À côté de l’histoire des faits politiques, des architectures et des costumes, il y a l’histoire des âmes, et c’est celle-ci qu’on demande à qui possède une pensée et tient une plume. […] C’est l’histoire éternelle. […] Et vous savez, toute l’Histoire est comme ça. […] Francis Magnard demandait, l’autre jour, que, après l’histoire éternelle éternellement contée de notre cœur, quelqu’un voulût bien se décider à écrire enfin l’histoire de notre cerveau. […] L’histoire vaut qu’on la raconte et qu’on la commente.
L’Histoire naturelle de Pline est un des livres qu’affectionne le plus Gui Patin ; « c’est une grande mer dans laquelle il fait bon pêcher ». […] Le second en date des plus anciens registres concernant l’histoire de la Faculté a été recouvré sous son gouvernement, et, dans une note de sa main qu’on lit en tête, il le constate avec satisfaction22. […] Gui Patin et son cher fils Carolus, l’amateur d’histoire et de médailles, y tenaient leur bonne place. […] Un corps bien rédigé des lettres de Gui Patin n’offrirait pas seulement un tableau de l’histoire de la médecine durant cinquante ans : on y verrait un coin très étendu des mœurs et de la littérature avant Louis XIV. […] [NdA] Voir page 259 de l’Histoire de l’instruction publique, par M.
Nisard a inséré dans le Dictionnaire de la Conversation, et a fait tirer à part un Précis sur l’Histoire de la Littérature française, qui forme un petit ouvrage. […] Le Précis de l’Histoire de la Littérature française, son meilleur écrit avec Érasme, est un très-bon travail et très-distingué d’exécution, plus modéré, plus conciliant, plus historique et moins contestable dans son milieu que d’autres exposés de doctrine précédents. […] Nisard, qui veut bien nous mentionner sur Ronsard, et qui nous prête à ce sujet plus de prétention admirative que n’en contiennent nos conclusions, déclare que les réhabilitations sont choses chimériques, et que c’est surtout dans l’histoire des littératures que les morts ne reviennent pas. […] En prêchant votre tradition stricte, en l’appuyant surtout d’exemples et de détails plus féconds, vous empêcherez quelques défauts dans d’estimables esprits ; vous les empêcherez, s’il se peut, de porter dans des genres sérieux et sobres, philosophie, histoire, etc., la recherche de qualités étrangères au genre et à leur esprit même. […] On lui doit une collection des Classiques latins ; mais surtout il a publié son Histoire de la Littérature française (1844), à laquelle son Précis d’autrefois n’a servi que comme d’un premier canevas.
On fera un jour l’histoire de nos opinions, messieurs, et de tout ceci. […] Qu’on en gémisse ou non, la foi s’en est allée ; la science, quoi qu’on dise, la ruine ; il n’y a plus, pour les esprits vigoureux et sensés, nourris de l’histoire, armés de la critique, studieux des sciences naturelles, il n’y a plus moyen de croire aux vieilles histoires etaux vieilles Bibles. […] Ernest Hamel a fait remarquer, dans son Histoire du second empire, que M. […] Dargaud : Histoire de la Liberté religieuse en France. […] Villemain, secrétaire perpétuel de l’Académie française, dans son Rapport lu en séance publique, en parlait comme il suit : « L’un (des deux ouvrages couronnés), l’Histoire de la Liberté religieuse en France et de ses fondateurs, par M.
L’enseignement de la théologie et de l’histoire ecclésiastique achève la formation de l’âme sacerdotale. […] Je rappelle en deux mots son histoire. […] L’histoire nous montre assez quels ambitieux le sacerdoce a produits. […] Jourfier s’en aperçoit peu à peu, et l’histoire de cette douloureuse découverte est tout le roman. […] Il y a dans ses histoires des longueurs, de la diffusion, des redites, des situations répétées, mais toujours de la grandeur et du mouvement.
Il suffit peut-être de dire que la légende, étant de l’histoire simplifiée et achevée par le rêve, est généralement plus belle que l’histoire, et que par là elle mérite notre respect. […] Personne n’est seulement capable d’écrire avec vérité sa propre histoire. […] Tu l’as vu, nos exploits font pleurer notre histoire. […] Cette âme est située dans l’espace : elle est située aussi dans le temps et dans l’histoire. […] Donc, il domine notre histoire poétique ; il ne s’y accroche ou ne s’y emboîte qu’imparfaitement.
