C’est pourquoi aussi, quand vient le moment du rappel, nous ne recourons pas exclusivement à l’intelligence ni exclusivement à l’automatisme : automatisme et réflexion se mêlent ici intimement, l’image évoquant l’image en même temps que l’esprit travaille sur des représentations moins concrètes. […] Il y a presque toujours une part de rappel mécanique et une part de reconstitution intelligente, si bien mêlées ensemble que nous ne saurions dire où commence l’une et où finit l’autre. […] En variant la place des mots, en pratiquant des échanges de mots entre les phrases, on fait que le sens se dégage de lui-même pour l’oreille, en quelque sorte, sans que l’intelligence s’en mêle. […] On l’a fait remarquer bien des fois : nous pouvons lier des mots à des mots en nous réglant sur la compatibilité ou l’incompatibilité pour ainsi dire musicales des sons entre eux, et composer ainsi des phrases qui se tiennent, sans que l’intelligence proprement dite s’en mêle.
Je restreindrai encore le point de vue, ou plutôt je le simplifierai en disant qu’il me paraît difficile que ces lettres aient aujourd’hui aucun effet de piété et de dévotion ; la spiritualité en est trop subtile, trop particulière, trop compliquée de style métaphorique, de fleurs surannées, et trop mêlée à des questions ou à des intérêts de circonstance. […] Mais voici le tour piquant qui commence, et le bel esprit enjoué qui va se mêler jusque dans la mysticité religieuse : elle va faire semblant tout d’un coup de s’être méprise, d’avoir à se rétracter, et tout ce que M.
. : l’audace de ces assertions, le mot philosophie qui s’y trouve mêlé témérairement, lui donneront un frisson dangereux pour sa santé ; il éludera votre rencontre, et regrettera peut-être de vous avoir donné un exemplaire de ses Monumenla Vaticana versibus descripta (in-8°. 1854) » Un La Bruyère dirait-il mieux ? […] Je suis même sans cesse disposé à imputer la partie fausse et violente qui s’y mêle aux travers personnels des prétendus porte-flambeau.
Le Comme il vous plaira de Shakspeare, cueilli au tronc de ce grand chêne, est devenu, aux mains de M. de Musset, la tige gracieuse et féconde de tout un petit genre de proverbes dramatiques, mêlés d’observation et de folie, de mélancolie et de sourire, d’imagination et d’humeur 74 ; nous avons eu par lui un aimable essaim de jeunes sœurs françaises de Rosalinde. […] Pour en finir avec mon premier reproche, je regrette de trouver en un certain nombre d’endroits, surtout du premier volume, les noms de Providence, de Dieu, d’ange, etc., inconsidérément mêlés à des images que le panthéisme de l’antique et monstrueux Orient y a seul osé associer.
Son frère François, le peintre de batailles, avec qui il fut le plus lié, lui portait de la jalousie, bien qu’il mêlât ce sentiment à quelque amitié. […] S., avec la belle Henriette, avec ces divinités sans nombre qu’il a aimées et qu’il déclare toutes suaves, c’est la facilité, l’insouciance mêlée de tendresse, le plaisir dominant, le bonheur, l’amour à l’antique, nu, comme les Grecs ioniens, comme Horace l’entendaient, comme Courier de nos jours et Béranger, un amour vif, tendre, jouissant, successif et oublieux, l’âme n’y étant que pour orner les sens, les délasser et leur sourire, non pour les torturer de ses jalousies ou de ses remords.
Ce n’est que dans ses vers, pleins de fièvre et de couleur, que se dénonçait la sensualité blonde et rose des Flandres, « longtemps mêlées aux ferventes Castilles ». […] Il faisait passer dans l’humble galetas de Verlaine d’éblouissantes images de châtelaines, d’amazones, de ballerines en jupe de gaze, mêlées d’habits noirs.
Ils donneront à leurs personnages fictifs, un corps, des gestes, un visage : ils les mêleront ainsi que se mêlent les habitants d’une même cité.
