Les détails qu’on pourrait donner à cet égard sembleraient fabuleux, et ne seraient que vrais. […] Il semblait pour lui que, d’une capitale à l’autre, d’une villa de Rome ou de l’Isola Bella à un château de Pologne ou de Bohême, il n’y eût qu’un pas. […] M. de Balzac, en écrivant, semble ignorer ce mot de La Bruyère. […] Il surabonde, il nage, il semble en plein dans ses eaux. […] Mérimée n’a peut-être pas une meilleure idée de la nature humaine que M. de Balzac, et, si quelqu’un a semblé la calomnier, ce n’est pas lui certes qui la réhabilitera.
Seulement nos personnages, à nous, n’ont rien de créé, même quand ils semblent le plus imprévus. […] Avec toi tout avait vie, et sans toi tout me semble mort. […] de cette lumière que j’ai trouvée tout à coup dans mon cœur, qui semblait luire exprès pour éclairer le tien. […] Mais il me semble que ce doit être en bien, quand j’aurais moi-même changé en mal. […] Qu’il y a là, me disais-je, plus de choses qu’il ne semble !
On en connaît la théorie, qui semble culinaire : Prenez une tranche de vie, etc. […] « De loin ils semblent impénétrables. […] Dumur semble avoir orienté définitivement son activité intellectuelle. […] Paul Adam semble en train de reconquérir. […] Ce vin lui semblait être le sirop des grands dignitaires.
Le grand exemple présent de Walter Scott venait apporter des preuves vivantes à l’appui de cette manière, en dehors, il est vrai, du cercle régulier de l’histoire, mais si prés qu’il semblait qu’il n’y eût qu’un pas à faire pour y rentrer. […] Ce qu’il sait d’hier ou du matin, il semble le savoir de toujours14. […] Il semblerait créer en trouvant. […] Aussi ne faut-il pas accorder, je le crois, à sa très-ingénieuse préface une portée plus grande que celle à laquelle il a prétendu : « Dès longtemps, dit-il, la période qu’embrassent les quatre règnes de cette dynastie (les Ducs de Bourgogne de la maison de Valois) m’a semblé du plus grand intérêt. […] « Ce qu’il a appris le matin, il semble le savoir de toute éternité. » Le mot a été dit en effet.
Souvent ce sont les agents surnaturels qui sont eux-mêmes les auteurs des oeuvres qui semblent dépasser les forces de l’homme. […] Mais ce qui me semble un monstre dans l’humanité, c’est l’indifférence et la légèreté. […] Car ces institutions qui semblent si absurdes ne le sont pas au fond autant qu’elles le paraissent ; ces préjugés ont leur raison, que vous ne voyez pas. […] En psychologie, il semblait le créateur des résultats les plus nécessaires de sa constitution. […] Notre politique machinale, nos partis aveugles et égoïstes sembleront des monstres d’un autre âge.
Enfant, Huet se livrait avec ardeur et avec verve à la poésie latine, qui ne semblait pas du tout alors une récréation futile ni même un simple exercice de transition ; on y voyait un digne emploi définitif du talent. […] Huet, tout en s’appliquant à ces diverses choses avec sa passion studieuse, semble pourtant s’être un peu douté que ce pouvaient être des jeux ; il s’est surtout développé et comme amusé à l’entour, et il ne semble pas y avoir pris au vif plus qu’il ne fallait. […] Vous êtes si prompt, et vous soutenez vos opinions avec une impétuosité si grande, qu’il semble qu’elles vous deviennent une passion. […] Boileau se fâcha de l’air et du ton qu’il prenait quand le goût lui semblait en cause. […] Sans doute il possédait l’Antiquité incomparablement plus que Boileau, qui pouvait sembler un ignorant à côté de lui.
Quelques habiles prononcent en faveur des anciens contre les modernes ; mais ils sont suspects et semblent juger en leur propre cause, tant leurs ouvrages sont faits sur le goût de l’antiquité : on les récuse. […] Un bon auteur, et qui écrit avec soin, éprouve souvent que l’expression qu’il cherchait depuis longtemps sans la connaître, et qu’il a enfin trouvée, est celle qui était la plus simple, la plus naturelle, qui semblait devoir se présenter d’abord et sans effort. […] Marot, par son tour et par son style, semble avoir écrit depuis Ronsard : il n’y a guère, entre ce premier et nous, que la différence de quelques mots. […] Elle est plus grande dans un ris immodéré que dans la plus amère douleur, et l’on détourne son visage pour rire comme pour pleurer en la présence des grands, et de tous ceux que l’on respecte : Est-ce une peine que l’on sent à laisser voir que l’on est tendre, et à marquer quelque faiblesse, surtout en un sujet faux, et dont il semble que l’on soit la dupe ? […] Il semble que la logique est l’art de convaincre de quelque vérité ; et l’éloquence un don de l’âme, lequel nous rend maîtres du cœur et de l’esprit des autres ; qui fait que nous leur inspirons ou que nous leur persuadons tout ce qui nous plaît.
On ne connaît pas Malherbe jeune : il semble qu’il n’ait pas eu de jeunesse. […] de nos propres luttes civiles et de nos acharnements pour ce qui nous semblait si absolument la bonne cause. […] La chose semble mal aisée et l’est à la vérité ; mais puisqu’il l’entreprend, il le fera. […] Il semble qu’il ne se puisse rien dire de plus honteux. […] Ceci est moins hyperbolique qu’il ne semble.
Que Gérard ait péri victime d’un guet-apens comme certain l’ont soutenu, cela semble peu probable. […] Avec Laurent Evrard, cette opération de dosage semble presque impossible à accomplir. […] Il y a certains livres qui semblent porter en eux l’assurance de leur « destin ». […] Et tout cela est si naturel, si exact qu’il nous semble que nous nous souvenions ! […] Leconte de Lisle s’était tu ; il semblait embarrassé.
L’orateur est sorti plus d’une fois du ton ; tantôt il baissait trop la voix, tantôt il la poussait d’un accent trop aigu ; son geste aussi, par moments, était criard, et, à certains passages à effet, son bras tendu, frémissant et flamboyant comme s’il eût secoué une torche, semblait vouloir chercher jusqu’au fond des tribunes des applaudissements que l’orateur eût trouvés à moins de frais tout près de lui. […] Mais il me semble s’être tout à fait mépris lorsqu’en finissant il nous a montré M. de Tocqueville « penché vers l’antiquité », relisant ses anciens auteurs, admirant non seulement Platon, mais Zénon, préférant même Lucain à ces poètes courtisans, Virgile et Horace. […] Je saurais bien que dire là-dessus tout comme un autre, mais il me semble que ce n’est vraiment pas le lieu, et que, même à l’Académie, c’était beaucoup trop comme cela. — J’aime mieux suivre M. […] Se reportant donc aux années des luttes parlementaires, l’ancien ministre s’est demandé comment il se faisait que M. de Tocqueville et lui, qui ne semblaient aujourd’hui, et dans ce raccourci de conciliation suprême, n’avoir jamais différé que sur des degrés et des nuances, avaient toujours été cependant en face l’un de l’autre et dans des camps opposés ; reprenant à son compte, exprimant à sa manière ce que M. […] Le vrai bénéfice de l’expérience devrait être de savoir distinguer, dans des cas qui sembleront toujours différents, ce qu’il y a au fond de semblable, et de démêler la bonne voie dans un pays neuf.
Il semble que les procédés de la connaissance soient les mêmes, qu’ils s’appliquent aux choses de l’esprit ou au monde physiologique. […] Il semble en effet parfois que la fausse conception qu’elle prend d’elle-même et des choses suffise à causer son aversion pour toute réalité. […] Mais on d’autres occasions, il semble au contraire que la haine des réalités soit, au lieu d’une conséquence, la cause qui la détermine à se concevoir autre qu’elle n’est. […] Avec elle, il a semblé que le phénomène apparaissait sous son aspect le plus universel et que, sous le jeu des mobiles et des circonstances qui semblent le déterminer, il révélait une source d’activité propre. […] Il semble qu’il ait voulu nous faire toucher la disproportion formidable qui s’accuse entre les interrogations posées par l’inquiétude de notre esprit et nos moyens d’y répondre.
Il me semble donc que M. de Tocqueville s’est privé d’une grande force en laissant de côté la question de droit, pour ne s’occuper que du fait. […] Il semble n’avoir aperçu dans l’égalité qu’une augmentation de bien-être parmi les hommes, et presque toujours il réduit la démocratie au développement du bien-être. […] Il semble même qu’il n’est pas ici entièrement fidèle à sa doctrine, qui consiste en toutes choses et partout à revendiquer la grandeur. […] De telle sorte que la grande société nationale semble plus corrompue, plus lâche, plus infirme dans le même temps où la petite société de la famille est mieux réglée ! Vous touchez à ce sujet en plus d’un endroit, jamais à fond, ce me semble.
Il semble, en effet, qu’alors l’Écriture sainte, associée, avec tant de grandeur, aux cérémonies du culte, aux solennités funèbres et à tous les triomphes de la parole chrétienne, ait fait tort, même auprès des imaginations les plus savantes, à la poésie du chantre de Thèbes. […] Il semble qu’aujourd’hui on se ferait un point d’honneur tout contraire à celui de l’abbé Massieu. […] Un court fragment, que tous les traducteurs ont négligé, confirme ce souvenir et semble le salut d’entrée du génie venant frapper à la porte du temple et offrir son aide, pour la défense de la patrie commune. […] Pindare semblait en juger ainsi, dans ces deux vers qu’a conservés Clément d’Alexandrie : « Heureux qui a vu les mystères d’Éleusis, avant d’être mis sous terre ! […] Pindare appartenait à cette race dorienne qui, parmi les mobiles cités de la Grèce, tenait à un principe de consistance et de durée, avait des rois héréditaires et un sénat dans Lacédémone, des rois dans la Sicile et dans la Cyrénaïque, et semblait en tout opposée au génie démocratique de la brillante Athènes.
Son rêve semble enfin être réalisé. […] Elle semble grosse d’une pensée encore inconnue : de quoi accouchera-t-elle ? […] Mes habitudes intellectuelles m’éloignent des problèmes qui ne me semblent pas nettement posés. […] ») me semble, parmi beaucoup d’autres, une forme très souple dans son infinie complexité possible. […] Catulle Mendès dans son rapport sur les lettres françaises, me semblent s’inspirer de la raison même.
Ce terme de classe même sent la gêne et l’école, et semble ne pas appeler la poésie. […] Elle, a supporté la république de 1848 ; mais le dernier et présent régime semble avoir été jusqu’ici pour elle plus difficile à épouser, ou du moins elle ne s’y est point ajustée et adaptée comme aux précédents. […] L’Académie semble s’être ressouvenue plus d’une fois de cet exemple signalé d’opposition. […] Littré semblait chose convenue et assurée : les académiciens des divers côtés y donnaient les mains. […] Cette dernière latitude est heureuse et permettra à l’Académie, au lieu de soutenir et de favoriser un genre faible et qui semble usé, de provoquer d’utiles travaux d’un intérêt actuel et bien vivant.
Un entrepreneur de traduction semble même avoir pris à tâche de déformer la poésie wagnérienne ad usum Galliæ. […] L’adoption des « motifs conducteurs » n’a pas, semble-t-il jusqu’ici, porté bonheur à la jeune école moderne. […] Nous n’avons, pour l’œil, que des mesures angulaires, et, d’autre part, nous ne pouvons connaître qu’un homme, par exemple, est plus ou moins grand que nature qu’en estimant sa hauteur angulaire et en la jugeant d’après la distance à laquelle il nous semble placé. […] A Bayreuth, c’est forcément le contraire qui a lieu ; les personnages, souvent nu-pieds, conservent leur taille naturelle, mais ils nous paraissent vus à une distance plus grande que la distance réelle, et, comme nous les voyons dans leurs dimensions vraies, ils nous semblent plus grands qu’ils ne devraient être. […] Le sublime prélude du premier acte nous la fait entrevoir ; le motif du Gral, né aux plus sereines hauteurs de l’instrumentation, semble descendre vers nous par degrés, avec le vol des anges qui portent la sainte relique.
Oui, comme cet art nous paraît suranné alors que les plus jeunes hommes tendent à se passionner pour des Édens charnels, quand la matière divinisée semble reconquérir des croyants et à l’aube, semble-t-il, d’une renaissance païenne. […] Tout lui semble anormal, dégradé, factice. […] Des moulins, au loin, semblent d’énormes araignées. […] — de rares et fantomatiques villages semblent avoir survécu. […] Henri de Régnier semble conduire à la parade.
Il semblait alors que l’intervention néfaste de ce pouvoir détournât sans cesse l’esprit humain d’atteindre un état de certitude, de perfection et de repos, qui semblait devoir être le but de tout effort et dans lequel semblaient devoir se résoudre, en une harmonie bienheureuse, toutes les divergences et toutes les oppositions où se manifeste le fait de l’existence phénoménale. Cet état que l’on convoitait et qui seul semblait digne de susciter et d’orienter l’aspiration humaine devait être procuré par la connaissance et la possession de la vérité.
Il y recueillit, ce semble, quelques consolations, surtout à Jéricho. […] Le cycle des miracles galiléens sembla un moment se rouvrir dans ce pays, que beaucoup d’analogies rattachaient aux provinces du Nord. […] Il semble que Lazare était malade, et que ce fut même sur un message des sœurs alarmées que Jésus quitta la Pérée 1013. […] Tout semble faire croire, en effet, que le miracle de Béthanie contribua sensiblement à avancer la fin de Jésus 1016. […] Mais ils semblent croire que Jésus le fit en venant de Galilée à Jérusalem par la Pérée.
Presque tous en effet semblent assez disposés à dire en finissant : Oh ! […] La science du bonhomme Richard m’a toujours semblé une assez mauvaise science. […] Il semble au premier coup d’œil qu’elle n’aurait aucune chance de fortune. […] L’état de l’humanité ne sera jamais si désespéré que nous ne puissions dire : « Bien des fois déjà on l’a crue morte ; la pierre du tombeau semblait à jamais scellée, et, le troisième jour, elle est ressuscitée ! […] La libation est de tous les usages de l’antiquité celui qui me semble le plus religieux et le plus poétique : sacrifice !
Je ne sais si cela a cessé d’être vrai aujourd’hui qu’on se flatte d’avoir aboli les distinctions de naissance, il me semble que les fils de personnages considérables, que les noms historiques, ne laissent pas d’avoir encore au moins dix ans d’avance sur les autres au début de la carrière. […] La critique, à ce degré, est devenue une magistrature, et ses arrêts ont pu sembler à quelques-uns une religion. […] Que si l’on passe aux rhéteurs modernes, à ceux des bons et grands siècles, on descend de haut : la critique, en ces belles époques, n’a pas pris tout son développement et son essor, elle se contente souvent de suivre : pourtant, en un ou deux cas, elle dirige, elle guide aussi ; elle semble recouvrer son antique autorité. […] J’arriverais donc, comme il aime à le faire, aux modernes du jour, aux contemporains, à nous-mêmes, et je dirais : La critique semble, au premier coup d’œil, avoir fait beaucoup de progrès, en avoir fait autant que l’art en a fait peu ; elle semble avoir gagné ce que l’autre a perdu. […] Si ces auteurs, qui semblent avoir été mis au monde tout exprès pour lui procurer un facile triomphe, n’existaient pas, votre critique serait bien en peine, et elle n’aurait pas toute sa matière.
Car une idée est toujours l’idée de quelque chose, et, partant, comprend deux moments, le premier, illusoire, où elle semble la chose elle-même ; le second, rectificateur, où elle apparaît comme simple idée. […] Car, selon le mécanisme que nous avons décrit et expliqué, d’un côté, l’image qui constitue un souvenir semble projetée en arrière et recule au-delà des sensations ou images répressives, ce qui la sépare d’elles ; et, de l’autre côté, la même image, se situant avec précision, semble se souder par son extrémité postérieure à l’extrémité antérieure des images ou sensations répressives, ce qui la joint à elles ; en sorte que nos événements nous apparaissent comme une ligne continue d’éléments contigus. […] Ils font ainsi contraste avec les événements qui sont transitoires, et ils semblent la portion essentielle de l’homme. […] Des hommes ont vu un fait très simple ; peu à peu, à distance, en y pensant, ils l’interprètent, ils l’amplifient, ils le munissent de circonstances, et ces détails imaginaires, faisant corps avec le souvenir, finissent par sembler des souvenirs comme lui. […] Ici, comme dans le souvenir, une image semble projetée hors du présent ; seulement, au lieu d’être projetée en arrière sur la ligne du temps, elle est projetée en avant.
Quelques auteurs ont attribué cet effet au défaut d’exercice des muscles de l’oreille, l’animal étant plus rarement alarmé par quelque danger, et cette opinion semble très probable. […] Quelques exemples de corrélation semblent purement capricieux : ainsi les Chats blancs avec des yeux bleus sont invariablement sourds. […] Leur organisation tout entière semble être devenue plastique, et tend à s’éloigner au moins en quelque degré de celle du type originel. […] Lors même que ce dernier ordre de faits serait plus exactement et plus généralement vrai qu’il ne me semble l’être en réalité, que prouverait-il, sinon que quelques-unes de nos races existaient en ces contrées il y a plus de quatre ou cinq mille ans ? […] L’hypothèse de la destruction complète de tant d’espèces, ayant des habitudes semblables à celles du Biset, me semble donc une supposition bien hardie.
L’heure me semble voilée de dentelle. […] Il semble qu’ils aient, sous une peau de bilieux, le reflet de l’or. […] — À la campagne il semble que le matin, il y ait de l’air neuf. […] L’eau me semble rouler la flore de l’Orient et l’Orient même. […] Dieu ne me semble avoir fait à la main, et avec un caprice d’artiste, que les arbres d’Orient.
Les lignes ne lui semblent pas avoir d’assiette. […] Sa présence semble précipiter les décès. […] Il ajoute que dans la colère, il lui semble avoir un grand vide dans la poitrine, dans l’estomac. […] En l’entendant, il me semblait écouter mes pensées de tous les jours. […] Cette bijouterie de la relique ne vous semble-t-elle pas la plus abominable profanation de la mort.
Il semble, en plusieurs de ses sermons, y avoir songé et y avoir répondu : qu’on lise dans cette pensée le sermon Sur l’injustice du monde envers les gens de bien et celui surtout Sur la médisance : Les traits de la médisance, dit-il, ne sont jamais plus vifs, plus brillants, plus applaudis dans le monde que lorsqu’ils portent sur les ministres des saints autels : le monde, si indulgent pour lui-même, semble n’avoir conservé de sévérité qu’à leur égard, et il a pour eux des yeux plus censeurs et une langue plus empoisonnée que pour le reste des hommes. […] Certes, il semble qu’il avait souffert et tout connu, celui qui a écrit cela. […] » Il peut se tromper et il se trompe, mais il semble du moins deviner en lui une âme plus facile que ne le serait celle d’un Bossuet ou d’un Bourdaloue. […] Les Sermons de Massillon n’étant pas imprimés de son vivant, il semble qu’il y ait ici un anachronisme : mais il se pouvait qu’il y eût quelques copies en circulation parmi les écoliers de Clermont, ou qu’une édition incomplète leur eût passé par les mains. […] Le peuple semblait vouloir le dédommager et le venger de l’attentat récent ; les cris de Vive le roi !
« On n’est pas né pour la gloire lorsqu’on ne connaît pas le prix du temps. » Cette pensée de Vauvenargues semble avoir été la règle de conduite de Pline. […] Mais aussi, et tout comme chez eux, des idées morales s’y mêlent et relèvent vite ce qui a pu sembler de pure rhétorique. […] Son livre VII, où il traite de l’Homme, commence par un tableau énergique, éloquent et sombre, où il semble se ressouvenir des couleurs du poète Lucrèce, et préparer la matière aux réflexions d’un Pascal. […] Littré, et qui proviennent d’hommes spéciaux dans les sciences, ils sont sévères jusqu’à sembler durs. […] Il y a telle lettre de lui où il semblerait à demi chrétien par la morale.
Sa Lyre semble embrasée de toutes les lueurs du monde. […] Baudelairea me semble monocorde. […] J’ai lu un peu de Vigny, de Baudelaire et de Verlaine : cela m’a semblé vrai, et parfaitement répondre à ma vision des choses. […] Victor Hugo a été, certes, un grand poète, mais il me semble que Vigny est, par excellence, le Poète. […] Remy de Gourmont qui tient la férule, me semblent cependant commettre l’erreur.
Mais il semble que l’auteur ait besoin d’une lutte acharnée pour exciter l’attention. […] Hugo nous semblent condamnées à un prochain oubli, le nom de M. […] Le sujet, pris au sérieux, semblait promettre une étude psychologique ; M. […] il me semble que dans la peinture du Trou aux Rats, M. […] Hugo, la pierre s’anime et semble obéir à toutes les passions humaines.
Ils semblent encore ignorer ce qu’exige la vie normale et pleine sur ce globe. […] Les peuples latins me semblent illustrer cet axiome. […] L’Autriche, catholique et romanisée, semble n’attendre que le fossoyeur. […] De ce fait me semble sortir un précieux enseignement. […] Tout semblait la désigner pour ce rôle.
— Ou bien nous nous contentons de les affirmer sans essayer de les déduire ; elles se suffisent, nous semble-t-il, à elles-mêmes, et, quelles que soient d’ailleurs nos théories sur l’ensemble et le fond des choses, s’imposent à nous : c’est dire que notre morale est « indépendante ». […] Si nous ne nous détachons pas du respect ou du mépris que nous inspire telle maxime courante, nous risquons de ne pas la voir à sa vraie place dans la série des phénomènes sociaux : instinctivement nous lui prêterons les causes ou les conséquences qui nous sembleront les plus propres à rehausser ou à rabaisser sa valeur. […] À cette question, il semble que l’observation scientifique devrait répondre. […] — Les sciences sociales doivent au moins provisoirement, rester « théoriques » : telle semble être aujourd’hui la première condition de leur progrès. […] Il semble qu’on ne puisse actuellement constituer de science sociale qu’à la condition de décomposer l’histoire, c’est-à-dire d’isoler ses « facteurs » pour pousser aussi loin qu’il est possible la connaissance de leurs formes propres, de leurs conséquences et de leurs causes.
Elle semble mal faite pour l’immobilité. […] Tout semblait rapprocher les deux épopées. […] Il semble jouer dans une forêt sonore. […] Il semble que, par instinct, il attende. […] Le procédé semblait immuable.
Ses écrits semblent d’aujourd’hui même. […] Il semble simple : analysé, il est fort mystérieux. […] Cette opinion semblera empreinte d’un aristocratisme cruel. […] Mais l’homme, qui protégeait jadis, semble protégé aujourd’hui. […] Il semble presque raisonnable.
Il prit une autre route, et heureusement son génie a semblé n’y rien perdre. […] Rien, dans ses compositions ni dans son style, ne semble tendre à l’effet. […] Il semble qu’il en ait été de même pour l’influence des opinions nouvelles. […] La contradiction les irritait, et la moindre gêne leur semblait tyrannie. […] L’auteur semble n’avoir jamais rien à faire avec aucun préjugé de parti.
Et cette vue semble assez juste. […] Elle semble très saine et très décidée. […] Cela semble à cette heure à peine vraisemblable et c’est l’exacte vérité. […] Ces temps semblent archaïques. […] Ces divertissements semblent s’acheminer vers le marasme définitif.
— Il me semble que je t’adresse une question, mon ami ? […] — Faites comme bon vous semble. […] Aucun bruit ne se faisait entendre, et ce silence avait quelque chose de navrant ; la nature semblait tombée dans une sorte d’accablement. […] Un vent subit passe sur la campagne ; l’air semble s’ébranler ; ne serait-ce point le tonnerre. […] Vous passez devant un arbre ; aucune de ses feuilles ne bouge ; il semble goûter le repos avec délices.
Il y a là une claque qui semble officier, et des renversements d’extase et des pâmoisons de plaisir qui rabâchent à chaque mot : « Adorable ! […] Ces villes des États Romains, me semblent les dernières villes, où le pauvre est encore chez lui. […] La pluie en revenant semble une patrie… Paris encore une fois. […] On déroule, on déroule toujours, toujours, toujours, sans que l’empaquetage semble diminuer, sans qu’on sente, pour ainsi dire, s’approcher du corps. […] La littérature chez les hommes de lettres que je vois, ne me semble plus qu’un moyen de mettre le gratis dans beaucoup de choses de la vie.
La campagne me semble mortuaire. […] Il semble qu’on soit vidé. […] Il lui semble qu’elle va guérir là. […] Il me semble que la tristesse se perd parmi tant de monde. […] Il semble qu’il y ait un mur entre votre regard et elles.
Mais, en tout, il semble que Leopardi, parmi les modernes, puisse être dit un poëte du même ordre et de la même variété que Simonide parmi les anciens. […] Après Dante, Pétrarque et Boccace, la langue italienne faiblit ; la renaissance grecque et latine l’encombre de débris et semble l’étouffer. […] Il agite très-longuement celle de Théophraste, plus étrange encore, selon lui, en ce qu’elle semble moins motivée. […] Il me semble qu’après de tels témoignages, Leopardi n’a plus qu’à mourir. […] Le début de la pièce ne l’indiquerait guère, quoique la fin semble le faire soupçonner.
C’est avant l’union nécessaire à la formation d’un nouvel être que l’élément sexuel, mâle ou femelle, semble généralement susceptible d’être affecté. […] Quelques auteurs ont attribué ces différences à la pression, et la forme des graines produites par les fleurons complets de quelques Composées semble appuyer cette supposition. […] Comme cette répétition végétative, dirai-je, pour employer les propres termes du professeur Owen, semble être un signe d’infériorité organique, l’observation précédente semble d’accord avec l’opinion généralement adoptée par les naturalistes, que les êtres placés très bas dans l’échelle naturelle sont plus variables que ceux qui sont plus élevés. […] Mais si nos groupes spécifiques descendent d’autres espèces qui se sont modifiées par la sélection naturelle, il me semble possible d’éclaircir ce problème. […] Les conditions extérieures de la vie, telles que le climat et la nourriture, etc., semblent avoir causé quelques modifications légères.
Cependant le pauvre oiseau avait appelé son camarade, et, par leurs clameurs réunies, ils semblaient me supplier de ne pas ravir leur trésor. […] Ils rentraient si souvent au nid avec des insectes, qu’il me semblait que les petits croissaient à vue d’œil. […] Ses yeux semblaient vouloir sortir de leurs orbites, il grinçait des dents avec une expression de haine, et ses intentions se manifestaient par un sourd grognement. […] car il me semble le voir lui-même en ce moment, prêt à prononcer son jugement contre moi, pour un tel forfait. […] De moment en moment, son cri semble exhorter le mâle à la patience.
Quoi de plus neuf, semble-t-il, et de plus frais que la première émotion d’amour éprouvée par la jeune fille ? […] La passion de la chasse et celle de la guerre chez les hommes d’aujourd’hui semblent, selon Spencer, un reste des instincts du sauvage. […] Cette théorie nous semble une fausse conclusion de prémisses mal interprétées. […] — Non, semble-t-il, car le stimulus physique est, au contraire, diminué de tout le total de lumière éliminée. […] Le contraste de la peine antécédente semble, ici, nécessaire au plaisir actuel.
— Oui, avec une chance incroyable », répète-t-il sur un ton singulier, et comme s’il lui semblait que le crime fût un porte-bonheur pour le jeu. […] Il semble, lui, calme, décidé, et fait face à l’arrêt, la tête levée, caressant sa barbiche. […] * * * — Les heures de notre vie nous semblent courir, depuis quelques mois, sur un cheval emporté. […] » * * * — Les tapisseries, c’est mieux que les peintures ; elles me semblent en être le rêve. […] Le vague de ses yeux semble, par moments, se lever au plafond, comme au ciel.
Son visage sévère regarde le fleuve et semble encore animer cette navigation, créée par le génie du fondateur. […] Sur ces rives désolées, d’où la nature semblait avoir exilé la vie, Pierre assit sa capitale et se créa des sujets. […] M. de Maistre semble n’avoir lu que la Bible : c’était un prophète de la loi de sang. […] La puissance romaine avait fait de toi la citadelle du paganisme, qui semblait invincible dans la capitale du monde connu. […] Il les portait toutes sur son beau visage d’inspiré, d’où semblait sortir d’un recueillement sacré un perpétuel oracle.
Il semble qu’à la fin de sa vie, le pessimisme de Flaubert se soit pénétré de douceur. […] Sans cesse, dans les plus vulgaires pages, la beauté de l’expression conçue en termes nets, simplement liés, semble proférer une note lyrique plus haute que les choses dites. La phrase s’ébranla décrit son orbe et s’arrête, avec la force précise d’un rouage de machine, et sans plus de souci, semble-t-il, de la besogne à accomplir. […] Il me semble que le mieux est de les peindre tout bonnement, ces choses qui nous exaspèrent ; disséquer est une vengeance (Ib. […] « Je me borne donc à exposer les choses telles qu’elles m’apparaissent, à exprimer ce qui me semble le vrai.
Au fond, une image soudaine vers laquelle tout semble converger, est la silhouette simple et placide de Parsifal, debout sur le rempart. […] L’arrivée de Parsifal semble la tirer de sa torpeur. […] Il semble amolli par leur contact, mais sa sauvagerie reparaît. […] Le flot de la grâce semble agiter tout son être, c’est le point culminant du drame. Une vie nouvelle semble violemment prendre possession de lui, et il se lève comme transfiguré par ce bain de prière et de souvenir.
En ce temps-ci, les ministères me semblent avoir quelque chose des grands appartements d’hôtel garni, où l’on sent que les gens passent et ne demeurent pas. […] C’est Marsaud, l’homme qui met sa signature sur les billets de banque, et qui semble, sous son noir faux toupet, une figure allégorique de l’implacabilité de l’Argent. […] Pendant que je me promène au milieu de cette industrie féerique, arrive le chocolatier Marquis, auquel la vue de ces merveilles semble donner la démarche et le pas de l’ivresse. […] Ils tiennent leur pinceau entre la première phalange du pouce et l’index, et semblent l’avoir dans la paume de la main. […] Il me semblait, qu’en entendant cet air vieillot, j’avais les cordes tendres de l’âme, caressées par de l’ingénu rococo.
Jacques Chaumié semble inattaquable à première vue. […] À première vue, il ne semble pas qu’il en soit ainsi, mais c’est à voir avec la statistique, et je n’y suis point maître. […] Rappelez-vous Baudelaire : « Il me semble que je « serais toujours bien là où je ne suis pas… Tu connais cette « maladie fiévreuse qui s’empare de nous dans les froides misères, cette nostalgie du pays qu’on ignore, cette angoisse de la curiosité » ? […] Il me semble naturel, puisque les poètes du Midi avaient une langue, qu’ils n’aient pas employé celle de France. […] Il me semble que Marot est de Cahors.
Bignon, je crois, dont la phrase d’ailleurs, pleine et nombreuse et vraiment académique, semblait de si bon style à feu Louis XVIII. […] Les rapports qu’en son second volume, et à propos de Lucain, il établit entre les diverses poésies du second et du troisième âge des littératures, me semblent justes et constants. […] Si vos opinions lui semblent se rapprocher des siennes, il vous en félicite ; si vous avez parlé avec chaleur du bon goût, il vous en remercie. […] Nisard sur le seizième siècle, poésie et prose, ne diffèrent pas autant des nôtres qu’il paraît le croire, et que le premier aspect de ses jugements semble le signifier. […] Quoiqu’il doive sembler bien téméraire à présent, et d’après tout ce qu’on a entendu gronder, de passer, à bord du Stace, avec des vers français à pleines voiles sous le canon même de M.
Avant de rendre compte des moyens et des résultats de son travail, il importe toutefois (c’est justice) de caractériser une phase nouvelle qui semble s’ouvrir en France pour la critique littéraire, et dont M. […] C’est assez en dire, mais il nous a semblé qu’ayant à parler de Pascal, il n’était que juste de faire à M. […] Le bon vieillard semblait à tous assez morose, assez méfiant ; il n’avait jamais voulu communiquer ses trésors manuscrits à personne, même parmi les siens. […] Il nous semblait voir et entendre un solitaire de Port-Royal-des-Champs, survivant à un autre âge59. […] Cela peut sembler bien dur.
Après cette justice rendue à des efforts et à des travaux qui me semblent si bien concourir et s’accorder, j’en viens à mon sujet même. […] les dieux aussi semblaient nous conseiller la fuite, lorsqu’ils nous ont montré ces continents nouveaux qui s’étendent à l’Occident, et que de hardis navigateurs, pénétrant dans l’Océan immense, ont découvert un autre soleil et d’autres terres. […] Nous y entrevoyons, non pas encore le Montaigne sceptique, railleur et malin que nous connaissons, mais un premier Montaigne jeune et ardent, enthousiaste, ce semble, et pourtant ayant à se garder du côté des plaisirs et de la volupté. […] La Fontaine, au contraire, semble avoir conçu l’amitié aussi vive que l’amour, et il les a quelquefois mêlés par une sorte de confusion charmante. […] En lisant cet admirable chapitre de Montaigne sur l’amitié, je le trouve incomplet sur un point : il semble exclure les femmes de ce sentiment excellent ; il ne les estime point d’assez forte complexion d’esprit pour suffire à cette communication et consultation perpétuelle sur tout sujet : « Ni leur âme, dit-il, ne semble assez ferme pour soutenir l’étreinte d’un nœud si pressé et si durable. » Et il revient au commun consentement des anciennes écoles par lequelf, en fait d’amitié parfaite, ce sexe était rejeté.
A examiner attentivement les faits contemporains, à suivre quelques-uns de leurs courants si ondoyants et si divers, il semble qu’il sera impossible de les fixer avec étendue et variété. […] A force d’explications et d’éclairs contradictoires qu’on fera jaillir des mêmes textes, il semblera évident que nulle explication n’est la décisive. […] Et d’abord il a semblé que ce n’était plus un tournoi. […] Nourri de vastes lectures, armé d’une érudition remuante, d’une hardiesse de construction très-prompte, il a fait brèche à son tour dans quelques-unes des lignes qui avaient semblé le mieux retranchées. […] Aussi la comparaison qu’on fait d’elle à Frédégonde, sa rivale accoutumée, semble-t-elle à notre auteur une injure.
