Ce cœur, c’est le christianisme, accepté à la fois comme science de l’homme et comme règle des mœurs. […] Frédéric comparait les hommes à une horde de cerfs dans le parc d’un grand seigneur ; Voltaire, au commencement, l’avait contredit. A la fin, il les compare lui-même à une multitude de fous destinés à amuser un homme d’esprit. […] Dans les cruautés de l’ancienne justice envers le criminel, il y avait du moins du respect pour l’homme. […] Enfin, ses amis sont-ils autre chose que les hommes d’affaires de son esprit ?
En un mot, la société doit à l’homme la possibilité de la vie, de cette vie que l’homme à son tour doit, s’il en est besoin, sacrifier à la société. […] Il est horrible qu’un homme soit sacrifié à la jouissance d’un autre. […] Toute grande entreprise de cette sorte demande une première assise d’hommes. […] L’homme accepte toujours le risque ; il va moins au-devant de la mort à coup sûr. […] J’aurais aimé cet homme-là.
Cependant, après s’être fait un peu presser, cet homme respectable, dit son avis avec autorité et bon sens. […] Le vieil officier cherche à le détromper : il lui montre la différence qu’il y a entre un homme peu scrupuleux qui, dans la réalité, dans la conversation, se laisse animer et accepte les choses les plus fortes, et ce même homme, devenu tranquille, qui les apprécie en les lisant : « Il est vrai, dit-il, que ce lecteur est homme aussi : mais c’est alors un homme en repos qui a du goût, qui est délicat, qui s’attend qu’on fera rire son esprit, qui veut pourtant bien qu’on le débauche, mais honnêtement, avec des façons et avec de la décence. » C’est un éloge à donner à Marivaux que, venu à une époque si licencieuse, et lui qui a si bien connu le côté malin et coquin du cœur, il n’a, dans l’expression de ses tableaux, jamais dépassé les bornes. […] Et il faut convenir qu’il est mieux rendu et plus joli en enfant qu’il ne serait en homme. […] Son laisser-aller, sa négligence d’homme comme il faut, sa facilité à donner, le réduisirent souvent à de tristes expédients ; il touchait une pension d’Helvétius, une autre de Mme de Pompadour. […] C’est avec cette physionomie d’homme mortifié que cet aimable et piquant Marivaux, cet esprit lutin d’un monde si riant, prend congé de nous.
Le résultat continuel de l’effort de la critique appliquée à la littérature est d’étendre ainsi de plus en plus le domaine de l’homme instruit, et d’appeler chacun à profiter, et, jusqu’à un certain point, à juger par soi-même de ce qui avait été jusqu’alors la propriété des doctes et des hommes de cabinet. […] Commynes trouve là pour doge un Barbarigo, homme sage et fin, moins grandiose que le Dandolo d’autrefois, mais une « douce et aimable personne ». […] Il faut voir les hommes comme ils sont, même au xiiie siècle. […] Et je suis un vieil homme et faible de corps et infirme, partant j’aurais dorénavant besoin de me reposer ; mais je ne vois, pour le moment, aucun homme parmi nous qui, plus que moi, sût vous conduire ni guerroyer. […] Et n’avons-nous pas vu nous-mêmes des guerres et des croisades tout aussi vastes s’enflammer, et des hommes de cabinet à leur tour y trouver leur large emploi ?
Il est délicat aux hommes de notre génération de venir parler des chefs de la génération qui nous a précédés. […] Que s’il traite son homme comme si rien n’était arrivé, s’il veut lui persuader qu’il n’a fait que sauter un ou deux degrés d’un perron et qu’il le remette au régime ordinaire, l’homme, au bout de quelques jours, sent un malaise suivi de désordres intérieurs plus ou moins graves. […] C’était la puissance de l’homme, bien supérieure à celle de l’orateur. » Le contraire est vrai de M. Guizot : la puissance de l’orateur fut très supérieure chez lui à celle de l’homme d’État. […] Guizot l’idée qu’on doit se faire du ministre lui-même, de l’homme d’État, de l’orateur et de l’écrivain.
La meilleure justification d’un homme sort de là. […] Il y était à peine ; il allait dicter un premier ordre ; il se retourne vers Marmont et lui dit : « Et notre homme d’Égypte ! […] Les accents de cet homme lui étaient restés dans le cœur, dans l’imagination ; oui, il avait peut-être fait vœu, dans son imagination italienne, d’être pitoyable pour cet homme, si la fortune lui souriait à lui-même et si elle couronnait son retour. Il y a de ces superstitions dans les hommes du destin. […] L’homme d’ailleurs se montre toujours, et il y a même des moments où l’on entrevoit le peintre.
