Les gens de lettres, comme vous le dites, lui doivent de la reconnaissance pour cette fondation de la Revue de Paris en 1829 : il leur offrait de la place, et une belle place, élégante, en lumière, et un prix honorable qui n’existait pas auparavant et qui ne s’est pas élevé depuis, du moins pour ce cadre des revues qu’on a fait au contraire de plus en plus compact et dévorant. — Et puis n’est-ce donc rien que la vie sociale et les qualités qui en font l’agrément ?
Pierre Louÿs ces poèmes à la fois luxurieux et tendres ; et si, les donnant comme traduits du grec, il les attribua dédaigneusement à Bilitis tant aimée et qui, pourtant, n’exista jamais, ce ne fut guère que par amusement de lettré, ou peut-être parce que ce nom aux syllabes chantantes l’emplissait de douceur.
Né avec des talens propres à le faire exister par lui-même, après avoir donné deux bons Ouvrages de son propre fonds, il s’est attaché à des Compilations, & par malheur il ne paroît pas avoir su bien choisir ses matériaux.
Que si nul parmi eux n’apparaît essentiellement dramaturge, comment n’en pas conclure que le Drame n’existe pas ? […] Chaque acte évoquant un milieu, existerait en soi, mais fortement uni aux autres. […] Mais ce public déjà existe ! […] Loin que le chant se perde dans l’orchestre, chaque personnage a sa voix, différente de poids et de timbre, et chaque personnage existe scéniquement par sa voix, comme il existe par ses actes ; une nécessité commune les conduit, — nécessité d’être sincère. […] elles existent — elles attendent Ils n’auraient qu’à choisir — ils n’auraient qu’à prendre (Ch.
Dans cette série existe une autre planche où un Japonais, dans un saut périlleux, passant par-dessus une femme lavant du linge, la trousse. […] C’est sans doute, vu le nombre des cascades célèbres qui existent au Japon, une série qui devait être continuée. […] Il existe encore une série de dix autres planches de fleurs, d’un format plus petit. […] Un de ces albums, composé de douze dessins, existe dans la collection de M. […] De nombreux kakémonos existeraient encore chez M.
Chez Gérard d’Houville ce point fixe existe, mais dans l’imagination elle-même. […] Mais il existe un degré qui suppose la finesse de vision, auquel on n’atteint qu’à travers elle, qui est nettement au-delà cependant et qui ressortit à une faculté spéciale : la dégustation. […] Entre un tel sujet et les moyens de Schlumberger il semble qu’il existât comme une prédestination. […] L’élaboration de cette vérité remonte à si loin dans son esprit qu’il existe entre elle et lui, au moment où il l’énonce, une extériorité réciproque, une indépendance parfaite. […] Entre la force de désintégration de son esprit et cette désagrégation des données premières qui caractérise notre époque il existait un accord singulier.
La liberté des théâtres existe depuis tout près d’un demi-siècle. […] Il fallait qu’il le fût pour que la pièce existât. […] Le genre existait de leur temps, il était très en faveur. […] Nous voilà à une impasse, car en 1850 le divorce n’existait pas. […] En 1850 le divorce n’existait pas ; mais il existait des vieillards bien spirituels.
. — Mais si cette gaieté s’en est allée presque entièrement, n’existe-t-il pas une cause ou des causes à cette disparition ? […] Il est difficile, en effet, de sortir de soi et de se représenter une façon d’exister très différente ; plus difficile encore de dépasser cette représentation et de revêtir soi-même, si l’on peut dire, cette façon d’exister, ne fût-ce que durant quelques minutes. […] De tels frissons de notre nature intelligente sont si pénétrants qu’ils consolent du mal d’exister. […] L’autre homme, à qui je permets l’accès de la philosophie, ne sait pas que ce public existe. […] Pas une des parties qui n’ait sa raison d’être dans le tout, et pas une qui n’existe aussi d’une existence indépendante.
Il existait même une autre séparation, celle de la morale d’avec la politique ; la politique de ces temps-là en témoigne de reste. […] Mais en réalité, la philosophie, à cette heure, n’existait pas. […] Ici même il existe des nuances ineffaçables. […] Convenons qu’à cet égard une différence notable existe entre ces temps et les nôtres. […] Ils étaient faits pour la Palestine, et appropriés à des circonstances qui n’existent plus.
