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363. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Soulié, Frédéric (1800-1847) »

Une simple pièce de vers, une élégie, un sonnet, faisaient remarquer l’auteur, et il était admis partout.

364. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VI. L’antinomie religieuse » pp. 131-133

Il convient toutefois de remarquer que cette façon d’entendre la religion n’est pas la seule possible, ni même la plus exacte aujourd’hui.

365. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VI. La littérature et le milieu social. Décomposition de ce milieu » p. 155

Qui n’a remarqué ; par exemple durant le règne de Louis XIV et les cinquante années qui suivent, l’expansion de l’esprit français sur toute la surface de l’Europe ?

366. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 301-304

Nous remarquons que ce mot Tolérance, n’est ordinairement prononcé que par ceux qui ne le comprennent pas.

367. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 207-209

Nous devons remarquer encore que rien n'est plus faux que ce qu'on a débité sur la naissance de cet Ecrivain.

368. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Challe  » pp. 141-142

Il n’y avait qu’un homme d’un goût exquis qui pût remarquer ce morceau.

369. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre premier. Les caractères généraux et les idées générales. » pp. 249-295

Maintenant il faut remarquer qu’ils ne sont point tous également généraux. […] Et comme, en ôtant ou en ajoutant un ou plusieurs cailloux, en baissant ou en levant un ou plusieurs doigts, nous pouvons altérer visiblement le total des cailloux ramassés ou des doigts levés, il nous est aisé non seulement de fabriquer ainsi divers totaux visibles, mais encore de remarquer avec nos yeux comment ces totaux se font et se défont85. […] Il nous suffit pour cela d’aligner des chiffres ou de proférer des noms, en nous rappelant le sens que notre convention leur a donné. — À présent, remarquons les caractères de l’idée ainsi faite. […] Soit un corps en mouvement ; il va d’un point à un autre en décrivant une ligne ; nous avons beaucoup d’occasions de remarquer que, selon les circonstances, cette même ligne est décrite en plus ou moins de temps, et nous tirons de là une nouvelle idée élémentaire, celle de vitesse. — Soit un corps qui passe du repos au mouvement ; la plupart du temps, nous découvrons que quelque autre chose a changé en lui ou dans ses alentours, et, après un certain nombre d’expériences, nous constatons ou nous croyons constater que ce changement interne ou externe est toujours suivi par le mouvement du corps. […] Nous construisons l’utile, le beau et le bien, et nous agissons de manière à rapprocher les choses, autant que possible, de nos constructions. — Par exemple, étant données des pierres éparses et brutes, nous les supposons équarries, transportées, empilées à l’endroit où nous voulons habiter, et, conformément à l’idée du mur ainsi construit, nous construisons le mur réel qui nous préservera du vent. — Étant donnés les hommes qui vivent autour de nous, nous sommes frappés d’une certaine forme générale qui leur est propre ; nous remarquons à un plus haut degré, tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre, les signes extérieurs de telle qualité ou disposition bienfaisante pour l’individu ou pour l’espèce, agilité, vigueur, santé, finesse ou énergie93 ; nous recueillons par degrés tous ces signes ; nous souhaitons contempler un corps humain en qui les caractères que nous jugeons les plus importants et les plus précieux se manifestent par une empreinte plus universelle et plus forte, et, s’il se trouve un artiste chez qui ce groupe de conditions conçues aboutisse à une image expresse, à une représentation sensible, à une demi-vision intérieure, il prend un bloc de marbre et y taille la forme idéale que la nature n’a pas su nous montrer. — Enfin, étant donnés les divers motifs qui poussent les hommes à vouloir, nous constatons que l’individu agit le plus souvent en vue de son bien personnel, c’est-à-dire par intérêt, souvent en vue du bien d’un autre individu qu’il aime, c’est-à-dire par sympathie, très rarement en vue du bien général, abstraction faite de son intérêt ou de ses sympathies, sans plus d’égard pour lui-même ou pour ses amis que pour tout autre homme, sans autre intention que d’être utile à la communauté présente ou future de tous les êtres sensibles et intelligents.

370. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Roederer, qui s’est fait remarquer aussi parmi les défenseurs de La Fayette. […] Tout ce que nous remarquons aujourd’hui n’est pas nouveau. […] « Ils avaient remarqué que les sauvages de ces bords étaient fort sensibles à la musique. […] Je l’ai déjà remarqué plus haut : la satire indirecte du gouvernement donnait plus de prix à cette espèce d’éloquence. […] Les critiques remarquèrent justement l’emphase et l’obscurité de quelques phrases de cet éloge.

371. (1905) Propos littéraires. Troisième série

Mais remarquez les incidents. […] Quelqu’un, son ami Bouilliet, par exemple, le lui aura peut-être fait remarquer. […] Mais remarquez la différence. […] Et remarquez toujours que ce jeune seigneur est tout à fait sympathique à Maupassant. […] Et remarquez bien qu’il ne faut pas « faire les malins ».

372. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre IX. Du rapport des mots et des choses. — Ses conséquences pour l’invention »

Taine l’a justement remarqué : les mots tiennent la place des images qu’ils désignent, et la plupart du temps ils ne les évoquent pas.

373. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Moreau, Hégésippe (1810-1838) »

Charles Grandmougin Comme l’a remarqué fort bien Sainte-Beuve, Hégésippe Moreau rappelle André Chénier dans les ïambes, Barthélemy dans la satire et Béranger dans la chanson.

374. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 367-370

C’est ici le lieu de remarquer que le Journal des Savans, qu’on peut regarder comme le pere de tous les Journaux, n’a pas été, même dans sa naissance, aussi recherché qu’il le méritoit.

375. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1823 »

La plupart des idées qu’il vient d’énoncer s’appliquent principalement à la première partie de ce recueil ; mais le lecteur pourra, sans que nous nous étendions davantage, remarquer dans le reste le même but littéraire et un semblable système de composition.

376. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Chants du crépuscule » (1835) »

À quoi bon faire remarquer le fil, à peine visible peut-être, qui lie ce livre aux livres précédents ?

377. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Argument » pp. 287-289

Les jurisconsultes ont remarqué l’indivisibilité des droits, mais non pas leur éternité.

378. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Il l’a remarqué lui-même, aucun ouvrage n’arriva mieux à son moment. […] Remarquez d’abord ses omissions. […] Remarquez que Virgile l’est peu. […] Mais remarquez que ce n’est pas la forme qui est corrigée, levers qui est fait autrement. […] Il a aimé ses enfants, et… mais remarquez déjà ceci.

379. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — III. (Fin.) » pp. 371-393

Toutefois, comme je ne suis ici que rapporteur et que je me borne à relever les principales opinions du personnage que j’étudie, je ferai remarquer que Roederer n’était pas sans quelque inconséquence. […] Ce directeur imprévu de l’enseignement, qui s’était formé lui-même, qui n’avait point hérité des anciennes traditions classiques, et qui n’était pas non plus du groupe polytechnicien proprement dit, mais homme d’esprit, rempli d’observations et d’idées fines, un peu particulières, se mit aussitôt en devoir de les appliquer : J’avais depuis longtemps remarqué, dit-il, les caractères qui distinguent l’esprit des géomètres et des physiciens, de celui des hommes appliqués aux affaires, et de celui des personnes vouées aux arts d’imagination ; dans les premiers (je ne parle que généralement), exactitude et sécheresse ; dans les seconds, souplesse allant quelquefois jusqu’à la subtilité, finesse allant quelquefois jusqu’à l’artifice ; dans les troisièmes, élégance, verve, exaltation portée jusqu’à un certain dérèglement… Ce que je projetais d’après ces observations, ajoute-t-il, était : 1º de faire marcher de front, dès les plus basses classes des collèges, les trois genres de connaissances, littéraires, physiques et mathématiques, morales et politiques, en mesurant à l’intelligence des enfants dans chaque classe les notions de chaque science ; 2º de faire enseigner dans chaque classe, même les plus basses, les trois sciences par trois professeurs différents, dont chacun serait spécialement consacré à l’une des trois… Le but était défaire cesser le divorce entre les diverses facultés de l’esprit, de les rétablir dans leur alliance et leur équilibre, et d’arriver à une moyenne habituelle plutôt que de favoriser telle ou telle vocation dominante. […] Or, il crut remarquer que l’épouse chérie de Louis XII, Anne de Bretagne, avait fondé une école de politesse et de perfection pour le sexe : C’était, avait dit Brantôme, la plus digne et honorable reine qui eût été depuis la reine Blanche, mère du roi saint Louis… Sa cour était une fort belle école pour les dames, car elle les faisait bien nourrir et sagement, et toutes à son modèle se faisaient et se façonnaient très sages et vertueuses.

380. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — II. Duclos historien » pp. 224-245

 » Duclos remarquait avec raison que : « l’homme de la Cour le plus instruit ne peut jamais l’être aussi parfaitement qu’un historien à qui l’on remettrait les actes, les lettres, les traités, les comptes, et généralement tout ce qui sert de fondement à l’histoire ». […] Celle qu’obtint d’abord le Louis XI de Duclos fut grande : « Le livre a été lu de tout le monde avec avidité, surtout des dames, dont il a mérité l’approbation » ; c’est ce qu’écrivait l’abbé Desfontaines, assez favorable d’ailleurs à l’ouvrage58 : ce critique nous fait remarquer que des dames illustres et aimables s’intéressaient même au débit matériel et en plaçaient des exemplaires. […] Duclos a connu personnellement la plupart des personnages qu’il a entrepris de peindre à la postérité. » Il n’avait pas soupé avec Louis XI, a remarqué Sénac de Meilhan, expliquant par là la froideur de la précédente Histoire ; il avait, au contraire, soupé avec bon nombre de ceux dont il fait mention dans ses Mémoires de la Régence et du règne de Louis XV.

381. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363

Remarquez que c’est encore à l’occasion de La Motte que Marivaux établit cette théorie négative des grands hommes. […] En sortant de l’église, Marianne, qui entend venir derrière elle un carrosse, se hâte, tombe et se foule le pied ; un jeune homme de qualité qui l’a fort remarquée à l’église, celui même à qui appartient le carrosse, se trouve là tout à point pour la secourir, pour la faire conduire chez lui à deux pas. […] Tandis qu’elle s’y oublie à gémir, elle y est remarquée par une dame qui a affaire dans le couvent.

382. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

Campaux qui a veillé et pâli sur cette œuvre gothique bizarre, et qui a pu y saisir un secret et un art de composition qui n’y paraît pas d’abord ; il va même jusqu’à y remarquer trois inspirations bien distinctes et comme trois époques. […] La page de critique conjecturale où il se répand à ce sujet, et où il se laisse aller à quelques regrets sur son auteur favori, est trop heureuse de développement et d’une trop bonne venue pour que nous en privions le lecteur : On ne peut, nous fait-il remarquer, afficher plus de mépris pour la campagne que n’en montre Villon dans cette pièce. […] Rigault l’avait déjà remarqué), est donc principalement dans ce refrain si bien trouvé, si bien approprié à la beauté fugitive et qui s’écoule en si peu d’heures : Mais où sont les neiges d’antan ?

383. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français et de la question des Anciens et des Modernes »

Les habiles critiques qui ont étudié et éclairé ses œuvres ont remarqué combien, en cela, il fut peu favorisé du sort, combien sa faculté poétique ne rencontra guère que de chétives occasions, et ils ont répondu pour lui, et à sa décharge, en alléguant l’exemple de Martial, à qui l’on demandait, sur des riens, des épigrammes pleines de feu : « Tu me demandes, ô Cæcilianus, des épigrammes toutes piquantes et toutes vives, et tu ne m’offres que des thèmes froids et morts. […] Celui même qui trouvera à redire qu’on donne trop sera le premier à s’apercevoir si vous oubliez quelque chose. « Comment, dans les notices de la fin, me fait remarquer le même correspondant, comment a-t-on omis une des plus importantes notices, celle de Paul le Silentiaire (celle de Philétas manque aussi) ? […] Le dernier vers de cette épigramme, me fait-il remarquer, est très corrompu ; le sens probable est : « Chantant aux jeunes gens pendant qu’ils assiègent et enfoncent les portes des belles). » 5.

384. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le Général Franceschi-Delonne : Souvenirs militaires, par le général baron de Saint-Joseph. »

Il avait vingt-cinq ans en septembre 92 : il s’enrôla à Paris au chant de la Marseillaise, au chant du Départ, et il entra en qualité de sous-lieutenant au 9e bataillon de Paris, compagnie des Arts. » Ses premiers services, aux armées de la Moselle et de Sambre-et-Meuse, le firent remarquer de ses chefs, les généraux Debelle et Kléber, qui le proposèrent à l’avancement dans l’arme de l’artillerie à laquelle il était d’abord attaché. […] Les efforts n’étaient pas en proportion avec les résultats, et l’honneur qui en revenait ne répondait pas aux difficultés de la tâche Franceschi écrivait de Valladolid, le 28 novembre 1808, au général Mathieu Dumas : « Mon cher père, me voici avec le maréchal duc de Dantzick ; vous remarquerez qu’en quatre mois j’ai commandé les avant-gardes des maréchaux Ney, Victor, Soult, Bessières et Lefebvre. […] Seulement je remarquai que sa voix s’éteignait sensiblement.

385. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [II] »

On aura remarqué ce titre d’adjudant-commandant, qui n’est guère usité et qui ne se donnait pas en effet dans le langage courant. […] Au tome III (page 393 et suivantes) de son grand Traité, il rapprochait cette bataille de celle de Torgau, livrée par Frédéric en 1760, faisant remarquer toutefois que « s’il y avait de la ressemblance dans les résultats des deux affaires, il y avait une grande différence dans les dispositions antérieures et dans l’ordonnance du combat. » Il s’attachait à faire ressortir ce qu’il y avait de grand dans la combinaison première de Napoléon, « indépendamment de ce qu’il avait pu y avoir de fautif dans l’exécution. » Au sujet du retard de Ney, il l’attribuait à ce que l’aide de camp s’était « égaré en chemin », et, supposant les ordres donnés à temps, il concluait que « ce sont de ces choses qu’un général peut ordonner, mais qu’il ne peut pas forcer. » Il est à remarquer que cette phrase d’excuse et apologétique a disparu depuis dans l’édition définitive du Traité (chapitre xxvi), et qu’un paragraphe a été ajouté pour dire au contraire, par manière de critique, que « ces deux sanglantes journées prouvent également combien le succès d’une attaque est douteux, lorsqu’elle est dirigée sur le front et le centre d’un ennemi bien concentré ; en supposant même qu’on remporte la victoire, on l’achète toujours trop cher pour en profiter.

386. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo en 1831 »

La première langue qu’il balbutia fut l’italien des îles ; la première nature qui se réfléchit dans sa prunelle fut cette âpre et sévère physionomie d’un lieu peu remarqué alors, désormais insigne. […] … Je lus en entier ce livre singulier, je le relus encore, et, malgré les négligences, les néologismes, les répétitions et l’obscurité que je pus quelquefois y remarquer, je fus tenté de dire à l’auteur : « Courage, jeune homme ! […] dites plutôt une bougie . » M. de Latouche, dans son piquant article de la Camaraderie, a mis sur le compte d’une société qui n’était plus celle-là beaucoup des travers qu’il avait remarqués lui-même, et peut-être excités pour sa part, durant le premier enivrement de la Muse.

387. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LE COMTE XAVIER DE MAISTRE. » pp. 33-63

Xavier de Maistre l’a lui-même remarqué à propos de sa jeune Sibérienne : « L’étude approfondie du monde, dit-il, ramène toujours ceux qui l’ont faite avec fruit à paraître simples et sans prétentions, en sorte que l’on travaille quelquefois longtemps pour arriver au point par où l’on devrait commencer. » Ainsi Hamilton est aisé et simple de goût, comme l’est Voltaire. […] Il aurait souhaité voir cette pitié ennoblie par un sentiment plus doux et plus élevé, et la résignation chrétienne du Lépreux l’eût mille fois plus attendri que son désespoir. » — Ce discours dans la bouche de l’ami prendra de la valeur et deviendra plus curieux à remarquer, si l’on y croit reconnaître un écrivain bien illustre lui-même et qu’on a été accoutumé longtemps à considérer comme l’émule et presque l’égal du comte Joseph, plutôt que comme le critique et le correcteur du comte Xavier36. […] Marmier a remarqué avec sensibilité que si le Lépreux de M. de Maistre était venu dans le Nord, il y aurait retrouvé une sœur.

388. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DE BARANTE. » pp. 31-61

Sans entrer dans les détails d’enfance que nous savons écrits et retracé avec émotion par la plume la mieux informée et la plus fidèle, il convient seulement pour notre objet de remarquer que l’éducation première de Prosper de Barante fut plutôt domestique que scolaire. […] Dans les derniers volumes, on l’a remarqué, les tableaux se resserrent ; il est conduit à laisser moins aisément courir sa plume à la suite des vieux chroniqueurs. […] sOn l’a très-bien remarqué, M. de Barante arrive, procède volontiers sur toute chose, avec une théorie mesurée, qu’il présente aussitôt d’une manière agréable et succincte ; il est bien fidèle en cela au vrai sens de ce mot doctrinaire dont on a tant abusé.

389. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE PONTIVY » pp. 492-514

Mme de Pontivy remarquait par instants ce peu de rayonnement d’un cœur au fond si pénétré, et elle lui en faisait des plaintes tendres qu’apaisaient bientôt de parfaites paroles ou mieux des soupirs brûlants ; et puis, son propre soleil, à elle, couvrait tout. […] Il remarquait pour la première fois quelque arbre qui avait déjà jonché la terre de ses feuilles jaunies : « Oh ! […] Après le premier épanchement et le renouvellement confus des aveux, M. de Murçay, promenant ses regards, fit remarquer à son amie que ce berceau, dans sa disposition, était tout pareil à celui où ils s’étaient pour la première fois déclarés.

390. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Pierre Corneille »

Il fut vite agréé de la ville et de la cour ; le cardinal le remarqua et se l’attacha comme un des cinq auteurs ; ses camarades le chérissaient et l’exaltaient à l’envi. […] Ce qu’il nous fait surtout remarquer dans Othon, c’est qu’on n’a point encore vu de pièce où il se propose tant de mariages pour n’en conclure aucun. […] Fauriel, dans une leçon, comparant les deux Cids, remarquait, comme différence, l’abrégé fréquent, rapide, que Corneille avait fait des scènes plus développées de l’original : « Chez Corneille, ajoutait-il, on dirait que tous les personnages travaillent à l’heure, tant ils sont pressés de faire le plus de choses dans le moins de temps ! 

391. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Madame de Krüdner et ce qu’en aurait dit Saint-Évremond. Vie de madame de Krüdner, par M. Charles Eynard »

On a peint ta grâce enchanteresse191, mais qui peut peindre ce qui te fait remarquer ?  […] Parcourant dernièrement les papiers de Chênedollé, j’y trouvais quelques passages relatifs à Mme de Krüdner, et je remarquais qu’à cette date de 1802, dans le monde de Mme de Beaumont et de M.  […] Remarquez que dès lors elle entrait dans sa seconde veine ; elle commençait à voir partout le doigt de Dieu ; et, même après avoir monté de la sorte ce-succès de Valérie, elle est toute disposée après coup à s’en émerveiller et à y dénoncer un miracle : « Le succès de Valérie, écrivait-elle à Mme Armand, est complet et inouï, et l’on me disait encore l’autre jour : Il y a quelque chose de surnaturel dans ce succès.

392. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre douzième. »

Un peu après, il remarquera dans les petits des vices et des travers analogues, et il tiendra compte aux grands des misères par lesquelles ils expient les leurs. […] La seule différence à remarquer entre La Bruyère et les grands écrivains de son siècle, et qui ne tienne pas à la matière et au dessein de son ouvrage, c’est qu’en certains endroits le fond n’y égale pas le travail de l’expression. […] Boileau l’avait remarqué le premier.

393. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VIII. L’antinomie économique » pp. 159-192

On verra disparaître ce ridicule dans le régime sociétaire où chaque individu ne peut trouver son avantage que dans celui de la masse entière73. » Il est important de faire remarquer ici que la contrariété signalée par Fourier constitue moins une antinomie de l’individu et de la société qu’une antinomie de la société avec elle-même. […] Ceux qui ont vu de près les organisations syndicalistes ont remarqué le peu de liberté qui y est laissée à l’individu, la surveillance et la défiance collectives qui y règnent, la perpétuelle menace d’ostracisme, d’excommunication, d’exclusion ou même de violence directe contre les dissidents. […] On a remarqué avec raison84 que dans notre civilisation, toutes les valeurs tendaient à se dépersonnaliser, à s’éloigner de l’individu, à s’ériger en fins eu soi, en buts généraux et impersonnels, au lieu d’être regardés comme des facteurs composants ou des moyens d’une personnalité saine, forte, complète et harmonieuse.

394. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chansons de Béranger. (Édition nouvelle.) » pp. 286-308

Au point de vue de la morale populaire, je me contenterai de faire remarquer qu’il n’est pas très bien peut-être de compromettre à ce degré, dans un type grivois, ces deux personnes si respectables, sa nourrice et sa grand-mère. […] Ce n’est pas une guerre de détail que je viens faire à un poète que j’admire ; mais cette guerre, cet examen de détail, veuillez le remarquer, on n’en a fait grâce pourtant jusqu’ici à aucun des poètes modernes, excepté Béranger. […] Des esprits sévères et conséquents ont eu le droit de remarquer que le sentiment qui a inspiré ces petites pièces mènerait très loin, et ils ont pu regretter que l’illustre poète ne soit pas demeuré à l’Assemblée constituante pour défendre, expliquer, commenter et appliquer, s’il y avait lieu, la moralité de ces chansons, poétiquement très belles.

395. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Goethe et de Bettina, traduites de l’allemand par Sébastien Albin. (2 vol. in-8º — 1843.) » pp. 330-352

Une fois qu’il traversait la rue avec plusieurs autres enfants, sa mère, et une personne qui était avec elle à la fenêtre, remarquèrent qu’il marchait avec beaucoup de majesté, et lui dirent que cette manière de se tenir droit le distinguait des autres enfants de son âge. […] Il vaut mieux accepter tout cela comme un rêve. » Si Goethe était réellement amoureux, remarquez bien qu’il aurait souvent de quoi être jaloux de Bettina ; car elle se prend en courant à bien des choses et à bien des gens. […] Nous sommes ici, remarquez-le bien, avec les plus grands des hommes, avec les très grands ; et l’honneur de Bettina, c’est d’avoir su être de Beethoven à Goethe un digne interprète.

396. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame Émile de Girardin. (Poésies. — Élégies. — Napoline. — Cléopâtre. — Lettres parisiennes, etc., etc.) » pp. 384-406

Un homme d’esprit remarquait que, dans cette pièce, « Cléopâtre commence comme Messaline et finit comme Artémise ». […] On a remarqué qu’il y a de curieux développements et des jeux d’esprit à la Sénèque : par exemple, l’endroit du quatrième acte où Antoine désespéré s’attache à se démontrer à lui-même qu’il a donné raison après coup à toutes les philippiques de Cicéron, et qu’il s’est conduit de telle sorte que les invectives de ce grand ennemi sembleront désormais les propos d’un flatteur : Flatteur ! […] Et l’élégiaque antique ne l’avait-il pas remarqué déjà de son temps : Ferrea non Venerem, sed praedam saecula laudant.

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