Par un chemin tout opposé, par l’intensité de la vie intellectuelle, on est conduit au même point. […] La vie sensuelle et la vie intellectuelle ont besoin d’être illuminées, réchauffées par la participation du cœur. […] Mme du Deffand, qui a connu toutes les excitations de la vie sensuelle et de la vie intellectuelle, agonise dans l’ennui le plus aigu, le plus douloureux dont jamais âme humaine ait été torturée. […] Dans la crise salutaire de sa vie, la littérature ne fut pour rien. […] La vie seule l’a renouvelée et guérie.
Deux urnes, les sexes, puisent la vie dans l’infini, et le renversement de l’une dans l’autre produit l’être. […] L’illimité entre dans sa vie, dans sa conscience, dans sa vertu, dans sa philosophie. […] Il distingue dans ce crépuscule assez de la vie antérieure et assez de la vie ultérieure pour saisir ces deux bouts de fil sombre et y renouer son âme. […] La vie de l’humanité marchera par eux. […] quelle est la loi de leur formation antérieure et supérieure à la vie ?
La langue est le tableau de la vie ; c’est l’assemblage de toutes les idées d’un peuple, manifestées au-dehors par des sons. […] Pauvres et austères, leur genre de vie leur interdisait cette foule de sensations variées et délicates, qui, en frappant légèrement les sens, passent dans l’âme, et de là dans les langues qu’elles enrichissent. […] Un homme à qui il avait servi de protecteur et de père, vendit son sang ; un homme à qui il avait sauvé la vie, fut son assassin. […] Pendant sa vie, il s’attacha moins sans doute à louer les grands hommes qu’à les imiter ; cependant il célébra presque tous les hommes fameux de son siècle, à commencer par lui. […] Il comparaît la gloire avec la vie, et le devoir au danger ; alors il se faisait un système de courage ; sa probité devenait de la vigueur, et son esprit donnait du ressort à son âme.
Une force publique pour la cité, pour le peuple entier, c’est un homme en avant sur le front du bataillon, n’ayant pas l’idée de la fuite honteuse et jetant au péril son courage et sa vie. […] Lorsque, tombant au premier rang, il a perdu la vie, il comble de gloire la ville, ses concitoyens et son père ; car, à travers la poitrine, le bouclier et la cuirasse, il est percé de coups par devant. […] mourons pour nos enfants, sans ménager en rien nos vies. […] combattez serrés les uns contre les autres, et ne donnez l’exemple ni de la fuite ni de la peur ; mais faites-vous un cœur grand et invincible, et n’épargnez pas votre vie, quand vous combattez contre des hommes. […] N’ayez ni inquiétude ni terreur de la foule des ennemis ; mais que chacun, bouclier en avant, aille droit aux agresseurs, tenant la vie en haine et préférant les affres de la mort au doux éclat du jour.
La première condition de toute durée dans l’inspiration de l’esprit humain, c’est le renouvellement de la vie par le travail, l’étude, la lecture, la méditation, tout cet entretien de la pensée. […] Comme les anciens rois persans, ce républicain avait un prestige tout le temps qu’il était invisible, c’est-à-dire qu’on ne lisait pas ses écrits et qu’on oubliait sa vie. […] Et cela est si vrai, que, sans ce bonapartisme de conscience qu’il ne put s’arracher du cœur, on pourrait défier d’expliquer sa vie. Cette vie fort douloureuse et fort triste, qu’il fut toujours disposé à donner pour rien et qu’il a donnée pour moins que rien, car ce fut pour une question qui ne le regardait pas, toute cette vie fut éternellement dominée par deux impossibilités qui la rendirent intolérable. […] Maladroit aux armes, mais, comme nous l’avons dit, ennuyé du collier de force que les partis lui avaient bouclé, il ne tenait pas à la vie, et il acceptait cette réputation de duelliste qui le débarrassa de mille affaires.