Joubert de son vivant n’a jamais écrit d’ouvrage, ou du moins rien achevé : « Pas encore, disait-il quand on le pressait de produire, pas encore, il me faut une longue paix. » La paix était venue, ce semble, et alors il disait : « Le Ciel n’avait donné de la force à mon esprit que pour un temps, et le temps est passé. » Ainsi, pour lui, pas de milieu : il n’était pas temps encore, ou il n’était déjà plus temps. […] Il portait dans la critique non écrite, mais parlée, à cette fin du xviiie siècle, quelque chose de l’école première d’Athènes ; l’abbé Arnaud ne lui suffisait pas et lui semblait malgré tout son esprit et son savoir en contre-sens perpétuel avec les anciens. […] Et la poésie, la beauté sous toutes les formes, il la sentait : « Naturellement, l’âme se chante à elle-même tout ce qui est beau ou tout ce qui semble tel. […] Mais même lorsqu’il y a quelque affectation chez lui (et il n’en est pas exempt), il n’a que celle qui ne déplaît pas parce qu’elle est sincère, que lui-même définit comme tenant plus aux mots, tandis que la prétention, au contraire, tient à la vanité de l’écrivain : « Par l’une l’auteur semble dire seulement au lecteur : Je veux être clair, ou je veux être exact, et alors il ne déplaît pas ; mais quelquefois il semble dire aussi : Je veux briller, et alors on le siffle. » Marié depuis juin 93, retiré de temps en temps à Villeneuve-sur-Yonne, il y conviait son ami et la famille de son ami ; il voudrait avoir à leur offrir, dit-il, une cabane au pied d’un arbre, et il ne trouve de disponible qu’une chaumière au pied d’un mur. […] Les amateurs de tableaux en mettent toujours dans leurs cabinets ; il faut qu’un connaisseur en livres en mette dans sa bibliothèque. » — Que vous en semble ?
Tel vers de lui semble en effet écarter un rideau sacré, murmurer à voix basse des mots ineffables. […] Leur différence d’âge est de vingt-sept ans, et l’horizon d’un siècle semble s’étendre entre eux deux. […] Leur attitude violente et grandiose semble scellée à un piédestal. […] Son Chœur lui-même est si unanime qu’il semble concentré dans un être unique. […] Les vers de ses dithyrambes semblent quelquefois, pris d’ivresse, exécuter une saltation sacrée autour de l’idée.
La larme figée devient perle ; le sourire pétrifié finit par sembler une menace ; les rides sont des sillons de sagesse ; quelques froncements de sourcil sont tragiques. […] Ce maniement de l’âme humaine semble une sorte d’égalité avec Dieu. […] Souvenez-vous du conseil que, dans Eschyle, l’Océan donne à Prométhée : sembler fou est le secret du sage. […] Il semble ne pas toucher même à ce qu’il broie. […] Il semble que votre moi se soit absenté, et vous ait laissé là.
Il serait peu généreux en toute autre circonstance de s’en souvenir et de venir rappeler des ouvrages de lui appartenant par leur nuance à la littérature la plus moderne, et qu’il semble avoir si parfaitement oubliés ; mais tout se tient, et il est des contre-coups bizarres à de longues distances. […] Mais lui, qui se donne comme si expert dans le siècle de Périclès, devrait, ce me semble, se rappeler un peu mieux son siècle d’Auguste. […] Fremy veut voir dans cette fin un trait de badinage galant qui semble démentir le caractère de tendre tristesse répandu dans la pièce ; d’autres y auraient vu simplement un trait gracieux et de sensibilité encore. […] S’il a trop peu fait dans l’idylle proprement dite pour lutter avec Théocrite, il ne semble pas dans l’élégie devoir le céder si aisément à Properce. […] il me semblait reconnaître un écho du maître aimable.
» Il me semblerait étonnant qu’un homme si jaloux de son autorité, doué de tant d’esprit et s’en piquant, eût remis à un autre le soin de transmettre à la postérité des choses dont il possédait seul le secret, et dont il avait fait le plus grand nombre sans partage. […] C’est dans cet intervalle qu’il compose lui-même un livre de controverse contre les protestants, et il semble uniquement occupé des devoirs de sa charge. […] C’est ainsi qu’au moment où elle semblait tout à fait ruinée, la fortune de Richelieu se répare et qu’elle va insensiblement monter et grandir sans plus s’arrêter. […] Le favori eut, vers ce temps, quelque velléité de faire liaison avec la reine ; il sembla même rechercher une alliance avec Richelieu, et la nièce de l’un épousa le neveu de l’autre. […] À une lecture superficielle, le Testament politique peut sembler procéder d’abord par maximes un peu banales et par lieux communs : mais lisez bien, vous retrouverez toujours l’homme d’État et le moraliste expérimenté.
Aussi la jalousie tragique semble-t-elle assez rare, si l’on en croit les contes, car je n’en vois qu’un seul où le désir exaspéré amène une tragédie domestique (V. […] Il semble qu’il y ait dans quelques contes des traces de dendrolâtrie ou culte primitif des arbres. […] Il semble assez sceptique quant aux avantages qui peuvent résulter de la mise en commun de l’effort. […] La moralité semble donc ici : Ne vous associez à quelqu’un que si vous avez la rouerie du lièvre. […] Cette explication me semblerait plausible si les contes sont, dans leurs premières conception et forme, l’œuvre de ces parasites qu’on nomme griots.
Guérin avait déjà eu le temps d’être imité par d’autres poètes, qui semblaient tout originaux de cette imitation, et lui-même il n’était pas publié et mis en lumière. […] Nous voyions à travers les branches les nuages qui volaient rapidement par masses noires et bizarres, et semblaient effleurer la cime des arbres. […] La nature est fraîche, rayonnante ; là terre semble savourer avec volupté l’eau qui lui apporte la vie. […] Les arbres immobiles semblent écouter tous ces bruits. […] Les oiseaux semblent viser parfois à ses effets d’orchestre où tous les instruments se confondent en une masse d’harmonie.
Jouvin, M. de Rovray30, notre ami Nestor Roqueplan, et hier encore M. d’Ortigue ; j'ai causé de plus avec des amis de l’illustre et aimable maître : il me semble maintenant que je le comprends dans sa manière de poëte musical, et que j’embrasse d’un coup d’œil toute sa carrière d’artiste. […] Gondoin n’avait pas trente-six ans lorsqu’il le termina… » ; une partie de l’auditoire semblait saisie de crainte, comme si l’orateur devait exposer le reste de la carrière à proportion, et avec une étendue sans fin. […] Halévy, l’habile compositeur tout occupé de ses partitions dramatiques ou savantes, semblait loin de prétendre à son héritage. […] Le sort, à la fin, sembla s’en mêler : on sait que, dans l’incendie d’un magasin de l’Opéra, les décors de la Juive brûlèrent. […] Ils voudraient ressusciter des fantômes, rendre la vie à des ombres, et le souvenir des triomphes qui ne sont plus est pour eux si amer et si plein de regrets, qu’il semble les poursuivre comme un remords.
Les localités, à défaut d’une carte précise qui les dessine, nous sont figurées en de vives images : Carthage, « galère ancrée sur le sable lybique », est soulevée, ballottée, et semble en péril aux moindres tempêtes. […] Alors, le golfe et la pleine mer semblaient immobiles comme du plomb fondu. […] Mieux vaut, ce me semble, laisser ces sortes d’histoires où on les trouve. […] Mais toute pimentée qu’elle est, et surexcitée dans ses moyens et dans sa marche, cette fable amoureuse ne semble pas moins tout à fait disproportionnée avec l’énorme machine qu’elle soulève et qu’elle traîne après soi. […] Que si je semble disposé, cette fois, à ne rien passer à un auteur si distingué et qui est de mes amis, c’est qu’il n’est pas de ces talents dont on a dès longtemps fait son deuil pour leurs défauts, et qu’on prend tels quels, en bloc, sans plus espérer désormais de les modifier.
Il semblerait qu’il n’y eût rien de plus simple pour un être aussi merveilleusement doué que d’apprendre à lire ; nous l’avons tous appris à moins de frais : point. […] Feuillet, dans Sibylle, semble avoir voulu en caresser les faibles ambitieux et les prétentions superfines. […] Mais le reste, tout ce qui est alentour, semble bien artificiel. […] L’auteur de Sibylle semble être sorti un peu de son rôle et avoir forcé, cette fois, la mesure. […] Tout à la fin, et lorsqu’elle est revenue à l’amour de Raoul, Sibylle se livre à une grande excentricité d’amour-propre et d’orgueil déguisé en esprit de sacrifice, lorsqu’elle dit : « Il me semble quelquefois que, si je mourais, il croirait !
Il me semble que j’ai une oreille faite pour votre voix. […] Il semblait que l’art, pour la première fois, se passât d’artifice. […] Il semblait craindre d’amoindrir l’ampleur des images en arrêtant trop les contours. L’épithète, chez lui, faite de grâce on d’éclat, sans rigide précision, semblait jetée négligemment sur le nom comme une parure légère ou somptueuse flottant au vent de l’inspiration. […] Il semble vraiment que son âme ne lui ait pas appartenu : elle flottait au souffle des sensations, des sentiments, des idées, aérienne, inconsistante, légère et musicale.
Il sembla changer de voie quand il donna le Demi-Monde, étude réaliste de certaines parties gâtées de la société. La contradiction des deux œuvres n’est qu’apparente ; si l’auteur semble changer de principe, c’est que les espèces ne sont pas les mêmes : l’amour absent dans un cas, présent dans l’autre, détermine la sévérité ou l’indulgence de l’auteur. […] Dumas me semble n’avoir jamais répudié la moralité de sa première œuvre : comme j’y retrouvais Marion de Lorme, je retrouverais dans les Idées de Madame Aubray quelque chose des Misérables, la thèse même qu’implique l’histoire de Fantine. […] Il y a quelques œuvres surtout, où les caractères semblent vidés de toute réalité, à l’état de purs symboles : toute la Femme de Claude, et le principal rôle de l’Étrangère nous laissent l’impression de dessins apocalyptiques sous lesquels il ne faut chercher que des idées. […] Dumas atteste la souplesse toujours jeune de son talent : il est, cette fois, tout à fait purgé de Scribe ; il semble que, sous certains souffles venus de loin, sa dureté ait fondu.
Psychologiquement, il nous a semblé que les sociétés qui s’unifient en même temps qu’elles se compliquent, dont les unités s’assimilent en même temps qu’elles se distinguent, et se concentrent en même temps qu’elles se multiplient devaient ouvrir les esprits à l’égalitarisme. […] Mais ces différences de degré elles-mêmes correspondent à celles qui nous ont semblé séparer les deux manifestations de l’égalitarisme ; elles confirment donc, bien loin qu’elles le bouleversent, le parallélisme découvert. […] Pour mesurer sa force et définir ses exigences, nous avons analysé les réformes civiles et juridiques, politiques et économiques qu’elle nous semblait, principe directeur et explicatif, imposer à nos États. […] Il semble qu’elle laisse fatalement les deux thèses en balance. […] Si l’égalitarisme semble bien être aujourd’hui le moteur principal de notre civilisation, c’est qu’il en est, d’abord, le produit naturel.
Pour moi, il me semble que ces hommes, doués d’une seconde vue, sont assez semblables à ces chauves-souris en qui le savant anatomiste Spallanzani a découvert un sixième sens plus accompli à lui seul que tous les autres… Ce sixième sens, si admirable, consiste à sentir dans chaque objet, dans chaque personne, dans chaque événement, le côté excentrique pour lequel nous ne trouvons point de comparaison dans la vie commune et que nous nous plaisons à nommer le merveilleux… Je sais quelqu’un en qui cet esprit de vision semble une chose toute naturelle. […] Voyez, il semble avoir quelque chose de tout particulier dans l’esprit, à en juger par la manière dont il regarde le bleu du ciel. » C’est là Hoffmann, et lui-même nous a donné la clef de son génie. En un temps où on est las de toutes les sensations et où il semble qu’on ait épuisé les manières les plus ordinaires de peindre et d’émouvoir, en un temps où les larges sentiers de la nature et de la vie sont battus, et où les troupeaux d’imitateurs qui se précipitent sur les traces des maîtres ne savent que soulever des flots de poussière suffocante, lorsqu’on avait tout lieu de croire que le tour du monde était achevé dans l’art, et qu’il restait beaucoup à transformer et à remanier sans doute, mais rien de bien nouveau à découvrir, Hoffmann s’en est venu qui, aux limites des choses visibles et sur la lisière de l’univers réel, a trouvé je ne sais quel coin obscur, mystérieux et jusque-là inaperçu, dans lequel il nous a appris à discerner des reflets particuliers de la lumière d’ici-bas, des ombres étranges projetées et des rouages subtils, et tout un revers imprévu des perspectives naturelles et des destinées humaines auxquelles nous étions le plus accoutumés. […] Il semble avoir découvert dans l’art quelque chose d’analogue à ce que Mesmer a trouvé en médecine ; il a, sinon le premier, du moins avec plus d’évidence qu’aucun autre, dégagé et mis à nu le magnétisme en poésie.
Il semble qu’il n’ose les toucher. […] D’abord il semble froid. […] Si soudaine elle naît qu’elle semble surprise. […] Ainsi semble-t-il sortir de lui-même. […] Comme Gérard semble épris !
La révolution américaine, dont nous sommes les contemporains, semble en effet affermie pour jamais. […] Il me semble que l’imagination de l’orateur est bien moins riche que le sujet. […] Le tableau des persécutions éprouvées par Descartes offre, ce me semble, des traits admirables. […] « Que vous me semblez grands ! […] Il semble qu’en remontant vers ces jours de notre gloire, l’esprit s’élève et le goût s’épure.
Un vieillard aux cheveux blancs comme la neige semblait être leur chef. […] Comme tout lui sembla sale, pauvre, mesquin ! […] En parlant de Lise, il semblait prononcer les paroles plus lentement. […] Ses yeux semblaient courir sur le sol. […] La magie de cette nuit d’été s’était emparée de lui : tout lui semblait nouveau, en même temps que tout lui semblait connu et aimé de longue date.
Elle a des limites, mais elle semble n’en pas avoir. […] La nature semble marcher vers la simplification. […] Elle nous semble et, souvent, elle est naturelle. […] Assurément, car ils semblent véridiques. […] Il y en a de lamentables et qui semblent des précurseurs du néant.
Mais auparavant j’ai à donner, à ceux de nos lecteurs qui ne la connaîtraient pas, une première idée de la personne distinguée dont il s’agit et dont le nom a quelque effort à faire, ce semble, pour courir aisément sur des lèvres françaises, — pour se loger dans les mémoires françaises. […] Il me semble que c’est le dogme du cœur. Une parfaite latitude nous est laissée à cet égard par la Religion ; et l’assentiment, ou plutôt le pressentiment universel (de toutes les preuves de sentiment la plus forte) semble le garantir comme fondé. […] Il semble apparemment plus difficile et plus beau de revenir de près que de loin. […] Il semble que, pour être attiré à elle, il faut la connaître davantage, et après de si brillants succès rien assurément ne saurait être plus flatteur que de compter presque autant d’amis qu’autrefois d’adorateurs.
Cette pacotille nous a semblé des plus légères. […] Mais il semble vraiment n’avoir pas bien lu. […] Vous ne sauriez croire ce que je souffre quand il me semble que vous n’êtes pas en règle avec les gens que je vois. […] Tout cela compose une situation beaucoup plus douce qu’il ne semble qu’on ait le droit de l’avoir dans le temps où nous vivons. […] En finissant d’ailleurs, il n’est pas tellement éloigné, ce semble, des conclusions qui ressortent de nos propres récits.
Les Lettres diverses de M. le chevalier d’Her***, que Fontenelle publia en 1683, dans le même temps que ses Dialogues, sont du Benserade tout pur, et elles semblaient faites exprès pour donner gain de cause à ses ennemis. […] Ces exemples rares, et tous deux étrangers, semblent mériter qu’on ne les oublie pas. […] Quand il causait, c’était cette épigramme qu’il semblait attendre toujours des autres et qu’il trouvait tout d’abord le plus souvent ; c’est l’homme dont on a cité le plus de jolis mots. […] Ce portrait de Fontenelle d’après Mme Geoffrin doit se joindre à un excellent jugement de Grimm (Correspondance, février 1757), lequel, tout sévère qu’il semble, porte en plein dans le vrai pour ce qui est du goût. […] Pascal sentait avec tressaillement, avec effroi, la majesté et l’immensité de la nature, quand Fontenelle semble n’en épier que l’adresse.
Il me semble que, lorsqu’on est en somme parmi les privilégiés de ce monde, lorsqu’on ne souffre ni continuellement, ni trop violemment dans son corps, et qu’on est préservé des extrêmes douleurs morales par la littérature et l’analyse (lesquelles, soyez-en sûrs, nous sauvent de plus de maux qu’elles ne nous interdisent de joies), une sorte de pudeur devrait vous empêcher de répéter trop longuement des plaintes déjà développées par d’autres. […] Il semblait se plaire, on l’a dit, aux compagnies « joyeuses » ; il aimait la naïveté des « Boule-de-Suif » ou des « grosses Rachel » ; parfois, avec une grande affectation de sérieux et une grande dépense d’activité, et comme si ces choses eussent été infiniment plus importantes que les livres qu’il écrivait (rarement il consentait à parler littérature), il organisait des « fêtes » compliquées, volontiers un peu brutales ; mais, sauf les minutes où il s’appliquait, jamais on ne vit pareille impassibilité en pleine fête, ni visage plus absent. […] Émile Zola, si triste, si troublée, si morose, qui est celle d’un moine tenté, qui semble impliquer le sentiment de quelque chose de défendu et la croyance au péché. […] Et Bel-Ami semblait une « remise au point », après un siècle et demi, du Paysan parvenu… Puis, l’angoisse vint… La volupté finit toujours, comme on sait, par être grande maîtresse de métaphysique. […] De plus en plus il paraît compatir aux objets de ses peintures, et de plus en plus il semble se plaire à nous décrire des passions et des sentiments de telle espèce, que, de les comprendre et de les aimer comme il le fait, cela seul prouverait qu’il a dépassé sans trop savoir d’ailleurs où il va, — ce naturalisme rudimentaire par où il avait débuté si tranquillement.
« Bien que, dans notre siècle, les livres ne soient guère que des objets de distraction, de pures superfluités, où l’agréable, ce bouffon suranné, oublie innocemment son confrère l’utile, il me semble que si je me trouvais chargé, pour une production quelconque, du difficile métier de critique, au moment où je poserais le livre pour prendre la plume, la figure vénérable de Goethe m’apparaîtrait avec sa dignité homérique et son antique bonhomie. […] « Si le besoin d’argent fait travailler pour vivre, il me semble que le triste spectacle du talent aux prises avec la faim doit tirer des larmes des yeux les plus secs. […] Oter aux jeunes gens la permission de s’inspirer, c’est refuser au génie la plus belle feuille de sa couronne, l’enthousiasme ; c’est ôter à la chanson du pâtre des montagnes le plus doux charme de son refrain, l’écho de la vallée… « Il m’a toujours semblé qu’il y avait autant de noblesse à encourager un jeune homme, qu’il y a quelquefois de lâcheté et de bassesse à étouffer l’herbe qui pousse, surtout quand les attaques partent de gens à qui la conscience de leur talent devrait, du moins, inspirer quelque dignité et le mépris de la jalousie. » Nous avons tenu à donner ces fragments dont la finesse et la vérité sont aujourd’hui trop oubliés des critiques et des auteurs. […] Si l’on personnifie, en Voltaire, la Raison critique, indépendante, saine, la logique et l’ironie, l’esprit de réforme contenu dans le culte du goût, de tradition légitime et de nécessité, le respect de la langue, il deviendra facile d’identifier Rousseau à cet esprit de révolte, d’instinct brutal, de mépris pour la forme, de lyrisme hors de propos, d’orgueil maladroit qui semble nous dominer aujourd’hui. […] Les tendances générales nous semblent être : Le retour à la simplicité, à la tradition française qui compte autant avec l’avenir qu’avec le passé, au respect des formes syntaxiques ; l’abandon presque complet du vers-libre qui a pourtant donné de beaux poèmes ; le dédain des émotions factices ; le souci du fait social sans toutefois lui laisser la prédominance ; la Renaissance de la critique.
Mais c’est comme poëte uniquement qu’il se prend à la légère ; dès que la politique est en jeu, le ton change ; il semble que le trépied n’ait été qu’un marchepied : « Je sais bien qu’on me dit : Pourquoi partez-vous (de Saint-Point) ? […] Je cherche en vain cette foule d’adhérents et presque toute cette jeunesse, qui, loin de grandir dans les luttes, me semble bien plutôt aujourd’hui les déserter. […] L’intérêt politique même, mieux entendu, devrait, ce nous semble, lui interdire ce langage. […] Ici l’habitude semble prise. […] Conçoit-on que, dans une pièce de vers inspirée par un tableau de la Charité, la femme soit décrite avec des traits et des mots qui semblent réservés aux alcôves de nos romans modernes ?
Il me semble que c’est exagérer le rôle de la morale que de vouloir qu’elle soit partout. […] Nisard semble avoir trop à cœur d’effacer et d’amortir le rôle du réformateur dans Montesquieu. […] Il nous semble, quant à nous, que Montesquieu n’est pas si conservateur que cela. […] Non, sans doute, car il nous semble que, s’il a relevé avec justesse les défauts et les travers de Jean-Jacques Rousseau, il n’a pas fait la part assez large à ses rares et fortes qualités. […] C’est là, à ce qu’il nous semble, une très grande chose, et non pas un mérite de détail que l’on relève en passant.
L’arbitraire, telle est aujourd’hui la loi des lettres, malgré l’opposition qui semble être entre ces deux mots. […] D’Alexandre Dumas à Edmond About le saut semble large. […] L’ombre descendit sur le front où la popularité semblait avoir posé un laurier éternel. […] La Décadence de Rome semble un chapitre de Tacite versifié par Juvénal. […] En définitive, la tradition française était ou semblait rompue, et cette tradition remontait à nos plus pures gloires.
Connu déjà par son grand essai de musique sévère et haute, l’auteur, ce me semble, a dû naturellement chercher à ses intimes pensées une expression plus précise et plus voisine encore de l’âme. […] Tous les vers de ce volume me semblent tenir de cette manière nouvelle ; seulement, les uns ont mieux réussi. […] On le néglige trop, il semble qu’à présent on l’ignore. […] S’il est équitable en même temps que vrai génie, s’il est généreux, il dira à qui il doit le plus, et ce qui lui en semble parmi ceux qui lui auront frayé la route, qui lui auront préparé la langue poétique continue ; et sa parole fera foi. […] Je crois avoir rendu ailleurs ample justice au talent de M. de Musset, mais il ne me semble pas, malgré tout, que situation soit telle encore, et j’ajouterai que c’est peut-être parce qu’il ne l’a pas voulu.
Un besoin de dévouement et de sacrifice semble nous avertir que toute notre destinée ne se joue point ici-bas et qu’il y a pour nous, sur terre, autre chose à conquérir qu’une vaine satisfaction physique. […] Les partisans du trône et de l’autel semblent moins les apôtres convaincus de leur foi que les avocats intéressés d’une cause retentissante. […] Le coup de fusil anonyme qui tuait le pamphlétaire Paul-Louis Courier et qui semblait venger de ses libelles l’usurpateur couronné, aurait pu fournir au même Villiers matière à exercer sa déconcertante ironie. […] Il semblait avoir renoncé au monde et se nourrissait, comme un moine des temps anciens, d’extase, de solitude et de silence. […] L’enseignement officiel du jour et la poussée positiviste semblent lui avoir porté le coup de grâce.
Il me semble que vous poétisez quelque peu les choses. […] Par le temps qu’il fait, cette excursion métaphysique me semble fort à propos. […] Cela semble incompréhensible à notre logique rationaliste. […] Un trône est resté vide, et semble attendre un grand élu. […] Tout cela semble un peu contradictoire.
. — Cela me semble tout particulièrement grave. […] L’humanité lui semble ne mériter que beaucoup de dédain. […] et les syllabes lui en semblent infiniment douces. […] Et c’est bien par là aussi que sa théorie me semble fausse. […] Tout a été dit, et, semble-t-il, sous toutes les formes.
Depuis le jour où j’ai serré sa main sur son lit d’agonie, sans qu’elle m’ait répondu, il me semble que nos études ont été atteintes dans quelque organe vivant, près du cœur. […] La vie était pour lui tellement identifiée avec le travail qu’un ordre de repos lui sembla insupportable. […] L’espèce de providence inconsciente qui veille à la destinée des grandes âmes semble faire en sorte que la récompense ne leur vienne que tard et quand elle a perdu son attrait. […] Quand elle commença à lui sourire, le stoïcien eut des scrupules ; il crut qu’il allait perdre de sa noblesse en acceptant le prix qu’il avait si bien mérité ; il sembla se dérober, se soustraire… On ne se console de ces dures leçons infligées à notre orgueil qu’en songeant que la science est éternelle, qu’elle n’est point assujettie aux lois fatales de notre fragilité.
Le nombre des poëtes, des artistes in petto, malgré la société et à son insu, augmente dans une progression effrayante, en même temps que les larges routes et les issues possibles semblent diminuer. […] Éloa elle-même peut ne sembler autre chose, en y levant un voile, qu’une adorable et plaintive élégie d’une séduction d’amour divinisée. […] La vie de Racine est racontée avec une originalité et une finesse qui me font un plaisir infini, et il me semble qu’on doit vous savoir gré du soin que vous prenez de faire ressortir l’innovation de ses personnages moins surhumains. […] Au lieu de cela, il s’enveloppa de plus en plus, se fit de plus en plus rare de communications et d’œuvres, et se retrancha, en vieillissant, dans son inviolabilité d’ange et de poëte : il y semblait véritablement confit. […] Il me semble que j’écris mon testament, etc. » Ce sont les premiers indices au xviie siècle de la maladie des Gilbert et des Chatterton.
Ses cahiers de pensées nous permettent de la suivre à cet égard de beaucoup plus près qu’il ne semblerait possible. […] La mode des portraits de société, qui n’avait jamais entièrement cessé, semblait revivre comme au beau temps de Mademoiselle. […] L’entretien sérieux d’hier semblerait demain un peu timide, ou superficiel, ou fade, s’il revenait dans un entier écho. La conversation délicate et polie d’un temps semblera empesée dans un autre. […] Quoique vieillie avant le temps, sa santé semblait un peu meilleure, ou du moins lui laissait plus de liberté d’action.
Je suis insuffisamment informé ; il me semble toutefois que nous ne manquons pas de dramaturges de valeur. […] Un lecteur de feuilletons ne me semble pas d’un niveau supérieur à celui d’un amateur de vaudevilles. […] D’ailleurs, le théâtre d’aujourd’hui ne semble nullement inférieur à celui d’hier. […] Donc les jeux du cirque, même à défaut de pain bon marché, sembleraient suffisants au bonheur d’un peuple relativement spirituel. […] Et René Boylesve semble partager entièrement cette opinion, de même que Ch.
M. de Tocqueville sembla reculer pour la première fois en arrière de 89, lui qui en avait eu jusque-là la religion et qui n’entendait point badinage sur ce sujet. […] La Révolution, quoi qu’il semble dire, reste la Révolution ; 89 reste 89. […] Ici c’est le contraire : M. de Tocqueville résume et concentre : « J’étudie, j’essaye, dit-il quelque part, je tâche de serrer les faits de plus près qu’on ne me semble l’avoir entrepris jusqu’ici, afin d’en extraire les vérités générales qu’ils contiennent. » Les faits donc passent dans son esprit comme dans un creuset ; ils nous arrivent tous avec un sens, une signification précise, une raison qui leur semble inhérente et qu’il leur a reconnue ou parfois peut-être prêtée. […] Il me semble que je suis au-dessus d’eux, et quand je me montre, je me sens au-dessous. […] Nous qui avons passé le meilleur de notre jeunesse au gré de notre imagination, dans les jeux de la poésie et de l’art, nous devons, ce me semble, y regarder à deux fois, quand nous nous mêlons de vouloir mesurer et discuter des esprits constamment sérieux, qui se sont occupés sans relâche et passionnément des grands intérêts publics.
Après bien des scènes pénibles, lorsqu’une réconciliation semble à jamais scellée, lorsque Brigitte Pierson consent à tout oublier, à tout fuir du passé, à voyager bien loin et pour longtemps avec lui, survient un tiers jusque-là inaperçu, l’honnête Smith qui aime involontairement Brigitte et se fait aimer d’elle. […] On ne peut méconnaître, dès le premier chapitre, que l’auteur n’ait voulu faire sortir de sa confession une moralité utile et sévère : il a voulu, ce semble, montrer la plaie hideuse, profonde, longtemps incurable, que laissent au fond du cœur, et sous l’apparence de guérison, la débauche et la connaissance affreuse qu’elle donne de toute chose, et les instincts insatiables et dépravés qu’elle inocule. […] Il y est tombé tout d’abord, ce me semble, dans le premier chapitre, où le technique des expressions chirurgicales repousse et trompe même le lecteur : le reste de l’ouvrage, en effet, ne répond pas exactement à cette préface. […] Je me figure que si le livre de M. de Musset s’arrêtait à cet endroit, si sa Confession expirait, en quelque sorte, en s’exhalant dans cet hymne triomphal et tendre, il aurait bien plus fait pour le but qu’il semble s’être proposé que par tout ce qu’il a mis ensuite. […] Si j’ai dit et redit de tant de manières le défaut qui me semble fondamental, j’ai trop peu loué le charme fréquent, la grâce, le pittoresque ou la profondeur des détails.
Or il me semble que cette proposition, si elle n’est pas une métaphore hyperbolique, est absolument inintelligible et recouvre un véritable non-sens. […] À cet habile subterfuge de l’école matérialiste, il me semble que le duc de Broglie a très pertinemment répondu, dans son savant examen de la philosophie de Broussais73 : « Il ne s’agit point, dit-il, de savoir comment on pense, mais mais qui est-ce qui pense ; ce n’est pas la question du quomodo, c’est la question du quid. […] Le problème de tous les temps a été de concevoir comment l’affection des parties du corps occupant une certaine position relative, par exemple, celle des particules de la rétine, rangées les unes à côté des autres, peut procurer à l’âme, qui est simple et non composée de parties, la perception d’objets étendus et figurés. » En s’exprimant ainsi, Muller semble dire que la difficulté n’existerait pas si l’âme elle-même était étendue et composée. […] Mais la pensée est un acte tout interne, où il semble que l’on n’ait plus besoin de rien d’extérieur. […] Si le cerveau est l’organe de l’imagination et de la mémoire, comme l’expérience semble bien l’indiquer, si l’âme ne peut penser sans signes et sans images, c’est-à-dire sans cerveau, qu’advient-il le jour où la mort, venant à dissoudre non-seulement les organes de la vie végétative, mais ceux de la vie de relation, de la sensibilité, de la volonté, de la mémoire, semble détruire ces conditions inévitables de toute conscience et de toute pensée ?
Désaugiers sortait d’une famille où les dons du chant et de l’esprit semblent avoir été héréditaires. […] Au moment où la patrie pouvait sembler le moins regrettable, Désaugiers accompagna à Saint-Domingue sa sœur, qui venait d’épouser en France un colon de cette île. […] La sensibilité que celui-ci a introduite avec tant d’art dans la chanson n’est pas absente, autant qu’il le semblerait d’abord, chez Désaugiers. […] et Madame Denis (1807), si bourgeoises, si gauloises, si avant logées dans toutes les mémoires, et qui semblent nous être venues du temps de ma Mère-grand’. […] Il semblait dire à tous en entrant : « Nous n’avons qu’un instant, laissons ce qui divise, et jouissons ensemble de ce que je vous apporte. » Il avait besoin de voir tous les visages heureux autour de lui.
Il y a plus de longanimité dans le seul emploi de l’intelligence ; il ne faut nul ennui des préliminaires et d’un appareil qui, quelquefois aussi, semble bien lent. […] Jouffroy, il est une œuvre qu’avant de finir nous ne pouvons nous empêcher de lui demander, parce qu’il nous y semble admirablement propre, bien que ce soit hors de sa ligne apparente. […] Ce que j’ai avancé de la philosophie me semble surtout vrai de la psychologie. […] Ce n’est plus de sa modestie qu’il semblerait à propos de venir parler aujourd’hui. […] Jouffroy, depuis, s’est décidé à parler, et il l’a fait avec le succès que nous présagions, bien que dans un sens un peu différent de celui qui nous semblait probable à cette date de décembre 1833, et que nous eussions préféré.
La langue française, qui ne semble pas destinée à subir prochainement de graves transformations, est cependant loin de la grande époque de stabilité que certaines langues atteignent avant de mourir. […] Tout cela d’ailleurs est insignifiant et il semblera puéril d’indiquer que salope est un substantif et salaud, un adjectif, et que, loin d’être le masculin et le féminin l’un de l’autre, les deux mots semblent d’origine différente122. […] Le peuple dit du nacre ; ce mot, qui semble venir du persan nakar, est entré en français par l’intermédiaire de l’espagnol, où il est masculin, nacar. […] On entend assez souvent cette expression qui semble bizarre : éclairer le gaz. […] Deschanel est une petite excursion étymologique qui ne semble pas toujours très heureuse.
Il semble qu’il ait eu alors des querelles avec son compagnon de vagabondage. […] De manières, il semblait plutôt anglais, par une sorte de correction voulue et d’humour flegmatique. […] Moréas semble revenir des audaces rythmiques de naguère. […] Henri de Régnier semble renoncer à la poésie intime, personnelle. […] Les Passants du Passé semblent parfois de très beaux pastiches des Trophées.
