qui ne manqua pas. Attaché de bonne heure à Maret, duc de Bassano, il prêtait sa plume à ce premier commis de l’Empereur, en même temps qu’il amusait le public par ses jolies pièces ; de ce nombre, le petit acte de Brueys et Palaprat, en vers, dénota une intention littéraire assez distinguée (1807). […] Sur ce sujet qui nous semble de notre ressort et de notre métier, et sur lequel, à force d’y avoir repassé, il nous est impossible désormais de retrouver notre première impression, soyez sûr que cet esprit bien fait, nourri dans d’autres habitudes, longtemps exercé dans d’autres matières, trouvera du premier coup d’œil quelque chose de neuf et d’imprévu qu’il sera utile d’entendre, surtout quand ce bon esprit, comme dans le cas présent, est à la fois un esprit très-délicat et très-fin. […] Or, son admiration très-réelle, mais très-choisie, il la réserve presque exclusivement pour les plus glorieux du premier groupe, et il laisse volontiers au vulgaire l’admiration qui se prend aux personnages du second.
Composition de l’esprit révolutionnaire, premier élément, l’acquis scientifique. […] Non seulement Voltaire expose, l’un des premiers, l’optique et l’astronomie de Newton332, mais encore il calcule, il observe et il expérimente lui-même. […] D’Alembert est au premier rang parmi les mathématiciens. […] Que de siècles pour atteindre à ce premier langage ! […] Déjà Locke avait dit que toutes nos idées ont pour source première l’expérience externe ou interne.
Ceux-ci sont enchaînés au sol qui a vu naître leurs premières générations : c’est à peine si une acclimatation artificielle parvient à faire végéter hors de leur patrie quelques individus dégénérés. […] Son premier homme, chez qui toutes les idées entrent successivement par la porte des sens, n’est pas le fils de Descartes. […] Il rectifie ses premières vues par les expériences récentes, se consolant de s’être autrefois trompé par la pensée qu’on se servait de ses vérités pour redresser ses erreurs. […] Buffon semble nier les bonheurs du premier jet, suspecter la verve, exclure la peinture à fresque, aussi charmante dans les pages d’un livre que sur les murs d’une coupole. […] Première époque.
Le livre sacré est l’expression de ce premier état de l’esprit humain. […] Car tout ce premier développement de l’esprit humain s’opère sous forme religieuse. […] Tels sont Confucius, Lao-Tseu, Salomon, Lokman, Pythagore, Empédocle, qui confinent aux premiers philosophes par les types encore plus adoucis de Solon, Zaleucus, Numa, etc. […] Alors apparaîtront de nouveau de superbes types du caractère humain, qui rappelleront les merveilles des premiers jours. […] C’est là une vérité spéculative de premier ordre, mais qui devient très dangereuse dès qu’on peut l’appliquer.
Le Roux de Lincy qui est chargé de ce travail, et à qui l’on devra cette édition vraiment première et originale. […] On trouvera qu’il était bien prompt à se former une pensée et une impression ; mais cette première impression, en effet, était capitale dans une Cour et sur une scène où il s’agissait avant tout de réussir en entrant, et de représenter toujours. […] Elle ressemble à son premier portrait, et point à l’autre. […] La moralité à tirer de cette première lettre ne me semblerait pas complète toutefois, si l’on ne mettait en regard une page des plus mémorables de Saint-Simon. […] Cette première lettre si élégante, si riante de surface et d’apparence, ne renfermait au fond que vanité, égoïsme de maître, pur souci de la révérence et du décorum : la scène du bassin des Carpes est au bout.
Il paraît avoir goûté du premier jour ce génie habile, facile et laborieux, ouvert et insinuant, d’une autre nature que le sien, et d’un ordre à quelques égards inférieur, mais qui par cela même ne lui était pas désagréable, et en qui, même à cause des différences, il n’était pas fâché de se désigner un successeur. […] À la mort du grand ministre et du roi, il y eut un moment bien critique pour Mazarin : désigné au premier rang par eux pour le Conseil, il put se croire plutôt à la veille d’une disgrâce, et il faisait déjà, disait-on, ses préparatifs pour retourner en Italie, lorsque son adresse et son étoile le portèrent tout d’un coup au faîte. […] Ce moment doit répondre aux premiers instants de la régence ou peut-être aux derniers jours de la maladie de Louis XIII. […] Elle appela son premier valet de chambre, Beringhen, et lui rapporta ce qui venait de se dire : Allez sur l’heure, ajouta-t-elle, en rendre compte au cardinal. […] Et, par exemple, voyez cette première scène de la Fronde, lorsqu’après l’emprisonnement du conseiller Broussel, le coadjuteur, c’est-à-dire Retz, prend le parti de se rendre au Palais-Royal pour représenter à la reine l’émotion de Paris et le danger imminent d’une sédition.
Comme Hamlet, il souffrit trop de ses premières et chères illusions entièrement et subitement flétries. […] Ayant quitté la religion parce qu’elle manque de preuves, son premier besoin en philosophie fut la certitude. […] Son premier soin, en abordant une recherche, était de la diviser en plusieurs recherches. […] Il n’était point de ceux qui marchent droit au but, d’un élan géométrique ou inflexible, pour s’asseoir du premier coup dans la formule unique et dans l’expression définitive. […] Préface du Cours d’esthétique, p. 8. — Cours de droit naturel, première leçon.
Ce personnage existât-il dans la nation, il faudrait encore qu’il fût connu, employé, ou déjà tout porté au premier rang, ou en passe d’y atteindre et en mesure de s’y maintenir. […] Renée, dans un intéressant chapitre, a tracé avec une parfaite justesse le portrait de ce roi qu’il ne s’agit pas d’idéaliser, à cause de son suprême malheur ; c’est assez que le respect contienne la plume lorsque l’historien est obligé de noter en lui, à côté des vertus et de l’honnêteté profonde, l’absence totale de caractère et de relever les défauts habituels de forme, de dignité extérieure et de convenance qui, par malheur, n’étaient pas secondaires dans ce premier rang qu’il occupait. […] Quelques historiens, empiétant un peu au-delà, et considérant les premiers actes de l’Assemblée, ses premiers rapports avec le roi, ont essayé de déterminer le point précis, passé lequel la Révolution, selon eux, n’était plus possible à diriger, et où, la force des choses remportant décidément, l’on n’avait plus devant soi qu’un vaste torrent aveugle. […] Il ne faudrait cependant pas juger absolument des masses et des foules, même aux jours d’orage, par les passions qui se démènent et font fureur aux premiers rangs.
Bossuet la voit tout d’abord et du premier coup ; il ne conçoit pas de grandeur pour les nations hors des vertus qui font la grandeur individuelle de l’homme. […] Dans l’explication des causes de la décadence, il semble que l’avantage soit au premier. […] Aussi loin qu’on remonte dans sa vie, après ses premières et courtes incertitudes entre les lettres et les sciences, on peut noter des pensées qui l’y préparent ou des études qui l’y mènent. […] C’est ce qui sera non seulement son œuvre principale, mais son esprit même, cet esprit qui se forme parmi les distractions, les imitations momentanées, les hésitations des débuts, comme se forme le caractère dans le trouble des premières passions et parmi les contradictions des premières expériences. […] Les défenseurs du premier comme ceux du second méritent bien de l’humanité.
Qui ne hausserait les épaules en voyant la naïve inexpérience prétendre mieux faire du premier coup que de tels hommes ? […] Prenons encore les trois premiers siècles de l’ère chrétienne. […] Un sage des premiers siècles eût-il jamais pu croire que l’avenir était à cette secte méprisée, insociable, convaincue de la haine du genre humain, qui ne se présentait à l’imagination qu’avec de nocturnes mystères et d’odieuses orgies ? […] Les extravagances de nos fous du phalanstère ne sont rien auprès de celles de ces premiers enthousiastes. […] Il semble, au premier coup d’œil, que la science a peu influé jusqu’ici sur le développement des choses.
Chapitre Premier I. […] Mais on comprend qu’elle dut paraître tout à fait charmante dans sa nouveauté néo-grecque, sous la clarté du premier rayon. […] Mais le seigneur Monteprade devrait avoir l’humeur moins crédule, et toiser, du premier coup d’œil, le coquin caché sous cette cape de bravache. […] Emile Augier ; sa première pièce avait vingt ans, tout au plus, celle-ci en marquait tout au moins quarante. […] Mais Paul est là pour relever l’outrage et étrenner son premier amour du premier coup de sa jeune épée.
Du premier coup, elle avoue tout. […] Au premier rang M. […] Ce premier acte est bon, pourtant. […] Premiers nuages dans le demi-ménage Judith-Aubier. […] C’était de tout premier ordre.
L’idée de liberté, ainsi adoptée dans sa plénitude rejoignait si bien l’autre idée première d’association pacifique et d’unité intellectuelle à établir entre tous les peuples ; elle y ramenait si directement en faisant tomber les douanes de diverse nature qui s’opposaient à la communication libre des nations les unes avec les autres ; le moyen, en un mot, semblait si bien adapté au but, et le but tellement ressortir du moyen, qu’un homme dont toute la vie avait été consacrée à produire cette association et cette unité, Saint-Simon, frappé vivement de l’aspect du journal et de sa tendance définitive, crut un moment qu’il y avait peu à faire pour élever et consacrer l’idée du Globe à sa propre conception. […] Alors pourtant le Globe eut son unité, et cette unité pleine d’accidents, de saillies, de sentiments probes, de pensées utiles, fut, non plus une idée générale un peu vague et confuse dans sa réalité lointaine, mais un homme ; un homme de premier mouvement et d’action, d’une intelligence ouverte, d’une parole incisive, écrivain loyal, âpre et intrépide, tous les jours sur la brèche, à l’aise et en plein sur le terrain mouvant de la liberté ; répandant sur l’ensemble parfois discordant du journal l’unité passionnée, et sans cesse renaissante, de sa physionomie ; liant, non par des liens, mais par des étincelles électriques, en quelque sorte, les portions les plus excentriques du cercle ; nature impressive et rapide, embrassant par son impartialité la nuance doctrinaire, et par sa verdeur la nuance républicaine : c’est assez désigner M. […] Mais la dissolution du Globe n’en résultait pas nécessairement ; l’idée première, la conception fondamentale dont le développement avait dévié en se resserrant dans la politique de la Restauration ; qui pourtant s’était reproduite plus d’une fois dans des applications partielles, dans des pressentiments organiques ; qui, en plus d’une page, à l’occasion de l’union européenne et de la politique de Napoléon, à l’occasion du Comité de salut public et de sa tentative avortée ; qui, plus récemment, au sujet du libéralisme de Benjamin Constant, jugé par le noble et infortuné Farcy, avait percé au point d’offenser dans le journal le principe dominant, et d’y scandaliser les politiques pratiques ; cette idée qui nous en avait inspiré le début ; qui, par le choix intérieur des matières et des faits, en alimentait le fond ; qui, par des renseignements nombreux, par d’amples informés sur l’instruction primaire aux frais de l’État, sur l’émancipation des artisans, sur les essais divers de système coopératif et sur une foule d’autres sujets, avait sourdement lutté contre les doctrines économiques d’indifférence et de laisser-faire professées dans des colonnes plus officielles ; cette idée qu’une plume ingénieuse et délicate avait autrefois effleurée, sans l’entamer, dans un article intitulé de la Critique de la critique, et qui s’était hardiment résumée en Juillet sous ce cri prophétique, bien qu’un peu étrange : Plus de criticisme impuissant ; cette féconde et salutaire idée d’association universelle et d’organisation future restait entière à exploiter ; elle demeurait à nu, dégagée de tous les voiles factices, de toutes les subtilités prestigieuses que la Restauration avait jetées devant. […] Nous crûmes en cela être logique non moins que sincère, aboutir aux conséquences rigoureuses de nos idées, et consommer la réalisation de la pensée première qui présida au journal. Car, nous y insistons, il y a, depuis le premier numéro du Globe jusqu’au dernier, dans sa pensée première, dans le but général qu’il poursuivait, dans une portion constante de sa direction et de ses travaux, une raison profonde pour qu’il ait suivi la marche qu’il a suivie, pour qu’il ait passé par ses transformations diverses, et pour qu’il soit aujourd’hui aux mains dans lesquelles il est.
Dumas me semble n’avoir jamais répudié la moralité de sa première œuvre : comme j’y retrouvais Marion de Lorme, je retrouverais dans les Idées de Madame Aubray quelque chose des Misérables, la thèse même qu’implique l’histoire de Fantine. […] Mais au romantisme sentimental des premiers temps s’est substituée en lui une austérité évangélique d’un goût singulier, qui s’est épanchée surtout en éloquentes préfaces. […] Sa première œuvre caractéristique est le Chapeau de paille d’Italie (1851). — Édition : Calmann Lévv, 10 vol. in-8, 1878-79 897. […] Victorien Sardou (né en 1831) a donné sa première pièce en 1834. […] Rabagas (1872) ; Oncle Sam (1873) ; Divorçons (1883) ; les deux premiers actes de diverses pièces.
De la méthode Pour achever d’établir nos principes, il nous reste dans ce premier livre à examiner la méthode que doit suivre la Science nouvelle. […] Mais, lorsque nous cherchons comment cette première pensée humaine fut conçue dans le monde païen, nous rencontrons de graves difficultés. […] En réfléchissant sur les commencements de la religion et de la civilisation païennes, on arrive à ces premières origines, au-delà desquelles c’est une vaine curiosité d’en demander d’antérieures ; ce qui est le caractère propre des principes. […] Nous montrons dans les fables l’histoire civile des premiers peuples, lesquels se trouvent avoir été partout naturellement poètes. 2º Même accord avec les locutions héroïques, qui s’expliqueront dans toute la vérité du sens, dans toute la propriété de l’expression ; 3º et avec les étymologies des langues indigènes, qui nous donnent l’histoire des choses exprimées par les mots, en examinant d’abord leur sens propre et originaire, et en suivant le progrès naturel du sens figuré, conformément à l’ordre des idées dans lequel se développe l’histoire des langues (axiomes 64, 65). 4º Nous trouvons encore expliqué par le même système le vocabulaire mental des choses relatives à la société 40, qui, prises dans leur substance, ont été perçues d’une manière uniforme par le sens de toutes les nations, et qui dans leurs modifications diverses, ont été diversement exprimées par les langues. 5º Nous séparons le vrai du faux en tout ce que nous ont conservé les traditions vulgaires pendant une longue suite de siècles. […] Les preuves philosophiques que nous avons placées d’abord, confirment par la raison l’autorité des preuves philologiques, qui à leur tour prêtent aux premières l’appui de leur autorité (axiome 10.)
Les phénomènes, par exemple, qui signalèrent l’éveil de la conscience se retracent dans l’éternelle enfance de ces races non perfectibles, restées comme des témoins de ce qui se passa aux premiers jours de l’homme. […] L’enfant et le sauvage seront donc les deux grands objets d’étude de celui qui voudra construire scientifiquement la théorie des premiers âges de l’humanité. […] Sans doute tout est fait par la cause première ; mais la cause première n’agit pas par des motifs partiels, par des volontés particulières, comme dirait Malebranche. […] Il dut y avoir dans ces premières apparitions de l’activité humaine une énergie, une spontanéité, dont rien ne saurait maintenant nous donner une idée. […] Il n’y a pas eu d’éducation pour l’Orient ; il est aujourd’hui aussi peu mûr pour les institutions libérales qu’aux premiers jours de l’histoire.
Voici quelques-unes des premières lettres, où le caractère éclate tel qu’il sera toute la vie. […] Je lui payerai ce qu’il pourra perdre pour l’impression des trois premières. […] Le ton de sa première lettre me guidera pour mes réponses. […] « … C’est après-demain seulement que vous recevrez ma première lettre. […] L’affranchissement du pays de Vaud fut une des premières idées de Benjamin.
Pendant qu’il s’y battait au premier rang et se signalait aux yeux de ses camarades et de ses chefs, une mesure soudaine de réforme l’atteignit. […] Cette lettre à Cervoni finit par un retour et un regret sur le passé : Incertitude, dégoût, fatigues, tel est le sort du militaire actuel ; il est bien différent de celui de nos premières années, où nous guerroyions en chantant. […] Son premier mouvement sera non de joie, mais pour décliner l’honneur, le fardeau ; il écrira à son père pour le consulter, pour lui demander s’il doit ou non accepter. « Je ne saurai trop vous répéter, général, écrit-il à Bonaparte lui-même, qu’une division de 9000 hommes est pour moi un fardeau qui m’accable. […] Après Rivoli, où il s’est couvert de gloire, où il a justifié hautement sa promotion de divisionnaire, et à la veille de sa première expédition dans le Tyrol, dont il vient d’être chargé : Plus je réfléchis, moins je me trouve à ma place ; tout, jusqu’au succès, me désespère. […] Sans doute un homme, un guerrier mort à trente ans n’a pas donné sa mesure : il ne l’a pas donnée pour tous ses talents et ses mérites, pour tout ce qui s’acquiert par l’expérience ; mais comme génie, comme jet naturel, il s’est montré dans sa force d’essor, dans sa portée et sa visée première, s’il est à l’œuvre depuis déjà cinq ou six années.