On voit ce triste résultat à chaque page de l’Histoire. […] C’est dans l’histoire que l’on voit empreinte cette grande vérité que les regnes où elle a présidé ont véritablement été les régnes les plus heureux. […] Ils avoient leurs pièces faites pour eux & relatives à la simplicité de leur histoire. […] Les sujets émanés de l’Histoire Romaine, de l’Histoire d’Angleterre, de l’Histoire de France, n’ont aucun rapport avec la famille d’Atrée : Cromwel & Guise ont une toute autre physionomie qu’Agamemnon, & qu’Hippolyte ; & ces nouveaux personnages exigent une autre forme dramatique que celle des Grecs. […] L’histoire de ce peuple isolé seroit plus curieuse que celle de tous les peuples connus, anciens & modernes.
Cet Ouvrage a eu tant d’éditions, qu’il seroit difficile de le confondre avec les Ouvrages médiocres, quand il ne réuniroit pas, dans un degré éminent, une profonde connoissance de l’Histoire, un saine critique, la clarté & la vigueur du style, à un ton de modération & d’honnêteté qui le met bien au dessus de l’Essai de l’Histoire générale, dont il a relevé supérieurement les bévues, confondu les impostures, & réfuté les impiétés.
Ces deux existences désormais n’en font qu’une, tellement qu’il est impossible d’écrire l’histoire du génie de l’un sans toucher au génie de l’autre. […] Il décida le duc à donner à Schiller l’emploi honorable et lucratif de professeur d’histoire à l’Université d’Iéna, capitale de l’instruction publique dans ses États. Schiller, quoique étranger au professorat et à l’histoire, ouvrit son cours en 1789 avec un succès qui prouvait son aptitude universelle. […] Aussi les traces de Goethe dans l’histoire littéraire de l’Allemagne et du monde ne seront jamais effacées ; les traces de Schiller, quoique chères aux âmes tendres, s’effaceront à l’apparition du premier grand poète qui naîtra en Allemagne. […] L’histoire est le grand révélateur du monde pensant ; les révélations d’idées vont sortir en foule des langues primitives que nous allons lire et écouter dans ces régions de la première civilisation humaine.
La presse n’avait pas manqué d’expliquer l’« histoire ». […] L’histoire nous montre que l’influence d’un grand homme est souvent plus bienfaisante dans un pays voisin, et même ennemi, que dans sa propre patrie. […] C’est ainsi que tous les livres de philosophie, d’esthétique, de philologie, d’histoire que Wagner a pu consulter ou dont il a pu subir l’influence, tous les ouvrages des personnes dont la vie a été mêlée à la sienne, toutes les histoires de la Révolution de 1849, les brochures sur les théâtres que Wagner a dirigés ou fréquentés, etc : tout cela agit pêle-mêle dans ces armoires de M. […] Tout cela serait absolument indispensable pour une histoire un peu sérieuse de Wagner, une histoire éclairant son œuvre par sa vie, pouvant enfin nous présenter tel qu’il fut cet homme extraordinaire. […] Par un cas unique dans l’histoire de l’art, on a, réunis, tous les documents qui peuvent servir à faire la biographie définitive d’un artiste.
Un latin corrompu était resté la langue de l’Église, de l’histoire, de la législation ; l’italien était la langue du peuple. […] Nous n’écrivons pas ici sa vie, nous la réservons pour une autre place ; nous ne faisons pas l’histoire, bien peu intéressante aujourd’hui, de ces agitations municipales de la vallée de l’Arno. […] Il m’initia en même temps, par une immense variété d’anecdotes dont il était le recueil vivant, à la diplomatie consommée de la vieille cour de Rome et à l’histoire de cette capitale ecclésiastique depuis la révolution française jusqu’à la captivité de Pie VI à Savone. […] Toujours attaché à la grande figure symbolique du Dante, Ozanam méditait, dans ses derniers jours, une histoire complète de la littérature, depuis le cinquième siècle jusqu’au treizième. […] Quant aux commentaires sur le sens obscur de l’histoire de la philosophie du poème, Ozanam n’aurait pas mieux réussi que M. de Lamennais à répandre une complète lumière sur ce chaos.