Cet homme connaît le réel ; certaines de ses observations, celle par exemple sur la façon dont les femmes boivent le vin, sont aussi précises et oiseuses que certaines constatations détaillées des réalistes français. […] Il ne semble pas que Dostoïewski parle des événements et des êtres comme un homme qui les connaîtrait d’une longue familiarité. […] lis sont réfractaires à l’insulte, et simplement, avec au fond l’idée qu’ils sont bien de la même chair que les autres hommes, ils disent en d’horribles conversations toute la cruauté et la luxure de leurs âmes. […] Pour les accepter, Dostoïewski eût dû réprimer à la fois la pitié et l’amour que lui inspiraient les hommes. […] Cet homme troublé, aimant et mal pacifié, était maigre, chétif, blême.
Voilà un homme bien gênant. […] L’homme seul l’est. […] — Presque tous les hommes sont méchants. […] Il existe pour l’homme. […] Cet homme est jugé pour M.
L’homme de talent l’est par nature, a dit Pindare. […] Un homme de lettres (j’ai honte à le dire) n’est plus franchement un homme. […] Elle vous empêche d’être politique, homme d’État, homme du monde, homme de famille, joyeux compagnon. […] Ceux à qui il arrive d’exprimer quelques vérités qui peuvent sembler profondes et hardies, ne doivent pas trop s’enorgueillir ; car, il faut bien se l’avouer, arrivés à un certain âge, la plupart des hommes, je veux dire des hommes qui pensent, pensent au fond de même ; mais peu sont dans le cas de produire ouvertement et de pousser à bout leur pensée. […] Les hommes se mettent beaucoup trop en frais, ce me semble, pour admirer le génie de l’homme, c’est-à-dire pour s’admirer eux-mêmes.
J’aurais mis ce qui est des pierres et du pittoresque à part des hommes et des faits qui vécurent. […] L’homme qui a écrit la Biographie de Suleau, Le Lendemain du massacre, La Lanterne, Le Rhum et la Guillotine, a sa voie trouvée. […] cette chose qui déplaît tant aux hommes, ces femmes laides !). […] il était un de ces royalistes sans vasselage qui tenait plus à la monarchie qu’à une race, et qui éprouvait contre cette race la généreuse colère d’un homme qui voit la royauté se perdre elle-même, en n’osant pas se sauver. […] Vitu est enfin un homme qui mettrait un mépris fort gai au service de convictions très sérieuses.
Saint-René Taillandier ce que le philosophe est à l’homme de lettres. […] Saint-René Taillandier, il est bien probable que nous, serions privés de ce grand homme. […] Les opinions d’un homme ne sont-elles pas tout en cet homme ? […] Taillandier avec tremblement, — lui paraissent presque deux hommes de génie ! […] Il a le droit du caprice qu’ont les hommes d’imagination et les jolies femmes.
Il ne ménage ni passions, ni préjugés ; il ne voit que l’homme dans l’homme. […] N’en retirassent-ils d’autre profit que de sentir leur ignorance et le prix du savoir, dit Tien-Lchi, ils en seraient plus hommes et plus en état de gouverner les hommes. […] Écoutons à cet égard un homme qui a vécu soixante ans au milieu de ces institutions. […] Le but des supplices est de corriger les hommes et non pas de les conduire à la mort. […] Qui entreprend de changer les mœurs des hommes ne doit pas se flatter que le bon exemple seul persuade la vertu.
On joue dans le salon un petit proverbe de l’homme politique. […] — Un bien petit homme frotté à de grandes choses ! […] Elle appelle son amant : petit homme. […] Elle ne s’adresse par rien aux sens de l’homme. […] Le génie est le talent d’un homme mort.
Soyons simples, humbles, et sincèrement détachés avec les hommes : soyons recueillis, calmes et point raisonneurs avec Dieu. […] Voyez les hommes ; soyez vu d’eux ; remplissez votre vocation : la mienne est de vous tourmenter. […] Souffrez cette indiscrétion du plus dévoué et du plus zélé de tous les hommes. […] Elle est ce qu’elle peut être chez un homme de sensibilité, de piété, de délicatesse, qui a vu de près la Cour et qui en a souffert, qui assiste à une fin de long règne et qui en voit les inconvénients, les derniers abus et même les désastres. […] [NdA] Ce jugement serait bien injuste si on l’appliquait à tous les hommes de Port-Royal, et surtout du premier Port-Royal ; il n’est vrai que si l’on a en vue la majorité des jansénistes du dehors.
