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1143. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

Ou le pays qui plaît tant au snobisme de Paul Bourget doit-il attirer décidément toutes les femmes de valeur ? […] un salaud de prince allemand, — marié, s’il vous plaît ! […] Il fallait plaire aux vieux messieurs, dirait Jean-Jacques. […] J’ai réuni dans un même chapitre quelques-unes des primées pour essayer de déterminer les qualités qui plaisent particulièrement au jury. […] « … La pieuvre de Victor Hugo dévore un homme ; la nôtre se plaît à bercer, magnétiser et engourdir mollement ses victimes.

1144. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

Il m’asseyait sur sa large épaule, et de cette hauteur, je voyais le monde sous un jour nouveau, avec un petit frisson de vertige qui me plaisait. […] Mon père a tracé son portrait « Grand, mince, sa tête avait une physionomie arabe qu’il se plaisait à faire remarquer et ressortir parfois, en l’encapuchonnant d’un burnous en temps de bal masqué. […] Les personnes qu’elle recevait étaient très aimables pour moi ; dans l’idée de plaire à la tante, sans doute, on flattait la nièce. […] … Je répondis, sans hésiter (je ne sais où j’avais pris cette réponse péremptoire) : « Qu’il pouvait bien en avoir deux, si cela lui plaisait, puisqu’il était Turc. » Turc ! […] On peut s’imaginer à quel point cette morale nous plaisait, nous l’aurions voulue tous les jours.

1145. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

 » « François fut la vivante condamnation de la piété morose et chagrine, sur laquelle on se méprend, bien qu’elle soit une mauvaise contrefaçon de la vraie, de la piété égoïste qui, sous le prétexte menteur de ne point plaire aux hommes, pour ne plaire qu’à Dieu, ne s’aperçoit pas qu’elle met inconsciemment entre les hommes et Dieu un intermédiaire à qui vont ses hommages, et l’intermédiaire est le “moi haïssable”. […] Anatole France procède parfois comme une femme qui, pour se parer, prendrait un bijou au hasard dans son écrin, sans se demander si c’est bien celui qui est nécessité par l’ensemble de sa toilette ; le bijou lui plaît isolément, elle n’en demande pas davantage. […] Il garda toujours cette gravité enfantine qui se plaît aux jeux des sabres et des tambours, et cette sorte d’innocence qui fait les bons militaires. […] « Il plaît aujourd’hui, par exemple, à certains républicains de proclamer que la Terreur est une période glorieuse et sacrée pour leur parti et d’ériger Robespierre en idole. […] « La Chloé du roman grec ne fut jamais une vraie bergère, et son Daphnis ne fut jamais un vrai chevrier ; pourtant ils nous plaisent encore.

1146. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Je sais des gens qui se plaisent à cette immobilité et qui l’acclament : ils trouvent cela « plein de grandeur ». […] Nous allons, s’il vous plaît, visiter cette construction qui, pour n’être pas achevée, prend déjà tournure et s’annonce dans un style fort agréable. […] Ici, va par bandes pressées le rossignol aux plaintes mélodieuses, qui se plaît dans nos vallons éternellement verts !  […] Hermangarde plaît, mais Vellini fascine ; Hermangarde est charmante, mais Vellini est charmeresse. […] ———— — Après vous, le journal, s’il vous plaît ?

1147. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

On se souvient de cet Hymne d’Apollon attribué à Homère, où sourit cette strophe d’un mépris si olympien, d’une sérénité si cruelle : « Et les Muses en chœur, se répondant avec leurs belles voix, se mettent à chanter les dons éternels des dieux et les misères infinies des hommes, lesquels, ainsi qu’il plaît aux Immortels, vivent insensés et impuissants, et ne peuvent trouver un remède à la mort ni une défense contre la vieillesse. » Laissez le charme agir. […] Elle devait faire tous les matins cette prière que les Anciens adressaient à Vénus : « Accordez-moi de ne rien faire qui ne soit agréable et de ne rien dire qui ne plaise. » — « Au fond de mon cœur, — s’écrie Méléagre, — l’amour a fait d’Héliodore qui parle si bien l’âme de mon âme. » — Il ne désire pas seulement Héliodore, il l’aime, il l’admire, il s’humilie devant elle. […] Il se plaît à prendre son sel dans la conque d’Amphitrite enlaçant Cybèle de ses longues jambes florentines. […] L’Étiquette réglait encore les présents des rois à leurs maîtresses, la façon dont ils devaient les disgracier ou les établir, lorsqu’elles avaient cessé de leur plaire. […] Le génie grec se plaisait surtout à embellir la mort de la jeunesse ; il la couvrait du voile transparent des métamorphoses.