Ils ne portaient ni sur leur pensée, ni sur leur vie, ce joug de bois noir froid et tout uni qu’on appelle le protestantisme. […] Protestant, Swedenborg n’a pas, dans toute sa vie, un seul instant cessé de l’être, tout en faisant la guerre aux Églises protestantes. […] … Le lendemain de ce jour où le glouton troublé mourut en Swedenborg, à la voix de l’ange… des sociétés futures de tempérance, probablement, le savant Suédois apprit de l’homme lumineux, qu’il revit, les desseins de Dieu sur sa personne, et il renonça incontinent à la science qui avait rempli et honoré sa vie. […] Matter, — pas plus que Kant lui-même, cette autorité, qui tantôt riait de Swedenborg et qui tantôt n’en riait pas, — pas plus que Voltaire, l’éclat de rire fait homme, qui se tut toute sa vie sur Swedenborg, — pas plus que les Universités de France et d’Espagne, qui n’en parlèrent pas davantage ; — M. […] n’est que la négation des protestantismes antérieurs auxquels il substitue un protestantisme de sa façon, — ni des milieux où il a vécu aux différentes époques de sa vie, ni des croyants qu’il a faits, ni des incrédules qu’il rencontra.
Vie, humeur, idées. […] Le grand acte de la vie publique de Saint-Simon fut son ambassade de 1722 : mission tout honorifique qui consistait à demander au roi d’Espagne la main de l’infante pour Louis XV. […] Mettons à part le génie littéraire que d’Argenson ne pouvait soupçonner : la vie et les écrits de l’homme démontrent la justesse de ce jugement. […] Il a le sentiment de la vie, c’est-à-dire du changement : il voit les hommes s’épanouir ou se dessécher, leur personnalité se fondre et se refaire ; il note ce travail insensible du temps, qui dégrade et renouvelle les figures. […] Son récit est grouillant de vie, et l’impression a cette netteté qu’un art supérieur peut seul donner.
L’auteur de la Vie de Jésus est, depuis vingt-cinq ans, professeur d’hébreu au Collège de France. […] Renan craignait davantage d’avoir l’air de surfaire, dans ses discours, les vertus à la pratique desquelles il avait consacré toute sa vie. […] Je ne pense pas que personne, dans aucun temps, ait pris plus sérieusement la vie que ce petit Breton de vingt-cinq ans dont l’enfance avait été si pure, l’adolescence si grave et si studieuse, et qui, au sortir du plus tragique drame de conscience, seul dans sa petite chambre de savant pauvre, continuait à s’interroger sur le sens de l’univers, — et cela, dans un tel détachement des vanités humaines, que ces pensées devaient rester quarante ans inédites par la volonté de leur auteur. […] Il n’avait pas à changer de ton, puisque sa vie, à le bien prendre, n’avait pas changé d’objet. «…. […] Croire que l’homme est capable de vérité, croire que le monde a un sens, le chercher, croire qu’on a le devoir de conformer sa vie à ce qu’on a pu deviner des fins de l’univers, etc…, ce n’est pas la foi du charbonnier, du derviche, ni du nègre fétichiste ; mais j’imagine pourtant que c’est une foi.
Ainsi va la vie. […] Il me reprochait comme une hypocrisie une façon allègre de prendre la vie, dont il ne voyait pas les vraies causes. […] Je suis très gai ; d’abord sans doute, parce que, m’étant très peu amusé quand j’étais jeune, j’ai gardé à cet égard toute ma fraîcheur d’illusions ; puis, voici qui est plus sérieux, je suis sûr d’avoir fait en ma vie une bonne action ; j’en suis sûr. […] Le groupe humain auquel nous ressemblons le plus, et qui nous comprend le mieux, ce sont les Slaves ; car ils sont dans une position analogue à la nôtre, neufs dans la vie et antiques à la fois. […] Comme mon âge me conseille de penser à la vie future, je me surprends parfois occupé à garnir ma mémoire des pensées qui devront l’occuper durant toute l’éternité.
