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1192. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

Dumény est tout à fait entré dans la peau et la canaillerie de Jupillon. […] Une première impression un peu cauchemaresque : l’impression d’entrer dans une chambre pleine de portraits fantomatiques aux grandes mains pâles, aux chairs morbides, aux couleurs évanouies sous un rayon de lune. […] Et voici ses paroles textuelles : « Je sors, avec deux collègues, d’examiner les comptes de l’isthme de Panama… écoutez… quatorze cents millions ont été dépensés… eh bien, quatre cents millions ont été dépensés dans l’isthme… il y a un milliard qu’on ne retrouve pas… il est impossible qu’on ne poursuive pas Lesseps. » Puis causant des clubs d’une manière générale, Marin me disait, que pour y entrer tout de go, il fallait s’y présenter très jeune, parce qu’un homme, qui jouit à Paris d’une certaine notoriété, s’est fait nombre d’ennemis à quarante ans, et est presque assuré de plus de boules noires qu’il n’en faut pour être refusé. […] Seulement les Égyptiens croyaient, professaient, que ce qu’il y avait d’immortellement vivant, dans le corps d’une femme ou d’un homme décédé, entrait dans un être naissant, et que lorsqu’il avait parcouru tous les animaux de la terre, de la mer, de l’air — ce qui durait 3 000 ans, — ce germe immortel rentrait dans un corps humain. […] Et leur comparant les femmes du monde, qui entrent dans la vie avec tant d’avantages, il constate que celles qui sont un peu retentissantes, n’arrivent qu’à se déclasser.

1193. (1920) Action, n° 2, mars 1920

La musique de Wagner se suffit, parce qu’il y fait entrer le poids de pensée nécessaire aux plus belles émotions. […] Entre toutes ses inventions, il faut bien prendre garde à la fin du Marchand de Venise, pour entrer dans l’esprit de Shakespeare. […] Cela revient à dire que, comme tout poète, il est, depuis les premiers balbutiements de sa conscience, dans des rapports si étroits avec le secret des choses qu’il devait y rencontrer les dieux et entrer en familiarité avec eux. […] Il est estimé du milieu littéraire et Gide le fait entrer à la Revue blanche. […] Dans le premier poème du recueil, « La paix de l’abîme », Brunet écrit par exemple : Vous qui êtes entrés dans l’immortalité En râlant par milliers dans la boue et le sang (Gabriel Brunet, Par-delà les tombeaux, Paris, Eugène Figuière & Cie éditeurs, [s. d.], p. 15) Dans « L’aube sur le sang », il écrit encore : Dormez donc magnifiquement, Reposez donc divinement, Ô grands Morts à jamais vivants !

1194. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Au lieu d’entrer dans les choses, il ne dit que des mots vides de sens. […] Ces deux philosophes n’étaient-ils pas de dignes spectateurs de Bérénice, et très capables d’entrer dans la situation de Titus ? […] Ce sont là de grandes incongruités dramatiques pour des Français, qui n’imaginent rien de plus héroïque, rien de plus digne d’un guerrier et d’un conquérant, que de faire dépendre son sort des sentiments d’une jeune fille ; mais on n’aurait jamais pu faire entrer une pareille idée dans la tête des Athéniens. […] L’académie commençait déjà à se peupler de sophistes et de beaux-esprits, contempteurs de l’antiquité : l’auteur de l’Art poétique n’entrait plus qu’à regret dans ce sanctuaire du génie, profané par d’orgueilleux raisonneurs brouillés avec la raison. […] Il voyait entrer tout le monde, faisait placer les dames, maintenait l’ordre partout.

1195. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

M. de Bardannes et ses invités entrent à pas de loup, sont près de tomber en extase. […] Il nous faut faire effort pour y entrer, et ce sont là de mauvaises conditions au théâtre. […] Guizot n’ont fait entrer les spectacles dans leurs programmes d’éducation. […] Il y est entré un soir, par hasard ; c’est trop peu pour comprendre les beautés et les avantages de cette institution. […] Entrons, si vous le voulez bien, à l’Alcazar d’Été.

1196. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

C’est lui qui dit nettement que, dans la poésie lyrique, il faut « savoir s’écarter de la raison pour y mieux entrer ». […] Et enfin, elle se décide à franchir le grand pas, et, décidément, à entrer en religion. […] D’hier Victor Hugo est entré dans l’histoire. […] Il entra dans la littérature avec ce cri d’armes : « Plus de romantisme ! […] About, familier déjà du Palais-Royal, fit entrer Sarcey à L’Opinion comme critique dramatique.

