C’est que la littérature est liée intimement à la politique et en reçoit la profonde empreinte. […] Plus tard Pascal, Molière, La Fontaine donnèrent l’essor, sous une forme achevée, à de ces veines chaudes puisées au plus profond de l’âme humaine. […] En effet, l’auteur cherchait avant tout à établir la différence profonde qui existe entre les littératures anciennes et les modernes. […] Se croit-on plus profond en substituant la moderne géologie à l’ancienne cosmogonie ? […] Nulle influence ne fut au contraire plus décisive, plus profonde et plus durable que celle de Victor Hugo sur la poésie française.
Une femme poète, mère de famille, pieuse et sans tache, un esprit profond et doux, Mrs. […] Dans la tranquillité de midi, dans le calme du couchant, à l’heure la plus sombre de la nuit, quand montent les pensées profondes, quand les fantômes du cœur s’élancent du sein des ténèbres dans leur beauté pleine d’effroi, pour lutter avec le sommeil, — Esprit, alors réponds-moi ! […] La tombe est silencieuse ; — et tout au loin l’infini du ciel, et l’heure profonde de minuit, — tout n’est que silence et solitude.
. — Aussi bien la différenciation sociale réclamée par la division du travail n’implique-t-elle chez les individus qu’une diversité toute extérieure, fonctionnelle en quelque sorte et qui n’entrave en rien les similitudes profondes (similitudes intellectuelles et morales) que M. […] À ce point de vue, ceux qui ont placé leur idéal moral dans l’épanouissement égoïste de leur moi, ainsi que le conseille Nietzsche, considéreront qu’il y a un antagonisme profond entre l’intérêt de l’individu et cette culture de la personnalité. […] Le principe des qualités réelles et profondes de l’individu est ailleurs que dans une discipline sociale quelle qu’elle soit, conduisît-elle à un automatisme impeccable.
« Toute joie veut l’éternité, — veut la profonde éternité. » Et Nietzsche, « ardent de l’éternité, ardent du nuptial anneau des anneaux, — l’anneau du devenir et du retour », chante son amour en une danse vertigineuse. […] Nietzsche exige que nous aimions l’univers, que nous aimions, dans l’heure présente, les heures qui l’ont amenée et les heures qu’elle amènera : il veut que nous l’aimions, cette heure, non pas une fois, mais une infinité de fois, aujourd’hui, et dans le passé sans fond, et dans l’avenir sans fond, dans toute « la profonde éternité ». […] « Notre propre puissance », quoiqu’il la désigne souvent par le mot « cœur », il la voit, en réalité, plus profonde et plus secrète.
Qu’on relise la pièce, ou plutôt qu’on se la redise par cœur un moment, et qu’on se demande si ce simple cri, ce vague et profond appel ne rend pas mieux la sincérité du sentiment que de venir nous dire : Nous visitâmes ainsi successivement ensemble toutes les anses, toutes les vagues, tous les sables du lac, toutes les cimes, toutes les croupes, toutes les gorges, toutes les vallées secrètes, toutes les grottes, toutes les cascades encaissées dans les fissures des rochers de la Savoie. S’adressant au lac chéri qu’il revenait seul revoir après une année, le poète, encore ému, s’écriait : Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes, Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés ; Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondes Sur ses pieds adorés ! […] Je l’avais observé sans penser que cette voix tinterait si profond et à jamais dans ma vie.
Mais ces hommes de doute et d’érudition, ou bien les libertins simplement gens d’esprit et du monde, comme Théophile ou Des Barreaux, prenaient les choses peu à cœur ; soit qu’ils persévérassent dans leur incrédulité ou qu’ils se convertissent à l’heure de la mort, on ne sent en aucun d’eux cette inquiétude profonde qui atteste une nature morale d’un ordre élevé et une nature intellectuelle marquée du sceau de l’archange ; ce ne sont pas, en un mot, des natures royales, pour parler comme Platon. […] Il est bien vrai qu’au moment où il se demande si la nature entière n’est pas un fantôme, une illusion des sens, et où, pour être logique, il se place dans cette supposition d’un doute absolu, il est bien vrai qu’il se dit : « Cet état de suspension m’étonne et m’effraie ; il me jette au-dedans de moi dans une solitude profonde et pleine d’horreur ; il me gêne, il me tient comme en l’air : il ne saurait durer, j’en conviens ; mais il est le seul état raisonnable. » Au moment où il dit cela, on sent très bien, à la manière même dont il parle et à la légèreté de l’expression, qu’il n’est pas sérieusement effrayé. […] La manière émue dont ce grand esprit souffrant et en prière nous parle de ce qu’il y a de plus particulier dans la religion, de Jésus-Christ en personne, est faite pour gagner tous les cœurs, pour leur inspirer je ne sais quoi de profond et leur imprimer à jamais un respect attendri.