1148. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DE LA MÉDÉE D’APOLLONIUS. » pp. 359-406

. — Mais nous ne sommes qu’au début d’une scène incomparable ; tandis que Jason s’avance, revenons encore à celle qui n’attend que lui : « De son côté, le cœur de Médée ne se livrait pas à d’autres pensées, bien qu’elle fût à chanter avec ses compagnes, et chaque chanson nouvelle qu’elle essayait n’était pas longtemps à lui plaire ; elle en changeait tour à tour dans son inquiétude, et elle ne tenait pas un seul moment ses regards arrêtés sur le groupe de ses suivantes, mais elle les promenait de loin vers les chemins, en penchant de côté son visage. […] Plût aux Dieux que, comme Minos alors s’accorda pour elle avec Thésée, ton père voulût faire de même pour nous !  […] N’est-ce pas ainsi, et selon un sentiment très-approchant, que, dans les Lettres portugaises, la religieuse, se rappelant le jour où elle a, pour la première fois, aperçu du haut de son balcon le bel étranger, dit : « Il me sembla que vous vouliez me plaire, quoique vous ne me connussiez pas : je me persuadai que vous m’aviez remarquée entre toutes celles qui étoient avec moi.

1149. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

Il y avait, se plaisait-il à dire quelquefois, trois événements qui avaient eu un grand empire, un empire décisif sur sa vie : l’un était la lecture de l’Éloge de Descartes par Thomas, lecture à laquelle il devait son premier sentiment d’enthousiasme pour les sciences physiques et philosophiques. […] ce savant que nous avons vu chargé de pensées et de rides, et qui semblait n’avoir dû vivre que dans le monde des nombres, il a été un énergique adolescent : la jeunesse aussi l’a touché, en passant, de son auréole ; il a aimé, il a pu plaire ; et tout cela, avec les ans, s’était recouvert, s’était oublié ; il se serait peut-être étonné comme nous, s’il avait retrouvé, en cherchant quelque mémoire de géométrie, ce journal de son cœur, ce cahier d’Amorum enseveli. […] La chimie lui plaisait surtout : elle était, de toutes les parties de la physique, celle qui l’invitait le plus naturellement, comme plus voisine des causes.

1150. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Toute conversation vaine, où l’on n’a d’autre objet que de plaire en parlant et de laisser à l’interlocuteur quelque impression de son mérite, est exclue de cette comédie. […] Nous sommes dans le salon d’une coquette, très recherchée et qui se plaît si fort à l’être, qu’elle se soucie peu de qui elle l’est. […] Ni ceux qui se plaisent à la tendresse ne trouvent qu’il en a manqué où il en fallait ; ni ceux auxquels il faut beaucoup de matière pour contenter leur imagination ne le trouvent timide ou stérile dans ses conceptions ; ni ceux qui veulent de la raison partout, même en amour, ne le surprennent un moment hors du naturel et du vrai.

1151. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 mai 1885. »

Et dans un tel monde, Beethoven, bien plus que Mozart, s’est trouvé, toujours, empêché de plaire par la beauté de ses œuvres. […] Et il fallait que ce monde l’admît, et se plût à lui, tel qu’il était. […] Mais Beethoven, jamais, ne voulut rien, sinon la seule chose qui, désormais, lui devait plaire : se jouer, en Charmeur, avec les formes de son Univers intérieur.

1152. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

Daudet, lui, cause de son épouvantable misère, et de jours, où il ne mangeait pas littéralement… trouvant toutefois cette misère douce, parce qu’il se sentait aux épaules, la délivrance, la liberté d’aller où il lui plaisait, de faire ce qu’il voulait, parce qu’il n’était plus pion. […] Dimanche 2 mai L’ennui des yeux, avec une bouche qui dit les phrases les plus stupidement admiratives, et avec des mains, — des mains de jolie femme, s’il vous plaît — qui ont des maladresses et des lourdeurs de patte de rustre : c’est à quoi l’on reconnaît chez les femmes de la société, la prétention de paraître aimer l’objet d’art, sans en avoir la moindre connaissance, même la moindre curiosité. […] Son père était un menuisier, et il avait commencé à travailler avec lui, quand on lui fit une blouse neuve… Il alla la promener, cette blouse, au boulevard Montparnasse, où le concierge faisait signe d’entrer à ceux qui se présentaient sur la porte, et dont la figure lui plaisait.

