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277. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Delibes : Cher monsieur, si vous croyez que je vais dire ce que je pense à propos de la question si complexe de l’acclimatation du théâtre de Wagner à Paris, vous vous trompez beaucoup ! […] Quant aux conséquences, l’exécution scénique d’une partition que les auditions de concerts laissent encore relativement ignorée, puisque le compositeur l’a écrite en vue du théâtre, je crois qu’il y aurait témérité à trop vouloir les préjuger. […] La Monnaie est le premier théâtre de Paris. […] (Cette partie du billet sera remise à l’entrée du théâtre.) […] Elle serait, d’ailleurs, faisable, que je ne la tenterais pas… —   Et votre projet de fonder un théâtre lyrique ?

278. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LX » pp. 231-236

Si quelque chose pouvait faire douter à jamais en France de la reprise possible de l’art dramatique, ce serait la passion croissante de ces représentations judiciaires : le théâtre n’a plus rien à faire, ce semble, qu’à leur ressembler : ce qu’il fait. […] On y grossit toutes les horreurs et les trivialités qu’on s’efforce de voir dans le Théâtre grec pour en faire une défense du Théâtre romantique moderne.

279. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre III. De la comédie grecque » pp. 113-119

Ces masques, ces porte-voix, toutes ces bizarres coutumes du théâtre des anciens disposaient l’esprit, comme les caricatures dans le dessin, à l’invention grotesque, et non à l’étude de la nature. […] C’est un écueil pour les pièces de théâtre des peuples libres, que les succès qu’on obtient, en mettant en scène des allusions aux affaires publiques. […] À Athènes on pouvait se faire connaître, et se justifier sur la place publique au milieu de la nation entière ; mais, dans nos associations nombreuses, on ne pourrait opposer que la lumière lente des écrits au ridicule animé du théâtre.

280. (1905) Études et portraits. Portraits d’écrivains‌ et notes d’esthétique‌. Tome I.

Le théâtre déjà offre plus de difficultés. […] Comme vous, je reconnais volontiers que la forme poétique est rebelle aux exigences du théâtre moderne. […] Une telle application est-elle possible au théâtre ? […] Ces Parisiens arrivent au théâtre ayant travaillé toute la journée. […] Dans cette salle de théâtre, combien ont poussé leurs études au-delà d’un baccalauréat mal passé ?

281. (1910) Rousseau contre Molière

C’est certainement sur le théâtre que la foule cherche le plus des sermonnaires. […] » des femmes du théâtre de 1880-1900 n’est sans doute point pour me convaincre. […] Que le théâtre imite en cela le public, qui ne vient chercher au théâtre que, mieux fait, ce qu’il sait faire et, mieux dit, ce qu’il sait dire, il est naturel. […] A ceux qui disent que le théâtre moralise, il répond que ce n’est pas le théâtre qui moralise, mais l’amour du bien qui est chez le spectateur, et vous voyez bien que le théâtre ne sert à rien. […] Aucune sorte d’idéal ni de demi-idéal ne circule, même par moment, dans le théâtre de Molière.

282. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

La liberté des mœurs du théâtre a de tout temps invité les biographes à l’anecdote. […] En 1673, le divorce de l’Église et du théâtre n’était pas consommé. […] Ce chapitre de l’Histoire du théâtre français sous Louis XIV nous paraît inattaquable. […] Forme et fond, il n’y a rien de si différent du théâtre de Corneille que le théâtre de Racine, pas même peut-être celui de Shakespeare. […] La subordination des caractères aux sujets, voilà ce qu’on appellerait justement la formule maîtresse du théâtre de Corneille ; la subordination des sujets aux caractères, voilà l’originalité du théâtre de Molière et de Racine.

283. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Théâtre national de l’Odéon. […] Mais la vérité, c’est que l’Odéon est devenu un théâtre vivant, et un théâtre audacieux. […] Tout le théâtre de M.  […] Et ainsi, encore que le théâtre de M.  […] C’est le moine et l’ascète du théâtre contemporain.

284. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Paris fut le théâtre de l’effet, Aix le théâtre de la cause. […] Parce que le théâtre est condamné par M.  […] C’est autre chose aujourd’hui : ces Impressions de théâtre ont été ressenties au théâtre, parmi ce même public dont M.  […] quels sont les sages dans le théâtre de M.  […] C’est du théâtre, de la fiction, de la féerie !