La noblesse, celle du sang royal surtout, marquait au front ses élus d’un signe qui ne semblait pas appartenir à la race d’Adam. […] La notion du libre arbitre et de la responsabilité morale semble s’obscurcir chaque jour. […] Michelet espère pourtant que cette lumière de liberté morale, toute vacillante qu’elle semble, n’est pas destinée à périr, et nous l’espérons comme lui. […] Ce point de vue de réhabilitation et de plaidoyer continu pourra sembler dès l’abord bien étroit et contraire à l’information entière et impartiale de l’équitable postérité. […] Si inférieur et inégal que semble le style de Mirabeau, le morceau le plus curieux des deux premiers volumes publiés par M.
Les trois pièces de Schiller ne semblent pas pouvoir être représentées séparément ; elles le sont cependant en Allemagne. […] Il s’étonne lui-même de se voir jeté tout à coup par la tyrannie hors de l’existence obscure et paisible que le sort semblait lui avoir destinée. […] L’imitation des tragiques allemands me semblerait très-dangereuse pour les tragiques français. […] Cependant, malgré les gênes qu’elles imposent et les fautes qu’elles peuvent occasionner, les unités me semblent une loi sage. […] Cependant la diversité me semble plutôt encore dans la passion que dans le caractère de l’individu.
Il semblait que le succès de son aîné l’eût fait pousser et se produire à la hâte, comme un enfant précoce qui devance l’âge d’être homme, séduit et perdu qu’il est par l’exemple de son grand frère. […] encore un talent, me disais-je, que la rapacité des libraires et du public, que cette impatience d’une époque où rien ne mûrit, où tout se dévore, va mettre au pillage sans doute, et dont les semences précieuses iront chaque matin au vent ; car de nos jours, dans les Lettres autant qu’ailleurs, il semble que tout soit devenu le prix de la vitesse et de l’empressement. […] Quelque saillant en effet que fût ce mérite sous le rapport de l’exécution et du drame, il semblait facile à la critique (la critique aujourd’hui s’étant raffinée à proportion du reste) de discerner dans Indiana la portion des souvenirs et celle de l’invention, de conjecturer jusqu’à quelle page l’auteur était allé avec sa part d’émotions propres et de confidences plus ou moins déguisées. […] Ce songe si détaillé, et qui semble d’abord d’une grâce si ingénieuse, n’ajoute rien au dramatique de la situation, et la refroidit plutôt par une intention trop évidente ; c’est là un songe trop poétique et prophétique ; c’est presque un songe épique, un songe d’Athalie. […] Valentine promet plus qu’Indiana, parce qu’Indiana, avec plus de profondeur, je crois, et d’originalité, pouvait sembler à la rigueur un de ces romans personnels et confidentiels comme on n’en a qu’un à faire avant de mourir, tandis que Valentine est véritablement l’œuvre d’un romancier peintre du cœur et de la vie, fécond en personnages, et qui n’a qu’à vouloir cheminer un peu patiemment pour arriver jusqu’au bout.
Quelles merveilles suivirent, quel monde nouveau s’ouvrit à l’imagination des Hellènes, quelle gloire consola leur défaite intérieure et leur asservissement, quel simulacre de liberté leur resta, par l’absence chaque jour plus lointaine de leur puissant vainqueur, qui semblait leur général délégué dans l’Asie, il n’appartient pas à notre sujet de multiplier ici ces grands souvenirs d’une prodigieuse fortune. […] Les arts du dessin, que la domination d’un maître gêne moins, semblaient mieux garder leur génie ; et Alexandre était plus heureux à trouver des peintres, ou des statuaires que des poëtes dignes de lui. Il semble, cependant, par un souvenir de son règne, que là même, l’ostentation orgueilleuse de la puissance, et ce je ne sais quoi d’asiatique et de barbare qu’Alexandre recevait du contact de ses ennemis vaincus, venaient altérer, dans les arts qui touchent à l’expression matérielle de la grandeur, la sublime pureté du génie grec. […] Ecrit en majestueux hexamètres, sans les détours impétueux de la strophe et les variétés du rhythme, avec des paroles simples et de grandes images, cet hymne, chanté sans doute sur les tons de quelque ancienne et austère mélodie, nous semble le plus beau démenti des abaissements où se laissait réduire la Grèce, comme des erreurs brillantes qui l’avaient jadis égarée. […] et donne-leur d’atteindre à la pensée sur laquelle tu t’appuies, pour tout régir avec justice ; afin qu’ainsi nous-mêmes honorés, nous te rendions honneur en retour, célébrant tes œuvres, dans nos hymnes sans interruption, comme il convient à l’être mortel ; puisqu’il n’y a pas pour les humains, ni même pour les dieux, autre emploi plus grand que de célébrer, en esprit de justice, la loi générale du monde. » Cette élévation vous semble-t-elle abstraite et froide ?
On les rétablit à Rome, et ces asiles semblent faits pour moi. […] Il m’a semblé que, dans les circonstances présentes, l’auteur de la Tradition ne pouvait sagement demeurer en France. […] Or, sans fatiguer inutilement l’esprit d’autrui, il me semble que chacun peut aisément trouver dans le sien des choses si neuves. […] Quoi qu’il en soit, le mieux, ce me semble, est d’éviter de part et d’autre de traiter à l’avenir un pareil sujet. […] Pour lui il semble que ni Calvin ni Luther ne soient venus.
. — Procédés qui semblent exclusivement indigènes. — Thèmes indo-européens qui ne semblent pas avoir été traités dans la littérature merveilleuse des noirs. — Le chevaleresque dans les légendes indigènes. […] D’autres, au contraire, semblent — ici, comme dans tout le cours de cet essai, je préfère n’affirmer qu’au cas de certitude absolue — semblent, dis-je être spéciaux à la littérature indigène. […] Les musulmans qui, auraient dû, semble-t-il, inspirer fortement la littérature merveilleuse des noirs, n’y laissent au contraire que de rares traces d’influence. […] La révélation d’un forfait qui semblait devoir rester à jamais inconnu. […] Cependant un rêve de cette nature semble plus conforme encore au tempérament des noirs qu’à celui de l’Indo-Européen65.
Une belle œuvre leur semble plus belle s’ils ne l’ont pas faite exprès. […] Mais il semble bien que tout l’amour fût du côté de celles-ci. […] Or, il semble bien que M. […] Celles-ci semblent tristes déjà. […] Il a semblé très poétique.
« Rien, dit Tacite, ne sembla plus atroce. […] Il répétait souvent cette promesse ; il semblait s’y complaire. […] Les lettres semblaient mises sous la protection de la gloire et de la liberté. […] De nouveaux liens cependant semblaient fixer le poète à Londres. […] Ici la passion est la vertu même ; et la volupté semble un des biens célestes que l’homme a perdus.
Il y a des personnes d’une susceptibilité extrême (genus irritabile) à qui il semble que la Revue a été ingrate pour les poëtes. […] , semblent ici donner le ton ; mais, si le poëte profite des nouvelles cordes toutes trouvées de cette lyre, il n’y fait entendre, on le sent, que les propres et vraies émotions de son cœur. […] Il fit de bonnes études, je ne sais où ni comment, mais il était plein de grec et de latin, d’Horace et de Philétas, si Philétas il y a ; au reste toute sa vie ne semble qu’une longue école buissonnière. […] Il allait donc sans songer au lendemain, quand un jour, à vingt et un ans ; il se maria ; comme La Fontaine, il ne semble pas s’en être longtemps souvenu. […] Villemain s’approcha de lui et lui représenta qu’il semblait bien fatigué ; M.
Parmi ces témoignages, il en est un qui vient des Livres saints et qui semble faire loi avant toute discussion. […] Volney semble dire à d’Holbach, à Naigeon, et à tout ce monde qui déclamait à tue-tête : « Laissez-moi faire ! […] L’air, autour de nous, avait cette pureté et cette limpidité parfaite qu’Homère attribue à celui de l’Olympe, tandis que les vallées, remplies des vapeurs qui s’y étaient condensées, semblaient un séjour d’épaisses ténèbres. […] Il y décela un fanatisme froid que son Voyage ne laissait qu’entrevoir, et dont sa justesse d’esprit sur bien des points aurait dû, ce semble, le préserver. […] La première flatterie adressée aux tribunes vint donc de Volney, lequel d’ailleurs y semblait peu intéressé puisqu’il n’était pas orateur.
Ce cerveau anonyme est pourtant doué de deux ou trois qualités ou affections particulières : d’une mémoire spéciale, très étendue ; d’une faculté abstractive qui semble en corrélation avec une cécité cérébrale presque absolue. […] On n’enseigne pas à regarder, mais à écouter ; il semble que les enfants ne devraient avoir des yeux que pour lire, des yeux postiches qu’ils remettraient dans leur poche, la leçon sue, comme le professeur, ses lunettes. […] L’imitation est la souillure inévitable et terrible qui guette les livres trop heureux : ce qui était original et frais semble une collection ridicule d’oiseaux empaillés ; les images nouvelles sont devenues des clichés. […] Il semble que Verlaine, Villiers, Hello, Mallarmé soient destinés à cette gloire qui n’est limitée qu’en étendue et qui est celle de Villon, de Théophile, de Tristan, de Beckford, de Vigny, de Baudelaire. […] Il semble bien cependant que l’extravagance d’un Cormenin soit moins pénible que la correcte platitude de tant d’écrivains estimés.
La poésie semble donc résigner son vieux pouvoir oratoire dont elle s’est servie si longtemps. […] comme ces gens nous semblent fades et puérils, avec leurs petits sadismes, leurs petites crises d’ascétisme. […] Oui, comme cet art nous paraît suranné alors que les plus jeunes hommes tendent à se passionner pour des Édens charnels, quand la matière divinisée semble reconquérir des croyants et à l’aube, semble-t-il, d’une renaissance païenne. […] Louis Bertrand semble prévaloir. […] Cependant, le salut semble résider là.
Là, son cœur semblait avoir trouvé une demeure digne où reposer… Mais non, le poète s’est remis en route vers le bonheur, toujours hors de ce siècle. […] Le volume me semble le vitrail dont il parle dans une pièce d’un volume antérieur, intitulée : Résignation. […] Il a cru que l’art possédait une vertu intrinsèque qui consolait de tout, et il semble tout d’abord avoir fait de l’art pour oublier, mais bientôt repris par son démon, — qui était sa vie et sa flamme, — il en a poursuivi l’essence même et il a voulu tâter de ses mains et presser contre son cœur la pomme d’or dont les poètes s’étaient jusqu’à présent contentés de sentir la folle caresse des rayons. […] Paul Laur Albert Giraud est un poète rare et hautain qui me semble doué d’une double personnalité.
Mazel, il semblerait que les gens de génie ont seuls le droit de raturer leur style, et l’on devrait y renoncer, sous prétexte qu’on ne peut refaire aussi bien qu’eux. […] Le rebours serait plutôt vrai, et l’on pourrait ainsi retourner l’axiome : « On n’est pas original, on le devient. » Les écrivains véritablement originaux ont, il me semble, voix au chapitre, et ce sont eux qu’il faut entendre, On sait comment Taine a créé son style. […] Ce souci de l’originalité, qu’on encourage, semble, au contraire, dangereux à M. […] L’art d’écrire lui semble peu compliqué et, en somme, tenir à peu de chose. « Si vous avez, dit-il, le grand mouvement, la suite réglée de Bossuet, ou la suite enragée de Saint-Simon, vous pouvez vous dispenser de tout le reste. » Mon Dieu, oui, et nous l’avons dit déjà : « Ayez du génie, vous pourrez vous passer d’avoir du talent. » Malheureusement, Saint-Simon et Bossuet, eux-mêmes, ne se sont point, malgré cela, passé de tout le reste, et principalement ne se sont point passé de l’originalité.
Un poète, ce me semble, ne serait guère vain dans une île déserte, au lieu qu’un géomètre pourrait encore l’être. […] Mais à la place de nos géomètres, il me semble que je ne serais pas fort flatté de l’accueil qu’ils reçoivent. […] L’absence ou l’éloignement, loin d’affaiblir la réputation, lui est souvent utile ; l’autre, au contraire, toute extérieure, semble attachée à la présence. […] Voici, ce me semble, quel en est le principe. […] Il semble qu’à mesure que l’homme d’esprit s’éclipse, l’homme de qualité se montre, et paraisse exiger la déférence dont l’homme d’esprit avait commencé par dispenser.
En outre, il semble que la jeunesse contemporaine soit portée bien davantage à réclamer un dictateur quelconque qu’à se préoccuper des lois parlementaires ou des démagogues comme Jaurès. […] Le triomphe de ces étrangers sur la littérature ethnique de nos pays nous semble plus terrible et mauvaise que l’invasion dos conquérantes armées allemandes. […] Rousseau conta les amours de Julie, dans le but unique de tromper son cœur et d’utiliser les flammes de sa passion, la plupart des auteurs ne composent des odes et des tragédies que par une sorte de subterfuge à l’aide duquel ils oublient leur fortune, les voluptés que leur refusent d’exquises amantes et les guerrières expéditions à quoi semblaient les destiner leurs mérites et leurs sentiments. […] Quand les qualités d’ordonnance qui forment la base du caractère français (cela apparaît assez dans notre architecture, la symétrie de nos jardins taillés et les lois de notre équilibre, auxquelles se sont toujours soumis nos grands écrivains classiques) ; quand ces qualités d’ordonnance semblaient tout à fait détruites, au contact de poètes allemands si incohérents dans leur frénésie, Zola en garda le goût, et ses romans en portent l’empreinte. […] Il semble qu’un culte nouveau soit près d’être installé.
Il est pourtant un côté qu’il importe de bien mettre en vue et de reconnaître : Bourdaloue, vivant et parlant, eut beaucoup plus de variété et d’à-propos que l’on ne suppose, et, s’il ne semble appliqué qu’à semer le bon grain dans les âmes, il est à remarquer qu’il savait pénétrer dans ces âmes et ces esprits de ses auditeurs, et les entrouvrir, par des tranchants assez vifs et assez inattendus. […] Des femmes, des princesses considérables par leur crédit, leur esprit ou leur vertu, Mme de Longueville, la princesse de Conti, avaient pris hautement en main la cause des opposants et des vaincus, qui semblaient moins rentrés en grâce que réintégrés dans leurs droits. […] Car La Bruyère, en parlant de Tréville d’une manière si serrée et si incisive, semble avoir quelque chose de particulier à venger sur lui : on dirait qu’il a appris que ce juge dégoûté des ouvrages de l’esprit a ouvert un jour une des premières éditions des Caractères et a jeté le livre après en avoir lu quelques pages, en disant : « N’est-ce que cela ? […] Et il n’y avait pas lieu de le mettre en contradiction avec lui-même, s’il semblait quelquefois indulgent pour ses pénitents en leur donnant accès à la communion, lui qui disait en chaire : « Ouvrez-leur la porte de la salle, ou du moins ne la leur fermez pas. […] » Des deux portraits originaux qu’on a de Bourdaloue, il en est un qui, plus répandu et reproduit en tête des Œuvres, pourrait, ce me semble, à première vue, induire en erreur ; de ce que, dans ce portrait fait après la mort, Bourdaloue est représenté les yeux exactement fermés et les mains jointes, « dans la posture d’un homme qui médite », on en a trop conclu que c’était là son attitude et sa tenue habituelle ou constante en prêchant.
Mlle Eugénie de Guérin, et, depuis sa mort, les autres membres de la famille, ont tenu à établir la distinction qui est à faire entre la foi de Maurice de Guérin et toutes les apparences contraires qui semblent résulter du fond même de son talent. […] Je te trouvais plus savant que moi, surtout lorsqu’un peu plus tard tu me citais Virgile, ces Églogues que j’aimais tant et qui semblaient faites pour tout ce qui était sous nos yeux. […] Ils sont doux les baisers d’enfant / il me semble qu’un lis s’est posé sur ma joue. […] Qui n’entend jamais rien, écoute le bruit, quel qu’il soit. » Elle ne sait pas la musique, et elle le regrette : il lui semble qu’elle aurait un moyen plus puissant et plus efficace que tout autre pour s’exprimer, pour s’épancher. […] elle y vit, beaucoup, pendant son séjour ; un des meilleurs amis, — le meilleur ami de son frère, — Barbey d’Aurevilly, jeune alors et dont les façons si tranchées pouvaient ne sembler encore qu’un des travers passagers de là jeunesse : sa conversation brillante exerça incontestablement sur elle une espèce de séduction..
Mme Roland parle souvent de Buzot dans ses Mémoires, mais la manière même dont elle en parle me semble repousser cette idée. […] On ne peut mieux nous donner l’idée de cette grâce correcte et parfaite, non pas affectée ni étudiée, et dans laquelle la nature et l’art semblaient ne faire qu’un. […] Une société où elle n’avait pas son rang lui semblait mal faite. […] Les êtres supérieurs ont leur place marquée par leur nature, et tout ce qui les en écarte leur semble une usurpation… » M. […] » Après quelques raisonnements d’une banalité un peu novice, elle en vient à se peindre elle-même sous le nom de Chloé ; elle semble y faire allusion à son goût de jeune fille pour La Blancherie.
. — Les sensations semblent irréductibles à d’autres données plus simples. — La psychologie semble, par rapport à elles, comme la chimie est par rapport aux corps simples. […] Parfois même, une seconde opération surajoutée la place plus loin ; les sons et les couleurs, qui ne sont que des sensations, nous semblent aujourd’hui situés, non dans nos organes, mais au loin, dans l’air ou à la surface des objets extérieurs ; le lecteur verra, dans l’examen de la perception extérieure, comment l’éducation des sens produit ce recul apparent. […] Il semble donc qu’elles échappent à la science ; et, en effet, quand on lit les livres qui traitent d’elles, on n’apprend guère que ce que l’on savait déjà ; la lecture faite, on les trouve bien rangées dans son esprit ; voilà tout. […] La conscience ne distingue plus même vaguement les petites sensations composantes ; le son total paraît un et uni. — En même temps, il revêt une nouvelle apparence ; il semble aminci et effilé. […] En second lieu, une analyse indirecte vient d’expliquer, avec le succès le plus complet, cette qualité indéfinissable qui semblait résister à tous les efforts de l’analyse directe, le timbre73.
On entre et tout de suite on se sent enveloppé de mystère, de paix, de demi-ténèbres très douces éclairées par les pierres précieuses des vitraux, d’où semble rayonner une lumière qui leur est propre. […] Le maître-autel semble loin, très loin, et les verreries du fond sont comme une aurore fantastique entrevue au bout d’une haute futaie. […] C’est pourtant ce que semble taire l’orateur quand, pour leur montrer que des témoignages ininterrompus attestent l’institution divine de la confession, il fait défiler devant eux une interminable liste, siècle par siècle, des docteurs qui en ont parlé. […] J’en vois de deux sortes : celles qu’on dit, et celles qu’on ne dit pas. » La première raison que l’on dit, c’est qu’il est impossible que Dieu semble faire violence à la nature humaine et contraindre ses plus légitimes instincts. […] C’est du moins ce qu’il m’a semblé quand je l’ai entendu.
Il nous a semblé aussi que ce recueil avait un genre d’intérêt que l’on ne trouve pas d’ordinaire dans des pensées détachées. […] Il nous semble que si M. […] Parler par symboles, allégoriser, voilà, à ce qu’il nous semble, la grande innovation, en fait de style, depuis cinquante ans. […] Mais il semble qu’il soit impossible d’affectionner davantage cette manière que ne fait notre nouvelle école poétique, qui se dit fille d’André Chénier. […] Ainsi il nous semble qu’on pourrait expliquer par là comment la nouvelle école, et M.
Il émane de leurs écrits comme un parfum qui prévient et s’insinue ; la physionomie de l’homme parle d’abord pour l’auteur ; il semble que le regard et le sourire s’en mêlent, et, en les approchant, le cœur se met de la partie sans demander un compte bien exact à la raison. […] Leur réputation à tous deux (chose remarquable) est allée en grandissant au xviiie siècle, tandis que celle de beaucoup de leurs illustres contemporains semblait diminuer et se voyait contester injustement. […] Saint-Simon était doué d’un double génie qu’on unit rarement à ce degré : il avait reçu de la nature ce don de pénétration et presque d’intuition, ce don de lire dans les esprits et dans les cœurs à travers les physionomies et les visages, et d’y saisir le jeu caché des motifs et des intentions ; il portait, dans cette observation perçante des masques et des acteurs sans nombre qui se pressaient autour de lui, une verve, une ardeur de curiosité qui semble par moments insatiable et presque cruelle : l’anatomiste avide n’est pas plus prompt à ouvrir la poitrine encore palpitante, et à y fouiller en tous sens pour y étaler la plaie cachée. […] Il semble s’être proposé une gageure dans cette correspondance, il semble avoir dit à son ami un peu libertin : Vous aimez Virgile, vous le citez volontiers ; eh bien ! […] J’aurais été vivement peiné de vous voir ici ; songez à votre mauvaise santé ; il me semble que tout ce que j’aime va mourir. » Écrire ainsi au chevalier Destouches dans une telle douleur, c’était le placer bien haut.
., en attaquant d’ambitieuses nouveautés, qui semblent tendre à altérer la pureté des principes sur lesquels se fonde notre littérature, et même à ternir l’éclat des chefs-d’œuvre dont elle s’honore. […] Beaucoup d’hommes, élevés dans un respect religieux pour d’antiques doctrines, consacrées par d’innombrables chefs-d’œuvre, s’inquiètent, s’effraient des projets de la secte naissante, et semblent demander qu’on les rassure. […] La nôtre dominait alors, et semblait régner sur tous les peuples policés. […] Mais l’innocente joie et la franche gaîté ont bien aussi leurs charmes ; et l’expression du bonheur est peut-être un hymne aussi respectueux pour le Dieu de qui nous tenons la vie, que ces éternelles lamentations qui semblent la lui reprocher comme un don funeste. […] Des vapeurs, au moins, ont formé ce météore qui semble grandir et s’avancer vers nous.
Question qui prête à discussion, bien que les faits semblent y avoir déjà répondu ! […] L’architecture est en mue ; elle n’est pas morte et ne semble pas en voie de mourir. […] L’eau me semble rouler la flore de l’Orient et l’Orient même. […] Les hommes semblent déguisés en femmes. […] « Il semble qu’en certains instants l’oreille aussi a sa vue. »(Notre-Dame de Paris.)
Il me semble que je me juge bien en convenant, avec une juste modestie, que je ne fus pas un grand poète, mais en croyant, peut-être avec trop d’orgueil, que dans d’autres circonstances et dans d’autres temps j’aurais pu l’être. […] Elle semble jouer avec le passant, causer avec lui et l’égayer par mille caprices, comme pour l’empêcher de sentir la longueur du chemin. […] J’y entendais le rossignol darder dans la nuit taciturne ces notes tantôt éclatantes, tantôt plaintives, qui semblent avoir, dans une seule voix, toutes les consonances de la joie et de la tristesse de la nature. […] Son visage était presque toujours déridé, non par un rire bruyant et ouvert, mais par ce sourire fin et pensif qui semble relever sur les lèvres une demi-pensée et un demi-mot. […] « Il y a quelques lois relatives aux cris des animaux, qui, ce nous semble, n’ont point encore été observées, et qui mériteraient bien de l’être.
En effet, ils semblent avoir été les véritables précurseurs de cette forme de roman qui tenta depuis les débutants, épris d’idées humanitaires. […] Le macabre est entré, semble-t-il, depuis peu dans la littérature, mais s’y est fait vite un nom honorable. […] Il le fait d’ailleurs avec autorité, et son style, qui semble s’être allégé ces temps derniers, n’a jamais manqué de force. […] Le premier de ces livres me semble un petit chef-d’œuvre ! […] Elle semble avoir délibérément choisi des médiocres.
Mais, sur le rapport de l’ombre et de la lumière, Hugo a une vue originale : c’est que, dans notre monde, ce qui l’emporte sur le reste, ce qui semble faire le fond, c’est l’ombre, la nuit, tandis que la lumière et le jour semblent des accidents passagers, bornés à un petit nombre de lieux et de moments. […] La nuit, c’est l’ignorance, le mal, la matière, tout ce qui voile Dieu, tout ce qui semble en dehors de Dieu et contre Dieu, tout ce qui en paraît la négation. […] Sous les clartés du dehors, ce que le poète veut découvrir, ce sont les clartés de l’intelligence, les vérités, que le monde physique, au moment même où il semble les faire éclater aux yeux, enfouit et dérobe. […] Ce tabernacle du firmament, c’est le suaire sous lequel l’âme cherche en vain à découvrir non plus les lois physiques et mathématiques, mais les vraies lois du monde moral, qui semblent ensevelies dans la mort. […] Puis le vol reprend, reprend sans cesse, et il semble qu’il ne s’arrêtera jamais : chaque vers a la rapidité d’un coup d’aile, l’éblouissement d’une vision.
Là même où il s’élève jusqu’à cette troisième et haute région où tout semble écraser l’homme et où la vie sous toutes ses formes se retire, Töpffer trouve encore un sens correspondant au cœur en ces effrayantes sublimités. […] Plus bas, en effet, la reproduction, le changement, le renouvellement nous entourent ; le sol actif et fécond se recouvre éternellement de parure ou de fruits, et Dieu semble approcher de nous sa main pour que nous y puisions le vivre de l’été et les provisions de l’hiver ; mais ici où cette main semble s’être retirée, c’est au plus profond du cœur que l’on ressent de neuves impressions d’abandon et de terreur, que l’on entrevoit comme à nu l’incomparable faiblesse de l’homme, sa prochaine et éternelle destruction si, pour un instant seulement, la divine bonté cessait de l’entourer de soins tendres et de secours infinis. […] Töpffer, qui se sépare de nous gens du centre, qui est en indépendance et en réaction contre la littérature française de la capitale, et qui la juge, nous semble parfois bien sévère et même injuste. […] Il nous semble qu’il manque quelque chose à sa visite de la Grande-Chartreuse ; il est novice encore, son monastère est trop effacé ; il nous peint la haute vallée plutôt que le but même ; il n’a pas l’hymne du chartreux, l’allégresse du cloître, le rayon de Le Sueur et de saint Bruno. […] [NdA] Byron au reste, dans son séjour en Suisse (1816), a senti et pratiqué les Alpes bien autrement que Chateaubriand qui ne les avait vues d’abord qu’en passant (1805), et qui semble les avoir traitées, et le Mont-Blanc lui-même, du haut de sa grandeur. — Je conseille aux amateurs de lire Les Alpes Suisses, par M.
Pour moi, j’aime à ne point séparer ces divers mobiles, et il me semble que, même au point de vue littéraire, ils méritent de s’unir et de se confondre. […] L’habile artiste, auteur du buste, semble l’avoir ainsi compris. […] Un passage, entre autres, me semble avoir du sentiment, et, chanté, dut faire de l’effet. […] Car plus on lit Manon Lescaut, et plus il semble que tout cela soit vrai, vrai de cette vérité qui n’a rien d’inventé et qui est toute copiée sur nature. […] Le premier malheur de l’abbé Prévost fut, ce me semble, d’avoir en lui et de concevoir un double idéal du bonheur, dont l’un excluait sans cesse et troublait l’autre.
Ces gentillesses et ces délassements de société se prolongent même après que l’observateur des satellites de Jupiter semble avoir abjuré la bagatelle en disant : Je sais priser mes rapsodies ; À Phébus j’ai fait mes adieux. […] Ces Gangarides, qui habitaient un si beau climat et à qui la nature prodiguait tous les biens, devaient, ce me semble, avoir plus de loisir pour contempler les astres que n’en avaient les Tartares-Kalcas et les Tartares-Usbecks… Il ne nous est jamais venu de la Scythie européenne et asiatique que des tigres qui ont mangé nos agneaux. […] Il commence par bien insister sur ce que les anciens peuples indiens, chaldéens, chinois, conservent certaines connaissances astronomiques communes qui semblent plutôt les débris que les éléments ou les commencements d’une science. […] Bailly semble avoir pris un peu de Galiani avant d’écrire. […] Je n’ai jamais lu Le Feu central de M. de Mairan, et, depuis qu’on ne croit plus au Tartare et au Phlégéton, il me semblait que le feu central n’avait pas grand crédit.
Si jamais il y eut une chute profonde, irréparable, et d’où il semblait qu’on ne dût jamais se relever, ce fut assurément celle du surintendant Fouquet et de toute sa famille. […] Surtout il semble radicalement guéri du travers originel des Fouquet et dont son père même n’était point du tout exempt, de ce qui est vanité et présomption, le trop d’entreprise, l’audace et le vaste des pensées : lui, il est modéré dès vingt ans, modeste, appliqué, prudent, et il ne semble amoureux que d’une juste gloire. […] La difficulté pouvait sembler grande d’écrire tout un volume à propos d’un de ces jeunes hommes dont la courte vie, tranchée en sa fleur, peut se résumer dans le mot de Virgile : Tu Marcellus eris ! […] Le comte de Gisors y fit l’apprentissage de l’une et de l’autre ; et il semble que, s’il eût vécu davantage, c’est à cette seconde carrière, la diplomatie, que sa délicate santé comme ses goûts l’eussent définitivement porté. […] Il était arrivé à la perfection ; il semble qu’il n’avait plus qu’à mourir… Songeons pourtant que, s’il lui avait été donné de vivre Page de son père, soixante-dix-sept ans, il serait mort seulement en 1809.
On lui a fait honneur, et Chaulieu l’a félicité agréablement, d’avoir refusé une place dans les Fermes, que lui offrait le ministre Chamillart ; mais ce refus nous semble moins tenir à des principes d’honorable indépendance, qu’au goût qu’avait Rousseau pour la vie de Paris et les tripots littéraires. […] Et pourtant il aurait dû, ce semble, comprendre la force de ce cantique si rempli d’une pieuse tristesse, l’homme malheureux, et peut-être coupable, que Dieu avait frappé à son midi, et qui avait besoin de retrouver le reste de ses jours pour se repentir et pleurer. […] ), il nous semble injuste et dur, en y réfléchissant, de ne pas prendre en considération ces trente dernières années de sa vie, où Rousseau montra jusqu’au bout de la constance et une honorable fermeté à ne pas vouloir rentrer dans sa patrie par grâce, sans jugement et réhabilitation. […] Quelques-uns de ses vers religieux (en les supposant écrits depuis cette date fatale) semblent même s’inspirer du sentiment énergique qu’il a de sa propre innocence : « Mais de ces langues diffamantes Dieu saura venger l’innocent, etc. », et plusieurs semblables endroits. […] Nul mieux que lui ne semble propre à vérifier ce propos du malin : Faute d’idée, il allait faire une ode !
Il sera impossible que la littérature ne se ressente pas du renouvellement qui semble se faire dans l’ordre social, politique et moral. […] Par réaction contre le naturalisme, on semble fuir les réalités finies, les idées définies et l’on voit éclore de toutes parts les symboles, d’obscurs, de vagues et, j’en ai peur, souvent de creux symboles. […] Il nous faut venir maintenant aux hommes et aux œuvres qui, dans les divers genres, nous semblent travailler plus efficacement à la préparation de l’avenir. […] Faguet959, qui semble se garder avec soin des théories générales comme de l’érudition et des anecdotes, donne de curieuses études d’esprits. […] Ce maître ciseleur n’est pas du tout dans le mouvement ; on semble revenir à la poésie molle, où flottent de vagues idées, où coule une tiède ou fine émotion : pour tout dire, Lamartine redevient un favori.
3º Son influence actuelle sur les Lettres vous semble-t-elle bonne ou mauvaise ? […] 3º Son influence sur les Lettres ne me semble ni bonne ni mauvaise. […] Rosny aîné Il ne semble pas que l’Académie française soit en décadence : elle compte quelques-uns des plus beaux noms de la littérature. […] Dans tous les cas, l’Académie actuelle égale au moins celle de Richelieu ; elle ne possède point, qu’il me semble, de Boisrobert. — Non, elle ne va plus jusque-là. […] Elle représente la moyenne de l’esprit et de la culture, et son niveau intellectuel semble constant.
Il nous semble qu’il est le développement, extrême mais logique, de quelques-unes des tendances qu’accusent En Ménage, Les Sœurs Vatard, Marthe, Croquis parisiens, etc. […] Huysmans, semblera rigoureux, complet, et extraordinairement voisin de la nature. […] Il semble ici que la limite de l’art de voir et de rendre est atteinte. […] Il se résume, semble-t-il, en une série de facultés perceptives de moins en moins étendues, provoquant des états émotionnels de plus en plus intenses. […] Une faculté visuelle plus restreinte encore, et dont les effets émotionnels de colère et de comique, semblent dépasser l’intensité, rend M.
Il semble que dans un livre comme celui-ci une telle recherche soit superflue, et pourtant elle ne l’est pas. […] Nous ne cherchons pas autre chose, et il nous semble que nous allons parler d’un homme mort il y a deux mille ans. […] Cette énumération, qui semble négligente, est développée avec l’ordre le plus parfait. […] La pensée s’y meut avec une aisance extrême ; les idées accessoires s’attirent les unes les autres, et sont si bien placées qu’elles semblent n’en faire qu’une seule. […] Pour moi, il me semble que je trébuche dans un brouillard.
André Chénier semblait avoir balbutié pour lui… André Chénier s’était le premier servi de l’iambe, mais l’iambe de Chénier était dépassé de la longueur de dix javelots. […] Il se précipita de son zénith sans discussion, sans cabrement devant l’abîme, et il sombra nettement, d’un trait, la tête en bas, tombant à pic dans ses Chants patriotiques et religieux, — et je ne dirai point à plat ; car il sembla trouer la place où il tomba pour mieux s’y ensevelir et y disparaître. […] Lui, le Juvénal de 1830, il semblait avoir été créé et mis au monde de toute éternité pour pondre ces versiculets fadasses que les confiseurs paient un louis le mille à leurs faiseurs et qu’ils roulent autour de leurs bonbons… et c’était cela qui était effrayant ! […] Le poète ne semble-t-il pas dire : « Tenez ! […] Depuis, cette inspiration par laquelle il fut sembla l’avoir abandonné, et je dis moi-même alors que le génie était mort en lui.