On sait peu de chose sur ses premières années, et on en est réduit à glaner quelques indications éparses çà et là dans ses ouvrages. Il est à croire qu’il fit ses premières études dans sa ville natale, laquelle était en possession d’une université fondée par le cardinal Ximénès. […] Son séjour en Portugal l’initia de près à la connaissance de la littérature portugaise, veuve à peine de son Camoëns et hier encore si florissante ; il y prit goût, et son premier ouvrage, de forme pastorale, la Galatée, s’en ressentit (1584). […] Sa vie littéraire commence à ce moment ; il avait trente-sept ans ; marié, sans fortune, homme d’imagination, n’ayant gagné à sa première vie militaire que de l’estime et des blessures, il se dit, après son début de Galatée, qu’il y avait à faire de belles choses dans les lettres, et particulièrement à entreprendre pour le théâtre qui était resté comme dans l’enfance. […] Dans cette première période de sa vie littéraire, Cervantes se mit donc pendant quelques années à composer bravement des pièces de théâtre, et il les fit représenter avec plus ou moins de succès par les troupes nomades qui desservaient alors les théâtres en plein vent des diverses capitales de l’Espagne4.
Nisard, qui, bien jeune alors, appartenait peut-être plutôt au premier groupe, ou qui du moins, détaché du second comme en éclaireur, promenait de l’un à l’autre ses doutes consciencieux ? […] Le titre modeste les a réunies sous le nom de Glanes (j’aimerais mieux Glanures) : c’est dire que la moisson est faite ; mais beaucoup de ces épis, tant ils sont mûrs, auraient pu être des premiers moissonnés. […] Je sais aussi les nobles audaces premières, et les témérités qu’on aimait, et la verve ou l’intention persistante de quelques-uns. […] Un bel âge littéraire complet, ou du moins une vraie gloire de poëte de premier ordre, serait un bonheur et un coup de fortune pour tous ceux de valeur qui l’auraient précédé. […] Alfred de Musset ; on me crie qu’il est du premier groupe, et qu’il marche désormais, lui quatrième, avec Lamartine, Hugo et Béranger.
Ainsi de Racine lui-même qui, au sortir des douceurs premières, s’élevait à Burrhus et aspirait à Phèdre. […] Voltaire, avec son tact rapide, a très-bien indiqué la plus essentielle et la plus voisine de l’inspiration première […] Ce n’est plus au groupe de la statuaire antique et à cette première grandeur qu’on a affaire ; ce sont plutôt des tableaux finis qu’il s’agit, même à distance, de voir dans leur cadre et dans leur jour. […] Mme de La Fayette, qui était de ce cercle, et au premier rang, a écrit d’Esther, cette autre tragédie commandée bien plus tard, cette autre Juive aimable et qui correspond dans l’ordre religieux à sa première sœur, que c’était une comédie de couvent. […] Il est vrai qu’on peut, au premier abord, opposer que ce Titus, non plus qu’Énée de qui il tient, n’est assez passionnément amoureux ; que, s’il l’était davantage, il céderait peut-être.
M. de Lamartine a le premier jugement superficiel en poésie ; je me rappelle ses premiers jugements sur Pétrarque, sur André Chénier. […] Pour qu’on ne pût s’y méprendre, il se donna du premier jour un masque, un costume de fantaisie, une manière ; il se déguisa à l’espagnole et à l’italienne sans avoir vu encore l’Espagne et l’Italie : de là des inconvénients qui se sont prolongés. […] Mes premiers vers sont d’un enfant, Les seconds, d’un adolescent, a-t-il dit en se jugeant lui-même. […] C’est le même Byron qui disait : « Je suis comme le tigre (en poésie) : si je manque le premier bond, je m’en retourne grommelant dans mon antre. » En général, nos poètes français modernes, Béranger à part, n’ont visé qu’à la poésie de premier bond, et ce qu’ils n’ont pas atteint d’abord, ils l’ont manqué. […] Dans le groupe sacré des champs Élysées de Virgile, où les plus grands des mortels figurent, il y a place au premier rang pour les poètes pieux, c’est-à-dire pleinement humains, et qui ont rendu avec émotion et tendresse les larges accents de la nature : Quique pii vates et Phoebo digna locuti.
Origine et développement des premiers mouvements appétitifs. […] Telle idée qui a fait une profonde impression sur nous, idée pénible, effrayante même, peut s’imposer de plus en plus, monter au premier rang dans notre conscience : cette obsession, cette idée fixe, quoique enveloppant encore en elle-même une certaine appétition corrélative à toute activité, n’est cependant pas vraiment le désir. […] Il n’y a que quatre hypothèses possibles : 1° l’explication du premier mouvement par un pur mécanisme, non précédé d’un sentiment de peine ou de plaisir (Spencer) ; 2° l’explication par le mouvement spontané (Bain) ; 3° l’explication par le mouvement expressif (James Ward) ; enfin 4° l’explication par le mouvement appétitif non défini, précédant le mouvement appétitif défini. Les trois premières explications représentent une partie de la vérité ; la quatrième, qui est la nôtre, nous paraît être la plus fondamentale. […] La sélection naturelle et mécanique a pour premier caractère d’agir sur un ensemble d’individus, non dans un seul individu ; elle suppose un certain nombre d’organismes donnés en un milieu donné ; d’où résulte ce problème : lesquels survivront et se propageront ?
Villehervé, Robert de la = Le Minihy de La Villehervé, Robert (1849-1919) [Bibliographie] Premières poésies (1877). — La Chanson des roses (1882). — Le Gars Perrier (1886). — La Princesse pâle (1889). — Toute la comédie (1889). — Les Armes fleuries (1892). — Impressions de l’assassiné (1894). — Lysistraté (1896). […] Théodore de Banville Votre volume, Premières poésies, a été pour moi un ravissement et aussi une très heureuse surprise, car c’est la première fois depuis très longtemps que se révèle un poète véritablement artiste et sachant son métier. […] Aussi n’est-il point classé dans l’Anthologie des poètes du xixe siècle (Alphonse Lemerre, éditeur), ayant cela de commun avec Catulle Mendès, Louis Ménard, Raoul Ponchon et plusieurs autres… Dans son si remarquable volume : Nos poètes, le regretté Jules Tellier, récemment, rendait un enthousiaste hommage au maître écrivain de la Nuit, lui assignait une place au premier rang parmi ceux qui auront eu la gloire de jeter un suprême et éblouissant éclat sur la fin de ce siècle grandiose.
Division de l’histoire des premiers siècles en trois périodes. […] Premier Hermès. […] Dans ce chapitre, l’auteur jette en passant les fondements d’une critique nouvelle : 1º La civilisation de chaque peuple a été son propre ouvrage, sans communication du dehors ; 2º On a exagéré la sagesse ou la puissance des premiers peuples ; 3º On a pris pour des individus des êtres allégoriques ou collectifs (Hercule, Hermès.)
Il fit ses toutes premières classes au collège Louis-le-Grand, et ses études proprement dites à Charlemagne en qualité d’externe libre. […] Gautier la pratiqua du premier jour dans toute son aisance. […] Sans doute il serait aisé de signaler dans ces premiers essais plus d’une réminiscence : le Gautier original ne s’y prononce pas encore. […] Ce n’est pas ce que la plupart y cherchent qui me frappe surtout, quoique l’idée première cependant soit aussi juste que vive. […] Ce que je vais dire n’est qu’à première vue.
Les jeunes gens étaient plus naturellement gais, moins ambitieux qu’on ne les voit à présent, et les amitiés premières faisaient aisément religion dans la vie. […] Scribe passe dans le quartier, je le prie de monter à l’étude, où il y a de la besogne pressée. » Ses premières bluettes, faites la plupart de compagnie avec M. […] Scribe donnait seul son premier opéra-comique, la Chambre à coucher ; mais, de ce côté, la suite ne répondit pas aussitôt à cet heureux début. […] Son premier feu jeté, et une fois hors de son théâtre Louvois, Picard devint faible d’assez bonne heure ; il se répéta, il s’usa vite. […] Mais le succès est décidé par les quatre premiers actes, et le cinquième roule de lui-même en vertu de l’impulsion donnée.
Mais à une oreille plus fine, ce rire, âcre comme un sanglot, sonnerait le réveil du premier amour. […] Mais cette feinte est vite écartée ; l’entrevue, au premier choc, se change en combat. […] Alors il en vient à la nuit infâme où elle s’est livrée au premier venu. […] Certes, la confidence est étrange ; elle scandalise à première vue, comme une nudité. […] Pas une trace ne lui reste de son premier caractère, pas un vestige de bons sentiments !
Jeune, actif, d’un jugement net et fin, en relation de famille avec ce qu’il y avait de plus noble dans les Pays-Bas autrichiens et à la cour de Vienne, il se trouva du premier jour très bien introduit à celle de Versailles, des mieux placés pour observer et s’y plaire ; il fut particulièrement de la société de la Dauphine, bientôt reine, Marie-Antoinette. […] En voulant se montrer poli, il exagérait ses révérences ; ses premières paroles furent des compliments prétentieux et assez vulgaires. […] C’est ainsi que naturellement, instinctivement, autant qu’il l’eût fait par politique, il était revêtu et comme investi en toute sa personne d’un certain appareil qui, au premier aspect, et dans un salon où le bon goût est d’éteindre ou d’adoucir toute chose, faisait un peu de détonation et de fracas. […] Vous ne m’avez encore rien dit. » Ils renouèrent en quelques mots : « Avec un aristocrate comme vous, ajouta Mirabeau, je m’entendrai toujours facilement. » Au premier dîner qu’ils firent ensemble, tête à tête, Mirabeau débuta en disant : « Vous êtes bien mécontent de moi, n’est-ce pas ? […] Mirabeau, après ses premiers éclats de tribune, revenait à la charge du côté de M. de La Marck.
Hennin, alors résident de France à Varsovie, et depuis premier commis aux Affaires étrangères. […] D’ailleurs il est toujours avantageux d’être de l’âge du prince et un des premiers qu’il ait mis en place. » M. […] Il semble, à certains moments, hésiter entre sa première vocation aventureuse, et sa seconde et dernière vocation qui est d’écrire. […] On sent que la pensée des hommes lui gâte les lieux et l’empêche d’en goûter au premier abord la beauté grandiose jusqu’alors inconnue. […] Hennin, de résident qu’il était à Genève, était devenu, en mars 1778, premier commis aux Affaires étrangères sous M. de Vergennes.
* * * Aux premiers jours où, dans les agrégations d’hommes, l’homme éprouve le besoin d’interroger le passé et de se survivre à lui-même dans l’avenir ; quand la famille humaine réunie commence à vouloir remonter jusqu’à ses origines, et s’essaye à fonder l’héritage des traditions, à nouer la chaîne des connaissances qui unissent et associent les générations aux générations, ce premier instinct, cette première révélation de l’histoire, s’annonce par la curiosité et la crédulité de l’enfance. L’imagination, ce principe et cette faculté mère des facultés humaines, semble, dans ces premières chroniques, éveiller la vérité au berceau. C’est comme le bégayement du monde où, confusément, passent les rêves de sa première patrie, les songes et les merveilles de l’Orient. […] Il y a en tout quatorze pages, dans lesquelles Sophie recommence trois fois l’histoire de sa naissance et de ses premières années. […] Si, sans aucun doute, du moins un fragment incontestablement de la main de Sophie, — les quatorze pages que je possède, — et où elle recommence trois fois l’histoire de sa naissance et de ses premières années.
Ils lurent ses premiers vers, ils furent étonnés et ravis. […] Ce qui sortit de notre première entrevue prolongée jusqu’au matin, ce fut un scénario de drame. […] Dès la première ligne, que dis-je, à la première ligne, au premier mot, il fallut en découdre ! […] Il venait offrir des vers au premier journal parnassien. […] Cela peut sembler étrange au premier abord.
Mais les divisions ne tardèrent pas de se produire, et les secousses croissantes déjouèrent presque aussitôt ce premier entrain de son âme. […] Suard et De Vaines, l’encouragèrent à de premiers essais avec une bienveillance suivie, attentive. […] Dans ces premiers articles d’elle, il avait été question de Mme de Staël. […] L’auteur de la lettre non signée, et des articles qu’après quelque première difficulté elle agréa avec reconnaissance, était M. […] La réalité perce pour moi tous les voiles dont l’art peut s’envelopper ; mon imagination, une fois ébranlée, y arrive du premier bond.
Comme au premier acte, les chœurs ont été excellents. […] Je m’attends à une vraie première, Wagner n’étant pas plus connu, en réalité, de la plupart de ses détracteurs que de certains de ses partisans. […] 12 avril, le Figaro : article en première page de M. de Bonnières. […] Lamoureux est forcé de renoncer à son dernier projet et de s’en tenir à sa première résolution. […] Première représentation le 3 avril.
à peu près tout nous manque, dans ce premier volume, de ce qui peut être plus tard. […] Tel le changement, tel le dernier pas d’Hugo dans ce premier volume de l’Homme qui rit. […] Quatre-vingts pages (et même moins) peuvent être un chef-d’œuvre, mais c’est à la condition première de se tenir et de se suivre, et dans l’Homme qui rit rien ne se suit ni ne se tient. […] Cette première partie de cette histoire, je l’ai dit, a été envoyée à Hugo pour qu’il pût s’en servir, s’il en fait une, dans sa préface future de Lucrèce Borgia. […] Première partie.
Elle y a exercé un caractère spécial ; qui s’est imprimé aux premiers contes même qu’elle nous a laissés. […] Admirable soin des notions et des raisonnements : l’âme première des Grecs y paraît. […] Les deux premières représentations de la Goetterdaemmerung à Dresde viennent d’avoir lieu, le 2 et le 4 juin. Le drame exige neuf voix de femme de premier ordre. […] Au sujet des querelles liées à la traduction, on se reportera aux notes du premier volume de La Revue wagnérienne.
Cela ferait une différence. » Cette manie leur est venue d’une excellente habitude, qui est de lire lentement, qui est de se défier du premier sens qu’ils voient aux choses, qui est de pas s’abandonner, qui est de ne pas être paresseux en lisant. […] Premier bienfait de la lecture lente : elle fait le départ, du premier coup, entre le livre à lire et le livre qui n’est fait que pour n’être pas lu.
Ses premiers essais de lyrisme et de drame furent malheureux. […] Ces premières pages révélèrent plus qu’un grand style, une grande âme dans cette jeune femme : J. […] Rousseau, ainsi que plusieurs opuscules de cette première adolescence de mademoiselle Necker, n’eurent pas besoin de l’indulgence due à son âge et de la courtisanerie des familiers de son père pour faire sensation dans le monde lettré à Paris. […] Les mœurs austères des premières nations chrétiennes auraient vu dans cette institution de plaisir intellectuel un souvenir de la bayadère des Indes ou de la courtisane de Rome. […] Elle fut étourdie comme tout le monde du coup, sans en sentir au premier moment toute la portée.
Ce pesant Chapelain, qui avait du jugement dans les matières de prose, a dit de Mézeray en notant quelques-uns de ses défauts : « C’est néanmoins le meilleur de nos compilateurs français. » L’éloge est juste, si l’on entend le mot de compilateur sans aucune idée défavorable et en se contentant de le prendre par opposition aux écrivains de mémoires et de première main. […] Mézeray paraît donc croire que la réponse tant citée du premier président a été une invention royaliste du lendemain et faite après le triomphe. […] Il y fut nommé secrétaire perpétuel après la mort de Conrart (1675), et en cette qualité il travailla à préparer le canevas du premier Dictionnaire. […] Elle est nécessairement antérieure à la fondation du Journal des savants (1665), et elle doit se rapporter aux premiers temps de l’influence de Colbert (1663). […] Colbert, après avoir pris connaissance par lui-même de l’ouvrage, envoya son premier commis Perrault à Mézeray pour lui remontrer son imprudence et lui faire sentir qu’il pouvait être atteint dans sa pension d’historiographe.