Il a le sentiment de la vie des foules, et trouve un tas de petites inventions ingénieuses, pour faire revivre cette vie tumultueuse sur le champ étroit des planches d’un théâtre. […] Là, quatre mois de vie étrange, quatre mois à fumer de l’opium. […] Je n’ai jamais rien vu de ma vie d’aussi impudique que ce témoignage public d’amour paternel. […] Tout a bien augmenté dans la vie, et c’est devenu bien cher l’art de se tuer. […] Il parle, avec un espèce d’enthousiasme lyrique, de ses chasses, de ses pêches : des pêches au chevaine, où l’hiver il casse la glace, enfin de cette vie active et en plein air qui a remplacé la vie factice, artificielle, enfermée, et sans sommeil de sa jeunesse : vie, il n’en doute pas, qui l’aurait tué.
Y a-t-il un peuple, Hindous, Persans, Grecs ou Gaulois, qui se soit formé de la vie une conception aussi tragique ? […] Elle a assez de toutes les sortes de biens dans cette vie présente, mais elle les a dédaignés tous à cause de toi seul. […] Telle me semble la vie des hommes sur la terre, en comparaison du temps incertain qui est au-delà. […] Vie de S. […] Voyez la vie de Sweyn, d’Hereward, etc., même au temps de la conquête.
Malgré l’austérité de sa vie, les Ecrits qu’il composa dans sa retraite, ont la teinture d’un esprit poli par l’usage du grand monde, & cultivé par l’étude de la bonne Littérature ; ce qui donnera toujours un nouveau prix aux Ouvrages de piété. […] Mabillon, sur les études monastiques ; mais nous répétons ce que nous avons dit dans une autre occasion : le Réformateur de la Trappe confond trop la vie des Religieux avec celle des Solitaires. L’Abbé de Rancé a encore ajouté à ses autres travaux une Relation de la vie & de la mort de quelques Moines de la Trappe, en 4 vol. où, d’un style simple & plein d’onction, il trace des tableaux propres à édifier & à mettre les sentimens de la Religion dans tout leur jour. […] Les trois Abbés qui gouvernerent son Ordre pendant sa vie, furent nommés d’après son choix ; & s’il eût eu envie de reprendre le gouvernement du Cloître, rien ne lui étoit plus facile que d’obtenir pour lui-même ce qu’il n’avoit jamais sollicité que pour les autres. Sa Vie écrite par Marsollier, par Maupeou, par Dom le Nain, & ses Lettres, en offrent des preuves authentiques.
Ensuite je me procurai Wilhelm Meister, et sa Vie, ensuite ses drames. […] Schiller mort, Goethe le pleura toute sa vie. […] Ce mystère de sa vie n’est pas connu, encore moins expliqué, mais il est vrai. […] Et puis, la vie d’un savant d’Allemagne, qu’est-ce ? […] Cela pourrait devenir l’œuvre la plus belle de votre vie.
Un moment, elle regarde de mon côté, sans me voir, et je retrouve la vie ardente de son œil, mêlée à cette ironie diabolique, indéfinissable chez cette femme honnête. […] Cette vie, la voilà, telle qu’il me la conte, la coupant, à tout moment, de petits rires silencieux, un peu extravagants. […] Il trouve que tous ces chefs-d’œuvre manquent de vie. […] Rien ne repousse chez moi des goûts qui m’attachaient à la vie. […] la belle désorganisation physique, que fait, même chez les plus forts, les plus solidement bâtis, la vie cérébrale.
Tourguénef fut, jusqu’à la fin de sa vie, le conteur charmant et l’esprit libre qu’il avait été à ses débuts. […] La vie l’affligeait et la mort le désolait ; il ne pouvait s’empêcher de voir l’une et de réfléchir à l’autre. […] Les littérateurs mélancoliques demandent à la vie ce qu’elle ne donne pas et n’en obtiennent pas ce qu’elle donne. […] Il est le révélateur du monde et de la vie. […] Ce dernier romancier est surtout un observateur minutieux et menu de la vie contemporaine.
Son œuvre ne livre point de documents sur sa vie. […] Voilà pourquoi la vie profonde est absente de son œuvre. […] Objecte-t-on que la Vie peut parfois avoir tort ? […] Il ne se propose pas, en effet, uniquement de peindre la vie. […] Ils ne contiennent aucun aperçu réel sur le cœur ou sur la vie.