C’est là que le groupe colossal d’Hercule et de Lichas, groupe qui semble arraché au plafond du Jugement dernier de Michel-Ange, est métamorphosé en marbre. […] Rien ne montre mieux, ce me semble, quelle distance sépare une civilisation toute matérielle de la civilisation véritable, et comme quoi le progrès de l’art se lie essentiellement à un développement religieux ou philosophique. […] Les figures symboliques des dieux revêtent une majesté calme qui semble avoir été inspirée aux artistes par le spectacle de la nature. […] Ce n’est plus ainsi ; voilà pourquoi la démocratie, nécessaire en droit, semble impossible encore en fait dans les grandes populations modernes. […] Tout le sol à l’entour est jonché de fragments de sculpture ou de morceaux d’architecture qui semblent attendre la main qui doit les élever à leur place dans le monument qui les attend.
Ils semblent aussi peu empêtres que possible d’éducation classique. […] Leur succession capricieuse semble reproduire celle des impressions de l’artiste. […] Enfin n’y a-t-il pas dans la nature de Germinie certaines parties délicates qui semblaient devoir la préserver quand même de l’ignominie complète ? […] La mèche de cheveux dérobée me semble de trop et ne me plaît pas. […] On semblait vouloir reconnaître dans sa façon de peindre la beauté de son âme.
Si Voltaire a beaucoup écrit, on a écrit sur lui encore davantage, et il semble qu’après tout à l’heure un demi-siècle écoulé depuis sa mort, il ne reste plus rien de nouveau à dire ni à connaître de cet homme célèbre. […] Or, il semble dans la nature des choses que, tout immortelle, toute légitime qu’elle soit, une telle renommée doive, un jour ou l’autre, perdre tant soit peu, non pas en estime, non pas en reconnaissance, mais en vogue, en enthousiasme auprès de la postérité ; bien plus, il semble désirable que l’instant arrive, et qu’il arrive au plus tôt, où, la victoire étant décidée et le libre usage de la raison à jamais reconquis, on se mette, sans plus craindre d’être harcelé et distrait, à marcher dans les voies nouvelles plus loin que ses devanciers, et si loin que, tout en les voyant encore et les saluant toujours du regard, on ne les voie plus qu’à distance et dans le passé, environnés d’une consécration à la fois plus auguste et plus calme. […] Elles sont affligeantes, elles sont profondément immorales, ces sortes d’orgie d’un beau génie en délire ; et quand, dix années plus tard, aux approches d’une mort inévitablement prochaine, on voit éclater de point en point la contrepartie de ces scènes indécentes, quand un prêtre en habit court, introduit dans la chambre du moribond, l’obsède de ses dévotes violences, quand le même Wagnière caché, comme autrefois, derrière une porte, non plus pour rire d’un moine imbécile, mais pour sauver son maître d’un moine hypocrite, écoute tremblant, la main sur son couteau, et s’élance aux cris du vieillard, on tire d’un rapprochement si naturel et si terrible une condamnation plus sévère encore de ces jongleries philosophiques qui provoquent et semblent absoudre les persécutions religieuses.
Dans la partie supérieure appelée la tête, et qui, vue du dehors, semblait un objet comme tous les autres, circonscrit dans l’espace, pesant, etc., je trouvai quoi ? […] Oui, voilà ce que je découvris dans cet objet à peine aussi gros qu’un gros fruit, et que le bourreau peut faire tomber d’un seul coup, de manière à plonger du même coup dans la nuit le monde qui y est renfermé. » La genèse des idées dans ce monde intérieur ne donne pas lieu, de nos jours, à moins de discussions que la genèse des espèces dans le monde extérieur ; la loi qui régit l’une semble aussi régir l’autre. […] En même temps nous pressentons un ordre supérieur dont nous semblons porter en nous le germe encore latent. […] Il n’y a point d’objet sans sujet, de monde sans une pensée qui le conçoit ; les idées qui semblent me venir du dehors, c’est moi qui les forme, et, comme le disait Kant, ce n’est pas la pensée qui se conforme aux choses, ce sont les choses qui se conforment à la pensée.
Dans un monde où le spectacle ne persiste qu’autant que les spectateurs consentent à être aussi en partie des acteurs, il lui semblait que ce dilettantisme était une menace pour l’intérêt dramatique de la représentation. On pourrait objecter, semble-t-il, à cette préoccupation du philosophe que, par le fait de la multiplicité des êtres, de la diversité des désirs et des goûts, les purs spectaculaires sont assurés de n’être jamais sevrés de leur spectacle. […] Cet automatisme, qui semble probable en ce qui touche aux actes pourtant complexes de certains insectes, les abeilles, les chenilles, les fourmis, qui semble le cas normal en ce qui touche à toutes les fonctions gouvernées par le grand sympathique, respiration, digestion, circulation du sang, cet automatisme se peut observer également à l’égard de toute une série d’actes habituels qui sont exécutés tout d’abord sous le regard de la conscience, mais qui, enregistrés par l’organisme d’une façon parfaite, s’accomplissent par la suite inconsciemment.
La vie semble ne vouloir rien de complet— que le malheur. […] La postérité a commencé pour Balzac ; chaque jour il semble plus grand. […] Pour lui, la vie semblait devoir s’arrêter à la vingtième année. […] Aucun travail ne semblait lui coûter. […] Son tableau semblait fait derrière la toile.
Notre théorie psychologique semble ici se trouver en défaut. […] Mais cette analyse me semble très défectueuse. […] Toute parole exprimant un sentiment généreux nous semble plus vibrante. […] Cette pénurie relative me semble pouvoir être attribuée à deux causes. […] L’oreille, semble-t-il, doit suffire.
A trente ans passés, sa situation restée si précaire semblait le pousser en avant : sa modération d’esprit le retint. […] Il me semble que Rome, dont vous prétendez ressusciter le génie, avait des maximes toutes contraires. […] Celui-ci même semble s’être véritablement chargé de certains contrastes beaucoup moins dignes de ressemblance. […] En attendant, M. de Fontanes nous a semblé intéressant à regarder de très-près. […] Injures, calomnies, menaces, tout fut employé, à ce qu’il semble.
Scherer nous offre, dans cette suite d’études premières, le spectacle d’une âme, d’une intelligence en travail, en marche continuelle, en évolution permanente : c’est une variante moins orageuse et sous forme toute scientifique, une variante qui a son intérêt pourtant, de la lutte et de la recherche que nous offre l’homme de Pascal dans les Pensées, avec cette différence qu’au lieu d’acquérir de la foi, il va la perdant, ce semble, de plus en plus, mais en s’obstinant à ne jamais la perdre tout à fait. […] En un mot, quand je lis Mme Swetchine, ce subtile et fidèle élève de De Maistre, il me semble que M. […] Il semble, et ce n’est pas le seul des ouvrages de Lamennais qui fasse éprouver cette impression, il semble qu’il y ait eu dans cette vigoureuse intelligence quelque vice organique, une lacune secrète, je ne sais quel manque de netteté dans les conceptions et de rigueur dans la dialectique. […] Il nous semble qu’il y a là un manque de goût littéraire, et que ce manque de goût tient au vice fondamental du talent de Lamennais, la tendance à l’emphase et à la déclamation. […] Ce mot ne semblera pas trop fort si l’on prend la peine de relire des sorties telles que la suivante (je supprime la citation probante qui vient à l’appui). — Quelle chute, continue M.
Quelques génies heureux, parmi les lyriques, semblent, au contraire, conserver jusqu’au bout un accord égal, facile, entre la sensibilité et son expression. […] Mais la mère de Mme Tastu, à une faculté poétique naturelle et remarquablement élevée, unissait beaucoup de mérite sérieux et un caractère qui semble avoir eu de l’analogie avec celui de Mme Roland. […] Maintenant, quand j’entends encore Ses sourds tintements sur les flots, Chaque coup du battant sonore Me semble jeter des sanglots. […] Et maintenant, un soir, si le hasard rassemble Quelques amis encor du groupe dispersé, Qui donc reconnaîtrait ce que de loin il semble, Sur la foi du passé ? […] Un côté si sage, mais nécessairement si raisonneur, introduit dans le talent, semble par endroits le ralentir.
Il est vrai que le souvenir de leur sexe peut également se retourner contre elles… En somme, soit que l’idée d’un autre charme que celui de leur style agisse sur nous, soit qu’au contraire l’effort de leur art et de leur pensée nous semble attenter aux privilèges virils, il est à craindre que nous ne les jugions avec un peu de faveur ou de prévention, qu’elles ne nous plaisent à trop peu de frais dans les genres pour lesquels elles nous semblent nées (lettres, mémoires, ouvrages d’éducation), et qu’elles n’aient, en revanche, trop de peine à nous agréer dans les genres que nous considérons comme notre domaine propre (poésie, histoire, critique, philosophie). […] Leurs plus éminentes qualités me semblent presque incompatibles avec l’idée que je me fais, peut-être naïvement et faussement, du charme féminin. […] Vous aimiez la nature parce qu’elle apporte à ses fidèles l’apaisement et la bonté, et vous aimiez les beaux paysans et les beaux ouvriers parce qu’ils vous semblaient plus près de la nature, ô grande faunesse, fille de Jean-Jacques ! […] Et ce n’est ni par une finesse ni par un éclat extraordinaire, ni par la perfection plastique que votre style se recommande, mais par des qualités qui semblent encore tenir de la bonté et lui être parentes ; car il est ample, aisé, généreux, et nul mot ne semble mieux fait pour le caractériser que ce mot des anciens : lactea ubertas, « une abondance de lait », un ruissellement copieux et bienfaisant de mamelle nourricière, ô douce Io du roman contemporain ! […] Il ne me semble pas, du reste, que ni leur sexe ni la littérature ait gagné grand’chose à cet avènement.
Et leur antagonisme ne semble pas près de finir. […] Un fait très important à opposer à ces deux philosophes, c’est que l’égoïsme et l’individualisme ne semblent pas perdre du terrain dans l’humanité, bien au contraire. […] Il semble résulter de tout cela que M. […] On peut, ce semble, en trouver quelques-uns. […] L’individualisme aristocratique semble compatible au premier abord avec le souci d’une culture humaine et d’une civilisation progressive.
En sortant de Tibériade, ce sont d’abord des rochers escarpés, une montagne qui semble s’écrouler dans la mer. […] Les eaux, d’un azur céleste, profondément encaissées entre des roches brûlantes, semblent, quand on les regarde du haut des montagnes de Safed, occuper le fond d’une coupe d’or. […] Il ne semble pas être jamais entré à Tibériade, ville toute profane, peuplée en grande partie de païens et résidence habituelle d’Antipas 408. […] Le monothéisme enlève toute aptitude à comprendre les religions païennes ; le musulman jeté dans les pays polythéistes semble n’avoir pas d’yeux. […] Quel intérêt n’aurait pas, dans une telle hypothèse, la synagogue de Tell-Hum La grande synagogue de Kefr-Bereim me semble la plus ancienne de toutes.
Son disciple Phérécyde semble également avoir emprunté à la Chaldée le dogme de l’immortalité de l’âme, si marqué dans le livre arabe de Job ; mais rien ne s’est conservé en original de cette transmission antique. […] ne semble-t-il pas rentrer dans ce trésor de sentiments et d’images qui, chez les Grecs, faisaient de la philosophie même une seconde poésie ? […] Un premier fragment conservé de Parménide nous semble marqué de ce caractère. […] Ce qu’il semble avoir emprunté aux doctrines religieuses de l’Inde devient original en lui. […] Un peu enveloppée de nuages, comme l’était la philosophie ancienne, elle semble se proposer une espérance encore plus haute qu’elle ne l’exprime et avoir pour dernier terme ce qui élève bien plus que ce qui abaisse l’humanité.
le sort de Chalais, de Montmorency, de ces illustres décapités, semblait seulement le piquer au jeu. […] Sur un seul point j’oserai contredire Retz : il refuse l’imagination à La Rochefoucauld, qui me semble l’avoir eue grande134. […] Ce qui semblait un débris ramassé par l’expérience après le naufrage, composa le vrai centre, enfin trouvé, de sa vie138. […] Les réflexions morales de La Rochefoucauld semblent vraies, exagérées ou fausses, selon l’humeur et la situation de celui qui lit. […] Il me semble parfois que, dans le système d’équité de la nature inexorable, presque chaque homme ici-bas, malgré l’apparente inégalité des lots, obtient au fond sa part à peu près équivalente de bonheur et de malheur, et qu’aussi, faut-il le dire ?
Au lieu de parole, la nature semblait lui avoir donné le dessin, hiéroglyphe vivant et universel de la création. […] L’absence d’idée fondamentale et créatrice et le désordre d’idées incohérentes semblaient par ses aberrations mêmes y grandir l’esprit humain. […] La nature l’avait douée de cette beauté à la fois majestueuse et tendre que les Romaines modernes semblent avoir ravie aux statues grecques qui décoraient leurs temples et leurs musées. […] Rends à nos yeux baignés de larmes le soleil de tes regards, qui semble dédaigner le spectacle de notre misérable chute ! […] Celui qui semble vous éloigner et vous priver de moi perd par sa grande terreur la jouissance de son grand crime.
Macbeth semble un Atride polaire. […] Il semblait que le soleil fût grec. […] Il semblait alors que la Terre fût plutôt en Asie qu’ailleurs. […] Eschyle semble ne voir dans l’animal qu’un chien. […] Il semble qu’il oublie sa responsabilité.
Et conter pour conter me semble peu d’affaires. […] L’un amène un chasseur… Cette fable et la suivante semblent être la même et n’offrir qu’une seule moralité. […] Il convenait, ce me semble, que La Fontaine exprimât cette différence et donnât deux moralités diverses. […] Ce sont de ces verbes que les grammairiens appellent impersonnels, parce que personne n’agit par eux ; mais La Fontaine a si bien préparé ces deux expressions, par ce mot tranche de roi des airs ; ces mots, pleut, vente, semblent en cette occasion si naturels et si nécessaires, qu’il y aurait de la pédanterie à les critiquer. […] Cette fable écrite purement et où le fait est bien raconté, a, ce me semble, le défaut de n’avoir qu’un but vague, incertain, et qu’on a de la peine à saisir.
Il semble que ces hommes eussent voulu s’agrandir eux-mêmes, en proportion de l’univers auquel ils commandaient49 ; mais malgré leurs efforts, condamnés à n’être que des hommes, ils agrandissaient leurs images, et tout ce qui semblait faire partie d’eux-mêmes. […] Il semble en effet que, depuis Marc-Aurèle, les arts et les lettres pouvaient difficilement habiter dans Rome. […] Il semble que l’univers allait s’écrouler, si Maximien cessait d’être empereur. […] Le genre humain semble en avoir perdu la trace, et il faut des révolutions et des siècles pour l’y ramener.
Il semblera peut-être que ce soit venir bien tard aujourd’hui, et qu’il y ait peu de chose à ajouter aux hommages de plus d’une sorte qui lui ont été publiquement rendus. […] … — Il m’a toujours semblé que c’est par ce côté de souvenirs que les anciens confrères de l’Oratoire et M. […] Chaque détail semble exact et clair, une certaine obscurité recouvre l’ensemble. […] Le grave éditeur semble par instants s’y égayer ; c’est comme son dessert. […] Daunou pouvait souvent sembler strict, il n’allait jamais jusqu’à être dur.
Ces derniers volumes éclairent enfin notre jugement ; nous étions, ce nous semble, et trop incrédules et trop sévères ; nous imputions obstinément à madame de Genlis un vieux péché de philosophie, et même quelques mauvaises pensées de patriotisme dont elle ne se souilla jamais ; jamais idées pareilles ne furent faites pour elle, et n’égarèrent son intelligence : cela nous est démontré, et le sera, nous l’espérons pour elle, & quiconque lira ses récits, d’une si inaltérable et si innocente frivolité. […] Si madame de Maintenon eût vécu jusque-là, elle n’eût ni plus sagement conté, ni jugé plus sainement ; il semblerait en vérité que le Palais-Royal n’en sût pas plus que Trianon. […] Sans jamais avoir eu de tort, il semblerait qu’elle n’ait trouvé que des ingrats. […] Élégant et facile, il semblait fait pour donner à son sexe d’utiles préceptes et d’agréables délassements, pour saisir quelques sentiments fugitifs du cœur, pour retracer quelques souvenirs d’une société évanouie.
Au tour d’imagination et de poésie figurative qui est particulier à son pays, il unit une prestesse et une pointe de raillerie véritablement françaises, qu’il semble avoir acquises dans le commerce assidu de Voltaire. […] Sa candeur d’enthousiasme m’a tout à fait rappelé Brissot, lorsqu’avant la révolution de 89 il visitait l’Angleterre et l’Amérique, comme de saintes contrées que la liberté avait déjà bénies ; les premiers cottages riants qu’il apercevait sur la route en sortant de Douvres, l’émouvaient aux larmes et lui semblaient un bienfait des institutions. […] Il lui échappe, ce nous semble, de parler trop lestement des siens. […] Un bon nombre de maximes politiques et de mots qu’on retient semblent éclos sous la plume étincelante de Rivarol ou de Chamfort.
Il me semble qu’on n’en est guère là, et l’on aurait chance bien plutôt de peindre avec vérité un homme résolu à tout, déterminé à faire fortune, à se conquérir un nom, un état, une influence, une considération presque, ou du moins tout ce qui en tient lieu socialement et la représente, et cela en envoyant promener sa conscience et même le respect humain, mais en osant, en voulant fortement, en s’imposant. […] Les jeunes gens du jour ont ce travers commun D’affubler leur candeur d’un vêtement d’emprunt, De faire les lurons à qui rien n’en impose, Et dont l’œil voit d’abord le fond de toute chose ; De ne pas sembler neufs sottement occupés, Ils mettent de l’orgueil à se croire trompés, Perdant ainsi, pour feindre un peu d’expérience, La douceur d’être jeune et d’avoir confiance ! […] A défaut d’une comédie de caractère, il aurait pu y avoir un agencement de pièce mieux entendu, une intrigue mieux ourdie ; le second acte semblait promettre à cet égard, le troisième n’a pas tenu : tout ce monde convoqué dans l’appartement d’Octave n’y produit rien de bien vif, de bien inquiétant ni de bien amusant. […] Mais ce que nous voudrions surtout suggérer à un talent aussi net et aussi naturel d’expression, aussi tourné par vocation, ce semble, aux choses de théâtre, ce serait d’agrandir, avant tout, le champ de son observation, non pas de vieillir (cela se fait tout seul et sans qu’on se le dise), mais de vivre, de se répandre hors du cercle de ses jeunes contemporains, de voir le monde étendu, confus, de tout rang, le monde actuel tel qu’il est, de le voir, non pas à titre de jeune auteur déjà en vue soi-même, mais d’une manière plus humble, plus sûre, plus favorable au coup d’œil, et comme quelqu’un de la foule ; c’est le meilleur moyen d’en sortir ensuite avec son butin, et de dire un jour à quelque ridicule, à quelque vice pris sur le fait : Le voilà !
Les poètes Je ne veux pas parler dans cette mince brochure que des Auteurs de volumes ou de plaquettes, auxquels le lecteur, désireux comme je l’espère de faire plus ample connaissance avec des écrivains si diversement appréciés, pourra être renvoyé ; il me semble, en effet, difficile et souverainement inutile de porter un jugement quelconque sur des personnalités dont les prétentions littéraires ne s’étayent pas sur le moindre écrit. […] Gustave Kahn Qui fut directeur de La Vogue, revue morte l’an dernier et dont la collection mérite, d’être relue, me semble avoir dépassé le but visé dans ses récents Palais nomades et avoir, en dégageant son style de toutes les coupes poétiques habituelles, façonné sous le nom de vers rythmiques une prose cadencée qui ne justifie pas la disposition typographique du volume ; — mais la pensée reste d’un poète. […] La petite note mise en tête de ce volume est intéressante par cela qu’elle semble vouloir formuler le vœu raisonnable de beaucoup, de nouveaux venus vers une prosodie moins corsetée. […] Se distingue de ses compagnons par une observation de détails, alors que les visées de ceux-ci semblent toutes synthétiques — et fait présager plutôt un curieux prosateur analyste qu’un poète symbolique.
L’idée a semblé étrange et paradoxale à plusieurs ; elle n’était que judicieuse. […] Les âmes sont de feu mais les cœurs semblent de bronze. […] Voilà une difficulté inextricable, à ce qu’il semble ! […] « Il me semble, dites-vous, madame ! […] Les conclusions du livre semblent donc démentir ses prémisses.
Il semble que l’ancienne langue, l’ancienne civilisation auraient dû céder à ces maîtres nouveaux. […] Leur poésie riante et sonore semble toujours le son d’une même musique. […] L’entrevue semble touchante et singulière. […] Il semble que Bertram de Born devait partir un des premiers ; mais il ne se pressa pas du tout. […] Aussi les romans de chevalerie espagnols semblent porter l’empreinte de ce dernier caractère.
Toute la poésie contemporaine est faite, semble-t-il, d’inquiétude morale et d’esprit critique mêlé de sensualité. […] Il lui sembla que l’homme, presque toujours, avait aggravé l’horreur de son destin par les explications qu’il en avait données, par les religions qui avaient hanté son esprit malade, prêtant à ses dieux les passions dont il était agité. […] Leurs fureurs semblent redoublées par je ne sais quel dépit jaloux de voir les futurs damnés jouir du moins, en attendant la géhenne, de leurs plaisirs coupables, dont les élus sont sevrés. […] A vrai dire, ils semblaient peu certains, à cette heure, De sortir promptement de leur noire demeure. […] Or, l’union de ces deux sentiments semble devoir être, dans l’art, le produit extrême d’une civilisation très vieille et très savante, comme est la nôtre.
Malheur à celui qu’on en éloigne, ou qui s’en écarte La critique littéraire nous semble pouvoir être envisagée sous un nouvel aspect. […] L’infortune semble pour les écrivains une des conditions de la gloire. […] Les hommes d’un vrai génie ne nous semblent pas naître au hasard sur la terre. […] C’est par l’analyse et la critique qu’ils procèdent, et il nous semble que le moyen le plus sûr et le plus facile de prouver les beautés d’un livre, c’est de les montrer. […] Ne semble-t-il pas, à l’indifférence qu’on attache dans le monde à l’étude de cet art, que la nature doive seule faire les frais de son enseignement ?
et semble une respiration sonore plutôt qu’un chant. » Ce n’est pas seulement vu et peint, c’est écouté, c’est modulé. […] Pénétrer plus avant qu’il n’est permis dans la vie arabe, me semble d’une curiosité mal entendue. […] A cette heure-là, le pays tout entier est rose, d’un rose vif, avec des fonds fleur de pêcher ; la ville est criblée de points d’ombre, et quelques petits marabouts blancs, répandus sur la lisière des palmiers, brillent assez gaiement dans cette morne campagne qui semble, pendant un court moment de fraîcheur, sourire au soleil levant. […] Le paysage change d’aspect et, de rose qu’il était, devient fauve ; la ville elle-même devient plus grise à mesure que le soleil s’élève ; des exhalaisons chaudes semblent monter des sables. […] Il semble que le plus petit objet saillant y devrait apparaître ; pourtant on n’y découvre rien ; même, on ne saurait plus dire où il y a du sable, de la terre ou des parties pierreuses ; et l’immobilité de cette mer solide devient alors plus frappante que jamais.
Il y a treize ans, une révolution s’accomplissait après une lutte prolongée, régulière, d’idées et de convictions, qui semblaient ardentes et profondes. […] Depuis lors, la plupart des gens de talent en vers et en prose sont fats plus ou moins, c’est-à-dire affichent ce qu’ils n’ont pas, affectent ce qu’ils ne sont pas, même les critiques, ce qui devrait sembler assurément de moindre nécessité. […] Les vrais rapports de l’éditeur et de l’auteur sont rompus, et il semble trop souvent que c’est à qui des deux exploitera l’autre. […] L’habileté, d’abord, et la haute prudence ont dû être employées aux choses urgentes ; quand on travaille à la pompe durant l’orage, on songe peu à ce qui semble uniquement le jeu des passagers. […] Le public, le monde, qui, dans nos idées, semble depuis longtemps le juge naturel et l’arbitre des talents et des œuvres, ne remplit cette fonction que très-imparfaitement.
Et pourtant elle était dès lors la même ; mais sa nature morale, si complète, savait si bien se régler qu’elle ne semblait pas se contraindre. […] Qu’ils sont rares les êtres qui sembleraient également à leur place, bons et excellents dans la vie privée, grands dans le public, comme Washington ou Mme Roland ! […] Ici, dans les lettres, elle raille un peu moins que dans les Mémoires ; comme les prétendants se présentent un à un, et que plus d’une de ces demandes peut être sérieuse, elle en semble parfois préoccupée. […] La plupart s’imaginent que le plus léger sentiment d’une autre espèce altérerait ou effacerait l’amitié, qui leur semble le pis aller d’un cœur désœuvré. […] » Ce mot de rompre est bien dur : mais pourquoi donc, ô jeune fille, votre amitié semble-t-elle s’exalter en ces moments mêmes où vous avez quelque aveu plus tendre à confier ?
Ainsi, de nos jours, l’aiglon romantique (les ennemis disaient l’orfraie) parut voler assez rapidement de clocher en clocher, et, finalement, à voir le résultat en gros après une quinzaine d’années de possession de moins en moins disputée, il semble qu’il y ait conquête. […] Voilà des rimes et un rhythme qui, ce semble, suffiraient à dater la pièce à défaut d’autre indication. […] Il semblait timide ou plutôt sauvage. […] Plus d’un de ces jeux gothiques de l’artiste dijonnais pouvait surtout sembler à l’avance une ciselure habilement faite, une moulure enjolivée et savante, destinée à une cathédrale qui était en train de s’élever. […] Un moment il sembla que l’existence de Bertrand allait se régler : il devint secrétaire de M. le baron Rœderer, qui connaissait de longue main sa famille, et qui eut pour lui des bontés.
D’abord dogmatique, elle est devenue historique et scientifique ; mais il ne semble pas que son évolution soit terminée. […] Car il semble bien que M. […] Leconte de Lisle et, en général, de tous les écrivains purement « artistes » (si moderne que soit d’ailleurs chez eux le fond de philosophie latente), il ne semble pas que M. […] Certaines de ses pages semblent d’un romancier qui se ferait blanchir à Londres. […] Pour ces raisons ou pour d’autres, il semble qu’un attendrissement de l’âme humaine soit en train de se produire dans cette fin de siècle et que nous devions bientôt assister, qui sait ?
Toute la philosophie de l’histoire de Montesquieu est dans cette parole, et il faut convenir qu’en ce qui concerne les Romains, à voir les choses après coup, il semble avoir raison. […] Buffon, si opposé à cette manière d’écrire, l’expliquait chez Montesquieu par le physique ; « Le président, disait-il, était presque aveugle, et il était si vif, que la plupart du temps il oubliait ce qu’il voulait dicter, en sorte qu’il était obligé de se resserrer dans le moindre espace possible. » Montesquieu est convenu lui-même qu’en causant, s’il sentait qu’il était écouté, il lui semblait dès lors que toute la question s’évanouissait devant lui. […] Le cercle des choses humaines, qui a tant de tours et de retours, et duquel on ne peut jamais dire qu’il est clos et terminé, a semblé déjà bien des fois donner tort ou raison à Montesquieu. […] Il semble aussi, dans ce feu roulant d’images, qu’on lise du Montaigne. […] Sa figure maigre et longue, élégante, a bien le type du pays où il est né, le type bordelais ; son profil bien dessiné est d’un beau caractère et semble fait pour la médaille.
Elles ont l’air toutes banales, semblent ne rien dire, et en effet elles disent beaucoup moins qu’elles n’insinuent, ne suggèrent, ne donnent à penser, à entrevoir, à deviner. […] Il semble que M. […] Tout semblait mort, tout se détournait de lui, s’éloignait pour toujours, le laissant seul à la merci du destin. […] Mais de nouveau la forme semble devenir plus vague, le monstre descend, regagne le fond et s’y recouche, agitant à peine sa sombre nageoire. […] Tourguénef semble en ressentir toute l’amertume.
Telle est la question, dont la réponse ne me semble pas douteuse. […] Tout en établissant l’existence du « corps social » et les lois internes de cette existence, la sociologie semble considérer cet « être » comme vivant d’une vie solitaire et indépendante. […] Le droit international, les rapports diplomatiques, les « Affaires étrangères » et, en général, les relations inter-gouvernementales n’en sont pas, comme on semble le croire, les seules manifestations. […] Il me semble que chacun de nous présente en réduction le même phénomène. […] La pensée de demain, qui semble aussi éloignée d’ériger en Stylite l’individu que de l’anéantir pour l’illusoire bonheur de tous, concevra comme possible son épanouissement au sein de l’universel.
Je reviendrai tout à l’heure, avec plus de détail, sur l’ensemble des conditions qui me semblent à réunir pour aborder avec avantage de tels problèmes biographiques ; mais, en ce qui est de Chateaubriand, l’auteur d’abord s’est peint lui-même, s’est analysé en tous sens dans des portraits de jeunesse ; il s’est réfléchi et projeté à tout moment dans ceux mêmes de ses écrits subséquents qui, par le sujet, auraient dû être le moins personnels ; il s’est, dans sa vieillesse, raconté de nouveau et avec toutes sortes de variations dans des Mémoires dits d’Outre-Tombe. […] Un fonds d’ennui, qui semble avoir pour réservoir l’espace immense qui est vacant entre lui-même et ses pensées, exige perpétuellement de lui des distractions qu’aucune occupation, aucune société ne lui fourniront jamais à son gré, et auxquelles aucune fortune ne pourrait suffire s’il ne devenait tôt ou tard sage, et réglé. […] Cette vertu suppose un esprit de réflexion pratique, d’attention à autrui, d’occupation du sort des autres et de détachement de soi, qu’il n’a pas reçu, ce me semble, infus avec la vie, et qu’il a encore moins songé à se donner. […] Il n’y a pas un mot dans sa lettre qui ne semble dire au lecteur, quand, on fait ce rapprochement : Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur. […] Tous les autres, et ceux qui sont nés et venus trop tard pour connaître M. de Chateaubriand, et ceux qui, ne l’ayant connu que tard, ne l’ont vu que sous sa dernière enveloppe moins transparente qu’autrefois, ne sauraient demander mieux ni davantage, ce me semble : le Chateaubriand primitif, et aussi le Chateaubriand social est expliqué, après qu’on a lu cette lettre ; et d’après ce qu’on y lit même, on voit qu’il gardait jusque dans son égoïsme naïf bien du bon encore, surtout de l’aimable, du séduisant ; je ne l’ai jamais nié.
Mais, jusqu’à nos jours, l’esprit national, en ce qu’il a de plus vif et de plus essentiellement poétique, n’avait pas fait irruption encore dans la littérature que j’appellerai d’étude et d’art, ou, si l’on veut, cette littérature, sur le point essentiel et le plus saillant, n’était pas descendue à lui ; elle n’avait pas atteint juste à l’endroit le plus sonore ; la disposition chantante, l’humeur chansonnière n’avait jamais été grandement ni délicatement mise en jeu ; on l’avait laissée fredonner au hasard, courir par les goguettes ou sous le balcon du Mazarin, et s’abandonner, satirique ou bachique, à une irrégularité et à une bassesse qui, littérairement, semblaient sans conséquence. […] Pour achever le contraste, tandis que les génies poétiques de ce temps trahissent, presque tous, en leurs vers une allure plus ou moins aristocratique, soit par culte de l’art, soit par prédilection du passé féodal, soit par mystérieuse chasteté d’idéal dans les sentiments du cœur, Béranger est le seul poëte qui, indépendamment même du choix des sujets, ait gardé la rondeur bourgeoise, l’accent familier, la tournure d’idées ouverte et plébéienne ; par où encore il semble descendre en droite ligne de cette forte lignée à tempérament républicain, qu’on suit, sans hésiter, dans les trois derniers siècles, et de laquelle étaient Étienne de La Boëtie, les auteurs de la Ménippèe, Gassendi, Guy Patin, Alceste un peu je le crois, et beaucoup d’autres. […] La circonstance la plus apparente dans la carrière du chansonnier, l’occasion politique, qui avait décidé du cours de sa verve, venait de manquer brusquement, après quinze ans d’escarmouches et de combats : il semblait qu’il fût désarmé par le triomphe. […] En sa spirituelle préface, le chansonnier semble regretter qu’aucun de nos jeunes talents ne se soit essayé dans une voie qu’il croit fertile encore ; ce conseil et ce regret, j’ose le dire, tombent à faux. […] Mais sous la forme particulière dont Béranger a fait usage, la mise en œuvre de cet esprit national nous semble pour longtemps interdite.
Si je me suis cherché des échos dans plusieurs langues, pour me donner la singulière consolation de voir que l’on souffrait partout, il me semble qu’il y aurait de la dureté à m’en faire un reproche. […] » Je ne chicanerai pas le poëte sur cette prétendue modestie, qui pourrait sembler à plusieurs une très-innocente et très-excusable vanité ; je serais fâché d’être dur, en insistant sur un simple caprice de cœur souffrant. […] Il me semble alors que l’inspiration première de chaque pièce est comme une source qui, à son origine, serait obligée de se faire jour à travers un grand nombre de bateaux, et qui, ne pouvant les porter, ne gagnerait, à cet encombrement, que plus de lenteur et beaucoup de vase. […] Il me semblait si doux, pour une âme oppressée, De pouvoir dans une autre envoyer ma pensée, Que, d’une ingratitude eussé-je dû périr, J’aurais, pour tout donner, voulu tout conquérir. […] Il avait débuté, comme on l’a dit, au premier rang et à la première heure de la jeune école poétique ; il en eut toutes les ambitions et tout le courage, et il semblait des mieux munis, par son érudition poétique étendue et forte, pour la lutte et pour la conquête.