Il montra, dans sa réponse à l’académicien Dubois, que saint Augustin avoit eu souvent recours à l’art & aux règles de l’éloquence ; qu’il sçavoit être profond, lumineux & véhément à propos ; que, prêchant au peuple d’Hippone sur les sujets les plus stériles & les plus spéculatifs, il avoit mis dans ses discours du corps & de la consistance ; qu’il n’en étoit pas de tous les sermons de ce père comme de ceux qu’on a nouvellement traduits, & qui ne sont que des discours familiers, composés à la hâte, sans préparation & sans méthode. […] Il avance qu’elle ne doit point avoir lieu dans un siècle où l’ignorance est si profonde en matière de religion, qu’à peine les gens du monde en possèdent-ils les premiers élémens. […] quelle profonde & sublime dialectique !
De tous nos maux secrets, c’est celui qui est le moins secret et en même temps le plus profond, et qui nous ronge jusqu’aux œuvres vives. […] Besoin de contredire, vanité, épicurisme, voilà les traits premiers, les forces intimes et profondes de la complexion de Stendhal. […] L’effet ordinaire des grands bouleversements historiques s’est produit : une brusque et profonde démoralisation. […] — C’est là une vue profonde. […] On voit à quel point son scepticisme est profond par les noms qu’il lui donne.
On doit reconnaître aussi à Balzac le don de la vérité profonde, qui fut celui de Shakespeare et de Molière. […] Elle est très profonde. […] La première de ces vertus, c’est le sens profond et vivant de la famille, et d’abord le tendre respect de l’autorité paternelle. […] Quelles cordes profondes il remue en nous, qu’avec sa magie de style Renan n’a jamais touchées ! […] Ce dernier titre correspond à une vision plus profonde encore du rôle de la Lorraine.
Les Parnassiens ne s’en servirent que comme d’ornements agréables, sans avoir conscience de leur sens profond, pour l’enjolivement de leurs vers. […] Il les emplit de son rêve, il les modifie suivant son rêve, et s’il les transforme, c’est dans le sens d’une vérité plus profonde. […] Idées profondes, piquantes, fécondes, étonnamment variées ! […] On devine, au tournant d’un vers, une émotion profonde, et suffisante pour toute une élégie, mais que le poète, au contraire, élude avec modestie. […] Ils ont jeté dans l’eau profonde leurs filets noirs sur le grouillement des mauvais sorts épars là, dans la vase.
Les comprendre… « C’est la profonde intelligence des choses qui conduit à cet amour idolâtre du vrai que les peintres et les sculpteurs appellent l’amour de la nature. […] Vous prétendez être intéressant, dramatique, profond, tracer de fiers portraits qui se détachent de votre récit comme d’une toile et se gravent dans la mémoire, ou des scènes qui émeuvent ; eh bien ! […] Il peint seulement de traits profonds la consternation et l’oscillation de l’armée d’Égypte le lendemain de l’évasion de son général en chef. […] Il l’aimait d’ailleurs : entouré de compagnons d’armes qui ne lui avaient point encore pardonné son élévation, tout en affectant pour lui une soumission empressée, il chérissait dans Desaix un dévouement pur, désintéressé, fondé sur une admiration profonde. […] Pitt fut remarquable ; car il n’eut, comme nous l’avons dit ailleurs, ni le génie organisateur, ni les lumières profondes de l’homme d’État.
On lui arracha le masque bientôt, et sous ce masque maladif on reconnut un autre jeune homme blond, frais, fin et profond de physionomie, Allemand plus que Français d’apparence. […] « Son premier amour pour la poésie se convertit alors en une aversion profonde ; il se sevrait rigoureusement de toute lecture trop enivrante, pour être certain de tuer en lui son inclination rebelle. […] qui ne plaindrait cet homme de vingt ans (car on est homme à vingt ans quand on est resté pur), en le voyant, sous la tuile, mendier dans l’étude une vaine et chétive distraction ; non pas dans une étude profonde, suivie, attachante, mais dans une étude rompue, par haillons et par miettes, comme la lui fait le denier de la pauvreté ? […] Était-ce la couleur de l’onde Quand son cristal profond et pur Réfléchit le dôme du monde ? […] Nous entendons par ce mot un prosateur qui ne ressemble pas à un autre, et qui introduit dans la langue un genre inusité, étrange, familier et profond tout à la fois, un genre qui ne ressemblerait à rien, s’il ne ressemblait pas à Montaigne, oui, un Montaigne du dix-neuvième siècle.
