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1017. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

Je ne sais point de connaissances spéciales dont ce pur littérateur ait fait montre plus tard, hormis celle-là. […] Despréaux arrive, récite de ses vers ; on dîne, on médit d’une tragédie de La Serre ; et en prenant le café sous un berceau, dans le jardin, la conversation tombe sur la déclamation dramatique : Boileau, évoquant les souvenirs d’un temps qui lui est cher, montre comment la Champmeslé disait un vers du rôle de Monime, ou Molière une tirade du Misanthrope.

1018. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

La première partie nous montre que Napoléon fut un homme d’un surprenant génie ; et la seconde, que ce génie fut égoïste, et, au bout du compte, malfaisant. […] On sent que la constitution de l’âme de Napoléon devait être, au fond, telle qu’il nous la montre.

1019. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

Le succès récent de Marc Elder montre que l’Académie Goncourt rend parfois des arrêts équilibrés, raisonnables, et dignes d’approbation. […] Vincent d’Indy, alors que Mme Rachilde se montre épouvantée de la vase remuée.

1020. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

Son admirable aptitude pour la prose se montre dans l’impossibilité où il fut toujours d’écrire en vers passablement. […] Le plus grand homme de cette pieuse compagnie, Pascal, se montre plus sévère pour Montaigne que pour les jésuites.

1021. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 avril 1886. »

Ce nom des Français ou Francs signifie « libres » ; le nom des Allemands signifie « le peuple » ; ce qui montre que les Français ont en eux le sang des émigrés, les Allemands le sang de ceux qui sont restés fixés, qui ont conservé pure la race européenne des Aryens. […] Aujourd’hui, cela montre combien ces théories étaient diffusées, expliquées, et comment la base du national-socialisme était déjà bien installée.

1022. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VII. Repos »

D’un geste à chaque instant varié, et toujours noble, et toujours évocateur, il nous montre les empires qui grandissent et les décadences, les églises qui triomphent ou qui se meurent : Les Tribuns ont couvert la voix des patriarches Qui, des cathèdres d’or, outragés au Concile, Entraînent dans leur robe où choit leur pas sénile Les grands flambeaux éteints qui roulent sur les marches. […] La première partie nous montre l’enfant descendant de là-haut, puis dégringolant les bas degrés, tombant homme.

1023. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Le Braz n’en voudra pas au critique indiscret de se livrer à une « enquête qui montre sa conquête ». […] Cette prétention se montre quelquefois chez lui.

1024. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Victor Hugo » pp. 106-155

Hugo le résultat non d’un éloignement volontaire de la réalité, mais d’une impuissance fonctionnelle, un fait significatif le montre : la pauvreté d’idées qu’étale le poète en toutes les pièces où il a tenté de développer quelque idée métaphysique donnée comme originale. […] Hugo à un degré tel qu’elle devient géniale et sublime, la fin de la deuxième partie de notre étude le montre.

1025. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

      Toujours sublime et magnifique,       Soit que, plein de nobles douleurs, Il nous montre un abîme où fut un trône antique, Et d’une grande reine étale les malheurs ;       Soit lorsque, entr’ouvrant le ciel même,       Il peint le monarque suprême Courbant tous les états sous d’immuables lois ; Et de sa main terrible ébranlant les couronnes,       Secouant et brisant les trônes,       Et donnant des leçons aux rois ! […] S’il atteste Dieu, Dieu est pré sent sur les autels ; s’il annonce le néant de la vie, la mort est auprès de lui pour lui rendre témoignage, et montre à ceux qui l’écoutent qu’ils sont assis sur des tombeaux.

1026. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

Et d’ailleurs, comme aujourd’hui le moi se montre hardiment partout, comme on le rencontre à la fois à la tribune, dans les journaux et même dans tous vos écrits, je ne craindrai pas de m’en servir. […] Si par ma franchise j’en montre la sévérité, j’en possède aussi la bienveillante justice.

1027. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

Il se montre encore amateur d’art très exact, très sensible, sans aucune prétention du reste, mais parfaitement capable de distinguer les belles choses et de les faire comprendre. Il se montre enfin l’amoureux, ou plutôt l’amateur de femmes qu’il a été toujours, ceci dans une mesure qui, à moi du moins, paraît une demi-galanterie et peut-être un commencement de sentiment véritable.

1028. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

J’ai tenu à vous indiquer ce détail avec ce petit rapprochement parce que cela montre au moins que Gœthe s’est intéressé à Philémon et Baucis, dont il est probable qu’il a trouvé l’histoire plutôt dans La Fontaine que dans Ovide, encore que, bien entendu, je n’en sache rien. […] Le parasite, pourvu qu’il soit aimable avec le maître de la maison, pourvu qu’il flatte ses goûts, ses manies, et pourvu qu’il montre à chaque instant à quel point le patron est un homme supérieur, le parasite est plus maître dans la maison que le maître de la maison lui-même, et il est ce que tu me vois être, gros et gras, frais et la mine vermeille, admirablement vêtu et faisant l’envie de tous les honnêtes gens…. » Ce passage, très amusant, est d’une philosophie historique fort curieuse.

