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2209. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

Est-ce bien la peine, en effet, de donner du temps à s’efforcer de diriger la cohue ? […] Et cette vulgarisation, encore, doit être claire : c’est-à-dire que le savant s’y doit efforcer d’épargner à l’ignorant les peines de l’initiation. […] II Non, une telle littérature n’est pas l’expression moderne de la société ; la pluralité des suffrages n’est pas le véritable esprit des peuples et, telle quelle, une littérature qui ne chercherait pas la faveur des Barbares resterait l’expression vraie d’une société qui n’a plus guère de réalité qu’en une infinitésimale portion d’élite, au-delà des bruits de l’industrie, des vagissements de la politique, des complaisants applaudissements d’une assemblée mondaine et de toute cette creuse clameur qu’une civilisation ruineuse et vertigineuse et tournoyante aux remous du Maëlstrom inventa pour s’épargner la peine de penser, silencieusement. […] Qu’importe : elle est fatale et la peine serait perdue qu’on prendrait à s’efforcer de la prévenir. […] Ceux qui aiment ces deux jeunes écrivains de réel talent regrettaient tant de peine perdue.

2210. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Ce lui fut une peine, mais il fallait alors plus que de la bonne volonté pour découvrir Villiers, il y fallait de l’érudition. […] Il travaillait beaucoup et avait une peine infinie à tirer un parti pratique d’une production acharnée. […] Nous considérons la Maison Usher comme la dramatisation d’un fait psychique, intérieur, personnel à Poe. — Dans un décor saturé d’une tristesse sombre et comme sulfureuse, un château crevassé d’une imperceptible lézarde comme une âme tombée au deuil profond, contagieux, emmurée en son existence de rêves anormaux — le visiteur rencontre un très ancien ami qu’il a peine à reconnaître et dont il dépeint les intimes phénomènes, la perception de silence et de conscience, comme d’un autre lui-même ; cet être à la fois si semblable et différent du visiteur occupe un château dont les murs sont ornes de décorations qui sont au visiteur familières, mais un peu renouvelés par le bizarre des circonstances, soit la rareté de la sensation ; une femme passe grande, supra humaine, muette — on ne la reverra plus ; cette âme incluse en l’âme du visiteur, évoquée par ces circonstances du château, de l’atmosphère, du passage de la femme, cette âme délimitée par ses facultés de perception extraordinaire, extatique, et le don de bizarres perversions de thèmes musicaux connus, il faut la faire entièrement vivre et pour ainsi dire marcher ; ici Poe place le poème du Palais hanté, donnant en symbole l’état exact de cette âme supérieure, autrefois régie d’une belle conscience sans regret, maintenant proie de la foule des sensations mauvaises résurgentes en joies inutiles ; puis à travers cette âme hantée, à travers telle contemplation, à travers telle oiseuse lecture, la mémoire de la femme s’impose, de la femme trop tôt murée, et qui vient remourir sur le cœur de l’amant, et tout s’écroule, et bien des fois s’écroulera. […] Avant que ses allures ne se régularisassent devant les progrès de l’esprit moderne qui l’a un peu cantonné, il parcourait les contrées pour porter remède aux peines des enfants. […] Les premiers romantiques n’ont vu qu’Hamlet et Othello, Musset découvre Peines d’amour perdues et Beaucoup de bruit pour rien, se réunit à Beaumarchais, à Marivaux et crée un romantisme classique, sage au fond, débraillé en surface, pas toujours dans la mesure, rarement audacieux et donnant partout l’impression de cette qualité.