Les deux frères continuèrent toujours, même à l’époque où il semble qu’ils devaient être le plus occupés de leur maître, à exercer le métier de pêcheurs 424. […] Il semble d’ailleurs qu’ils étaient tous les trois associés dans leurs pêcheries 447. […] Un moment, même, il semble lui promettre « les clefs du royaume du ciel », et lui accorder le droit de prononcer sur la terre des décisions toujours ratifiées dans l’éternité 460. […] La circonstance rapportée dans Jean, XIX, 25-27, semble supposer qu’à aucune époque de la vie publique de Jésus, ses propres frères ne se rapprochèrent de lui. […] La tradition commune me semble sur ce point suffisamment justifiée.
Cheveux blancs très courts, sourcils restés noirs, des yeux qui semblent des yeux d’émail entre des paupières sans cils, coloration bilieuse du teint, galbe osseux, sculpture émaciée des chairs. […] Mélanie met sa toilette la plus pimpante, réunissant sur sa personne tous ses ; et nous voilà dans cette forêt, où chaque arbre semble un modèle entouré d’un cercle de boîtes à couleurs. […] Murger semble rasséréné comme en une convalescence d’absinthe. On promène une gaieté vaudevillière par toute la forêt, même en ce Bas-Bréau, où nos fumisteries semblent faire fuir dans la profondeur de la feuillée des dos de peintres chenus, ressemblant à des dos de vieux druides. […] * * * — Il me semble que les fonctionnaires sont destitués comme on renvoie les domestiques : aux seconds, on donne huit jours d’avance, aux premiers, la croix.
On l’a vu pour l’Orient : la poésie lyrique se confond avec la prière, et l’une et l’autre semblent le premier élan spirituel de l’âme. […] Ne soyez donc pas étonné que, dans les hymnes placés sous le nom d’Homère et, ce semble, d’une langue contemporaine ou rapprochée de celle de ses deux grands poëmes, le mètre appliqué au mouvement lyrique demeure uniforme et simple : c’est la simplicité même du culte se communiquant à l’art. […] Tout semble l’attester d’ailleurs, le naturel et l’abondance des images, la simplicité des symboles. […] J’aurai souvenir de toi, et je m’occuperai d’un autre chant. » La plupart de ces hymnes, bornés à quelques vers, ne semblent que des formules d’invocation, dont il serait difficile d’assigner la date. […] La poésie morale, ce correctif de toutes les autres, qui d’abord semblait réduite au mètre élégiaque de Théognis, se joua dans des rhythmes divers et parcourut toutes les cordes de la lyre.
Je cherchais bien loin celui qui était alors tout près de nous, et qui semblait avoir oublié ses premiers essais de jeunesse. […] Il semblait qu’en cela la difficulté même et la nouveauté de l’application aiguisassent son goût et le tinssent en éveil. […] Fauriel, en qui la sagacité, la justesse d’esprit et la grâce de langage semblent s’être personnifiées. […] J’ai dit tout ce qui me semble des inconvénients comme des qualités. […] On ne saurait, ce me semble, donner de l’âme de Fauriel une plus juste et plus intime définition.
— L’ombre de Didon ne semble-t-elle pas s’évanouir ? […] Mais pourquoi semblent-ils encore manquer de vérité comme tout le reste ? […] comme alors tous les jeux bruyants semblent vains et tumultueux à son âme ! […] Le premier semble être le lac de l’Esclave de M. […] Elles semblent diminuer de largeur à mesure qu’elles s’éloignent.
Le premier lui semblait toujours une chose extérieure ; le second, une chose intérieure, une simple représentation mentale ; en effet, dans le premier cas, le centre sensitif fonctionnait, et, dans le second, il ne fonctionnait pas. […] Les images de sons, de couleurs, de peines, de plaisirs, qui ne sont que des images actuelles, mais qui correspondent à des sensations antérieures, nous semblent, à mesure qu’elles défilent devant nous, nos sensations antérieures elles-mêmes. […] En effet, ce qui constitue le souvenir ou acte de mémoire, c’est l’image présente qu’a laissée en nous une sensation passée, image qui se trouve affectée d’un recul apparent et qui nous semble la sensation elle-même. […] Et pourquoi est-ce en arrière, au lieu d’en avant, que la sensation apparente semble se porter ? […] Plus ce glissement se répète au contact successif des prévisions que la figure rencontre dans son voyage, plus elle nous semble s’enfuir en avant et loin.
Les pouvoirs publics semblent bien décidés à n’en tenir aucun compte. […] Il ne nous a pas semblé qu’il eût le sentiment du péril que courent l’esprit français et la langue française. […] Les livres de lectures allemandes semblent conçus pour germaniser les esprits. […] Cela semble séduisant. […] Ce que je dis là semble incompréhensible.
Il a semblé qu’un intérêt de symétrie devait être sacrifié à un souci d’exactitude et qu’il était préférable d’endommager le cadre plutôt que de dénaturer les objets que l’on s’était proposé d’y faire tenir. […] Mais il n’a pas semblé qu’un exemple aussi saisissant dût être écarté, parce qu’il touche à un sujet actuel et qui passionne les esprits. […] Est-ce à dire que la tolérance qui semble découler de la conception humanitaire et cosmopolite, doive être condamnée et qu’il lui faille substituer un exclusivisme intransigeant ? […] Il a semblé qu’il était désormais impossible d’accorder la croyance ancienne avec les conceptions nouvelles. […] Il a semblé tout à coup, en présence du brusque élan de notre époque, que l’avenir s’éloignât désormais du passé d’une fuite trop prompte pour qu’il fût possible encore d’allonger le lien ; il a semblé qu’il le fallût briser.
Les êtres et les choses, objets de mépris ou d’indifférence, reprennent en lui leur saveur originelle ; ce qui semblait banal réapparaît dans tout l’éclat de la force. […] Un vague instinct de vie spirituelle semble l’animer parfois, mais les plus graves questions demeurent en dehors de son domaine. […] Ce n’est pas le déterminisme en général qui me semble l’amoindrir, mais bien l’étendue de son déterminisme dont je suspecte, et à juste titre, la largeur. […] Son âme semble avoir été vaincue par la faim, au centre, et s’être répandue à la périphérie sensorielle. […] Pour Zola, le panthéisme semble donc une erreur, qu’il proscrit aussi volontiers que le mysticisme ou le spiritualisme.
et attendris-les… — Vous à qui la fortune a mis en main le gouvernement de ces belles contrées, dont il semble que vous n’ayez nulle pitié, que font ici tant d’épées étrangères ? […] Car enfin, il y a moins de trois siècles, les Turcs, maîtres absolus des plus beaux climats de l’Occident, dominaient la Méditerranée, menaçaient ses rivages, et, délivrés de Charles-Quint, semblaient ne plus compter d’adversaires en Europe. […] L’empire des Turcs était encore dans le cours impétueux de sa croissance, et sous l’élan de cette politique atroce qui semblait la condition de sa grandeur. […] Le disciple qui a entendu la douceur de ta voix, quel son ne lui semblera pas disgracieux et sourd ? […] Son expression trop vive matérialise le type qu’elle adore ; et, sous les noms d’amour et d’époux, le charme d’un culte tout spirituel, pour une beauté toute céleste, disparaît dans le trouble d’une passion qui semble trop humaine.
Ses yeux caves semblaient venimeux. […] Ernest Renan me semble dangereux, du moins dans ses tendances. […] Paul Arène où cette difficulté semble résolue. […] Au contraire, il m’a semblé dur pour Julien. […] Il semble qu’elle n’eut pas de commencements malheureux.
Il semblait que ces gens eussent poussé le travail, la patience et la conscience aux dernières limites. […] Leurs mères semblent les avoir conçus, dans la pensée fixe et peureuse de l’image du mari qu’elles trompaient. […] Les bouches détendues, les lèvres doucement entr’ouvertes, semblent aspirer une volupté qui vole. […] * * * — Il me semble voir dans une pharmacie homéopathique le protestantisme de la médecine. […] Il semble qu’ils aient hérité d’un sang de chasseur et de goûts de grands seigneurs.
On a dit que « dans ses pages charmantes tout semblait couler de source. » C’est précisément ce qui ne semble pas : ses pages, assurément, méritent bien des éloges, mais pas celui-là. […] C’est en ce genre qu’il me semble avoir fait, dès le début, ses meilleures preuves, celles qui, de tout temps, lui coûtèrent le moins. […] D’ailleurs, ne l’oublions pas il avait tant de gens à admirer et à louer d’office, qu’on ne saurait s’étonner s’il se divertit tout d’un coup et semble à la fête quand il peut s’en donner sur un adversaire. […] Ordinairement la Faculté épluche beaucoup le candidat et se fait un devoir de ne rien lui passer : avec Rigault tout était renversé, la Faculté semblait séduite et sous le charme ; elle prodiguait les signes de faveur et se bornait presque à donner la réplique.
Le mot Dieu est toujours pour lui le signe représentatif de toutes les belles et suprêmes idées que l’humanité conçoit, pour lesquelles elle s’exalte et qu’elle adore ; mais il semble que ce soit quelque chose de plus encore à ses yeux qu’une expression ; il semble prêter décidément à l’intelligence, à la justice indéfectible et sans bornes, une existence indéfinissable, inconnue, mais réelle. […] C’est ainsi qu’il parvient à concilier quantité de propositions qu’on est accoutumé à opposer et qui semblent devoir se combattre. […] » Cela semble impossible. […] Je me suis demandé quelquefois combien il fallait de défauts joints à un talent pour former un grand orateur : il semble que M. […] Pour moi (et j’ai le droit, ayant souffert, à mon heure et vu ma faible voix étouffée, d’avoir un avis sur ces questions de la parole publique), il me semble que devant des générations vraiment libérales dans le sens le plus large et le plus civilisé, devant une jeunesse en qui le sentiment religieux, sincère ne serait pas redevenu un fanatisme, il ne devrait y avoir nulle difficulté après réflexion, et que le malentendu entre M.
Rachel paraît et semble ressusciter avec éclat un genre qu’il abhorre. […] Son talent semble créé tout exprès pour décrire les lieux, les cités, les monuments, les tableaux, les ciels divers et les paysages. […] Dans les interstices se cramponnent des chênes verts, des lièges énormes,, qui ne semblent pas plus grands que des touffes d’herbe à un mur ordinaire. […] Deux petits poneys, dignes de Tom Pouce, attelés à un élégant coupé dont la caisse en roulant rasait le pavé, portaient partout un maître à teint olivâtre qui remplissait majestueusement le dedans, et semblaient prêts eux-mêmes, à chaque visite où l’on s’arrêtait, à monter sans façon jusqu’à l’entre-sol. […] D’Albert est guéri ou semble l’être, ce qui, à la longue, revient au même : Fortunio le remplace.
Elle a semblé accueillir et reconnaître à son tour cette vérité, que les grands poètes ont chacun une langue à part, une langue originale qui, en même temps qu’elle est ou qu’elle devient celle de tous, est la leur aussi en particulier. […] Une diversion agréable, un épisode piquant l’a tenté, et qui a dû également tenter, ce semble, plus d’un candidat pour la thèse doctorale en Sorbonne50. […] Ils pourront sauver la gloire Des yeux qui me semblent doux. […] Et puis encore une femme, parlant des yeux d’une autre femme, irait-elle dire que ces yeux lui semblent doux ? […] Il semble avoir voulu donner satisfaction sur ce point et faire une réparation.
Le grand cœur de M. de La Mennais redouble de flammes, mais il semble que son esprit s’est éclairé dans l’orage. […] Malgré la première apparence qui semble contraire, plusieurs raisons en effet, même humaines, peuvent faire entrevoir cette utilité. […] Les Paroles d’un Croyant, non plus que le chapitre des Maux de l’Église, inséré à la fin du présent volume et assez anciennement composé, ne me semblent point, dans leur violence, sortir de ce rôle de foi, de cette inspiration d’un prêtre, non pas absolument sage, mais généreux et presque héroïque, et toujours le crucifix en main. […] Il y a là, convenons-en, de quoi fortifier des hommes, assez disposés déjà à bien augurer de leur raison, dans cette persuasion qu’elle ne les a pas trop égarés, et de quoi les faire sourire entre eux d’un sourire de satisfaction, ce semble, assez légitime. […] Il me semble qu’il y a injustice à venir accuser le Protestantisme, au moment où soi-même on ne fait autre chose que protester contre Rome et rentrer dans l’interprétation individuelle.
Né d’un savant ingénieux et d’une Grecque brillante, André quitta très-jeune Byzance, sa patrie ; mais il y rêva souvent dans les délicieuses vallées du Languedoc, où il fut élevé ; et lorsque plus tard, entré au collège de Navarre, il apprit la plus belle des langues, il semblait, comme a dit M. […] Au premier abord, Regnier semble encore moins religieux que Chénier. […] Il est vrai que c’est par ses douleurs physiques et par les aiguillons de ses maux qu’il semble surtout amené à la contrition morale. […] Quant à la forme, à l’allure du vers dans Regnier et dans Chénier, elle nous semble, à peu de chose près, la meilleure possible, à savoir, curieuse sans recherche et facile sans relâchement, tour à tour oublieuse et attentive, et tempérant les agréments sévères par les grâces négligeantes. […] Il nous semble, en un mot, et pour revenir à l’objet de cet article, que la touche de Regnier, par exemple, ne serait point, en beaucoup de cas, inutile pour accompagner, encadrer et faire saillir certaines analyses de cœurs ou certains poèmes de sentiment, à la manière d’André Chénier.
Il rédigeait le Constitutionnel, et se laissa vivre de ce train d’improvisation facile et de paresse occupée qui semble avoir été le fond de ses goûts et de sa nature. […] Molé a relevé chez M. de Vigny un mot qui semblerait indiquer, de la part de M. […] Royer-Collard, « sur cette tombe qui semble avoir voulu se dérober à nos hommages » ; puis il est entré dans son sujet. […] Et ici il me semble qu’il n’a pas rendu entière justice à l’Académie. […] Une veine d’ironie pourtant, qui, au premier coup d’œil, peut sembler le contraire de l’admiration, s’est glissée dans tout ce talent pur, et serait capable d’en faire méconnaître la qualité poétique bien rare à qui ne l’a pas vu dans sa forme primitive : Moïse, Dolorida, Éloa, resteront de nobles fragments de l’art moderne, de blanches colonnes d’un temple qui n’a pas été bâti, et que, dans son incomplet même, nous saluerons toujours.
Mme de Genlis, parmi les noms vieillis, est un des noms les plus cités, les plus familiers à l’oreille, et l’un de ceux qui laissent, ce me semble, l’idée la moins nette dans l’esprit des générations nouvelles. […] Une telle vocation semblerait indiquer des goûts austères ; mais ici cette vocation sait très bien se combiner avec des goûts romanesques, et c’est un trait encore et des plus essentiels dans le caractère de Mme de Genlis. […] La manière dont elle conçut et dirigea, dès le premier jour, l’éducation des enfants d’Orléans, est extrêmement remarquable, et dénote chez l’institutrice un sens de la réalité plus pratique que ses livres seuls ne sembleraient l’indiquer. […] Ajoutez un dernier inconvénient qui affecte l’ensemble de cette éducation tout à la moderne et sans contrepoids : le sentiment de l’Antiquité, le génie moral et littéraire qui en fait l’honneur, l’idéal élevé qu’il suppose, y est tout à fait absent, et n’y semble même pas soupçonné. […] En repassant les œuvres de Mme de Genlis, il me semble que Louis-Philippe est son côté véritablement historique, le seul par lequel elle continuera de mériter quelque attention sérieusea.
Son front semblait s’être élargi sous la nudité de ses cheveux noirs effilés à demi tombés sous la moiteur d’une pensée continue. […] La carte du Globe semblait s’être incrustée sur la mappemonde de cette tête. […] Lainé est en général très bien peint par M. de Lamartine, sauf un point qui me semble accusé d’une manière bien absolue : « Il n’était point du parti des Bourbons, nous dit M. de Lamartine de M. […] Le mot de médiocre appliqué à Fontanes poète est injuste, et il l’est doublement de la part de M. de Lamartine, qui semble en ceci se venger des sévérités de Fontanes, son précurseur. […] Mais, en ne s’attachant qu’à l’ensemble des faits et des tableaux, il semble qu’il les a présentés sous un jour assez fidèle.
avec une telle force qu’il lui semblait qu’elle devait traverser l’espace, les murs, etc. […] ne nous suffira-t-il pas d’avoir osé regarder son soleil en face, pour lui sembler digne de ses vengeances ? […] Ces réflexions, qui nous semblent justes, si M. […] À part ces omissions qui nous semblent aussi graves qu’évidentes, le livre de M. […] semble dire M.
Ce peu de chose nous semble immense. […] Tous les poètes semblaient rauques et durs auprès de ce maître chanteur. […] En d’autres termes, réformes et république semblent inséparables. […] De ce côté la séparation semble plus accusée que jamais. […] Edgar Quinet nous semble de ce nombre.
C’est le contraire qui semble vrai. […] Draghicesco semble lui-même donner raison à cette opinion en supprimant, au terme de l’évolution, la pensée individuelle au profit de la pensée sociale. […] À première vue, l’existence d’une vérité objective ne semble pas incompatible avec le pragmatisme. […] Car l’utilité dont dérivent les principes de la pensée semble aujourd’hui suffisamment stable pour qu’on soit fondé à tenir ces principes pour définitifs. […] Comte semble revenir par là à une conception de la science aussi étroite que celle d’un Socrate.
Lassay, dans ses velléités d’ambition, mélangées de paresse, me semble avoir été de ces hommes de l’ordre et de la portée de Bernis, avec qui il a cela de commun encore d’être devenu de plus en plus aimable en vieillissant. […] Il se pose trop en homme qui a eu une belle douleur, et qui semble dire : « Faites-la-moi oublier, ce sera pour vous une gloire. » Mais c’est ainsi que sont faits les cœurs humains, et une délicate fidélité, ou même un délicat oubli, un ensevelissement profond et respecté, n’est le propre que de bien peu. […] Lassay qui, à la mort du prince de Conti, donna sur lui le mémoire qui servit à l’Oraison funèbre prononcée par Massillon (1709), en a tracé un autre portrait ou caractère beaucoup plus vrai, ce me semble, et plus réel, quand ce prince vivait encore. […] À défaut d’imagination, on y sent l’urbanité. — Des quatre volumes de Lassay, il me semble qu’on en pourrait tirer un qui ne serait pas désagréable, et qui le classerait à quelque distance, et un cran plus bas, entre les Caylus et les Aïssé. […] Cependant, tout ce qu’on sait de la position de son fils auprès de la duchesse douairière de Bourbon et de son empire établi, semblerait indiquer que c’est plutôt celui-ci qui, tout à côté du palais princier, a dû avoir l’idée de construire l’élégant et somptueux hôtel.
Au moment où tout Homère était remis en question, Virgile semblait plus définitivement assis que jamais. […] Haupt, qui supprime toujours la virgule entre deux phrases ou membres de phrase unis par une conjonction copulative : le meilleur parti serait, ce me semble, de se conformer aux règles des Anciens. » Ce n’est pas sans quelque chagrin que j’enregistre de semblables aveux. […] Benoist entend par ex alto non point ex alto cœlo, mais ex alto mari, et il ajoute à l’appui de ce sens : « Les nuages qui amènent la pluie semblent toujours venir de la mer Tyrrhénienne. […] Il semble, en effet, à première vue que Thyrsis, dans les répliques qu’il donne à son rival, s’efforce de renchérir et qu’il se traîne un peu à la remorque. […] Après plusieurs couplets élégamment alternés, le vieillard Palémon, qu’ils ont pris pour juge, se déclare impuissant à décerner le prix entre deux talents qui lui semblent égaux.
Sa fable intitulée l’Honneur, très-courte, il est vrai, semble du La Fontaine au temps de Fouquet179. […] Elle semble plus moraliste qu’il ne convient à une bergère ; il y a des pensées sous ses rubans et ses fleurs. […] Dans ses vers d’idylle ou de chanson, elle n’était pourtant pas si raffinée toujours qu’il semblerait d’après ses délicatesses. […] , on est surpris du jargon qu’elle a osé hasarder, et qui semblait tout simple à cette date. […] Il semble que cette inspiration d’un amour sans bonheur, la douleur passionnée, ait fait aussi le premier génie de Mme Valmore.
Si la pièce semble aujourd’hui un peu fanée par endroits, c’est qu’elle a subi les redites de nombreux pastiches. […] Le dogme brahmanique de la transmigration indéfinie des âmes lui semble une aggravation éternelle de cette peine de vivre infligée à l’homme. […] L’homélie de saint Jean Chrysostome au jeune Stagyre, que le mal de l’aboulia consumait, semble adressée au Werther de Gœthe. […] Tout habilement adoucie qu’elle soit, — et c’est là peut-être la seule faute de la comédie corrigée, — sa crédulité n’en semble pas moins encore un peu forte lorsqu’on la rapporte à son nouveau caractère. […] Ce qui semble difficile à croire, c’est que le grave Monteprade continue à se laisser mystifier par l’escogriffe altéré que la donzelle lui donne pour son frère.
Elle semblait habillée d’un corset et d’un jupon, sous lesquels il n’y avait point de chemise. […] Pas un de ces critiques ne semble s’apercevoir de l’originale chose essayée par moi dans ce livre, de la tentative faite pour émouvoir avec autre chose que l’amour, enfin de la substitution dans un roman d’un intérêt autre, que celui employé depuis le commencement du monde. […] C’est bien borné, et le théâtre me semble pour un esprit, le travail fatigant d’un écureuil dans une cage. […] Pour cette famille Napoléon, semble revivre la fatalité antique, la fatalité attachée à la famille des Atrides. […] À mesure qu’elles se font fillettes, la respiration semble remonter, et le jour où elles sont tout à fait femmes, la respiration devient cet abaissement et ce soulèvement voluptueux des seins.
La langue italienne acquit sous sa plume cette facilité, cette abondance, cette harmonie qui semblent être son caractère particulier. […] Les fleurs des anciens semblent fauées, lorsqu’elles sont cueillies par des mains mal habiles. […] Aucune épisode n’y semble naître du fond du sujet ; le comique & souvent un comique bas & obscene, s’y trouve confondu avec le tragique & l’héroïque. […] Pour qu’il soit tel, il faut au moins avoir un but, & l’Arioste semble n’avoir que celui d’entasser fable sur fable. […] Le Poëme d’Hudibras, dont je vous parle, semble être un composé de la satyre menippée & de Dom-Quichotte.
» Tel devait être, ce semble, à l’origine du genre humain, à l’envoi de ce spectateur et de ce maître sur la terre, le premier élan de la poésie : elle remontait à Dieu et lui présentait l’offrande du monde. À travers des obscurités que la science moderne n’éclaircit pas toujours, deux contrées de l’Orient, habitées de bonne heure par l’espèce humaine, semblent avoir de temps immémorial conçu et répété de tels accents religieux. […] Sur une autre influence du monde oriental, elle semblait, au contraire, déjà faite. […] Alors, ce semble, apparut l’enthousiasme lyrique dans sa plus haute expression : élévation du sujet, immensité du chœur, sublimité du langage. […] Quelle ne fut pas, en effet, la puissance de ces paroles de feu des anciens prophètes, lorsqu’elles jaillirent dans le monde avec la parole évangélique, dont elles semblaient tantôt le mystérieux prélude, tantôt la sanction pénale !
Elle devait être, il me semble, en apprentissage chez une couturière. […] Ma méthode d’enseignement n’était pas très bonne, à ce qu’il semble. […] L’un d’eux, il me semble, s’appelait Félix. […] … Quelques-uns marchaient et semblaient prendre des mesures. […] Brusquement il me sembla que tout s’expliquait.
Ses livres semblent rédigés par saint Thomas d’Aquin en collaboration avec Gargantua. […] Barrès s’est trompé de vertu : la persévérance semble lui convenir mieux que l’énergie. […] Or, la force qu’ils semblent avoir, d’où leur vient-elle, sinon du conventionnel prestige que les hommes leur ont constitué ? […] Fontainas ne semble pas le poète des violentes et fréquentes émotions. […] Chercher la vérité semble une entreprise illusoire et paradoxale.
Il semble que Villon ait langui entre cet Ennui et cette Peur. […] Il me semble que, pour nouvelle qu’elle soit, il sera peu difficile de la justifier. […] Il semble que nous lui ayons surtout attribué une urgence de mode. […] » Il semble que le flot se soit tout à fait retiré. […] Maurice Barrès semble bien près de le croire.
Un honnête homme ne doit jamais s’offenser des reproches qui n’ont pour objet que des défauts ou des infirmités corporelles : Neque enim tu es, quem forma ista declarat ; sed mens cujusque, is est quisque, non ea figura quae digito demonstrari potest (car tu n’es pas ce que cette forme semble indiquer ; mais l’âme de l’homme, voilà l’homme, et non cette figure extérieure qui se peut montrer du doigt)2. […] Il n’a pas semblé à l’Église que j’eusse aucun défaut ou aucune infirmité de cette dernière espèce, puisqu’elle m’a honoré du sous-diaconat, qui est un ordre majeur. […] Ce qu’il dit contre les stupides admirateurs des anciens à propos de L’Iliade française me semble d’une grande justesse ; mais son La Motte n’est pas si grand poète qu’il dit, quoique homme de beaucoup d’esprit et de goût. […] Celui-ci lui ayant lu sa pièce du Lot supposé avant la représentation, il l’avait approuvée, et il se croyait comptable devant l’auteur et devant tous de son premier jugement : Il me semble, disait-il, que lorsqu’un ouvrage livré à notre censure nous a semblé bon, nous devons à l’auteur l’hommage public du jugement avantageux que nous en avons porté… Quand il me serait arrivé de trouver bon un ouvrage que le public aurait ensuite jugé mauvais, il n’y aurait pas grand mal à cela, et j’ose assurer que je serais en ce cas moins mécontent de moi, que si, dissimulant lâchement mon estime, je m’étais épargné cette espèce d’humiliation.
Aujourd’hui que le Globe est placé plus qu’il ne l’a jamais été depuis la révolution de Juillet sur un terrain solide et nettement dessiné ; aujourd’hui que sa nouvelle position en politique, en économie, en philosophie, en art et en religion, devient de plus en plus appréciable et notoire ; aujourd’hui enfin, pour tout dire, que le Globe est le journal reconnu et avoué de la doctrine saint-simonienne ; nous, qui ne l’avons abandonné dans aucune de ses phases, nous qui avons assisté et contribué à sa naissance il y a sept ans, coopéré à ses divers travaux depuis lors, qui avons provoqué et produit plus particulièrement ses transformations récentes ; nous qui avons suivi toujours, et, dans quelques-unes des dernières circonstances, dirigé sa marche ; qui, sciemment et dans la plénitude de notre loyauté, l’avons poussé et mis là où il est présentement, nous croyons bon, utile, honorable de nous expliquer une première et dernière fois par devant le public, sur les variations successives du journal auquel notre nom est demeuré attaché ; de rendre un compte sincère des idées et des sentiments qui nous ont amené où nous sommes ; et de montrer la raison secrète, la logique véritable de ce qui a pu sembler pur hasard et inconsistance dans les destinées d’une feuille que le pays a toujours trouvée dans des voies d’honneur et de conviction. […] L’idée de liberté, ainsi adoptée dans sa plénitude rejoignait si bien l’autre idée première d’association pacifique et d’unité intellectuelle à établir entre tous les peuples ; elle y ramenait si directement en faisant tomber les douanes de diverse nature qui s’opposaient à la communication libre des nations les unes avec les autres ; le moyen, en un mot, semblait si bien adapté au but, et le but tellement ressortir du moyen, qu’un homme dont toute la vie avait été consacrée à produire cette association et cette unité, Saint-Simon, frappé vivement de l’aspect du journal et de sa tendance définitive, crut un moment qu’il y avait peu à faire pour élever et consacrer l’idée du Globe à sa propre conception. […] Le principe de liberté et de critique semblait définitif à ceux qui l’appliquaient si délibérément, et ils ne soupçonnaient que dans des cas assez rares une organisation ultérieure à laquelle il faudrait tôt ou tard arriver. […] L’avenir nous parut avoir avancé d’un demi-siècle ; au lieu d’en gémir ou de nous taire, il nous sembla beau et bon d’en être joyeux et d’y aider. […] Nous fûmes vifs, parce que chaque minute était précieuse, parce que, la méfiance une lois revenue, la dissolution morale une lois rentrée au cœur de l’État, il nous semblait que les difficultés devenaient presque insurmontables dans les conditions sociales où l’on était encore.
Aristote, l’esprit le plus scientifique de l’antiquité, accordait encore une part à l’accident, au hasard, et semblait penser que les lois de la Nature, au moins ici-bas, ne déterminent que les grands traits des phénomènes. […] En même temps, l’Astronomie nous apprenait à ne pas nous effrayer des grands nombres, et cela était nécessaire, non seulement pour connaître le Ciel, mais pour connaître la Terre elle-même ; et cela n’était pas aussi facile qu’il nous le semble aujourd’hui. […] L’Astronomie physique, qu’il semble condamner, a déjà commencé à nous donner des fruits, et elle nous en donnera bien d’autres, car elle ne date que d’hier. […] La matière s’y montrera à nous sous mille états divers, depuis ces gaz raréfiés qui semblent former les nébuleuses et qui s’illuminent de je ne sais quelle lueur d’origine mystérieuse, jusqu’aux étoiles incandescentes et aux planètes si voisines et pourtant si différentes de nous. Peut-être même les astres nous apprendront-ils un jour quelque chose sur la vie ; cela semble un rêve insensé, et je ne vois pas du tout comment il pourrait se réaliser ; mais, il y a cent ans, la chimie des astres n’aurait-elle pas paru aussi un rêve insensé ?
mot énorme par tout le vague que cela me semble remuer dans les idées de cette femme sur nos occupations. […] Au fond il semble qu’il veuille avoir la main forcée, de façon à être couvert par un ordre ministériel. […] Et comme ils vous semblent longs à entrer dans la peau de votre rôle ! […] Il me semble voir une séparation, un abîme de distance entre l’artiste et le public de nos jours. […] Les abords nous semblent assez vivants, assez remuants.
Un passage des Lettres semble indiquer qu’elle fut mise au couvent des Nouvelles Catholiques ; mais c’est surtout dans le monde qu’elle se forma. […] Cette question semblait n’en être plus une depuis longtemps ; on a cité un passage tiré d’une lettre de M. de Ferriol à Mlle Aïssé, trouvée dans les papiers de M. d’Argental, duquel il ressortait trop nettement, ce semble, qu’elle aurait été sa maîtresse ; mais ce passage isolé en dit plus peut-être qu’il ne convient d’y entendre, à le lire en son lieu et en son vrai sens. […] Il semblait, en effet, qu’une inquiétude secrète se fût logée au cœur de la tendre Aïssé, et qu’elle n’osât jouir de son bonheur. […] Mme de Nanthia n’eut qu’une fille unique qui fut mariée au comte de Bonneval, de l’une des premières familles du Limousin (N) ; mais ici la tige discrète, qui n’avait par deux fois porté qu’une fleur, sembla s’enhardir et se multiplia. […] Ce nom de fantaisie, miss Black, semble avoir été donné pour faire contraste et contre-vérité à celui de Célénie Leblond.
Jeanne reçoit donc, en vue du but spécial qu’il lui a été ordonné de poursuivre, une direction morale complète, qui semble ne l’abandonner jamais. […] Il nous semble qu’elle a été faite enfin, avec toute l’ampleur et la finesse que comportait un pareil sujet, par M. […] 3°Socrate eut de ces hallucinations, ou des phénomènes analogues, depuis son enfance jusqu’à la veille de son procès tout au moins, mais à des intervalles moins rapprochés, semble-t-il, que Jeanne d’Arc. […] L’imagination est essentiellement objective ; il semble qu’elle devrait toujours parler extérieurement ; la passion, au contraire, est essentiellement subjective, et son expression normale est purement intérieure. […] Cette prescription a bien l’allure de la parole intérieure morale ; mais il semble résulter du texte même des Confessions (VIII, 12) qu’Augustin attribua après réflexion une origine divine à une voix bien réelle et extérieure, qu’il avait de la peine à s’expliquer comme telle et qui coïncidait étrangement avec ses préoccupations du moment : « J’entendis une voix jeune qui semblait venir d’une maison voisine et qui répéta ces mots plusieurs fois en chantant.
Une liaison fort différente et qui semble jurer avec celle-ci, mais qui datait de l’enfance, c’est la familiarité et l’amitié de Saint-Simon avec le duc d’Orléans, le futur Régent. […] Il les reconnaît, il les devine à distance, il les dénonce et les démasque ; il semble, à la manière dont il les tire au jour et les dévisage, y prendre un plaisir amer et s’y acharner. […] Et ceux mêmes qui sembleraient le mériter moins et qui seraient des visages effacés chez d’autres, il leur rend cette originalité, cette empreinte individuelle qui, à certain degré, est dans chaque être. […] Les pairs surtout, en qui il a mis toutes ses complaisances, et dont il fait la clé de voûte dans le vrai système, lui semblent devoir être (comme ils l’ont jadis été, selon lui), les conseillers nécessaires du roi, les copartageants de sa souveraineté. […] Elle était sincère et dès lors respectable ; mais elle ne semble pas avoir été aussi éclairée qu’elle aurait pu l’être.
il nous semble qu’en voici la source. […] Ce qui peut sembler plus fâcheux pour la philosophie, c’est que du jour où une science se débarrasse des recherches métaphysiques, le progrès s’opère en elle presque aussitôt. […] Cela ne semble ni désirable ni possible. […] Si nous essayons maintenant, d’après ces indications, de tracer les divisions d’une psychologie vraiment scientifique, voici ce qu’elle semble devoir contenir. […] Il semble qu’on pourrait distinguer une Éthologie des individus, une Ethologie des peuples et une Ethologie des races.