1153. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

Sully-Prudhomme est incomparable dans les pièces courtes, exquises par contre, et, si l’expression d’une pensée fait leur mesure, la pensée n’y est pas d’une délicatesse moins rare que la forme qui l’enchâsse ; parfois même sa subtilité devient telle qu’elle en arrive à n’être sensible qu’à la façon d’un souffle, et visible seulement comme le « fard léger » de l’« aile fraîche des papillons blancs » auquel le poète se plaît à comparer ses vers. […] On se plaît quelques instants au demi-jour de la grotte ; on y admire le caprice des formes et le jeu des rayons, mais bientôt on se sent glacé, on aspire à l’air libre et chaud des champs que féconde le soleil : les vraies fleurs sont celles qui vivent, s’épanouissent et aiment. […] Laisse Tes airs superbes, s’il te plaît.

1154. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

Il avait demandé à La Monnoye un distique latin pour servir d’inscription au portrait du maître ; La Monnoye lit deux vers dont voici le sens : « Je suis ce Bayle qui corrige les autres quand ils se trompent, et qui sais moi-même toujours plaire, même en péchant. » Peu satisfait de l’aveu trop humble, Marais le pria de refaire un autre distique plus élogieux : « Je n’ai jamais pu souffrir, écrit-il à Mme de Mérigniac, que notre commune maîtresse eût des défauts. » Quand il ne peut nier absolument ces défauts de son auteur chéri, il les atténue et les explique. […] Bayle que dix pages des siennes. » Ce même Basnage, qui avait écrit une Histoire des Juifs, avait mêlé les réflexions et la critique au récit ; il avait fait le philosophe dans une histoire, ce que Marais estimait une confusion, tellement que l’un, disait-il, dégoûterait de l’autre, si l’on n’était soutenu par la nouveauté du sujet : « Notre ami (c’est-à-dire Bayle) a bien senti ce dégoût, ajoutait-il ; aussi a-t-il mis la partie historique à part ; mais il y a des gens qui croient plaire par tout ce qu’ils font et qui ne veulent pas étudier le goût des autres.

1155. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) »

J’ai, donc souvent cherché depuis quelques années (toutes les fois du moins qu’un peu de tranquillité me permettait de regarder autour de moi et de voir autre chose et plus loin que la petite mêlée dans laquelle j’étais engagé), j’ai cherché, dis-je, quel sujet je pourrais prendre ; et jamais je n’ai rien aperçu qui me plût complètement ou plutôt qui me saisît. […] J’ai lu des articles sur Tocqueville qui étaient plus bienveillants, je n’en ai pas lu un seul qui sût, aussi bien que les vôtres, mettre en relief ce qui dans ses écrits est vraiment beau, ce qui plaît en eux, ce qui charme : sympathie intellectuelle, confraternité d’artiste, quelque nom qu’on donne au sentiment qui vous fait agir, c’est encore de la bienveillance, et la plus sûre, car elle vient de l’instinct plus que de la volonté.

1156. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

Je n’aspire qu’à l’oubli dans tous les sens, et plût à Dieu que je pusse m’oublier moi-même ! […] Rien n’y faisait, son incurable pessimisme résistait à tout, même au succès. « Le plus beau jour de ma vie sera celui où je cesserai d’écrire » : c’est ce qu’il se plaisait à répéter, même en plein triomphe.