1197. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Dès lors ils entrent dans la vraie gloire. […] Le public, ce me semble bien, n’est pas entré dans le sujet. […] La voilà, votre scène, même à entrer dans votre plan, qui n’est pas bon. […] Il a évidemment été désolé de ne pouvoir les faire entrer dans sa comédie, mais il n’y avait pas moyen. […] Seulement, je n’ai pas le temps d’entrer dans le détail.

1198. (1903) La pensée et le mouvant

Elle dit : « Du moment que les sensations de jaune et de rouge entrent aujourd’hui dans la composition de celle de l’orangé, elles y entraient toujours, même s’il y a eu un temps où aucune des deux n’existait effectivement : elles y étaient virtuellement. » Mais c’est que notre logique habituelle est une logique de rétrospection. […] Puis les parties entrent les unes dans les autres. […] Je ne puis entrer dans tous les détails ; il faut cependant que j’indique, pour une ou deux au moins des quatre thèses, comment on en tirerait n’importe laquelle des autres. […] Je ne puis entrer ici dans l’examen approfondi d’une question que j’ai traitée ailleurs. […] Ravaisson n’entra à l’Académie des Sciences morales que quarante ans plus tard, et il ne s’assit jamais dans une chaire de philosophie.

1199. (1889) Ægri somnia : pensées et caractères

A peine entré, il s’aperçoit qu’un de mes tableaux penche ; il le redresse. […] Quand j’entrai à la Chambre des députés, j’y trouvai à l’état de tradition établie l’opinion que M.  […] Il me fit prier de passer à son cabinet et, à peine entré, me tendant les épreuves : — Lisez, me dit-il, les passages marqués au crayon rouge, et dites-moi si, dans les bons rapports où je suis et tiens à rester avec M.  […] Quand j’entre dans un salon, il me semble entrer au milieu de masques, seul en habit de ville. […] C’est le nom que donne Voltaire à tous ceux qui s’efforçaient d’entrer, mais qui n’entraient pas dans le temple.

1200. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Énorme, comme confusion entre ce qui est fait et ce qui est à faire (et voilà où le bergsonisme a fait entrer un courant d’air salubre !). […] Derrière ma chaire il y a un cabinet de consultations. » Des écrivains sont d’ailleurs entrés dans ce cabinet et ont observé les recettes de la critique pour continuer, en artistes conscients et organisés, l’évolution de leur genre. […] Entrons dans leurs disputes nécessaires, juste autant qu’il faut pour en profiter. […] Il faudrait supposer l’œuvre non encore faite, l’œuvre à faire, entrer dans le courant créateur qui est antérieur à elle, qui la dépose et qui la dépasse. […] Il commence dans la région même de la Lettre à l’Académie, et de là, par une série de plans, il s’élève non pas jusqu’au mysticisme de Fénelon, mais jusqu’au mysticisme où aspira le Fénelon du pur amour et autour duquel il tourna sans y entrer.

1201. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66

Dans cette consultation, il entrerait autant de désir de vous revoir que d’envie de guérir. […] Bernis arrivé à Rome en mars 1769, et entré au conclave qui était ouvert depuis un mois, n’y eut point d’abord l’influence capitale qu’on suppose, et dont on l’a plus d’une fois félicité.

1202. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363

Les conquêtes même, quand elles ne sont pas purement destructives, sont plutôt, suivant lui, un grand véhicule : La quantité d’idées qui étaient dans le monde avant que les Romains l’eussent soumis et, par conséquent, tout agité, était bien au-dessous de la quantité d’idées qui y entra par l’insolente prospérité des vainqueurs, et par le trouble et l’abaissement du monde vaincu. […] Quelques heures après, Marianne, retournée chez sa marchande lingère et obsédée par M. de Climal, a la douleur de voir entrer Valville, qui trouve à son tour son oncle presque dans la même posture auprès d’elle, c’est-à-dire à ses pieds.

1203. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — III » pp. 132-153

Dans ses plans de vie heureuse qu’il diversifie avec assez d’imagination, il faisait entrer plus de choses qu’il n’en tenait dans cette boîte ou petite cellule. […] Lui, il était plutôt un adversaire de la noblesse, bien que la sienne fût bonne, et il n’entrait pas dans les doléances qu’il entendait faire autour de lui : « Les gentilshommes, disait-il, qui se plaignent en leur qualité de n’être pas assez accommodés des biens de la fortune, sont de pauvres brochets de l’étang qui n’ont pas assez de carpes à manger ; non, il n’y a à plaindre que ceux qui manquent selon la nature. » D’Argenson aimait à la fois la royauté et le peuple ; il voulait le bien du public, sans être pour cela républicain : « Les républiques n’ont point de tête ; les monarchies n’ont bientôt plus de bras, car la tête les énerve.