1029. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Appendices de, la deuxième édition »

C’est ce qu’on fait même souvent quand on parle des phénomènes « intérieurs au système » qui se produisent par l’effet du mouvement accéléré de ce système, et quand on nous montre, par exemple, le voyageur secoué sur sa banquette par l’arrêt brusque du train. […] Il est vrai que le texte cité nous montre précisément l’impossibilité où l’on se trouve, dans la théorie de la Relativité, d’exprimer mathématiquement cette distinction.

1030. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

III Où l’école expérimentale montre sa faiblesse et son insuffisance, c’est précisément dans les questions qu’elle a eu le plus à cœur de résoudre par les méthodes qui lui sont propres. […] Ce n’est plus simplement le phénomène, l’acte, la faculté qu’elle nous montre, c’est l’être lui-même, l’âme dans sa plus intime essence.

1031. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie militaire du général comte Friant, par le comte Friant, son fils » pp. 56-68

J’aime mieux essayer de les faire sentir que de repasser sèchement toutes les grandes batailles où il fut un des vigoureux artisans, Austerlitz, Auerstaedt, Eylau, Eckmuhl, Wagram, Smolensk, la Moskowa : — une intrépidité de premier ordre, cela va sans dire ; — l’affection de ses troupes qui lui permettait de tirer d’elles de merveilleux surcroîts de fatigue et des combats acharnés au sortir des marches les plus rudes : — « Cet homme me fera toujours des siennes », disait l’empereur, en apprenant une de ces marches sans exemple à la veille d’Austerlitz ; — l’habileté des manœuvres et le coup d’œil sur le terrain, le tact qui lui faisait sentir l’instant décisif, ce talent pratique qui est du tacticien et du capitaine, et qui montre l’homme né pour son art (cela se voit surtout dans sa conduite à Auerstaedt, à Eckmuhl) ; — oser prendre, au besoin, la responsabilité de ses mouvements dans les circonstances critiques, sans se tenir à la stricte exécution des ordres ; et, quand il se bornait à les exécuter, une activité sans trêve.

1032. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218

Nisard, dans cette sorte de duel avec Rousseau, se montre et s’accuse en traits vifs, aigus, sentencieux, pleins de vigueur et d’éclat ; il a quantité de mots heureux.

1033. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — I » pp. 219-230

Démon du goût et de l’irritabilité littéraire ; démon de l’inspiration poétique, et même de la correction ; démon de la justice et de la tolérance contre les persécuteurs ; démon de la civilisation, du luxe et de l’industrie (quand, par exemple, il veut vendre et placer partout ses montres du pays de Gex), il a en lui la légion démoniaque au complet ; il fait tout enfin par démon, par accès et verve.

1034. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Waterloo, par M. Thiers (suite) »

Et puis, quand toute cette troupe, ces 10,000 hommes de superbe cavalerie, dans la main du plus brave des hommes, plus furieux et plus enragé d’héroïsme à cette heure suprême qu’on ne l’avait jamais vu en aucune rencontre, eurent chargé et rechargé maintes fois, eurent fait des miracles, eurent ouvert mainte et mainte brèche dans les rangs de la plus tenace des infanteries et en face du plus inébranlable des chefs de guerre dont la grandeur dans l’histoire est d’avoir résisté et vaincu ce jour-là ; quand Ney, après des heures tumultueuses que nulle montre exacte n’a comptées, se sentit à bout d’efforts, son quatrième cheval tué sous lui, à pied, son habit percé de balles et lui-même là-dessous comme invulnérable, il avait envoyé son aide de camp Heymès demander à Napoléon ce renfort d’infanterie, et Napoléon avait fait la réponse désespérée, inexorable.

1035. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, romans (1832) »

L’amour d’Éthel et d’Ordener, l’invincible union du noble couple, le dévouement fabuleux du héros, composent le fond essentiel, l’âme de l’action : le chapitre xxiie, qui est le point central et culminant du livre, ne nous montre pas autre chose ; on y trouve le canevas exactement tracé, le motif d’un des plus touchants souvenirs d’amour des Feuilles d’Automne ; mais la crudité du dessin, l’impitoyable précision que l’auteur a mise à décrire les portions hideuses, cruelles, et à faire saillir le nain, le bourreau, le mauvais conseiller Musmédon, a donné le change aux autres sur son intention, et par moments l’en a dérouté lui-même.

1036. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « JULES LEFÈVRE. Confidences, poésies, 1833. » pp. 249-261

Jules Lefèvre, quoique plus à son avantage, se montre bien le même que dans ses poésies et dans la préface qu’il y avait jointe.