Dans l’histoire de l’antiquité grecque et romaine l’érudition est sûre et discrète. […] Toute cette intéressante histoire littéraire et morale, entraîne avec elle, d’époque en époque, l’histoire des beaux-arts, laquelle ne forme pas un chapitre à part. […] Brauwer s’estime content quand il a poussé à bout l’histoire des cinq sens. […] Leur histoire débute en dehors de l’ouvrage et finit au-delà. […] La chute de Constantinople est une des grandes dates de l’histoire.
Cela est d’un exemple presque unique dans l’histoire littéraire et d’un intérêt considérable. […] Comme tous ceux de cet ordre, il résulte d’un mouvement progressif qui a sa trace dans l’histoire. […] De ces deux histoires parallèles, l’une s’abaisse vers la chute, l’autre monte vers la régénération. […] L’histoire de cette maîtrise est l’histoire de la civilisation ; son œuvre est loin d’être achevée. […] l’histoire de Jésus-Christ.
Depuis qu’il a consacré ses travaux à l’Histoire Naturelle, le goût de la Physique s’est considérablement étendu parmi nous. […] Les efforts de la raison se sont sentir dans les Ouvrages de la plupart, par la gêne & les convulsions du style : dans l’Histoire Naturelle, l’Ecrivain raisonne & peint tout à la fois.
Qu’on lise toutes les Histoires divines, humaines & profanes, il ne se trouvera point que les impudiques & les mérétrices les aient jamais portés en public, jusques à cejourd’hui que le Diable est déchaîné par la France ; ce qui est encore plus détestable devant Dieu & devant les hommes, que toutes les autres abominations ; & bien qu’il n’y ait que les Courtisannes (ou Dames de Cour) & Demoiselles qui en usent, si est-ce qu’avec le temps n’y trouvera Bourgeoise ni Chambriere qui par accoutumance n’en veuille porter ». […] Œuvres morales & diversifiées en Histoires pleines de beaux exemples, enrichies d’enseignemens vertueux, & embellies de plusieurs Sentences & Discours, &c.
Il a traduit, du Grec en Latin, l'Histoire ecclésiastique d'Eusebe, & a joint d'excellentes Remarques à cette Traduction. […] Son frere même ne pouvoit lui pardonner ce travers, comme on peut en juger par ce qu'il dit de lui dans l'Histoire de sa vie.
L’auteur entreprend de prouver : 1º qu’Homère n’a pas été philosophe ; 2º qu’il a vécu pendant plus de quatre siècles ; 3º que toutes les villes de la Grèce ont eu raison de le revendiquer pour citoyen ; 4º qu’il a été, par conséquent, non pas un individu, mais un être collectif, un symbole du peuple grec racontant sa propre histoire dans des chants nationaux. […] Histoire raisonnée des poètes dramatiques et lyriques.
Ainsi comprise, l’histoire devient un roman réel. […] Dans l’Histoire générale de MM. […] Son ouvrage n’est pas seulement un livre d’histoire. […] On sait le reste et la prodigieuse histoire du ménage Bonaparte. […] Il y a des moments où l’histoire est plus superbe que la légende.
Puis vient en dernier lieu l’histoire, l’histoire, qui, telle que celle du Consulat et de l’Empire, de M. […] Les fureurs de la révolution démagogique, bien longues pour ses victimes, furent courtes pour l’histoire. […] L’histoire, à cet égard, est à refaire. […] Par quelle injustice de l’histoire n’en a-t-il pas recueilli l’honneur avec le premier consul ? […] La moindre équité et le moindre bon sens lui rendront la justice qui lui est due par l’histoire.
On y trouve, comme dans son histoire de Tibulle, la traduction, ou l’imitation en vers françois, d’une partie des poésies de Properce. […] L’histoire perdroit beaucoup de ses avantages, si tous ceux qui se mêlent de l’écrire, se permettoient de pareilles libertés. […] Enfin, Géographie, Navigation, Astronomie, Magie, Physique, Histoire naturelle, Médecine, &c. […] “Toute l’histoire, dans la Pharsale, est ridiculement altérée. […] On trouve cette Histoire romanesque dans le tome premier des œuvres de La Chapelle, Paris 1960.