Naissance. — Famille et race. — Apprentissage. — Qualités. — Premiers emplois. […] Il rendit d’importants services dans les trois premières campagnes de la guerre qui commença en 1672, et principalement en 1673 à l’attaque de l’ouvrage à corne de Maëstricht. […] S’ils faisaient défaut, quelque historien à imagination ardente et prompt à la réaction pourrait venir un jour, qui traiterait ces premiers débuts à la légère et les sacrifierait d’un trait de plume, ennuyé d’entendre appeler Aristide le Juste. […] On ne se laisse point payer de mots, ni même d’espèces ; on a des restes d’honneur ; on ne veut voir qu’abus de la force dans cette première et si prompte inexécution du traité ; on ne peut croire à un pareil oubli de générosité chez Louis XIV, un si puissant roi ! […] Il y a, je l’ai dit, beaucoup à faire pour cette première partie de la vie de Catinat.
Ce Firdousi ou Ferdousi, par exemple, ce grand poète qui, à première vue, nous étonne, et dont nous ne savons pas même très bien comment prononcer le nom, est populaire dans sa patrie. […] À cette première nouvelle qu’il eut de l’appel du sultan Mahmoud, il tressaillit : « Mon étoile endormie, dit-il, s’éveilla ; une foule de pensées surgirent dans ma tête. […] Dans sa ville natale, j’ai dit qu’enfant il s’était assis souvent au bord du canal qui coulait devant la maison du jardinier son père, et que c’était là qu’il avait nourri ses premiers rêves. […] Le poète raconte toute l’histoire des premiers rois de Perse, des fondateurs de dynasties, telle qu’elle s’est transmise et transfigurée dans la mémoire, pleine d’imagination et de féerie, de ces peuples orientaux. […] Les deux premiers, dévorés d’ambition, jaloux de la préférence que leur père montre à leur puîné, décident de s’en défaire.
qui nous rendra l’opinion régnante dans l’Ordre des avocats, alors si entier et comme investi de sa première intégrité, l’esprit général de la magistrature d’alors, si stable, si courageuse et parfois si héroïque ? […] Était-ce le monarque qui avait expressément octroyé cette autorité première à son Parlement ? […] Pasquier ne pressait pas trop ces questions premières ; mais pour lui, dans sa splendeur et sa plénitude actuelle, le Parlement représentait la majesté de la couronne qui réside en Justice, et qui ne meurt pas. […] Cette classe, qui eut son premier jour d’avènement et de triomphe avec Henri IV, avait alors sa religion dans l’âme de la magistrature française au xvie siècle. […] Si l’on voulait raconter sa vie (ce que viennent de faire si bien ses derniers biographes), il faudrait parler en détail de son plaidoyer pour l’Université contre les Jésuites, et de la longue guerre où ce premier acte l’engagea, lui et sa postérité.
La vie de ce premier lieutenant de Voltaire, qui appelait Voltaire papa, que Voltaire appelait mon fils, et qui, en mourant converti, saluait le Génie du christianisme de Chateaubriand et en bénissait presque l’auteur, est des plus diverses et des plus compliquées. […] Un homme honorable, illustré depuis par une heure de grand courage, Boissy d’Anglas, son ami, prit la plume pour le défendre, et il écrivit, dans le Mercure de France du 20 février 1790, une lettre dans laquelle il rétablissait à l’honneur de La Harpe les faits qu’on dénaturait et qui se rapportaient à sa première jeunesse ou à sa naissance. […] Son premier ouvrage dans ce genre fut un succès. […] N’importe ; il est bon que cette première impression se donne, dût-on ensuite la pousser plus loin ; il est bon de se laisser faire avec lui, d’accueillir et de ressentir ce premier jugement, situé, si je puis dire, dans le vrai milieu de la tradition française ; il est bon en un mot d’avoir passé par La Harpe, même quand on doit bientôt en sortir. […] Le tort de La Harpe, ce n’est pas d’avoir varié, mais de s’être exprimé dans la disposition nouvelle de son esprit avec la même confiance aveugle et despotique, avec bien plus de confiance encore qu’il n’en avait montré dans sa première forme de pensée.
La princesse des Ursins, qui m’a amené à toucher cette corde délicate, était une femme politique, non pas, je le crois, du premier ordre, mais bien supérieure comme telle à Mme de Maintenon. […] Elle épousa en 1659 en premières noces le prince de Chalais, de la maison de Talleyrand. […] Dans cette première disgrâce, elle déploie des qualités plus rares et plus difficiles qu’elle n’en eût certes prouvé dans un constant bonheur. […] Nous dirons pourtant quelque chose de cette première période (1701-1704), sur laquelle il s’est fait tant de récits. […] Mais ce qui paraît plus certain, quoiqu’un peu singulier au premier aspect, c’est qu’à cet âge de soixante ans et plus, Mme des Ursins avait encore des amants.
Après ses premières classes faites au collège d’Annecy, il fut envoyé à Paris sous la conduite d’un précepteur. […] De là, cet agréable adolescent, dit un de ses biographes qui l’a peint avec complaisance dans cette première beauté de sa jeunesse, retourna en Savoie et fut envoyé en Italie pour y étudier le droit à Padoue, toujours sous la conduite du même précepteur. […] François de Sales, qui entrait peu d’ailleurs dans ces distinctions, et dont la foi voyait partout un égal et horrible danger, se consacra, dans cette première ardeur de son âge, à la vie du missionnaire qui se jette seul au milieu des infidèles et qui va relever la croix. […] Tout ce chapitre plein de vigueur peut se lire à côté d’un chapitre pareil de l’Imitation (23e du livre premier). […] Son premier ouvrage resta seul dans la main des hommes, et surtout des femmes, comme le bréviaire des gens du monde.
Le poëte, en effet, a vraiment à cœur de rapprocher les divers cultes qui lui sont chers, celui de son vieux maître Béranger, de son ancien catéchiste de première communiante, M. […] Il est difficile de distinguer dans ces premiers jets de la saison ce qui est en propre au talent et ce qui revient et appartient à l’atmosphère générale où il a été nourri. […] Mais, d’un autre côté, si je m’en tiens à cette première impression, si je rejette avec dédain le poëte comme novice et peu original encore, je puis lui faire tort et injure. […] Je note en passant, pour la relire, la pièce des Deux Printemps à une jeune Bourguignonne poëte qui en est à son premier avril et à son premier aveu. […] Il y aurait plaisir à examiner et à suivre son nouveau système dans les applications ingénieuses qu’a imaginées son talent, à lui demander s’il n’y apporte pas encore un peu trop de construction savante, s’il ne garde pas un peu trop d’art, de son premier art sculptural, s’il donne assez de jeu au molle atque facetum, à cette charmante familiarité de la vie ; il y aurait à introduire des comparaisons avec les poëmes de la vie intime que possèdent nos voisins les Anglais, maîtres en ce genre.
Cela me prit les deux derniers mois de 1848 et les quatre ou cinq premiers mois de 1849. […] Ma pensée, dans son premier état, était comme un fardeau branchu, qui s’accrochait de tous les côtés. […] Les défauts de cette première construction, en effet, sont énormes, et, si j’avais le moindre amour-propre littéraire, je devrais la supprimer de mon œuvre, conçue en général avec une certaine eurythmie. […] C’est un dîner où les matières premières sont bonnes, mais qui n’est nullement paré, et où l’on n’a pas eu soin d’éliminer les épluchures. […] Dans ma première manière, je voulais tout dire, et souvent je le disais mal.
Flaubert en avait eu le don, ne l’aurait-il pas montré dans ce premier ouvrage, fruit d’une jeunesse mûrie, et serions-nous réduits à le regretter ? […] Le levain des sensations, goûtées à ce bal, fermente… Un clerc de notaire, aux joues roses, timide et curieux, sentimental et niais comme une romance, est sa première pensée, nettement adultère, mais ce n’est qu’une pensée. […] Mais ce premier amour, qui lui fait descendre les premières marches de l’escalier de l’infamie, la jette aux secondes, qui la rouleront sur les dernières. […] Elles continuent de vivre, de se donner, de se reprendre, de se faisander chaque jour davantage au contact d’ignominieuses caresses, et de réaliser le mot terrible de Diderot : « Il y a plus loin pour une femme de son mari à son premier amant que de son premier amant à son dixième. » Le clerc de notaire, M. […] Flaubert, qui est un véritable nosographe de la corruption, est très-différent du premier de tous les vices acquis, de toutes les lâches habitudes contractées.
Mais les masques consacrés par la tradition l’emportèrent toujours, et toujours aussi ils gardèrent quelque chose de leur physionomie première et de leur première origine : à Paris, au dix-septième et au dix-huitième siècle, le docteur parlait encore le dialecte de Bologne et Arlequin le dialecte de Bergame. […] La plupart des acteurs fameux de la commedia dell’arte furent des gymnastes de premier ordre ; ils durent leur réputation autant à leurs tours de force ou d’adresse qu’à la vivacité de leurs reparties. […] Il faisait, en dehors, le tour des premières, secondes et troisièmes loges, exercice si périlleux que le public, tremblant pour la vie de cet acteur, l’obligea d’y renoncer. […] En résumé, la commedia dell’arte se retrouve partout sous sa forme première ; comme tous les arts, elle a sa période instinctive.
L’ouvrage qu’il publia sous ce titre, d’une longueur allemande : Histoire de France, principalement au xvie et au xviie siècle, marque avec plus de netteté que jamais la voie qu’il a toujours suivie, et dans laquelle il a marché le front parfaitement essuyé des premières ferveurs de sa jeunesse. […] Pourquoi enfin son talent, qui a toujours poussé dans les mêmes directions, qui s’est acharné sur le même sujet pour en prendre et en vider toute la moelle, — car c’est du xvie et du xviie siècle qu’il s’agit encore dans la nouvelle histoire de Ranke, — pourquoi son talent est-il moins remarquable et moins fort que dans le temps de ses premières découvertes et de ses premiers aperçus ? […] Ranke, dont le Protestantisme a subi l’action des doctrines philosophiques qui tendent à le remplacer, n’est pas même le fantôme d’Agrippa, cet homme qui vécut si fort, et qui s’étonnerait, s’il revenait au monde, que la question religieuse qui dominait les esprits des grands protestants du xvie siècle, ne fût plus la question première pour les historiens, leurs successeurs. Dans les deux premiers volumes, qui vont jusqu’à la mort de Henri IV, l’auteur, qui semble n’avoir en vue que des résultats généraux, n’en recherche et n’en dégage qu’un seul, dont, à ses yeux, l’importance prime celle de tous les autres, et c’est la question de l’État, comme on dit en Prusse.
Mon premier désir, ou mon premier besoin, en descendant de voiture, fut de connaître si cc jour était jour d’opéra. […] Je terminais, je crois, cette première lettre en vous parlant de M. […] Roger de Beauvoir, mais elle est revenue depuis à son premier protecteur. […] Jal sera donc mon prochain et premier texte. […] Vous savez que ce drame (qui, à part l’idée première attribuée à M.
Cousin, il dépassa la donnée première : les traits ne portèrent plus. […] Cette question, selon Daunou, se pose déjà dans ce premier vote solennel. […] Les événements contradictoires des premières années lui apportèrent bien des transes, des froissements et des vicissitudes, mais aussi le réveil. […] Ces deux premières parties sont publiées, et le septième volume, le dernier paru (qui traite de la manière d’écrire l’histoire), forme l’introduction de la troisième. […] En terminant ce premier tableau succinct, dont il reprendra plus en détail et développera certaines parties dans la suite de son enseignement, M.
M. du Clésieux, nous dit-on, après de bonnes études, et quelques années passées à Paris dans sa première jeunesse, s’est bientôt retiré, et comme enfui dans sa Bretagne ; les plaisirs l’avaient effleuré un moment, et il s’y dérobait avec une sorte d’effroi. […] La lecture de M. de Lamartine était toute son étude d’art ; c’est aussi dans cette forme libre et facile que se sont modulés ses premiers chants. […] En abordant, comme il le fait dans ses derniers morceaux, une poésie plus soutenue et plus figurée, M. du Clésieux aura à se garder de perdre la clarté simple de ses premiers essais.
Jules Tellier Pendant son séjour au Havre, il avait écrit son premier livre de vers, Les Médaillons, qui parut en 1880 et n’excita pas l’attention qu’il méritait. […] D’Algérie, Lemaître rapporta un second recueil, les Petites Orientales (1883), supérieur au premier, et de beaucoup. Il y avait en effet dans les Médaillons, au milieu de pièces de premier ordre, des inégalités et des hasards (qui, d’ailleurs, donnaient au livre un air de jeunesse, et n’étaient pas déplaisants), trop d’habiletés faciles, de « belles chevilles » et de bric-à-brac parnassien.
Qu’on ne juge donc pas de ce qui nous reste de l’histoire des premiers siècles de notre monarchie par les immenses annales des petits royaumes modernes, mais par ce qu’ont conservé les autres peuples de l’histoire de la haute antiquité. […] Il ne faut que les lire pour s’en convaincre et applaudir à nos lettrés de les avoir placés au premier rang. […] « Il n’en tira pour cette première fois que des sons plaintifs et tendres, qui exprimaient la douce langueur d’une âme dont l’affliction n’est pas encore dissipée entièrement. […] Confucius, à l’exemple du premier législateur de toute antiquité de cette partie de l’extrême Orient, cherche et trouve dans la nature le principe incontesté et humainement divin des sociétés. […] S’il se manque à soi-même, il manque à ses ancêtres qui sont en lui ; s’il manque à ses ancêtres, il manque au premier ancêtre, à l’homme saint d’où est sortie toute la race humaine ; s’il manque à ce premier homme, l’homme saint, il manque au Ciel (Dieu) de qui ce premier homme a reçu la vie.
Aussi, pendant ce premier voyage, je ne donnai dans aucun piège. […] Ce nœud sacré d’une franche amitié était, et il est toujours, dans ma manière de penser et de vivre, un besoin de première nécessité. […] L’approche de cette quatrième et dernière fièvre de mon cœur s’annonçait heureusement pour moi par des symptômes bien différents de ceux qui avaient marqué l’accès des trois premières. […] Ses premières années de mariage à Rome ne trompèrent pas entièrement ses espérances. […] Il est vrai aussi que, si je n’ose me flatter du second, j’ai un vrai pressentiment du premier, qui me console infiniment dans le comble de mon chagrin.
Puisque ce premier chapitre sur la critique littéraire des Girondins par l’auteur des Girondins lui-même, à vingt ans de distance, a eu pour mes lecteurs un intérêt littéraire et politique que je ne prévoyais pas, continuons, et donnons-leur, pendant ces deux Entretiens encore, la suite de ces explications. […] Ne serait-il pas possible de retrouver ce sens vrai de la Révolution française en remontant à son origine et à ses premiers organes, d’en dégager la juste signification des passions et des crimes à travers lesquels elle a perdu son caractère et son but, et de rappeler ainsi la France de 1840 à la philosophie sociale et politique dont elle fut l’apôtre et la victime pour devenir, quoi ? […] La guerre étrangère paraît une heureuse diversion aux hommes d’État ; on impute au roi ses premiers revers. […] Elle porte un nom respectable qui cache le nom trop mémorable de son premier mari. […] Son appartement, au premier étage d’une maison décente, était en désordre, mais c’était un désordre de négligence ; les meubles s’y entassaient sur les meubles, les tableaux sur les tableaux, les étoffes sur les étoffes : on eût dit un encan.
. — Vous avez dit de ma mère, entrevue par vous, des choses qui montrent que tout poète a l’âme d’un fils et des divinations de premier coup d’œil. — Vous avez choisi dans mes écrits avec une intelligence amie ce qui pouvait le plus faire aimer le poète. — Vous avez glissé sur les défauts et voilé avec délicatesse les parties regrettables chez celui qui s’est trop abandonné en écrivant aux sentiments éphémères et au courant des circonstances. […] Non, ceux qui n’en ont pas été témoins ne sauraient s’imaginer l’impression vraie, légitime, ineffaçable, que les contemporains ont reçue des premières Méditations de Lamartine, au moment où elles parurent en 1819. […] Comme ces pièces premières de Lamartine n’ont aucun dessin, aucune composition dramatique, comme le style n’en est pas frappé et gravé selon le mode qu’on aime aujourd’hui, elles ont pu perdre de leur effet à une première vue ; mais il faut bien peu d’effort, surtout si l’on se reporte un moment aux poésies d’alentour, pour sentir ce que ces élégies et ces plaintes de l’âme avaient de puissance voilée sous leur harmonie éolienne et pour reconnaître qu’elles apportaient avec elles le souffle nouveau.