285. (1772) Éloge de Racine pp. -

Il purgea le théâtre des jeux de mots et des pointes ridicules, qui sont l’éloquence des temps de barbarie. C’est à lui que l’on dut la première tragédie intéressante qui commença la gloire du théâtre français, et prépara sa supériorité. […] Le cid avait été la première époque de la gloire du théâtre français, et cette époque était brillante. […] L’envie, cette passion si odieuse qu’on ne la plaint pas toute malheureuse qu’elle est, ne se déchaîne nulle part avec plus de fureur que dans la lice du théâtre. […] Quelle perte pour les lettres, pour le théâtre, pour la nation, pour les ames sensibles !

286. (1860) Ceci n’est pas un livre « Décentralisation et décentralisateurs » pp. 77-106

Son drame, les Gardes Forestiers, représenté, pour la première fois, par permission de Monsieur le Maire, sur le théâtre de Marseille, est l’ultimatum lancé à la Centralisation. — Si M.  […] Tous les impuissants qui ont usé infructueusement leur belle jeunesse à casser des cordons de sonnettes à la porte des journaux et des théâtres de la capitale — l’académie de province les reçoit, les prend et les fait sauter maternellement sur ses genoux, en leur recommandant bien de ne plus aller vers ces méchants, qui n’ont eu garde de les écouter — craignant d’être obligés de les admirer. […] Et les rédacteurs de journaux, les éditeurs de livres, les directeurs de théâtres, se voient forcés de répondre à leurs avances : « Pas moyen, cher ami. […] Ces honorables, qui font de la poésie, du roman, de l’histoire, du théâtre par pure distraction, se réunissent, de temps en temps, pour jouer à la littérature — comme les marmots en congé pour jouer aux barres. […] Quel théâtre de province nourrira ses dramaturges ?

287. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17

Nous avons foi, nous Français, dans l’un et dans l’autre de ces principes, et armés de ce double instrument de critique, nous ouvrons le premier théâtre comique venu, le théâtre d’Alfred de Musset, je suppose, et nous raisonnons ainsi : un poète comique peut paraître derrière ses personnages de deux manières : soit en faisant une allusion complaisante à lui-même, à sa vie, à son caractère, à ses goûts, soit en déployant avec coquetterie les grâces de son imagination et de son esprit. Or, 1º la personne d’Alfred de Musset remplit son théâtre : il est l’amant de Camille, le neveu de Van Buch ; il montre trop d’esprit et trop de son esprit, quand il dispute contre son oncle ; 2º il rêve, il fait de la fantaisie sur la scène, de même que dans ses Nuits ou dans Rolla ; qu’est-ce qu’une comédie qui s’ouvre par le chant d’un chœur : « Doucement bercé sur sa mule fringante, Messer Blazius s’avance dans les bluets fleuris1 ?  […] Nous refermons son théâtre, fort contents de notre syllogisme.

288. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

De l’état du théâtre en France. […] Hugo est arrivé au théâtre comme au roman, par l’ode. […] Or, le théâtre doit agir sur la foule. […] Mais à quelles conditions l’histoire paraît-elle sur le théâtre ? […] Le roi du théâtre antique et le roi du théâtre moderne, bien que fondateurs de deux dynasties, appartiennent donc à la même famille.

289. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Le théâtre annamite »

Le théâtre annamite Ils sont hideux. […] J’ai vu les Aïssaouas, pendant des quarts d’heure qui semblaient des heures très longues, secouer leurs têtes comme des loques au-dessus d’un brasier, avec des miaulements lamentables… Mais ces têtes étaient charmantes, mais ces cris étaient doux et berceurs comme le bruissement des feuilles, comparés aux cris et aux têtes des acteurs du théâtre annamite. […] Mais un peuple dont c’est là le théâtre et qui se délecte à ces représentations … non, là, vraiment, je n’ai aucun désir de le connaître, aucun.

290. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Soit : mais enfin on n’avait jamais mis ça au théâtre. […] Mais que le Théâtre d’Appel a bien fait de nous infliger cette danoiserie ! […] C’est qu’il n’a pas coutume d’ouïr ces choses au théâtre. […] Pour le reste, je vous renvoie au « Théâtre complet » de M.  […] Une messe de théâtre, la plus bizarre et la plus surprenante des messes.

291. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Il fonda un théâtre,  L’Illustre théâtre, comme les jeunes gens de nos jours fondent une jeune revue. […] Il avait les mœurs libres et relâchées d’un homme de théâtre. […] L’Étourdi, qui est resté au théâtre, ‘ soutient très bien la représentation encore aujourd’hui. […] À ce titre il n’y a pièce de théâtre qui soit plus pièce de théâtre que l’Impromptu de Versailles et que la Critique de L’École des femmes. […] Molière n’osa pas la jouer sur son théâtre et se contenta de la lire dans les compagnies.

292. (1875) Premiers lundis. Tome III « Émile Augier : Un Homme de bien »

Le Théâtre Français a représenté une pièce nouvelle de M.  […] Est-il surtout bien propre au théâtre, et prête-t-il à la comédie ? […] Mais ce que nous voudrions surtout suggérer à un talent aussi net et aussi naturel d’expression, aussi tourné par vocation, ce semble, aux choses de théâtre, ce serait d’agrandir, avant tout, le champ de son observation, non pas de vieillir (cela se fait tout seul et sans qu’on se le dise), mais de vivre, de se répandre hors du cercle de ses jeunes contemporains, de voir le monde étendu, confus, de tout rang, le monde actuel tel qu’il est, de le voir, non pas à titre de jeune auteur déjà en vue soi-même, mais d’une manière plus humble, plus sûre, plus favorable au coup d’œil, et comme quelqu’un de la foule ; c’est le meilleur moyen d’en sortir ensuite avec son butin, et de dire un jour à quelque ridicule, à quelque vice pris sur le fait : Le voilà !

293. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bergerat, Émile (1845-1923) »

. — Théâtre en vers, 1884-1887 (1891). — Le Salon de 1892. — Les Soirées de Calibangrève (1892). — La chasse au mouflon (1893). — Les Drames de l’honneur ; le Chèque (1893). — La Vierge (1894). — Le Capitaine Fracasse, comédie héroïque, tirée du roman de Théophile Gautier, cinq actes et sept tableaux (1896). — Le Cruel Vatenguerre (1898). — Plus que reine (1899). — Théâtre (1900). […] Oui, empêtrés dans les niaiseries d’un théâtre incolore et d’une littérature vulgaire et mercantile, nous voulons, nous appelons à grands cris une œuvre où se trouve réuni tout ce dont nous avons soif : l’héroïsme, l’idéal, l’outrance (pour nous faire oublier tant de platitudes !)

294. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Sophocle, et Euripide. » pp. 12-19

Des enfans, saisis de crainte, tombèrent, dit-on, plus d’une fois roides morts sur le théâtre. […] Il se regardoit comme le monarque du théâtre. […] Ils s’en accablent mutuellement, se reprochent d’employer d’indignes ressorts pour captiver les suffrages, de ne pas sçavoir manier les passions, de ne montrer aucune intelligence du théâtre.

295. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Ces messieurs avaient même trouvé, dans un théâtre voisin le héros de la comédie qu’ils désiraient pour leur théâtre, et ce héros était une statue de pierre, ou de Pierre ! […] Tel était le programme que son théâtre avait donné à Molière. […] comme il fit un jour en plein théâtre. […] Le Bourgeois gentilhomme, fait pour les tréteaux, est un des chefs-d’œuvre du théâtre. […] Quel Amphion a construit la comédie à machines, afin que les plus beaux rêves amoureux d’un roi de vingt ans soient réalisés sur un théâtre ?

296. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118

C’est là l’histoire des pièces que Ruzzante publia à la fin de sa vie d’improvisateur et d’acteur, l’histoire de L’Angelica du capitaine Cocodrillo et d’un très grand nombre des productions que nous a léguées l’époque la plus féconde du théâtre italien. […] Les valets rusés, dont la création appartient au théâtre antique, ont tous un air de famille. […] Comme la Franceschina des Gelosi, elle rendrait des points aux Marinette et aux Dorine du théâtre français ; elle est surtout beaucoup moins sage que celles-ci. […] Le contraste de Don Quichotte et de Sancho Panza, de la réalité grossière et de l’idéal chimérique, existait sur le théâtre italien bien avant Cervantès.

297. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’Âge héroïque du Symbolisme » pp. 5-17

Mais il n’y a pas que le livre qui entende ouvrir des voies nouvelles, il y a aussi les Arts plastiques et le Théâtre. Dans cette même année, Antoine, qui n’a pas encore trouvé de scène fixe pour son Théâtre libre, fait applaudir à la Porte Saint-Martin La mort du Duc d’Enghien de Hennique et, çà et là, l’École des Veufs de Georges Ancey, La Meule de Lecomte, Le Canard Sauvage d’Ibsen et le Père Goriot, tandis que Paul Fort crée le Théâtre d’Art et annonce qu’à partir du mois de mars « les soirées seront terminées par la mise en scène d’un tableau des peintres de la jeune école. […] En même temps le théâtre d’application représente Antonia, d’Édouard Dujardin.

298. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Ruy Blas » (1839) »

Théâtre, tome III, Paris, Imprimerie nationale, Librairie Ollendorff, 1905, p. 329-335. […] Cela tient à ce que la foule demande surtout au théâtre des sensations ; la femme, des émotions ; le penseur, des méditations. […] En effet, au-delà de cette barrière de feu qu’on appelle la rampe du théâtre, et qui sépare le monde réel du monde idéal, créer et faire vivre, dans les conditions combinées de l’art et de la nature, des caractères, c’est-à-dire, et nous le répétons, des hommes ; dans ces hommes, dans ces caractères, jeter des passions qui développent ceux-ci et modifient ceux-là ; et enfin, du choc de ces caractères et de ces passions avec les grandes lois providentielles, faire sortir la vie humaine, c’est-à-dire des événements grands, petits, douloureux, comiques, terribles, qui contiennent pour le cœur ce plaisir qu’on appelle l’intérêt, et pour l’esprit cette leçon qu’on appelle la morale : tel est le but du drame. […] Or, la parole au théâtre, la parole fixée et non flottante, c’est le style.

299. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — III. (Fin.) » pp. 371-393

. — Roederer directeur de l’Instruction publique ; — chargé des lycées et des théâtres. — Il est nommé sénateur. — Veille de l’Empire. — Napoléon défini par lui-même […] En même temps qu’il se montrait si ombrageux sur la liberté de la tribune, il paraît avoir été beaucoup plus coulant sur la liberté des journaux et sur celle même des théâtres. […] Le théâtre occupait beaucoup Chaptal ; il avait de ce côté ses préférences, ses faiblesses déclarées. […] Quand il dirigeait les théâtres, si on l’eût laissé faire, il aurait laissé tomber l’Opéra. […] Je travaille toujours, en dînant, au théâtre ; la nuit, je me réveille pour travailler.

300. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IX. La littérature et le droit » pp. 231-249

Il est presque banal de rappeler les aspects multiples de ce triomphe : le roman s’efforçant d’être impersonnel, documenté et de calquer le langage parlé ; le théâtre s’ingéniant à réduire au minimum la part de la convention et à porter au maximum l’exactitude de la mise en scène ; l’histoire se confinant dans les travaux d’érudition et dans les recherches minutieuses ; la critique se faisant scientifique, analytique, aussi impartiale qu’elle peut l’être ; la poésie même s’inspirant de la science ou de la vie familière. […] On sait quelle a été dans notre théâtre comique ainsi que dans nos fabliaux, contes et chansons, la profusion des plaisanteries grasses sur les maris malheureux et sur les femmes revêches. […] Il y aura au théâtre toute une esthétique nouvelle, et ce ne sera pas un des moins heureux effets de la modification de la loi. […] C’est une des raisons pour lesquelles le théâtre demeure encore soumis à la censure. […] A peine mentionnerai-je la vieille tradition qui rattache au Palais les origines de notre théâtre comique : personne n’ignore que la table de marbre de la grand’salle a servi longtemps de scène aux « causes grasses », aux soties et moralités, et ce n’est point par hasard que la farce de l’Avocat Patelin est demeurée le chef-d’œuvre dramatique de notre moyen âge.

301. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre IV. Le roman »

Mais, tel que Marivaux nous est apparu dans son théâtre, il est aisé de deviner que la peinture des mœurs et des milieux ne l’occupera pas seule dans ses romans. […] Le roman de Marivaux, dans ces analyses, reste toujours plus près de la réalité que son théâtre. […] Cependant l’immoralité foncière du temps se trahit dans son roman par le même parfum de sensualité que nous avons senti dans son théâtre ; mais ici il est plus âcre et plus fort. […] est son premier ouvrage), 1695 ; Théâtre espagnol, 1700 ; le Diable boiteux, Paris, 1707 ; 3° édit., Paris, 1726 ; Turcaret, Paris, 1709 ; Théâtre de la Foire, 10 vol. in-12, 1737 ; Gil Blas, 2 vol. in-12, 1715 ; 3e vol., 1724 ; 4e vol., 1735 : complet, Paris, 1747 ; Guzman d’Alfarache, 1732 ; Estevanille Gonzalès, 1734 ; le Bachelier de Salamanque, 1736. […] Écriv. fr.), Hachette, in-18, 1893 ; Barberet, Lesage et le théâtre de la Foire, Nancy, 1887-.

302. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

Élevée au château de Saint-Aubin, sous l’aile de sa mère, avec une gouvernante bonne musicienne, elle commença par lire Clélie et des pièces de théâtre. […] Cette enfant, qui a commencé par lire Clélie, et qui s’en souviendra toujours, joue la comédie dès ses premières années, et tout désormais dans son imagination, même l’enseignement, prendra volontiers cette forme de comédie et de théâtre. […] Ces impressions premières laissèrent de longues traces dans une imagination qui n’avait pas assez d’originalité et de vigueur propre pour les repousser et s’en guérir ; elles passèrent jusqu’à un certain point dans ses systèmes d’éducation, qui se présentèrent toujours le plus volontiers avec un mélange de travestissement et de théâtre. […] Il n’a pas assez de louanges pour célébrer les petites pièces du théâtre de société ou d’éducation que Mme de Genlis composait à cette époque et faisait jouer à ses propres filles : c’étaient de petites comédies morales où il n’entrait jamais ni rôle d’homme, ni intrigue d’amour. […] Sa première littérature, ses ouvrages publiés sous Louis XVI, avant 89, ont tous un rapport direct à l’éducation : le Théâtre d’éducation proprement dit (1779) ; Adèle et Théodore (1782) ; Les Veillées du château (1784), etc., etc.

303. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Émile Augier »

… Il faut que nous soyons bien indignes de nos spirituels aïeux pour que le public du théâtre de Corneille, de Racine, de Molière, de Regnard et de Beaumarchais, ait, pu prendre un moment Émile Augier pour le successeur naturel de ces auteurs charmants et superbes ! […] Ils ne sont pas, d’ailleurs, désarmés de ce qui tue si bien, au théâtre. […] Très inférieur à Scribe, il n’en procède pas moins de ce maître du vaudeville français : il se sert du procédé de cet homme qui savait le secret du succès, secret honteux qui consiste en ceci, au théâtre : plus une plaisanterie est connue, plus elle réussit.

304. (1914) Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne pp. 13-101

Quand un arbre de théâtre, quand un amour de théâtre sort de chez le fabricant, il est tout de même un vieil arbre, il est tout de même un arbre tout fait, et il est tout de même de théâtre. […] Elle est fabriquée toute faite comme un arbre de théâtre est fabriqué tout fait et arbre de théâtre. Elle vient au monde idée toute faite comme un arbre de théâtre vient au monde tout fait et arbre de théâtre. […] Il y a des idées qui sont toutes faites pendant qu’on les fait, avant qu’on les fasse, comme les pardessus tout faits sont tout faits pendant qu’on les fait, comme les arbres de théâtre sont tout faits et sont arbres de théâtre pendant qu’on les fait. […] Les arbres de théâtre ne sont pas des arbres de nature diminués, usés, vieillis et qui ne sont plus bons qu’à ça.

305. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VII. La littérature et les conditions économiques » pp. 157-190

Olivier de Serres publie aussitôt un ouvrage qui a pour titre : Le théâtre de l’agriculture et mesnage des champs. […] A l’aide de jeunes manœuvres littéraires, dont tu remanieras et signeras les manuscrits, remplis de ton nom journaux, revues, théâtres. […] Au théâtre, il s’est formé parfois de vrais syndicats de vaudevillistes se réservant le privilège d’approvisionner une salle de spectacle et excluant tout concurrent de ce débouché monopolisé ; ce fut le triomphe de la pièce à femmes et à décors ou du vaudeville mécanique, si bien que quelques personnes ont pu se demander avec un mépris excessif, mais ayant quelque raison d’être, si le théâtre était encore un genre littéraire. […] Les hommes chargés de diriger ces forces redoutables deviennent populaires et prennent dans les romans, dans les pièces de théâtre les premiers rôles réservés jadis aux grands seigneurs ou aux hommes de guerre. […] Même transformation au théâtre.

306. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barrucand, Victor (1866-1937) »

Au théâtre de la Bastille reconstituée, il a donné en 1888, 1889, 1890, force parades dans la manière de […] etc. ; au théâtre de l’Œuvre, le Chariot de terre cuite, etc.

307. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Belloy, Auguste de (1815-1871) »

. — La Mal’aria, Pythias et Damon, théâtre (1853). — Le Chevalier d’Aï (1854). — Légendes fleuries (1855). — Le Tasse à Sorrente, pièce (1857). — Portraits et souvenirs (1859). — Les Toqués (1860). — Christophe Colomb (1864). […] Cet homme de talent, modeste autant que distingué, est connu au théâtre par de jolis actes en vers.

308. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

Ce n’est pas que ce théâtre lui-même subsiste tout entier. […] Si j’avais destiné ma pièce au théâtre, les comédiens la joueraient sans ce retranchement. […] Welschinger sur le Théâtre de la Révolution. Il existe donc un théâtre de la Révolution ? Sans doute ; et dont l’histoire est singulièrement instructive, si la valeur littéraire en est nulle ; un théâtre qui ne compte pas moins de mille ou douze cents pièces, et de toute sorte, pour dix ans seulement de temps ; un théâtre à qui ni les auteurs ni le public n’ont manqué, — je dis pas un seul jour ; — un théâtre unique enfin dans l’histoire du théâtre pour la fidélité lamentable avec laquelle il a reflété, du 14 juillet 1789 au 18 brumaire an VIII, le langage, les mœurs, les passions du temps.

309. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

Ils s’engagent dans les tracasseries, dans les glorioles, dans les petitesses de la vie littéraire, bien pis, de la vie théâtrale, puisque, sur cent théâtres de société, ils sont acteurs et jouent avec les vrais acteurs. […] Ceux qui trouvent trop ardue la nouvelle géométrie politique en apprennent au moins les axiomes, et, si les axiomes rebutent, on en trouve les conséquences palpables, les équivalents commodes, la menue monnaie courante dans la littérature en vogue, théâtre, histoire et romans584. […] On en citerait vingt cas pour un. — Au théâtre de Grenoble, Barnave enfant589 était avec sa mère dans une loge que le duc de Tonnerre, gouverneur de la province, destinait à l’un de ses complaisants. Le directeur du théâtre, puis l’officier de garde viennent prier Mme Barnave de se retirer ; elle refuse ; par ordre du gouverneur, quatre fusiliers arrivent pour l’y contraindre. […] Le public, toute la bourgeoisie indignée s’engagea à ne revenir au spectacle qu’après satisfaction, et en effet le théâtre resta vide pendant plusieurs mois, jusqu’à ce que Mme Barnave eût consenti à y reparaître.

310. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Delavigne, Casimir (1793-1843) »

. — Les Vêpres siciliennes, théâtre (1819). — Les Comédiens, comédie (1820). — Le Paria, pièce (1821). — Nouvelles Messéniennes (1822). — L’École des vieillards, comédie (1823). — Poésies diverses (1823). — Trois nouvelles Messéniennes (1824) […] Bienveillant par nature, exempt de toute envie, il ne put jamais admettre ce qu’il considérait comme des infractions extrêmes à ce point de vue primitif auquel lui-même n’était plus que médiocrement fidèle ; il croyait surtout que l’ancienne langue, celle de Racine, par exemple, suffit ; il reconnaissait pourtant qu’on lui avait rendu service en faisant accepter au théâtre certaines libertés de style qu’il se fût moins permises auparavant et dont la trace se retrouve évidente chez lui, à dater de Louis XI. […] [Impressions de théâtre (1888).]

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