Le seul trait de ressemblance qui existe entre eux, est que le Prédicateur a été, parmi nous, le pere de l’Eloquence chrétienne, comme l’Auteur de Cinna l’a été de la Tragédie.
En lui le sublime existe de soi-même, et il épargne le soin de le chercher.
Comme Olier fonda le séminaire Saint-Sulpice, Adrien de Bourdoise fonda la compagnie des prêtres Saint-Nicolas du Chardonnet, et fit de la maison ainsi constituée une pépinière de jeunes ecclésiastiques qui a existé jusqu’à la Révolution. […] J’existai pour lui, il fut pour moi ce qu’il était pour tous, un principe de vie, une sorte de dieu. […] Chacun de ses deux cents élèves existait distinct dans sa pensée ; il était pour chacun d’eux l’excitateur toujours présent, le motif de vivre et de travailler. […] J’appris avec étonnement qu’il y avait des laïques sérieux et savants ; je vis qu’il existait quelque chose en dehors de l’antiquité et de l’Église, et en particulier qu’il y avait une littérature contemporaine digne de quelque attention.
L’impossibilité de construire, d’organiser quoi que ce soit, n’en ayant même pas la confuse présence, cela fit décréter que ça n’existait pas et qu’il n’y avait qu’à faire n’importe quoi sous le masque de l’instinct. […] Rien n’existe. […] Peut-on s’imaginer un tableau plus effrayant que celui d’une ville où les hommes se demanderaient s’ils existent ? […] Ce n’est que dans la doctrine chrétienne que le pessimiste et l’optimiste non seulement se confondent dans une certaine mesure, mais qu’ils existent côte à côte à leur plus haute puissance.
Hugo n’existe plus. […] Le jouvenceau de l’amour et du badinage ne doit plus exister, et s’il y a invention possible dans cette tête qui ne fut jamais qu’un grand front, elle devra se marquer ici. […] On croit qu’une tragédie de M. de Jouy ferait du bien, et l’on est tenté de soutenir que, dans un pays où l’on écrit et où l’on admire de telles poésies, il n’est pas possible que La Fontaine ait existé ! […] XI Seulement, si elle existe, l’illusion sera-t-elle éternelle ?
Tout le reste de la vie de Rome est voué à l’avenir et au ciel qui semble s’y ouvrir dans toute sa splendeur : le présent seul n’existe pas dans la sainte cité. Je voudrais y passer ma vie avec vous. » Le présent existait pour lui à Rome plus qu’il ne le croyait de loin et sur la foi des souvenirs ; mais il savait y mêler ce qui console. […] En écoutant les critiques de la châtelaine de Coppet et des hôtes distingués qui s’y trouvaient réunis, Bonstetten jugeait ses juges eux-mêmes : sur ce chapitre de l’Italie, il sentait bien le défaut de la cuirasse chez Mme de Staël : « Elle est d’une extrême bonté ; personne n’a plus d’esprit ; mais tout un côté est fermé chez elle ; le sentiment de l’art lui manque, et le beau, qui n’est pas esprit et éloquence, n’existe pas pour elle. » Ceci était parfaitement vrai de Mme de Staël avant Corinne et le séjour en Italie.