J’étais habituellement premier ou second, tout au plus troisième dans les compositions hebdomadaires. […] Nous avions comme professeur dans cette première année M. […] Buloz, je dois le dire, fut des premiers à remarquer le désaccord un peu criant. […] Sainte-Beuve a attaché ce souvenir particulier, en tête du premier volume : « 1820. […] Sainte-Beuve obtint le premier prix d’excellence en rhétorique de première année (30 avril 1821).
Premier cours d’études. Première classe. […] Les élèves verront les phénomènes, mais ils en ignoreront la raison sans les connaissances préliminaires des deux premières classes. […] Et nous voilà parvenus à la fin du premier cours des études d’une université ou à la sortie de la faculté qu’on appelle des arts. […] Le Reau, ancien professeur dans l’Université, ci-devant secrétaire de l’Académie des Inscriptions, est un de nos premiers littérateurs.
C’est en 1833 que Maurice de Guérin, qui n’était alors que dans sa vingt-troisième année, commença de développer et d’épanouir dans le cercle de l’intimité cette première fleur de sentiment, qui nous est montrée seulement aujourd’hui et qui va nous rendre tout son parfum. […] Tout cela est noté, et peint, et surtout senti : ce jeune enfant du Midi puise dans je ne sais quelle tristesse originelle un instinct particulier pour comprendre et aimer du premier jour cette nature du Nord, voisine des tempêtes : Le 8 (mars). — Jour de neige. […] Ce renouvellement du premier aspect des choses, de la physionomie qu’on leur a trouvée avec les premiers regards, est, à mon avis, une des plus douces réactions de l’enfance sur le courant de la vie. […] Une certaine sobriété méfiante et craintive est imposée, comme première condition, au contemplateur chrétien. […] Il ne faut rien exagérer : cette gentille Marie, dans son premier costume, n’était qu’une petite paysanne à l’usage et à la mesure de Paris.
Biot était en première ligne, mais dans le second rang des savants ; il venait immédiatement après les héros de la science. […] Biot, rétabli, se retrouve peu après en qualité d’élève, et des plus zélés, à l’École polytechnique, une belle fondation de la Convention délivrée, et qui, avec l’établissement de l’École normale, honore à jamais le génie de cette première époque restauratrice, où l’esprit humain revenu à peine d’une terrible oppression n’avait pourtant rien perdu encore, comme cela se vit plus tard, de sa hardiesse et de sa grandeur. […] Celui qui écrivait avec ce premier feu n’était pas encore si loin du canonnier de Hondschoote, et n’avait pas oublié l’odeur de la poudre. […] Je fais une remarque : sa critique principale, qui porte sur le système des causes finales de Bernardin de Saint-Pierre, très-nette, très-franche et sans réserve dans son expression première, est corrigée et atténuée par une note ajoutée depuis, où l’on trouverait, en y regardant bien, l’indice d’une certaine timidité de pensée qu’il avait acquise en vieillissant. […] Après ces morceaux littéraires qui appartiennent par leur date aux dix premières années du siècle, et si l’on excepte quelques articles insérés dans la Biographie universelle, on ne retrouve plus M.
La composition est divisée en quatre-livres, dont les trois et surtout les deux premiers sont tout à fait charmants. […] Il a fallu assez de temps pour que l’œuvre fût appréciée à son prix par les modernes ; mais le bon Amyot avait certainement le sentiment et l’instinct de ce qu’elle valait, lorsqu’il choisir exprès pour l’une des premières traductions du grec qu’il comptait donner au public. […] Une peinture plus vive que touchante des premières émotions, des premiers sentiments de deux jeunes amants élevés dans la simplicité d’une vie champêtre et protégés contre eux-mêmes par la soûle ignorance. […] Lycénion, qui donne à Daphnis sa première leçon d’amour, est une voisine et non une « courtisane » ; c’est une jeune femme alerte et fringante, qui vit avec un vieux cultivateur et qui a l’œil aux jeunes gens. […] « Il y a aussi, reprenait d’Eckermann faisant écho et tout vibrant de la parole du maître, il y a tous les degrés de la vie humaine, de la naissance à la vieillesse ; et les différents tableaux d’intérieur que les saisons différentes amènent avec elles passent tour à tour devant nos yeux. » — « Et le paysage, s’écriait Goethe, revenant sur sa première idée, le paysage !
« Ne revoyez jamais, dit Hoffmann, la beauté qui fut votre premier idéal dans la jeunesse. » Faut-il dire cela également des nations ? […] Moi-même, si parva licet…, si j’ose, en présence de tant de noms et d’œuvres d’alors, me rappeler tout bas ce premier souvenir de ma vie littéraire, lorsqu’en 1824 j’entrais comme apprenti rédacteur au Globe, que me demandait comme échantillon, comme premier essai de ma plume, mon ancien maître M. […] Byron, qui avait pour la première fois, non-seulement traversé, comme Chateaubriand, mais parcouru en tous sens et habité la Grèce et l’Orient en 1809, 1810, 1811, en avait rapporté, déjà écrits ou en germe, cet immortel Childe Harold, dont les deux premiers chants parurent en 1812, le Giaour et tous ces poëmes bientôt populaires en Europe, qui mirent le feu aux imaginations à partir de 1816, et qui bientôt consacrèrent dans une même admiration, dans un intérêt commun, à demi mystérieux, les noms de Byron et de la Grèce. […] Mais ce premier livre de M. […] Il était de cette première génération, de ce premier essaim de l’École d’Athènes, qui inaugura l’institution en 1847, et il s’est formé ses idées sur le peuple et sur le pays pendant un séjour de trois années.
Nous n’y trouvons rien pourtant qu’un œil impartial et exercé n’ait déjà pu entrevoir même sous l’éclat des premiers triomphes. […] Il y a dans ces premiers choix du talent un instinct qui rarement égare ; le vrai poëte a bientôt démêlé ce qu’il aime, comme Achille saisissait un glaive parmi les parures de femme. […] Toutefois encore, on put remarquer dans le langage éloquent de cette muse éplorée les habitudes de sa vie première et la force de ses inclinations chéries. […] Une fois pourtant, seulement une fois, il a retrouvé et même surpassé le naturel et l’éclat de ses premières poésies. […] Cette lutte morale, dont on n’a que les escarmouches durant les trois premiers actes, éclate au quatrième et remplit le dernier de son triomphe.
comme dans sa première crise, il ne put que proférer des sons qui n’étaient plus des paroles. […] Sa première inscription date du 3 novembre 1823, et, tout en collaborant au Globe, il persista jusqu’en 1827. […] En dramaturge, en « homme de métier », Shakespeare ne dut avoir conscience, comme artifice scénique, que du premier de ces deux aspects. […] L’observation involontaire avait élargi et vivifié ce qu’avaient d’étroit et de technique les données premières. […] Ses études premières exclusivement artistiques, et secondes uniquement politiques et sociales, ne le disposaient pas aux recherches de psychologie documentaire.
La marquise de Raigecourt ne put la suivre, parce qu’elle était récemment mariée et en couche de son premier enfant. […] oui, sans doute, me répondit-il, je pense comme vous ; mais j’ai jugé que, si la Chambre ne l’avertissait pas, par une adresse un peu violente et qui déclarerait l’incompatibilité des députés et des ministres, dès leur premier acte, c’est-à-dire dès l’acceptation de leurs fonctions, le roi se croirait encouragé à les maintenir et à tenter avec eux quelque chose contre la Charte. […] Mais, si l’attachement à la Charte vous paraît dangereux pour mon avenir, condamnez-moi dès à présent, car j’ai cru cette conciliation nécessaire entre l’ancien régime et l’avenir de la France ; et si c’est vous offenser que de le dire tout haut dans une occasion solennelle, soyons ennemis dès aujourd’hui ; je ne vous en aimerai pas moins comme un de mes premiers amis. » Nous nous fîmes ces adieux. […] Sieyès, devenu célèbre par une brochure radicale au commencement des États généraux, avait été du premier bond au fond de la question, et, prenant uniquement pour logique le droit et l’intérêt du grand nombre, avait conclu dans son titre même : Qu’est-ce que le tiers état ? […] Je fus saisi et séduit au premier regard.
C’est dans le premier âge que l’homme acquiert tous les matériaux qu’il doit mettre en œuvre par la suite ; il est incontestable que, dans ce premier âge, ses progrès sont incomparablement plus rapides que dans les âges suivants : il en est de même aussi des premiers âges de l’esprit humain. […] Ainsi les premiers pas de l’intelligence humaine, ainsi l’organisation des premières sociétés, méritent toute notre attention. La trace de ces premiers pas est souvent effacée, l’organisation de ces premières sociétés a entièrement disparu ; mais ce qui n’a point péri, c’est l’influence encore subsistante de toutes les origines, de toutes les raisons d’être. […] Pour achever notre première comparaison, l’homme enfin parvient à la vieillesse, à la décrépitude, à la mort. […] Les conquêtes d’Alexandre furent un torrent qui ne fit que passer ; toutefois elles répandirent au loin la connaissance de la langue grecque, destinée à servir d’organe aux premiers apôtres de la vérité, aux premiers martyrs de la foi chrétienne, comme elle avait servi auparavant à préparer, par la culture des lettres, et par des doctrines morales, un grand nombre de nations barbares à recevoir la semence de la parole.
Il n’y avait point alors, sous cette forme première, de secrétaire perpétuel : on était en République, et cette perpétuité eût senti la monarchie. […] L’ancienne Académie, fille adoptive de Richelieu et bientôt de Louis XIV, avait eu pour premier secrétaire perpétuel Conrart, et pour dernier secrétaire perpétuel, sous Louis XVI, Marmontel. […] Une remarque est à faire sur le rôle général de l’Académie pendant ces vingt ou vingt-cinq premières années du siècle. […] De ces cinq régimes, l’Académie a complètement adopté et embrassé, pour ne pas dire préconisé, les trois premiers. […] Les deux premières, selon une définition bien juste, sont proprement des prix de l’humanité à la souffrance.
Sa première relation avec Bossuet se rattache peut-être à cette circonstance. […] du premier coup, sa place qui ne le cède à aucune autre est gagnée. […] Il avait dit dès sa première édition : « Combien d’hommes admirables et qui avoient de très-beaux génies sont morts sans qu’on en ait parlé ! […] On croit au premier coup d’œil n’avoir affaire qu’à des fragments rangés les uns après les autres, et l’on marche dans un savant dédale où le fil ne cesse pas. […] A qui voudrait se réformer et se prémunir contre les erreurs, les exagérations, les faux entraînements, il faudrait, comme au premier jour de 1688, conseiller le moraliste immortel.
Les trois premières journées se passèrent régulièrement, chacun des orateurs inscrits montant à son tour à la tribune et venant y développer ses arguments pour ou contre la loi. […] L’article premier du projet de loi était le plus important57. […] Pourquoi faut-il que la loi, si bien engagée au point de départ et à son premier pas, n’ait point continué de marcher dans cette voie largement ouverte ? […] De là, après cette éclatante conquête du premier article, tout le terrain qu’on a successivement reperdu en détail. […] Déjà, me dit-on, ceux qui avaient montré des velléités premières se retirent, et, dans cette branche d’industrie et d’entreprises comme dans tant d’autres, les capitaux intimidés ne se mettront pas en mouvement, faute de confiance.
Ce qui se rencontrait dans le premier état se rencontre encore dans le second, puisque le second n’est que la renaissance du premier. […] Il nous semble au premier abord que telle idée s’est éveillée en nous à l’improviste et au hasard ; nous ne voyons pas en quoi elle tient à la précédente. […] Si nous voyons une personne huit ou dix fois, le contour de sa forme et l’expression de son visage se trouvent à la fin bien moins nets dans notre esprit que le lendemain du premier jour. […] Telle disposition organique nouvelle peut être défavorable aux premières ; pareillement, telle disposition organique nouvelle peut être favorable aux secondes. […] L’individu aura deux mémoires, la première ne rappelant que les événements du premier état, et la seconde ne rappelant que les événements du second état62.
Albert Mérat excelle à produire, avec l’harmonie prestigieuse des mots, l’illusion des choses ; il semble à première vue qu’une idée habite des sonnets si élégamment construits. […] Depuis ses premiers recueils, il a marché à pas de géant ; maintenant son vers, précis et correct, a toujours le ton juste, le mot décisif qui ouvre un monde d’idées et de rêves, et la netteté d’expression qui est le signe et comme la marque du bon ouvrier. […] Emmanuel Des Essarts Par ce volume excellent (Au fil de l’eau) comme par l’ensemble de son œuvre, Albert Mérat a conquis sa place au premier rang des jeunes poètes.
Chapitre premier,premières origines du théâtre grec Danses pastorales et figures. — Chants bucoliques. — Bacchus inspirateur du théâtre. […] Son premier germe fut, sans doute, cet instinct inné de l’imitation qui fait simuler à l’enfant les actions viriles, au sauvage la chasse du lendemain et le combat de la veille.
Des premières tentatives scientifiques. […] Bévues et mécomptes nécessaires des premiers moments de réflexion. […] Travaux de première main. […] Époques où la politique est ou n’est pas en première ligne. […] Première vie religieuse, une et complète.
tel est le but éclatant, mais escarpé, que des écrivains nés d’hier se sont flattés d’atteindre aujourd’hui ; telle est la proie de lion intellectuelle qu’ils ont cru abattre dès leur premier coup de feu littéraire ! […] et cet oubli, qui nous étonnerait si nous ne connaissions la force du joug des préoccupations contemporaines, détruit, on le conçoit, dans sa notion première, un livre qui avait la prétention d’être un tableau, et l’étriqué misérablement en silhouette aiguë, qui n’a pas plus de surface que de profondeur. […] On ne l’a point assez remarqué, c’est sous la solive blasonnée du château féodal que la société française est née ; c’est là qu’elle a commencé sa première causerie, cette causerie charmante, cette maîtresse de maison qui faisait si adorablement les honneurs de chez elle à l’univers ensorcelé ; c’est là qu’elle a dit son premier mot et laissé son premier sourire, entre quelque châtelaine oisive, quelque vieux prêtre savant et aimable, et le troubadour qui passait !
Permettez-moi donc un retour intime avec vous sur mes premières et sur mes dernières années. […] Mes premiers respects pour le livre, milieu surhumain où s’opère ce phénomène, me vinrent d’où vient toute révélation aux enfants, de leur mère. […] Ce fut mon premier sentiment littéraire ; il se confondit dans ma pensée avec ce je ne sais quoi de saint qui respirait sur le front de la sainte femme, quand elle ouvrait ou qu’elle refermait ces mystérieux volumes. […] Je me souviens encore du premier de ces essais descriptifs, qui me valut à mon tour l’approbation du professeur et l’enthousiasme de l’école. […] Cependant je pris la plume avec mes rivaux, et j’écrivis en toute humilité, mais avec tout l’effort de style dont j’étais capable, ma première composition.
Jadis, aux premiers temps féodaux, dans la camaraderie et la simplicité du camp et du château fort, les nobles servaient le roi de leurs mains, celui-ci pourvoyant à son logis, celui-là apportant le plat sur sa table, l’un le déshabillant le soir, l’autre veillant à ses faucons et à ses chevaux. […] Au premier coup d’œil, on se sent dans une ville d’espèce unique, bâtie subitement et tout d’une pièce, comme une médaille d’apparat frappée à un seul exemplaire et tout exprès : sa forme est une chose à part, comme aussi son origine et son usage. […] Frédéric II, s’étant fait expliquer cette étiquette, disait que, s’il était roi de France, son premier édit serait pour faire un autre roi qui tiendrait la cour à sa place ; en effet, à ces désœuvrés qui saluent, il faut un désœuvré qu’il saluent. […] À Châteauvillain, tous ceux qui viennent faire leur cour sont invités à dîner, les nobles à la table du duc, les autres à la table de son premier gentilhomme. […] La reine déjeune dans son lit, et « il y a dix ou douze personnes à cette première entrée… ».
Les deux premières journées de la lutte entre le peuple et les troupes étaient passées ; le combat languissait. […] Avec le premier frisson du matin, dans le premier éclair de l’aube blanchissante, au premier ébranlement de la cloche, au premier gazouillement de l’oiseau, cette âme vigilante venait de passer ! […] Une de vos notes rappelle, avec l’amitié des premiers jours, mon nom à votre pensée. […] Vous ne l’êtes pas devenu du premier coup. […] Vous aviez un défaut, il y a quelques années, dans vos premiers volumes de vos conversations du Lundi : vous étiez trop riche, trop abondant, trop nuancé, trop fin.