Les observations les plus fructueuses sont celles que l’on a faites sans le savoir ; vivre sans penser à la vie est souvent le meilleur moyen d’apprendre à connaître la vie. […] Doudan, les marais grouillants de vie à un verre d’eau claire. […] Qu’il est vain d’insérer, sous ce titre, « l’instinct sexuel », des menaces contre la vie, contre les moyens que choisit à son gré pour se perpétuer la vie éternelle ! […] La vie se maintient par l’acte même qui est but de la vie. […] Car la vie et l’unité d’une langue sont intimement liées à la vie et à l’unité politiques d’un peuple.
Méthode scientifique, sens esthétique, intuition de la vie, tout sert. […] N’y cherchez de vie ni de vérité d’aucune sorte. […] Entre les appétits des sens et les idées de l’esprit, elle ne laisse aucune place aux pures émotions du cœur, aux molles rêveries de l’imagination ; elle vit de la vie physique et de la vie intellectuelle, avec intensité : point du tout de la vie sentimentale. […] Que devient la ressemblance avec la vie ? […] Le Sage a le don de la vie.
Quel est le premier besoin de l’homme venu à la vie ? C’est le besoin de conserver la première de ses propriétés, la vie. […] Embryon, il s’approprie dans le sein de sa mère la vie occulte et germinante dont il forme ses organes appropriateurs avant de paraître au jour. […] On se demande si le droit d’aînesse, cette espèce de jugement de Dieu, qui tire au sort la propriété, ce droit du premier occupant dans la vie, doit être la loi de l’hérédité. […] On se demande si les fils nés après l’aîné du lit paternel, doivent être déshérités de tout ou d’une partie par le droit d’aînesse qui les prime dans la vie.
la folie, le vide, la dissipation de ma vie ! […] La différence est justement celle de la tragédie à la comédie de la vie. […] Le séparer de l’homme et de la vie, que dis-je ! […] On ne saurait entièrement séparer l’art d’avec la vie. […] Il l’a « initiée à l’amour », mais il l’a surtout initiée à la vie.
Je le verrai toute ma vie, sortant par une arche du pont et rentrant par l’autre : le vent soulevait derrière lui la queue de la pelisse qu’il avait laissé tomber. […] pour lors, combien de fois j’ai désiré, porté sur les ailes de la grue qui passait sur ma tête, voler au rivage de la mer immense, boire, la vie à la coupe écumante de l’infini ! […] Il y a celui de la vie régulière et de la famille, de la morale domestique et sociale, ce qui saute aux yeux tout d’abord pour peu qu’on se place en idée dans la situation. […] Il a toujours considéré le temps passé dans votre famille comme le plus heureux de sa vie. » Sur ce point, Goethe est invariable. […] Apprenez seulement ceci : je demeure ici et je puis y jouir de la vie à ma façon et de façon à me rendre utile à un des plus nobles cœurs.
La question générale que l’on traite ici exige que l’on considère sous tous ses aspects ce fait de fascination : car il joue dans la vie des collectivités un rôle prépondérant et, sinon plus important, du moins plus aisément vérifiable, qu’il ne l’est dans la vie des individus. […] La mort, selon leur sentiment, n’était qu’un changement de vie. […] « Pour que l’âme fût fixée dans cette demeure souterraine qui lui convenait pour sa seconde vie, il fallait que le corps auquel elle restait attachée fut recouvert de terre. […] Il leur fallut pourvoir au besoin de cette vie souterraine qui devait être la leur durant un temps beaucoup plus long que celui de leur existence à la surface de la terre. Sous l’empire de cette croyance, un souci tout égoïste et un instinct de prévoyance les contraignirent d’organiser leur vie sociale en vue des nécessités de leur vie posthume.