Je citerai celle-ci, par exemple, qu’il intitule : Domine, non sum dignus : C’était dans l’épaisseur du bois le plus profond, Une source coulait et murmurait au fond Sur un lit de sable ou de pierre ; Et quand je fus auprès, sans que je visse rien, Une voix m’appela, disant : « Regarde bien, C’est la fontaine de ton Père. » Oh ! […] dans cette enceinte profonde, Vous reniez, vous dépouillez Les derniers souvenirs du monde, Comme autant de bandeaux souillés Là-bas, près du fleuve qui coule, Vous n’avez plus, à tout moment, Le frémissement de la foule Qui vous suivait en vous nommant ; Plus de ces parures brillantes Qu’à votre âge on recherche encor ; Plus de fêtes étincelantes Du doux reflet des lampes d’or.
Si l’on quitte la vie pour échapper aux peines du cœur, on désire laisser quelques regrets après soi ; si l’on est conduit au suicide par un profond dégoût de l’existence qui sert à juger la destinée humaine, il faut que des réflexions profondes, de longs retours sur soi, aient précédé cette résolution ; et la haine qu’éprouve l’homme criminel contre ses ennemis, le besoin qu’il a de leur nuire, lui feraient craindre de les laisser en repos par sa mort ; la fureur dont il est agité, loin de le dégoûter de la vie, fait qu’il s’acharne davantage à tout ce qui lui a coûté si cher.
Chapitre I Querelle des Anciens et des Modernes Cause profonde du débat. — 1. […] Il y a pourtant d’excellentes choses dans ces Réflexions, des vues générales et profondes : mais elles sont enveloppées ; jamais elles ne se présentent franchement, en pleine lumière ; et ce n’est pas une petite affaire de les extraire.
Il n’a eu à trouver que l’idée très simple, l’idée de génie par laquelle la niaiserie philosophique est devenue efficace et profonde. […] L’innocence naïve, la nature sauvage, cela reposait du raffinement extrême des idées et des mœurs ; cela remplissait le vide secret, consolait le profond ennui des cœurs.
Parce que tu apportes, avec un pan du grand ciel bleu, l’âme des bois fleuris et sonores, parce que tu sens trop bon l’air libre dans ces lourdes salles gorgées de parfums artificiels et qu’éclaire uniquement la morte clarté des lampes, tes Maîtres te prendront en haine ; ils t’enseveliront à jamais au plus profond de la cave sans espoir. […] « Alors apprends ton métier, travaille, cherche ton rythme aux empires profonds de ton âme, avec patience, avec acharnement.
On l’en contrerait, je crois, plus juste, en l’attribuant à l’esprit du moment, au dégoût généralement répandu pour l’incontinence, l’horreur des scandales, à la profonde appréhension (les conséquences que la vie et la mort de Henri IV avaient répandues dans les âmes délicates. […] Voltaire a dit avec justice de Balzac, que la langue française lui avait de grandes obligations : « Homme éloquent, dit-il, qui donna le premier du nombre et de l’harmonie à la prose. » Chapelain était un mauvais poète, mais il était homme d’honneur et de probité ; il possédait une érudition profonde et judicieuse ; il eut, le premier, l’idée du Dictionnaire de l’Académie française.
Il a compris le mot profond et définitif de Bossuet : « Malheur à la connaissance stérile qui ne se tourne pas à aimer ! […] À d’autres le courage ferait défaut ; mais une foi profonde palpite au cœur du pèlerin ; il attache sur la cime aérienne des regards enivrés, et cette vue lointaine le ranime.
Quelque profonde connaissance qu’on ait de la théorie et de la pratique de l’art, suffit-il de lâter le pouls, d’examiner la langue, de s’assurer de l’état du ventre et de la peau, d’observer les urines, de questionner lestement le malade ou sa garde et d’écrire une formule ? […] Si le physique, dont l’effet ne cesse jamais, doit, avec le temps, donner aune contrée la supériorité sur une autre, j’oserais prédire qu’un jour viendra où la Russie fournira les autres contrées de l’Europe de grands anatomistes, de célèbres chirurgiens et peut-être même de profonds chimistes.