Ses premières années. — Sa jeunesse ; période d’enthousiasme. — Noble ambition ; sa vocation financière. — Conseiller au parlement de Metz. — Député aux États généraux. — Ses travaux à la Constituante. — Explication avec Mirabeau. — Il est nommé procureur général syndic. — Moment de l’expérience ; épreuve de la démocratie […] Durant ces premières luttes avec son père sur la profession d’avocat qu’il n’embrassa jamais que provisoirement, il a décrit l’intérieur de son âme et de ses pensées, et a tracé comme sa biographie morale dans des lettres à un beau-frère, M. […] Dès sa sortie du collège, Roederer eut un caractère marqué ; il se forma, d’après l’ensemble de ses lectures et de ses réflexions, une idée (sans doute trop embellie) de la vie sociale et des moyens de la réaliser ; il comprit vite, dans son premier contact avec les gens réputés mûrs et sensés, que cette manière de voir était peu agréée ; il se contint et resta enthousiaste au-dedans. […] C’est alors, dans ce second moment d’un enthousiasme plus tranquille, qu’il se remet à embrasser de ses regards l’ensemble de la société et qu’il se fortifie dans ses premières vues. […] Il n’assista pas aux premiers actes mémorables ni à la séance du Jeu de paume, où David d’ailleurs a bien fait de le placer : on sait d’avance en quel sens il aurait marché, et, dès son entrée, il prit rang dans l’Assemblée à côté des plus actifs et des plus utiles, et comme le premier lieutenant de Sieyès.
Mais ce que j’ai à cœur de bien montrer déjà et d’établir dès cette première jeunesse de M. Daru, c’est le nombre, l’abondance, la solidité de ses premiers travaux, le sérieux de direction et le sens dont il y fait preuve. […] » Et il estime que l’abbé Colin, pour donner à sa traduction cet air facile qui séduit au premier abord, a négligé d’affronter toutes les difficultés qui s’offraient ; il a franchi plus d’obstacles qu’il n’en a surmonté. […] Ce fut son premier coup de main en fait d’intégrité publique et de guerre déclarée à la rapine. […] Malgré cela, songez que votre profession est votre premier devoir, et que vous ne pouvez courtiser Minerve qu’après avoir contenté Pallas. » (6 août 1786.)
Comme il s’est, dans la suite, prononcé en toute occasion contre les inconvénients de l’éducation publique, telle surtout qu’elle existait alors, on a cherché dans les circonstances de ses premières années à expliquer cette opinion qui s’accorde si bien d’ailleurs avec toute sa manière de sentir et de craindre. […] Cowper se reprochait fort la perte de ces années décisives qu’il comparait, en langage des champs, au temps des semailles ; on n’a plus tard des gerbes qu’à ce prix : « La couleur de toute notre vie, pensait-il, est généralement telle que la font les trois ou quatre premières années dans lesquelles nous sommes nos maîtres. […] On a recueilli avec soin ces premières productions de Cowper ; on y distingue déjà un caractère de finesse, d’observation maligne et de tournure moralisante qu’il développera par la suite, mais il n’y avait encore aucun cachet propre, aucune originalité. […] Bientôt l’intimité se resserrant, et la suggestion intérieure devenant plus pressante, Cowper alla loger chez les Unwin, et du premier jour il y fut moins leur pensionnaire qu’un membre régulier de la famille. […] Mais le jardinage fut de toutes mes occupations celle dans laquelle je réussis le mieux, quoique, même en cela, je n’aie point atteint du premier coup la perfection.
Hénault avait quinze ans au moment des débuts de Massillon à Paris et de son premier éclat dans les chaires : ce fut son premier enthousiasme ; l’ambition de l’éloquence le saisit, et il voulut entrer à l’oratoire. […] Le cardinal Dubois cherchait quelqu’un qui fît convenablement, avec sûreté et tact, tous ces discours officiels, moins celui du premier président, de qui on ne disposait pas. […] Hénault imita tous les tons. » On remarqua même que le discours du garde des sceaux eut quelque chose d’impératif ; et à un moment, le ton du premier président, en revanche, eut un accent qui se ressentait de l’opposition de la veille ou qui promettait celle du lendemain. Hénault, sur son siège, pouvait sourire et jouir à bon droit du succès de sa pièce : elle avait mieux réussi cette fois que Cornélie, et les acteurs étaient de première qualité. […] C’est ainsi qu’autrefois, étant au collège, Hénault avait fait une composition de vers latins pour son camarade et concurrent Chauvelin, qui se trouvait ce jour-là pris de migraine, et celui-ci avait été empereur comme on disait, ou premier de la classe.
Montaigne profita de la permission, dans les intervalles du temps où il écrivait les deux premiers livres des Essais, et plus d’un passage fait allusion au spectacle qu’il y avait eu sous les yeux. […] Aussi hésita-t-il, et son premier mouvement fut de refuser et de s’excuser. […] Ces prérogatives et privilèges, maintenus et respectés par les rois d’Angleterre pendant leur domination en Guienne, ne le furent pas autant par les rois de France, malgré leur première promesse. […] Pendant cette expédition du maréchal, Montaigne se trouva seul, en qualité de premier magistrat, chargé de la police et de l’ordre de la cité (mai 1585). […] Les quatre premiers volumes contiennent les correspondances françaises, et le cinquième renferme tous les documents espagnols, particulièrement relatifs à Marie Stuart.
C’est comme un contemporain retardé par accident, venu un siècle après, et qui va compenser par surcroît d’efforts le temps perdu ; c’est un serviteur posthume de cette gloire dans laquelle, comme au premier jour, il va tout replacer. […] A ses débuts, on le voit, il tenait par tous les côtés à cette vie de collége et de cloître qui fut son premier horizon, et qui resta toujours sa perspective ; il y était initié à fond, et son naturel badin, agréable et ingénument malicieux, ne réussit jamais d’un ton plus sûr que lorsqu’il s’y donna ses ébats, en ayant l’air d’en sortir. Des vers latins, des discours latins, des énigmes rimées, une traduction en vers français des Églogues de Virgile faite à vingt et un ans, je franchis d’un pas tout ce premier bagage, sur lequel le biographe, comme de juste, s’appesantit. […] Son fonds d’adolescence et de première entrée dans le monde resta à très-peu près le même, ni plus ni moins. […] le brillant tout entier a péri, la fleur du pastel est dès longtemps enlevée, et on ne distingue plus rien de la poussière première à ces ailes fanées du papillon.
Il passe son baccalauréat le 27 juillet 1830, première journée des « trois glorieuses », devant un jury qui portait des rubans tricolores à la boutonnière. […] Entré le dernier à l’École normale, il en sortit, en septembre 1833, premier au concours de l’agrégation d’histoire. […] Les deux premiers volumes de sa grande Histoire des Romains paraissaient en 1843 et 1844, et lui valaient d’être décoré par M. de Salvandy. […] Qu’il y ait « deux morales », il l’avait cru à son heure, le prince aux yeux troubles et aux pensées vagues qui allait faire une des meilleures actions de son règne en élevant au premier rang le professeur du lycée Saint-Louis. […] Et après Sadowa, il avait conseillé de préparer la guerre, à toute occurrence. — Pendant que son fils Albert, âme héroïque de l’aveu de tous ceux qui l’ont connu, partait avec les turcos pour être des premiers à la frontière, M.
Il y a deux manières de prendre les choses et les personnages du monde et de l’histoire : ou bien de les accepter par leurs surfaces, dans leur arrangement spécieux et convenu, dans leur maintien plus ou moins noble et grave ; et cette première vue est facile, presque naturelle, quand il s’agit d’époques comme celle de Louis XIV, auxquelles le décorum a présidé. […] Ses premières descriptions ont de la fraîcheur et de la vie : le monastère de Marlaigne près de Namur nous apparaît aussitôt, avec ses ermitages et son paysage, d’une façon dont les choses naturelles n’ont pas coutume de se montrer à nous sous Louis XIV. […] Après avoir ainsi épuisé avec une curiosité avide et subtile, et une richesse de langue inimaginable, toutes les formes, toutes les postures et les attitudes plus ou moins naturelles ou contraintes de cette vaste désolation de Versailles, il revient alors à ses deux princes et princesses du premier salon, et aux physionomies de première qualité qu’il nous livre également dans toutes leurs nuances. […] Mais, ici, l’Hippocrate ne sait pas garder son sang-froid ; il laisse échapper la joie qu’il y prend et à quel point sa curiosité se délecte ; il s’écrie, en présence de cette multitude de sujets de son observation : La promptitude des yeux à voler partout en sondant les âmes à la faveur de ce premier trouble de surprise et de dérangement subit, la combinaison de tout ce qu’on y remarque, l’étonnement de ne pas trouver ce qu’on avait cru de quelques-uns, faute de cœur ou d’assez d’esprit en eux, et plus en d’autres qu’on n’avait pensé, tout cet amas d’objets vifs et de choses si importantes forme un plaisir à qui le sait prendre, qui, tout peu solide qu’il devient, est un des plus grands dont on puisse jouir dans une cour. […] Si Saint-Simon n’a pu faire rendre si tard à la noblesse française une influence politique et aristocratique qui n’était point sans doute dans les conditions de notre génie national et dans nos destinées, il a fait pour elle tout ce qu’il y a de mieux après l’action, il lui a donné, en sa propre personne, le plus grand écrivain qu’elle ait jamais porté, la plume la plus fière, la plus libre, la plus honnête, la plus vigoureusement trempée et la plus éblouissante, et ce duc et pair dont on souriait alors se trouve être aujourd’hui, entre Molière et Bossuet (un peu au-dessous, je le sais, mais entre les deux certainement), une des premières gloires de la France27.
Necker en son premier ministère, au milieu de la faveur publique et de l’applaudissement. […] Dans son premier ministère, qui dura cinq ans (1776-1781), il lutte contre les courtisans et contre les abus, et il tombe, il se retire par roideur et faute d’adresse devant le vieux Maurepas, qu’il ne s’agissait que d’user et de laisser mourir. […] Fit-il bien de repousser dès cette première heure critique, par son accueil dédaigneux, les avances sincères de Mirabeau ? […] Ses cris de douleur et d’étonnement sur l’iniquité et l’ingratitude humaines seront bientôt proportionnés à ses premières expressions de délices et de reconnaissance. […] Plusieurs de ces écrivains, assez doctrinaires d’abord, se sont guéris d’eux-mêmes en continuant d’écrire et en corrigeant leur premier style par l’habitude de la parole.
Chapitre premier. […] Il y en aura d’autres, et de plus heureux, au premier rang desquels, dès à présent, il convient de signaler la renaissance ou la naissance de la critique. […] Le sieur des Essars n’en a d’ailleurs traduit que les huit premiers livres, qui ont paru de 1540 à 1548 ; — et dont la meilleure édition est celle d’Anvers, 1561, chez Christophe Plantin. […] Quant à l’Astrée, les deux premiers volumes en parurent en 1610 ou peut-être en 1608 ; les deux seconds en 1616 ; le cinquième et le sixième en 1619. […] Il faut noter ici, sans attendre davantage, que l’édition des Essais de-1580 ne comprend que les deux premiers livres de l’ouvrage, auxquels le troisième ne s’est ajouté pour la première fois que dans l’édition in-4 de 1588.
Nous consignâmes les deux premiers renseignements dans la Revue rétrospective, seconde série, t. […] Première représentation de L’Imposteur ; défense par le Parlement de le jouer une seconde fois. […] Les Historiettes de Tallemant nous apprennent que ses premiers succès avaient été obtenus dans le genre tragique. […] Il reprochait un jour à Boileau d’avoir ri seul à une des premières représentations de ce chef-d’œuvre. […] Boileau, qui avait été quelquefois témoin des querelles du premier ménage, les rapporta à son ami, qui en sut faire son profit.
Car, à mesure que ce siècle s’achemine tristement vers sa fin, je me sens plus d’amour pour les génies amples, magnifiques et féconds qui en ont illustré les cinquante premières années. […] Quant aux personnages, je sais bien qu’on rencontre, dans ses premiers romans, un peu trop de Renés en jupons, de petits-fils de Saint-Preux, d’ouvriers poètes et philosophes, de grandes dames amoureuses de paysans et que tout ce monde-là déclame ferme. […] Les pharisiens ont dit que ses premiers romans avaient perdu beaucoup de jeunes femmes, et — comédie exquise — les romanciers naturalistes ont parlé comme les pharisiens. […] Si George Sand a paru reconnaître, dans ses premiers romans, le droit absolu de la passion, c’est uniquement de celle qui est « plus forte que la mort » et qui la fait souhaiter ou mépriser.
Le mauvais goût, quand il est incorrigible, est une fausseté de jugement, un biais naturel dans les idées ; or, comme l’esprit agit sur le cœur, il est difficile que les voies du second soient droites, quand celles du premier ne le sont pas. […] Pourquoi donc le second siècle est-il au-dessous du premier ? […] Les plus belles choses qu’un auteur puisse mettre dans un livre sont les sentiments qui lui viennent, par réminiscence, des premiers jours de sa jeunesse. […] Le christianisme a mis au dedans du style du premier, le charme, l’abandon et l’amour ; et au dehors du style du second, l’ordre, la clarté et la magnificence.
Mais ce sont des raisons de première lecture et peu valables. […] Ce que nous aimons avec respect, dans ses premiers épanchements, c’est la force de sa curiosité intellectuelle et sa puissance d’enivrement cérébral. […] Renan nous apparaît, dès sa première lettre à sa sœur, — et avant même que M. […] Je vous dis que Stendhal, lors de son premier voyage d’Italie, avait cette belle fringale-là.
Ses premiers vers furent des sacrifices à ces indécences d’esprit. […] Cette œuvre éleva du premier coup le jeune poëte à une hauteur de renommée qui l’isola dans une gloire précoce et unique. […] Son génie ambitieux de tous les succès le porta au théâtre, il fit représenter Œdipe, sa première tragédie. […] Malheureusement, l’allusion perpétuelle qu’il voulait faire comme philosophe au fanatisme persécuteur des premiers temps du christianisme fit dévier le poëte du véritable caractère de Mahomet. […] Il écrivait à peine, l’histoire seule l’occupait encore ; ce fut le temps où il rédigea son premier livre historique, la vie du roi de Suède Charles XII.
Jusqu’à présent, du moins, dans le groupe d’élite que nous nous étions composé, et qu’aujourd’hui notre Béranger couronne, il faut le déclarer avec orgueil à l’honneur des premiers esprits de cette époque, nous n’avons rien eu à celer : le goût seul a mesuré nos réticences. […] Elle y joignait d’excellents avertissements de morale, à l’appui desquels la dévotion n’était pas oubliée : le jeune Béranger fit sa première communion à onze ans et demi. […] À dix-sept ans, muni de ce premier fonds de connaissances et des bonnes instructions morales de sa tante, Béranger revint à Paris, auprès de son père, qui s’y trouvait pour le moment dans une position de fortune très-améliorée . […] La comédie fut son premier rêve. […] Outre ces deux principales affaires, Béranger en eut encore deux autres dans l’intervalle : l’une en mars 1822, à propos de la publication des pièces du premier procès, il fut acquitté ; et plus tard une légère chicane pour contrefaçon, qui n’eut pas de suite.
Le jeune Prévost fit ses premières études chez les jésuites de sa ville natale, et plus tard alla doubler sa rhétorique au collège d’Harcourt, à Paris. […] On n’a qu’une phrase de lui qui donne suffisamment à penser et qui révèle la teinte à la direction de ses sentiments durant les orages de sa première jeunesse : « Quelques années se passèrent, dit-il (à ce métier des armes) ; vif et sensible au plaisir, j’avouerai, dans les termes de M. de Cambrai, que la sagesse demandoit bien des précautions qui m’échappèrent. […] Le repentir alors et une sorte d’irritation croissante contre un ennemi toujours victorieux le rejetaient au premier choc dans des partis extrêmes dont l’austérité ne tardait pas à mollir ; et, après une lutte nouvelle, en un sens contraire au précédent, il retombait encore de la cellule dans les aventures. […] Il conserva toute sa vie un tendre penchant pour ses premiers maîtres, et les impressions qu’il avait reçues d’eux ne le quitteront jamais. […] Attaqué par un jésuite du Journal de Trévoux au sujet d’un article sur Ramsay, il répliqua si décemment que les jésuites sentirent leur tort et désavouèrent cette première sortie.