Il s’agit d’une femme, et, entre toutes les femmes, de celle-là qui, par sa naissance, ses mœurs, sa vie tout entière, son esprit et son âme, devait le moins tenter la plume brillante et sèche d’un écrivain, qui n’avait jusqu’ici exprimé que des idées et qui, sur le tard de la vie, quand le rayon divin pâlit chez les autres hommes, s’essaie à peindre des sentiments. […] Il s’est donné toutes les peines du monde pour refaire un portrait en pied de Mme de Longueville, avec toutes les prétentions à la vie. […] Elle passe humblement au service de cette Royauté plus forte qu’elle, elle dont la vie entière fut anglaise, espagnole, lorraine et jamais française ! […] trente femmes qui, essentiellement, valent cette duchesse aux amours faciles, et qui dépensent sur les misères d’une vie abjecte une énergie supérieure à la sienne. […] J’ai perdu sans murmurer tous les prix de ma vie (avec le 2 décembre !)
Qu’a-t-il fait durant sa vie ? […] Jusque-là, n’admirez-vous pas cette vie constante, unie, enfermée, toute à l’acquisition des connaissances sacrées, toute à l’éducation et à la formation intérieure du talent naturel ? […] Bourdaloue n’a prononcé dans sa vie que deux oraisons funèbres ; il estimait que la chaire est peu faite pour ces éloges profanes ; les deux fois qu’il dérogea à ses habitudes, ce fut par devoir et par nécessité, et toujours en faveur de la maison de Condé. […] [NdA] Il y a une question (car l’esprit d’examen s’étend à tout) : en quel état était réellement l’esprit du prince de Condé sur la fin de sa vie ? […] Quant au Grand Condé, il reste à peu près prouvé qu’il y était très peu dans les derniers temps de sa vie.
Il sut conserver au milieu des écueils de cette vie universitaire sa fleur de pureté et de chasteté, se livrant dès ce temps-là à des méditations et à des préparations intérieures pour avancer dans la poursuite de la piété et de la vertu. […] La dévotion, pour lui, n’est qu’une « agilité et vivacité spirituelle » qui anime toutes les parties de la vie. […] Les anciens, même les plus sages, enviaient volontiers une mort brusque et soudaine : Pline l’Ancien a dit de la mort subite, « qu’elle est le plus grand bonheur qui puisse arriver dans la vie ». Pour le chrétien, au contraire, c’est le plus grand malheur, et tout le soin de la vie entière doit être de se préparer pour cette heure suprême inconnue : Ô mon âme ! […] [NdA] Les éditions de l’Introduction à la vie dévote se multiplièrent à l’infini ; on traduisit le livre dans toutes les langues : on le mit en latin ; on le mit même en vers français.
Planche y surfaisait immensément Mérimée, et c’est sur cette planche qu’il a vécu toute sa vie et que peut-être il vit encore. […] Ils s’achetaient mutuellement des bourses, des bijoux, des robes de chambre, et c’est ainsi qu’ils ont passé, ces grands cœurs fidèles, trente ans de leur vie, condamnés, l’un par l’autre, aux travaux forcés de la commission ! […] Elles furent la grande affaire, la grande ambition de sa vie ! […] Dès le début de sa vie littéraire jusqu’à la fin, il fut heureux. […] Il a, selon moi, vécu toute sa vie sur les premières impressions que donna Planche de son talent, énormément exagéré.
Il y a plus à dire de la vie de Pascal que de ses Provinciales, et il y a plus à dire de ses Pensées que de sa vie. […] Si l’on déclare en termes généraux que « la vie est mauvaise », ils s’imaginent qu’il n’y a d’autre issue du pessimisme que la « destruction de la vie ». […] Le bouddhisme et le christianisme sont nés de l’impossibilité même de porter le poids de la vie, sans y être aidé par quelque secours extérieur et supérieur à la vie. […] L’auteur des Études sur la vie de Bossuet, le respectable M. […] C’est que l’histoire de la vie et des œuvres de Bossuet ou de Voltaire, quand M.
En même temps il sauve la vie à Javert, son persécuteur et son prisonnier. […] S’abîmer, voilà leur vie. […] La vie permanente des peuples. « Or il arrive quelquefois que la vie momentanée des individus fait résistance à la vie éternelle du genre humain. […] La vie momentanée a son droit, nous l’admettons, mais la vie permanente a le sien.
