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3432. (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206

Partout où Boileau paraissait encourager la littérature mondaine, ingénieuse, artificielle et noble, partout où il avait l’air d’avoir peur ou mépris de la nature, et d’encourager l’esprit à la farder, en un mot, dans ses erreurs, ses timidités et ses incorrections, on le suivit, et l’on érigea sa théorie mutilée en loi souveraine de la poésie.

3433. (1886) De la littérature comparée

Marc Monnier a signalé — après les avoir résolues — les difficultés d’un enseignement aussi vaste que celui de la littérature comparée : « Mener toutes les littératures de front, a-t-il dit ; montrer à chaque pas l’action des unes sur les autres ; suivre ainsi, non plus seulement en deçà ou au-delà de telle frontière, mais partout à la fois, les mouvements de la pensée et de l’art, cela paraît ambitieux et difficile... » Il a pu ajouter : « On y arrive cependant, à force de vivre dans son sujet qui petit à petit se débrouille, s’allège, s’égaie... » Mais ce qu’il n’a pas dit, ce sont les rares qualités d’esprit qui lui ont permis d’accomplir un tel travail et de le perfectionner d’année en année : une érudition qui s’élargissait sans cesse ; un sens critique habile à choisir entre la masse des documents les plus propres à marquer la physionomie d’un homme ou d’une époque, ou à dégager les caractères essentiels d’une œuvre ; une intelligence si enjouée qu’elle a pu, pour conserver son expression, « égayer » cette grave étude de l’histoire littéraire, si alerte, que d’heureuses échappées dans tous les domaines, elle a su rapporter des œuvres également distinguées.

3434. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre II : Variations des espèces à l’état de nature »

Les espèces étroitement alliées à d’autres espèces paraissent avoir une extension restreinte.

3435. (1912) L’art de lire « Chapitre III. Les livres de sentiment »

Nous recevons en nous l’âme de la princesse de Clèves et, tout en sentant fort bien que c’est d’une autre âme que nous vivons pour une heure, nous sentons aussi que notre âme à nous enveloppe l’âme étrangère qu’elle reçoit, et s’en pénètre et s’en enrichit merveilleusement, ou du moins d’une façon qui nous paraît merveilleuse.

3436. (1912) L’art de lire « Chapitre VIII. Les ennemis de la lecture »

Il paraît croire que l’artiste ne doit pas du tout être critique de lui-même. «… c’est ce qui distingue l’artiste du profane qui est réceptif.

3437. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Seconde partie. Des mœurs et des opinions » pp. 114-142

Ainsi l’excommunication admise par les traditions du clergé de France contre les spectacles paraît être en opposition avec les opinions actuelles, avec les progrès de la société : cependant elle est tellement dans nos habitudes de bienséance, que si elle tombe devant la force de l’opinion il restera toujours cette sorte d’excommunication civile dont les Romains, avant nous, avaient déjà frappé cette classe qui se dévoue aux plaisirs du public, cette profession où ceux qui l’exercent immolent leur personne même à la multitude.

3438. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Philarète Chasles » pp. 111-136

Et l’on croasse sur ses livres, sur sa personne, sur sa causerie, sur ses ridicules et jusque sur ses pots de pommades et ses cosmétiques, car il fut longtemps comme Mazarin, qui ne voulait pas déchoir et mettait du rouge pour ne pas paraître mourant, ce que le marquis de Mirabeau a admiré, par parenthèse, dans une phrase magnifique.

3439. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Michelet »

car c’est le poisson qui est le fond du livre de Michelet, je ne crois pas que cela passionne le public comme l’Oiseau, malgré les amateurs de poissons rouges en bocal qui, à ce qu’il paraît, sont une classe de citoyens très nombreux.

3440. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Vigny »

Les Destinées, quand elles parurent, frappèrent l’attention par un accent qui fit réfléchir les critiques de nature humaine.