Après plus de mille ans de pensées ; de jugements, d’admiration, auxquels il a forcé le monde, Charlemagne n’a pas encore d’historien qui l’ait pris tout entier, de détail et d’ensemble, et nous l’ait véritablement montré ce qu’il fut ; Cromwell non plus, en Angleterre, — Cromwell, dont le profond génie tenta le génie pénétrant de Montesquieu. […] C’est une variété d’historien qui nous fait comprendre à merveille ce qu’il y avait de plus intime et de plus profond dans la pensée politique de Napoléon.
pourquoi… Faites dire ses petits secrets à la Gloire, et vous aurez éclairé le côté le plus profond de la Critique. […] Chateaubriand, cet artiste surfait, ce Lucain en prose de notre décadence, a trouvé rarement sous sa plume à effet des pages sincères, mais la lettre d’Amélie dans René, cette lettre criée à moitié par l’amour, à moitié étouffée par la pudeur et par la peur du crime, est bien supérieure en passion profonde à toute la correspondance de cette autre religieuse, qui ne se cache plus, qui ne rougit plus, et qui, à chaque page, reboit froidement sa honte en recommençant ses aveux.
Hégésippe Moreau, le Villon solitaire de cette époque impie, ce truand qui est quelquefois délicat comme une jouvencelle, ne serait point compté dans l’histoire littéraire, s’il ne s’était pas affranchi de la politique et de l’imitation de Béranger, qui furent sa double balbutie, par quelques pièces, éternelles et humaines, d’un accent profond comme la misère, la convoitise et la faim ! […] Et, je l’ai dit déjà, s’il l’était resté, il se serait peut-être élevé jusqu’à Burns, Burns, cette branche de houx qui est le laurier de l’Écosse, Burns, le plus vrai des hommes dans son tartan vert, le poète à la grande bonhomie paysanesque, aux teintes brunes, sobres et profondes, à la mélancolie tout à la fois si sceptique et si superstitieuse, dont le charme est pour moi sans égal, enfin à l’humilité du détail, qui n’en est pas la crudité, comme paraît le croire M.
Enfin, il vint à parler de sa rare prudence et de sa profonde sagesse, c’est-à-dire, de la profonde sagesse d’un empereur qui n’avait ni une idée dans la tête, ni un sentiment dans le cœur ; qui ne sut jamais ni vouloir, ni aimer, ni haïr ; toujours prêt à obéir à qui daignait lui commander, jouet de ses courtisans, esclave de ses esclaves même, et si stupide qu’il inspirait encore plus de pitié que de mépris.
fut-il répondu, nous mettrons la monarchie administrative68. » Le mot était profond et perçant ; la forme et les moyens parlementaires demeuraient sous-entendus. […] Voyez l’école de ceux qui s’en sont faits les historiens les plus profonds et les plus religieux, l’école de MM. […] M. de Tracy croyait toujours à l’excellence de certaines idées, mais il avait cessé de croire à leur réalisation et à leur triomphe ; dans les premières années du siècle, et sous les ombrages d’Auteuil, il confiait tristement à des pages retrouvées après lui la démission profonde de son cœur. […] A peine débarqué, il court vers Washington : la majesté de la taille et du front le lui désigne comme chef autant que les qualités profondes. […] mais il est une observation que je dois faire, parce qu’elle est commandée par mon amour inaltérable pour la liberté, par le sentiment profond que j’ai des devoirs d’un citoyen, et surtout d’un représentant français.
et ne sentira-t-il pas un froid mortel et une profonde horreur à entendre leurs prières stipendiées retentir sur les bières de ceux qu’il a aimés ? […] Mais, de pas en pas, à quelle nuit profonde nous sommes arrivés ! […] Vainement aussi les plus profonds ou les plus mystiques d’entre eux, remontant aux mythes des antiques religions, voient leur idée confirmée par le péché d’Ève, qui précéda et amena le péché d’Adam. […] Encore une fois, le profond mythe génésiaque n’a pas d’autre sens. […] Que telle soit la misère profonde de l’homme en notre temps, c’est ce que personne n’osera nier.
Son admiration et sa connaissance des grands poëtes, son profond sentiment du beau, le rendaient sévère pour lui-même. […] Avant que l’ombre se soit épaissie autour d’eux, il marque et creuse d’un trait plus profond ces profils à peine entrevus et qui vont bientôt s’effacer. […] Quel accent profond et nouveau ! […] Souvent l’artiste, sa boîte au dos, s’engage au hasard dans la forêt touffue et profonde. […] Aucun tableau ne fit sur moi une impression plus profonde et plus longtemps vibrante.