Dupin l’a envisagé, selon les habitudes de son esprit, avec vigueur, bon sens, et une sorte de résolution de coup d’œil : s’emparant de quelques objections adressées aux idées premières de M. de Malesherbes, il n’a pas seulement loué, il a discuté. […] M. de Lamoignon père ayant été nommé chancelier de France en 1750, Malesherbes lui succéda en qualité de premier président de la Cour des aides ; dès lors il appartient aux grandes charges, et sa vie publique commence. […] Au moment où il devint premier président, il était très occupé de l’Histoire naturelle de Buffon, dont les trois premiers volumes venaient de paraître (1749), et il s’attachait à y relever, plume en main, les légèretés et les inexactitudes, principalement en ce qui concernait la botanique, que Malesherbes savait si bien, et que Buffon savait peu. […] Exilé, en 1771, à la suite de remontrances mémorables, il reparut à la tête de sa compagnie au début du règne de Louis XVI, et devint ministre de ce vertueux prince en 1775, dans ce premier ministère réformateur dont Turgot faisait partie. […] Il arrêta immédiatement la vente du livre ; sa première idée fut de le faire examiner de nouveau par un autre censeur.
Son premier écrit, son Essai sur les révolutions, atteste l’étendue et la diversité de ses lectures, et un penchant marqué aux considérations politiques dans les intervalles de la rêverie. […] Non, c’était le poète, l’homme de premier mouvement, l’homme ennuyé des premiers dégoûts et des lenteurs inévitables de la carrière, le jeune homme encore enivré de la poésie des déserts, qui la voulait aller ressaisir sous d’autres cieux, et qui n’avait point tiré de lui toutes les œuvres grandioses auxquelles il demandait la gloire. […] Il entra dans cette carrière nouvelle l’épée à la main comme un vainqueur forcené, et du premier jour il embrassa la Restauration, de toute sa haine contre le régime qui tombait. […] Il jetait pour premier mot le nom de régicide à la face de ses adversaires. […] Les quarante premiers chapitres du livre sont consacrés à développer les principes du gouvernement représentatif, et ces principes sont en général les véritables, les principes orthodoxes constitutionnels.
Son premier sentiment pour elle, et qui durera longtemps, — c’est l’adoration. […] Et puis, il ne voulait pas commettre d’injustice envers les trois premiers. […] Que lui restait-il de sa vertu première ? […] Il retrouve en lui-même son premier fond protestant et républicain. […] Il y était obligé par ses premiers livres.
Aussi combien étaient puissantes les paroles de ces premiers apôtres ! […] Mais il ne faut pas tirer de cette première apparence une induction trop exclusive. […] une peinture plus vive que touchante des premières émotions, des premiers sentiments de deux jeunes amants élevés dans la simplicité d’une vie champêtre et protégés contre eux-mêmes par la seule ignorance. […] Mais qu’importent ces premières traces d’imitation effacées par l’enthousiasme du poète et perdues dans sa richesse ! […] On raconte que le poète a consacré dans cette scène un trait de sa vie, sa réconciliation avec sa première femme.
Les mémoires, qui, à la différence du journal, sont d’une lecture pleine et aisée, nous montrent Bossuet dans sa généalogie et dans sa race, dans son enfance et son éducation première, dans sa croissance naturelle et continue. […] En voyant dans les mémoires de l’abbé Le Dieu les traits qu’il a ressaisis et rassemblés de cette première vie et de ces premières études de Bossuet, à Dijon, puis au collège de Navarre, puis à Metz lorsqu’il y fut retourné, ce qui me frappe avant tout, c’est ce signe, ce caractère manifeste de l’âme et du génie du futur grand évêque, quelque chose de facile et de supérieur qui se prononce et prend position sans lutte, sans trouble, sans interruption comme sans empressement : c’est la vocation la plus directe qui se puisse concevoir, c’est l’âme la moins combattue qui fut jamais en si haute région. […] Toute cette partie des mémoires de Le Dieu, où il parle de l’éloquence première de Bossuet et des études par lesquelles il la nourrissait, est d’un grand charme. […] Les succès de Bossuet dans les chaires de Paris, lorsqu’il y vient faire des apparitions périodiques et assez fréquentes pendant ses années de résidence habituelle à Metz, sont peints avec une vivacité et avec une grâce qu’on ne s’attendrait pas à trouver dans un compte rendu de sermons ; on y assiste à ce premier règne de la grande éloquence avant la venue de Bourdaloue. […] Telle était l’improvisation méditée d’où Bossuet tira ses premiers miracles et à laquelle il resta fidèle dans tout le cours de ses homélies pastorales.
Ayant à étudier, dans cette vie du préfet de Paris, tout un fragment considérable de l’histoire administrative du premier Empire, M. […] Ce fut certainement un de ses principaux titres aux yeux du Premier Consul, le jour où il eut l’honneur d’être choisi par lui pour la première magistrature municipale de l’Empire, que d’avoir été l’exécuteur testamentaire de Mirabeau. […] Il y eut un revirement et un tour de faveur au dernier moment : l’ombre même de Mirabeau, le souvenir de cette illustre amitié, joint à une réputation intacte de patriotisme et de sagesse, désigna Frochot au choix du Premier Consul. […] Parmi les personnages publics surpris par Malet, tous du moins s’étaient récriés, avaient résisté et n’avaient cédé qu’à la violence : un seul, que la conspiration semblait épargner comme moins suspect, avait accepté, sans raisonner, le mot d’ordre et, au premier avis, avait tenu son Hôtel-de-Ville ouvert comme une hôtellerie aux nouveaux arrivants. […] Frochot. » — On a des lettres écrites par Frochot dans ces premiers instants d’anéantissement à son ami Regnaud, à M. de Montalivet : elles sont vraies et touchantes5 ; elles ajoutent à l’idée honorable qu’on peut se faire de cet excellent homme, à qui il arriva comme à tel bon général de perdre en une seule et dernière journée de défaite une réputation justement acquise et jusque-là des mieux méritées.
69 » Et voilà comment (et je n’ai indiqué qu’une seule branche, — qu’aurait-ce été si je les avais suivies et examinées toutes une à une), voilà comment de dédain en dédain, de négligence en négligence, quand on avait le plus beau jeu qu’ait jamais tenu en main Pouvoir public, on a fini par perdre la partie au premier tour, car on est au second ; voilà comment du mépris de toutes ces fractions de l’opinion, d’abord isolées entre elles, et de leur addition ensuite, de leur union subite qui s’est trouvée faite un jour contre vous, voilà comment il est sorti un total inattendu ; voilà comment l’opinion s’est réveillée, comment, à travers toutes les difficultés et les obstacles d’élections si tiraillées, si travaillées administrativement, elle s’est fait jour jusqu’à pouvoir vous atteindre et s’imposer à vous. […] A le prendre ainsi, et vu l’urgence, vu la prorogation du Corps législatif, qui a pu être nécessaire, mais qui est survenue irrégulièrement et qui a choqué et interloqué ce Corps, vu bien d’autres circonstances que chacun sent assez sans qu’on les dise, il me semblait que le Sénat aurait pu procéder plus vite, motiver son empressement même par la condition fâcheuse qui était faite au Corps législatif, resté en l’air et en suspens, se mettre dès le premier jour avec ce Corps dans des relations d’égards et de bons procédés et, en vérité, quand je vois les modifications apportées au sénatus-consulte après une discussion si laborieuse, je trouve qu’il eût été mieux de l’accepter et de l’acclamer sous sa première forme. Je le préférais dans sa première rédaction. […] Je sais bien que c’est un reste de l’ancienne et première Constitution auquel on n’a pas voulu renoncer ; mais ce n’est plus qu’un anneau brisé : la chaîne fait défaut, puisque les ministres deviennent, en définitive, responsables devant le Corps législatif. […] En prévision des lacunes toujours inévitables dans une Collection de ce genre, nous nous étions réservé de reporter à la fin des Premiers lundis en guise de Mélanges, tout ce qui aurait pu nous échapper pendant l’impression de ces trois volumes.
Le pauvre apparaît déjà comme celui qui doit bénéficier en première ligne du royaume de Dieu. Quoique le centre d’action de Jean fût la Judée, sa renommée pénétra vite en Galilée et arriva jusqu’à Jésus, qui avait déjà formé autour de lui par ses premiers discours un petit cercle d’auditeurs. […] Un tel fait surprend au premier coup d’œil dans Jean-Baptiste, et on est porté à le révoquer en doute. […] Ces bonnes relations devinrent ensuite le point de départ de tout un système développé par les évangélistes, et qui consista à donner pour première base à la mission divine de Jésus l’attestation de Jean. […] Cet homme faible étant devenu éperdument amoureux d’elle, lui promit de l’épouser et de répudier sa première femme, fille de Hâreth, roi de Petra et émir des tribus voisines de la Pérée.
Sa première éducation fut toute maternelle, toute libre, toute buissonnière. […] M. de Lamartine loue beaucoup sa mère ; rien de plus naturel au premier abord ; il semble qu’un père et qu’une mère soient de ces êtres qu’on ne puisse trop louer ou du moins trop aimer. […] Ce premier amour avec Lucy, sous l’invocation d’Ossian, est une jolie esquisse, d’un trait pur et simple ; c’est finement touché : il y a du sourire, un peu de malice ; en un mot, de ces qualités qu’excède aisément le talent de M. de Lamartine, mais qui font d’autant plus de plaisir à rencontrer chez lui. […] Parmi les auteurs qui ont eu le plus d’influence sur M. de Lamartine, et qui ont le plus agi de bonne heure sur sa forme d’imagination, il faut mettre au premier rang Bernardin de Saint-Pierre. […] Sa manière, que nous avons connue si noble d’abord, un peu vague, mais pure, s’est gâtée ; elle dément à chaque instant ses premiers exemples et ses modèles.
Tout ce qui contribuerait à nous rendre dans l’expression la netteté première, à débarrasser la langue et l’esprit français du pathos et de l’emphase, de la fausse couleur et du faux lyrique qui se mêle à tout, serait un vrai service rendu non seulement au goût, mais aussi à la raison publique. […] J’irai même plus loin et je dirai que, quoi qu’on fasse, la netteté est et sera toujours de première nécessité chez une nation prompte et pressée comme la nôtre, qui a besoin d’entendre vite et qui n’a pas la patience d’écouter longtemps. […] J’y rencontre à première vue, comme noms principaux, Lesage, l’abbé Prévost, Mme de Staal (de Launay), Mme Du Deffand, Fontenelle, Vauvenargues, Montesquieu enfin, et Voltaire déjà dans toute sa variété et sa richesse. […] Parlant de l’expédition du prétendant en 1708, et des seigneurs qui devaient en être, Saint-Simon cite confusément Hamilton : Les Hamilton, dit-il, étaient frères de la comtesse de Grammont, des premiers seigneurs d’Écosse, braves et pleins d’esprit, fidèles. […] Je passerais encore que le président Tambonneau, venu en Angleterre pour briller, et voyant qu’il y perd sa peine, retourne en France aux pieds de ses premières habitudes, c’est-à-dire de sa première maîtresse ; mais c’est trop que le fat Jermyn ne soit dans toute sa personne qu’un trophée mouvant des faveurs et des libertés du beau sexe.
Chapitre premier. […] Les Orientaux se firent une divination moins grossière ; ils observèrent le mouvement des planètes, les divers aspects des astres, et leur premier sage fut Zoroastre (selon Bochart, le contemplateur des astres .) — Ce système ruine nécessairement celui des étymologistes qui cherchent dans l’Orient l’origine de toutes les langues. […] C’est qu’Hermès ne fut point un sage, un philosophe divinisé après sa mort, mais le caractère idéal des premiers hommes de l’Égypte, qui sans autre sagesse que celle de l’instinct naturel, y formèrent d’abord des familles, puis des tribus, et fondèrent enfin une grande nation18. […] Aussi nous ne craignons pas d’y pénétrer comme dans un champ sans maître, qui appartient au premier occupant (res nullius, quæ occupanti conceduntur). […] Orphée surtout, si on le considère comme un individu, offre aux yeux de la critique l’assemblage de mille monstres bizarres. — D’abord il vient de Thrace, pays plus connu comme la patrie de Mars, que comme le berceau de la civilisation. — Ce Thrace sait si bien le grec qu’il compose en cette langue des vers d’une poésie admirable. — Il ne trouve encore que des bêtes farouches dans ces Grecs, auxquels tant de siècles auparavant Deucalion a enseigné la piété envers les dieux, dont Hellen a formé une même nation en leur donnant une langue commune, chez lesquels enfin règne depuis trois cents ans la maison d’Inachus. — Orphée trouve la Grèce sauvage, et en quelques années elle fait assez de progrès pour qu’il puisse suivre Jason à la conquête de la Toison d’or ; remarquez que la marine n’est point un des premiers arts dont s’occupent les peuples. — Dans cette expédition il a pour compagnons Castor et Pollux, frères d’Hélène, dont l’enlèvement causa la fameuse guerre de Troie.
Chapitre premier. […] — Ô page innocente… ô page empreinte de mes premiers doutes ! […] Cette étude est pour le critique un de ses premiers devoirs, un devoir de grand profit. […] Au premier mot que dit notre homme, vous pressentez les accidents qui le menacent. […] La comédie de Marivaux n’est plus dans sa fraîcheur première, mais de loin elle est encore si jolie !
Chapitre premier. Rapports de l’invention et de la disposition Il y a quelque chose de factice et de convenu dans la distinction nécessaire qu’on fait des diverses opérations par lesquelles l’intelligence mène un ouvrage de la conception première à l’entier achèvement. […] Le seul contact des idées qui doivent être rapprochées suscite d’autres idées : la série qu’on ordonne se continue d’elle-même, après qu’on a classé ses premières acquisitions ; l’œuvre maintenue dans sa droite direction par la sévérité du plan est poussée plus loin, plus haut, plus profondément qu’on n’avait pensé d’abord, et le terme qu’on espérait à peine d’atteindre est allègrement franchi.
À cette première cause de l’infériorité de nos historiens, tirée du fond même des sujets, il en faut joindre une seconde, qui tient à la manière dont les anciens ont écrit l’histoire ; ils ont épuisé toutes les couleurs ; et si le christianisme n’avait pas fourni un caractère nouveau de réflexions et de pensées, l’histoire demeurerait à jamais fermée aux modernes. […] Il n’en est pas des vérités comme des illusions : celles-ci sont inépuisables, et le cercle des premières est borné ; la poésie est toujours nouvelle, parce que l’erreur ne vieillit jamais, et c’est ce qui fait sa grâce aux yeux des hommes. […] L’éloquence du premier lui est trop particulière, pour être tentée par quiconque n’a pas son génie.
Nibelle, comme inspiration et comme forme, a goûté à cette candide coupe de lait écumant dans laquelle buvait Yorick… Lorsque la visée commune est la force, soit dans l’expression des caractères ou des passions, soit dans les situations dramatiques, à une époque de corruption et de décadence où l’on a transporté dans le langage, cette forme rationnelle de la pensée, la couleur torrentielle des peintres les plus éclatants, il faut savoir bon gré à un jeune homme d’avoir, dans ses premiers récits, été sobre et simple comme s’il avait eu l’expérience, et de ne s’être adressé qu’aux saintes naïvetés du cœur pour plaire et pour intéresser. […] Ainsi que nous le disions plus haut, la qualité suprême de cette trilogie romanesque c’est une remarquable sensibilité touchée par la vie et qui rend éloquemment son premier accord. […] La nature donne tout cela parfois aux génies supérieurs dès leurs premières œuvres.
Chez lui rien d’imprévu, rien d’aventuré au premier coup d’œil. […] Gandar, en retournant en Grèce au printemps de 1853, n’était plus pourtant le voyageur intrépide et avide des premières années. […] Il s’était fait, dès ses premiers mois de congé, une vie à souhait, des journées de recherches et de lectures, des soirées sans isolement. […] Sa première leçon d’ouverture, du 8 janvier 1862, avait été sur Pascal, dont il s’occupa jusqu’à la fin de l’année. […] Sainte-Beuve ont été réimprimés en tête du premier volume des Lettres.
Il a raconté lui-même toutes ces vicissitudes de sa vie première avec bonhomie et ingénuité. […] Il n’en était encore qu’aux premières initiations de l’art ; il y renonça. […] Il était dans sa trente-troisième année seulement à son arrivée à Weimar ; il avait gardé toute la fraîcheur des impressions premières et la faculté de l’admiration. […] Après ce premier coup d’œil, je montai au premier étage avec le domestique, dont la langue était toujours en mouvement. […] Vers trente ans, l’âme, trop souvent froissée, a perdu sa fleur première.