3441. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IX : M. Jouffroy écrivain »

Jouffroy, même en chaire, paraissait froid et contenu.

3442. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIII : De la méthode »

C’est pour cela qu’aujourd’hui la psychologie est méprisée et paraît stérile.

3443. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — I. » pp. 495-512

Il craignait de multiplier les difficultés pour les lecteurs peu familiers avec notre vieille langue : « Il nous a paru, disait-il, que nous avions assez fait pour les amateurs enthousiastes du vieux langage en leur donnant le texte pur des mémoires de Villehardouin. » Comme si, en pareille matière, il s’agissait d’enthousiasme et non d’exactitude, et comme si, parce qu’on a été exact une fois, on était dispensé de l’être une seconde !

3444. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Instruction générale sur l’exécution du plan d’études des lycées, adressée à MM. les recteurs, par M. Fortoul, ministre de l’Instruction publique » pp. 271-288

Cette réforme, étant une des choses les plus considérables qu’on ait tentées depuis longtemps dans l’éducation de la jeunesse, et devant avoir l’influence la plus directe et la plus profonde sur l’avenir de la société, mérite d’être exposée dans son esprit, et je tâcherai de le faire en dégageant cet examen de tout ce qui pourrait le masquer ou l’embarrasser, et sans y rien mêler qui puisse paraître injuste envers personne.

3445. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

Si l’on est critique, si l’on veut rester dans les voies de la science et de l’histoire littéraire, on paraîtra complet dès le début ; on ne sera pas de ceux qui se jettent dans la mêlée à l’improviste et ont dû achever de s’armer vaille que vaille tout en combattant ; on aura sa méthode, son ordre de bataille, son art de phalange macédonienne à travers les idées et les hommes.

3446. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

J’essayai, sans le flatter, de le dépeindre par les meilleurs côtés, et les plus acceptables, de sa brillante et militante éloquence : si l’on veut lion se reporter au moment et songer que c’était dans le Constitutionnel que paraissait cet article à son sujet, on y verra doublement le désir de lui ètre agréable.

3447. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIIe entretien. Tacite (1re partie) » pp. 57-103

Moi-même, qui te parle, je ne suis pas parvenu encore à la sécurité ; mais, une fois que je t’aurai adopté, je cesserai de paraître trop vieux, seul reproche qu’on objecte à ma puissance.

3448. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — II. (Fin.) » pp. 246-265

Montesquieu a dit de Louis XIV : « Il avait l’âme plus grande que l’esprit. » Chez Richelieu, l’esprit fut aussi grand que l’âme, et parut la remplir sans la dépasser jamais.

3449. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — II. (Fin.) » pp. 476-495

La guerre elle-même ne vient qu’en second lieu, et être capitaine paraît à Frédéric quelque chose de plus étranger à sa nature que d’être poète.

3450. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre deuxième. La force d’association des idées »

La classification, qui, au premier abord, paraît une fonction tout intellectuelle et rationnelle, renferme ainsi un côté sensitif et mécanique, et fonctionne d’abord comme une merveilleuse machine à calculer.

3451. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1873 » pp. 74-101

Mardi 27 mai J’ai eu un succès au dîner de Brébant, avec ce mot : « La France finira par des pronunciamento d’académiciens. » 2 juin Je ne puis surmonter mon dégoût, quand je lis à la quatrième page d’un journal, dans les réclames payées : Il vient de paraître la seconde édition : De la situation des ouvriers en Angleterre… « travail où M. le comte de Paris a fait œuvre de penseur et de citoyen… » Les prétendants qui se font écrivains socialistes… Pouah !

3452. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre III. L’art et la science »

Saint-Simon dit (je cite ceci de mémoire) : « Tout l’hiver on parla avec admiration du livre de M. de Cambrai, quand tout à coup parut le livre de M. de Meaux, qui le dévora. » Si le livre de Fénelon eût été de Saint-Simon, le livre de Bossuet ne l’eût pas dévoré.