Il semble qu’elle s’arrête à temps. […] Il n’est pas dénué de cette espèce d’avantage et de dédommagement qui semble revenir surtout aux œuvres modernes : il peint les mœurs modernes, les coutumes et costumes d’un temps ; il en est un témoignage. Le beau semble appartenir plus exclusivement à l’Antiquité : l’intérêt, la curiosité, l’expression fidèle et variée de tout ce qui se fait et de tout ce qui se passe sous nos yeux, sans aucune préoccupation de l’idéal, sont des parties plus volontiers réservées aux modernes : « Le vrai est ce qu’il peut, », semble être le plus souvent leur devise. […] Plus tard, d’ans l’admirable sermon pour le jour de sainte Madeleine, prêché par Massillon, ce maître des cœurs, il y aura quelques traits, quelques intentions qui, de loin, rappelleront ce même motif : c’est quand la pécheresse qui chez Massillon est aussi une femme de qualité, après avoir entendu Jésus une première fois, déjà touchée et à demi pénitente, se dit en elle-même : « Ses regards tendres et divins m’ont mille fois démêlée dans la foule… Il a eu sur moi des attentions particulières ; il n’a, ce me semble, parlé que pour moi seule… » Et la voilà déjà à demi gagnée ; sa coquetterie même sert à sa conversion. […] Jésus En la force de ma Jeunesse… Ici le fond l’emporte sur la forme ; mais la forme même semble expressément sortir de la vivacité poignante des sentiments qui sont aux prises.
Après le succès de Madame Bovary, après tout le bruit qu’avait fait ce remarquable roman et les éloges mêlés d’objections qu’il avait excités, il semblait que tout le monde fût d’accord et unanime pour demander à M. […] Ses prunelles semblaient regarder tout au loin au-delà des espaces terrestres. […] A la manière dont il appuie sur chaque détail, sur chaque point environnant, il semble n’avoir pas voulu faire un poème, mais plutôt un tableau vrai, réel. […] Une masse d’ombre énorme s’étalait devant eux, et qui semblait contenir de vagues amoncellements, pareils aux flots gigantesques d’un océan noir pétrifié. […] Les toits coniques des temples heptagones, les escaliers, les terrasses, les remparts, peu à peu, se découpaient sur la pâleur de l’aube, et tout autour de la péninsule carthaginoise une ceinture d’écume blanche oscillait, tandis que la mer, couleur d’émeraude, semblait comme figée dans la fraîcheur du matin.
Un grand événement de cœur remplit sa jeunesse et semble avoir décidé de toute sa destinée. […] Celui qui fit Werther domine sa propre émotion et semble, du haut de son génie, regarder sa sensibilité un moment brisée, comme le rocher qui surplombe regarde à ses pieds l’écume de la cascade insensée. […] Il semblait en vérité que la patrie fût pour lui la Guadeloupe quand il était en France, et la France quand il était à la Guadeloupe. […] Lui dont tout le code semblait se résumer d’un mot : Et moi aussi, je suis pasteur en Arcadie, il se trouve brusquement transformé en Minos, siégeant, glaive en main, sur un tribunal. […] Passant à la Guadeloupe quelques années après la mort de Léonard, une jeune muse, qui n’est autre que madame Valmore, semble avoir recueilli dans l’air quelques notes, devenues plus brûlantes, de son souffle mélodieux.
le patriotisme littéraire, c’est-à-dire la foi dans la supériorité du génie français, me semble depuis longues années exposée à d’inquiétantes défaillances. […] Ce calcul me semble d’une rigoureuse exactitude : j’aimerais à développer, comme je l’ai fait pour la prose, la perpétuelle fécondité de notre muse plusieurs fois séculaire : mais le temps ne me permet d’insister que sur l’un des titres de notre poésie française, le plus contesté d’ailleurs, je veux parler du mécanisme de notre versification. […] » Il me semble que c’est tenir trop peu de compte de la structure même des vers, de l’heureux emploi des coupes et des césures, de l’ordonnance de la strophe, de la précision et de l’aisance du Rythme qui me paraissent bien concourir à l’harmonie. […] Au quatorzième siècle et au quinzième l’Italie prend la dictature intellectuelle du monde qui semble partagée au seizième ; mais à partir du dix-septième siècle elle revint à la France pour ne plus lui échapper. […] Devant cette revue du passé, en face de ce spectacle du présent que je n’ai fait qu’indiquer, mais dont on peut démêler déjà toutes les clartés rassurantes, le patriotisme littéraire me semble devoir être raffermi, fortifié dans vos cœurs.
La lutte qui semble avoir été, depuis les premières poésies de M. […] de violer l’asile de la personnalité, le reproche nous semblerait bizarre. […] il semble que ce soit là en fait de style sa règle unique. […] Il semble à tout moment qu’il trahisse le secret de quelqu’un, et ce quelqu’un peut-être n’existe pas. […] Le Maître ne dut être comprise ni sembler possible ; elle parut (pour dire le mot) une folie.
Il me semble que nous voilà loin du compte pour commencer, et que nous ne pouvions guère nous attendre à ces rencontres-là avec Marivaux : — un Marivaux précurseur de Saint-Simon, d’Auguste Comte et de M. […] Et quant aux modernes tout voisins de nous, et qui semblent mieux accommodés au goût et au ton de notre siècle, il ne faut pas qu’un jeune écrivain les imite davantage : car « cette façon a je ne sais quel caractère ingénieux et fin dont l’imitation littérale ne fera de lui qu’un singe, et l’obligera de courir vraiment après l’esprit ». […] Cette double scène de toilette quittée et reprise est une scène de comédie toute faite, avec le jeu devant le miroir ; il n’y manque que l’actrice : car tout personnage de Marivaux semble toujours être en vue d’un acteur ou d’une actrice qui le doit compléter et qu’on dirait qu’il attend. […] Quand je dis qu’elle s’y oublie, je me trompe ; car il semble que Marianne, à la façon dont elle se décrit, se soit vue et considérée elle-même à distance comme si elle était une autre. […] Il me semble que mon âme, en mille occasions, en sait plus qu’elle n’en peut dire, et qu’elle a un esprit à part, qui est bien supérieur à l’esprit que j’ai d’ordinaire.
— A y regarder de plus près, la métaphysique n’est point aussi subjective, aussi formelle, aussi individualiste qu’elle le semblait d’abord, car ce qu’elle cherche dans le sujet pensant lui-même, c’est l’explication de l’univers, c’est le lien qui relie l’existence de l’individu au tout. […] Toute esthétique est véritablement, comme semblaient le croire les anciens, une musique, en ce sens qu’elle est une réalisation d’harmonies sensibles entre les individus, un moyen de faire vibrer les cœurs sympathiquement comme vibrent des instruments ou des voix. […] Pourvu que nous sentions dans la création de l’artiste la spontanéité et la sincérité d’expression que nous rencontrons partout dans la réalité, « l’antipathique même redevient en partie sympathique, en devenant une vérité vivante qui semble nous dire : Je suis ce que je suis, et telle je suis, telle j’apparais7. » Ainsi sera refaite, dans l’art à tout le moins, une place et une large place aux individualités, ces ondulations et miroitements divers du grand flot de la vie, qui semblait tout d’abord les emporter pêle-mêle. […] Il semble qu’il y ait en lui, comme chez tout véritable poète, assez d’émotion et de sympathie pour traverser et animer la nature entière ; il n’écoute battre son propre cœur que pour sentir venir jusqu’à lui quelques-unes des vibrations de la vie universelle : il agrandit la nature en lui prêtant le retentissement du cœur humain, et il élargit le cœur humain en y faisant entrer toute la nature. […] Son œuvre, toute pénétrée d’un haut désintéressement, est à la fois très personnelle et très impersonnelle : on ne sent nulle part quelqu’un qui songe à s’affirmer, mais il semble qu’on reconnaisse partout la présence d’un ami.
— Au premier abord, il semble qu’on n’aperçoive pas de points de contact entre ces irréconciliables. […] Depuis le moment où Tocqueville la saluait en termes religieux, la procession de l’humanité vers la démocratie est un fait, semble-t-il, universellement reconnu. […] On semble parfois croire que l’égalitarisme économique impliquerait la négation de la différence des capacités, et qu’il donnerait tout uniment à chacun la même part. […] Or, s’il est vrai que, dans la civilisation, occidentale, les classes ne semblent plus assez fortement constituées pour tenir tête à l’esprit individualiste, les nations ne le sont-elles pas assez, pour faire tort à l’esprit humanitaire ? […] Les groupements primitifs sont des touts aussi compacts que fermés, où il ne semble y avoir place ni pour l’humanité, ni pour l’individualité.
Celles du mistère nous semblent d’énormes naïvetés, des maladresses ; elles froissent notre goût ; celles du théâtre de nos jours ne vaudront pas mieux dans cent ans. […] » Le cas de Racine, qui semblait une difficulté, vient donc confirmer ma thèse, comme une contre-épreuve. […] La vérité est ailleurs, me semble-t-il. […] Parmi les auteurs les plus récents, Léon Frapié me semble apporter une œuvre particulièrement intéressante. […] Il semble qu’on se réveille d’un cauchemar de formules étroites devant l’immensité d’une vie rajeunie.
Il semble que l’on ait trop vite accordé ce point à la doctrine kantienne. […] Mais on peut, semble-t-il, présenter une objection voisine de celle-là. […] Il y a donc, semble-t-il, dans l’être vivant une finalité interne. […] Il semble qu’il y ait tout d’abord à ce préjugé une cause assez futile. […] Elles semblent se réaliser parce qu’elles impliquent fort peu de chose.
Mille affinités morales semblent le rattacher à l’Islam. […] Il sourit toujours et ne semble nullement choqué de ma hardiesse. […] Aussi est-ce l’union des deux esprits que semblent souhaiter les signataires de l’enquête de M. […] Tout semble s’y rappeler ce dont je me souviens. […] Il est vrai que tout semble être conjuré pour les détruire, et je crains bien que les efforts faits pour les préserver ne soient vains, tant il semble que le jardin n’ait plus sa place dans notre ville moderne !
Cela semble logique, mais ceci ne sera jamais qu’une vue de l’esprit. […] Le grand schéma semble plutôt être un éventail qu’une corde à nœuds. […] Mais s’il ne semble pas, et je suis encore là de l’avis de M. […] A d’autres moments, il semblait atteint d’une mélancolie profonde. […] L’intervention la plus brave lui semble un peu criminelle.
J’aime ce satyre à moitié ivre, qui semble avec ses lèvres humer et savourer encore le vin ; j’aime ses tréteaux rustiques ; ses enfants ; sa femme qui sourit et se plaît à l’achever. […] Il me semble que nos peintres sont devenus coloristes. […] Son coup d’œil, a ce me semble un autre effet.
Il y eut dans cette espèce de renaissance qui en est à son troisième hiver, des succès qui, par leur fraîcheur, leur ensemble et leur plénitude, semblèrent dater d’aujourd’hui. […] Napoléon régnant semble avoir tellement guindé et glacé ses chantres officiels, qu’une pièce quelque peu vive est une bonne fortune dans la poésie d’alors. […] La voix sacrée, la route au Capitole sous le soleil, semblait ouverte, mais difficile, et l’honnête louange emflammait. […] La pièce avec quelques coupures était remise à flot ; elle semblait lancée, lorsque après la quatrième représentation une indisposition subite de Desmousseaux vint, comme à point, interrompre. […] Depuis son succès de 1820, sa place y semblait marquée avec certitude ; seulement son poëme sur la Mort de Napoléon l’avait fort retardé.
Il semblait étudier non pas pour connaître seulement et pour apprendre, mais pour échapper à un dégoût de la vie. […] Ozanam et lui semblaient s’être piqués d’émulation pour creuser et épuiser la veine étrange. […] Sans entrer ici dans une discussion de dates qui avait déjà été très-bien éclaircie par Vigneul-Marville, et que semblent avoir réglée définitivement MM. […] On a imprimé plusieurs des discours d’ouverture prononcés par lui, et dans lesquels, pour le tour des idées et la forme de l’érudition, il semblait d’abord marcher sur la trace de cet autre agréable maître M. […] Ce dernier projet nous touche surtout, en ce que notre ami s’y montre à nous comme ayant sondé plus avant qu’il ne lui semblait habituel les dégoûts amers de la vie et le problème de la mort.
Elle semblait défier la bienséance comme elle avait défié l’échafaud. […] Ils semblent avoir plus besoin que les autres du cœur maternel ; les Benjamins sont une vieille histoire, ils sont aussi vrais dans la civilisation qu’au désert. […] Tout semblait conspirer au succès du plan des courtisans, lorsque enfin le comte d’Artois, ému en apparence de tant de charmes, parut n’éprouver d’autre embarras que celui de déclarer sa tendresse. […] Depuis quelques semaines j’y voyais souvent debout, derrière le fauteuil de Delphine, un jeune homme de petite taille et de charmante figure, qui semblait à peine sortir de l’adolescence. […] Ces royautés d’esprit, cachées sous les plus humbles costumes, semblaient, devant cette mourante, oublier leurs talents et ne sentir que leur âme.
Il l’a bien prouvé dans cet Essai sur la Critique, qu’il composa à vingt et un ans, qu’il garda sous clef pendant plusieurs années, et qui vaut bien, ce me semble, l’Épître aux Pisons, ce qu’on appelle l’Art poétique d’Horace, et celui de Boileau. […] Taine, en la citant, prend à son compte et ne craint pas d’endosser en passant : « Il y a deux sortes de vers dans Boileau, les plus nombreux qui semblent d’un bon élève de troisième, les moins nombreux qui semblent d’un bon élève de rhétorique ? […] Très juste dans ce qu’il dit sur les principaux noms de poètes qu’il rencontre, le critique préoccupé de l’unité de son plan semble trop pressé d’arriver et de conclure. […] Si l’Écossais Robert Burns est fortement senti et dignement classé, William Cowper n’obtient pas, ce me semble, une part suffisante et proportionnée dans cette renaissance du goût naturel, de l’expression réelle et poétique. […] C’est cette proposition, votée à l’unanimité (je le répète) par sa Commission, que l’Académie, réunie en nombre, et après un long débat, a cru devoir repousser, en se fondant sur des principes d’orthodoxie philosophique qui lui semblaient enfreints et violés par le système de l’auteur.
Notez que je ne parle ici que de ces questions et de ces sujets qui semblent éternellement à l’ordre du jour, Racine, Corneille, Voltaire, La Bruyère, Lesage. […] Reprenez-le aujourd’hui : les articles semblent tout petits, tout incomplets ; ils nous font l’effet d’habits devenus trop courts pour notre taille. […] Bien des doctrines qui semblaient toutes neuves alors ont eu depuis cause gagnée et sembleraient triviales aujourd’hui. […] Il me semble entendre un de ces personnages du troisième ordre dans Molière, un de ces bons bourgeois qui s’en donnent à gorge chaude, et à qui la gueule, comme on disait alors, ne fait pas faute. […] Au reste, sa position, vers 1812, semblait entamée de toutes parts et fort compromise ; il était temps qu’il mourût, sans quoi le sceptre ou la férule lui serait échappée.
De jolis vers, tour à tour satiriques ou flatteurs, à l’adresse des personnages du temps, en faisaient dans sa nouveauté quelque chose de plus vif et de plus animé qu’il ne nous semble aujourd’hui. […] Pourtant il me semble que les principaux points du récit de Rulhière ont été généralement adoptés depuis, et par les historiens même (tels que Lévesque) qui sont d’ailleurs le moins disposés à le suivre. […] Mais tout chez lui, dans la suite de sa vie et de ses procédés, semble indiquer l’honnête homme socialement parlant. […] Aussi le peintre s’est-il étendu outre mesure dans les préambules ; il semble attendre, pour aborder son sujet, que ce sujet ait un dénouement, et ce dénouement recule sans cesse. […] Cet homme du monde, qui ne semblait qu’un spirituel épicurien, a montré qu’il savait se proposer l’élévation du but, et y diriger avec art tous ses moyens.
Il ne peut s’empêcher de sourire par le talent et de sembler presque se distraire par le langage, lors même qu’il est le plus sérieux au fond ; il ressemble à ces abeilles dont il parle si souvent : on dirait qu’il se joue, et il travaille. […] Et à nous-même profane, mais qui tâchons d’étudier notre sujet en plus d’un sens, cela semble ainsi. […] Voilà la vraie grâce de l’écrivain chez saint François de Sales ; il n’y aurait, ce semble, qu’à arrêter sa plume à temps pour que ce fût parfait. […] On n’a jamais mieux fait le portrait d’un esprit, ni rendu aussi sensiblement des choses qui semblent inexprimables : lumière, suavité, netteté, vigueur, discernement et dextérité céleste, ordonnance et économie des vertus dans une âme, tout s’y représente et s’y peint d’un trait ferme et définitif. […] Voici, à une première vue, ce qui m’a semblé : saint François de Sales, jusque dans ses élévations, est moins métaphysicien à proprement parler, et moins raisonneur que saint Anselme ; il est plus actif comme missionnaire, et plus entendu, ce me semble, comme évêque, plus naturellement habile dans ses relations, également délicates, avec les puissants.
Ces vers si simples n’ont l’air d’exiger aucun |commentaire et ne semblent nés d’aucune théorie ; cependant ils diffèrent de ceux que l’on fait apprendre par cœur aux petits enfants. […] On admettrait cela volontiers, si la première partie du raisonnement ne semblait pas inexacte. […] Kahn ; l’un semble être parti du vers romantique familier, à rejet et à césure variable pour aboutir à un système complexe de rythmes entrecroisés ; l’autre, M. […] Kahn nous expose lui-même, sans s’en douter et sans en avoir l’air, c’est que ses vers réguliers (ou qui le semblent) sont meilleurs que les autres. […] Or il semble que le vers nouveau, le vers libre, peut aussi se dire tout simplement : une période musicale ; et cette période, demeurant liée harmoniquement à toutes les autres périodes du poème, doit cependant pouvoir en être séparée et alors vivre d’une vie propre, une, absolue.
N’y a-t-il pas dans la composition des Chants du Crépuscule quelques ombres grossies à dessein, quelques lueurs plus sensibles à l’œil que l’âme du poète ne semble naturellement accoutumée à les voir ? […] Hugo nous semble avoir, dans les Chants du Crépuscule, produit quelques-unes de ces choses de l’âme et de l’imagination qui sont venues plutôt que voulues. […] L’impression que cause cette pièce me semble tout à fait musicale ; plus on la relit, plus on s’en pénètre. […] Il semble que M. […] Littérairement, ces pièces finales, prises en elles-mêmes, sont belles, harmonieuses, pleines de détails qui peuvent sembler touchants.
Il semble ne la regarder que comme une convention et une parade. […] Souvent il prend une mine sérieuse, continue le discours d’un ton convaincu, semble approuver son personnage ; tout d’un coup, au dernier vers, une chute révèle l’ironie. Il se commente subitement, en se reprenant, et, à ce qui semble, par pure bonhomie, pour nous éviter une méprise ; c’est pour nous jouer un tour et nous dire une méchanceté. […] La Fontaine semble un simple, occupé du loup, du renard, capable tout au plus de rêver parmi les prés et les basses-cours, et d’en badiner devant les grandes personnes, avec quelque profit pour les enfants. […] Sauf une petite élite, les Français en sont restés à la morale de La Fontaine. « Amusons-nous », c’est là, ce semble, son grand précepte, et aussi le nôtre.
Entre ces deux opinions exclusives et diamétralement contraires, il nous a semblé qu’il y avait place pour une opinion conciliatrice. […] Ceci sembla grave à l’auteur. […] Tels sont les motifs impérieux, à ce qu’il lui semble, qui ont déterminé l’auteur à mettre au jour ces lettres et à donner au public deux volumes sur le Rhin au lieu de deux cents pages. […] Au moment où l’impression de ce livre se terminait, il s’est aperçu des événements tout récents et qui, à l’instant même où nous sommes, occupent encore Paris, semblaient donner la valeur d’une application directe à deux lignes du paragraphe XV de la Conclusion. […] Rien n’était plus facile à corriger que ces erreurs ; il a semblé à l’auteur que, puisqu’elles étaient dans ces lettres, elles devaient y rester comme le cachet même de leur réalité.
Il est aussi dans les membres de phrase courts en même temps qu’ils sont sourds, des membres de phrase déprimés du commencement, auxquels s’oppose le membre de phrase final, non pas allègre, mais libre, mais libéré, s’espaçant discrètement, mais s’espaçant et prenant du champ et qui semble comme l’expression du soulagement et de la reprise de la vie dans un sourire : « les yeux des jeunes filles y sont (verts et bleus à la fois) comme ces vertes fontaines où sur un fond d’herbes ondulées se mire le ciel. » Ainsi, en lisant à haute voix, vous vous pénétrez des rythmes qui complètent le sens chez les écrivains qui savent écrire musicalement ; du rythme qui est le sens lui-même en sa profondeur ; du rythme qui, en quelque façon, a précédé la pensée (car il y a trois phases : la pensée en son ensemble, en sa généralité : « Je suis né en Bretagne » — le rythme qui chante dans l’esprit de l’auteur, qui est son émotion elle-même et dans lequel il sent qu’il faut que sa pensée soit coulée — le détail de la pensée qui se coule en effet dans le rythme, s’y adapte, le respecte, ne le froisse pas et le remplit) ; du rythme enfin qui, parce qu’il est le mouvement même de l’âme de l’auteur, est ce qui, plus que tout le reste, vous met comme directement et sans intermédiaire en communication avec son âme. […] Six forts chevaux tiraient un coche, vers aussi lourd, aussi rude, plus rude même, mais plus court, qui par conséquent serait plus léger s’il n’était pesant par la rudesse des sons et qui, à cause de cela, semble tronqué, semble n’avoir pas pu aller jusqu’à fin de lui-même. […] Elle s’en attribue uniquement la gloire, Vers ample, étoffé, qui se termine sur une sonorité éclatante, sur une fanfare, Va, vient, fait l’empressée ; il semble que ce soit. […] Et, quand je me récite à moi-même, je scande : Passer | des jours entiers et des nuits | à cheval, Quand on se récite des vers, on les possède plus intimement en quelque sorte ; on les couve en soi ; il vous semble qu’on les fasse et on les fait selon le rythme vrai qu’ils doivent avoir, que la pensée qu’ils expriment doit leur donner. […] Je me suis toujours récité à moi-même la fin du Semeur de la façon suivante : L’ombre où se mêle une lueur, Semble élargir jusqu’aux étoiles Le geste auguste du semeur, C’est le sublustri noctis in umbra que j’avais dans l’esprit, qui me faisait altérer ainsi le vers de Victor Hugo.
Alors il semble qu’on découvre ce qu’auparavant personne n’avait aperçu ; on voudrait dire comme Parsifal : « Nie sah ich, nie träumte mir was jetzt ich schau, und was mit Bangen mich erfüllt ». — Cela est exact en ce sens qu’on voit les choses sous une clarté particulière et par conséquent nouvelle, et si l’on est poète, si l’on ressent ce besoin d’expansion dans les formes dont je parlais à l’instant, il semble que la bouche s’ouvre d’elle-même pour crier ce que l’on sait et annoncer au monde son nouvel Évangile. […] Dans quelques autres, l’Idée semble plus subjective mais obéit pourtant à une fatalité cachée. […] Qui nous dira l’homme mûr dont la vie ne semble un mensonge pour l’enfant qu’il fut ? […] M. de Régnier, plus éloigné, plus tranquille, dit une parole aussi pénétrante mais sans se montrer jamais : il s’efface derrière les formes qu’il suscite et parle noblement de la tristesse avec une voix venue d’un tel horizon de songe qu’en nous faisant ressentir le poids de sa mélancolie il semble n’avoir jamais courbé le front sous elle.
Il ne s’est pas expliqué, ce me semble, sur ses raisons. […] Ils semblent un amas énorme de contradictions. […] Elle y est omise, oubliée, peut-être méprisée ; il semble parfois qu’elle y est raillée. […] Il est exceptionnel par définition, et il semble spontané par essence. […] S’il nous échappe, semblait-il dire, c’est précisément une raison pour le poursuivre.
Il semble que, par la bouche de l’honnête homme de la pièce, Shakespeare ait voulu exprimer l’effet général de ce charmant et singulier ouvrage. […] C’est encore ici une pièce de féerie, où l’imagination semble avoir été le seul guide de Shakspeare. […] Quoique Posthumus semble le héros de la pièce, c’est Imogène qui y répand le charme de sa pureté conjugale, de sa douceur céleste, de son dévouement et de sa constance. […] La Méchante Femme mise à la raison nous semble plutôt faite pour plaire aux maris du peuple qu’à ceux de la bonne compagnie. […] Il semble que Shakspeare ait voulu peindre ici, sous leurs différents points de vue, les premiers beaux jours d’un heureux mariage.
Villemain, en me conduisant chez M. de Chateaubriand, avait sans nul doute l’intention de m’être agréable et même utile ; il ne semblait nullement impossible, à cette avant-dernière saison encore propice de la Restauration, que M. de Chateaubriand redevînt ministre et président d’un Cabinet où M. […] Ainsi un feuilletoniste, qui s’efforce de m’être agréable, dira par exemple : « Jeune, quand vous alliez à l’Abbaye-au-Bois, vous écoutiez ; maintenant, c’est votre tour de parler, on vous écoute… » Il semblerait en vérité que, dans ce charmant salon où présidaient la politesse et le goût, M. de Chateaubriand eût charge de rendre des oracles et que le rôle des autres fût de l’écouter bouche béante. […] Cet Essai me semblait incomplet, trop classique, ne rendant pas justice aux derniers grands poëtes de l’Angleterre que M. de Chateaubriand ne semblait pas connaître.
Sans s’exagérer la valeur de ces études, presque toutes dirigées sur des contemporains, genre de critique qu’on est assez porté dans le monde littéraire, un peu sérieux, à ne pas compter, il a semblé que quelques avantages compensaient les gênes nombreuses et les inconvénients du genre. […] Mais cette bienveillance, si l’on veut prendre la peine d’en peser l’expression et d’en démêler la pensée, ne semblera pas aussi complaisante qu’on le croirait à un premier coup d’œil, et elle ne va jamais, je l’ose dire, jusqu’à fausser et altérer la vérité. […] Si l’exactitude de la réimpression nous a coûté quelquefois, c’est quand il nous a semblé que nous avions été injuste à l’égard de quelques personnes, et passionné en quelques opinions. […] Dans l’Avertissement placé en tête des second et troisième volumes de cet ouvrage24, qui parurent en 1836, j’ai dit, et il m’avait semblé, en effet, qu’un quatrième volume me suffirait pour épuiser les noms d’auteurs que je tenais à traiter encore.
D’autre part, il semble bien qu’il soit, de tous les empereurs et de tous les rois qui nous restent, celui qui a le plus nettement conscience de sa mission providentielle, celui qui a la conception la plus mystique de son devoir de pasteur des peuples. Enfin, il semble bien que, ces devoirs, il soit décidé à les remplir tous, et jusqu’au bout, et qu’il soit, entre les souverains, le plus énergique, le plus actif — ou le plus agité. […] Sa royauté lui semble un sacerdoce. […] Que ferait-il, ce potentat idéal, qui n’existe pas, mais dont il semble pourtant que le petit-fils de Guillaume Ier nous offre quelques traits ?
Venu après les autres, ce drame me semble devoir prendre sa place logique entre la Princesse Maleine et l’Intruse, et je ne serais pas étonné qu’il ait été conçu dans la période de transition qui sépare ces deux étapes. […] De même aussi, l’œuvre nouvelle est moins enfoncée vers l’absolu, moins baignée des vents de l’infini que les deux drames qui la précédèrent, et l’épisode des voix lontaines, du chant des matelots sur le navire qui s’éloigne, semble avoir été écrit dans le souci d’élargir le cadre comme un peu envoûté de la fable. […] Il semble pourtant préférer la dissertation métaphysique à la réalisation littéraire directe où il a trouvé la célébrité. […] Il se fait observateur minutieux, et il semblerait qu’il veuille jusqu’à leurs plus imperceptibles nuances étudier les fleurs minuscules et les fillettes hâves, les atomes incorporels presque, ou encore les nomades !
C’est très dangereux : « Pourquoi aimez-vous, ce me semble, la conversation des imbéciles ? […] Et il semble ne lire que pour renouveler la matière épuisée de ses épigrammes. […] Or, il me semble qu’il ne faut être d’aucune des trois. […] Il me semble qu’il serait exactement dans la situation de cet humaniste dont je parlais plus haut : il n’aurait que le sentiment de l’excellent, avec une certaine étroitesse dédaigneuse d’esprit.
Et pourtant, malgré tout ce qui semble l’en séparer, on trouverait, en creusant, sous la préoccupation qui l’a produit, plus d’un rapport à indiquer entre les idées littéraires qui semblent n’y faire aucun bruit et les tapages politiques de notre temps. […] Ce livre, dont le but était simplement littéraire, incline, par le fait, à une conclusion philosophique que l’auteur semble avoir redoutée, mais qu’il ne saurait éviter. […] Puisqu’il le détachait du travail collectif dans lequel il était placé, l’auteur de l’essai devait, ce nous semble, en modifier les formes premières et répandre dans ce squelette étiqueté de dictionnaire, auquel il ne manque, il est vrai, ni une articulation ni un os, la chair, le mouvement et la chaleur d’un livre intéressant et animé.
Il me semble que la grande impression de solitude infinie a trouvé ici sa vraie forme, ou tout au moins une forme qui l’exprime approximativement encore, mais presque aussi fidèlement que possible. […] Les rayons d’Hélios offusquent ses regards, son âme s’intimide des nudités diurnes et ne s’épanouit, semble-t-il, qu’à travers les fraîcheurs de la nuit ou de crépusculaires décors. […] … Il me semble dans certains poèmes sentir la fugace influence d’André Chénier, d’Albert Samain ou d’Henri de Régnier.
Il me semble quelquefois qu’il serait bon pour l’esprit de faire tous les ans une chose nouvelle, et de le traiter comme les terres, qu’on ensemence tantôt d’une façon et tantôt d’une autre. […] Les temps redevenant plus rudes, l’orage et le bruit de la rue forçant chacun de grossir sa voix, et, en même temps, une expérience récente rendant plus vif à chaque esprit le sentiment du bien et du mal, du juste et de l’injuste, j’ai cru qu’il y avait moyen d’oser plus, sans manquer aux convenances, et de dire enfin nettement ce qui me semblait la vérité sur les ouvrages et sur les auteurs. Le public a semblé agréer cette manière de faire plus dégagée et plus brève.
» Que Vous en semble maintenant ? […] aucun autre remède contre l’amour, ni baume ni poudre, à ce qu’il me semble, aucun autre que les Déesses de Piérie. […] Les paroles avec lesquelles il termine rentrent dans le sérieux, et trahissent tout haut sa réflexion secrète : « A ce qu’il semble, dit-il, Amour brûle souvent d’une flamme plus ardente que Vulcain de Lipare. […] elle lui a pris la main pour toute réponse ; elle sent d’ailleurs qu’il n’y a guère à insister sur ce qui suit, et elle semble craindre d’en parler trop longuement à la chère Lune elle-même. […] Il semble que le contemporain d’Hiéron et de Ptolémée, l’hôte d’Alexandrie et l’enfant de Syracuse, malgré tous ces noms qui brillent à distance, a souvent lui-même habité dans l’ingrate bourgade.
Le chevet de la cathédrale, avec ses aiguilles et ses contreforts articulés, tout petit, en un seul tas, semblait la carapace vide d’un crabe. […] « Paul Morphy joue huit parties ensemble, et Paulsens en joue vingt ; cela, je l’ai vu de mes yeux. » D’autres images bien plus irrégulières, bien plus nuancées, et, ce semble, bien plus difficiles à rappeler, se présentent avec une précision égale. […] Nous disons que cette image, fantôme de l’ouïe ou de la vue, saveur ou odeur apparente, qui nous semble située à tel endroit de nos organes ou du dehors, nous semble à tort avoir cette situation, qu’elle n’est point dans le dehors, mais intérieure. […] Les sensations produites en nous par le monde extérieur s’effacent alors par degrés ; à la fin, elles semblent suspendues, et les images, n’étant plus distinguées des sensations, deviennent des hallucinations complètes. […] Elle comprend deux moments, le premier où elle semble située et extérieure, le second où cette extériorité et cette situation lui sont ôtées.
Une espèce d’autopsie qui semble aspirer, absorber notre existence, si bien qu’il nous semble ne plus exister de notre vie propre, mais de la vie de l’homme que nous étudions, que nous fouillons, que nous creusons, de l’homme derrière lequel nous emboîtons le pas, entraînés dans le tourbillon de cette activité vagabonde de Juif-Errant d’affaires et d’amour, qui nous fatigue à sa fatigue. […] Cependant les autres, Got, Régnier, Delaunay, écoutent la pièce et semblent s’y intéresser. […] Et c’est, tout le dîner, des violences et des contradictions, qui semblent crever de son affection blessée, de son cœur trompé, humilié. […] * * * — La pure littérature, le livre qu’un artiste fait pour se satisfaire, me semble un genre bien près de mourir. […] L’aventure est si bizarre qu’elle nous semble extravagante, et nous ne croyons guère à la réussite de la chose.
Il semble qu’il n’en soit plus de même quand il s’agit des nations, et depuis Florus le parallèle entre les quatre âges de l’homme et les périodes de la vie des peuples a fourni des phrases magnifiques. […] Si la masse cérébrale se développe et s’augmente par l’exercice de la pensée, il importe assez peu, nous semble-t-il, que le travail intellectuel aboutisse à la vérité ou à l’erreur. […] Cette conclusion, à laquelle avaient déjà abouti Herbart et Schopenhauer, semble paradoxale : le tout est de s’entendre sur la signification du mot loi. […] Mais cette observation semble être restée à la surface du corps humain. […] Mais il ne semble pas qu’elle soit exacte. » Le grand mérite, dira-t-on, de n’avoir pas accueilli les yeux fermés tous les mensonges des voyageurs, toutes les légendes et superstitions populaires !
Il me semble ainsi. […] Il me semble qu’on ne dédiait qu’aux personnes vivantes. […] Elle me semble faible. […] Il me semble qu’il a oublié Blin de Sainmore et J. […] Il y en a moins, ce m’a semblé, sur les caractères.