Le fini donnera autre chose, mais ne remplacera pas la naïve beauté de ce premier travail. […] Cependant on a, dans ces derniers temps, qualifié cet aimable écrivain de moraliste du premier ordre. […] Pourquoi Boileau est-il un critique de premier ordre ? […] Qui sait même si ces premiers regards de la gloire, dont Vauvenargues compare la douceur à celle des premiers rayons de l’aurore, ne sont pas le premier coup d’œil que jeta Voltaire étonné et charmé sur les Réflexions critiques du jeune écrivain ? […] Mais à quoi bon ce rêve d’une amitié que devait interrompre, dès ses premières douceurs, la mort prématurée de l’un des deux amis ?
Toutefois il termina l’instrumentation du premier acte en septembre-octobre (après son retour en Suisse et un séjour dans les Alpes), celle du troisième acte en mars 1856. […] Le 6 décembre il annonce à Liszt qu’il termine l’esquisse de la première scène du premier acte ; en mi-janvier 1857 il termine l’esquisse du premier acte en entier. […] Au premier moment, dans la lutte qui s’établissait entre Wagner et la foule, les partisans de Wagner n’ont pas eu le temps de s’entre-regarder, il s’agissait de courir au plus pressé. […] Noufflard, Richard Wagner d’après lui-même, promettait d’être fort intéressant ; malheureusement ce livre en est resté à son premier volume, qui ne nous conduit que jusqu’en 1849. […] Il fut l’un des premiers amis de Wagner en France.
Flourens, par quelques notes rapides et nettes, nous marque dans son édition tous ces points et ces temps essentiels : on y voit les tâtonnements de Buffon, ses premières assertions tranchantes, ses retours, quelquefois ses contradictions, ses derniers semblants de résistance, même après qu’il a cédé et qu’il s’est rendu à la puissance des faits. […] Ajoutant ainsi continuellement à son acquis, à son fonds de comparaisons et d’idées, assouplissant et gouvernant avec une dignité de plus en plus aisée sa noble manière, semblant justifier en lui cette définition, que le génie (une haute intelligence étant supposée comme condition première), c’est la patience, il est arrivé, sur les plus grands sujets qu’il soit donné à l’œil humain d’embrasser, à la plénitude de son talent de peintre et d’écrivain. […] En 1748, un an avant la publication des premiers volumes de l’Histoire naturelle de Buffon, Linné, déjà au comble de la gloire, conduisait dans les environs d’Upsal des centaines d’élèves : On faisait de fréquentes excursions pour trouver des plantes, des insectes, des oiseaux. […] Il s’étonnait du soin, selon lui excessif, qu’on prenait à décrire si longuement leurs mœurs, et surtout à faire admirer leur industrie : « Car enfin, disait-il, une mouche ne doit pas tenir dans la tête d’un naturaliste plus de place qu’elle n’en tient dans la nature. » Il semble que Buffon, se tenant au point de vue de l’homme et placé entre les deux infinis, celui de l’infinie grandeur et celui de l’infinie petitesse, n’ait été sensible qu’au premier. Il aimait assez, dans son premier ordre, à prendre les choses et les êtres par rang de taille, si l’on peut dire, et de grandeur physique ; c’est ainsi qu’il croit convenable de commencer l’histoire des oiseaux par celle de l’autruche qui est comme l’éléphant du genre.
Cette première forme de la renommée de Henri IV a été consacrée par l’histoire qu’écrivit de lui le bon évêque Hardouin de Péréfixe, précepteur de Louis XIV (1661)4. […] ce m’était autant de coups de poignard dans le sein, voyant que je serais contraint de les abandonner au premier jour. […] L’un des courts écrits qui font le mieux connaître la personne et le moral de Henri IV, ce sont les mémoires du premier président de Normandie, Claude Groulard, de tout temps fidèle à ce prince, et qui nous a conservé un récit naïf des fréquents voyages et des séjours qu’il eut à faire auprès de lui. […] Dans la modération et la clémence de Henri IV il entrait donc, sur un fonds premier de générosité et de bon naturel, une profonde connaissance de ce que peuvent les choses, de ce que valent les hommes, bien de la prudence et un peu de mépris. […] Ce qu’il avait surtout, et bien mieux que l’étude première et la discipline, c’était la source, le jet, l’esprit vif, ouvert, primesautier et perfectible, un tour particulier d’imagination, et c’est ce qui lui assure son originalité à côté des plus grands princes et capitaines qui ont bien parlé ou bien écrit.
Première leçon Exposition du but de ce cours, ou considérations générales sur la nature et l’importance de la philosophie positive. […] (1) L’objet de cette première leçon est d’exposer nettement le but du cours, c’est-à-dire de déterminer exactement l’esprit dans lequel seront considérées les diverses branches fondamentales de la philosophie naturelle, indiquées par le programme sommaire que je vous ai présenté. […] Nous sommes aujourd’hui tellement éloignés de ces dispositions premières, du moins quant à la plupart des phénomènes, que nous avons peine à nous représenter exactement la puissance et la nécessité de considérations semblables. […] Sans les attrayantes chimères de l’astrologie, sans les énergiques déceptions de l’alchimie, par exemple, où aurions-nous puisé la constance et l’ardeur nécessaires pour recueillir les longues suites d’observations et d’expériences qui ont plus tard servi de fondement aux premières théories positives de l’une et l’autre classe de phénomènes ? […] Celles, d’ailleurs, dont les résultats présentent, au premier abord, un moindre intérêt pratique, se recommandent éminemment, soit par la plus grande perfection de leurs méthodes, soit comme étant le fondement indispensable de toutes les autres.
Cette première lettre est d’un bruit, d’une folie, d’un tintamarre étourdissant. […] Là encore il s’en tient à la trempe originelle première, et ne songe pas à s’en donner une autre. […] Je crois bien que la cause première et déterminante de ces voyages en Russie avait été quelque petit démêlé avec la liste civile. […] Reçu à bras ouverts par l’empereur Nicolas, qui lui dit pour premier mot : « Mon cher Vernet, êtes-vous à moi ? […] Il exprima à l’empereur sa première pensée qui était de faire une courte visite en France.
Les poëtes et artistes, s’inspirant moins à la source de toute vie et de toute création, déchurent du premier rang où ils siégeaient dans la personne de Dante, et la plupart finirent par retomber à ce sixième degré où Platon les avait relégués au bas de l’échelle des âmes, un peu au-dessus des ouvriers et des laboureurs. […] Quand il s’écrie à la fin de l’Isolement, dans la première des premières Méditations : Et moi je suis semblable à la feuille flétrie… Emportez-moi comme elle, orageux aquilons ! […] comme au fond de l’espace Tel soleil voyageur qui scintille et qui passe, Quand son premier rayon a jusqu’à nous percé, Et qu’on dit : Le voilà, s’est peut-être éclipsé ! […] Rien ne saurait donc être plus achevé en soi que ce premier volume des Méditations. […] Par beaucoup de détails, par le style, par le souffle et l’ampleur des morceaux pris séparément, elles sont souvent supérieures aux premières Méditations ; comme ensemble, comme volume définitif, j’aime mieux les premières.
La première partie de son livre, le premier mémoire, qui traite des Annales des Pontifes ou grandes Annales, a véritablement pour objet de rendre aux premiers siècles de Rome et à son histoire au temps des rois et des premiers consuls une authenticité que les travaux de Niebuhr et de cette école audacieuse avaient pu ébranler dans beaucoup d’esprits. […] Grâce à lui, l’histoire des premiers siècles de Rome est à refaire, ou mieux il demeure prouvé, je pense, qu’on ne saurait la refaire. […] Elles étaient fort sommaires, je le crois ; mais elles ne laissaient pas de devoir occuper à la longue une étendue fort respectable, si elles tenaient tout ce qu’on a depuis raconté des premiers siècles. […] Il paraît pourtant qu’un des premiers journaux des Romains fut rédigé par un Grec appelé Chrestus : il n’a dû importer à Rome que ce qui était déjà dans son pays. […] Le Clerc rappelle très-bien et cite l’agréable plaisanterie de l’abbé Barthélemy, où, sous le titre d’Essai d’une nouvelle Histoire romaine, il montre qu’il ne croit à peu près rien des premiers siècles de l’ancienne.
C’est qu’à partir de ce jour-là, ce premier amour, comme un enfant qui ne devait pas vivre, était mort en elle. […] Sa vue avait porté du premier coup d’œil sur Mme de Pontivy : il contint mal son émotion. […] Aux premiers jours du printemps, ils allèrent à Sceaux pour une semaine ; la petite cour s’y trouvait d’un brillant complet. […] » Ils eurent de la sorte plusieurs printemps, et, dans cette harmonie rétablie, il eût été de plus en plus malaisé de distinguer en eux les différences premières. […] On la maria en effet ; mais bientôt elle mourut à son premier enfant.
Or, cependant, le point essentiel dans une vie de grand écrivain, de grand poëte, est celui-ci : saisir, embrasser et analyser tout l’homme au moment où, par un concours plus ou moins lent ou facile, son génie, son éducation et les circonstances se sont accordés de telle sorte, qu’il ait enfanté son premier chef-d’œuvre. […] Pourtant il devint amoureux ; et, sans admettre ici l’anecdote invraisemblable racontée par Fontenelle, et surtout sa conclusion spirituellement ridicule, que c’est à cet amour qu’on doit le grand Corneille, il est certain, de l’aveu même de notre auteur, que cette première passion lui donna l’éveil et lui apprit à rimer. […] Le fait principal de ces premières années de la vie de Corneille est sans contredit sa passion, et le caractère original de l’homme s’y révèle déjà. […] Aveugle et rapide en son instinct, il porte du premier coup la main au sublime, au glorieux, au pathétique, comme à des choses familières, et les produit en un langage superbe et simple que tout le monde comprend, et qui n’appartient qu’à lui16. […] La querelle du Cid, en l’arrêtant dès son premier pas, en le forçant de revenir sur lui-même et de confronter son œuvre avec les règles, lui dérangea pour l’avenir cette croissance prolongée et pleine de hasards, cette sorte de végétation sourde et puissante à laquelle la nature semblait l’avoir destiné.
Un honnête homme, né pour l’Almanach du Commerce, qui aura griffonné jusque-là à grand’peine quelques pages de statistique, s’emparera d’emblée du premier poème épique qui aura paru, et, s’il est en verve, déclarera gravement que l’auteur vient de renouveler la face et d’inventer la forme de la poésie française. […] Joubert aurait été le dernier de ces membres associés, mais non moins essentiels, de l’ancienne littérature, de ces écoutants écoutés, qui, au premier rang du cercle, y donnaient souvent le ton. […] Il portait dans la critique non écrite, mais parlée, à cette fin du xviiie siècle, quelque chose de l’école première d’Athènes ; l’abbé Arnaud ne lui suffisait pas et lui semblait malgré tout son esprit et son savoir en contre-sens perpétuel avec les anciens. […] s’écriait-il alors comme pour réprimander son premier cri ; en toutes choses point de liberté ; mais en toutes choses justice, et ce sera assez de liberté. » Il disait : « Un des plus sûrs moyens de tuer un arbre est de le déchausser et d’en faire voir les racines. […] Je laisse subsister mon premier jugement, que chacun désormais peut achever et contrôler.
Chapitre premier § I. De la Renaissance et de la Réforme, et de leur première influence sur l’esprit français. — § II. […] De la Renaissance et de la Réforme, et de leur première influence sur l’esprit français. […] L’impulsion première vint de l’Italie. […] Marguerite, dit son premier éditeur, Claude Gruget, se joue sur les actes de la vie humaine.
Bientôt — grâce aux soins de quelques amis du maître, au premier rang desquels il faut nommer M. […] Satisfaite du premier hallali, la meute se pourlécha les badigoinces, et concentra sur l’unique Wagner ses énergies trop longtemps divisées. […] La seconde porte « mardi prochain 26 avril première… », du 23. […] Les décors du Rheingold sont très satisfaisants au Neues Leipziger Stad-Theater, surtout celui du premier tableau. […] En revanche l’on y a donné toute la fameuse Bacchanale du premier acte, qui se supprime d’ordinaire.
Cette passion, qui n’était que dans le ton, tenait au feu de la jeunesse ; cette première rudesse, que l’abbesse voudrait enlever, se polira vite dans le monde et à la Cour. […] Ménage, qui était galant comme un pur érudit et sans véritable monde, lui envoyait des épigrammes en toute langue, des madrigaux grecs, latins, italiens, sur toutes sortes de beautés plus ou moins métaphoriques et allégoriques ; Huet lui répond, en lui rendant la monnaie de ses confidences : Je vous envoyai l’année passée ma première élégie, je vous enverrai bientôt mon premier sonnet, mais il est encore brut. […] Nous saisissons ici Huet au plus vif instant de son premier état de cavalier. […] on peut voir ce petit chapitre imprévu au tome premier de l’ancienne Revue rétrospective de 1833. Huet, en poésie française, tenait décidément pour la littérature d’avant Boileau, pour celle de Segrais, de Conrart, des premiers membres de l’Académie française ; il ne s’en départit jamais.
Dès son premier ouvrage, le caractère de Lesage se dessine à merveille ; c’est du La Bruyère en scène et en action, sans trace d’effort. […] Une des premières scènes entre les deux valets, Crispin et La Branche, offre un exemple de cette légèreté dans le comique, qui est le propre de Lesage, soit à la scène, soit dans le roman. […] Les deux premiers volumes parurent en 1715, l’année même de la mort de Louis XIV. […] Loin de s’améliorer, il arrive, en ce moment d’ivresse, au pire degré de faute où il soit tombé, à l’insensibilité du cœur, à la méconnaissance de sa famille et de ses premiers amis. […] Le quatrième volume de Gil Blas ne parut qu’en 1735, c’est-à-dire vingt ans après les deux premiers, et onze ans après le troisième.
Le jeune Maury fit ses premières études dans le collège de sa ville natale, et de là fut envoyé au séminaire à Avignon. […] vous serez premier médecin du roi. » C’est Pariset qui donne ainsi l’anecdote dans son Éloge de Portal ; d’autres ont mis cette scène sur le coche d’Auxerre. […] À l’égard de Massillon, Maury, à propos de ce Petit Carême si vanté et qu’il met au-dessous du Grand, du premier Carême, ose prononcer le mot de décadence, et il en donne la raison avec une grande fermeté de sens. […] Il lui avait suffi, dans ce genre, de quelques premiers succès pour établir sa réputation, et il se tourna ailleurs. […] Il faut reconnaître à son honneur qu’il n’hésita pas dans le choix du camp, et que son parti fut pris du premier jour.
À l’arrivée du premier brigand, j’ai senti battre mon cœur avec force. […] Dès ce premier dialogue, il y avait des gens qui vous disaient alors qu’il y avait trop d’esprit. […] Le Barbier était destiné d’abord à être mis en musique, Beaumarchais voulait en faire un opéra-comique ; on dit même qu’il le présenta sous cette première forme aux Italiens de son temps. […] Rien de charmant, de vif, d’entraînant comme les deux premiers actes : la comtesse, Suzanne, le page, cet adorable Chérubin qui exprime toute la fraîcheur et le premier ébattement des sens, n’ont rien perdu. […] Quand on veut pourtant bien apprécier les qualités propres du talent de Beaumarchais, et ses limites du côté de la poésie et de l’idéal, il convient de lire, après ces scènes de la comtesse et de Chérubin, celles du premier chant du Don Juan de Byron, où ce jeune Don Juan à l’état de Chérubin engage sa première aventure avec l’amie de sa mère et la femme de Don Alfonso, avec Doña Julia.
Sylvie, c’est le poème du premier amour, le poème de l’éternel regret et du souvenir. […] Nous la voyons tour à tour, dans l’entrain hardi et joyeux des premières années de sa tâche d’associée, dans le plaisir des premiers succès, quand des espérances lui font signe et semblent l’appeler au bonheur. […] Cette première œuvre de Laurent Evrard n’avait rien de ce qui caractérise d’ordinaire les poètes amateurs. […] Elles sont à l’origine de son talent et à la clé de ses premiers accords. […] Il s’agit du premier vers de « L’Estoc », qui est un des sonnets des Trophées (1893).
Taine a passé son adolescence et sa première jeunesse. […] Durant les sept premiers, M. […] Son premier recueil de vers était d’un élégiaque. […] Son premier caractère est le réalisme de la peinture. […] De fait, ce premier amour de Henri Heine teinta de sa sanglante couleur ses premiers poèmes, — ceux qui précèdent l’Intermezzo.