J’eus beau crier et me défendre, la couverture fut apportée, et quatre des plus forts hommes du monde furent choisis pour cela. […] Je vois des choses en vous plus éclatantes que votre fortune, et des qualités avec lesquelles vous ne sauriez jamais être un homme ordinaire. […] Je fus étonné qu’un homme nourri toute sa vie entre les bras de la Fortune sût tous les secrets de la philosophie, et que vous eussiez acquis de la sagesse en un lieu où tous les hommes la perdent. […] Dans le même temps, Voiture voyait souvent à Madrid le comte duc d’Olivarès et gagnait son amitié ; car il est à remarquer à son honneur que cet homme si chéri du beau sexe ne sut guère moins réussir auprès des hommes considérables, guerriers et ministres, pourvu qu’ils aimassent l’esprit. […] Ainsi il y avait un homme de grand sens dans Voiture ; il y avait peut-être, sous l’homme aimable et sous l’ingénieux badin, un homme sérieux qui n’a pas eu le temps ni les occasions de se dégager.
Ces décisions des hommes de goût ne sont dans le fond que la voix publique que les hommes d’un tact supérieur devinent par instinct88 ; elles se modifient et se perfectionnent89 en passant de bouche en bouche. […] Quelqu’un lui proposa d’assister à un dîner où il trouverait assemblés tous les hommes célèbres dont les noms sont connus en Europe. […] Ainsi l’homme de lettres en Bonstetten profitait de l’administrateur déjà, de même que l’administrateur en lui profita et s’inspira sans cesse de l’homme de lettres éclairé, bienveillant et ami sincère de l’humanité. […] Un phénomène tout semblable se faisait remarquer alors chez les hommes en place de presque tous les pays de l’Europe. […] Je les trouvai à genoux devant le député d’un canton démocratique, faisant paisiblement leur information à cet homme.
Des caractères d’homme. — § IX. […] La Bruyère l’a dit : L’homme tel qu’il est, substitué à l’homme tel qu’il devrait être. […] Rien ne sent plus son homme de génie que d’y avoir réussi. […] Des caractères d’homme. […] Vainement oppose-t-on à cette vérité celle de l’homme « ondoyant et divers » ; c’est au moraliste à nous faire voir cet homme-là.
Il est une même chair, une même âme avec les autres hommes. […] Tout cela est nécessaire à l’homme. […] Sans doute, l’homme et l’être quel qu’il soit restera toujours boiteux. […] L’esclave en rappelant au triomphateur qu’il était un homme n’empêchait point le triomphe. […] Ils conviennent à la faiblesse de l’homme.
Il est quelques artisans beaucoup plus capables que le commun des hommes de porter un bon jugement sur les ouvrages de leur art. Ce sont les artisans nez avec le génie de cet art, toujours accompagné d’un sentiment bien plus exquis que n’est celui du commun des hommes. […] Il est donc devenu insensible au pathétique des vers et des tableaux, qui ne font plus sur lui le même effet qu’ils y faisoient autrefois, et qu’ils font encore sur les hommes de son âge. […] On peut dire des artisans ce que Petrone dit des hommes qui possedent de grandes richesses. Tous les hommes veulent que le genre de mérite dont ils sont doüez, soit le genre de mérite le plus important dans la societé.
Je serai même aussi peu surpris qu’un homme qui auroit pris son idée du mérite des anciens sur leurs ouvrages de physique, de botanique, de geographie et d’astronomie, parce que sa profession l’auroit obligé à faire sa principale étude de ces sciences, n’admire point l’étendue des connoissances des anciens, que je suis peu surpris de voir l’homme qui a formé son idée du mérite des anciens, sur leurs ouvrages d’histoire, d’éloquence et de poesie, rempli de véneration pour eux. […] Ainsi l’homme qui est né avec le génie le plus heureux est celui qui va plus loin que les autres dans ces sortes de professions, et cela indépendamment du dégré de perfection où elles se trouvent lorsqu’il les exerce. […] Le secours que donne la perfection où l’un des arts dont nous parlons est arrivé, ne sçauroit mener les esprits ordinaires aussi loin que la supériorité de lumieres et de vûës naturelles, peut porter un homme de génie. […] Parmi les professions que j’ai citées comme ressortissantes principalement du génie, celle du medecin paroît la plus dépendante de l’état où est la médecine quand un certain homme vient à la professer. […] Il lui faudroit, ajoute-t-on, recommencer son apprentissage, et le faire même assez long avant qu’il fut capable de mener deux mille hommes à la guerre.