1157. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Vie de Rancé »

Les pieux biographes de Rancé sont extrêmement sobres de détails à cet endroit ; tout au plus s’ils se hasardent à dire à mots couverts que tantôt une cause ou une autre, tantôt la mort de quelques personnes de considération du nombre de ses meilleurs amis, le frappaient et le rappelaient à Dieu ; mais ils se plaisent à raconter au long, d’après lui, la simple aventure suivante, comme un des moyens dont Dieu se servait pour l’attirer doucement : « Il m’arriva un jour (c’est Rancé qui parle) de joindre un berger qui conduisoit son troupeau dans la campagne, et par un temps qui l’avoit obligé de se retirer à l’abri d’un grand arbre pour se mettre à couvert de la pluie et de l’orage. […] Je me plais à le dire ici comme je ne manquerai pas de le répéter ailleurs, si le coup de la Grâce pure, de ce qu’on appelle de ce nom, est quelque part évident, c’est dans la pénitence présente ; sur ce front de Rancé la foudre d’en haut a parlé seule et par ses propres marques.

1158. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224

Trêve un moment, s’il vous plaît, aux grandes théories ! […] N’oubliez pas, en jugeant l’édition première, cet autre inconvénient pour elle d’avoir été faite par un Comité ; les Comités peuvent être bons pour les lois, mais non pour les éditions où le goût a surtout part. « Il n’y a point d’ouvrage si accompli, a dit La Bruyère, qui ne fondît tout entier au milieu de la critique, si son auteur voulait en croire tous les censeurs, qui ôtent chacun l’endroit qui leur plaît le moins. » Les Pensées de Pascal n’ont pas fondu, dira-t-on, tant elles étaient solides !

1159. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre I. Les mondains : La Rochefoucauld, Retz, Madame de Sévigné »

Tournant son goût de fine subtilité vers les solides réalités du cœur, elle se plaisait, et l’on aimait autour d’elle à faire des sentences ou maximes. […] Retz se plaît à détailler les conversations, les discussions politiques, où chaque partie fait valoir son intérêt de gloire ou de profit : et son entretien avec Condé, au début de la Fronde, fait vraiment pendant aux grandes scènes politiques de Corneille.

1160. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

L’époque de la reine Anne était faite pour lui plaire : c’est le temps où l’ineffaçable originalité de l’esprit anglais se déguise le mieux sous le goût décent et la sévère ordonnance dont nos chefs-d’œuvre classiques donnaient le modèle. […] Faire du christianisme l’obstacle au progrès de la raison, au bonheur de l’humanité, c’était une idée qui devait plaire à Frédéric autant qu’à Mme du Châtelet.

1161. (1921) Enquête sur la critique (Les Marges)

Jusqu’à ce qu’elle se révèle, le Times de Londres aura le droit d’imprimer que la poésie française actuelle est très inférieure à la poésie anglaise ; car c’est écrit dans un numéro spécial que j’ai là, un numéro consacré, s’il vous plaît, à la gloire de la France. […] Largement comprise, la critique en somme n’est que la philosophie, enlevée aux professionnels et mise à l’usage des gens qui ne se plaisent à lire que ce qui est lisible.

1162. (1868) Alexandre Pouchkine pp. 1-34

Il plut aux adeptes de la philosophie sensuelle que la cour de Catherine II avait introduite dans le grand monde. […] Un général qui a pris bien des places, par amour de la diversité, se plaît à soutenir un siège.

1163. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre huitième »

Montesquieu s’y plaît, et comme il arrive aux hommes de génie, dans leur sujet de prédilection, il y excelle. […] Il est vrai qu’il faudrait prendre son parti de ne plaire ni à l’un ni à l’autre.

1164. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Il pouvait craindre, en élevant un monument à la gloire de Louis XIV, de déplaire à l’Europe sans plaire à sa patrie. […] Il rend justice aux grands orateurs chrétiens ; il ne s’y plaît pas.

1165. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chateaubriand homme d’État et politique. » pp. 539-564

Il se plaisait à dire de la Restauration, comme Pascal de l’homme : Je l’élève, je l’abaisse , jusqu’à ce qu’elle comprenne… qu’elle ne pouvait se passer de moi. […] Et la religion, s’il vous plaît, où est-elle dans tout cela ?

1166. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — I. (Dialogues inédits.) » pp. 1-28

En un mot, nous fûmes très raisonnables à la fin d’une journée où nous avions joué à colin-maillard. » Pour tranquilliser le lecteur sur la source d’où je tire ces paroles de Sophie, je dirai que c’est du cahier manuscrit des Dialogues, dans lesquels Mirabeau, enfermé deux ans après à Vincennes, se plaisait à revenir sur les origines de leur liaison et à se repaître des moindres souvenirs de ces premiers temps heureux. […] Nous remettrons donc, s’il vous plaît, madame, à un autre jour cet entretien.