Ravenel, a éclairci ce point, qui ne laisse pas d’être important dans l’appréciation de la vie de Mlle Delaunay. […] C’est elle qui a dit cette parole durable : « Le vrai est comme il peut, et n’a de mérite que d’être ce qu’il est. » Aussi ses Mémoires sont au contraire des romans qu’on rêve, et ils vont comme la vie, en s’attristant. […] Le commencement des Mémoires est d’une grâce infinie et tient du roman ; c’est ainsi que la vie se dessine d’abord avant le charme cessé , avant l’illusion évanouie. […] Combien d’hommes politiques qui se croient de grands hommes, et qui s’agitent toute leur vie, n’en obtiendront pas tant ! […] Ces Mémoires, en effet, sont une image fidèle de la vie.
Et la Vie, inséparable de la Mort, nous apparaît de la sorte comme un mouvement sans fin, comme une circulation perpétuelle ; la Vie elle-même est dès lors la grande force motrice qui fait varier les choses, les individus, les sociétés et avec elles le goût littéraire. […] D’abord, je veux dire que la tendance qui domine en une époque est toujours remplacée dans l’époque suivante par une tendance exactement contraire ; que le triomphe de l’autorité éveille l’amour de la liberté ; que la victoire du réalisme a pour lendemain un réveil de l’idéalisme ; que le souci exclusif de la vie mondaine fait naître la passion de la solitude et de la vie des champs. […] De 1715 à 1750, le monde, la société polie, la vie de salon imposent aux écrivains l’allure sémillante et le ton léger, même quand ils traitent les plus graves questions. C’est pourquoi dans la seconde moitié du siècle la passion, l’emphase, le ton brusque et rude sont à la mode ; c’est pourquoi le mot de nature rallie tous les novateurs, pourquoi la vie des champs, que dis-je ! la vie sauvage trouvent aussitôt mille poètes et prosateurs pour la décrire et la chanter.
Ernest Renan dut se préoccuper vivement de se choisir une règle de vie. […] Renan, quelle est la règle de vie la plus convenable au philosophe qui fait le métier dangereux de toucher aux préjugés de son siècle ? Cette règle de vie, M. […] ∾ Et d’abord celui qui va soulever contre soi des passions doit avoir une vie inattaquable. […] ∾ La seconde règle de vie, c’est de se garder de toute querelle personnelle.
Le plus grand peintre de la vie est aussi le plus grand peintre de la mort. […] C’est en quelque sorte l’époque littéraire de la vie de Bossuet. […] Ayant manqué son principal objet, cet ouvrage a perdu ce qui fait surtout la vie des écrits. […] Quelle est donc cette autre vie par laquelle l’Histoire des Variations nous saisit et nous attache ? […] Ces deux principes sont également légitimes ; leur lutte incessante fait la vie des sociétés humaines.
Lui qui a travaillé toute sa vie sur Plotin, il trouve quelque chose d’utile dans l’ouvrage d’un jeune homme de seize ans. […] O bienheureux toi dont les pleurs furent la vie ! […] A quoi notre vie est-elle bonne, sinon à la mépriser ? […] Il regrettait cette vie publique de l’agora et cette existence expansive en face d’une nature généreuse. […] Il en sort comme un souffle de vie et d’immortalité.
Ainsi, chez les plantes folles, le bourgeon seul, qui dans ses premières phases ne diffère pas essentiellement d’un ovule, se ressent du trouble apporté aux conditions de vie de la plante mère. […] De pareils faits montrent combien les conditions de vie agissent indirectement. […] De telles considérations me disposent à accorder très peu de valeur à l’action directe des conditions de vie. […] Les conditions extérieures de la vie, telles que le climat et la nourriture, etc., semblent avoir causé quelques modifications légères. […] L’auteur ne paraît pas ici accorder toute sa valeur réelle à l’action locale des conditions de vie ou du milieu ambiant dont Geoffroy Saint-Hilaire et Lamarck ont les premiers reconnu la puissante influence.