2211. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Remy de Gourmont n’a pas de peine à relever, en ce qui concerne Taine, la légèreté de ces affirmations, qui ont pour source une phrase de Sarcey, à montrer avec quelle naïveté pataugea dans cette source douteuse un M.  […] Le temps et la peine qu’il employait à écrire une page ont été considérés comme une raison pour que cette page fût parfaite. On lui a su gré de ne pas avoir écrit dans la joie, mais dans les sueurs et la peine. […] Évidemment, elles doivent nous intéresser beaucoup par les renseignements qu’elles nous apportent sur la vie intérieure et la formation des idées de Flaubert, qui sont d’un cerveau de premier ordre et valent la peine d’être étudiées pour elles-mêmes ; mais le style des Œuvres de Jeunesse, jusqu’au moment du moins où il se précise et se dégourdit dans la première Tentation, est d’une insignifiance absolue, et la Correspondance, si elle nous amuse par tant de pages verveuses, fourmille de platitudes qui nous montrent que Flaubert avait besoin de tenir sa plume en bride pour en tirer de bonne prose. […] Et je ne dis pas que ce ne soit encore là une des premières places, mais cette place nous invite précisément à faire des comparaisons, à rapprocher les réussites d’écrivains qui ont suivi la même route, à estimer que la Nouvelle Héloïse et les Mémoires d’Outre-Tombe l’emportent un peu sur l’Éducation Sentimentale, bien que le style de son roman ait coûté à Rousseau autant de peine qu’en a coûté à Flaubert le style des siens : cette peine est moins visible sur l’ouvrage, voilà tout. — Je pensais en outre à certaines faiblesses de la langue de Flaubert, dissimulées et assez rares, mais qui nous font pressentir que la langue chez lui est maîtrisée du dehors, par une persévérance et une probité continuelles, plutôt que du dedans, par un génie verbal incorporé à une sensibilité, ainsi que chez un Bossuet ou un Voltaire, un Chateaubriand et un Victor Hugo. — Je songeais enfin à cet écart si singulier qui existe entre les Œuvres de Jeunesse et Madame Bovary, à cette conversion au style purifié qui suit le voyage d’Orient.

2212. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

Et cependant, l’esthétique musicale, appuyée sur l’histoire et les expériences scientifiquement exactes, n’aura pas de peine à dégager la parfaite continuité de l’art des sons et de ses procédés, l’unité de ses tendances sous cette apparente diversité, à retrouver au fond les mêmes éléments constitutifs obéissant toujours aux mêmes lois, ayant une fonction toujours identique, mais se prêtant à une variété infinie de combinaisons, ainsi que, dans la nature, les mêmes éléments servent à former des corps multiples. […] La vie du travailleur, avec la variété des formes du travail et du danger qui les accompagne, les migrations de ce travailleur, ses rapports avec ses patrons, ses surveillants et ses compagnons, avec les hommes d’autres religions et d’autres nationalités, ses luttes avec la nature et le monde animal, ses occupations dans la forêt, dans le steppe, dans les champs, dans les jardins, ses relations avec sa femme et ses enfants, ses plaisirs et ses peines, tout cela, pour nous qui ignorons ces diverses émotions et qui n’avons plus aucune conception religieuse (?) […] Le maître russe ne s’est même pas donné la peine d’étudier les idées et l’œuvre de Wagner ; et c’est de sa part faire preuve d’une légèreté vraiment difficile à pardonner que d’émettre dans ces conditions, des jugements qui restent sans portée parce qu’ils portent à faux. […] Les Orientaux se servent d’une échelle de sons sensiblement différente de celle qui est commune à tous les peuples de l’Europe centrale ; les Chinois évitent certains intervalles qui nous semblent indispensables et dont l’absence ne produit aucune sensation de lacune dans leur esprit ; les Arabes, et en général les peuples africains, autant qu’on est renseigné jusqu’ici à cet égard, emploient des neuvièmes de tons que notre oreille européenne, si exercée qu’elle soit, a de la peine à pouvoir mesurer. […] Ne soyons pas en peine de ce qu’elle sera demain.

2213. (1888) Portraits de maîtres

Lamartine connut les peines précoces, jamais les chagrins incurables du premier âge. […] Parmi les poésies diverses de Lamartine, publiées dans ce volume des œuvres complètes, l’ode contre la peine de mort en politique, dédiée au peuple du 19 octobre 1830, vérifie cette assertion. […] Malgré le souvenir des grands pacages de la Suisse où elle avait été élevée, et, quoiqu’elle eût un certain dédain pour nos misères, elle avouait que dans aucun lieu de la terre on ne trouvait un tel silence joint à une peine si profonde. » (Histoire de mes idées, p. 30.) […] Chaque jour, chaque fois, la prière changeait, suivant le besoin, les fautes de la journée, les tristesses, les angoisses présentes car elle m’initiait à toutes ses peines, à toutes ses anxiétés sur l’avenir, et dans ces moments choisis je comprenais ses chagrins, comme je les comprendrais aujourd’hui. […] Mais que l’on soit un croyant, ou que l’imagination, à défaut de la foi, concède au poète la mise en œuvre de ces traditions canoniques ou apocryphes, on découvrira sans peine des splendeurs qui selon nous égalent les morceaux les plus vantés du Faust de Goethe.