Il me semblait qu’elle était moi-même. […] Parfois, dans une description de Victor Hugo, de Balzac, de Flaubert, un fait négligeable en apparence, un objet minime passe soudain au premier plan ; toute la perspective habituelle semble dérangée. […] ) Votre personne, vos moindres mouvements me semblaient avoir dans le monde une importance extra-humaine. […] « Les deux rochers, tout ruisselants encore de la tempête de la veille, semblaient des combattants en sueur. […] Elles semblaient prêtes à recommencer… » (Les Travailleurs de la mer.)
Cela ne semblait pas « froid » du tout aux contemporains. […] plus j’ai fait pour lui, plus il me semble que je lui dois. […] Le grand-prêtre Calchas semble échappé d’un dialogue de Lucien. […] Et c’est souvent par là qu’il a semblé extraordinaire. […] Il semble qu’elle doive être bien modeste.
Il y a là une douleur d’enfantement qu’elle semble ignorer. […] Elle semblait d’abord effacée. […] Le style semble imité de M. […] Pourtant il me semble que Mendès est une puissance annihilatrice. […] De telles rêveries semblent au départ capricieuses et féminines.
L’élément fantastique lui semblait être une des forces de l’esprit populaire. […] Le rêve semblait s’être enfui bien loin ; deux beaux enfants grandissaient autour d’elle. […] Il me semble que j’ai vécu de tendresse et qu’on pouvait bien s’en contenter. […] Le sillon est creusé profondément, mais le lecteur semble y avoir collaboré lui-même. […] Il me semble que si.
L’abbé de Lamartine semble seul faire exception. […] Craignent-ils de nous sembler trop grands ? […] M. de Lamartine semble avoir pris à la lettre la réponse du maître de philosophie à M. […] Laquelle de ces deux statues vous semble plus près de la vérité, plus près de la beauté ? […] Il semble que l’auteur se soit proposé de prendre la mesure de la patience publique.
Désaffection de cet acte, et espèce d’horripilement de son esprit, qui dans ces bouches odéonesques, ne me semble plus de l’esprit. […] Il me semble que la population parisienne, sevrée des fêtes qu’elle aime par la République, a remplacé la promenade du Bœuf gras, par les funérailles de Hugo. […] Il lui revient du sang aux joues, de l’esprit dans les yeux ; son corps se pacifie, et il ne semble plus le souffreteux de l’arrivée. […] Du reste le dessin par l’ombre portée des choses ou des êtres, semble avoir beaucoup préoccupé le Japonais. […] Les journalistes semblent devoir caner devant le succès, qu’ils sentent ne pouvoir enrayer.
Voilà bien quelques-uns des précurseurs parmi cette génération werthérienne d’avant 89, dont fut encore Granville, aussi décousu, plus malheureux que Bonneville, et qui semble lui disputer un pan de ce manteau superbe et quelque peu troué qui se déchira tout à fait entre ses mains. […] Or, si Werther qu’on semble au début, quand je ne sais quel Arioste est dessous, j’ai bon espoir, on en revient. […] L’arrivée de Fouché comme gouverneur semblait devoir donner à sa fortune une face nouvelle ; la place de secrétaire-général de l’intendance d’Illyrie lui fut proposée ; il négligea ces avantages, et l’occasion rapide ne revint pas. […] On se néglige, il semble qu’on s’oublie, Et cependant on se possède mieux. […] Voici une pièce de lui peu connue, et qui n’a pas été insérée dans son volume de vers : c’est une petite Poétique, telle, ce me semble, qu’à deux ou trois mots près l’aurait pu signer La Fontaine.
Il dit vite et court, il recommence plus d’une fois ; il glisse, il coule, on dirait qu’il va s’élever, il en donne le sentiment ; il semble vous épargner plutôt que lui-même en ne vous saisissant pas, en ne vous ravissant pas. […] Mme de Grammont s’en plaignait quelquefois et semblait croire que de plus heureux qu’elles occupaient ses soins comme directeur. […] Aux époques où l’on n’avait pas étudié la nature physique et où les causes secondes et les lois de l’univers étaient peu connues, la toute-puissance suprême semblait plus rapprochée de chacun en ce qu’on la voyait comme directement dans chaque événement inattendu, dans chaque phénomène. […] Les écrivains dits spirituels et mystiques, à force de sentir cette condition de l’homme souffrant, dénué et orphelin, qui n’a pas cessé d’être dans un rapport intime avec un Dieu aussi tendre et aussi miséricordieux que puissant, ont eu des paroles qui semblent annoncer une exaltation excessive et une certaine ivresse. […] Les petits soucis voltigeants sont de ces images insensibles comme il en naît sous la plume de Fénelon ; mais ce qui suit, ces relais, ces lutins, me semblent de trop et sentent la gentillesse.
M. de Meilhan était de ceux qui ne craignaient pas le grand jour ; à la mort de Louis XV, il semble s’être dit : « Mon père était le premier médecin du feu roi, je serai le premier médecin de la France. » Il avait des appuis en cour, et, sous le ministère de la Guerre de M. de Saint-Germain, il fut appelé à une place de création extraordinaire, celle d’intendant général de la guerre et des armées du roi. […] Son ouvrage vraiment remarquable et qui reste des plus distingués dans le genre, ce sont ses Considérations sur l’esprit et les mœurs, qui parurent aussi en 1787 ; l’auteur était en verve dans cette année, et son ambition semblait se jouer à tout, au risque de se nuire à elle-même. […] Tout le monde, en fait d’esprit, semble avoir dans ce siècle le nécessaire, mais il y a peu de grandes fortunes. […] Mais le cercle soi-même élégant où il vit, et qui semblait tout l’univers du temps de Louis XVI, n’est plus qu’un très petit cercle aujourd’hui, eu égard à l’avènement de toutes les classes et au travail de chaque jour auquel presque tous sont assujettis. […] Il nous peint en 1787 une société polie, oisive, factice, à bout de satisfactions et de douceurs ; et tout en la trouvant agréable, en nous la montrant riante, il semble craindre pour elle un avenir prochain où elle ne saura plus comment diversifier ses loisirs, relever même la langueur de ses conversations, et donner du relief à son apathique bonheur.
Un docteur sonna l’alarme et dénonça à la Faculté l’établissement naissant à peine, et qui semblait menaçant déjà ; c’était un vieux Romain qui avait vu s’élever de loin les murs de Byzance, et il la voulait traiter comme Carthage. […] Est-il donc impossible de prévenir cette décadence qui est un produit lent, mais assuré, du temps, et dont l’homme semble communiquer le germe à tout ce qui sort de ses mains ? Observons la nature : toujours jeune parce qu’elle renouvelle toujours ses productions, ne semble-t-elle pas nous dire : « Mortels, renouvelez donc aussi les vôtres, si vous voulez qu’elles conservent leur gloire avec leur existence ! […] Ce ne fut certes point un des passages les moins applaudis : Vicq d’Azyr semblait proposer aux peintres de l’école sentimentale et aux amateurs de l’Arcadie helvétique un tableau du genre de celui qui représente deux Canadiens au tombeau de leur enfant. […] N’ayons pas, au reste, l’air de le justifier d’une suite d’actions honnêtes : cette délicatesse rigoureuse, que trois mariages semblent offenser, a souvent elle-même besoin d’indulgence.
Le charmant portrait que Voltaire a tracé du héros de Denain dans Le Siècle de Louis XIV est bien plus celui qui nous semble juste, sauf l’indispensable teinte de flatterie, laquelle encore est si transparente qu'elle laisse bien apercevoir les défauts. […] J’avais contre l’ouvrage une vague prévention qui, ce me semble, est assez généralement répandue. […] Il semble qu’une veine légèrement romanesque et théâtrale circulât dans la famille. […] À travers tout ce brillant de jeune homme et cette ardeur de s’avancer qui pouvait sembler un peu aveugle et téméraire, il y eut donc de la suite, de l’étude, de l’observation, ce qui se trouve toujours au fond de ces grands bonheurs, que, de loin, on se plaît à attribuer au seul hasard. […] Les grands hommes, les beaux caractères, tels que Bouflers, Catinat, sont modestes (ce qui n’est pas un mal), mais d’une grande circonspection, et semblent quelquefois fléchir ou du moins s’arrêter sous le poids de la responsabilité.
Les Troyennes, Danaé, l’ode à Naïs, et d’autres pièces de l’époque dont nous parlons, nous semblent d’aussi précieuses révélations en ce sens qu’elles sont des compositions charmantes en elles-mêmes. […] Si les chœurs du Paria me semblent le chef-d’œuvre lyrique de M. […] Peu faite pour les créations toutes modernes, elle semble réclamer de préférence les inspirations antiques, grecques, classiques si l’on veut. […] Les unités, songions-nous dans l’intervalle des actes, même celles qui semblent les plus insignifiantes, l’unité de lieu, étaient donc bonnes parfois à quelque chose. […] Un homme d’esprit, dont on citait dernièrement de rares pensées, a dit : « Ce ne serait peut-être pas un conseil peu important à donner aux écrivains que celui-ci : N’écrivez jamais rien qui ne vous fasse un grand plaisir. » Au théâtre, et pour des sujets de comédie, le précepte peut surtout sembler de circonstance.
En étudiant l’histoire, il me semble qu’on acquiert la conviction que tous les événements principaux tendent au même but, la civilisation universelle. […] Ainsi le temps nous découvre un dessein dans la suite d’événements qui semblaient n’être que le pur effet du hasard ; et l’on voit surgir une pensée, toujours la même, de l’abîme des faits et des siècles. […] Il est de certaines époques de l’histoire, dans lesquelles l’amour de la gloire, la puissance du dévouement, tous les sentiments énergiques, enfin, semblent ne plus exister. […] La noblesse, l’élégance, la grâce des formes antiques semblaient devoir disparaître à jamais sous les pédantesques erreurs des écrivains théologiques. […] Des commentaires sur les ouvrages des anciens avaient pris la place des observations philosophiques : il semblait qu’entre la nature et l’homme, il dût toujours exister des livres.
Cousin publia les œuvres de Maine de Biran, il semble que le moment était déjà passé où le germe philosophique déposé dans ces œuvres eût pu fructifier. […] Les écrits posthumes de Biran et d’Ampère ne semblent guère répondre aux interrogations anxieuses du temps présent. […] Il sait par l’expérience extérieure que les conditions organiques auxquelles semble attachée la présence de la conscience se dissoudront un jour, et qu’avec elles disparaîtra tout signe extérieur de conscience. […] L’esprit semble ainsi retourner par degrés vers cet état de végétation obscure d’où il est sorti, et par où il se rattache aux êtres inférieurs. […] L’intensité de sa vie intérieure semble varier à tous les instants, et son être ne fait que monter ou descendre sans qu’on puisse mesurer ces diverses oscillations.
C’est à la lecture que l’on ne peut plus prendre la fausse monnaie pour la bonne, et des sonorités plus ou moins savantes pour une idée ou un sentiment. « Certains poètes sont sujets, dans le dramatique, à de longues suites de vers pompeux qui semblent fort élevés et remplis de grands sentiments. […] On ne doit pas lire un drame autrement, et il me semble qu’en vérité on ne le peut pas. […] Peut-être ; mais il me semble que jamais la lecture ne donnerait l’idée de cette façon de présenter les choses. « Oui », est une réponse à une parole et non pas à un geste. […] Joad, traversant le théâtre pour venir au-devant d’Abner, doit parler, doit avoir parlé pour qu’on lui réponde « oui », et, ne provoquant ce « oui » que par un geste, est un peu étrange et il semble avoir une extinction de voix ; ou semble être étourdi par la surprise et il n’y a vraiment pas lieu. […] Le style de Racine est le style de ses héroïnes, et l’on voit très bien que le style des hommes, chez lui, si savant qu’il soit, est plus tendu, plus voulu, j’hésite à dire plus artificiel, et semble lui avoir coûté plus de peine.
Emprisonnées dans ces phrases à queue, les idées semblent roides ; on croit voir des femmes serrées dans des corsages carrés, bardées de collerettes immenses, appesanties par la multitude des plis de leurs robes massives, et faisant la révérence avec la majesté mathématique d’un poteau. […] Ils étaient nouveaux alors, et semblaient intéressants ; aujourd’hui ils répandent un mortel ennui. […] L’emploi du style régulier et des mots généraux contribuait encore à effacer l’originalité des idées ; souvent une remarque ordinaire, écrite en style familier ou tournée en manière de paradoxe, amuse ; mais alors le tour familier eût paru bas, et le tour paradoxal eût semblé choquant. […] La moitié de son livre semble tirée du Journal des savants. […] « La Providence en a disposé autrement, et Chantilly attend encore une main réparatrice. » Cela fait penser à cette phrase célèbre qu’il semble avoir copiée dans une oraison funèbre : « Ô maison d’Orléans, maison illustre et infortunée, je briserais à jamais ma plume plutôt que de la tourner contre vous.
La position est difficile, on en conviendra, et si l’on aimait comme cela dans la vie, il semble qu’on n’aimerait ni beaucoup ni souvent. […] Il ne nous semble pas. […] Cette réplique peut sembler bonne, mais elle ne nous satisfait pas. […] Il ne l’avait pas vue depuis l’embrasement, aussi lui semble-t-elle fort changée. […] Je suis, moi, pour le pour, et il me semble qu’on ne peut, sans la plus grande injustice dénier à M.
Elle a pénétré dans l’histoire, dans la science, dans l’érudition, dans la poésie, dans l’art, animant ce qui semblait mort, fécondant ce qui semblait stérile, et parfois substituant des fleurs vivantes et fraîches à des plantes desséchées dans l’herbier. […] Il semble que ce ne soit rien, et c’est tout ; car dans cette nuance délicate se cache toute la moralité ou tout le danger du roman. […] Si celui-là vous semble criminel, celui-ci vous paraîtra-t-il moins coupable ? […] Il me semble que je touche de près au livre de M. de Tocqueville et à la première impression qu’il produira sur bien des lecteurs. […] Il semble que cette hérésie qui passionne les âmes, divise les évêques, obtient çà et là les préférences de l’empereur et de sa cour et amoindrit l’éblouissement des intelligences en face du mystère de la Trinité, il semble que cette hérésie va compromettre à jamais l’unité de l’Église.
La lutte des croyances et des idées, qui avait fait d’eux des instruments de combat, semblait finie. […] Il sembla que 1830 fît révolution dans la littérature aussi bien que dans la politique. […] La fameuse poétique du laid semble avoir ici encore servi de point de départ. […] Et comme toute cette page de philanthropie dit bien tout le contraire de ce qu’elle semble dire ! […] Il me semble que l’esprit des jeunes générations n’est plus celui qui animait la génération éclose il y a trente ans.
Desjardins semble éviter avec soin. […] Ils n’en ont même, ce me semble, aucune autre. […] — Il ne semble pas, puisque M. […] Elle me semble le lyrisme. […] Il me semble qu’il y a dans le portrait de M.
. — Cas singuliers et maladifs d’images qui semblaient effacées et qui renaissent. — Souvenir d’une langue apprise dans l’enfance et ensuite oubliée. — Souvenir automatique d’une série de sons machinalement écoutés. — Il est probable que toute sensation éprouvée garde une aptitude indéfinie à renaître. […] Brierre de Boismont50, ayant eu, quand il était encore enfant, une maladie du cuir chevelu, déclare, « après cinquante-cinq ans révolus, qu’il sent encore l’arrachement de ses cheveux par le traitement de la calotte ». — Pour moi, à trente ans de distance, je me rappelle trait pour trait l’aspect du théâtre où l’on me conduisit pour la première fois ; des troisièmes loges, la salle me semblait un puits monstrueux, tout rouge et flamboyant, avec un fourmillement de têtes ; tout en bas, vers la droite, sur un étroit plancher uni, deux hommes et une femme entraient, sortaient, rentraient, faisaient des gestes, et me semblaient des nains remuants ; à mon grand étonnement, un de ces nains se mit à genoux, baisa la main de la dame, puis se cacha derrière un paravent ; l’autre, qui arrivait, sembla fâché et leva les bras. […] Il nous semble au premier abord que telle idée s’est éveillée en nous à l’improviste et au hasard ; nous ne voyons pas en quoi elle tient à la précédente. […] Mais alors elle sembla avoir perdu toute connaissance du français ; car, lorsque son mari lui parlait dans cette langue, elle ne paraissait pas comprendre le moins du monde ce qu’il disait, quoiqu’elle pût converser en anglais sans difficulté ». […] Chose étrange, on sort d’un rêve intense et plein d’émotions ; il semble qu’un état si violent doive aisément et longtemps se reproduire.
N’en rions pas trop : Chénier et Musset, qui sont des poètes, et que la suave mélodie des noms antiques a jetés plus d’une fois dans des rêves peuplés de visions charmantes, comprendraient ce que dit Boileau des « noms heureux » qui semblent nés pour les vers. […] Il semble même que ce sage esprit pousse un peu bien loin l’enthousiasme, quand il écrit ce vers : Un sonnet sans défauts vaut seul un long poème. […] Nous admettrons que, certaines formes littéraires étant liées à certains états d’âme et à certains moments de la civilisation, il y ait des genres qui naissent, comme il y en a qui périssent ; par exemple, le drame bourgeois est légitimé par la même transformation sociale qui semble avoir mis la tragédie hors d’usage. […] Si la raison, c’est la conformité à la nature, Pindare, par l’excès de ses figures, par le décousu de son style, semble sortir de la nature, mais c’est pour se conformer à la nature de l’ode. […] Le mot de sublime dans la bouche d’un homme du xviie siècle, nous semble, de prime abord, devoir représenter ce que l’éloquence et trop souvent la rhétorique ont de plus solennel et retentissant.
Quant à la Féerie, elle semble avoir pris naissance dans nos climats. […] Cet ouvrage semble n’avoir été fait que pour les Princes, & l’art de l’auteur a su le rendre utile à tous les hommes. […] Toutes ne semblent pas faites pour lui ; mais il peut au moins prétendre à quelques-unes. […] L’amour fait la base de ces sortes d’ouvrages, & celles qui le font naître semblent devoir être propres à le décrire. […] J’ai puisé mes principaux personnages dans une sphere qui semble être d’abord des plus communes.
Des lieux éloignés lui paraissent tout proches, et la blanche église de Saint-Cloud semble couronner Boulogne. […] Cela me semble assez chinois. […] Il semble vraiment que M. de Bismarck ait enfermé, au secret, tout Paris, dans la cellule d’une prison pénitentiaire. […] Il semble qu’on marche dans les lueurs troubles, vitreuses, électriques, d’un aquarium, au milieu de grands madrépores blancs. […] Depuis le siège, la marche du Parisien me semble toute changée.
Quoique plusieurs disciples fussent mariés, on ne se mariait plus, ce semble, dès qu’on entrait dans la secte 871. […] Un moment, le maître semble approuver ceux qui se mutileraient en vue du royaume de Dieu 873. […] Transportée dans un état calme et au sein d’une société rassurée sur sa propre durée, cette morale, faite pour un moment de crise, devait sembler impossible. […] Son sang lui paraissait comme l’eau d’un second baptême dont il devait être baigné, et il semblait possédé d’une hâte étrange d’aller au-devant de ce baptême qui seul pouvait étancher sa soif 892. […] Sa douceur naturelle semblait l’avoir abandonné ; il était quelquefois rude et bizarre 901.
Nous aussi nous changeons, et le centre de notre attraction semble moins précis de beaucoup et moins rigoureux. […] Il sembla dès lors à M. […] Celle-ci encore a droit de sembler du moka. […] Ce jeune homme, même guéri de ses regrets, même heureux, ne devrait jamais, ce me semble, plaisanter de la sorte. […] Töpffer, et qui semblent appartenir à notre vieille langue surannée ?
Et comme le ciel et le pays semblent faits pour ménager leurs tissus et aviver leurs couleurs ! […] Et cette circulation semble naturelle, tant elle est bien conduite. […] Toutes les choses semblent ici bâties dans des proportions démesurées et comme par des bras de colosses. […] L’homme lui-même, esprit et corps, semble fait pour mettre à profit ces avantages. […] Les Anglais, de chair et d’os, semblent déjà fabriqués en tôle ; que sera-ce des statues anglaises ?
Je ne sais pas si le Vaudeville vous attend et si vous êtes en pourparlers avec lui ; ce que je sais, c’est que la pièce ne me semble pas plus impossible au Théâtre-Français qu’au Vaudeville. […] Thierry après la pièce, nous lui disions qu’il nous semblait bien dur d’être arrêtés après une telle soirée, où le succès semblait enfin conquis : M. […] Le théâtre, pour moi, me semble le grand art des civilisations primitives. […] Elle avait une de ces figures minables, comme il semble qu’il y en ait eu au moyen âge, après les grandes famines, avec des yeux dont le dévouement jaillissait comme de ceux d’un chien battu. […] Et cependant, je dois l’avouer, Zola semble logique, quand il demande, quand il appelle, quand il espère pour le réalisme un théâtre, ainsi que le romantisme a eu le sien.
Certains faits semblent favoriser de temps à autre leur transport par des moyens accidentels. […] Leur distribution me jeta d’abord dans une grande perplexité, car leurs œufs ne semblent guère propres à être transportés par des oiseaux, et, comme les adultes, ils sont immédiatement tués par l’eau de mer. […] Alph. de Candolle, parmi des groupes de plantes terrestres qui n’ont que quelques représentants aquatiques ; car ces derniers semblent aussitôt acquérir une très grande extension comme par une conséquence nécessaire de leurs habitudes. […] Il me semble difficile de répondre à cette question. […] Mais elle me semble fondée principalement sur la supposition erronée, mais profondément enracinée dans notre esprit, que les conditions physiques d’une contrée ont l’influence la plus puissante sur la détermination de ses habitants.
Cet avis semblera sévère ; mais il n’est que juste, et si nous voulions résumer tous les griefs que nous avons contre ce livre, il semblerait indulgent. […] Si ces idées sont vraies, et nous les tenons pour telles, il nous semble que la conduite de l’Académie est toute tracée. […] Guizot semble depuis six ans aux esprits paresseux, c’est-à-dire au plus grand nombre, un ministre inévitable ? […] Philippe de Ségur, en répondant au récipiendaire, semble avoir essayé de décourager tous les panégyristes. […] Il nous semble donc que la fortune des pièces de M.
La passion des livres, qui semble devoir être une des plus nobles, est une de celles qui touchent de plus près à la manie ; elle atteint toutes sortes de degrés, elle présente toutes les variétés de forme et se subdivise en mille singularités comme son objet même. […] Pourtant il semble que cette perte inopinée du cardinal de Bagni ait laissé des traces dans son humeur. […] Il avait de longue main, dans ses Rose-Croix, compté sur la badauderie des Français ; dans ses Coups d’État, s’il nous en souvient (chap. iv), il avait peint la populace en traits énergiques et méprisants, que l’émeute présente semblait faite exprès pour vérifier. […] Si Naudé ne comptait pas assez sur ce prochain monde des bons esprits, il semble avoir encore moins soupçonné qu’une autre portion plus délicate s’y introduirait, et que l’heure approchait où il faudrait écrire en français pour être lu même des femmes. […] Il existe, au tome X de la Correspondance manuscrite de Peiresc (Bibliothèque du Roi), une lettre de Naudé qui semble donner un bien triste démenti à ces témoignages publics, à cet échange de bons offices et de magnifiques démonstrations entre lui et Campanella.
Et il me semble, à vous parler franchement, qu’il ne me reste presque plus que vous. […] Le nom de « styliste » semble inventé pour lui tout exprès. […] Et ainsi, tout en l’aimant ; il a semblé exilé dans son pays. […] Le moment semble donc venu de dire ce qu’il a été et ce qu’il a fait. […] Le trait me semble rare.
« Mais il nous semble que la conduite de Bossuet, aussitôt après la révocation, jette sur ce coin obscur de l’histoire une sinistre lueur. […] Autant La Bruyère a de saveur et de force, autant Bossuet semble fade et déclamatoire. […] D’ailleurs, sous ce règne, l’ignominie et la folie semblent régner en maîtresses. […] Leur vie, serrée et régulière, en semblait la satire, et celle même des catholiques en général. […] L’exemple de l’Europe semble une réponse négative.
La sensation du poète ne vibre pas dans son vers, et il ne semble pas qu’il ait essayé de la fixer toute vive. […] » Ne semble-t-il pas que ce soit le bon sens qui parle par sa bouche ? […] Ces plaisanteries nous semblent aujourd’hui d’un goût douteux. […] C’est ce que Bayle encore semble n’avoir pas vu. […] Mais, en attendant, aux questions ainsi proposées, il ne semblait pas qu’il y eût deux réponses.
Que dirons-nous de cet instinct merveilleux qui porte l’Abeille à construire ses cellules, instinct par lequel elle semble avoir devancé les découvertes de profonds mathématiciens ? […] Ne semble-t-il pas aussi tout naturel que les longs pieds des Échassiers leur aient été donnés pour habiter les marécages et pour marcher sur les îlots de plantes flottantes ? […] Il semble tout naturel de comparer l’œil à un télescope. […] Ce caractère d’avoir la peau lisse, qui semble les rapprocher, peut donc être tout simplement lié à la présence de leurs organes électriques par une loi de corrélation inconnue. […] Matteucci enfin, en terminant, signale un fait qui nous semble de la plus grande importance pour notre objet.
1833 Au moment où l’Angleterre et l’Allemagne semblent avoir épuisé le magnifique essor poétique qui les emportait depuis plus de quarante ans, et dans ce double silence qui se fait autour de nous du côté des tombes de Byron et de Gœthe, il est bon de voir le mouvement de la France grandir et s’étendre par des productions multipliées de poëtes, et, au lieu de symptômes de lassitude, d’y découvrir une émulation croissante et d’actives promesses. […] Jusque-là, cette poésie, en ce qu’elle avait de particulier, et j’oserai dire d’essentiel, semblait décidément subalterne, inférieure à la prose, incapable dans ses vieilles entraves d’atteindre à tout un ordre d’idées modernes et d’inspirations, qui s’élargissait de jour en jour. […] Les Feuilles d’Automne ont révélé des richesses d’âme imprévues, là où il semblait que l’imagination eût tout tari de ses splendeurs. […] Je le crois ; il le faut ; elle ressort presque forcément, quoique le poëte ne l’ait pas ramenée vers la fin, et qu’il semble abandonner le dénoûment à un caprice cruel du hasard. […] Tel nous semble M.
Necker, dans la teneur morale de sa vie, doit sembler plus d’accord avec ses doctrines religieuses que ne le fut avec les siennes le brillant et fragile auteur de tant d’écrits passionnés : mais l’idée du Génie du christianisme (je le prouverai un jour par une pièce décisive que j’ai été assez heureux pour rencontrer) fut sincère à l’origine et réellement conçue dans les larmes d’une pénitence ardente, bien que trop tôt distraite et dissipée. […] Je citerai de lui une page des plus curieuses et décisive, qui le classe, ce me semble, comme politique. […] il me semble que ce n’est pas là tout à fait la doctrine de l’Évangile ; il me semble que l’apôtre et, depuis lui, saint Augustin, Bossuet et tous les grands chrétiens, ont noté précisément cette gloire et cette superbe de l’esprit comme un des périls les plus raffinés et les plus à craindre pour les hautes âmes. De là ce mot sur les savants et les philosophes : « Autant ils sembleront s’approcher de Dieu par l’intelligence, autant ils s’en éloigneront par leur orgueil. » Une fois remis de la tempête et assis sur son rivage, M. […] [NdA] Il s’appuie pour cela d’une citation de Bossuet, lequel, ce me semble, entendait le bon sens en politique un peu différemment.
D’abord elle sembla simplement devoir se continuer par lui. […] En 1891, il était descendu à 2,034, étiage auquel il semble qu’il se soit maintenu depuis. […] Une suggestion semble avoir émané de cette inlassable propagande. […] » semble-t-elle dire de sa bouche sévère : « Je veux vivre, vivre pour vous, mes enfants. […] C’est là un phénomène moral qui semble très nouveau.
À mon sens l’argument était faible : des goûts personnels ne me semblaient pas des autorités. […] Son ancienne organisation se dissout ; elle en déchire elle-même les plus précieux tissus et tombe en des convulsions qui semblent mortelles. […] Elle a tout dit sur son propre compte, sauf ce qu’elle supposait banal et familier aux contemporains, sauf ce qui lui semblait technique, ennuyeux et mesquin, sauf ce qui concernait la province, la bourgeoisie, le paysan, l’ouvrier, l’administration et le ménage. […] Boutaric, j’ai pu dépouiller une multitude de documents manuscrits, la correspondance d’un grand nombre d’intendants, directeurs des aides, fermiers généraux, magistrats, employés et particuliers, de toute espèce et de tout degré pendant les trente dernières années de l’Ancien Régime, les Rapports et Mémoires sur les diverses parties de la maison du roi, les procès-verbaux et cahiers des États généraux en cent soixante-seize volumes, la correspondance des commandants militaires en 1789 et 1790, les lettres, mémoires et statistiques détaillées contenus dans les cent cartons du Comité ecclésiastique, la correspondance en quatre-vingt-quatorze liasses des administrations de département et de municipalité avec les ministres de 1790 à 1799, les rapports des conseillers d’État en mission à la fin de 1801, la correspondance des préfets sous le Consulat, sous l’Empire et sous la Restauration jusqu’en 1825, quantité d’autres pièces si instructives et si inconnues, qu’en vérité l’histoire de la Révolution semble encore inédite.
Mais il semble que ce mouvement soit déjà bien près d’être épuisé. […] Il y avait, dans notre entêtement à considérer et à peindre le mal, un refus du mieux, un méchant sentiment qui semblait venir du diable. […] Cette partie de son œuvre, qui semblait caduque, m’attire aujourd’hui tout autant comme le reste. […] Son style même, ample, aisé, frais et plein, ne se recommande ni par une finesse ni par un éclat extraordinaire, mais par des qualités qui semblent encore tenir de la bonté et lui être parentes… George Sand a été une matrice pour recevoir, un peu pêle-mêle, les plus généreuses idées.
* Il n’est pas de brouillards, comme il n’est point d’algèbres, Qui résistent, au fond des nombres ou des cieux, À la fixité calme et profonde des yeux ; Je regardais ce mur d’abord confus et vague, Où la forme semblait flotter comme une vague, Où tout semblait vapeur, vertige, illusion ; Et, sous mon œil pensif, l’étrange vision Devenait moins brumeuse et plus claire, à mesure Que ma prunelle était moins troublée et plus sûre. […] La muraille semblait par le vent remuée ; C’étaient des croisements de flamme et de nuée, Des jeux mystérieux de clartés, des renvois D’ombre d’un siècle à l’autre et du sceptre aux pavois, Où l’Inde finissait par être l’Allemagne, Où Salomon avait pour reflet Charlemagne ; Tout le prodige humain, noir, vague, illimité ; La liberté brisant l’immuabilité ; L’Horeb aux flancs brûlés, le Pinde aux pentes vertes ; Hicétas précédant Newton, les découvertes Secouant leurs flambeaux jusqu’au fond de la mer, Jason sur le dromon, Fulton sur le steamer ; La Marseillaise, Eschyle, et l’ange après le spectre ; Capanée est debout sur la porte d’Électre, Bonaparte est debout sur le pont de Lodi ; Christ expire non loin de Néron applaudi. […] Le jour triste y semblait une pâle sueur ; Et cette silhouette informe était voilée D’un vague tournoiement de fumée étoilée.
Il me semblerait donc premièrement que la manière, soit dans les mœurs, soit dans le discours, soit dans les arts, est un vice de société policée. à l’origine des sociétés, on trouve les arts bruts, le discours barbare, les mœurs agrestes ; mais ces choses tendent d’un même pas à la perfection, jusqu’à ce que le grand goût naisse ; mais ce grand goût est comme le tranchant d’un rasoir, sur lequel il est difficile de se tenir. […] Il semble seulement que ce soient deux espèces diverses de belle femme. […] Il semble que ces artistes n’ont jamais rien vu que par un trou. […] Tout personnage qui semble vous dire : " voyez comme je pleure bien, comme je me fâche bien, comme je supplie bien ", est faux et maniéré.
Il nous a semblé de plus que si cette circonstance nouvelle, si précieuse à nos yeux, en venant certainement compliquer pour nous les difficultés et multiplier les convenances, devait avoir un effet rétroactif et allait jusqu’à nous obliger à rétracter, à modifier les jugements du passé, il n’y aurait ni fond ni base solide à notre travail critique : nous n’avons donc pas hésité à maintenir dans presque tous les cas ce qui est écrit. […] C’est surtout là où nous nous étions trop avancé d’abord qu’il nous a fallu revenir ensuite et dégager notre première fougue d’enthousiasme, pour la réduire à ce qui nous a semblé plus tard justesse et vérité. Il se trouve de la sorte que les poëtes, certains poëtes, et de ceux qui avaient le plus enlevé nos premières amours, peuvent sembler moins bien traités en définitive que des critiques, des historiens, des hommes que nous estimons et que nous admirons sans doute, mais dont tous pourtant ne sont pas à beaucoup près placés au même degré que les premiers dans notre évaluation des talents.
Une phrase bien faite lui semble un danger public. […] Son auteur lui semble avant tout très gai. […] L’impiété chez lui semble un condiment à la foi. […] Mais la pauvre créature ne semble pas rassurée. […] Tout cela semblera bizarre.
Son autorité y était grande ; il semblait craindre d’en user. […] Boissonade cultiver si gentiment la grammaire et conter fleurette à cette servante, il semblait qu’il n’eût tenu qu’à lui de s’adresser plus haut et de faire la cour avec succès à la dame elle-même. […] Il se délectait à relire non-seulement le Méchant., la Métromanie, mais quantité d’autres comédies bien moindres, tout à fait refroidies pour nous, et qui lui semblaient toujours agréables. […] Il semble qu’un homme d’autant d’esprit et qui savait Son Molière autant que son Lanoue, aurait dû être guéri à jamais de cette mascarade. […] Sa place était marquée, ce semble, dans les deux volumes qu’on vient de publier : il y brille par son absence.