3453. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »

Charles Baudelaire, qui nous a introduit Edgar Poe dans la littérature française (et c’est une bonne introduction), paraît vouloir y introduire cet autre esprit malade de son vice, qu’il nous donne pour plus qu’il ne vaut.

3454. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iii »

L’ordre du jour, paru à l’Officiel du 9 juin suivant, résume en quelques mots cette vie :‌ De Torquat de la Coulerie (François-Marie-Joseph), capitaine au 48e d’infanterie : « Officier démissionnaire, établi à l’étranger, est accouru en France dès l’annonce des hostilités.

3455. (1900) La province dans le roman pp. 113-140

Tous ils ont proclamé qu’ils n’étaient pas de la province, ils ont pris leurs précautions contre une confusion qui veut paraître indifférente, mais qu’ils jugeraient fâcheuse.

3456. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Tout d’un coup, paraît une insinuation contre Séjan. […] Puis en déclamations grandioses, il châtie « la vanité mondaine et ses beautés fardées que de frivoles idiots adorent, qu’ils poursuivent de leurs appétits aboyants et altérés, toujours en sueur, hors d’haleine, dressés sur leurs pieds pour saisir ses formes aériennes, à la fin étourdis, pris de vertige, et achetant la joyeuse démence d’une heure par les longs dégoûts de tout le temps qui suivra167. » Alors, pour achever la défaite des vices, paraissent deux mascarades symboliques représentant les vertus contraires.

3457. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

On comprend bien qu’Eschyle ne faisait point paraître Io changée en bête sur la scène. […] Il n’était pas jusqu’à la conception surnaturelle de la vierge Io, devenant mère par l’imposition de la main de Zeus. (« Il posera sur toi une main caressante, et son toucher suffira ») qui ne parût un emblème de la Vierge Marie fécondée sous le souffle de l’Esprit divin.

3458. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. (Les Pleurs, poésies nouvelles. — Une Raillerie de l’Amour, roman.) » pp. 91-114

Les Pleurs, qui viennent de paraître, avec plus de rhythme et de couleur que les précédents volumes. offrent aussi, l’avouerai-je ?

3459. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre II. De l’expression »

Le printemps inquiet paraît à l’horizon.

3460. (1890) L’avenir de la science « XIII »

Les historiens du XVIIe siècle, qui ont prétendu écrire et se faire lire, Mézerai, Velly, Daniel, sont aujourd’hui parfaitement délaissés, tandis que les travaux de du Cange, de Baluze, de Duchesne et des bénédictins, qui n’ont prétendu que recueillir des matériaux, sont aujourd’hui aussi frais que le jour où ils parurent.

3461. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre IV »

Il y règne cette pauvreté, grimée en faux luxe, qui ferait paraître belles la tente de l’Arabe et la maison du berger.

3462. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — I. » pp. 1-22

Les généraux le distinguèrent ; il eut son premier combat à Maison-Méane ; il y entendit pour la première fois le sifflement des balles et des boulets, qui lui parut des plus agréables : « J’avais une impétuosité et une ardeur extrêmes, dont l’effet me portait à vouloir toujours avancer. » Envoyé au siège de Toulon, il y retrouve Bonaparte, qui l’emploie et le garde avec lui.

3463. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre I. Shakespeare — Sa vie »

Il refusa le secours, à ce qu’il paraît, et renvoya la lettre, trouvée depuis dans les papiers de Fletcher, et sur le revers de laquelle ce même Ryc-Quiney avait écrit : histrio !

3464. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre I. »

Le lion n’est pas toujours pour eux le roi des animaux et l’éléphant leur paraît plus souvent digne de ce titre d’honneur.

3465. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rivarol » pp. 245-272

Pour l’expression et pour le geste de sa phrase, Sainte-Beuve est allé jusqu’à comparer Rivarol à Joseph de Maistre, et nous avouons que de diction, de mouvement, de sentiment parfois, le rapport paraît exister entre eux deux.

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