Dans l’appréciation philosophique de l’homme, dans la vue des temps et de l’histoire, cette jeune élite éclairée se croyait, non sans apparence de raison, supérieure à ses adversaires d’abord, et aussi à ses pères qui avaient défailli ou s’étaient rétrécis et aigris à la tâche. […] Jouffroy, c’est bien de tout voir de la montagne ; s’il envisage l’histoire, s’il décrit géographiquement les lieux, c’est par masses et formes générales, sans scrupule des détails, et avec une sorte de vérité ou d’illusion toujours majestueuse […] Jouffroy en a écrit plusieurs sur des sujets d’histoire ou de géographie, et y a porté sa large manière. […] Il y a le vieil homme, qui fut sévère au passé, hostile aux révélations, l’adversaire railleur du baron d’Eckstein, le philosophe qui ignore et supprime ce qui le gêne, comme Malebranche supprimait l’histoire. […] Je la vois d’ici d’avance, cette histoire du cœur, ce Woldemar non subtil, bien supérieur à l’autre de Jacobi.
Parmi les poëtes restés fidèles aux exemples de Marot, le plus illustre, Mellin de Saint-Gelais, nom aimable, n’est pas indigné d’une mention dans une histoire de la littérature française. […] Le plus notable des nouveaux poètes est aussi le plus marqué de cette bigarrure ; c’est Ronsard, dont la renommée et la chute sont un si grand enseignement dans l’histoire des lettres françaises. […] Ce sont quelques pages en prose, les premières où la critique littéraire ait été éloquente, qui donnent à ce poëte, appelé par ses contemporains l’Ovide français, une place durable dans l’histoire de notre littérature. […] L’histoire de la poésie française, jusqu’à Malherbe, ne peut être que le commentaire du texte consacré. […] Sainte-Beuve, Histoire de la poésie française au XVIe siècle.
Cette nouvelle édition de l’Histoire de Venise a paru l’année dernière, précédée d’une notice sur M. […] Daru ne restait pas lié aux souvenirs les plus honorables de la littérature de son temps comme il l’est aux plus grands événements de notre histoire. […] Daru aussi fit nommer dans les derniers temps professeur d’histoire à Saint-Cyr, et dont il combla de soins la vieillesse, est une de ces physionomies graves et douces des vénérables maîtres d’autrefois, qui unissaient la piété, la connaissance du monde, la modestie pour eux, l’orgueil seulement pour leurs élèves, une affection éclairée et une finesse souriante. […] Actuellement, mon cher ami, je ne prêche plus, et ma santé s’en trouve bien ; j’y ai substitué des leçons d’histoire à nos pensionnaires : ce qui est plus analogue à mon goût, et, je l’ose dire, à mon talent. […] Venez y ranimer le goût des beaux vers en nous lisant les vôtres… Nos professeurs sont excellents : Cuvier, surtout, nous enchante ; il parle d’histoire naturelle comme Buffon, et appuie tout ce qu’il dit par des démonstrations si fortes, que la raison qui écoute n’est jamais choquée.