Il n’avait pas quitté le frac bleu de l’École normale, — ce bas bleu des hommes, seulement porté plus haut que la jarretière, — qu’il était célèbre. […] C’était le regret tout simplement de n’être pas un homme d’État ! et non pas un homme d’État comme Montesquieu, penseur insuffisant pour une âme si haute, mais un homme d’État comme Pitt ! un homme qui mène réellement l’État. […] C’est la première fois, certainement, qu’un homme a été assez crâne — même ailleurs qu’au Journal des Débats — pour comparer la reine et la déesse des amours au gouvernement parlementaire !
C’est un homme né pour faire la plus grande fortune quand il ne l’aurait pas trouvée toute faite chez lui. […] Si elle vous détruit d’un côté au physique, de l’autre côté, au moral, comme elle vous répare un homme ! […] L’homme habile, qui s’est blessé dans le piège qu’il avait tendu imprudemment à d’autres, y regarde désormais à deux fois. […] Le duc de Noailles était donc un homme de beaucoup d’esprit, et du plus fin, dans un corps épais et puissant. […] C’est la juste harmonie du jugement avec l’imagination, qui constitue l’homme d’esprit ; joignez-y la conception nette et facile, c’est l’homme de beaucoup d’esprit ; avec le courage de plus, c’est l’homme de génie : mais, avec le feu seul de l’imagination, on extravague… « Il est de ces familles de Cour, tirées de l’obscurité par le bonheur et par l’intrigue, sans avoir jamais rendu d’éclatants services, sans avoir produit d’hommes d’un mérite élevé71.
Renan, qui a toutes les franchises, ne nous cache point l’envie que lui inspire la destinée des hommes du monde. […] Bien d’autres pages sont d’un homme qui se connaît aux choses d’amour. […] Les hommes sont des artistes et des dilettantes de l’amour. […] que Maxime Rivols est bien le type accompli de l’homme de lettres amoureux ! […] Cette idée que des hommes peuvent juger des hommes, non pas seulement au point de vue utilitaire, mais au nom de la vérité, de la conscience universelle, de l’absolu, me paraît de plus en plus baroque et monstrueuse.
Cet homme laissait à son fidèle serviteur Seiffert, par acte de donation, presque toute sa succession, bibliothèque, objets précieux, mobilier. […] On remarque à peine dans sa correspondance une certaine honte de son ignorance des phénomènes évidemment intellectuels des hommes. […] Après moi, il n’y a rien. » Cet homme s’est trouvé. […] Cette tradition est si répandue, qu’on l’a quelquefois regardée comme un antique souvenir des hommes. […] L’ensemencement des champs, la culture de la vigne, qui réjouit le cœur de l’homme, celle de l’olivier, y ont aussi trouvé place.
On ne put jamais reprocher à l’homme les sévérités du critique. […] Ces hommes apportaient au désert, comme ils appelaient la solitude de Port-Royal, de fortes études, une connaissance profonde de l’antiquité, la passion de la théologie, l’esprit chrétien si enclin aux spéculations sur l’homme. […] Mais ni dans cette fécondité, ni dans cette science, ne se trahit le caractère de l’homme. […] Car qu’y a-t-il en apparence de plus oiseux que de chercher les moyens d’être en paix avec les hommes ? […] Aussi tout est-il vrai dans ces pages où l’auteur n’est que l’interprète de l’homme et du chrétien.
Formation et caractère de l’homme féodal. […] Ces hommes voient la chose ou l’action en elle-même, et s’en tiennent à cette vue. […] Un autre a des hommes d’armes qui, à coups d’épée, mettent à la raison ses moines récalcitrants. […] Qu’est-ce donc que l’homme a appris dans cette civilisation et par cette littérature ? […] tant la jouissance de la liberté fait vite découvrir aux hommes la nature de la liberté !