1204. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — II » pp. 454-475

L’émigré paye sa dette à son opinion en mettant là l’ancienne monarchie ; mais pour tout le reste, comme il sent qu’on a rompu à jamais avec tout un passé, et qu’on est entré sous l’invocation des tempêtes dans un océan nouveau ! […] On voit, du moins, que M. de Meillan excellait à combiner des nuances très particulières de misanthrope ou d’épicurien : en homme raffiné, il y faisait entrer les contraires.

1205. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — III » pp. 81-102

Quant à Villars, il n’entrait pas dans toutes ces susceptibilités, et les heurtait sans trop les regarde ni les apercevoir ; il allait son train, poussant ses qualités, usant de ses défauts, remplissant sa carrière, et bonhomme au demeurant. […] En Italie, il lui faudrait tout d’abord entrer dans un système de guerre qu’il n’a pas conçu et qui n’est pas le sien : Présentement M. le duc de Vendôme a fait toutes ses dispositions, lesquelles je crois être très sages ; mais, quelque respect que j’aie pour ses projets, chacun a sa manière de faire la guerre, et j’avoue que la mienne n’a jamais été de vouloir tenir par des lignes vingt lieues de pays… Encore une fois, monsieur, si quelque chose allait mal en Italie, j’y volerais… Il n’y a qu’à conserver ; et si Sa Majesté, qui m’a dit autrefois elle-même et avec bonté les défauts qu’elle me connaissait, a bien voulu les oublier dans cette occasion, il est de ma fidélité de les représenter.

1206. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire du règne de Henri IV, par M. Poirson » pp. 210-230

Mayenne, sentant sa faiblesse, entra donc en arrangement avec l’Espagne, d’abord à demi ; mais la journée d’Ivry (14 mars 1590), où ses forces jointes aux auxiliaires espagnols furent défaites, acheva de le convaincre qu’il lui fallait pour se maintenir un plus vigoureux appui d’au-delà des monts. […] Des armées de Lorraine, de Savoie, d’Espagne, entrèrent à la fois sur bien des points.

1207. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

Ce nom de Villon qu’il portait et qu’il a rendu célèbre n’était pas le sien ; il l’avait emprunté, et il l’a tellement popularisé qu’il l’avait fait entrer un moment dans la langue : on disait villonner comme pateliner, lambiner, et depuis comme escobarder, guillotiner. […] En vertu du don de joyeux avènement, leur peine était remise à tous les prisonniers d’une ville où le roi entrait après son sacre, et par le seul fait de la présence de Louis XI à Meung dans ces circonstances, Villon obtenait sa grâce et se trouvait libre6.

1208. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Benjamin Constant. Son cours de politique constitutionnelle, ou collection de ses divers écrits et brochures avec une introduction et des notes, par M. Laboulaye »

Il entrait dans ce rôle de libéral pur dont il n’est plus sorti, et ce n’est pas nous qui lui reprocherions sa légère inconséquence des Cent-Jours, si ç’avait été une inconséquence : elle serait patriotique du moins et généreuse d’intention. […] Et cependant, aujourd’hui encore, si l’on avait à juger en dernier ressort Benjamin Constant, il ne serait que naturel et légitime de faire entrer la considération de sa vie privée jusque dans l’examen de sa vie publique, parce que l’une, en effet, influa sur l’autre et y pénétra sans cesse.

1209. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La femme au XVIIIe siècle, par MM. Edmond et Jules de Goncourt. » pp. 2-30

Les jeunes femmes de la fin du règne de Louis XIV, et qui entraient dans le monde en même temps que la duchesse de Bourgogne ou un peu auparavant (comme Mme de Caylus), ne sont pas exactement les femmes de la Régence ; celles-ci, écloses en pleine licence et comme vouées à l’orgie (Mme de Parabère, Mme de Prie), ne sont pas tout à fait celles dont l’avènement mondain retarde et se rapporte à l’époque du mariage de Louis XV et à l’arrivée en France de Marie Leczinska. […] Tant que vécut son second mari, elle n’eut point toute liberté à cet égard, et ce n’est qu’après sa mort, en 1764, qu’elle entra dans la possession et l’exercice du dernier rôle qu’elle sut si bien remplir.