2214. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

Quand les nerfs subsistants deviennent douloureux, ils ont plus de peine encore à redresser leur erreur ; tel, au bout de huit mois, avait besoin, pour se détromper, de tâter pendant la nuit et de regarder pendant le jour la place laissée vide par l’amputation de son bras gauche. — Il est clair que, dans tous ces cas, la sensation d’élancement, d’engourdissement, de fourmillement, de douleur, n’est pas située dans le membre absent ; donc la même sensation n’y est pas située non plus lorsque le membre est présent ; ainsi, dans les deux cas, à l’état normal et à l’état anormal, la sensation n’a pas l’emplacement que nous lui attribuons ; elle est ailleurs ; ce n’est pas elle, c’est un ébranlement nerveux qui, à l’état normal, occupe l’endroit où elle semble être. […] Dans ce cas, notre sensation elle-même nous apparaît comme un au-delà ; partant, l’objet auquel nous l’attribuons et que, sous le nom de couleur, elle semble revêtir, s’oppose comme un dehors plus ou moins éloigné à notre moi et à son enceinte. — Des sensations projetées en apparence au-delà de la surface nerveuse où nous situons notre personne, logées en un point déterminé de cet au-delà, détachées de nous par cette projection, constituées à part comme des événements étrangers à nous, érigées en qualités permanentes par la continuité et l’uniformité de leur répétition, érigées en qualités d’un corps solide par la possibilité présumée, à l’endroit où nous les situons, d’une sensation de contact et de résistance : tels sont les fantômes visuels, effectivement internes, qui, lorsque nous ouvrons les yeux, nous semblent des objets externes, et l’on comprend maintenant sans peine pourquoi, étant composés de la sorte, ils nous apparaissent non seulement comme autres que nous, mais comme situés hors de nous.

2215. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IV : Sélection naturelle »

Je pourrais montrer par de nombreux exemples combien les Abeilles sont économes de leur temps ; je rappellerai seulement les incisions qu’elles ont coutume de faire à la base de certaines fleurs pour en atteindre le nectar, lorsque avec un peu plus de peine elles pourraient y entrer par le sommet de la corolle. […] Et si quelques-unes d’entre elles se modifient et progressent, les autres devront progresser à un degré correspondant, sous peine d’être bientôt détruites.

2216. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

On peut songer aussi à identifier l’activité avec l’innovation verbale, la passivité avec la simple remémoration ; à première vue, l’invention seule semble impliquer un certain degré d’effort mental ; mais quelquefois nous nous remémorons avec peine, et souvent nous inventons sans effort : il n’est pas besoin pour cela d’être inspiré ; quand nous lisons un texte pour la première fois, la suite des mots intérieurement prononcés est une combinaison nouvelle de souvenirs anciens, et pourtant nous n’avons conscience d’aucun effort. […] Et la mémoire visuelle, en général, n’est-elle pas, chez certains hommes qui se donnent la peine de la cultiver, plus distincte et plus docile que chez le philosophe ou l’orateur ?

2217. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Cette devise n’est pas aussi simple qu’il semblerait et vaut la peine d’être traduite. […] Il y a donc là un phénomène d’ordre assez général pour qu’il vaille la peine d’en chercher les raisons ailleurs que dans une prédisposition de sensibilité toute particulière. […] Tout homme ayant souffert de la séparation y retrouve sa peine. […] Toute sa vie de famille en témoigne, et aussi la sollicitude avec laquelle il prenait part aux joies et aux peines de ses amis. […] Non, le peuple, le vrai, celui qui peine et endure, celui dans lequel se conserve et s’élabore le précieux trésor de la race, n’a jamais été le complice de cette criminelle entreprise d’idéologie et de rapine, de sophismes et de massacres qui aboutit logiquement à la Terreur.