Nous exigeons davantage aujourd’hui ; notre curiosité s’attache à l’homme ; à travers l’homme elle poursuit le secret de la race. […] Un des hommes les plus compétents en cette matière, M. […] L’homme russe s’est effrayé de voir son néant. […] Nous reconnaîtrons cet homme, nous le reverrons partout. […] J’ai dit que cet homme était parfaitement bon ; pourquoi, grand Dieu !
tout, excepté ce qui intéresse l’homme, la nature et Dieu. […] Dans ces forêts primitives l’homme disparaît. […] Elles ne sont encore habitables que pour le précurseur de l’homme, pour le singe, à part quelques défrichements. […] L’homme est profondément humilié de sentir que l’antique forêt n’est point encore propre à lui servir de demeure. […] Il comprend qu’elle reste jusqu’à présent l’héritage exclusif de l’homme des arbres, — le singe.
Cet homme était M. de Vigny. […] On est tchilibi comme on est chez vous un honnête homme par excellence : un homme distingué, éminent, un homme à part. […] criminel devant Dieu et les hommes. […] … l’homme sans foi que celui qui a dit cette parole ! […] — Y a-t-il un seul de ces hommes dont tu ne puisses vendre le lit ?
Il connut cette passion qui développe le cœur, et qui tire l’homme de lui-même par la séduction du plus grand amour de soi. […] Chez tout homme qui fait des vers, il y a plus ou moins l’homme au sonnet du Misanthrope. […] Il aima Boileau par le goût qu’il avait pour les hommes distingués, par la préférence qu’il donnait ouvertement au mérite sur la naissance. […] A cet âge-là, on ne sent pas encore en soi l’homme double ; on n’est pas préparé à goûter l’art du moraliste qui nous démêle de nous-mêmes. […] Ce morceau égale les meilleurs de La Bruyère, et il respire je ne sais quoi de grand et de royal qui ne sent pas son homme de lettres.
L’homme et l’écrivain chez Voltaire sont parfaitement définis et connus, ou du moins peuvent l’être : le combattant et le chef de parti Voltaire continue toujours. […] Un esprit partagé rarement s’y consomme, Et les emplois de feu demandent tout un homme. […] Cela fait du bien et soutient son homme dans la vieillesse. […] Cette période de la vie de Voltaire, ces trois années d’étude et de silence, où il entra n’étant que le libertin du Temple et le plus charmant homme de société, et d’où il sortit homme et philosophe, sont restées assez obscures et mystérieuses, précisément parce qu’il les passa dans le silence. […] Heureux qui sait se dérober de bonne heure aux séductions de la renommée, aux fureurs de l’envie, aux jugements inconsidérés des hommes !
Cette idée est mieux entrée en nous, que l’homme n’est que l’effort dernier, l’épanouissement de la Vie totale. […] L’humanité finirait ainsi à peu près comme elle a commencé : les derniers hommes seraient, comme les premiers, des hommes des bois, mais plus instruits et plus subtils que les membres de l’Institut d’aujourd’hui, et aussi beaucoup plus philosophes. […] que les hommes sont bons ! […] un brave homme de ses amis. […] alors, en quoi ce ciel est-il plus beau que celui des anciens hommes ?
Bazin était de ne point vouloir être homme de lettres ; qu’était-il donc autre chose ? […] Sans avoir épuisé la double tâche qu’il s’était proposée, la peinture d’une époque historique et d’un grand homme, M. […] Bazin est un homme de beaucoup d’esprit et qui se pique de n’avoir rien, en écrivant, de l’érudit de profession et du pédant. […] Cette disposition caractéristique à part, et quand il parvenait à triompher des travers où elle le jetait souvent, c’était un esprit judicieux, étendu, supérieur, ferme surtout et fin, un homme jugeant les hommes. […] Un homme qui a beaucoup connu M.
J’y vois comme une espèce de geste d’un homme vif qui est plein de son sujet, qui craint en causant d’en laisser échapper quelque chose, et qui prend le bras de celui qui l’écoute. […] Ce Dialogue est beau, mais un peu tendu ; ce n’est pas tout à fait ainsi que des héros et des hommes d’État causent dans leur chambre, même avec des philosophes. […] Le premier livre qui traite des lois en général, en les prenant dans l’acception la plus étendue, et par rapport à tous les êtres de l’univers, est bien vague ; et, si l’on osait dire, on sent dans ce premier livre un homme embarrassé, de même qu’on sent un homme fatigué et un peu haletant dans les derniers. […] Mme Geoffrin peignait Montesquieu comme un homme distrait, « ne connaissant pas le nom de ses gens, ayant un carrosse qui faisait le bruit d’un fiacre, etc. ». […] Dupin n’était pas l’auteur de cette réfutation, et qu’il la devait à un homme de lettres du temps.