Probablement cette vérité, elle aussi, nous fuit d’une fuite éternelle ; probablement les auteurs sont inépuisables en raison de ce qu’ils ont et en raison de ce qu’en les lisant, nous mettons en eux ; mais l’essentiel est de penser, le plaisir que l’on cherche en lisant un philosophe est le plaisir de penser, et ce plaisir nous l’aurons goûté en suivant toute la pensée de l’auteur et la nôtre mêlée à la sienne et la sienne excitant la nôtre et la nôtre interprétant la sienne et peut-être les trahissant ; mais il n’est question ici que de plaisir et il y a des plaisirs d’infidélité et l’infidélité à l’égard d’un auteur est un innocent libertinage. […] Il ne faut pencher vers aucun excès et il faut se tenir dans un certain milieu où le plaisir de comprendre ne soit pas gâté par le plaisir de discuter, ni même par celui de concilier trop ; mais se placer tour à tour aux différents points de vue et dans les différentes attitudes, et tantôt s’abandonner à la force de la pensée et à la rigueur de là logique, tantôt se défendre, ne vouloir pas être dupe, opposer l’auteur à l’auteur pour le battre à l’aide d’un auxiliaire qui est lui-même ; tantôt venir à son secours et démontrer qu’il ne s’est ni trompé ni contredit et que ce sont des apparences qui sont contre lui, si tant est même qu’il y ait des apparences : tout cela est comprendre encore ; tout cela n’est que différentes façons de comprendre et il suffit, pour que toutes soient utiles et fécondes, qu’à toutes ces opérations préside la loyauté et que jamais le sophisme ne s’y mêle.
Les sources historiques les plus profondes, malgré le limon de la personnalité qui s’y mêle, sont très certainement les Mémoires, et, nous l’avons dit plus haut, les Mémoires n’existent pas en Russie. […] il le mêle à la forme, si abrupte et si piquante, des Memoranda de lord Byron.
« L’âme se mêle à tout », disait madame de Staël, mais c’est de l’esprit qu’on peut dire qu’il se mêlait à tout chez Gozlan.
trop souvent, la femme d’esprit se mêle à la femme de cœur, en ces lettres aussi spirituelles — et c’est leur défaut — qu’elles sont palpitantes d’émotion, l’esprit, du moins, n’y empêche jamais l’émotion de naître. […] Moi, je voudrais pouvoir en faire rêver… On y trouvera ce qu’on ne trouve plus dans aucun des livres contemporains… On y trouvera un amour inattendu et rare avec tous ses élans, ses chastes ardeurs, ses abandons, ses coquetteries, ses enfances, sa goutte d’infini enfin, et de la douleur aussi qui se mêle à tout cela, mais qui n’empêche pas tout cela.
Il combine sa fable de manière à ouvrir ce château à son héroïne et à la mêler un soir aux fêtes et au luxe d’une société entr’aperçue seulement dans les livres à couverture jaune qu’elle a lus. […] III Voilà, dégagé des mille fils qui s’y rattachent, s’y mêlent et la compliquent, la trame du roman de M.
On croirait qu’il s’agit de l’Ionie, quand on voit les reproches amers mêlés par le poëte à son appel aux armes ; on incline pour Athènes, devant cette apothéose de la gloire que chante le poëte, et dont son cœur est plein. […] Mais que chacun marche droit, l’épée haute et le bouclier ct tendu sur la poitrine, quand la mêlée commence.
Henri de Régnier On imagine volontiers son profil bossué au bronze de quelque médaille du temps des Flandres bourguignonnes, et, au revers, pour allégoriser d’emblèmes décoratifs le poète du Sang des fleurs et des Vergers illusoires, on figurerait, dans une guirlande en entrelacs, un miroir, une épée et une grappe, car ses vers, à des vigueurs héroïques, allient des nuances opalines d’eaux calmes et mêlent les saveurs telluriques d’un noble cru.
Henri de Régnier Poésie singulière, à la fois galante et funèbre, attifée et naïve, qui sent la marjolaine et le cyprès, mêlée de froissements de soie et de cliquetis d’ossements, chansons qui voltigent sur des drames latents, chansons parfumées d’amour et de mort, charmant et délicieux livre que ces Squelettes fleuris où M.
Mais les malheurs de Lusignan, mais son sang, mais ses souffrances se mêlent aux malheurs, au sang et aux souffrances de Jésus-Christ.