Il en rencontrait plus aisément peut-être, et de mieux préparés, hors de France, chez les autres nations catholiques, où les mêmes petites embûches n’existaient pas. […] Il ne dit pas le moins du monde, comme le suppose l’auteur d’ailleurs si impartial et si sagace d’une Histoire de la philosophie française contemporaine : « Voilà des personnes dignes de foi, croyez-les ; cependant n’oubliez pas que ni vous ni ces personnes n’avez la faculté de savoir certainement quoi que ce soit. » Mais il dit : « En vous isolant comme Descartes l’a voulu faire, en vous dépouillant, par une supposition chimérique, de toutes vos connaissances acquises pour les reconstruire ensuite plus certainement à l’aide d’un reploiement solitaire sur vous-même, vous vous abusez ; vous vous privez de légitimes et naturels secours ; vous rompez avec la société dont vous êtes membre, avec la tradition dont vous êtes nourri ; vous voulez éluder l’acte de foi qui se retrouve invinciblement à l’origine de la plus simple pensée, vous demandez à votre raison sa propre raison qu’elle ne sait pas ; vous lui demandez de se démontrer elle-même à elle-même, tandis qu’il ne s’agirait que d’y croire préalablement, de la laisser jouer en liberté, de l’appliquer avec toutes ses ressources et son expansion native aux vérités qui la sollicitent, et dans lesquelles, bon gré, mal gré, elle s’inquiète, pour s’y appuyer, du témoignage des autres, de telle sorte qu’il n’y a de véritable repos pour elle et de certitude suprême que lorsque sa propre opinion s’est unie au sentiment universel. » Or, ce sentiment universel, en dehors duquel il n’y a de tout à fait logique que le pyrrhonisme, et de sensé que l’empirisme, existe-t-il, et que dit-il ? […] Je trouve dans son livre des Progrès de la Révolution ces lignes écrites en 1829, et dont il est piquant de se souvenir : « Les ministres, depuis quatorze ans, n’ont eu à tâche que de fixer ce qui existait, quel qu’il fût, en résistant aux exigences des libéraux et des royalistes.
Un besoin réel d’exercice intellectuel, une sincère admiration pour la belle intelligence de Voltaire animent Frédéric : mais c’est un homme pratique ; il « utilise » son illustre ami ; il fait corriger par lui son orthographe, ses solécismes, ses fautes de versification ; il a pour rien le meilleur maître de langue française qui existe. […] « Je suis las des histoires où il n’est question que des aventures d’un roi, comme s’il existait seul ou que rien n’existât que par rapport à lui : en un mot, c’est encore plus d’un grand siècle que d’un grand roi que j’écris l’histoire. — Ce n’est point simplement les annales de son règne, c’est plutôt l’histoire de l’esprit humain puisée dans le siècle le plus glorieux à l’esprit humain519. » Faire l’histoire de l’esprit humain au temps de Louis XIV, exposer le progrès de la civilisation générale, depuis les poèmes et les tableaux, jusqu’aux canaux et aux manufactures, il n’y avait pas de conception de l’histoire qui fût plus juste, plus large et philosophique.
Si le poète et l’artiste n’existaient pas en chacun d’eux, M. […] Malgré l’importance parfois excessive de l’enveloppe visible, elle n’existe guère chez M. de Régnier, en ses vers du moins36. […] Mais outre ce style entièrement subjectif il en existe un autre, celui que l’on désigne ordinairement par ce mot.
Prenons d’abord deux éléments A et B de C, et supposons qu’il existe une suite Σ d’éléments, appartenant tous au continu C, de telle façon que A et B soient les deux termes extrêmes de cette suite et que chaque terme de la suite soit indiscernable du précédent. […] Ce rôle aurait été inutile s’il existait une forme a priori s’imposant à notre sensibilité et qui serait l’espace à trois dimensions. Cette forme existe-t-elle, ou, si l’on veut, pouvons-nous nous représenter l’espace à plus de trois dimensions ?
Il m’est tombé par hasard sous la main une brochure contre l’éclectisme, où Descartes est présenté comme un imbécile qui, pour tout problème philosophique, s’est demandé « si la raison n’est pas une chose qui déraisonne », Kant comme un sot qui ne sait pas s’il existe, ni si le monde existe, Fichte comme un impertinent qui prétend « que lui, Fichte, est à la fois Dieu, la nature et l’humanité », tous les philosophes, enfin, comme des fous pires que les magiciens, les alchimistes et les astrologues. […] Ce sont là au succès d’invincibles obstacles ; il faut ne pas penser ou ne pas dire sa pensée ; il faut user tellement sa personnalité, qu’on n’existe plus ; songer toujours à dire, non pas ce qui est, mais ce qu’il convient de dire ; s’enfermer en un mot dans un cercle mort de conventions et de mensonges officiels.
Il suit de là que le mal moral ne devrait pas exister. Or tous les moralistes accordent qu’il existe. […] Si cette confusion existe entre le bien et l’agréable, on ne conçoit pas en effet que l’homme, pourvu d’un libre arbitre et gouverné par le seul mobile de l’aspiration au bonheur, n’adopte pas dans tous les cas les principes de conduite que commande la loi morale, puisque celle-ci conduit à la pratique du bien qui procure le bonheur.