En tête de son Histoire des rois de France (1678), il déclare avoir hésité quelque temps et délibéré s’il mettrait une préface, « dans la crainte que j’ai eue, dit-il, d’avoir été cause en partie de ce qu’on les a blâmées par écrit et de vive voix, sans en excepter aucune ». […] Il nous raconte quelque temps après (dans sa préface des Histoires des anciens comtes d’Anjou, 1681), qu’un ami à qui il avait fait cadeau d’un de ces rares exemplaires de son Athénée ne put se résoudre à lui en faire compliment à cause des vers qu’il y avait entremêlés, et que ce même ami à qui il donna à lire quelques jours après sa version en vers du prophète Daniel s’excusa de lui en dire un seul mot, prétextant que sa vue était très affaiblie. […] On racontait mainte histoire plaisante sur Marolles. […] Je ne puis qu’admirer la patience, le soin, l’industrie, le bel ordre qu’il a mis dans le rassemblement et la distribution de ces pièces innombrables dont il discernait et goûtait les grandes et maîtresses parties, et dont il sentait aussi l’utilité continuelle pour l’éclaircissement de l’histoire. […] [NdA] Dans un écrit de Furetière, Nouvelle Allégorique, ou histoire des derniers troubles arrivés au royaume d’Éloquence (1659), on lit : « Il y vint (à l’armée du Bon Sens) un illustre abbé de Marolles, qui poussa ses conquêtes jusques dans les terres de Tibulle, Catulle, Properce, Stace, Lucrèce, Piaule, Térence et Martial ; terres auparavant inconnues à tous ceux de sa nation ; cependant il les dompta, et les mit sous le joug de ses sévères versions, et il les traita avec telle exactitude et rigueur, que de tous les mots qu’il y trouva, il n’y eut ni petit ni grand qu’il ne fît passer au fil de sa plume, et qu’il n’obligeât à parler français et à lui demander la vie… » Ce jugement ne ferait guère d’honneur à la critique de Furetière qui était d’ailleurs un homme d’esprit, mais il est à croire qu’il ne parlait pas sérieusement quand il écrivait cela.
Quoi de plus connu, de plus épuisé en apparence que l’histoire de la Révolution française ? […] J’ai sous les yeux quantité de livres qui demanderaient chacun un examen particulier et dont quelques-uns le méritent : une Histoire de la Terreur, par M. Mortimer-Ternaux51, qui n’est que le commencement d’un grand travail ; une Histoire des Girondins, par M. […] J’ai sous les yeux une Histoire de Saint-Just une plaidoirie à sa décharge, par M. […] C’est dans cette attitude qu’il est comme fixé dans l’histoire, et qu’il demeure de loin reconnaissable à première vue, entre tous ses collègues de la Montagne.
Il livre alors aux lecteurs avides de ces sortes d’émotions quelque histoire altérée, mais que sous le déguisement des apparences une vérité profonde anime ; ou bien il garde pour lui et prépare, pour des temps où il ne sera plus, une confidence, une confession qu’il intitulerait volontiers, comme Pétrarque a fait d’un de ses livres, son secret. […] L’auteur de Mademoiselle Justine de Liron 13, qui connaît cette littérature aimable et intime beaucoup mieux que nous, vient de l’augmenter d’une histoire touchante, qui, bien qu’offerte sous la forme du roman, garde à chaque ligne les traces de la réalité observée ou sentie. […] » Et pourtant dans l’histoire de Mlle de Liron, comme dans la vie habituelle, cela arrive, cela est, et il faut bien le croire. […] La seconde renferme des lettres du gouverneur du jeune lord à la mère de Cécile, dans lesquelles il raconte son histoire romanesque et celle de la belle Caliste. […] « Toutes les histoires de l’Astrée ont un fondement véritable, « mais l’auteur les a toutes romancées, si j’ose user de ce mot. » C’est Patru qui dit cela (Œuvres diverses, tome II) dans ses curieux éclaircissements sur l’ouvrage de D’Urfé.
Je crois que les plus récentes conceptions de l’histoire du monde, surtout la théorie de l’évolution, ont contribué à développer ce sentiment. […] Je ne prétends point que ce souci de corriger les mœurs en racontant des histoires s’étale grossièrement ; mais très souvent il se devine. Il y a dans l’histoire de Jean Renaud, qui fait tant de bonnes actions, qui nourrit son grand-père, puis une vieille pauvresse, qui sauve son ennemi d’un incendie et qui adopte un orphelin, quelque chose qui fait songer à ces livres de lecture des écoles primaires écrits pour la « moralisation » des enfants. […] Ce bouc qui dénoue le drame redouble encore l’impression d’épouvante et de mystère : il convenait qu’un animal eût un rôle, et un rôle humain, dans une histoire d’hommes si voisins de l’animalité primitive. […] Le Forestier, le Marinier, le Berger, la Famille Bourgeois, Histoire du vieux temps, chez Calmann Lévy l’Idéal, l’Étude Chandoux, Croquis de femmes, chez Plon.