Si l’on reprend Sannazar, L’Arioste et d’autres poëtes, d’avoir mêlé mal à propos la religion chrétienne dans leurs poëmes, c’est qu’ils n’en ont point parlé avec la dignité et la décence qu’elle exige, c’est qu’ils ont allié les fables du paganisme aux veritez de notre religion.
« Quelle est, me dit Toscar, cette voix qui se mêle au bruit des flots ; elle est douce, mais triste ? […] Près de moi Toscar tire son épée : l’ennemi vient comme un torrent ; les cris confus de la mort s’élèvent ; le guerrier saisit le guerrier ; le bouclier choque le bouclier ; l’acier mêle ses éclairs aux éclairs de l’acier ; les dards sifflent dans l’air ; les lances résonnent sur les cottes d’armes, et les épées rebondissent sur les boucliers rompus. […] La fougère flétrie gémit auprès, et ses longues feuilles ondoyantes se mêlent aux cheveux blancs d’Ossian. […] Non, je ne resterai pas seule, ô vents qui soulevez ma noire chevelure, je ne mêlerai pas longtemps mes soupirs à vos sifflements. […] L’âge a mêlé des cheveux blancs à ma noire chevelure.
Il y a à côté de moi le général Schmitz, un militaire mêlé à la littérature, à la diplomatie, à l’économie politique, un homme d’intelligence, la parole pleine de faits. […] Un moment, elle regarde de mon côté, sans me voir, et je retrouve la vie ardente de son œil, mêlée à cette ironie diabolique, indéfinissable chez cette femme honnête. […] J’entends la voix de Hugo se mêler aux rires des femmes, au bruit des assiettes. […] C’est le décor riant du rococo jésuite, dans une profusion d’encens, dans une musique d’orgue, mêlée de sonneries et de trompettes, et de roulements de tambour. […] Des ressouvenirs des figures de pierre de la cathédrale de Chartres, mêlés à des réminiscences des récits des temps mérovingiens, me revenaient, je ne sais pourquoi.
Le monde saisi de vertige se rua à de sombres plaisirs, où le sang se mêlait à la volupté, où la luxure s’enlaçait à la mort. […] Ce qu’il daigne uniquement apercevoir, c’est ce qui tombe en poussière, ce qui est étiqueté et conservé sous une vitrine : c’est le cadavre de la jeune princesse allemande que l’on voit à Saint-Thomas de Strasbourg, petit monstre grimaçant sous les soies de ses atours brûlées par les poisons corrosifs des aromates funéraires ; c’est le roide squelette de cette Thaïs arrachée aux sépultures d’Antinoë, qui montre les trous béants de ses orbites sous les boucles de sa chevelure encore vivace et qui mêle l’épouvantable misère de son corps décomposé à l’éclat de ses joyaux, plus durables qu’elle. […] Ils se mêlent de réglementer les plaisirs du peuple, ils entendent l’amuser à leur manière, — à la fois décente et instructive. […] Des ressouvenirs de Watteau se mêlent aux images arcadiennes du Poussin. […] Les arbres mêlent la rouille opulente de leurs feuilles aux ors des sculptures.
Est-ce assez pour moi que mon âme Frémisse à ton chant inouï ; Qu’écoutant tes soupirs de flamme, Comme à l’ami qui la réclame, Dans l’ombre elle réponde : Oui ; Qu’aux voix qu’un vent du soir apporte Elle mêle ton nom tout bas, Et ranime son aile morte À tes rayons si doux…, qu’importe, Hélas ! […] Nos deux ombres ne se mêlèrent pas sur la muraille du même salon. […] « Mon ami, ce petit livre est à vous ; votre nom s’y trouve à presque toutes les pages ; votre présence ou votre souvenir s’y mêle à toutes mes pensées. […] L’amitié qu’elle implore, et en qui elle veut établir sa demeure, ne saurait être trop pure et trop pieuse, trop empreinte d’immortalité, trop mêlée à l’invisible et à ce qui ne change pas ; vestibule transparent, incorruptible, au seuil du Sanctuaire éternel ; degré vivant, qui marche et monte avec nous, et nous élève au pied du saint Trône. […] Il y mêle son jugement sur les Consolations, lequel est si favorable qu’il y aurait pudeur à le produire, si lui-même, bien des années après, n’avait dit les mêmes choses, et en des termes presque semblables, dans un de ses Entretiens familiers sur la littérature.