1210. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier. »

J’étais en train de m’éloigner, de me détacher du tronc romantique au moment où il s’y greffait et où il y entrait pour en ressortir avec son épanouissement particulier. […] Je signale l’excès ; mais la raison aussi, — j’entends la raison poétique, — la fantaisie, nourrice de l’art, y trouvaient leur compte ; et lorsqu’un des adeptes se détachait de cette société si parfaitement désintéressée et si vraiment innocente dans ses fureurs, pour entrer tout de bon dans la violence, dans la conspiration et la haine, quels vers aimables et doux Théophile Gautier lui adressait, en le rappelant cette fois à la nature non distincte de l’art !

1211. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

Il y a soixante ans qu’en France on a commencé d’entrer dans cette voie par le livre de Mme de Staël sur la Littérature ; on a fait un pas de plus sous la Restauration, depuis 1824 surtout et la création du Globe, qui n’a pas été sans influence sur les belles leçons de M.  […] Eugène Véron (par des articles récents de la Revue de l’Instruction publique)… ; j’y suis moi-même entré depuis bien des années, et en affichant si peu d’intention systématique que beaucoup de mes lecteurs ou de mes critiques ont supposé que j’allais purement au hasard et selon ma fantaisie.

1212. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Joséphine de Saxe dauphine de France. (Suite et fin.) »

Le roi cependant aimait sa belle-fille ; il l’aimait « autant et plus peut-être que ses propres enfants » ; il l’appelait familièrement de son petit nom de Pépa ; à ses premières couches, il se montra le père le plus affectueux et le plus tendre : « Le roi lui a constamment tenu la main pendant le travail, et l’on peut dire qu’elle est accouchée entre ses bras ; aussi en suait-il à grosses gouttes. » Mais que de difficultés et d’intrigues dans cette Cour partagée et divisée : la reine, Mesdames, Mme de Pompadour, et alentour, et au-dessous, des tourbillons d’ambitions sans nombre, tous se jalousant, se haïssant, et cherchant à s’emparer de cette puissance nouvelle qui entrait en scène ! […] Saint-René Taillandier que je choque de plus en plus, bien malgré moi, mais il est par trop prêcheur aussi), osons rétablir tout ce joli début d’un certain chant VII : Lorsqu’autrefois, au printemps de mes jours, Je fus quitté par ma belle maîtresse, Mon tendre cœur fut navré de tristesse, Et je pensai renoncer aux amours ; Mais d’offenser par le moindre discours Cette beauté que j’avais encensée, De son bonheur oser troubler le cours, Un tel forfait n’entra dans ma pensée.

1213. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

Assez semblable en tout à François Ier et à Louis XIV, on peut dire aussi de lui que c’était un roi chevalier… Il a pu entrer dans ma politique de le présenter autrement que je ne l’ai vu ; mais il est certain que sa conduite en 1812 et 1813 a été supérieure à ce que j’aurais attendu de lui, bien qu’il m’eût prévenu en sa faveur. […] Le fait est que la mémoire ou (pour entrer dans la donnée mythologique) que l’Ombre de Napoléon n’a eu à se plaindre d’aucun des écrits de Jomini.

1214. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

En 1814, il entra dans une compagnie des gardes du corps. […] Le public qui aime assez les belles choses, à condition qu’elles passeront vite, se l’était si fort imaginé ainsi, que, durant plusieurs années, à chaque nouvelle publication de Lamartine, c’était un murmure peu flatteur où l’étourderie entrait de concert avec l’envie et la bêtise : on avait l’air de vouloir dire que l’astre baissait.

1215. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LE COMTE XAVIER DE MAISTRE. » pp. 33-63

Tandis que le comte Joseph, dans de fortes études qui semblaient tenir tout d’une pièce à l’époque d’Antoine Favre et du xvie  siècle, suivait en magistrat gentilhomme la carrière parlementaire et sénatoriale, le comte Xavier entra au service militaire ; sa jeunesse se passa un peu au hasard dans diverses garnisons du Piémont. […] Un prisonnier lui avait raconté qu’un papillon était un jour entré dans sa prison en Sibérie : LE PAPILLON.

1216. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SCRIBE (Le Verre d’eau.) » pp. 118-145

Il fit ainsi bien des essais dès le collége ou dans l’étude d’avoué où il entra pour quelque temps ; car sa mère, en mourant, avait exprimé le désir qu’il fût avocat, et M. […] Or, s’il y était entré dès 1820, si les dix années qu’il a passées ailleurs et qu’il n’a certes pas perdues, il les eût là employées en tentatives multipliées, en perfectionnements plus larges, que serait-il arrivé ?