Les hommes de force ont, depuis que la tradition humaine existe, brillé seuls à l’empyrée de l’histoire. […] Il résulte plus qu’il n’existe. […] Les cas de progrès violent existent.
Qu’on ne s’étonne pas du rapprochement que nous faisons ici : nous avons déjà montré qu’externer et reconnaître sont deux faits de la même famille ; une relation analogue existe entre reconnaître et comprendre ; comprendre, n’est-ce pas reconnaître le sens des mots ? […] Voilà une autre variété de l’inspiration ; mais, comme la première, — et nous le montrons ici même, — elle suppose dans le passé de longs efforts de réflexion, dont nous profitons aujourd’hui sans avoir besoin de les renouveler ; la qualité des concepts usuels que chacun de nos mots porte avec lui fait pour une grande part la qualité de nos jugements nouveaux ; et l’influence du passé ne se borne pas là : les jugements nouveaux supposent nécessairement des concepts préétablis dans l’esprit ; mais la réunion de ces concepts, pour être imprévue, n’est pas absolument nouvelle ; un jugement nouveau imite toujours des jugements anciens ; il suit des habitudes dont il s’écarte ; or ces habitudes n’existent pas dans la pensée sans correspondre à certaines habitudes du langage ; certains mots sont dans notre mémoire à l’état de camaraderie, pour ainsi dire [ch. […] Quiconque parle d’un sujet sans avoir l’habitude d’en parler cherche ses mots, parle lentement, hésite, tout en sachant bien ce qu’il veut dire ; les intervalles qu’il met entre ses mots prouvent qu’un intervalle existe également entre sa pensée et ses paroles.
Il faut entremêler à propos de plus grands intervalles, et même des intervalles dissonants, pour faire naître le plaisir de l’oreille ; plaisir qui résulte de la variété, et qui n’existe jamais sans elle. […] Je suppose à présent que la langue française n’existât, comme la langue latine, que dans un très petit nombre de bons livres ; et je demande si dans cette supposition on pourrait se flatter de la bien savoir, et être en état de la bien écrire ? […] De ne pas croire (page 23) qu’un livre n’existe point, parce qu’il ne lui est pas connu ; par exemple, l’ouvrage imprimé au Louvre en 1693, et cité partout sous le titre de Recueil des Voyages de l’Académie.
Ils avaient souhaité, prêché le désarmement simultané des nations, et maintenant le tonnerre grondait, et ils s’apercevaient que leur internationalisme n’était pas pour tous les cas une solution à l’antinomie historique qui existe entre les peuples. […] S’il existe des chances de réaliser la République universelle et sociale, c’est à condition que nous ne soyons pas battus. […] Cette aigreur existe dans le travail industriel et mène au sabotage.
Sans entrer dans d’incroyables détails qu’il est mieux d’ensevelir, s’il se peut, comme des infirmités de famille, et en ne touchant qu’à celles que la querelle du moment dénonce, il suffira de faire remarquer que, dans une Revue où le poëte existe, il tend naturellement à dominer, et les conditions au prix desquelles il met sa collaboration ou sa seule présence (qu’il le médite ou non) sont ou deviennent aisément celles d’un dictateur. […] Ce lien qui, disait-on, avait quelquefois manqué aux divers travaux critiques de la Revue, ce lien dont nous avons trop senti nous-même, à de certains jours, le relâchement, et que nous nous sommes efforcé bien souvent de rattacher, il existe désormais, il est formé manifestement ; les attaques mêmes du dehors et l’union des agresseurs nous le démontrent.
Mais si, comme nous n’en doutons pas, l’humanité est autre chose qu’une collection et qu’une succession d’individus ; si elle existe et vit par elle-même en présence de la nature ; si, comme la nature et à un plus haut degré encore, elle est une manifestation incessamment perfectible de Dieu ; si l’humanité, en un mot, vit et se développe en Dieu, et l’homme dans l’humanité, à plus forte raison alors ne sera-t-il pas permis d’isoler l’homme et de l’interroger uniquement dans son moi pour lui faire rendre l’oracle de la destinée sociale et humaine, destinée qui aura recouvré en ce cas son acception la plus profonde et la plus sublime. […] Il faudrait donc admettre, pour que les inductions que la psychologie prétend tirer du moi présent à l’avenir de l’humanité fassent légitimes, que toutes les grandes évolutions du moi eussent achevé leur cours, et que de plus il existât une sorte d’égalité psychologique entre tous les individus, entre tous les moi de l’humanité adulte ; de sorte qu’un de ces moi quelconque, s’observant lui-même par une bonne méthode, arrivât aux mêmes résultats que les autres moi ses semblables.