Et ce respect est bien celui qu’on a pour les choses qu’on achète : il est mêlé de quelque secrète mésestime. […] Ce genre agréable et mêlé, moitié drame historique, moitié comédie d’intrigue, Paméla n’en est pas le chef-d’œuvre ; mais c’est encore une pièce singulièrement ingénieuse. […] Le cœur libre désormais, Lia accepte sans répugnance l’idée de ce mariage de raison : « Évidemment, dit-elle, il doit y avoir des émotions et des joies dont il faut bien que je fasse mon deuil… Mais elles sont très mêlées, ces joies-là, je le sais… J’aimerai M. […] Vous sentez la convention, d’autant plus déconcertante ici que ces manifestations invraisemblables de vraisemblables pensées sont mêlées çà et là de traits de vérité comique. […] Au reste, je ne reçois de lui, je l’avoue, que des impressions incohérentes et mêlées, et, quoique je l’essaie ici pour la seconde fois, je vois bien que je n’ai pas réussi à le définir.
Mais, comme les nations infidèles ont toujours mêlé leur fausse religion (et par conséquent leur mauvais goût) à leurs ouvrages, ce n’est que sous le christianisme qu’on a su peindre la nature dans sa vérité.
Molière Il y a en poésie, en littérature, une classe d’hommes hors de ligne, même entre les premiers, très-peu nombreuse, cinq ou six en tout, peut-être, depuis le commencement, et dont le caractère est l’universalité, l’humanité éternelle intimement mêlée à la peinture des mœurs ou des passions d’une époque. […] Il vécut d’abord, dans sa première manière, sur la farce traditionnelle italienne et gauloise ; à partir des Précieuses et de l’École des Maris, il devint lui-même ; il gouverna et domina dès lors ses imitations, et, sans les modérer pour cela beaucoup, il les mêla constamment à un fonds d’observation originale. […] Au contraire, l’admiration du commentateur pour son poëte va presque en raison du nombre des imitations qu’il découvre en lui, et elle n’a plus de bornes lorsqu’il le voit dans l’Avare mener, à ce qu’il dit, jusqu’à cinq imitations de front, et être là-dessous, et à travers cette mêlée de souvenirs, plus original que jamais. […] Notez que cette joyeuse histoire n’a eu tant de vogue que parce que le nom populaire de notre grand comique s’y mêle et l’anime. […] Ce détail a peu d’importance ; mais en général toutes les anecdotes sur Molière sont mêlées d’incertitude, faute d’un premier biographe scrupuleux et bien informé.
Enfin il y a la poésie guerrière, attestée par la Vie de saint Faron, qu’on a invoquée à tort en faveur des origines épiques ; non pas que le souffle épique ait fait complètement défaut ; on le trouve, mêlé au lyrisme, dans les chansons de toile, dans les romances, mais il n’est pas l’élément principal. […] Plus exactement : les uns ont blâmé Molière de ses dénouements bouffons ou providentiels, les autres l’ont loué d’avoir su rester dans la comédie, de n’avoir pas mêlé les « genres » ! […] Lanson, à propos des contemporains du fablier : « Ces mondains subissaient, sans trop se rendre compte de leur impression, le charme complet de cette poésie qui, en leur parlant toujours de l’homme, leur faisait voir toute la nature, l’immense, la multiple nature, et qui mêlait l’effusion lyrique à la précision narrative ou dramatique. […] Tous deux protestent contre le romantisme et le mêlent pourtant à leur réalisme ; Dumas y mêle même une bonne dose de romanesque. […] En toutes choses, la mesure ; l’esprit lucide et entreprenant mêle le sérieux du Nord à la gaîté du Midi.
Avec cette idée de la poésie, comment y mêler celle d’un froid et stérile calcul ? […] L’orgueil sur son beau front, pour la première fois Se mêle à la pudeur naïve. […] « Ne gémis plus, Jacob, sur la terre d’exil ; Ne mêle plus tes pleurs aux flots impurs du Nil : Le Jourdain va t’ouvrir ses rives. […] Est-ce donc assez, pour suspendre nos inquiétudes, des vers d’un poète populaire sur l’amour, la religion, les souvenirs d’enfance, douces fleurs qui veulent être respirées par un beau soleil, pensées de loisirs et de solitude, qui se cachent sous les jours de trouble et de mêlée ? […] Les autres personnages sont mêlés de vérité et d’exagération ; la plupart sont de très brillantes créations poétiques.