2218. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DÉSAUGIERS. » pp. 39-77

A peine remis de tant de maux, Désaugiers fut emmené de Saint-Domingue aux États-Unis par un capitaine américain qui l’avait entendu un jour toucher du piano.

2219. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

La saison et sa peine étaient en harmonie ; Sa demeure en débris et les feuilles tombaient ; Les bois tristes, les cœurs sans espoir, succombaient.

2220. (1860) Cours familier de littérature. X « LXe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 401-463

J’eus quelque peine à leur faire comprendre qu’un pacte de famille était un contresens diplomatique à une monarchie élective et révolutionnaire en France, que la nation se soulèverait inévitablement à cette nouvelle, comme à une déclaration de guerre au principe révolutionnaire de Juillet, et que des défis d’opinions répondraient promptement au dedans à ce défi diplomatique de la couronne.

2221. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

Il est vrai qu’à ce moment Robespierre n’en avait pas encore versé, et qu’il avait plaidé au contraire contre la peine de mort.

2222. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

Un hasard l’arrache au bourreau ; sa peine est commuée en un bagne éternel.

2223. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre V. Le roman romantique »

A peine touche-t-elle à la France par le fameux récit de la bataille de Waterloo : récit d’un homme d’expérience, original et saisissant par la médiocrité voulue et l’insignifiance expressive du détail.

2224. (1839) Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque pp. 430-451

Nous aurions de la peine aujourd’hui à distinguer aussi nettement, de la poésie naturelle à notre temps, cette poésie de convention qui s’était placée à côté d’elle.

2225. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »

C’est à bâtir ce monstrueux édifice, qui devait crouler après lui, que Ronsard passa une assez longue vie, au milieu de la faveur universelle, richement doté, sauf la difficulté de toucher ses rentes dans ces temps de guerres civiles ; aime des princes, qui comparaient leur couronne à la sienne ; qualifié de prodige de la nature et de miroir de l’art ; admiré par Montaigne et consulté par le Tasse, qui lui lut les premiers chants de la Jérusalem délivrée ; respecté, dans ses vers, par les protestants qui l’attaquaient dans ses moeurs, et remercié officiellement par le pape, pour s’être donné la peine de leur répondre ; pour comble de fortune, mourant avant que Malherbe, qui avait alors trente ans, eût songé à être poète.

2226. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

Pourquoi les martyrs et les héros qui plongent intrépidement dans le mystère, qui donnent à la recherche de la vente leur peine et leur vie, n’auraient-ils pas droit aux sourires de la Muse autant et plus que les capitaines qui reviennent triomphants au son des fanfares ou qui périssent enveloppés dans les plis du drapeau ?

2227. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

Oscar Comettant réclame une représentation d’un drame de Wagner, une représentation complète, parfaite, décisive, et loyale… sous peine que les wagnéristes ne massacrent leurs adversaires ; et M. 

2228. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 septembre 1886. »

Alors l’âme hautaine du poète — elle sait bien qu’elle crée volontairement sa peine — saisit le chant de ses angoisses, elle le force à être égayé, elle l’unit intimement avec sa légère jouerie.

2229. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre II : La Psychologie »

Il y a des esprits, sans doute, qui auront de la peine à s’y résigner.

2230. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre X »

Pour toute réponse Olivier dépose, sur une table, le paquet de lettres à l’adresse de Suzanne, et il sort : sortie douteuse qui ressemble à l’évasion d’une conscience en peine, par la porte dérobée d’un faux subterfuge.

2231. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1883 » pp. 236-282

Comme je lui demande aujourd’hui où il demeure, il me répond : « 21, rue Visconti… J’habite la chambre de Racine : une chambre où il fait bien froid et où il y a si peu de jour, que j’ai toutes les peines du monde à m’y faire la barbe. » La chambre de Racine coûte 300 francs par an.

2232. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

Peigne a d’abord été peine.