1167. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface des « Derniers Jours d’un condamné » (1832) »

Son réquisitoire, c’est son œuvre littéraire, il le fleurit de métaphores, il le parfume de citations, il faut que cela soit beau à l’audience, que cela plaise aux dames. […] L’infâme machine partira de France, nous y comptons, et, s’il plaît à Dieu, elle partira en boitant, car nous tâcherons de lui porter de rudes coups.

1168. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre III. L’histoire réelle — Chacun remis à sa place »

Le jardin de Valerius Asiaticus plaît à l’empereur, le visage de Statilius déplaît à l’impératrice : crimes d’état ; on étrangle Valerius parce qu’il a un jardin et Statilius parce qu’il a un visage. […] Cependant quelques esprits, dont l’inquiétude honnête et sévère nous plaît d’ailleurs, se récrient : — Vous avez dit « les génies sont une dynastie » ; nous ne voulons pas plus de celle-là que d’une autre. — C’est se méprendre, et s’effrayer du mot là où la chose est rassurante.

1169. (1868) Curiosités esthétiques « IV. Exposition universelle 1855 — Beaux-arts » pp. 211-244

Mais Raphaël aimait les gros bras, il fallait avant tout obéir et plaire au maître. […] Aux excentriques, aux blasés, à mille esprits délicats toujours en quête de nouveautés, même de nouveautés amères, il plaisait par la bizarrerie.

1170. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre III. »

Et ce ne sont pas de médiocres esprits, mais des Scaliger, des Grotius, des Selden, des Huet, qui poussèrent plus ou moins loin cette hypothèse, où se plaisait le génie savant et inspiré de Milton. […] Mais telle était la force de beauté répandue dans l’original qu’elle se conserve pour nous, malgré cette ignorance des lois qui la régissent et de quelques-uns des charmes qui lui servaient à plaire.

1171. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XI. »

Malgré cette simple douceur d’expression, à laquelle il se plaît, et ces personnages plus humains, dont il nous occupe, l’accent lyrique lui revient souvent ; mais il semble que, tempéré par la flûte, cet accent serve pour lui, non pas à l’effet redoublé du drame, mais à la diversion, au repos de l’âme du spectateur. […] « Ô Reine de la ville de Pallas132, toi qui protèges cette terre sacrée supérieure à toutes, et par la guerre, et par les poëtes, et par la force, viens à nous ; et, ayant pris avec toi dans les camps et les batailles notre alliée, la victoire, qui se plaît à nos chansons et nous sert à mettre en fuite l’ennemi, apparais-nous ici ; car il faut que tu donnes la victoire à ces hommes aujourd’hui, si jamais. » Nulle part, on le sait, cette fantaisie lyrique du poëte comique d’Athènes n’a plus libre carrière que dans ses pièces fabuleuses, les Nuées, les Oiseaux.

1172. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Note »

Ce poëme, que plusieurs ont lu tout entier manuscrit (5,000 vers, s’il vous plaît, auparavant 8,000, — 3,000 supprimés), ce poëme est beau, il renferme quatre ou cinq grands morceaux qui classeront Quinet parmi les poètes ; son style, comme vous le pensiez, y a gagné.

1173. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française — II. La Convention après le 1er prairal. — Le commencement du Directoire. »

La guerre surtout lui plaît ; il excelle à la décrire.

1174. (1874) Premiers lundis. Tome I « Diderot : Mémoires, correspondance et ouvrages inédits — I »

Ils cherchaient à me décrier la volupté et son ivresse, parce qu’elle est passagère et trompeuse ; et je brûlais de la trouver entre les bras de mon amie, parce qu’elle s’y renouvelle quand il lui plaît, et que son cœur est droit, et que ses caresses sont vraies.

1175. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VI. Le charmeur Anatole France » pp. 60-71

Hébrard se plaît à l’affirmer, une érudition de bénédictin, helléniste, latiniste, romaniste.

1176. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIV. Rapports de Jésus avec les païens et les samaritains. »

On croyait que la nature l’observait ; toutes les sources intermittentes passaient pour « sabbatiques 643. » C’était aussi le point sur lequel Jésus se plaisait le plus à défier ses adversaires 644.

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