On se laisse tromper à l’apparence ; on prend pour réel ce qui ne l’est pas, comme dans l’histoire de la dont d’or, et l’on donne la raison de ce qui n’existe pas. […] Elle est toute de convention, et elle n’a assurément pas plus de vérité que celle de l’Allemand naïf, à la tête carrée, aux grands pieds et à la longue pipe, buvant des chopes et dissertant sur l’idéal et l’infini, se gavant de choucroute et volant des pendules, pour être, en fin de compte, roué de coups par un sous-officier imberbe4. » On se tiendra donc en garde contre de pareilles tentations, et avant de faire aucune induction, avant de poser une loi ou une règle, avant de rien généraliser, on s’assurera qu’on travaille bien sur une réalité, et non sur un fantôme, que les faits d’abord existent ; on aura soin ensuite de ne rien négliger dans les faits qu’on aura reconnus, de tenir compte de tous les éléments qui les composent, de n’y rien ajouter ni retrancher arbitrairement.
Il existe entre l’Univers & toi une relation intime, ou plutôt l’Univers est créé pour tes yeux. […] Le tems écoulé & perdu pour l’homme vulgaire existe encore pour lui.
Klein : il étudie une des questions les plus abstraites de la théorie des fonctions ; il s’agit de savoir si sur une surface de Riemann donnée, il existe toujours une fonction admettant des singularités données. […] Nous savons qu’il existe des fonctions continues dépourvues de dérivées.
Comparez l’homme moderne emmailloté de milliers d’articles de loi, ne pouvant faire un pas sans rencontrer un sergent ou une consigne, à Antar, dans son désert, sans autre loi que le feu de sa race, ne dépendant que de lui-même, dans un monde où n’existe aucune idée de pénalité ni de coercition exercée au nom de la société. […] La règle existait bien à l’origine, mais vivifiée par l’esprit, à peu près comme les cérémonies chrétiennes, devenues pure série de mouvements réglés, étaient dans l’origine vraies et sincères.
S’il en était ainsi en effet, l’embranchement des vertébrés, qui conserve jusque dans ses derniers représentants un même type de cerveau, devrait être absolument supérieur en intelligence à tous les autres embranchements où le cerveau, quand il existe, appartient à un type tout différent de celui du cerveau humain. […] En effet, tout ce que nous savons des mœurs, des habitudes, des instincts propres aux poissons, nous oblige à regarder ces animaux comme généralement inférieurs aux insectes, et à les placer fort au-dessous des fourmis et des abeilles, tandis que leur système nerveux, comme celui de tous les vertébrés, offre de nombreux caractères qui le rapprochent du système nerveux de l’homme. » De cette considération, Leuret conclut, à l’inverse de Gratiolet, « qu’il ne faut pas attribuer à la forme de la substance encéphalique une très grande importance11. » Sans sortir de l’ordre des mammifères, il est très difficile d’attribuer une valeur absolue à la forme cérébrale, car s’il est vrai que le singe a un type de cerveau tout à fait semblable à celui de l’homme, en revanche, nous dit Lyell, « l’intelligence extraordinaire du chien et de l’éléphant, quoique le type de leur cerveau s’éloigne tant de celui de l’homme, cette intelligence est là pour nous convaincre que nous sommes bien loin de comprendre la nature réelle des relations qui existent entre l’intelligence et la structure du cerveau » 12.
« Il existe, disait-il, chez les carnassiers des parties cérébrales dont les frugivores sont privés. » D’ailleurs aucune localisation n’a été mieux réfutée que celle de l’organe du meurtre. […] Les lobes olfactifs, qui manquent chez l’homme, mais qui existent chez les animaux, sont liés au sens de l’odorat.
De tels problèmes ont toujours existé jusqu’ici. Existeront-ils toujours ?