1037. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « FLÉCHIER (Mémoires sur les Grands-Jours tenus à Clermont en 1665-1666, publiés par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont.) » pp. 104-118

C’est par erreur qu’il est dit, page 7, que cette demoiselle, au moment où Fléchier la voit, est âgée d’environ vingt-deux ans ; toute la suite montre que c’est vingt-six ans qu’il faut lire.

1038. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Victor Vousin. Cours de l’histoire de la philosophie moderne, 5 vol. ix-18. »

La publication du Cours de 1817 nous montre l’éclectisme à son premier état et sous sa première forme.

1039. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — I »

Et d’abord, le jour de la première séance, il nous montre « tous les yeux fixés sur les représentants du tiers état, vêtus  d’un habit modeste, conformes à leur humble naissance et à leurs occupations habituelles. » Il nous apprend que, parmi ces représentants, si modestement vêtus, se trouvaient beaucoup de gens de lettres « qu’on a y avait appelés, parce qu’on les savait partisans de  systèmes, la plupart incompatibles avec l’état présent  des choses ; que, dans le principe, ces gens de lettres avaient été tenus à l’écart par les avocats et les  financiers, leurs collègues ; mais qu’à la fin ils avaient  repris le dessus et s’étaient faits républicains décidés » ; — que pourtant ces républicains décidés, lesquels étaient« d’un ordre plus élevé et de sentiments plus honorables » — que les jacobins de club, avaient surnommé ceux-ci « les enragés » ; — que néanmoins il y avait dans l’Assemblée de furieux démagogues, désignés sous le nom de Montagne ; et que, « quand les jacobins de la Montagne s’efforçaient d’interrompre Mirabeau par leurs rugissements, celui ci s’écriait d’une voix de tonnerre : Silence aux trente voix !

1040. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

L’Irlande est désormais la question vitale pour l’Angleterre ; l’Irlande opprimée et martyrisée depuis des siècles, l’Irlande traitée en conquête, pressurée sans relâche par le Saxon, par le Normand, par Jacques Ier, par Cromwell, par Guillaume d’Orange ; l’Irlande, cette noble et sainte Pologne de l’Océan, inépuisable en douleur comme en espérance ; l’inextinguible Irlande, un moment voisine de l’émancipation à la fin du dernier siècle, se lève aujourd’hui en armes pour regagner ses droits, pour faire sa révolution étouffée en 98 ; elle ne connaît plus Guillaume IV, ni ses officiers, ni ses prélats, ni le parlement britannique ; elle n’obéit qu’à son O’Connell, qui chargé de plaider pour elle à Westminster, s’y montre moins à l’aise, il faut le dire, que sur la terre nationale, au milieu de son peuple.

1041. (1875) Premiers lundis. Tome III « Nicolas Gogol : Nouvelles russes, traduites par M. Louis Viardot. »

Le cadet, Andry, se montre plus brillant peut-être, mais plus inconsidéré aussi et plus faible jusque dans son héroïsme ; il a en lui du Polonais, et il n’est pas fait pour sa race.

1042. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Préface de la seconde édition » pp. 3-24

On dirait que les préjugés, les bassesses et les mensonges n’ont pas fait de mal à l’espèce humaine, tant on se montre sévère pour la philosophie, la liberté et la raison.

1043. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre III. De l’émulation » pp. 443-462

L’esprit sauvage lutte contre la philosophie, se défie de l’éducation, et se montre plus indulgent pour les vices du cœur que pour les talents de l’esprit.

1044. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre II. Le lyrisme bourgeois »

Prêche-t-il la croisade, il nous montre les gens qui se croisent : Quand la tête est bien avinée, Au feu, devant la cheminée.

1045. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Baudelaire, Œuvres posthumes et Correspondances inédites, précédées d’une étude biographique, par Eugène Crépet. »

Dans toute sa correspondance avec son éditeur et ami Poulet-Malassis, il montre de la délicatesse, de la fierté, de la franchise, de la fidélité en amitié.

1046. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Voici les arguments des six discours contenus en ce livre : Au 1er, le capitaine Spavente raconte son origine à son serviteur (Trappola) et lui discourt de la montre générale de la cavalerie.

1047. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Il est vrai qu’il l’y montre, derrière Pascal et Bourdaloue qui conversent de l’éloquence, marquant sur des tablettes « les négligences qui leur échappent », et qu’il lui fait donner par le cardinal Polignac le « conseil de quitter d’un censeur pointilleux.

1048. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre V. L’Analyse et la Physique. »

L’analyse nous déroule des perspectives infinies que l’arithmétique ne soupçonne pas ; elle vous montre d’un coup d’œil un ensemble grandiose, dont l’ordonnance est simple et symétrique ; au contraire, dans la théorie des nombres, où règne l’imprévu, la vue est pour ainsi dire arrêtée à chaque pas.

1049. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VII. Développement des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Mais jamais la tentative de se substituer aux puissants et aux riches ne se montre chez lui.

1050. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XI. Le royaume de Dieu conçu comme l’événement des pauvres. »

Il n’avait aucune affectation extérieure, ni montre d’austérité.

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