Taine, Émile Hennequin) considèrent l’artiste comme un produit naturel de son milieu, pondant nécessairement ses chefs-d’œuvre, suivant les lois d’une obstétrique spéciale que découvre l’histoire et que formule l’esthétique, branche de la sociologie. […] La formule de la condition du théâtre analytiquement établie, vérifions sa justesse par le contrôle de l’histoire, avant de la requérir pour nous expliquer le présent et nous pronostiquer l’avenir. […] Même parallélisme, en France, des courbes de l’histoire de la société et de l’histoire du théâtre. […] Enfin, si l’on veut percevoir le contact parfait de cette société et de son théâtre, qu’on se rappelle ces solennités à la fois théâtrales et mondaines, dans le parc du château royal, où les intermèdes dramatiques, les danses, les festins et les musiques se fondaient dans une combinaison délicieuse de fête et de comédie, et dont Molière, dans Les Plaisirs de l’Isle enchantée, nous a laissé une relation qui tient (comme la vie de ce siècle) de l’histoire, du théâtre et du ballet. […] L’histoire a corroboré la conclusion de notre raisonnement : en fait comme en droit, le théâtre d’art fut l’expression des sensations perçues par les artistes dans les milieux de vie publique et théâtrale.
Taine, Émile Hennequin) considèrent l’artiste comme un produit naturel de son milieu, pondant nécessairement ses chefs-d’œuvre, suivant les lois d’une obstétrique spéciale que découvre l’histoire et que formule l’esthétique, branche de la sociologie. […] La formule de la condition du théâtre analytiquement établie, vérifions sa justesse par le contrôle de l’histoire, avant de la requérir pour nous expliquer le présent et nous pronostiquer l’avenir. […] Même parallélisme, en France, des courbes de l’histoire de la société et de l’histoire du théâtre. […] Enfin, si l’on veut percevoir le contact parfait de cette société et son théâtre, qu’on se rappelle ces solennités à la fois théâtrales et mondaines, dans le parc du château royal, où les intermèdes dramatiques, les danses, les festins et les musiques se fondaient dans une combinaison délicieuse de fête et de comédie, et dont Molière, dans les Plaisirs de l’Isle enchantée, nous a laissé une relation qui tient (comme la vie de ce siècle) de l’histoire, du théâtre et du ballet. […] V L’histoire a corroboré la conclusion de notre raisonnement : en fait comme en droit, le théâtre d’art fut l’expression des sensations perçues par les artistes dans les milieux de vie publique et théâtrale.
Faut-il les placer toutes sur le même plan, leur accorder à toutes la même attention, la même importance, la même place dans l’histoire ? […] Par suite, une juste proportion entre l’histoire et la réalité qu’elle veut retracer exige qu’on mette en pleine lumière la tragicomédie dont l’apparition est devenue une date du théâtre français en laissant dans la pénombre ses deux sœurs mal nées. […] Il ne peut pas davantage se laisser paresseusement aller au gré de ses prédilections ; ce serait une autre façon d’être étroit et d’ôter à son histoire le fondement solide qu’il veut lui donner. […] Mais Guyau a raison en partie, et c’est pourquoi il ne faut jamais oublier ce mot d’Augustin Thierry : ― « La sympathie est l’âme de l’histoire. » ― Oui, l’historien de la littérature comme le critique devrait avoir un cœur assez sensible pour vibrer sous le choc de toutes les variétés du beau. […] La puissance de sociabilité avec les hommes de toutes les époques est pour lui une qualité maîtresse que rien ne saurait remplacer, et tel voyant de l’histoire, comme fut Michelet, a su, par un privilège de nature, par une sorte d’intuition magique, prendre la vie sur le fait aussi bien et mieux que n’aurait pu le faire l’analyste le plus minutieux.