Pour nous, nous n’essayerons pas de le mêler plus qu’il ne convient à ces querelles, qu’il surmonte de toute la hauteur de sa venue précoce et de son génie. […] Je sens que la raison humaine frémit à la vue de ces flots de sang innocent qui se mêle à celui des coupables. […] Serait-il possible que nous fussions mêlés là-dedans ? […] les éclats d’un homme d’esprit impatienté d’avoir entendu durant des heures force sottises, et qui n’y tient plus ; les nerfs s’en mêlent : il va lui-même au-delà du but, comme pour faire payer l’arriéré de son ennui. […] Ce qui achève de tout embrouiller, c’est que la vérité se mêle parfois au mensonge.
Une conformité d’âge et de goûts m’attacha à votre personne, et une liaison s’établit entre nous, malgré la supériorité que vous conserviez sur moi. » Il se mêlait à ces causeries ardentes des courses pleines de joie et de fraîcheur à travers la campagne ; car Fauriel aimait la nature, et il l’étudiait comme toutes choses ; la botanique fut d’abord et resta longtemps une de ses passions favorites. […] En lisant cette lettre émue et naïve, une larme d’attendrissement se mêle au sourire involontaire : « Quel homme êtes-vous donc, citoyen ? […] J’ai espéré plusieurs fois, d’après ce qu’on me disait, que vous viendriez à Paris, et je comptais au moins vous rencontrer à une triste cérémonie, où j’aurais bien sincèrement mêlé mes regrets aux vôtres. […] Ainsi, des nuances de joie, tenant aux satisfactions du cœur, se mêlèrent pour lui jusqu’au bout aux applications de l’esprit, et il s’acheminait, sans trop la sentir, dans l’inévitable tristesse des ans. […] Patin a mêlé quelques critiques de détail auxquelles je renvoie ; j’en ajouterai une seule, toute petite, pour ma part : au tome IV de l’histoire, pages 207 et 227, je vois qu’il est encore question de Lantbert, comte de la marche de Bretagne, qu’on a dit être mort de la peste, à la page 168 ; il y a là quelque inadvertance.
Vous avez dit ce qui était à dire : il aimait l’esprit et il en avait ; il avait un grand sens, — ce bon sens qui se trouve au fond de tout bonheur : il y mêlait, comme vous l’observez très bien, quelque légèreté (mot qui étonne à première vue) et de l’inconstance.
Un sens vague s’insinue bientôt dans ses mouvements cadencés, la pantomime s’y mêle et l’inspire.
Mais on s’est plaint que cet ouvrage peu méthodique est un labyrinthe sans fil ; que le vrai & le faux y sont trop souvent mêlés ensemble ; que presque toutes les citations sont fausses ; que ses idées systématiques sur le climat, sur la religion, souffrent beaucoup de difficultés ; que tout le livre est fondé sur une distinction chimérique, &c.
Le fonds du livre est une histoire allégorique du Catholicisme, du Luthéranisme & du Calvinisme, mêlée de cent autres choses qui n’y ont aucun rapport.
Il dit, et celui-ci allait Supplier lui Ayant saisi son menton De sa main épaisse ; Mais lui le frappa Au cou au milieu, S’étant élancé avec son épée, Et lui coupa deux nerfs ; Et la tête donc De celui-ci parlant encore Fut mêlée à la poussière.
Le précieux et l’altier se mêlent en lui ; il ne se soucie point d’être accessible ; il ne va pas au-devant du succès, et s’il l’obtint un temps ce fut hasard. […] À ces personnages choisis s’en mêlent fort peu qui aient le caractère bas ou vilain. […] Indiscrétion, les aventures où on les mêle, les propos qu’on leur fait tenir. […] Mais, de même que sa puissance nous a paru mélangée de tristesse, son esprit est caustique et mêlé d’amertume. […] Il a fallu la pitié que lui inspirèrent ces tortures humaines pour mêler une sorte de funèbre enchantement à ces romans atrocement voluptueux.