2233. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

XXIV Les politiques acerbes de 1848 nous reprochent d’avoir désarmé la démocratie et aboli la peine de mort politique, de peur que le peuple ne fût tenté d’imiter un jour les sévices sanguinaires de la Convention, dont nous voulions à jamais séparer la nouvelle république par un abîme de magnanimité.

2234. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

On découvre sans peine que la société moderne lui est redevable de ses principales améliorations.

2235. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Bien souvent ils chantaient les douceurs de leurs peines : Et quelquefois assis sur le bord des fontaines, Tandis que cent cailloux, luttant à chaque bond, Suivaient les longs replis du cristal vagabond : Voyez, disait Vénus… Et elle va dire des vers de Lamartine, je vous préviens.

2236. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Ferrari ; mais nous croyons que ce sera là une peine perdue.

2237. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

C’est un homme du xixe  siècle, — qui fait de la littérature comme en fait et en veut le xixe  siècle, où la littérature porte la peine des idées fausses et des vices du temps.

2238. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Appendices de, la deuxième édition »

Qu’on ait eu quelque peine à la saisir, et qu’il ne soit pas toujours facile, même au physicien relativiste, de philosopher en termes de Relativité, c’est ce qui ressort d’une lettre, fort intéressante, qui nous fut adressée par un physicien des plus distingués.

2239. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

Que certaines affections résultent de l’association habituelle de tels phénomènes sensitifs ; qu’on puisse expliquer tels mouvements d’amour ou de haine, de sympathie ou d’antipathie par des sensations répétées de plaisir ou de peine, sans recourir à un principe spécial de la nature humaine : cela n’est guère douteux.

2240. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre III. De la logique poétique » pp. 125-167

Maintenant encore, au milieu de tant de moyens d’apprendre à parler, ne voyons-nous pas les enfants, malgré la flexibilité de leurs organes, prononcer les consonnes avec la plus grande peine.

2241. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Bien que le style en soit appuyé, engorgé et lourd, le contraire exactement du style de Montesquieu, on parvient aujourd’hui à la fin du livre de Mme de Staël avec bien moins de peine qu’à la fin de l’Esprit des Lois. […] Mme de Staël meurt à Paris en 1817 ayant a peine dépassé la cinquantaine, et, ce qui fait le tragique de cette fin, avant d’avoir touché une terre promise qui n’était plus éloignée et qui aurait été la voie glorieuse et comblée de sa soixantaine, et du triomphe de ses idées. […] Mais les îles c’est bien cette quinzaine de poèmes dont Lamartine a fixé le nombre, et que nous retrouvons sans peine. […] On conçoit donc que, seul, il n’ait pas écrit de vers directement intimes ; qu’il n’ait pas chanté comme les autres ses amours, ses haines, ses peines et ses joies (ou du moins qu’il n’en ait rien publié) et qu’il ait tout stylisé. […] De pompe les malintentionnés n’ont nul peine à composer le substantif d’usage, et toute cette partie factice de la destinée de Hugo a pris la figure que voyait Corbière, quand il l’appelait un garde national épique.

2242. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

Shakespeare au tribunal de Tolstoï Le mince volume de Tolstoï sur Shakespeare contient : 1° un petit répertoire des éloges outrés que l’on a faits de Shakespeare, et c’est ici qu’on saisit le côté humoristique et très sarcastique du célèbre écrivain russe ; ce petit répertoire aurait amusé Voltaire pendant huit jours ; nous y puiserons largement ; il en vaut la peine ; 2° une énumération insuffisamment poussée mais assez complète des défauts de Shakespeare ; 3°… rien. […] Comme elle se donne plus de peine pour plaire, il faut bien qu’on lui en tienne compte… Quelle justesse inimitable de gestes ! […] Je ne pense pas que cela vous fasse peine ; moi, je m’en fais honneur. » Du reste, tous ces poètes ouvriers de 1840 à 1848, que George Sand nous cite, ont vraiment un petit talent agréable. […] Télamon est furieux et vous n’aurez aucune peine à comprendre pourquoi. […] « Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net » ; mais par intimidation elle y a réussi sans peine.

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