On l’a laissé mourir, il y a une douzaine d’années, en mai 1839, sans lui accorder assez d’attention : il avait, deux ans auparavant, en 1837, réglé en quelque sorte ses comptes avec le public en faisant imprimer les lettres et notes adressées par lui, dans le cours de onze années, à Bonaparte premier consul et empereur ; il y a joint une Introduction qui est un des meilleurs et des plus piquants morceaux d’histoire contemporaine. […] On lui disait un jour que, dans l’ordre de ses études politiques habituelles, il devait beaucoup lire l’histoire. […] Fiévée eut l’heureuse idée de se distraire en écrivant La Dot de Suzette, ou Histoire de Mme de Senneterre racontée par elle-même (an VI), un de ces petits romans qui font, en France, la réputation d’un homme grave plus vite que ne feraient vingt brochures sérieuses. […] Mais la dignité ne consiste pas à maintenir et à concerter si soigneusement, dans les préfaces et récits, ce semblant d’égalité plus que jamais impossible quand on écrit trente ans après et devant la majesté de l’histoire. […] Or, dans tout pays où il n’y a plus de service qui ne soit soldé, il y a réellement égalité politique en dépit des prétentions et des souvenirs. » Mais cette vérité de fait ne l’empêche pas de remarquer que l’opinion a gardé pourtant des restes bien légitimes de religion historique : « Des hommes qui ont leur nom dans l’histoire, qui se lient à tout le passé d’une nation, ne sont jamais nuls dans leur patrie. » Dans toutes ces notes de début, M.
L’homme non cultivé ne s’intéressait qu’à ce qui le sortait de son milieu et ne lui rappelait rien de ce qu’il avait coutume de voir ; on ne devait lui dire que des histoires de princes, on ne devait lui faire de récits que sur les pays lointains. […] La science et l’histoire, qui nous donnent comme le squelette de la réalité, reposent en somme, dans leurs lignes essentielles, sur un petit nombre de faits triés avec soin et, comme nous disions tout à l’heure, expressifs. Ces faits, dans la science, expriment des lois purement objectives ; dans l’histoire, des lois psychologiques et humaines. […] C’est à la réunion de ces deux avantages qu’ils doivent leur importance dans l’histoire littéraire. […] Or, les conditions de la société humaine sont de deux sortes : il y en a quelques-unes d’éternelles, qu’on trouve réalisées même dans les sociétés les plus sauvages ; il y en a de conventionnelles, qui ne se rencontrent que dans une nation déterminée à tel moment de son histoire.
Et les nations, ces faisceaux d’humanité qu’a lentement constitués l’histoire, vivraient côte à côte, sans liens nécessaires, tantôt se ruant l’une sur l’autre, tantôt paraissant s’ignorer mutuellement, comme les hôtes du chenil ou de l’étable. […] Un avenir où la vie de l’individu, la vie des groupes, la vie des peuples serait d’autant plus intense qu’elle serait plus libre ; mais où, en même temps, chaque manifestation individuelle se sentirait solidaire de la vie de son groupe, et de la vie de l’humanité, mais où voyez-vous là quelque chose d’incompatible avec les principes de 1789, ou que l’histoire contredise ? […] Depuis la découverte de l’Amérique et la circumnavigation de la Terre, nul fait n’eut plus d’importance dans l’histoire des hommes. […] Aucune loi ni aucune volonté, répond l’histoire. […] Malgré l’individualité bien nette des idéals nationaux et la diversité des rôles que les peuples sont destinés à jouer dans l’histoire, il y a au fond de leurs efforts et de leurs luttes une identique aspiration vers un état meilleur, une commune recherche de plus de force et de plus d’équilibre.
Chansons nouvelles et dernières Il est dans l’histoire de l’humanité un premier âge où les poëtes ont exercé une fonction publique, sacrée, un sacerdoce populaire. La poésie alors, orale, vivante, forme naturelle et souveraine, support et enveloppe de tout, de la science, de l’histoire, de la morale, du culte, tenait au fond même de l’existence d’une race, et enserrait, comme en un tissu merveilleux, mœurs, exploits, souvenirs, les dieux et les héros d’une nation. […] La religion, désertant peu à peu son immense et vague domaine, se replia dans les cérémonies du culte ; la science fit effort, se détacha et subsista d’une vie propre ; la philosophie fonda ses écoles ; l’histoire établit des registres plus ou moins scrupuleux. […] L’empire du chant, de la poésie naïve et primitive, n’eut jamais l’étendue et l’importance que jadis il obtint là-bas ; la vieille société antérieure y mettait obstacle ; la théologie, la grammaire, l’histoire, toute grossière qu’elle était, intervinrent au berceau, et entravèrent mainte fois les couplets de poésie par où s’essayaient les modernes instincts populaires.