J’ai fait autrefois quelques réserves à son sujet, lorsqu’il m’a semblé qu’on voulait le porter un peu trop haut ; j’en ferai peut-être encore quelques-unes ; mais ce sera le plus souvent en me servant de ses paroles mêmes et toujours en rendant hommage à son mérite, à son caractère et à ses vertus. […] Je la retrouve partout : elle semble s’attachera tous les objets. […] Les objets qui m’entourent sont bien encore les mêmes, mais il me semble que je les vois sous un autre jour. […] Royer-Collard était celui dont le rôle semblait le plus fait pour tenter Tocqueville. […] Il me semble que nous nous sommes déjà expliqués là-dessus.
Et nous-même, bien qu’il ne se soit pas confessé à nous, il nous semble que nous saisissions le rapport, et qu’à travers tant de contrastes nous puissions aussi dénoncer les humaines ressemblances. […] Je ne crois pas que je m’abuse, il me semble que la pensée divine, si elle se ménage l’entrée dans les cœurs mortels, doit le faire souvent par ces voies si paisibles et si unies, et qu’après les grands coups portés il lui suffit, pour gagner à elle, de ces simples et divins enchantements. […] Le Roi trouvait excessive et que Rancé favorisait ; la seconde au sujet des études monastiques que Rancé voulait trop restreindre, et dans laquelle Nicole prit naturellement parti pour Mabillon ; la troisième enfin avec l’humble M. de Tillemont au sujet de diverses circonstances et paroles qui semblaient également empreintes de quelque dureté. […] Dom Gervaise faillit tout perdre ; Saint-Simon nous a raconté les détails longtemps secrets et vraiment étranges qui amenèrent le nouvel abbé à une démission forcée ; il fut lui-même trop employé à la Cour dans cette affaire pour qu’on puisse douter des circonstances qu’il affirme et qu’il n’a aucun intérêt, ce semble, à surcharger. […] Mille serments couvrent le papier, où se reflètent les roses de l’aurore ; mille baisers sont déposés sur les mots qui semblent naître du premier regard du soleil ; pas une idée, une image, une rêverie, un accident, une inquiétude qui n’ait sa lettre.
Celui-ci y trouva même sujet d’écrire à celui qui pouvait devenir un juge l’un de ces rares petits billets qui semblèrent de tout temps la suprême faveur. […] Ce grand orage humain semblait marcher et rouler comme les hautes sphères. […] Le lendemain du triomphe, au lieu d’entrer, par un mouvement qui eût semblé naturel, dans la pratique et le maniement politique, il distingua sa propre originalité et se maintint dans une ligne plus d’accord avec ses goûts véritables. […] Depuis la publication de M.Mignet, il n’y a plus lieu, ce me semble, qu’à un jugement unique. […] Nul plus que lui ne semble propre à ce genre d’éloquence académique, à la prendre dans sa meilleure et sa plus solide acception.
En comparant, par exemple, les revues et les journaux d’aujourd’hui avec ceux d’il y a quinze ans, il semble qu’un effort critique supérieur à celui d’hier se développe à présent. […] 2º Il semble très difficile, pour ne pas dire impossible, de faire un article de critique littéraire qui compte dans le cadre d’un article de journal. […] Il me semble que, dans un tout autre genre, Les Marges furent aussi indépendantes et connaissent semblable réussite ? […] Pourtant, il me semble qu’il existe une critique, bonne ou mauvaise, pour les romanciers ; mais y en a-t-il une pour les poètes ? […] « Un courrier des lettres quotidien, dans chaque journal, et un feuilleton hebdomadaire ; pour les revues, des chroniques bimensuelles ; en outre, des articles de fond pour les grands livres, dans les journaux comme dans les revues. » Il semblerait que nos amis se soient donné le mot.
Il n’y a, ce me semble, dans les phrases latines et grecques, qu’une seule espèce d’harmonie qui puisse être sensible pour nous jusqu’à un certain point. […] On pourrait, ce me semble, abréger de cette manière bien des disputes sur le mérite des anciens. […] Autrement il faudrait bientôt qu’un géomètre, un médecin, un physicien, fussent instruits de toutes les langues de l’Europe, depuis le russe jusqu’au portugais ; et il me semble que le progrès des sciences exactes doit en souffrir. […] Il me semble qu’aucun moderne, autant encore une fois qu’il nous est permis d’en juger, n’a approché de si près de la manière de Cicéron. […] Cette versification tient, ce me semble, à la fois de Virgile et d’Ovide, et paraît tenir plus du premier ; en tout l’imitation y semble moins exacte que dans les deux morceaux du professeur Marin, rapportés ci-dessus.
Il ne semble pas avoir vraiment connu Dante. […] Il me semble bien qu’il aimait l’inquiétude. […] De ce qui suit, ce me semble. […] Le rôle semblait ne lui plaire qu’à moitié. […] les « préjugés » qu’il semble nourrir.
Voici, me semble-t-il, celles qui se présentent tout d’abord. […] Il ne lui semble pas, et il ne semble pas non plus à ses amis, que la mort le séparera de nous. […] Il ne semble pas qu’il en ait jamais été de même chez nous. […] La théorie semble très simple, l’application est plus compliquée. […] Un terme me Semble marquer la différence.
Mais il ne semble pas avoir grandement profité d’une si sainte éducation. […] Elle semble avoir été enjouée et fort peu prude. […] Car il semble bien que Molière fut toujours un malheureux. […] Mais toutefois il vaut mieux pour l’univers, semble-t-il, qu’Alexandre soit venu. […] Dès lors, le drame se déroule tout seul, à ce qu’il semble.
Après l’avoir franchie, on se trouve bientôt devant un pont très long, qui semble n’avoir pas un pied de large, et sous lequel, à une très grande profondeur, un torrent fait un si grand fracas qu’il semble que tout s’écroule. […] Il est vrai que le jour suivant « elles semblaient plus belles que jamais elles n’avaient été ». […] Il en était au trois centième jour quand Dieu lui envoya cette salutaire pensée, et dès lors il ne songea plus qu’à s’en aller, et « ainsi comme auparavant un jour ne lui semblait pas une heure, maintenant une heure lui semblait dix jours ». […] Elle semble au premier abord bien pessimiste ; à la méditer, elle apparaît consolante. […] Il n’est pas aussi inconnu qu’il le semble au premier abord.
Des incidents récents et fort imprévus sont venus la lui donner et l’ont jeté, pour ainsi dire, dans le flot d’une popularité pour laquelle il ne semblait pas fait, et que certainement il n’ambitionnait pas. […] À son arrivée dans ce monde sulpicien, il lui semblait, au contraire, se retrouver de nouveau dans son milieu de Bretagne ; entouré d’hommes graves, paisibles, de maîtres instruits (l’abbé Gosselin), quelques-uns profonds et très originaux (l’abbé Pinault, par exemple), il commença à développer lui-même sa propre originalité : « L’éducation ecclésiastique, a-t-il dit, qui a de graves inconvénients quand il s’agit de former le citoyen et l’homme pratique, a d’excellents effets pour réveiller et développer l’originalité de l’esprit. […] Or, c’est non seulement ce que l’État en France n’a jamais admis, c’est aussi ce que notre esprit public semble ne pas comporter. […] Il semble avoir voulu s’en envelopper quelquefois. […] Cela peut sembler singulier à ceux qui le prennent pour un incrédule de voir que je le classe plus volontiers parmi les contraires.
De là bien des haines ; de là aussi la difficulté de trier les bons, et un souci qui peut sembler exclusif parfois, un air négatif et préventif, et qui n’est la plupart du temps que prévoyant. — « Il y a dix ans que je ferme la porte aux Barbares, » disait un jour le fondateur de cette Revue. […] Si son but, à elle, peut sembler plus modeste, son procédé n’en doit être que plus varié, plus étendu, plus proportionné, nous le croyons, à ce que réclament les nécessités d’alentour. […] Il semble que les esprits les plus brillants et les mieux doués se soient appliqués à le fausser, à l’oblitérer en eux. […] La touche littéraire est là, et, s’il semble difficile de ne pas la forcer parfois dans l’indignation qu’on ressent, on n’a que plus d’honneur à maintenir cette modération, quand la fermeté s’y mêle. […] Leurs déportements se jugent d’ailleurs par le fait même ; au bout de quelques jours, le public, d’abord excité, s’en dégoûte, sans avoir besoin d’être averti, et il ne reste d’irréparable, après de tels éclats, que les atteintes profondes que les violents se sont portées, qu’ils ont portées aussi à la cause littéraire qu’ils semblaient dignes de mieux servir.
Il me semble qu’ils n’ont pas de centre, pas de « moi », qu’ils ne sont qu’un « lieu » où se succèdent des phénomènes physiologiques et intellectuels. […] Mais, j’ai beau faire, rien ne me semble moins chrétien que le catholicisme de M. d’Aurevilly. […] On ne croit plus, et pourtant certains actes mauvais semblent plus savoureux parce qu’ils vont contre ce qu’on a cru. […] Or il semble bien que M. d’Aurevilly prenne pour profonde cette absence d’explication. […] Mais il y a plus : cette royauté des manières, qu’il élève à la hauteur des autres royautés humaines, il l’enlève aux femmes, qui seules semblaient faites pour l’exercer.
Avec sincère et plein renoncement à toute critique, sans autre souci que d’admirer et de jouir, j’aime Verlaine en bloc, comme on doit aimer, me semble-t-il, un grand poète qu’on aime vraiment. […] Quant à son rôle dans « l’évolution littéraire », il me semble qu’il est peut-être le génie le plus purement français, le plus primesautier et le plus doux depuis l’auteur de la fable des Deux Pigeons. […] Si les Poèmes saturniens sont encore imprégnés de traditions parnassiennes, si les Fêtes galantes semblent dériver de la Fête chez Thérèse qu’ordonna Victor Hugo dans ses Contemplations, les Romances sans paroles et surtout Sagesse s’affirment indépendants dans la littérature française. […] D’abord il semble ne confesser, n’extérioriser, n’exalter que lui-même, mais il se trouve que cet être choisi est tellement d’accord avec les idées de son siècle, avec l’incessante évolution de l’humanité, qu’il s’affirme : la conscience de tous. […] Elles semblaient à peine un remuement dans l’air ; un son de flûte dans l’ombre, au clair de lune ; une fuite de robe soyeuse dans le vent ; un frisson de verres et de cristaux sur une étagère.
On naît mathématicien, on ne le devient pas, et il semble aussi qu’on naît géomètre, ou qu’on naît analyste. […] Bertrand est toujours en action ; tantôt il semble aux prises avec quelque ennemi extérieur, tantôt il dessine d’un geste de la main les figures qu’il étudie. […] Hermite, c’est tout le contraire ; ses yeux semblent fuir le contact du monde ; ce n’est pas au dehors, c’est au dedans qu’il cherche la vision de la vérité. […] Il faudra bien qu’elle en sorte dès qu’elle voudra tenter la moindre application. » Je veux démontrer, par exemple, que telle propriété appartient à tel objet dont la notion me semble d’abord indéfinissable, parce qu’elle est intuitive. […] Croit-on d’abord que ces logiciens ont toujours procédé du général au particulier, comme les règles de la logique formelle semblaient les y obliger ?
Jean était de race sacerdotale 269 et né, ce semble, à Jutta près d’Hébron ou à Hébron même 270. […] Josèphe, qui le toucha presque par son maître Banou, le laisse entendre à mots couverts 308, et la catastrophe qui mit fin à ses jours semble le supposer. […] Il semble qu’un caractère aussi roide, une sorte de Lamennais toujours irrité, devait être fort colère et ne souffrir ni rivalité ni demi-adhésion. […] Il semble en effet que, malgré sa profonde originalité, Jésus, durant quelques semaines au moins, fut l’imitateur de Jean. […] Les deux mots ont, du reste, des significations analogues et semblent indiquer un endroit où il y avait un bac pour passer la rivière.
Lazare était assis à table et semblait attirer les regards. […] Il semble qu’on cherchât par un redoublement de respects extérieurs à vaincre la froideur du public et à marquer fortement la haute dignité de l’hôte qu’on recevait. […] Ce sentiment peu affectueux, qui semblait mettre quelque chose au-dessus de lui, mécontenta Jésus. […] Le murmure qui lui échappe à Béthanie semble supposer que parfois il trouvait que le maître coûtait trop cher à sa famille spirituelle. […] Il semble que, vers la fin de la soirée, les pressentiments de Jésus gagnèrent les disciples.
Mais la même Providence, qui semble avoir attaché le bonheur à la médiocrité du rang et de la fortune, semble aussi l’avoir attaché de même à la médiocrité des talents, apparemment pour nous guérir de l’ambition en tout genre. […] On a dans ces derniers temps attaqué la cause des lettres avec de la rhétorique, on l’a défendue avec des lieux communs : on rte pouvait, ce me semble, la plaider comme elle le mérite, qu’en l’a décomposant, en l’envisageant par toutes ses faces, en y appliquant en un mot la dialectique et l’analyse : par malheur la dialectique fatigue, les lieux communs ennuient, et la rhétorique ne prouve rien ; c’est le moyen que la question ne soit pas sitôt décidée. […] Mais si on avait, comme je le suppose, un désir sincère de les convertir en les effrayant, on pouvait, ce me semble, faire agir un intérêt plus puissant et plus sûr, celui de leur vanité et de leur amour-propre ; les représenter courant sans cesse après des chimères ou des chagrins ; leur montrer d’une part le néant des connaissances humaines, la futilité de quelques-unes, l’incertitude de presque toutes ; de l’autre, la haine et l’envie poursuivant jusqu’au tombeau les écrivains célèbres, honorés après leur mort comme les premiers des hommes, et traités comme les derniers pendant leur vie ; Homère et Milton, pauvres et malheureux ; Aristote et Descartes, fuyant la persécution ; le Tasse, mourant sans avoir joui de sa gloire ; Corneille, dégoûté du théâtre, et n’y rentrant que pour s’y traîner avec de nouveaux dégoûts ; Racine, désespéré par ses critiques ; Quinault, victime de la satire ; tous enfin se reprochant d’avoir perdu leur repos pour courir après la renommée. […] Rebuté des livres qui promettent l’instruction, et qui tiennent si mal ce qu’ils promettent, les ouvrages de pur agrément semblaient me préparer quelques ressources ; nouvelle erreur. […] Déterminé à sortir pour jamais de ce cabinet, où je n’aurais jamais dû entrer, la société, à laquelle j’avais renoncé presque dès mon enfance, semblait devoir m’offrir des ressources, des plaisirs et des amis.
Il semble que pour être bon renaniste (et c’est un titre que M. […] Il semble même (est-ce goût naturel ? […] Il semble avoir été agacé des intempérances de langue de M. […] Il semble en tout cas que M. […] France semble d’abord de couleur claire et gaie.
Pour ce qui est des savants, il me semble bien qu’il n’y est pas. […] Il ne le créait point ; et souvent il en semble le créateur ; moins parce qu’il l’inventait, que parce que cet art semblait inventé pour lui. […] Il semble même avoir eu une grande inclination pour cette mode-là. […] Il semble danser. […] Il semble que oui ; il semble que non.
On dirait aussi qu’elles tentent d’attirer les désirs épars dans l’air : leur poésie me semble souvent une nudité aguichante. […] C’est nouveau en poésie, semble-t-il : la virginité, cet état négatif, devient ici source de rêves, de forces secrètes et cachées. […] Parfois, la prière qu’elle adresse au soleil se fait mystique et semble se souvenir, s’inspirer de réminiscences religieuses. […] Près des lys, les pivoines « semblent de grands péchés au pied de purs autels ». […] Mais il semble que c’est en élevant la voix que la poétesse a réussi à couvrir les bruits de la vie qui l’importunaient.
L’ancienne France semblait revivre : on croyait voir ces costumes singuliers, ce peuple si différent de ce qu’il est aujourd’hui ; on se rappelait et les révolutions de ce peuple, et ses travaux, et ses arts. […] Les oiseaux eux-mêmes semblent s’y méprendre, et les adopter pour les arbres de leurs forêts : des corneilles voltigent autour de leurs faîtes, et se perchent sur leurs galeries. […] Un orbe de feuilles un peu recourbées, et sculptées au haut d’un léger fût de marbre, ferait, ce nous semble, un effet charmant dans un portique.
Le joug semble moins pesant à l’homme moderne qu’à l’homme antique. […] Cela nous semble très inexact. […] Victor Hugo semble avoir perdu la juste mesure des choses. […] Voilà ce que ne semble pas avoir compris M. […] Il y a, ce me semble, une distinction importante à faire.
Son goût semblait ne le porter d’abord que vers la littérature proprement dite, vers l’érudition grecque et latine ; l’histoire en particulier l’attirait peu. […] La Restauration le rendit subitement libéral ; il lui sembla qu’un voile tombait de devant ses yeux et que la Révolution s’expliquait pour lui. […] Dans cette mesure, nous le possédons au complet, ce me semble. […] Le passage sur René pourtant doit sembler sévère, en ce que, pour la juger, il commence par dépouiller une nature poétique de tous ses rayons. […] Thiers, et se trouva aussitôt lié avec lui d’un lien beaucoup plus étroit qu’il ne semblait.
Quelques propositions, que nous rencontrons souvent sous une forme plus ou moins claire, semblent vouloir dire que notre méthode de classification implique quelque chose de plus que de pures ressemblances. […] Car cet axiome scientifique semble fondé sur une appréciation générale de beaucoup de ressemblances superficielles trop légères pour être définies. […] Dans les nageoires de certains Sauriens marins gigantesques et dans la bouche de quelques crustacés suceurs, le plan général semble ainsi jusqu’à certain point avoir été altéré. […] Des éleveurs me disaient qu’ils différaient juste autant que leurs parents ; et, en effet, il semblait qu’il en fût ainsi à en juger par le seul coup d’œil. […] — Les organes rudimentaires, quelque étrange que semble leur présence dans un état qui les rend complétement inutiles, sont cependant très communs dans la nature.
je lui semble fou ! […] Il me semble, à moi, qu’un tel homme est plus à plaindre qu’à féliciter. […] Ils nous semblent irréels, — et nous pareillement. […] Cela m’a semblé, à moi, d’une poésie profonde. […] Il leur semble que par là ils participent en quelque façon à sa gloire.
Le caractère de notre duc est, ce me semble, très bien vu. […] Il me semble qu’il n’y a qu’à lire. […] Les signes ne semblent pas pourtant être dans le sens de cette hypothèse. […] Dame, je ne puis pas vous affirmer ; mais il me semble. […] Stapfer me semble glisser le plus prestement.
Le mot même, à ce qu’il semble, lui était étranger. […] Il semble ému. […] Si nous renonçons à la traduction littérale pour le mieux éclairer, il nous semblera que M. […] Son œuvre de prédilection, Faust, semblait abandonnée. […] D’autant plus que Goethe ne semble pas s’être jamais douté de leur faiblesse.
Des phrases qui me ravissent leur semblent creuses. […] Il semble n’avoir aimé le réalisme que chez les anciens. […] La volupté semble parfois aussi infinie que l’idéal. […] Il semble que ses afflictions lui aient fait un droit d’innocence. […] Il semblait que l’exemple de M.
Il semble que, dans sa pensée, l’immortalité n’existe que pour les héros. […] Ces vocables semblaient impertinents et scandaleux à la Cour souveraine. […] Aussi ne me semble-t-elle pas si banale. […] En apparence, les deux ouvrages semblaient témoigner de la même évolution. […] Mais dès maintenant il me semble qu’on peut souscrire au jugement de M.
Quelles sont les idées qui semblent les plus puissantes pour vivifier les protestants dans cette guerre ? […] C’est un fait puissant, qui met dans leur patriotisme un ferment spécial. « Depuis un demi-siècle, me dit un pasteur d’origine alsacienne, nos âmes d’exilés souffrent comme d’une impiété des divisions de notre pays qui prolongeaient les souffrance de l’Alsace et semblaient même les négliger. » Pour la délivrance, il fallait mettre au-dessus de tout l’idée de patrie. […] mais il me semble que plus que jamais nous travaillons pour la paix. […] Ces protestants, quand nous voyons leurs temples qui nous glacent et leurs prêches, toujours sur la morale, nous semblent des esprits calmes et modérés, raisonneurs au point qu’à les comparer avec les héros catholiques dont nous avons décrit les états de conscience violents et l’ivresse joyeuse, nous songions d’abord à parler de leur philosophie plutôt que de leur religion ; mais apprenons à mieux les connaître par l’amitié et l’admiration que nous inspirent de tels actes et de tels cris sublimes. […] Il n’est pas si facile, ce me semble, de la définir.
Il semble que vivement frappé de l’idée de l’ordre, qui peut-être n’est que la perfection des êtres faibles, il ait voulu l’appliquer à tout. […] Ici Fléchier, comme on l’a dit souvent, paraît au-dessus de lui-même ; il semble que la douleur publique ait donné plus de mouvement et d’activité à son âme ; son style s’échauffe, son imagination s’élève, ses images prennent une teinte de grandeur ; partout son caractère devient imposant. […] L’une a l’empreinte de la fierté, et semble l’ouvrage d’un instinct sublime ; l’autre dans son élévation même, paraît le fruit d’un art perfectionné par l’expérience et par l’étude. […] Les deux premières parties peignent avec noblesse les talents d’un général et les vertus d’un sage ; mais, à mesure que l’orateur avance vers la fin, il semble acquérir de nouvelles forces. […] Je ne sais si je me trompe, mais il me semble que quelques lignes que madame de Sévigné a jetées au hasard dans ses lettres, sans soin, sans apprêt, et avec l’abandon d’une âme sensible, font encore plus aimer M. de Turenne, et donnent une plus grande idée de sa perte.
Le panégyriste de Louis XV ne l’est jamais ; il semble éviter l’éloquence comme l’autre paraît la chercher. Son style, toujours élégant et noble, s’élève au-dessus du style ordinaire de l’histoire ; mais il ne se permet nulle part ces mouvements, ces tours périodiques et harmonieux, qui semblent donner plus d’appareil aux idées et un air plus imposant au discours. […] Ainsi, sous Louis XIV on mettait un grand prix à l’éloquence ; harangue, compliment, sermon, tout ce qui appartenait ou semblait appartenir au style et aux formes oratoires, fixait l’attention. […] Sous un règne où tout avait une certaine pompe, où le souverain en imposait par la dignité, où l’admiration publique, sentiment presque habituel, devait élever les expressions comme les idées, il semble que la manière oratoire devait être plus à la mode qu’un style moins soutenu, et par conséquent moins rapproché de la dignité du maître. […] Dans la première époque, l’éloquence s’était quelquefois glissée dans des genres qui n’étaient pas faits pour elle ; dans la seconde, elle craignit presque de se montrer dans les genres qui semblaient être le plus de son ressort.
Il semblait régner du droit divin du génie. […] Sa présence enivrait, et chacune de ses paroles semblait élargir le cœur. […] Iéna me semblait monotone. […] La présence de Humboldt et sa conversation semblent avoir exercé sur lui une influence favorable. Sa souffrance ne me semble pas seulement physique.
Ces jours-là, j’aime à lire de l’histoire, surtout de la vieille histoire : il me semble que je ne la lis pas, mais bien plutôt que je la rêve. […] Et, en effet, il est d’une myopie qui touche à l’infirmité, et semble lui faire traverser les milieux de la vie, ainsi qu’un aveugle — pas mal clairvoyant tout de même. […] Ma maison même ne me semble plus être pour moi, ce qu’elle était, il y a six mois. […] Il me semble aussi parfois que je n’ai plus l’acuité humaine des perceptions, et que la somnolence des Limbes m’envahit. […] Il semble que, dans leur cervelle, dansent toutes les corrections de toutes les épreuves, jetées sur la table du portier.
Il me semble quelquefois qu’il nous est permis d’étaler des estampes et des images aux yeux des passants, au bas des murs du Louvre. […] Enfant, il aimait donc toutes sortes de déduits et d’ébats, et il s’attachait par instinct aux gens riches, à ceux qui tenaient grand état de chasse, faucons et meutes, ce qui lui semblait le signe d’une noble inclination. […] Messire Robert de Namur, seigneur de Beaufort, parent et allié de cette reine, avait déjà engagé Froissart, qui semble avoir été un moment de ses domestiques, à écrire l’histoire des guerres de son temps, et n’avait pas eu de peine à l’y décider. […] C’est, en effet, ce qu’il semble avoir surtout fait sans trop de peine ; il a versé tout d’abord sur ce canevas un peu sec son mouvement de narration, son abondance aisée et naturelle, et il est à croire que, pour les dernières parties où la comparaison manque, par exemple pour le célèbre siège de Calais, il avait entièrement recouvert et renouvelé par sa propre richesse le texte primitif sur lequel il ne s’appuyait plus que de loin et par le fond. […] Ses premières et très étroites liaisons avec l’Angleterre, les bienfaits qu’il reçoit de la reine Philippe de Hainaut et de son époux, tout semble le rendre un peu partial pour ce pays ; et de même il est difficile qu’étant lié et obligé à tant de seigneurs, il n’ait pas payé de retour leurs bienfaits et leurs largesses, ou même simplement leurs bonnes informations, en leur accordant une trop belle place dans ses récits.
qu’il rêve, au murmure de celle élégante cascade qu’une naïade semble verser de son urne, qu’il y respire le frais à midi, quand les rayons du soleil filtrés par le feuillage, etc. […] Tableau magnifique encadré par les montagnes plus voisines, il contraste avec elles autant pour la teinte que pour la forme, et semble être un fond de décoration, coloré par un pinceau plus brillant, plus léger, plus magique. […] Ce manuscrit, avec beaucoup d’autres papiers, contenant le fruit de quinze années de travaux assidus, fut pillé et détruit en 1814 par les Cosaques : « C’est venir de bien loin, remarquait-il avec une douce plainte, pour faire du mal à un homme qui n’en veut à personne. » Les Voyages au Mont-Perdu me semblent le plus classique des deux ouvrages de Ramond. […] On croyait avoir vu le Mont-Perdu, on ne le connaissait pas ; on n’avait nulle idée de l’éclat incomparable qu’il recevait d’un beau jour : Aujourd’hui, rien de voilé, dit Ramond, rien que le soleil n’éclairât de sa lumière la plus vive ; le lac complètement dégelé réfléchissait un ciel tout d’azur ; les glaciers étincelaient, et la cime du Mont-Perdu, toute resplendissante de célestes clartés, semblait ne plus appartenir à la terre… Tout était d’accord, l’air, le ciel, la terre et les eaux : tout semblait se recueillir en présence du soleil et recevait son regard dans un immobile respect. […] Ramond, dont le talent semble destiné à être prostitué à des charlatans, élevait le divin Motier encore plus haut qu’il n’avait fait le divin Cagliostro, dans son journal intitulé L’Ami des patriotes, etc., etc. » Ramond ne passe point pour avoir été le rédacteur de L’Ami des patriotes, journal modéré d’ailleurs, rédigé alors par Regnault de Saint-Jean-d’Angély.
Il semble qu’il y ait loin de là à être le disciple, et, comme on l’a dit, le secrétaire de Montaigne. […] Il serait singulier que cette ardeur de retraite qui le poussait vers les chartreux se fût, à un an seulement de distance, retournée en ferveur d’admiration et d’enthousiasme pour l’auteur des Essais : c’est ce qui semblerait cependant ressortir des faits. […] À le bien écouter, même en ses homélies, il semble qu’il ait toujours par-devers lui et en secret un autre refuge et comme une place de sûreté dans un certain système de sagesse philosophique. […] Par vulgaire, il n’entend pas le peuple proprement dit, « mais les esprits populaires, de quelque robe, profession et condition qu’ils soient », gens opiniâtres à ce qu’ils ont une fois pris à cœur, et qu’il y a péril à venir heurter dans leurs préjugés établis : dont il a semblé à plusieurs, dit-il, qu’il n’y faut aucunement toucher, mais laisser le moutier où il est, laisser rouler le monde comme il a accoutumé, et se contenter d’en penser ce qui en est ; et que ce n’est raison que les sages se mettent en peine pour les fols opiniâtres. Cette opinion, ajoute-t-il cependant, me semble trop rude et éloignée de charité, et il y a comme en toute chose une médiocrité plus douce, qui est de ne forcer ni presser, mais tout simplement montrer et proposer le meilleur ; car il y a toujours en ce grand nombre quelques-uns capables et disposés à suivre en le leur montrant seulement au doigt.
Cousin, a intenté contre La Rochefoucauld un procès dont la seule idée me semble peu soutenable. […] Il se plaît à ce jeu, il se met à rédiger chaque pensée avec soin, et tout aussitôt avec talent : une sorte de grandeur de vue se mêle insensiblement sous sa plume à ce qui ne semblait d’abord que l’amusement de quelques après-dînées. […] M. de La Rochefoucauld avait sa veine en causant et parlait volontiers de suite79, mais il laissait les intervalles, et semblait aplanir l’accès à ce que chacun avait à dire. […] Quand on parle des femmes, il me semble que ce n’est point là la véritable question à se faire, et qu’il serait mieux de se demander tout bas, non pas si on daignera les accueillir, mais si elles vous auraient accueilli. […] Ce témoignage de Fénelon me semble le meilleur commentaire de La Rochefoucauld.
Il n’en gardait pas copie d’abord, et il semble qu’il y tenait assez peu ; c’est pendant une maladie du peintre Guérin, l’un de ses amis, et en passant les nuits à son chevet, en 1812, qu’il eut l’idée, pour la première fois, de recopier ses anciennes chansons ; il s’en rappela ainsi une quarantaine : il y en eut de perdues et d’oubliées. […] Chez Arnault, je la redouterais moins, quoiqu’il me semble pourtant qu’il exalte beaucoup des chansons de Désaugiers que suivant mon goût, je ne voudrais pas avoir faites. […] Non-seulement il ne devait plus jamais retrouver sa belle, comme on dit, mais il rencontrait : à tout coup le contraire ; pour prix d’un heureux et magnifique moment, il semblait voué au guignon, au contre-temps perpétuel ; il portait malheur à tout ce qu’il touchait. […] j’espère que vous en aurez avant peu. » Je ne sais si je me trompe, je trouve beaucoup de délicatesse à ce qui semble peut-être à d’autres en manquer. […] On me fait observer qu’il s’agit probablement du recueil publié en 1825, les Chants français ; mais il me semble qu’il est aussi question dans la suite des lettres d’un recueil manuscrit.
Quoiqu’il ait peu produit, ce semble, à en juger surtout à la mesure abondante et surabondante d’aujourd’hui, il n’est pas de ceux qui se rongent les ongles et s’arrachent les cheveux à faire des vers. […] « Il me semble que depuis quelques jours une révolution s’est faite en moi ; je sens comme un brasier dans ma tête et dans tout mon corps. […] Il me semble en mon sein sentir battre des ailes ; Un air intérieur me soulève avec elles, Me porte, et je m’envole à chaque lieu connu, Léger comme un oiseau vers son nid revenu. […] Que de jolies pièces qui semblent telles encore, même après toutes les merveilles des rhythmes modernes ! […] J’en ai dit assez, ce me semble, pour montrer que M.
Un tel voyage est une sorte d’analyse pratique et vivante de l’origine des peuples et des États : on part de l’ensemble le plus composé pour arriver aux éléments les plus simples ; à chaque journée, on perd de vue quelques-unes de ces inventions que nos besoins, en se multipliant, ont rendues nécessaires ; et il semble que l’on voyage en arrière dans l’histoire des progrès de l’esprit humain. Si un tel spectacle attache fortement l’imagination, si l’on se plaît à retrouver dans la succession de l’espace ce qui semble n’appartenir qu’à la succession des temps, il faut se résoudre à ne voir que très peu de liens sociaux, nul caractère commun parmi des hommes qui semblent si peu appartenir à la même association. » S’il né semblait puéril et bien ingénu de prendre Talleyrand par le côté littéraire, on aurait à noter encore ce qui suit immédiatement, ces deux portraits de mœurs, le Bûcheron américain, le Pêcheur américain. […] Il semble avoir été écrit en prévision du 18 Fructidor et des déportations prochaines : on n’ose dire pourtant que la Guyane et Sinnamari aient en rien répondu à la description des colonies nouvelles que proposait Talleyrand d’un air de philanthropie, et en considération, disait-il, « de tant d’hommes agités qui ont besoin de projets, de tant d’hommes malheureux qui ont besoin d’espérances. » Il y disait encore, en vrai moraliste politique : « L’art de mettre les hommes à leur place est le premier peut-être dans la science du gouvernement ; mais celui de trouver la place des mécontents est, à coup sûr, le plus difficile, et présenter à leur imagination des lointains, des perspectives où puissent se prendre leurs pensées et leurs désirs est, je crois, une des solutions de cette difficulté sociale. » Oui, mais à condition qu’on n’ira pas éblouir à tout hasard les esprits, les leurrer par de vains mirages, et qu’une politique hypocrite n’aura pas pour objet de se débarrasser, coûte que coûte, des mécontents. […] Adieu : amitié, admiration, respect, reconnaissance ; on ne sait où s’arrêter dans cette énumération. » Il me semble encore une fois lire du Voltaire, dans sa lune de miel avec le grand Frédéric. […] Et qu’on lise aussi dans le Bibliophile français (n° du 1er août 1868) deux lettres de Talleyrand dans sa jeunesse, du Talleyrand d’avant la Révolution, d’avant l’épiscopat adressées en 1787 à son ami Choiseul-Goufïier, ambassadeur à Constantinople : c’est vif, court, agréable, aimable, en même temps qu’on y sent un premier souffle de libéralisme sincère, un souci des intérêts populaires qui semble, en vérité, venir du cœur autant que de l’esprit.
Sur le majestueux visage de l’historien de l’homme moral, on n’aperçoit même pas le pli du sourire ironique ; il semble ignorer ce qui se dit à Paris sur la nature de l’homme. […] La description du lion semble un panégyrique, et celle du tigre un acte d’accusation. […] Il semble s’y être corrigé de tous les défauts où il était comme engagé de réputation, par l’éclat de ses dédains contre ses contradicteurs. […] Buffon semble n’avoir connu que la logique des mathématiques, si différente de la logique des lettres. […] Buffon semble nier les bonheurs du premier jet, suspecter la verve, exclure la peinture à fresque, aussi charmante dans les pages d’un livre que sur les murs d’une coupole.