Toute émotion éveille dans l’organisme un retentissement trop profond et disproportionné d’avec sa cause. […] En tout cas elle fut profonde. […] Il s’est laissé toucher par le sentiment de l’universelle fraternité dans la souffrance, par la pitié douce et profonde. […] comme cela est joli et comme cela flatte en nous les instincts les plus profonds de la race ! […] Seulement le désaccord est si profond qu’on n’en souffre même plus.
Car une semblable prévision et la conduite qui en résulte exigent évidemment une profonde connaissance réelle de l’être au sein duquel les volontés se produisent. […] On peut également sentir ainsi la profonde inanité finale de toutes les études préalables relatives à la logique abstraite, où il s’agit d’apprécier la vraie méthode philosophique, isolément d’aucune application à un ordre quelconque de phénomènes. […] Mais, d’après le sentiment unanime de leur commune insuffisance, ni l’un ni l’autre ne peut plus inspirer désormais, chez les gouvernants ou chez les gouvernés, de profondes convictions actives. […] La nouvelle philosophie peut seule » établir aujourd’hui, au sujet de nos divers devoirs, des convictions profondes et actives, vraiment susceptibles de soutenir avec énergie le choc des passions. […] Une tendance aussi déplorable, et néanmoins aussi constante, doit avoir de plus profondes racines qu’on ne le suppose communément.
Cette difficulté tient d’ailleurs à des causes profondes, sur lesquelles nous nous appesantirons plus loin. […] La cause du vieillissement doit être plus profonde. […] Reste à savoir si le terme « effort » ne doit pas se prendre alors dans un sens plus profond, plus psychologique encore qu’aucun néo-lamarckien ne le suppose. […] La vérité est qu’il faut creuser sous l’effort lui-même et chercher une cause plus profonde. […] En creusant au-dessous d’elles, on trouverait, croyons-nous, une différence plus profonde.
La même analogie se fait deviner dans la pratique de l’art du comédien, art si mystérieux, si profond, tombé aujourd’hui dans la confusion des décadences. […] Tous ces petits personnages, dont chacun est si bien à sa place, rendent plus profond l’espace qui les contient. […] Que des hommes d’un talent mûr et profond (M. […] L’immense appétit que nous avons pour les biographies naît d’un sentiment profond de l’égalité. […] L’ouverture, que nous avons entendue au concert du Théâtre-Italien, est lugubre et profonde comme l’Océan, le vent et les ténèbres.
La sève qui s’échappe à flots des plaies profondes, c’est le sang des divins blessés. […] Il porte vraiment en lui comme une profonde fraternité avec les arbres. […] Chaque poète recommence à son tour le poème profond et doux de l’âme humaine. […] Aussi a-t-il conservé le souvenir de cette excellente femme dans plusieurs pages empreintes d’une profonde et délicate émotion. […] Bientôt il lui fallut rejoindre son père à Paris et l’aider dans ses opérations de Bourse, qui lui causaient un profond dégoût.
Rien n’égale l’impétuosité de leurs désirs, si ce n’est le dégoût profond que recèle cette ardeur d’un moment. […] Son désespoir sera profond, on le comprend à ses discours. […] Mais il peut y avoir aussi dans cet orgueil un ridicule profond qui rétrécisse l’intelligence et dessèche le cœur. […] Au contraire, il glisse sur la seule passion profonde et durable qu’il ait jamais éprouvée. […] Schrœter, éprouve une passion d’autant plus profonde qu’elle dort muette au fond de son âme.
Or, ce qu’il a trouvé dans ces modèles, ce n’est pas seulement une forme littéraire d’une admirable pureté, c’est encore et surtout le profond idéalisme dont leurs œuvres sont imprégnées et la toute particulière conception de la vie qu’elles dégagent. […] Mais sa conversation spirituelle dans le meilleur sens du mot, riche en aperçus ingénieux et profonds, d’une suprême élégance et d’une politesse raffinée, lui gagnait en un instant toutes les sympathies. […] Jamais école n’a eu de l’art une plus haute conception, jamais jeunes gens n’ont travaillé avec une foi plus profonde à leur œuvre. […] Elle n’est certainement pas la foi à telle ou telle révélation, à telle ou telle morale : elle est le sentiment profond des mystérieux rapports qui subsistent entre l’âme humaine et l’inconnu de tous les êtres, elle est l’effort d’une pensée inquiète et doutante pour s’élever à l’intelligence du suprême mystère et à l’universelle compassion : « Action inouïe ! […] Comme en outre, selon l’expression si juste que Beyle, qui comprenait l’Italie, applique à l’un de ses plus brillants contemporains, il aime mieux « peindre peu profond que s’appesantir », on n’a pas à craindre un morceau absorbant ou troublant.