1217. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Madame de Krüdner et ce qu’en aurait dit Saint-Évremond. Vie de madame de Krüdner, par M. Charles Eynard »

La tête commençait, le cœur après entrait en jeu. […] Remarquez que dès lors elle entrait dans sa seconde veine ; elle commençait à voir partout le doigt de Dieu ; et, même après avoir monté de la sorte ce-succès de Valérie, elle est toute disposée après coup à s’en émerveiller et à y dénoncer un miracle : « Le succès de Valérie, écrivait-elle à Mme Armand, est complet et inouï, et l’on me disait encore l’autre jour : Il y a quelque chose de surnaturel dans ce succès.

1218. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre II. Clément Marot »

Charles VIII, Louis XII avaient donné quelques marques de bonne volonté aux promoteurs des études antiques ; Louis XII avait fait de Lascaris un ambassadeur ; ce fut sous son règne que l’hellénisme entra à la cour avec Budé, devenu secrétaire du roi. […] Biographie : Mellin de Saint-Gelais (1487-1558), fils du poète Octovian de Saint-Gelais, évêque d’Angoulème, fut très bien instruit en langues, sciences, armes, arts libéraux, étudia le droit aux universités de Poitiers, Bologne, Padoue, entra dans les ordres en 1524, et devint aumônier du dauphin.

1219. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Anatole France »

Anatole France est une des « résultantes » les plus riches de tout le travail intellectuel de ce siècle, et que les plus récentes curiosités et les sentiments les plus rares d’un âge de science et d’inquiète sympathie sont entrés dans la composition de son talent littéraire. […] Puis il entra dans le cénacle parnassien et son esprit y fit des acquisitions nouvelles.

1220. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes décadents » pp. 63-99

 » Et ceci encore à propos d’une demoiselle qui venait d’être reçue docteur en médecine : — « Quelques-uns s’alarment de voir les femmes entrer en concurrence avec le sexe mâle. […] Plus d’un encore se dépêche D’essayer d’entrer par la brèche, Mais Vanier, à la fin des fins, Eut seul de la chance à la pêche.

1221. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IX. La littérature et le droit » pp. 231-249

Combien de fois Taine n’a-t-il pas écrit que la forme sociale dans laquelle un peuple peut entrer et durer ne dépend pas de sa volonté, mais lui est imposée par son caractère et son passé. […] Hugo, n’entraient en France que par contrebande.

1222. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

Entrons chez les précieuses, et remarquons, en passant, qu’on parle toujours des précieuses et rarement des précieux, ce qui nous rappelle que les femmes ont dans le monde la place d’honneur. […] L’auteur triomphe d’avoir ainsi fait entrer les dogmes théologiques dans le moule de l’alexandrin sans en compromettre la noblesse.

1223. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

Ecoutez donc de quelle puissante façon il est entré dans ma vie. […] Mes collègues ont été d’avis qu’il ne leur appartenait pas d’entrer, même indirectement, dans un débat qui n’est pas de leur compétence, le Syndicat ayant été institué pour défendre les intérêts généraux de la presse parisienne.

1224. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Les Mémoires du duc de Saint-Simon138 nous apprennent que les jésuites firent entrer dans l’aine de Louis XIV les premières semences de haine contre les protestants. […] Et ce que j’ai dit bien des fois, elle lui fait connaître un pays tout nouveau, je veux dire le commerce de l’amitié et de la conversation sans chicane et sans contrainte ; il en paraît charmé. » Certes, elle devait être d’un grand charme cette amitié qui, dans madame de Maintenon, était de l’amour retenu par la raison, la justice, l’honneur, la bienséance ; cette amitié, où les sens entraient pour quelque chose, mais soumis à de plus hautes et plus puissantes sympathies, celles de l’âme et de l’intelligence, à de plus nobles besoins, ceux de la considération et du respect de soi-même ; cette amitié passionnée que l’honneur forçait à résister au plus doux penchant, qui ne souffrait pas moins de sa résistance que l’ami à qui elle était opposée ; cette tendresse qui avait autant besoin d’être consolée de ses refus que celui qui les essuyait et dont la souffrance parvenait à obtenir des encouragements de l’amant voluptueux et contrarié.

1225. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chansons de Béranger. (Édition nouvelle.) » pp. 286-308

Le sujet étant un peu délicat, je ne m’appesantirai pas sur cette obscurité qui a pu entrer à demi dans l’intention de l’auteur, mais qui, j’en réponds, ne se développe qu’avec peine à l’esprit de plus d’un lecteur. […] Lamartine, que Béranger a longtemps regardé comme un aristocrate et un gentilhomme, et qu’il n’a commencé à louer comme poète qu’après Jocelyn (à dater de la décadence), n’est entré dans le cercle de cette amitié que bien plus tard, et jamais aussi intimement.

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