Ce détail, insignifiant au premier abord, devient éminemment significatif quand on l’examine de près et qu’on applique à cet examen les procédés les plus récents de l’analyse psychologique. » L’auteur arrive alors à son sujet. […] … Qui sait si elle ne se souvient pas de son enfance, de sa première communion ? […] D’abord, le préambule ordinaire : «… Mon ami secoua dans le foyer les cendres de sa pipe, et tout à coup : — Veux-tu que je te raconte mon premier réveillon à Paris ? […] La Guezitte a un enfant de son premier mariage, Athénaïs, une petite fille de huit ans, que Buteau, naturellement, déteste et martyrise.
Quoique placé depuis plusieurs années dans les rangs, sinon les plus illustres, du moins les plus laborieux, de l’opposition ; quoique dévoué et acquis, depuis qu’il avait âge d’homme, à toutes les idées de progrès, d’amélioration, de liberté ; quoique leur ayant donné peut-être quelques gages, et entre autres, précisément une année auparavant, à propos de cette même Marion de Lorme, il se souvint que, jeté à seize ans dans le monde littéraire par des passions politiques, ses premières opinions, c’est-à-dire ses premières illusions, avaient été royalistes et vendéennes ; il se souvint qu’il avait écrit une Ode du Sacre à une époque, il est vrai, où Charles X, roi populaire, disait aux acclamations de tous : Plus de censure ! […] C’est un beau spectacle de voir ce public, harcelé par tant d’intérêts matériels qui le pressent et le tiraillent sans relâche, accourir en foule aux premières transformations de l’art qui se renouvelle, lors même qu’elles sont aussi incomplètes et aussi défectueuses que celle-ci. […] Quarante-deux ans séparent de cette première représentation la reprise actuelle.
Mais les murs des temples, du palais du maître, des hôtels des premiers hommes de l’État, des maisons des citoyens opulents, offriront de toutes parts de grandes surfaces nues qu’il faudra couvrir. […] On dit de Saint Pierre de Rome que les proportions y sont si parfaitement gardées que l’édifice perd au premier coup d’œil tout l’effet de sa grandeur et de son étendue, en sorte qu’on en peut dire, Magnus esse, sentiri parvus. […] On répond qu’à la vérité l’édifice aurait paru plus grand au premier coup d’œil, si l’on eût sacrifié avec art les proportions ; mais on demande lequel était préférable, ou de produire une admiration grande et subite, ou d’en créer une qui commençât faible, s’accrût peu à peu et devînt enfin grande et permanente par un examen réfléchi et détaillé. […] On nie que la comparaison du spectateur avec une des parties de l’édifice produise l’effet qu’on en attend, et répare l’illusion défavorable du premier coup d’œil.
De la physique poétique Après avoir observé quelle fut la sagesse des premiers hommes dans la logique, la morale, l’économie et la politique, passons au second rameau de l’arbre métaphysique, c’est-à-dire à la physique, et de là à la cosmographie, par laquelle nous parvenons à l’astronomie, pour traiter ensuite de la chronologie et de la géographie, qui en dérivent. […] Dans ces premiers temps où l’esprit humain n’avait point tiré de l’art d’écrire, de celui de raisonner et de compter, la subtilité qu’il a aujourd’hui, où la multitude de mots abstraits que nous voyons dans les langues modernes, ne lui avait pas encore donné ses habitudes d’abstraction continuelle, il occupait toutes ses forces dans l’exercice de ces trois belles facultés qu’il doit à son union avec le corps, et qui toutes trois sont relatives à la première opération de l’esprit, l’invention ; il fallait trouver avant de juger, la topique devait précéder la critique, ainsi que nous l’avons dit page 163. […] En traitant de ce sujet, nous ne pouvons omettre une observation importante qui jette beaucoup de jour sur celle que nous avons faite dans la Méthode (il nous est aujourd’hui difficile de comprendre, impossible d’imaginer la manière de penser des premiers hommes qui fondèrent l’humanité païenne 80). […] Ceci n’est point contradictoire ; vous pouvez observer tous les jours l’opiniâtreté de nos paysans, qui cèdent à la première raison que vous leur dites, mais qui, par faiblesse de réflexion, oublient bien vite le motif qui les avait frappés, et reviennent à leur première idée. — Par suite du même défaut de réflexion, les héros étaient ouverts, incapables de dissimuler leurs impressions, généreux et magnanimes, tels qu’Homère représente Achille, le plus grand de tous les héros grecs.
Son enfance et sa première jeunesse furent souffrantes, valétudinaires et casanières. […] Ballanche à leur premier état de spontanéité et ceux qu’a consacrés la lyre des Méditations nous a singulièrement frappé ; nous le retrouverons bientôt dans les Fragments. […] Pendant son premier séjour à Paris, M. […] Il fut de ceux qui, sans la désirer ni la faire, comprirent et admirent la révolution de Juillet dès sa première heure12. […] Ce dernier, ainsi que l’abbé Gerbet, est devenu son ami, et la contradiction première a cessé bientôt dans une conciliation que le Christianisme qui leur est commun rend solide et naturelle.
Il serait prématuré de juger du premier coup une œuvre sérieuse que nous avons pu à peine parcourir. […] Des paysages francs, naturels, des scènes prises sur le fait, une grande vérité de traits et un grand art d’expression dédommagent de l’action un peu absente, et recommandent, à première vue, cette étude qui est, du moins, une haute et noble tentative. […] — On vient de recueillir dans la Bibliothèque Charpentier les œuvres de Théophile Gautier ; son volume de vers, qui en contient un assez grand nombre d’inédits, aura un certain succès auprès de ceux à qui la grâce de la fantaisie et la vivacité de la couleur suffisen On peut citer comme une élégie d’un paganisme très-nu, mais très-gracieux (le genre admis), son Premier rayon de mai.
Pourtant il n’est pas si malaisé d’entendre ce qu’il n’a été permis que d’indiquer ; et même dans cette manière, que je nomme ma première, et qui a un faux air de panégyrique, la louange (prenez-y garde) n’est souvent que superficielle, la critique se retrouverait dessous, une critique à fleur d’eau : enfoncez tant soit peu, et déjà vous y touchez. […] En réimprimant ces portraits, je leur laisse exactement le caractère qu’ils eurent dans le temps de leur publication première, sans m’interdire toutefois les petites notes qui complètent ou restreignent. […] J’ai cru qu’il était permis de parler à l’entre-sol un peu plus librement qu’au premier.
Pailleron, avec une source première de philosophie qui ne s’est point tarie, une faculté d’ironie, concentrée et pathétique, dont on ne retrouve guère la trace dans son théâtre. […] Évidemment, Le Monde où l’on s’ennuie ne semble pas, au premier abord, sortir de la même plume que ce recueil intitulé : Amours et haines, et pourtant, en y regardant bien, on trouvera des tournures d’esprit, une façon de voir, piquante même dans le lyrisme, qui démontrent bien que l’auteur dramatique et le poète ne font qu’un. […] Dans ce premier volume de vers, le poète fait un peu trop claquer le fouet de
. — Mes premières années de Paris (1872). — Tragaldabas (1874). — Aujourd’hui et demain (1876). — Le Théâtre d’Auguste Vacquerie (1879). — Formosa, drame en quatre actes et en vers (1888). — Jalousie, drame en quatre actes (1888) […] Bien que ne commençant son récit qu’à la Révolution de février, l’auteur remonte parfois, par la pensée, aux premiers jours de cette belle et forte amitié qui l’a lié à Paul Meurice et que ni les années ni les traverses de la vie n’ont jamais altérée un seul jour ; toute une pièce dédiée à M. […] Mais c’est que nous étions enragés de Shakespeare Qu’ils insultaient ; car nous, dès notre premier jour, Nos haines n’ont jamais été que de l’amour.
Chapitre premier. […] On sent qu’en traitant des premiers il nous a été impossible de ne pas toucher un peu aux secondes, mais ici nous nous proposons d’en parler plus amplement. […] Chez les anciens, par exemple, l’humilité passait pour bassesse, et l’orgueil pour grandeur ; chez les chrétiens, au contraire, l’orgueil est le premier des vices, et l’humilité une des premières vertus.
Ils placent dans le même âge Aristophane, premier auteur de la vieille comédie, dont les nuées perdirent le vertueux Socrate. […] Tout ceci s’accorde avec nos principes : les hommes des premiers siècles qui étaient essentiellement religieux, ne pouvaient louer que les dieux. […] Il fut en outre l’inventeur du dithyrambe, première ébauche de la tragédie écrite en vers héroïques (nous avons démontré que ce vers fut le premier chez les Grecs).
Mais cette lune est dans sa première phase. […] On vantait le savoir du premier pour ravaler le génie du second, et on élevait au ciel le génie du second pour déprécier le savoir du premier. […] Le 10 d’octobre 1792, trois ans après son premier voyage, M. […] Quant au premier, M. […] Ses premiers sermons sont pleins d’antithèses, de battologie et d’enflure de style.
Elles se rapportent au premier voyage de Renan en Italie. […] Le procédé n’est pas différent dans ce premier essai. […] Taine était dressé dans son esprit dès ses premiers livres. […] Taine depuis son premier livre. […] C’est l’élément premier de son talent.
Issue de souche réformatrice par son père, Mme de Staël se rallie par son éducation et sa première jeunesse aux salons de l’ancien monde. […] Ce ne devait être pour Mme de Staël qu’un séjour passager, une saison de sa première jeunesse. […] Cette épître atteignit du premier coup le diapason du ton auquel furent montées la plupart des critiques venues dans la suite. […] Léonce, dès sa première lettre à M. […] » Elle se rejetait le plus longtemps possible en arrière, loin de ces derniers jours qui répètent d’une voix si rauque les airs brillants des premiers.
Et d’abord rendons, réservons au premier éditeur l’honneur et la reconnaissance qui lui sont dus. […] « Ces atomes de vie, ces semences premières, sont toujours en égale quantité sur la terre et toujours en mouvement. […] G. de Chénier, dépositaire des traditions de famille, et témoin des premiers dépouillements. […] Cet article, postérieur de dix années au précédent, achève et complète notre vue sur le poète ; l’étude approfondie n’a fait que vérifier notre premier idéal. […] Pour certaines variantes du premier texte, on m’a parlé d’un curieux exemplaire de M.
Mais parmi celles qui méritent le plus l’étude et qui appellent longtemps le regard par l’étendue, la sérénité et une sorte de froideur, au premier aspect, immobile, apparaît surtout M. […] Ses premiers essais à l’École attestaient une lecture immense, et particulièrement des études historiques très-nourries. […] Dubois, Albrand aîné, Cayx, etc., s’étaient mis en devoir de lutter avec les élèves parisiens, jusque-là en possession des premiers rangs. […] Jouffroy, Damiron et Bautain furent ses premiers disciples. […] Jouffroy est une de celles qui frappent le plus au premier aspect, par je ne sais quoi de mélancolique, de réservé, qui fait naître l’idée involontaire d’un mystérieux et noble inconnu.
C’est en citant la fin de ce premier article que nous terminerons l’analyse des enthousiasmes wagnériens du grand wagnérophobe. […] Colonne, d’une reprise du deuxième tableau du premier acte de Parsifal, et chez M. Lamoureux, après Tristan, du premier acte de la Walküre. […] De son vrai nom Jules Fleury Husson, (1821-1889), Champfleury défendit Wagner dès ses premiers concerts parisiens en 1860 en particulier contre les attaques de Fétis et de Scudo. […] Elle publia l’une des premières traductions de Parsifal après la mort de Wagner.
C’est pourquoi nous la voyons, au premier acte, arriver, le front haut, chez M. […] Au premier acte, tous les personnages de la comédie sont réunis dans le salon de M. […] René ; mais il est assez peu sympathique, au premier abord. […] Tout ce premier acte a le charme et l’entrain d’une engageante ouverture. […] Aussi bien, au premier mot, Élisa se redresse et déclare qu’elle accepte la main de M.
Il nous fait comprendre point par point cette campagne de 1815 ; il nous fait toucher du doigt les vraies causes qui ont déjoué le plan le plus habilement et le plus hardiment conçu, et dont l’exécution dans sa première partie, dans sa majeure partie, avait marché, sinon tout à fait à souhait, du moins dans le sens voulu. […] Et d’abord, comme premier élément, je rappellerai cette sorte de désaccord entre le moral de l’armée et ses chefs, le soldat ayant la disposition à se croire trahi et perdu, du moment qu’il ne voyait pas Napoléon. […] Le combat du premier jour ne pouvait être autre chose que ce qu’il fut, une charge à fond, une vigoureuse reconnaissance. […] Si l’on n’en fit pas plus de premier jour, si l’on ne poussa pasau-delà des bois en avant de Fleurus, il y avait à cela de bonnes raisons, et rien ne périclitait, l’objet principal étant d’attirer le gros de l’armée prussienne à une journée décisive pour le lendemain. […] Napoléon les conjura encore par son génie à Fleurus ; et, voyant sa grande combinaison première, celle qui consistait à tourner les Prussiens, se faire attendre ou échouer, il en improvisa à l’instant une autre. « Tiens-toi tranquille, disait-il à Friant qui s’inquiétait, il n’y a pas qu’une seule manière de gagner une bataille. » Se portant, en effet, vers Ligny, à un endroit où le ruisseau fait coude, et d’où l’on apercevait, à travers une éclaircie d’arbrés, les corps prussiens échelonnés, il les prit en écharpe par du canon, et bientôt, dépassant Ligny même, il les fit attaquer à revers par sa garde.
Et, d’autre part, comme ces admirateurs plus tardifs, honteux tout bas de s’être fait tant prier, et n’en voulant pas convenir, acceptent le grand écrivain dans ses dernières œuvres au détriment des premières qu’ils ont peu lues et mal jugées, comme ils sont fort empressés de le féliciter d’avoir fait un pas vers eux, public, tandis que c’est le public qui, sans y songer, a fait deux ou trois grands pas vers lui, il est du ressort d’une critique équitable de contredire ces points de vue inconsidérés et de ne pas laisser s’accréditer de faux jugements. […] Pour qui a lu avec soin les livres IV et V des Odes, les pièces intitulées l’Âme, Épitaphe, et tout ce charmant poëme qui commence au Premier Soupir et qui finit par Actions de Grâces, il est clair que le poëte, sur ces cordes de la lyre, s’était arrêté à son premier mode, mode suave et simple, bien plus parfait que celui des Odes politiques qui y correspond, mais peu en rapport avec l’harmonie et l’abondance des compositions qui ont succédé. […] … L’envahissement du scepticisme dans le cœur du poëte, depuis ces premières et chastes hymnes où il s’était ouvert à nous, cause une lente impression d’effroi, et fait qu’on rattache aux résultats de l’expérience humaine une moralité douloureuse. […] L’autre vie, celle qui suit la tombe, est redevenue un crépuscule nébuleux, boréal, sans soleil ni lune, pareil aux limbes hébraïques ou à ce cercle de l’enfer où souffle une perpétuelle tempête ; des faces mornes y passent et repassent dans le brouillard, et l’on sent à leur souffle ce frisson qui hérisse le poil ; les ailes d’or qui viennent ensuite et les âmes comparées aux hirondelles ne peuvent corriger ce premier effroi de la vision.
Le grand mouvement qui animait les littératures étrangères durant les trente premières années du siècle, et qui se fit si vivement sentir en France sous la Restauration, s’est graduellement calmé, comme tant de choses, et il ne présente plus à l’intérêt qu’une surface immense que sillonnent en tous sens des voiles empressées, mais où ne se signale de loin aucune escadre imposante, aucun pavillon bien glorieux. […] En été, pendant les travaux de la campagne, il restait peu de monde à la setch ; mais l’hiver y ramenait une garde nombreuse ; et c’est là qu’au premier danger, au premier cri d’appel, accouraient tous les chefs répandus dans les pays d’alentour ; c’est là, comme dans un champ de mai, que se décidaient tumultuairement les grandes entreprises, soit les courses de piraterie par mer sur les rivages de la mer Noire, soit les formidables invasions en Turquie et en Pologne. […] La façon dont Tarass accueille ses fils, dont il les houspille et les raille, dont il force presque l’aîné à faire, pour premier bonjour, le coup de poing avec lui, nous transporte aussitôt dans ce monde de sauvagerie et de rudesse ; la mère silencieuse, émue et navrée, qui ose jouir à peine du retour de ses fils, est touchée avec un sentiment profond et délicat : on assiste à la misérable condition de la femme en ces mœurs et en ces âges barbares. […] Ici s’arrête, à proprement parler, le recueil des Premiers Lundis, c’est-à-dire des articles de M.